3ème PARTIE :
ANALYSE
ET
INTERPRETATION
DES RESULTATS
L'étude a été menée dans le
département de Bakel, région de Tamba et avait comme cible les
femmes décédées de cause maternelle dans la
communauté ou dans les établissements de santé entre 2003
et 2006 répondants aux critères de sélection.
Au cours de l'enquête, 52 répondants ou
répondantes des 20 femmes décédées ont pu
être interviewé(e)s pour l'autopsie verbale, 36 prestataires de
santé et 25 personnes issues de la communauté ont répondu
aux guides d'entretien ce qui fait un total de 113 personnes.
3.1 CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ET
SANITAIRES
DES FEMMES DECEDEES
3.1.1 Répartition selon
l'âge
Tableau N°1 : Répartition
selon l'âge au décès
Classe d'âge
|
Nombre
|
%
|
11-15
|
1
|
5
|
16-20
|
6
|
30
|
21-25
|
4
|
20
|
26-30
|
3
|
15
|
31-35
|
1
|
5
|
+ 35
|
5
|
25
|
Total
|
20
|
100
|
Ce tableau révèle que 11 des 20 femmes
décédées étaient très jeunes entre 11 et 25
ans. La classe d'âge 16-20 ans est la plus représentée dans
l'étude avec 6 cas sur 20, suivi de la classe des + de 35 ans avec 5
cas. Ces chiffres montrent que les femmes jeunes et très
âgées + de 35 ans courent plus de risque (12 sur 20 cas).
Donc la procréation précoce et tardive
influencent négativement la mortalité maternelle. Les femmes
très jeunes entre 14 et 20 ans enregistrent 35 % des décès
et ceux supérieurs à 35 ans constituent 25 %. Le risque est
beaucoup plus élevé pour les femmes de 14-20 ans. Ceci est en
harmonie avec la littérature qui relève que les grossesses
précoces outre le risque lié à l'immaturité
physique et physiologique, allongent les années de procréation,
ce qui augmente les risques sur la santé des mères. Une
étude conduite au Nigéria a montré que le taux de
mortalité maternelle était 7 fois plus élevé chez
les femmes de 15 ans que celles de 20 à 24 ans [30].
De même pour les femmes âgées de plus 35
ans, elles risquent des complications graves (hémorragies, rupture de
l'utérus, infections) car leur organisme est usé par plusieurs
années de grossesses précoces, trop rapprochées et
tardives. Ainsi il est apparu à la Jamaïque que par rapport aux
femmes de 20 à 24 ans, le risque de décès était
deux fois plus élevé chez celles de 30 à 34 ans et cinq
fois plus élevé chez les femmes ayant dépassé 40
ans [64].
L'âge moyen au décès des femmes dans
cette étude est de 26 ans au moment du décès maternel.
Cependant à Niakhar, selon une étude réalisé par Dr
Jean Pierre Valéry Diallo (15), il est de 30 ans et la moitié des
décès survient à 28 ans.
La tranche d'âge 14-20 ans est
représentée par 7 cas soit 35 % des décès maternel.
Les femmes sont primipares à 45 % et pauci pares à 55 %. Celles
qui accouchent à domicile et n'ayant pas fait de CPN représentent
70 % des femmes de l'étude. Dans ce groupe les causes sont
dominées surtout par l'éclampsie et la dystocie et aussi
l'hémorragie du post-partum.
Les femmes de la tranche d`âge 21 à 35
ans, sont les plus nombreuses avec 8 décès sur 20 cas
soit 40 %. La moitié est pauci pare et l'autre moitié multipare.
Elles ont accouché à domicile dans 66 % des cas et n'ont pas
majoritairement fait de CPN (62 %). Elles sont décédées
le plus souvent d'hémorragie, de paludisme et de septicémie
surtout.
La classe de plus 35 ans est celle des
grandes multipares, accouchant à domicile dans 50 % et 60% n'ont pas
fait de CPN. Elles sont généralement victimes d'hémorragie
du post-partum et représentent 25 % des décès maternels
dans l'étude.
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