Corrélation genre et participation politique: une analyse des causes et impacts de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la RDC, avec un regard particulier sur Kindu dans la province du Maniema (1960-2011)( Télécharger le fichier original )par Kalonge GASTON Université de Kindu - Diplôme d'études supérieures en sciences politiques et administratives 2011 |
II.4. L'IMPLICATION DES FEMMES CONGOLAISES DANS LE COMBAT POLITIQUE DE 1990 A 2011.La période post conflit a été un moment de participation accrue, tant de la société civile dans son ensemble, que des organisations féminines au processus électoral et à celui de restauration de la paix. Les faits catalyseurs de cette prise de conscience collective selon les propos de 78 sur 100 personnes enquêtées soit 78% sont entre autres : - Le déclenchement du processus démocratique annoncé le 24 avril 1990 par le président Mobutu, avec la libéralisation de la vie associative et des partis politiques - La reprise de la coopération structurelle vers les années 2000 - Les effets des guerres entre les combattants « Mai Mai » et les troupes du RCD ; - Le processus de paix - L'instauration d'un nouvel ordre politique : le processus électoral II.4.1. Le processus démocratiqueL'émergence structurée de la société civile en RDC est en relation avec la crise de l'Etat et les revendications démocratiques. La démocratisation annoncée par le régime Mobutu a permis avec la tenue de la Conférence Nationale souveraine en août 1991, la structuration de la société civile congolaise. L'idée de celle-ci se popularise et se consolide. Ce moment a été une opportunité pour plus d'implication de la société civile dans la vie politique nationale. Concrètement, cette société civile regroupa les églises, les syndicats, les corporations socioprofessionnelles, les associations féminines, les associations sportives et culturelles, les mouvements des jeunesses, les sociétés savantes, les mutuelles super tribalistes, les sociétés patronales, et surtout les ONG de développement. Les associations congolaises sont relativement jeunes. La loi N°004/2001 du 20 juillet 2001 libéralise complètement le champ des associations sans but lucratif et consacre la nécessité de faire participer ses institutions à la conception ainsi qu'à l'exécution des politiques publiques. Le nombre de syndicats des travailleurs passe de 1 en 1990 à 112 en 1991et à près de 1300 en 2003. Il n'y avait qu'un syndicat patronal avant 1990 ; en 2003 on en comptait au moins trois. Les O.N.G. effectivement recensées étaient de 450 en 1990, de 1.322 en 1996 et de 2.500 à 4.700 en 2003, soit 80 % des composantes de la société civile créées après 1990(73(*)). Tableau 5: Effectifs des ONG en RDC de 1990 à 2003
Source : Élaboré sur base du répertoire des ONG dans CNONG/UNICEF (Rapport de l'an 1990) Graphique N°1: Visualisation des effectifs des ONG en RDC de 1990 à 2003. Après le discours de Mobutu d'avril 1990, plusieurs associations de droits de l'homme ont été créées avec comme finalité d'aider la population à s'impliquer dans le processus de démocratisation et à défendre les droits civiques et politiques. Dans ce même élan, on a senti à partir de la période post conflit, la volonté plus manifeste des femmes de la ville de Kindu à lutter pour un Etat de droit, pour la paix et pour l'égalité des chances hommes- femmes. * 73 Rapport annuel de CRONG/UNICEF, 1996, p. 7 |
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