B-I.6. Effets indésirables et intoxication de
l'ibuprofène
L'ibuprofène a été introduit aux
Etats-Unis en 1974 comme un médicament délivré sur
ordonnance, mais dés 1984 il est devenu disponible sans ordonnance. Par
conséquent, la dose de l'ibuprofène a augmentée dés
sa délivrance sans ordonnance (ou en vente libre)
(W.
Holubeck, 2007).
La concentration thérapeutique normale de
l'ibuprofène dans le sang est dans l'ordre de 50 mg/dm3, mais
à des concentrations voisines de 250 mg/dm3 il devient
toxique (M. Melillo, 2004). Le profile toxicologique de
l'ibuprofène est bien reconnu par l'apparition de divers effets
cliniques, à savoir hémorragie gastro-intestinale,
dépression de système central nerveux, problèmes
respiratoires, insuffisance rénale aiguë, toxicité
hépatique, thrombopénie, hypothermie et la mort (W.
Holubeck, 2007 ; M. Melillo, 2004).
L'ibuprofène ainsi que d'autres AINS peuvent provoquer
d'autres effets secondaires plus ou moins importants, citant nausée,
vomissement, diarrhée, brûlure de l'estomac, douleur de
l'épigastre, douleur abdominale, dyspepsie, flatulence et constipation,
hypertension, contraction des myocardes, agranulositose, anémie,
méningite aseptique et réaction anphilactique et réaction
cutané (K. D. Rainsford, 2009).
B-I.7. Utilisation de l'ibuprofène dans les
systèmes à libération prolongée
Grace à ses propriétés pharmacologiques,
à savoir le temps de la concentration maximale (Tmax= 1,5 h) et la
période de demi-vie (t1/2 = 2 h), l'ibuprofène est
considéré comme étant un
médicament idéal (ou modèle) pour le
développement des systèmes à libération
prolongée de médicaments.
Comme c'est déjà mentionné dans ce
chapitre, l'ibuprofène sous forme de comprimés est la forme
posologique prédominante sur le marché. L'ibuprofène
présente des caractéristiques de compressibilité
modérées comparativement à celles des autres AINS (ex.
paracétamol). Par conséquent, et dans le but de prolonger la
libération de l'IB, des comprimés à base
d'ibuprofène ont été préparés au moyen de
plusieurs techniques. Ces méthodes impliquent souvent l'enrobage direct
de principe actif par des excipients, et l'incorporation du principe actif
à l'intérieur d'une matrice (ex. polymère) qui peut
libérer le principe actif sous l'effet d'un processus d'érosion
et/ou diffusion (K. D. Rainsford, 1999).
Ho et Blank (V. T. R. Ho, 1989), ont
préparé des comprimés à base d'ibuprofène
contenant de l'amidon pré-gélifié ainsi que d'autres
agents mouillant par la technique de séchage par atomisation (ou
pulvérisation). Ces comprimés ont montré une
stabilité, biodisponibilité et dissolution
améliorées. La température de fusion relativement faible
de l'ibuprofène (75 °C) était exploitée par certains
chercheurs pour produire des formulations pharmaceutiques solide. Deboeck et
col. (A. M. Deboeck, 1990), ont exploité cette
dernière (i.e. Tf faible) pour préparer un eutectique à
partir d'ibuprofène et des acides gras, cet eutectique a
été ensuite introduit dans des gélules (capsules en
gélatine). Deux groupes de chercheurs de la compagnie Anglaise Boots ont
utilisé des techniques de cristallisation pour produire des
agglomérats d'ibuprofène avec l'amidon qui possédaient de
bonnes propriétés de compression Atkin et al.
(G. J. Atkin, 1993).
A. Fernández-Carballido et al. (A.
Fernández-Carballido, 2004), ont préparé des
microsphères à base de copolymère PLGA Chargées
d'ibuprofène par la méthode de microencapsulation à partir
d'une émulsion huile/eau. Ces formulations sont capables de
libérer l'ibuprofène à 24 ug/h sur une période de
temps la plus longue possible et sont destinées à une
administration intra-articulaire. Des nanoparticules à base de
polymère DEAE dextran (Ddex) chargées d'IB ont été
préparées par le groupe de chercheurs Bingbing Jiang et al.
(B. Jiang, 2005) en utilisant la méthode de
co-précipitation. Les nanoparticules préparées ont
montrées certains avantages, à savoir remplissage positive des
nanoparticules en IB, stabilité lors de stockage grâce au
phénomène de coagulation entre les nanoparticules et la
libération prolongée de l'IB à partir des nanoparticules.
Ont trouve aussi le travail du groupe C. J. Thompson et al. (C. J.
Thompson, 2007) sur la préparation des microsphères
à base de nouveaux polyesters chargées d'ibuprofène. Ces
microsphères ont été préparées par la
méthode d'évaporation de solvant. L'ibuprofène
était choisi comme médicament hydrophobe modèle à
cause de sa tendance à former des conjugués en présence
des polyesters utilisés. Les microsphères ainsi
préparées ont montrées une efficacité
d'encapsulation élevée et une libération prolongée
d'IB qui dépend de plusieurs facteurs, efficacité
d'encapsulation, solubilité de principe actif, surface et morphologie
des microsphères, nature hydrophobe et cristallinité du
polymère.
En résumé :
L'ibuprofène est un médicament prototype de la
famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens, très
utilisé dans le monde entier à cause de ses
propriétés antiarthritiques, analgésiques et
antipyrétiques (K. D. Rainsford, 1999). Les
propriétés pharmacologiques de l'ibuprofène sont
nombreuses, à savoir :
i. Volume de distribution faible de l'IB dans l'organisme comme
conséquence de sa liaison avec les protéines plasmatiques
(albumine) ;
ii. Capacité de s'accumuler en quantité
appréciable dans les compartiments enflammés où une
activité anti-inflammatoire et analgésique est nécessaire
;
iii. L'ibuprofène possède un temps de demi-vie
relativement faible (2 h) et le
temps de concentration maximale est entre 1 et 2 heures
(K. P. Stock, 1999).
Le mode d'action de l'ibuprofène dans l'organisme
implique l'inhibition de la cyclo- oxygénase (OX-1 et OX-2) par
l'intermédiaire de l'énantiomère S-(+)IB et CoA.
L'ibuprofène possède un potentiel considérable dans le
traitement de nombreuses maladies inflammatoires chroniques et
dégénératives ainsi que dans le traitement de certains
cancers.
L'utilisation abusive de l'ibuprofène dans le
traitement des douleurs pourrait être la cause de la diminution de sont
efficacité apparente et par conséquent, des signes de
toxicité gastro- intestinales ou rénales peuvent être
détectés (K. D. Rainsford, 1999).
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