3.10- Discussion générale et
suggestions
La floraison des plants du P. maximum Local et la
maturation des semences de l'espèce ne sont pas sous la
dépendance de l'écartement entre les plants ou la fumure
azotée. De nombreuses graminées tropicales présentent une
sensibilité à la photopériode et ne fleurissent que
lorsque les jours deviennent de plus en plus courts. Ce comportement est plus
marqué chez certaines plantes comme Andropogon gayanus que chez
l'espèce P. maximum.
Les différences de jours entre l'entrée en
floraison des plants et la maturation des semences est de l'ordre de 7 jours et
varie très peu d'un traitement à l'autre. Ce délai
relativement court et peu variable d'un traitement à l'autre
présente des avantages au plan pratique de la récolte des
semences. C'est un délai que l'exploitant agricole peut
considérer pour le début de la récolte des semences. Cela
est important car les observations du terrain montrent que la chute des
épillets est très rapide et par conséquent l'exploitant
doit en tenir compte pour la récolte des semences. Tout retard de
l'ordre de quelques jours dans la récolte des semences aura des
conséquences très importantes dans la quantité des
semences à récolter.
Toutefois, la chute des épillets en un laps de temps
suite à leur maturation groupée présente des avantages
lorsqu'on est dans le cas de petites exploitations agricoles comme actuellement
le cas au Bénin. En effet, les exploitations agricoles au Bénin
ne disposent pas encore de matériels agricoles pour la récolte
des semences. La récolte des semences est actuellement manuelle. Ainsi,
la maturation groupée des semences de P. maximum Local permet
dans le cas de cette technique de récolte manuelle de réaliser la
récolte en un temps court et de se consacrer par la suite à
d'autres travaux agricoles dans l'exploitation. C'est une activité qui
pourra s'insérer facilement dans le calendrier agricole de
l'exploitation. Si cette récolte devrait se faire sur une longue
période, cela pourrait constituer un motif de découragement dans
l'adoption de cette culture.
Cette étude n'a pas pu répondre à
certaines questions importantes liées à cette production de
semences de P. maximum Local. Le faible pouvoir germinatif des
semences enregistré dans le cas du test de germination nécessite
qu'on s'y penche pour identifier les causes possibles et chercher les solutions
appropriées. Messager et al. (1980) ont rapportés des
pourcentages de germination de 25% pour certaines variétés de
P. maximum comme P. maximum C1, P. maximum T58 et
P. maximum 673. D'autre part, il serait intéressant
d'identifier une technique de récolte qui assurerait un compromis entre
les quantités de semences récoltées et la qualité
de ces semences. Selon de nombreux auteurs, le mode de récolte des
semences aussi bien des graminées que des légumineuses influence
la qualité de ces semences. Nous proposons donc des essais comparant la
technique développée dans cette expérimentation à
d'autres techniques de récolte comme le ramassage des
semences au sol, la coupe des inflorescences au début
de la maturation des semences ou encore la technique d'ensachage des
inflorescences. Enfin, il manque actuellement de données sur les
possibilités de conservation de ces semences dans nos conditions de
conservation au Bénin. Les exploitations agricoles ont des
méthodes de conservation des semences des cultures dont elles ont
l'habitude de cultiver comme le maïs, le sorgho, le niébé,
etc. Les semences fourragères sont des semences particulières et
il n'est pas évident que les techniques actuelles de conservation
paysannes s'adaptent à la conservation de ces semences
fourragères. Nous souhaitons que des essais étudiant l'influence
de ces modes traditionnels de conservation des semences vivrières soient
faits sur la longévité des semences fourragères.
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