CHAPITRE IV : L'IMPACT DE LA COOPÉRATION
CHINOISE SUR E DEVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU TCHAD.
Dans ce chapitre, nous allons présenter nos principaux
résultats. Il s'agit plus précisément de vérifier
les hypothèses formulées pour cette recherche. Pour ce faire,
aucune prospection du futur ne saurait cependant être faite si on ne
dressait un impact de la coopération sino-tchadienne (Section I). Il
faut s'assurer du présent avant de se projeter dans l'avenir. Ceci dit,
une radioscopie de la coopération sino-tchadienne révèle
que si elle a de nombreux atouts ou forces, elle recèle aussi plusieurs
faiblesses et insuffisances qui peuvent l'empêcher d'avoir des
perspectives prometteuses (Section II).
SECTION I : EVALUATION DE LA
COOPERATION CHINOISE SUR LE BIEN ÊTRE ECONOMIQUE
Le nouveau dynamisme de la coopération sino-tchadienne
suscite des réactions contrastées. Certains analystes y voient un
créneau favorable pour le développement économique du
Tchad. D'autres mettent en avant ces multiples insuffisances ou faiblesses
pour conclure qu'elle est purement pernicieuse.
Dans un premier temps il sera question pour nous d'examiner
la place de la Chine dans les flux des investissements et commerciaux (A) et
dans un second temps montrer l'impact sur le mode d'insertion traditionnelle
du Tchad dans le commerce international (B).
A-
ANALYSE DES RELATIONS COMMERCILES ET DES INVESTISSEMENTS DE LA CHINE ET
DU TCHAD
Il est question ici pour nous d'examiner le commerce
Sino-tchadien et évaluer les investissements et les aides chinoises.
1- Relations commerciales de la Chine et du
Tchad
Il est question ici d'examiner les flux commerciaux
entre le Tchad et la Chine en termes d'exportations et des importations.
1.1- Les exportations
Les exportations du Tchad vers la Chines sont essentiellements
nulles. Selon les services de statistiques du commerce extérieur
tchadien, la Chine ne figure pas parmi les pays de destination des exportations
du Tchad. Depuis 2006 le potentiels acheteurs des produits tchadiens mis
à part le pétrole sont : la France (37,02%), le Nigeria
(31,73%) et le Soudan (15,76%), le pétrole étant supposé
être exporté exclusivement à destination des Etats-
Unis.
Cette situation se justifie par deux raisons
principales :
- La première raison est que le Tchad offre
pratiquement très peu de produits au marché mondial ( le coton
fibre, le bétail, la gomme arabique) et depuis 2003, le pétrole
brut. Les trois premiers produits intéressent très peu le
Géant chinois en raison soit des coûts d'acquisition, soit de la
production locale suffisante ;
- La deuxième raison découle de la rupture des
relations diplomatiques avec le Tchad en 1997 qui a eu des effets
négatifs sur les flux commerciaux. En effet, n'eut été
cette rupture, la Chine populaire déjà présente au Soudan
voisin dans l'exploitation de l'or noir aurait été fortement
intéressée par le projet pétrole de Doba qui aujourd'hui
est exporté vers les Etats-Unis environ, 200 000 barils de
pétrole par jour.
Toutefois, selon Chaponnière (2006), 21% des
exportations du Tchad ont été faites à destination de la
Chine en 2004. Mais cette information issue des données miroirs du
Département des Statistiques du Commerce du Fonds Monétaire
International (IMF/DOTS) ne peut s'expliquer que par l'existence de
réexportations de produits tchadiens, ce qui ne peut être
mesuré sur place au Tchad (voir annexe 5 tableau 5). Nous estimons que
l'existence de telles réexportations ne concernerent que le
pétrole parce qu'en réalité le consortium pétrolier
produisant sur le Bassin de Doba achemine le produit hors du territoire
tchadien (à Kribi, au Cameroun) pour le vendre, ce qui échappe
à toute vérification de la destination à partir du Tchad.
En outre, la base de données de Farooki (2007) qui est une compilation
de plusieurs sources ne fait ressortir aucun produit tchadien exporté
à destination de la Chine, ce qui renforce notre argument du fait que
cette base de données prend toutes les matières premières
en compte hormis le pétrole.
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