La cooperation commerciale entre la Chine populaire et le Tchad: enjeux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Deli laika Kalchekbe Innocent Université de Yaoundé II - DESS en politique et négociations commerciales multilaterales 2010 |
CHAPITRE II :LIMITES DELA COOPERATION COMMERCIALE DU TCHADAVEC SES PARTENAIRES TRADITIONNELSLe commerce est une activité économique au cours de laquelle s'effectuent des opérations de vente et/ou d'achat d'une marchandise. Quant au commerce international c'est l'ensemble des échanges internationaux de biens et services. Tout pays commerce avec le reste du monde. La nature de ces échanges et le type de marchandise qu'un pays exporte vers les autres jouent un rôle capital dans la détermination du caractère du développement. Dans ce chapitre nous allons analyser les limites relatives à la production et à l'exportation des matières premières (section I) et par la suite nous nous intéresserons aux limites spécifiques liées à la production et l'exportation pétrolière (section II). SECTION I : LIMITES LIEES A LA PRODUCTION ET A L'EXPORTATION DES MATIERES PREMIERESDans cette section nous verrons les limites liées à la croissance fondée sur l'exploitation des produits primaires d'une part et la dépendance du Tchad vis-à-vis de certains pays d'autre part.A- LIMITES LIEES A LA CROISSANCE FONDEE SUR L'EXPORTATION DES PRODUITS PRIMAIRESLes variations des prix des produits exportés et importés ainsi que celles du volume et de la composition des échanges ont des incidences sur les gains qu'un pays peut tirer du commerce international. Dans la présente partie, nous allons mettre en évidence les effets de la détérioration des termes de l'échange, la croissance léthargique de la demande et la fluctuation des recettes d'exploitation. 1- Détérioration des termes de l'échangeEn économie internationale, les termes de l'échange représentent le rapport de l'indice des prix à l'exportation à l'indice des prix à l'importation. L'importance de la notion de terme de l'échange est admise depuis longtemps dans la théorie du commerce international (Benham, 1940). Au départ, dans le cas des pays en développement, il s'agissait essentiellement d'étudier les variations des prix des produits primaires à ceux des produits manufacturés. Ainsi, Samuel Longfield indique en 1835 comment les termes de l'échange peuvent varier en fonction de la demande des importations d'un pays. James Pennington (1840) montre que le domaine de variation des termes de l'échange est borné par les rapports entre les coûts relatifs de production, qui servent à calculer l'avantage comparatif. Les travaux de Prebish (1950, 1952) et Singer (1950) ont élargi le débat. Ils ont été appuyés par des recherches empiriques qui ont débouché sur ce qu'on appelle couramment la thèse de Prebish et Singer (1950) du déclin séculaire des termes de l'échange des produits primaires par rapport aux produits manufacturés (dégradation des termes de l'échange). La dégradation des termes de l'échange est une thèse employée pour exprimer des situations de baisse inéluctable des prix des produits des pays du sud face à ceux des pays du nord, ou plus objectivement et précisément entre les produits industrialisés et les produits des pays du tiers-monde. La dégradation des termes de l'échange des produits primaires bousculait également l'idée des classiques que sur le long terme, le prix de ces biens avait tendance à monter relativement à celui des biens industriels à cause de la rareté naturelle des ressources du sol. Un grand nombre de PVD et PMA particulièrement ceux d'Afrique, sont encore très tributaires de l'exportation de produits primaires et leurs termes de l'échange sont toujours étroitement liés aux prix relatifs des produits primaires et des produits manufacturés (CNUCED, 2003). Pour Raoul Prebish (1950) et Hans Singer (1950), les effets du progrès technique sont dissemblables dans les pays industriels et dans les PVD et PMA sur le prix des produits à cause du mode de détermination de prix des facteurs : dans les premiers, les structures de marché sont moins concurrentielles que dans les seconds, si bien que les prix ne baissent pas dans la même proportion. Singer (1950, 312p) ajoute des explications sur la demande en soulignant la faible-élasticité-revenu des produits primaires : la demande des produits alimentaires augmente moins vite que le revenu ; avec le progrès technique, l'absorption de matières premières par unité de produits industriel tend à se réduire. La détérioration des termes de l'échange a été aggravée par la protection du secteur primaire dans les pays développés (cas des termes de l'échange des exportations de coton des pays tels que le Benin, le Tchad et le Burkina Faso)9(*). D'autre part, la croissance des pays en développement dépend en grande partie de mesure de l'importation des produits manufacturés (essentiellement des biens d'équipement) nécessaires à la création ou l'expansion des capacités de production et des infrastructures. Si de nombreux pays en développement ayant des ressources naturelles similaires cherchent simultanément à accroître leurs exportations de produits primaires pour financer l'importation de produits manufacturés, cela tend à faire baisser les prix des produits primaires (CNUCED, 2002). Le déclin du prix des produits manufacturés à faible intensité de compétences est généralement accompagné d'une forte croissance du volume des exportations, alors que dans le cas des produits primaires le volume des exportations stagne parce que l'élasticité-prix de la demande est très faible. La dégradation des termes de l'échange est affaire de produits. Par ailleurs les produits de base souffrent d'une infériorité fondamentale par rapport aux biens manufacturés au regard de la demande. Côté offre, les producteurs peuvent réagir à la baisse des prix en augmentant les volumes des produits pour maintenir leur revenu, ce qui tend à déprimer les cours. Au XXe siècle, cette dégradation était devenue de plus en plus défavorable pour les pays du sud. Cette thèse est liée à la théorie de la dépendance. * 9 Rapport sur le commerce et le développement, 2005 |
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