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Corrélation genre et participation politique: une analyse des causes et impacts de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la RDC, avec un regard particulier sur Kindu dans la province du Maniema (1960-2011)

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par Kalonge GASTON
Université de Kindu - Diplôme d'études supérieures en sciences politiques et administratives 2011
  

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I.2.4. Les déterminants politiques

De manière générale, les politiques de genre en République Démocratique du Congo initiées depuis 1967 sous le règne du président Mobutu, s'inscrivent dans un processus de déconstruction de l'ordre ancien des rapports sociaux des sexes tissés sur le système des valeurs traditionnelles pour un autre, plus juste et plus équitable inspiré du besoin de développement, dans le sens d'une redéfinition des rôles qui ont longtemps consacré l'invisibilité de la femme et limité son accès au contrôle de tout un éventail de ressources. Ces politiques inscrites dans la logique du rôle régulateur de l'Etat des tensions sociales restent cependant partielles dans leur effectivité.

On note que ces politiques sont elles mêmes sources des inégalités de genre car leur mise en pratique n'est pas effective. Quand bien même ces politiques sont considérées comme promouvant l'égalité des sexes, des dispositions discriminatoires y subsistent encore et rendent la question de révisitation des rôles des femmes complexe. C'est le cas avec le code de la famille, la loi électorale, la mise en oeuvre du principe de parité consacré dans la constitution, etc.

Ces textes ou mesures sont soit, non conformes à la volonté de promotion de genre affichée par les décideurs, soit non accompagnés de mesures expresses pour leur effectivité.

En outre, les politiques élaborées au niveau national ne tiennent parfois pas compte des contextes et paraissent souvent comme des modèles importés qui dans leur mise en oeuvre posent un réel problème d'appropriation. Les femmes à la base n'y comprennent presque rien et ne s'identifient pas à ces politiques.

L'approche participative dans l'élaboration des politiques en direction des femmes n'est pas privilégiée. Si quelques leaders de la société civile sont de temps en temps impliqués dans les processus d'élaboration des politiques et stratégies incitatives de la participation des femmes au développement, le reste de la population féminine n'est suffisamment pas souvent consultée à cette fin. Ce qui pose un réel problème d'appropriation des politiques de genre par l'ensemble de la population féminine.

I.2.5. L'appartenance sociale : L'hétérogénéité des femmes congolaises

La population féminine congolaise n'est pas un ensemble homogène auquel s'appliqueraient les interventions de développement de manière uniforme. Au-delà du contexte multiculturel, il s'affiche une différenciation des groupes sociaux par le fait de l'appartenance sociale, des conditions physiques, de l'âge, du milieu de résidence, de l'environnement géographique, etc.

Les femmes instruites et celles qui sont analphabètes n'ont pas les mêmes chances de s'approprier des politiques de genre, celles qui vivent en milieu urbain ont plus d'avantage que celles qui évoluent en milieu rural. L'accès à l'information, à l'éducation et aux ressources est beaucoup plus facilité pour les femmes urbaines que pour les femmes rurales.

Des nuances apparaissent dans chaque groupe de population du fait de l'histoire et des facteurs susmentionnés, créateurs de différences. Ainsi en termes de genre, plusieurs configurations de la situation des femmes apparaissent et méritent bien d'être prises en compte.

L'accommodation au changement que le contexte actuel impose aux femmes entre en contradiction avec leur enracinement à la culture d'origine. Tout leur comportement politique, économique ou social en dépend. Ainsi, le contexte congolais multiculturel mérite d'être pris en compte pour un meilleur éclairage dans la problématique de la participation politique. Une appréhension de la réalité féminine dans le genre passe par le repérage de la culture partagée, du contexte et des conditions d'accès à diverses responsabilités et ressources. Ce qui dans la plupart des cas manque dans les politiques élaborées en direction des femmes dans la sphère nationale congolaise.

Cet élément est non négligeable, dans la mesure où il apparaît des asymétries entre femmes et de façon particulière, une inadéquation des politiques de genre élaborées à l'échelon national à la réalité de certains groupes sociaux, réalité dont le fondement est à la fois historique et culturelle.

L'identification et la saisie du milieu sont indispensables, car d'elles dépend la compréhension des comportements féminins (65(*)).

Le genre public, qui reprend le langage officiel reconstructeur des rapports sociaux selon le sexe, ne semble pas être intégrateur des diversités géographiques, culturelles, économiques de différents groupes sociaux féminins.

Ainsi, en République Démocratique du Congo, la situation d'invisibilité est doublement vécue par certaines catégories féminines du fait de leur appartenance sociale et sexuelle. A une domination initiale issue des rapports sociaux des sexes, s'accolent d'autres, liées à la hiérarchisation culturelle et à des facteurs aggravants de marginalité tels : l'âge, les conditions physiques, le milieu géographique, l'histoire, l'âge, etc. Les schémas sociaux de différents groupes sociaux ne sont pas les mêmes ; c'est le cas par exemple avec les pygmées. Par ce fait, il se crée une déconnexion de certaines catégories féminines. Des facteurs endogènes et exogènes ont contribué à cette situation.

Il s'avère donc impérieux de partir de l'environnement culturel d'origine de différentes catégories sociales de femmes car celui-ci est très déterminant dans la construction identitaire de celles-ci, partout où elles se trouvent.

* 65 Belinda NTUMBA, (2010), la parité en RDC : mythe ou réalité ?, Kinshasa, Épiphanie, p. 74

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