1ère PARTIE :
PROBLEMATIQUE
1.1 CONTEXTE ET
JUSTIFICATION
1.1.1 Contexte de
l'étude
D'après le rapport de l'OMS du 7 avril
2005 « Donnons sa chance à chaque mère et
enfant », chaque année 529 000 femmes meurent des
suites de grossesse ou d'accouchement. Dans les pays en développement
plus de 300 millions de femmes souffrent de pathologies aiguës ou
chroniques imputables à la grossesse et à l'accouchement dont
l'anémie grave, l'infertilité, les lésions de
l'utérus et du canal reproducteur... et leurs conséquences
socioculturelles [50]. La quasi totalité de ces décès a
lieu dans les pays en développement ;
ce qui fait de la mortalité maternelle l'indicateur de
santé qui révèle la plus grande inégalité
entre les pays développés et ceux en développement. En
effet, les taux de mortalité infantile sont près de 7 fois plus
élevés dans les pays en développement alors que les taux
de mortalité maternelle le sont en moyenne de 18 fois plus [60]. En
Afrique de l'Ouest, c'est une (1) femme sur 7 qui risque de mourir chaque
année des suites de la grossesse ou de l'accouchement [8].
Ces chiffres accablants montrent que la mortalité
maternelle est un problème urgent de santé publique dans les pays
en développement surtout en Afrique qui enregistre près de la
moitié des décès maternels (250 000) bien qu'elle ne
compte que 12 % de la population mondiale et 17% des naissances
enregistrées [45]. C'est ainsi Jacques Ferré écrit :
« A l'heure où la pratique de l'opération
césarienne a atteint sa plénitude en Europe, où cette
intervention est considérée comme une affaire de routine,
où l'on ose même plus parler de mortalité maternelle, des
femmes africaines meurent encore de rupture de la matrice » [24].Face
à cette tragédie longtemps ignorée, des stratégies
ont été développées depuis deux décennies
pour lutter contre ce fléau qui met en péril l'avenir de la
société. Mais malgré l'initiative de la maternité
sans risque depuis 1987 et des programmes de santé de la reproduction
lancés ici et là, force est de reconnaître que les taux ont
peu évolué et beaucoup de femmes continuent de payer de leur vie
pour donner la vie 00.
Pour être efficaces, les programmes doivent s'appuyer
sur la connaissance profonde des véritables causes et surtout des
facteurs qui déterminent les comportements et l'accès aux
soins.
C'est dans ce contexte que nous avons mené cette
étude pour contribuer à l'amélioration des connaissances
sur les causes et les facteurs contribuant aux décès maternels
par autopsie verbale afin de mettre en place des stratégies salvatrices
pour les mères et les enfants.
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