1.1.4. Situation
économique
Le secteur économique de la ville de Bukavu, comme
dans tout le reste de la RD Congo est, dominé par le secteur informel
et, celui de petites et moyennes entreprises.
Cependant, le secteur informel bat son plein, car occupe un
grand nombre des personnes.
Le lieu du négoce le plus actif reste le marché
central de Kadutu, situé dans la Commune de Kadutu, ainsi que plusieurs
magasins boutiques, quincailleries, librairies, ... situé dans
différentes communes de la ville. Cependant faute de commercialisation
favorable (routes, pistes, ...) les Bukaviens ont du mal à
accéder dans le milieu rural, pourtant pourvu des produits vivriers de
première nécessité.
Malgré la présence de quelques usines de grande
renommée au niveau tant local que national, le chômage bat son
plein. Le transport terrestre reste moins développé suite au
mauvais état des routes ; par contre, les transports aérien
et lacustre sont assurés pour la plupart par des privés.
1.2.3. Relevé
démographique de la ville de Bukavu.
Tableau n° 1 : Statique de la population
Congolaise et étrangère par commune de la mairie de Bukavu
1ère trimestre 2006.
SUBDIVISION ADMINISTRATIVE
|
POPULATION CONGOLAISE
|
POPULATION ETRANGERE
|
POPULATION TOTALE
|
Tot. Hoe
|
Tot. Fem
|
TOT GEN.
|
Hoe
|
Fem
|
Garçon
|
Fille
|
Tot.
|
Hoe
|
Fem
|
Garçon
|
Fille
|
Tot.
|
Hoe
|
Fem.
|
Garçon.
|
Fille
|
1. Commune de Bagira
|
28944
|
31445
|
43219
|
45371
|
148979
|
52
|
27
|
32
|
39
|
150
|
28996
|
31472
|
43251
|
45410
|
72247
|
76882
|
149129
|
3. Commune d'Ibanda
|
34521
|
44870
|
51918
|
61472
|
192781
|
128
|
198
|
32
|
66
|
424
|
34649
|
45068
|
51950
|
61538
|
86599
|
106606
|
193205
|
4. Commune de Bagira
|
35458
|
36486
|
42719
|
45069
|
159732
|
81
|
104
|
43
|
53
|
281
|
35590
|
36590
|
42762
|
45122
|
78304
|
81712
|
160013
|
Total Général
|
98923
|
112801
|
137856
|
151912
|
501492
|
261
|
329
|
107
|
150
|
855
|
99184
|
113130
|
137963
|
152070
|
237147
|
265200
|
502340
|
Source : Rapport de la Marie de
Bukavu, 1er semestre 2006 ; Bukavu janvier 2007.
1.2. BREVE PRESENTATION DE LA
PHARMAKINA
1.2.1. Statut juridique et
identification
La PHARMAKINA est une société Congolaise pour
l'Action à responsabilité limitée
« SCARL » en sigle. C'est une entreprise Agro- Industrielle
à 4Km du Centre Ville, sur la route de GOMA, avenue MICOMBERO,
implanté dans la commune de BAGIRA, elle a son siège social
à Bukavu. Ses différents secteurs agricoles sont à
WALUNGU, KALEHE au Sud- Kivu et à BUTEMBO au Nord- Kivu.
Numéro d'enregistrement pour implantation (NRC) :
N° 0018/BUKAVU.
1.2.2. Aperçu
historique
Le PK tire ses origines des aspirations de BOERHINGER
MANNAHEIN, usine mère d'Allemagne. Déjà en 1984, la
Pharmacie « LOWENA POTHEKEE » de la ville de
« OPPENHEIN » sur le Rhin fabriquait de la quinine.
Quelques années plus tard JOBST vendeur de la quinine sur le
marché de STUTTGART s'associa à C. ZIMMER pour créer une
compagnie qui sera rachetée par BOERHINGER. On l'a installé dans
la ville de STUTTGART elle sera transférée par après
à MANNHREIN, ville qui présentait des avantages aux nouvelles
usines ascendantes à cause de la situation géographique favorable
sur le Rhin, avec des ports maritimes. Les écorces de quinine provenant
de l'Amérique latine et de l'Indonésie sur l' île de JAVA.
Alors que la teneur d'écorces de l'Amérique s'élevait
à 2% QAA (Quinine, Alcaloïde, Anhydride). Les Hollandais
réussissent à l'élever à 10% QAA. Surtout avec
l'apport de la culture du Quinquina ledgerana, aux écorces fortes,
levure introduite par l'Anglais C.H Legder à jours,
variété trouvée et suffisante de la province (INFOKINA,
1990, n°7).
A cause des changements politiques dans la contrée de
JAVA, cette ville ne saura plus tenir le coût. Heureusement peu avant la
2ème guerre mondiale, par le truchement des colons belges, le
quinquina été introduit au Kivu (1929). La bonne
variété était en expérimentation depuis cette date
à la station de recherche agronomique de l'INERA à Mulungu ;
jusqu'à la fin des années 1930, la culture du café
était la plus intéressante au colon, le quinquina ne prendra pas
de l'ampleur. C'est à partir de la deuxième guerre mondiale, avec
la création du SYNQUINAK (Syndicat pour l'Etude des Quinquinas au Kivu)
que cette culture s'accroît. Une coopérative des colons CONGOKINA
se forme et acquit la gérance de l'usine de traitement des
écorces. Nous sommes dans les années 1950 ; les
difficultés d'écoulement se firent sentir. Il fallait imposer des
quotas limitatifs aux producteurs et des accords furent pris avec des colons
Hollandais d'Indonésie pour éviter l'effondrement de cours
commerciaux et normaliser le marché de la quinine. Il essor que
l'extension des plantations au Congo devrait se limiter à 5500ha.
En 1957 - 1958, la coopérative CONGOKINA tombe en
faillite. Le gouvernement en reprend les installations et les revend au groupe
allemand BOERHINGER en association avec des hommes d'affaire Belges, la
société prend le nom de PHARMAKINA. En 1960, c'est
l'indépendance les Belges partent leurs associés se retirent, le
groupe Allemand a la totalité des actions, la PK devient 100 %
Allemande.
L'impréparation des cadres locaux fera perdre
à la population Bukavienne les chances de récupérer ces
terres confisquées par la colonisation. Certains comme NYAMULINDUKA sans
avoir fait preuve de la capacité technique ni financière de
gérer les plantations récupérées que malgré
la Zaïrianisation de 1973, les sociétés PK, KINAPLAN et
BUKINA échappent aux mesures de réappropriation. Les cours
Mondiaux commerciaux tombés en baisse avec l'avènement des
indépendances ne commencent à monter qu'à la fin de la
décennie 1960.
En 1974, encouragés par la hausse des cours
commerciaux, les planteurs nationaux se rouent également à la
culture des Quinquinas (les commerçants, les fonctionnaires, les
acheteurs des terres aux chefs coutumiers et des paysans grands
propriétaires terriens).
En 1978, on parlera du « BOOM du
quinquina » et la rentabilité de la spéculation
entraîne beaucoup des paysans à sacrifier les cultures
vivrières, le quinquina représentant un grand espoir. Car, en
1975, la superficie de la culture est de 2.229ha. En 1976, elle saute à
11.257 ha et en 1977, elle recule à 9.989ha pour bondir en 1979 à
16.374ha. Quant à l'analyse des chiffres de production en rapport avec
les superficies cultivées, comme cela peut même se vérifier
aujourd'hui, leur accession rencontrera beaucoup de blocage à
savoir :
- Les relevés officiels et officieux sont
caractérisés par l'imprécision (aujourd'hui on parle du
compte double) ;
- La collaboration avec les services de contrôle de
production est tronquée (L'OZAC n'est même pas reçu
à la PK lors l'exportation du totaquina) ;
- L'exploitation des arbres est, elle-même
irrégulière ;
- Les statistiques ne donnent ni l'âge, ne l'état
des plantations (H. DUPRIEZ, 1987 ; p 65).
Après la restructuration foncière et
l'extension de surface en 1980, la PK devient la monopole d'exportation des
écorces et du totaquina, prend la suprématie dans le secteur
agro- industriel et se situe dans une perspective de maîtrise du
marché mondial (1/4 de la production en tonne de quinine).
En 1985, 3 sociétés ont 57% de la production
mondiale dont 25% à la PK, 20 % à KINAPLAN et 12 % au BUKINA, la
première était totalement congolaise (Zaïroise). Ces 3
sociétés vont contrôler 70 % des importations de la quinine
dans la C.E.E (Union Européenne).
Même si la population Kivutienne n'en profite pas
tellement, on doit reconnaître cependant qu'elle a été pour
beaucoup dans l'ascension de BOERHINGER sur le marché mondial :
achat des récoltes, des écorces à moins cher chez les
planteurs locaux, main d'oeuvre bon marché, ... jamais la PK n'a comme,
distingué un coût élevé de production.
Retenons en passant et comme pour clore ce rappel
rétrospectif qu'à partir de 1994, suite à plusieurs
contraintes sur le plan concurrentiel, marketing et autres raisons de vente et
administratives, les actionnaires qui financent la PK/ Bukavu se sont
retirés : FARMADI/Suisse, leur ancien commissionnaire pour la
commercialisation de leur produit. Ils ont signé un nouveau contrat avec
un autre groupe « CORANGE INTERNATIONAL » groupe des
commissionnaires à la commercialisation des produits pharmaceutiques. En
1997, HOFFMAN CAROCHE, remplace BOERHINGER et en 1999 la PK est acquise par
Monsieur HORST GEBBERS et Monsieur Etienne ERNY depuis, la PK connaîtra
des profondes transformation, beaucoup des licenciements massifs et de
recrutements des temporaires dans une prétendue séparation
à l'amiable, des liquidations de certaines plantations, retombée
immédiate de l'attaque du Phytophtora cinnamoni, maladie de la culture
de quinquina ; lancement de l'Alimenkina, Herbakina, ...
|