c) Une coLLaboration entre « In > et « Off
> à mesurer avec prudence
Le « In > et Le « Off > sont devenus
indissociabLes et interdépendants. ILs participent ensembLe à La
responsabiLité coLLective du festivaL. Pourtant, iL arrive que cette
coLLaboration dérive vers des confLits qui n'ont aLors pas Lieu
d'être. L'exempLe Le pLus connu, qui nous éLoigne un instant de La
photographie, est ceLui du Festival d'Avignon. La confrontation qui
s'y tient entre Le « In > et Le « Off > intervient «
au point de presque reproduire la division bicéphale de l'univers
politique. Pour le Off, il ne s'agit pas de s'attaquer au pouvoir du In au nom
d'une alternance recherchée, mais plutôt d'exiger le droit
à une existence effectivement acceptée >532.
Une situation qui n'apparaît pas officieLLement mais traduit cependant
qu'« au pouvoir unique attribué au maître des lieux
s'ajoute un contre pouvoir, pas forcément rebelle mais sans doute
immaîtrisable >533. On retrouve Le même cas de
figure pour certains festivaLs de photographie. Pour exempLe, «
à Arles ou à Perpignan, et même à Madrid avec
Photo Espana, il y a un conflit violent qui dure entre le « In » et
le «Off ». >534. Cependant, cette situation, qui
sembLe se révéLer principaLement pour Les
événements majeurs, ne se retrouve pas pour La majorité
des festivaLs de photographie, comme Chroniques Nomades : «
Je suis naturellement contre tout ce qui est barrière ou
frontière >535, souLigne CLaude Geiss. Enfin, bien
qu'iL existe une entente efficace entre Le festivaL Chroniques Nomades
et son festivaL off, iL ne doit pas y avoir de confusion faite entre Les deux :
« Le Off regroupe de jeunes taLents qu'iL ne faut cependant pas confondre
avec ceux qui ont déjà un parcours >536. En effet,
dans certains cas, Le fragiLe équiLibre de cette reLation ne
dépend pas directement des acteurs des deux parties, mais des
photographes eux-mêmes : « Ce qui semble regrettable chez les
photographes
532 BANU (Georges), in DAVID (CLaire), Op.cit, page 37.
533 Idem
534 Voir annexe 12 page 213.
535 Idem
536 Idem
du In est qu'ils ne veulent surtout pas donner de conseils
ou s'approcher des jeunes. Pourtant, l'intérêt est plus dans
l'enrichissement que dans l'isolement »537. Inversement,
Le « Off » « a quelquefois l'inconvénient
d'accueillir des photographes un peu dissipés, qui n'on pas compris que
le relationnel est très important dans ce métier. On assiste dans
le OFF à quelques dérapages propres aux jeunes photographes. Cela
ne me gène pas outre mesure, ils n'ont juste pas encore compris qu'il
faut savoir se tenir, avoir une attitude de prudence pour se faire accepter.
Les photographes qui ont une manière de présenter leur travail
avec une grande discrétion et politesse, on les remarque tout de suite
et on les suit »538.
La reLation « In » et « Off » induite par
La création en 2001 du Festival OFF des Chroniques Nomades
intervient dans une démarche de compLémentarité et non de
concurrence. ELLe souLigne L'appartenance de ces deux événements
à un projet gLobaL et commun, qui vise à Long terme à
diversifier L'offre du festivaL, pour un pubLic pLus éLargie, et
à améLiorer La Légitimation de L'événement
aux yeux des pouvoirs pubLics, des partenaires privés et du pubLic.
Les différentes actions menées par Le festivaL
Chroniques Nomades, depuis sa création en 1996, visent à
Le différencier face à une concurrence croissante, et à Le
rendre Légitimement acteur principaL de L'activité qu'iL
défend. IL est important de souLigner ces actions en Les
compLétant de différentes préconisations, appLicabLes
à L'écheLLe de L'ensembLe des festivaLs en France ou pour Le
festivaL Chroniques Nomades en particuLier.
537 Idem
538 Idem
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