2.Une consommation moins fréquente mais toujours
quantitativement élévée.
Suite aux entretiens, nous pouvons contaster que plusieurs
profils se dégagent face à la consommation d'alcool chez les
jeunes.En effet, après avoir montré que la consommation d'alcool
pouvait étre chez certain juste une période à court terme
, chez des jeunes avides de nouvelles experiences, nous pouvons voire une
seconde catégorie dites intermédiaire, qui correspond aux jeunes
qui ont commencés à boire vers 17 ans et qui, aujourd'hui ont
toujours une consommation d'alcool pas forcément
régulière mais qui peut rester abusive.
En effet, ces jeunes ne se définissent pas comme
alcooliques, comme le dit David ,23 ans " Quand j'étais plus jeune ,
je buvais beaucoup et quasiment deux à trois fois par semaines , ou je
me l'a mettais sévère, aujourd'hui je bois juste lors de grandes
soirées, mais quand je bois, c'est pas à moitié, j'en
profite vu que c'est plus rare qu'avant..." . Ici ,contrairement aux
profils de jeunes décrit avant, nous ne sommes pas dans la même
logique de consommation , en effet, ces jeunes avouent avoir diminués
leur consommation d'alcool niveau fréquence mais contrairement à
ceux d'avant, ils avouent que niveau quantitativement ils sont toujours dans la
logique de consommation excessive et de défonce. Comme le souligne
Benoit 22 ans " Aujourd'hui je suis en couple, je peux plus me le
permettre, j'avoue que des fois ça me manque un peu cette époque
, de no limits, mais maintenant j'ai des responsabilités et une belle
voiture, du coup je préfère boire beaucoup moins pour
éviter des accidents, mais je suis surtout plus mature et responsable
qu'avant.."
Nous pouvons constater, que la prise de conscience du risque et
du danger est un des élément qui explique cette baisse de la
consommmation .Arrivé vers l'entrée dans la vie active, les
jeunes réalisent plus facilement les dangers que l'alcool peut
engendrer.Il y a certes, une certaine nostalgie d'une période de
liberté et d'inscouciance mais aujourd'hui ils ne sont plus dans une
logique de consommation abusive et fréquente, l'alcoolisation abusive
reste cantonnée à des événements spéciaux et
non plus régulier.Cependant il n' y a pas une rupture direct, comme
c'était le cas avant.Il y a une évolution dans la frequence de
consommation.
3) De la consommation agréable à la
dépendance.
En France, trois millions de personnes sont concernées par
un usage à risque de l'alcool.Cependant aucun chiffre nous
révèle le nombre de jeune étant dépendant de
l'alcool. Si boire modérément de l'alcool constitue d'abord et
avant tout un plaisir, une personne donnée peut, imperceptiblement ou
brutalement, devenir alcoolodépendante.La médecine définit
l'alcoolisme comme une pathologie dont la dépendance peut entrainer des
troubles graves.Comme toutes les addictions, la dépendance à
l'alcool entraine une sensation de manque obsessionnel plus ou moins
aigue.L'addiction à l'alcool engendre au fur et à mesure une
augmentation des doses d'alcools.Comme le souligne Xavier " au début
je buvais pour me mettre une cuite avec mes potes et ainsi faire la fête
comme tout le monde ,mais à force j'ai ressenti une sensation de manque,
il fallait que je sois bourré quasiment tout les jours, du coup
j'achetais du rosé ou du vin , l'alcool des pauvres pour avoir ma dose
pour la soirée , même seul, ça ne me dérangais pas".
On notera une différence avec la pratique du « binge
drinking », puisque ici c'est la sensation de manque qui pousse
à boire alors que pour les « bitures express »
,c'est plus pour faire la fête , s'intégrer et finir ivre.
De plus , nous noterons une autre différence non
négligeable avec le « binge Drinking ». En effet le
« binge drinking » se situe dans un contexte de groupe,
dans le collectif , alors qu'ici la dépendance ce fait de manière
solitaire.Comme le dit Xavier " il m'arrive de boire souvent seul le soir
surtout en semaine" alors que dans le « binge
drinking » c'est grâce à un effet de groupe que cela
peut se pratiquer et dans un cadre festif et surtout collectif.. De plus,
contrairement aux jeunes qui pratiquent le « binge
drinking » , chez la personne dépendante le lieu n'importe pas
, ni le moment, il peut boire n'importe quand et n'importe où alors
comme je l'ai expliqué auparavant, lors d'une soirée
« biture express », il y a une organisation importante et
des codes de soirée. Cette dépendance peut entrainer des
problèmes dans la scolarisation, un cercle vicieux peut se mettre en
place.En effet, les études ont montrés que le taux de
déscolarisation est beaucoup plus important chez les jeunes buvant
régulièrement, et cet désinvestissement dans les
études et les echecs aux examens sont vécues comme une raison
supplémentaire de consommer à outrance.Nous pouvons parler de
cercle vicieux, puisque le jeune en échec scolaire essaye d'oublier
cette déscolarisation dans l'alcool .Comme nous l'explique Mickael "
j'ai gaché mes études à cause de l'alcool , à
l'époque, je préférais faire la fête le soir avec
mes potes et boire que de réviser les cours , du coup le lendemain
j'arrivais pas a me réveiller...et j'ai commencé à force
à totalement décroché de la fac et pu aller en cours le
matin , du coup pendant mon temps qui était de plus en plus libre , je
commencais à boire de plus en plus et de plus en plus tôt (...) et
à la fin de ma première année de fac, il m'arrivait
frequemment de boire seul"
La dépendance à l'alcool est
phénomène qui risque de s'accentuer ces prochaines années
chez les jeunes, en effet, commançant de plus en plus tôt , et
surtout en buvant de plus en plus ,s'installe au fur et à mesure une
dépendance, un réel manque chez les personnes certainement les
plus faibles. Nous constatons bien ici, à travers ces entretiens, qu'au
départ la consommation d'alcool était de façon abusive
certes mais pas ponctuelle pour finalement glisser tout doucement vers le rique
d' une addiction à l'alcool pour les personnes ne sachant pas
s'arréter avant que s'opère une dépendance.
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