CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
L'importance de la maîtrise de la production de semence
des cultures fourragères apparaît aujourd'hui de plus en plus
grande. La croissance de la population animale notamment des herbivores
domestiques impose une augmentation des disponibilités
fourragères. Les pâturages naturels ont de plus en plus des
capacités de production limitées. La culture fourragère
contribuera à l'augmentation de l'herbage et à une meilleure
alimentation des animaux. Cette culture fourragère passe en outre par
une disponibilité des semences en quantité et en qualité
suffisante. Bien que cette expérimentation nécessite d'être
poursuivie sur une période de 2 à 3 ans avant de tirer des
conclusions, elle a permis de montrer l'importance des paramètres
agronomiques dans la production des semences fourragères. Il est
possible pour les agro-éleveurs de produire à leur niveau des
quantités non négligeables de semences de P. maximum
Local.
Au vue des résultats de la première année
d'expérimentation, nous pouvons conseiller aux agro éleveurs
d'installer les plants de P. maximum Local suivant des
écartements de 40 cm entre lignes et entre plants pour la production des
semences de l'espèce. La dose de fumure azotée à apporter
est de 50 unités d'azote à l'hectare soit 109 kg d'urée
dosée à 46% d'azote. L'essai a confirmé la qualité
des semences récoltées (pourcentage de germination
inférieure à 1%). Bien que les semences de l'espèce P.
maximum soient rapportées par des auteurs comme étant en
général de très faible qualité, le pourcentage de
germination de moins d'un pourcent obtenu dans cette expérimentation
pourrait être dû en partie à la dormance des semences. Il
est alors possible que les tests qui seront conduits 4 à 6 mois
après la récolte fournissent des pourcentages de germination
nettement plus élevés.
Il apparaît que l'un des facteurs pouvant limiter la
propagation et la vulgarisation de l'espèce P. maximum dans la
région du Sud Bénin pourrait être la faible qualité
des semences de l'espèce. Nous conseillons alors que des études
minutieuses soient entreprises pour apprécier les facteurs qui
permettront d'obtenir des semences qui germent bien. En raison de la
fertilité acceptable des épillets (fertilité
supérieure à 50%), la faible germination des semences ne serait
probablement pas liée à la fertilité des
épillets.
A la lumière de tout ce qui précède, nous
recommandons
- qu'on renouvelle l'essai sur deux ou trois années
successives pour une confirmation des résultats obtenus car les
conditions écologiques des années d'expérimentation
influencent le comportement des plants.
- de tester d'autres techniques de récolte telles que
l'ensachage des inflorescences ou le ramassage des épillets au sol. Ces
techniques peuvent avoir des influences favorables sur la qualité des
semences.
- la mise en place d'une banque de semences pour les
espèces fourragères.
- l'intégration par la politique agricole, la production
de semences fourragère dans nos systèmes agricoles.
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