Annexe IV
Entretien de Lila
En gras : questions et relances de
l'entreteneur
En clair : réponses de Lila.
Entretien Lila.
Educatrice spécialisée
Durée : 40 minutes
D'après vous, quels sont les apports du dispositif
de supervision pour l'équipe ?
Moi je démarrerai par deux choses très
distinctes c'est qu'il y a d'abord l'idée, la représentation de
ce qu'on se fait, chacun, de ce qu'est une supervision et la
réalité très concrète sur le terrain.
C'est-à-dire que bon bien sûr dans nos formations on entend parler
de supervision de c'que c'est, de c'que ça peut apporter, de tous les
éléments de bienfait, ben pour l'équipe, pour chacun
individuellement et puis euh.. ; après, pour les patients quoi. Et en
fait, on se rend compte que entre les représentations et la
réalité, y a un grand, bon... un grand écart
c'est-à-dire que moi, à l'heure actuelle, mes questionnements sur
la supervision ils sont toujours un peu les mêmes, c'est-à-dire
que je trouve que c'est important, que c'est même primordial cela dit je
suis pas sûre que même si le dispositif est mis en place ça
devient intéressant parce que bon voilà, on a les moyens, c'est
prévu, c'est très formalisé au niveau de la str...enfin,
au niveau du calendrier...Les gens de l'équipe pour la plupart, ils sont
présents, mais je suis pas sûre qu'il y ait un investissement
réellement euh... j'vais dire personnel quoi . C'est très... au
niveau de l'individu, j'pense qu'on a du mal malgré tout à...
à vraiment aborder les questions qui nous touchent au plus profond quoi.
Donc là euh...si je suis un peu le parcours de, parce que moi je suis
ici depuis le début de l`ouverture du service , et on a pas toujours eu
le même superviseur. Y a eu plusieurs temps, très
différents les uns des autres quoi, dans la supervision mais euh...
toujours on se confronte aux mêmes problèmes, c'est que...la
parole elle a mieux circulé à un moment donné y a eu ce,
ce...temps où les débuts c'est toujours un peu pareil...chacun se
jauge un peu, on essaie de voir qu'est-ce-qui s'y passe parce que moi je crois
que c'est une confiance aussi qui
se crée dans un groupe quoi. Et donc euh...si cette
confiance n'est pas là, forcément on peut pas euh... se laisser
aller parce que le principe premier, c'est d'arriver à exposer au regard
de ses pairs ces difficultés vraiment individuelles au travail
quoi...face à un patient, face à un comportement, enfin, à
un regard, à de la violence, enfin, ça peut être dans tout
ce qui touche à la relation quoi. Donc euh... ya eu plusieurs moments
j'disais donc euh... on a atteint un certain niveau degré de confiance
et par contre, à chaque fois qu'il y a eu une nouvelle personne, ou
alors un stagiaire quel qu'il soit, quand ça bouge dans l'équipe
quoi, à chaque fois qu'il y avait une nouvelle personne ou chaque fois
qu'il...y a du mouvement, moi j'trouvais que...qu'il y avait à nouveau
à réexpliquer ca qu'on y faisait dans ce temps de supervision, y
avait à nouveau ce temps de confiance à remettre en route quoi.
Et donc c'est compliqué et puis après j'pense que la supervision,
y a tout les effets à l'intérieur qu'y a dans un groupe hein,
c'est-à-dire avec des gens qui prennent plus facilement la parole... et
des gens qui mènent plus facilement des sujets... et donc enfin, y a des
rapports euh...j'dis pas de force parc'que c'est quand même assez serein
ici, c'est tranquille, on communique bien, mais y a quand même ceux qui
prennent beaucoup de place et ceux qui arrivent pas trop à imposer la
leur quoi. Donc euh... c'est compliqué, c'est euh... c'est une gestion
de groupe à mon avis et justement la personne qui supervise, c'est une
personne qui travaille au niveau du groupe donc euh... qui travaille beaucoup
en psychanalyse et qui essaie de faire émerger des choses de ...du
groupe, de l'équipe quoi. Elle a une formation psychanalytique mais elle
a une formation de travail aussi sur le groupe, sur la notion de groupe, de
collectif donc tout ce qui se passe dans un groupe euh... le leader, le bouc
émissaire, enfin tous ces trucs là... Bon après, c'est
elle qui en a une analyse plus fine que moi mais disons que... elle elle est
formée à travailler avec des groupes et avec tout ce qui se passe
d'interactions dans un groupe... Alors... elle nous en fait un rendu... pas
final après telle ou telle supervision, c'est pas comme ça que
ça se passe, c'est pas très formalisé, mais bon... au
moment de certains questionnements, quand ça apparait, quand ça
réapparait, elle nous pointe beaucoup sur euh...sur les
phénomènes qui ont pu se produire... A tel moment, on parlait
beaucoup beaucoup de ça... y avait beaucoup de
problèmatiques...j'sais pas moi, que ce soit envers les médecins
ou envers telle ou telle personne ou tel ou tel patient...Donc elle essaie
aussi de nous faire prendre conscience de c'qui se passe dans notre «
groupe équipe » quoi. Donc, c'est très complexe son travail
hein, parce que j'pense qu'en
même temps elle essaie de faire une analyse des
situations qu'on peut amener, en même temps elle essaie de nous amener
des réponses, des éléments de réponse pour nous
aider à dépasser cette situation ou dépasser ou
dédramatiser...enfin, chaque fois ça peut être très
adapté à la situation... et pour nous faire prendre effectivement
conscience de certains de nos mécanismes. Donc euh... parc'qu'y a des
choses...parc'que le plus compliqué, en psy en général,
c'est quand même de rester coincé sur une situation, de rester
bloqué, de pas pouvoir élaborer autour de ça. Donc, elle
c'qu'elle essaie d'impulser chez nous, c'est d'avoir une capacité
de...ben déjà de prendre conscience de c'qui se passe,
d'élaborer, de passer un peu à autre chose...Et puis, j'pense que
ça marche, j'pense que oui... ça nous sert dans le quotidien mais
c'est toujours une reprise après d'équipe... Enfin, on reparle
pas de ce qui a été dit en supervision...ça c'est le grand
critère du secret, ça reste en supervision, hein. Mais, bon,
parfois quand individuellement ou collectivement ou à deux comme
ça on se requestionne sur ce qui a été amené en
supervision, j'pense c'est assez euh...l'élaboration elle continue quoi
; ça s'arrête pas qu'à ce temps là de supervision
mais à mon avis, ça doit être d'abord une démarche
très individuelle quoi. Si chacun n'est pas impliqué dans cette
élaboration là, parce qu'y a une question de remise en question,
si on st pas capable de se remettre en question par rapport à certaines
choses qu'elle a pu renvoyer parfois un peu rudes ou...bon, c'est pas son genre
parce qu'elle est très bienveillante, mais quand même elle peut
renvoyer des choses un peu rudes, pas forcément facile à
entendre... Si il y a pas ce temps un peu de cheminement entre les deux
où on digère un peu les choses, on reprend ça dans sa
tête et on élabore pas autour de ça, j'pense pas que
ça puisse nous servir, j'pense que c'est comme tout type d'analyse,
ça demande du travail, donc c'est un travail en permanence la
supervision. La supervision, elle scande les mois, mais c'est pas qui fait
c'qui est au travail , c'qui fait ce qui est au travail, c'est en soi, c'est et
euh...Et c'est parce que on a pu percevoir qu'il pointait telle ou telle chose
quoi ! Enfin, moi il me semble...c'est mon avis hein. Donc ça
peut...ça peut nous apporter mais j'pense qu'après nous...c'est
peut-être pas quelqu'un d'assez percutant pour nous, j'pense que...il
faut aussi...enfin, elle est très bienveillante, très
gentille...et je pense que à des moments dans les équipes, il
faut savoir euh... faire bouger les choses plus...de manière plus
dynamique quoi. Cela dit, comme je disais, avec les gens qui partent, les
nouveaux, c'est très difficile aussi pour la personne qui vient de
l'extérieur et qui gère entre guillemet notre groupe...Il faut
savoir, qu'à
l'ouverture on nous avait demandé un engagement, un
engagement fin bon... personnel quoi à y participer et tout le monde
était bien d'accord...Mais des fois, on se rend compte que la
supervision, elle est pas toujours investie comme elle devrait l'être...
Donc euh...là aussi, moi j'parle d'engagement personnel à y
être parce que je pense que quand on est inscrit dans une équipe,
qu'on est au travail avec les patients, on a un engagement personnel. Il est
professionnel mais il est aussi personnel et euh...et si on veut continuer
à travailler, c'est dans la supervision qu'on va pouvoir le faire. C'est
un des rares lieus qui nous soient offerts pour continuer ce travail là,
ben là aussi c'est un engagement personnel quoi. (rires) Donc
après à chacun de pouvoir l'investir, bon, je me rends compte que
même en m'y investissant, y a des choses que j'arrive pas à
aborder...(silence)
C'est plus facile de dire les choses pendant les
séances ?
Moi j'trouve oui, j'trouve que ça aide quand
même...Ca aide à communiquer parce que bien souvent y a des
décharges émotionnelles, y a des choses qui ressortent et on
revient, ben c'est là que je parle de la remise en question, on revient
un peu sur soi, sur ce qu'on avait pu penser ou dire, ou...projeter de la
réaction par exemple de cette personne qui s'est livrée et de se
dire « bon, ben effectivement, j'avais pas vu les choses sous cet angle
là », donc ça débloque un peu certaines choses mais
par contre, ça en confirme d'autres...C'est-à-dire que pour des
dysfonctionnements d'équipe, où on voit qu'il ya du mal à
communiquer sur certains points un peu...un peu chaud entre guillemets, comme
le planning des choses comme ça, on se rend compte que certains blocages
y restent et que des fois, pour certains sujets, un peu hors des patients, des
sujets d'organisation ou d'institution, on s'rend compte que... enfin, moi j'ai
l'impression que bon... des fois, on se rend compte que les gens, sur ce genre
de problèmes, elle bougera pas d'un yota quoi...elle est restée
coincée làdessus...mais bon, en même temps, c'est pas
tellement le lieu pour résoudre des problèmes de planning
(rires). Donc on se dit que ce processus qui est engagé, qui est pas
d'une personne en particulier, qui est d'un fonctionnement aussi...Donc
après, la communication autour des patients, oui, ça c'est
sûr, autour euh...autour de la prise en charge et autour vraiment du
soin, ouais, c'est intéressant et c'est euh...ça fluidifie la
communication, ça c'est clair. J'ai l'impression que...ouais, on sort on
a...on a l'impression d'être repulpés, redynamisés (rires),
on va pouvoir faire plein de trucs, on va être parties sur le
même...la même longueur d'ondes on va dire et en
fait, très vite on se rend compte que
ça...pfffff, ça retombe un p'tit peu mais j'pense que c'est
spécifique aussi au fonctionnement du service où euh...où
on est quand même tenu, malgré le fait qu'on soit en psychiatrie,
on est quand même tenu aux décisions médicales et que le
fait que les médecins et le cadre ne participent pas à la
supervision, euh...ne permet pas une communication finalement avec cette partie
là de l'équipe et euh...du coup, euh...voilà, moi j'ai
demandé plusieurs fois à ce qu'ils...j'ai formulé cette
demande pour qu'ils puissent participer enfin à la supervision pour que
ce soit un vrai travail en profondeur de toute l'équipe et pour
l'instant, ben... y a des refus...y a des résistances, je ne sais quoi,
en tout cas, ça se fait pas quoi... et j'aimerai bien oui,
c'est-à-dire que là il y a eu plusieurs périodes, y a une
période où j'aurai pas du tout aimé parce que je me
sentais pas du tout en confiance et que je me disais que pour parler ça
allait être beaucoup plus difficile, ça allait induire des choses
beaucoup plus difficiles et puis au fil du temps, et notamment avec le
médecin actuel, j'me dit que si on en passe pas par là, on risque
effectivement d'être bloqués sur des incompréhensions...sur
ce qu'on vit parfois comme des décisions arbitraires ou je ne sais quoi
parce que euh... parce que parfois on a le sentiment de pas être vraiment
écoutées quoi, sur c'qu'on peut dire des prises en charge des
patients...Bon après euh.. ;j'crois qu'il ya des enjeux autres quoi,
c'est peut-être des enjeux de pouvoir interprofessionnel je sais
pas...Dans l'équipe soignante aussi des fois...mais disons que
euh...comment expliquer ça ? c'est c'que j'disais tout à l'heure,
ça peut arriver sur des enjeux plus organisationnels mais que...j'dis
pas tout le temps, mais la plupart du temps autour des prises en charge, on
arrive quand même à trouver...enfin, une vision commune, quoi on
partage à peu près tous les mêmes valeurs communes autour
de ce qu'est le soin, ce qu'est la psychiatrie, c'que c'est d'être
à l'écoute d'un patient, d'être à l'écoute de
sa famille...Donc, ça c'est des grandes valeurs qu'on partage et
euh...et c'est vrai qu'au niveau médical parfois, mais ne serait-ce que
pour donner un exemple sur une durée de réinsertion, on peut ne
pas être d'accord... Se dire...enfin, pour nous au quotidien, on
perçoit que ce patient, il nécessité peut-être plus
de venir aussi souvent parce que on pense que c'est à l'extérieur
qu'il y a des choses qui peuvent se jouer. Alors, c'est très fin, c'est
très subtil hein, ça peut être sur tel ou tel plan, et
c'est vrai que sur des décisions comme ça, on sent qu'on a pas le
poids quoi. Même si on le dit, même si on en parle, on sent
que...très vite la question qu'on évoque elle est balayée
donc euh...du coup, ça pousse chacun dans des retranchements,
j'trouve...C'est compliqué en même temps, parce
que j'veux dire, on peut pas se substituer aux décisions
médicales hein, c'est pas ça le but. Et il y a quand même,
ça je parle d'un truc qui dysfonctionne mais y a aussi beaucoup de
choses qui fonctionnent bien où la communication elle passe bien, ou les
prises en charge on se met d'accord et ça va...mais euh...notre souci,
nous, c'est qu'on a pas le projet individualisé qui est
formalisé, donc c'est très compliqué de faire une prise en
charge euh...sans projet...Enfin, ça je sais pas si dans d'autres
structures c'est le cas...C'est vrai, c'est ...ben c'est la loi un peu qui nous
y oblige... Qu'est-ce-qu'on projette avec le patient pour cette hospitalisation
quoi. Puisque nous ici, on demande aux patients d'avoir une adhésion,
donc qui di adhésion dit aussi élaborer le projet en commun quoi.
Et comme il est pas formalisé, il se fait au coup par coup...Il pourrait
l'être hein, il existe...Il existe mais il est pas écrit donc
ça crée beaucoup de distancions, justement, entre la vision
individuelle, la vision professionnelle, parce qu'aussi, selon nos formations,
on a des visions très différentes de telle ou telle
problématique et puis...euh...après la vision plus
médicale où...
Vous pouvez m'en dire un peu plus sur ces
différentes visions, formations ?
Ben. Moi là aussi, j'partais plus...Moi, quand j'ai
suivi ma formation, et quand j'ai commencé à venir
travaillé ici, c'est mon premier poste donc, je partais plutôt sur
l'idée d'une complémentarité des fonctions, donc
euh...j'étais vraiment dans le tric euh...voilà, on a tous des
visions très différentes et c'est toute cette
complémentarité là qui va faire qu'on va avoir une vision
globale du patient pour l'aider au mieux quoi. Et en fait, au fil du temps,
effectivement je me rends compte que euh...y a des choses qui sont trop
catégorisées... « non, l'assistante sociale doit faire
ça, ça et ça », mais par contre pour ce qui est
infirmier, éduc, et psychomot, on est tous assez interchangeables, et
ça, ça me gêne un peu quoi. C'est-à-dire que de la
vision que j'avais moi et du projet que j'avais au départ, j'pensais que
la complémentarité elle avait été pensée et
bon, en fait, pas du tout quoi...on est tous interchangeables (la psychomot,
c'est un peu différent d'ailleurs) si ce n'est que les infirmiers
euh...donnent les traitements et nous non. Mais après, au niveau des
fonctions au quotidien, on est tous interchangeables...on a des fonctions
très communes, enfin, c'est un peu la même chose...sauf que, ce
qui voient la différence, ce sont les patients eux-mêmes qui
arrivent très bien à percevoir... Bon peut-être
aussi un peu parfois parce qu'ils connaissent les
éducateurs aussi à l'extérieur dans d'autres structures
mais c'est eux qui souvent pointent les différences, qui savent
très bien... Voilà, mais après, au niveau de l'assistante
sociale, c'est compliqué son travail ici, parce que en fait elle est
à cheval entre guillemets sur plusieurs structures donc euh...là,
son impression, si je peux me faire son porte-parole, c'était un peu de
venir, un peu euh...pas sur commande mais un peu quand on a besoin d'elle pour
un patient alors qu'en fait moi au départ je pensais que
c'était...on allait tous se lier, lier nos connaissances, ensemble, pour
aider au mieux le patient, et puis en fait j'ai l'impression que tout est
très...différencié comme ça... Donc la recherche
d'une pensée commune elle est difficile mais c'est un travail, un
engagement individuel. Ca je le redis quoi, et ça devrait passer par la
supervision, on devrait tous y être, au complet, l'équipe. Ca
serait un endroit où les distinctions ne se feraient plus et on pourrait
se dire enfin « on est tous là dans la même galère
» entre guillemets hein, c'est-à-dire face à un patient en
grandes difficultés avec une pathologie ou des troubles très
envahissants et « qu'est-ce-qu'on fait pour lui quoi ? ». On va
mutualiser tous ben...nos savoirs, nos savoir-faire, nos compétences,
nos modes relationnels avec ce patient pour l'aider au mieux, parce que bon moi
je pars de l'idée, ben c'est très idéaliste encore hein,
mais j'pars de l'idée que si j'ai choisi ce métier c'est pour
aider les patients quoi, c'est pas pour euh...c'est pas pour me targuer d'avoir
telle ou telle formation ou tel ou tel savoir, et c'que j'trouve difficile
parfois dans l'équipe c'est ça quoi. Donc, c'est que parfois
certains peuvent se targuer « oui, moi je sais, moi j'ai la psychanalyse,
moi j'suis Lacanien, moi j'suis ceci moi j'suis cela ». D'accord,
peutêtre qu'on a tous des théories dans la tête mais
concrètement, au quotidien, on est là auprès d'un patient
qui va mal donc bon, « Qu'est-ce-qu'on fait ? ». Est-ce-qu'on arrive
à penser ensemble ou pas ? Et penser ensemble, c'est la supervision bien
sûr, c'est les réunions aussi, c'est les relèves hein. Y a
beaucoup de choses qui se disent et ici on a beaucoup travaillé autour
de thèmes...Y a des réunions, mais tout le monde est pas toujours
là, le médecin, notamment. En ce moment, on travaille encore sur
la notion de référence, et y a beaucoup de choses qui se disent
dans l'équipe et...ça fait du bien, parce qu'on voit que on est
tous dans des difficultés. Les médecins eux-mêmes
parviennent à le dire quand ils sont là quoi. Je pense que dans
des lieux comme la supervision, si tout le monde était présent,
il y aurait déjà plus cet état d'esprit de...ben
d'élaborer en commun quoi. Donc euh...C'est en ça que la
supervision y a la supervision un peu idéale et puis après y a la
réalité, donc
peut-être que...la question va à nouveau se
reposer, je sais pas moi et que on optera pour y être enfin. Et euh...on
verra, ça c'est une discussion à avoir tous...Ca permettrait
peut-être une autre approche clinique qui fera que on travaille
différemment, mais c'est...pas forcément gagné.(rires)
Vous avez quelque chose à rajouter ?
Ben...J'réfléchis...Ouais, j'sais pas, c'est
aussi un moyen parfois de pouvoir dire c'qui va pas à l'extérieur
(de la supervision), et d'essayer de faire un peu un électrochoc quoi.
Le fait qu'il ya ait le superviseur, ça peut canaliser, c'est le bon
moment...On peut dire « bon, il faudrait arrêter les conneries parce
que... ». C'est le lieu hein de toutes façons, maintenant c'est
c'que j'disais au début, on parvient à l'investir cette place
là. C'est très très différent à mon avis
d`une équipe à une autre, d'une supervision à une autre...
Voilà...moi je.... je m'en passerai pas, surtout pas et même
j'dirai que ouais, je souhaiterai quelqu'un qui nous fasse d'avantage
travailler quoi. C'est-à-dire quelqu'un qui...j'adore hein la personne
qui le fait, c'est quelqu'un que j'admire beaucoup, que j'aime beaucoup parce
qu'elle est très très gentille mais euh...mais je me dis que pour
être vraiment au boulot, il faudrait quelqu'un qui nous bouscule
d'avantage et qui nous aide vraiment à nous remettre en question au
niveau de l'équipe quoi...Donc ça non, je m'en passerai pas,
d'ailleurs dernièrement il y a eu des discussions autour de ça,
parc'qu'on nous réduit le nombre de séances bientôt, pour
savoir si les budgets étaient toujours débloqués et
j'commençais à flipper un peu parce que j'me suis dit s'il y a
plus du tout les budgets euh...on risque de nous l'enlever, et ça, non
quoi, parce que j'pense ce serait un...Y a beaucoup de structures qui ne l'ont
pas et ça a tellement une grande valeur.. ;Il faudrait pas ne plus
l'avoir parce que il vaut mieux passer du côté on l'avait pas et
puis on l'a, que l'inverse à mon avis (rires) Ca serait vraiment un
grand manque quoi...Voilà...
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INSTITUT DE FORMATION DES CADRES DE
SANTE
FICHE ABSTRACT
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