Corrélation genre et participation politique: une analyse des causes et impacts de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la RDC, avec un regard particulier sur Kindu dans la province du Maniema (1960-2011)( Télécharger le fichier original )par Kalonge GASTON Université de Kindu - Diplôme d'études supérieures en sciences politiques et administratives 2011 |
I.1.3. 2. La division sociale des tâches en fonction du sexeD'après Ann OAKLEY (62(*)), les statistiques sur six tâches ménagères (faire à manger, faire la vaisselle, laver les linges, s'occuper des enfants, torchonner la maison et s'occuper de l'époux) montrent que les hommes participent au maximum à 35% aux tâches ménagères. Ainsi, Il y a véritablement une division sociale des tâches qui se fait par sexe. Ce qui est intéressant est la perception qu'a la femme sur l'homme qui l'aide : les femmes disent que les hommes les aident à 18% alors que les hommes soutiennent que c'est 35% ! Donc, même si on partage les tâches, il y aura encore des écarts perceptifs. Il y aura donc toujours des différences de catégories de perception. Cette question de la perception est appelée perception naturalisée. La société nous a construits à travers cette perception. Exemple : les jouets... qu'offre-t-on aux garçons et aux filles pendant la fête de noël. On va avoir des oppositions verticales pour assurer les systèmes de domination (sec/humide, haut/bas, droite/gauche, masculin/féminin). Les femmes sont construites sur les activités d'intérieur (s'occupe de l'habitation) alors que l'homme s'occupe de l'extérieur (politique, chasse)... La femme s'occupe des cycles de vie : mariage, gestation, naissance, éducation des enfants, deuil... Evidemment la domination masculine va exploiter le corps de la femme, dans une référence sexuelle. On instrumentalise la femme à travers la violence symbolique. On a construit de corps de la femme à travers des stéréotypes. Les hommes veulent que les femmes soient dans un certain standard. I.1.3.3. Les raisons de la domination des femmes.La question qui vient à l'esprit est celle de savoir les motivations à la base de la domination des femmes par les hommes. Ce qu'avancent les sociologues est que « les schèmes de perception, d'appréciation, d'action sont incorporés. La personne les subit car elle ne fait que reproduire l'ordre social. C'est donc très difficile pour la femme de « déconstruire l'étendue sociale ». Pour les hommes c'est pareil. Si la femme est construite dans le désir, l'homme est construit dans la virilité. BOURDIEU dit : « que la virilité est non seulement une capacité sexuelle mais c'est aussi une capacité sociale. »(63(*)) Il n'y a pas de femme hooligan car le hooliganisme est considéré comme une forme virile d'extrémisme sportif. Il n'y a aucune société où les femmes font la guerre, on a besoin de femmes pour se reproduire. On a souvent accusé certaines sociétés où les femmes seraient plus dominées que d'autres, comme par exemple l'Islam. Le voile est la différence entre l'espace public et l'espace privé. Nous serions plus libéré car les femmes seraient soit disant l'égal des hommes. En réalité les femmes mènent une double vie (travail le jour et s'occupent de la maison quand elles rentrent). On a fini par faire croire aux femmes qu'elles seraient heureuses dans l'esclavage. La femme doit tout accepter sexuellement et corporellement de l'homme. * 62 Ann OAKLEY, op. cit., p. 82 * 63 BOURDIEU cité par AMUNDALA KANZA, (2009), la perception du Genre dans les sociétés primitives Africaines, Kinshasa, LGDJ, p. 87 |
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