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La baie d'Ambodivahibe, un projet d'aire marine protégée dans le nord de Madagascar

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par Jean-Xavier SAINT-GUILY
Université Bordeaux 3 - Master 1 Géographie 2009
  

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3.3 Une mise en oeuvre qui rencontre de nombreuses difficultés

Malgré tous les discours et les déclarations d'objectifs qui se sont succédés, force est de constater que la greffe a eu du mal à prendre. La mise en oeuvre du paradigme intégrateur est visiblement problématique. Les limites et les travers de cette démarche sont d'ailleurs actuellement reconnus et de mieux en mieux appréhendés. Apparaît en premier lieu l'inefficience du paradigme largement démontrée : une participation illusoire et instrumentalisée (Fauroux, 2002, 2004, 2006 ; Blanc-Pamard, 2004 ; Blanc-Pamard et Fauroux, 1997), des travers importants du concept de patrimonialisation (Joshua, 2008 ;

Weigel, 2007), une déviance de l'autochtonie (Dahou, 2007) ou encore des défauts conceptuels liés à la participation (D'Aquino, 2004, 2004).

Ensuite il faut prendre en compte la façon dont le paradigme est mis en oeuvre concrètement. Même si les bailleurs veulent que la dimension participative intègre le projet, ils exigent avant tout des résultats rapides et probants, n'accordant pas toujours les moyens et surtout le temps nécessaire à cette démocratisation. Sur le terrain, les opérateurs se trouvent donc bien souvent démunis et contraints de s'adapter à la réalité de ces projets. Les diagnostics préalables semblent encore extrêmement rapides et superficiels. La place faite à la médiation dans les processus de participation et concertation reste assez faible. L'approche sociale mise en oeuvre repose principalement sur la compensation du préjudice local que représente l'AP.

La mise en pratique du nouveau discours n'est donc pas automatique pour les acteurs de la conservation ; ce dernier recouvre et entérine encore des interventions très centralisées voire dirigistes.

Les nouveaux concepts relatifs à la gestion locale de l'environnement ont-ils vraiment amené des améliorations en matière de compréhension des territoires par les acteurs extérieurs ? Les projets de conservation génèrent toujours des interactions fortes au niveau local et entre les différentes échelles d'actions ou de décisions. Dans quelles mesures ces dernières sontelles gérables et positives ?

Les relations d'assistanat ont-elles réellement évolué vers des partenariats censés être plus constructifs ? On doit s'interroger sur la réalité des projets actuels de conservation. Sontils encore vraiment inspirés par le paradigme intégrateur ou bien confirment t-ils un certain retour « aux barrières ». Les problèmes rencontrés à ce sujet sont-ils d'ordres méthodologiques, idéologiques ? Une analyse précise semble nécessaire pour identifier les blocages effectifs.

4. La problématique de l'environnement marin à Madagascar

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille