CONCLUSION GENERALE
L'analyse conduite dans ce mémoire a permis de mettre
en évidence les difficultés de financement des Petites et
Moyennes Entreprises burkinabè par les établissements financiers
bancaires. Le cas particulier de CORIS BANK qui pour plusieurs raisons ne
parvient pas toujours à donner satisfaction à la demande des PME.
Des responsabilités partagées aussi bien par la banque ou par
l'entreprise que de celles qui incombent à des facteurs exogènes,
sont toutes à la base du problème de financement.
Ainsi, à CORIS BANK notamment, et des conclusions de
notre analyse, environ 46% des problèmes de financement sont dûs
au fait que le risque du crédit est élevé, 37% pour cause
de garantie, 7% pour raison de coût de crédit, et 4% à
cause de la mal gouvernance. Pour une entreprise qui solliciterait un
crédit d`investissement a CORIS BANK, il lui faut donc disposer d'une
garantie conséquente. Pour un crédit de fonctionnement, il faut
présenter un projet non risqué ou à risque minimal.
Du fait que le risque et la garantie sont responsables
à environ 83% (soit 46%+37%) des problèmes de financement que
connaissent les PME, ces variables sont donc les plus déterminantes. Le
problème de financement est donc fonction essentiellement de ces deux
variables; toute chose qui confirme notre première hypothèse
selon laquelle « Le problème de financement est fonction
essentiellement du niveau de risque et de la garantie »
De plus, le comportement opportuniste des PME les conduit
à choisir ce qui leur est meilleur parmi ce qui leur est accessible. Les
entreprises désirant obtenir un financement au coût de
crédit minimal, manifestent leur réticence lorsque ce coût
est élevé. C'est pourquoi, 10% des problèmes de
financement sont dûs au fait que le coût du crédit est
élevé. Ce coût est donc une contrainte de financement pour
les PME. Confirmant notre deuxième hypothèse selon laquelle
« Le coût du crédit est une contrainte de financement pour
les PME »
Par ailleurs, des facteurs comme l'environnement des affaires,
le poids du secteur informel, et la gouvernance des entreprises jouent en la
défaveur des PME pour l'obtention du financement.
Somme toute, le problème de financement est un
problème qui incombe aux acteurs, mais il est surtout une
conséquence directe des irrégularités et des insuffisances
que présentent les entreprises.
Il n`est donc pas question seulement de garantie pour
justifier le problème de financement, mais aussi de risque. De plus, des
facteurs comme le coût du crédit, l'environnement des affaires, le
poids du secteur informel et le système de gouvernance jouent à
la défaveur des PME pour l'obtention d'un financement.
Sur cette base, nous pouvons raisonnablement considérer
que nos objectifs sont atteints avec cependant des limites à notre
étude.
En effet, notre travail aurait été beaucoup plus
pertinent :
- si une analyse économétrique avait
été faite en tenant compte des spécificités des
séries chronologique pour estimer nos coefficients. Le modèle
économétrique du problème de financement étant tel
que pf =â0 +â1rc + â2g +?, des obstacles se
sont posés à nous pour percevoir exhaustivement, la valeur de
â1 et de â2, respectivement le coefficient du
risque de crédit et de la garantie. Ces obstacles sont essentiellement
notre faible formation reçue en économétrie (1ere Partie
seulement étudiée en 3eme Année), et le non accès
aux séries chronologiques disponible au sein de la banque cela, pour des
raisons de confidentialités des informations disponibles ;
- si l'on avait une plus grande accessibilité aux
informations dans la banque relative aux problèmes de financement, afin
de mettre en évidence d'autres variables, et de mesurer l'impact de
celles-ci dans le problème de financement.
En définitive, l'accès au financement bancaire
des PME est une condition nécessaire au développement de ce
secteur et partant de l'économie toute entière. A cet effet, des
efforts considérables doivent être consentis de part et d'autre
pour promouvoir d'avantage le financement aux entreprises.
Aussi, des réflexions doivent être menées
pour contribuer à la libéralisation du secteur financier bancaire
dans notre pays. Ainsi, parallèlement a notre analyse, l'on pourrait se
demander :
- Quelle est la problématique du financement du secteur
informel au Burkina Faso ? Secteur tant négligé, mais tout aussi
important.
- Comment résoudre au mieux le problème crucial de
garantie pour faciliter l'accessibilité du crédit aux PME ?
Ces questions nous semblent des avenues intéressantes
de recherches sachant que leurs réponses viendraient en
complément à notre analyse, le tout pour contribuer à la
promotion du financement a l'égard des Petites et Moyennes Entreprises.
Toute chose devant leur permettre de mieux jouer leur rôle de levier de
développement économique du Burkina Faso.
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