B- LIAISONS INEFFICACES
La relative lenteur dans la croissance économique des
pays exportateurs de produits de base peut s'expliquer par un autre facteur,
à savoir le non fonctionnement de liaison avec le reste de
l'économie. Par exemple, l'industrie pétrolière et avec
de rares exceptions, l'industrie minière, demeurent
généralement des enclaves éloignées des autres
centres de production et peu adaptées à des liaisons avec le
reste de l'économie (Roemer, 1998). La liaison en amont avec les
fournitures de matériaux et d'équipement de production n'ont pas
plus de chance de fonctionner que les liaisons de consommation. Dans certains
cas, les chemins de fer et les ports construits pour les mines apportent un
soutien à d'autres secteurs d'activité en abaissant les
coûts et en stimulant l'investissement, mais on peut également
trouver des exemples d'infrastructures lointaines ou
spécialisées.
En fin de compte, nous avons constaté que les limites
de l'exportation des produits primaires pour les États du Sud non encore
industrialisés, les termes de l'échange se dégradent donc
progressivement, ce qui correspond à une réduction du pouvoir
d'achat national en termes de produits étrangers. En effet, pour une
même quantité de matière première produite et vendue
aux "États du Nord", ils ne peuvent acheter qu'une quantité de
plus en plus réduite de produits manufacturés. Le Tchad dont
l'économie repose essentiellement sur l'agriculture, peut
également craindre les possibles conséquences des Accords du
Cycle d'Uruguay sur l'évolution des prix agricoles étant
donné qu'il est un petit acteur sur la scène international, il ne
peut que subir les fluctuations des cours mondiaux.
Enfin, en tant qu'importateur net de produits alimentaires, le
Tchad peut légitimement craindre un renchérissement des prix des
denrées agricoles importées (céréales, lait etc.).
Notamment les pays moins avancés (exemple du Tchad) devraient
diversifier leur économie et diminuer leur dépendance aux
exportations en développant leur propre industrie manufacturière.
Aussi nombreuses soient-elles, les limites liées au commerce
extérieur du pays sont d'origines diverses
Conclusion de la première partie
Parvenus au terme de la première partie de notre
étude dans laquelle nous avons présenté les effets sur la
structure du commerce extérieur du Tchad qui est dominé par
l'évolution du secteur agro-pastoral (1970-2003) et le pétrole
depuis l'année 2003. La balance commerciale est vulnérable aux
effets de la structure économique du pays dont la confirmation de
l'hypothèse (H1). La diversification économique est la solution
à la fois aux problèmes de l'importation et aux défis
à long terme que présente l'épuisement progressif des
ressources actuelles de pétrole.
Nous nous proposons dans la deuxième partie de
présenter les impacts et les perspectives de la coopération
commerciale Sino-tchadienne sur le développement économique.
|