Conclusion :
Les filiales des multinationales présentes en Afrique
doivent respecter la politique ou la stratégie de groupe en
matière notamment de RSE. Les pratiques de l'entreprise s'inscrivent
dans une certaine culture d'entreprise que l'entreprise tête de groupe
entend bien appliquer aux filiales. La perspective de RSE commande par ailleurs
que l'entreprise tête de groupe ou la maison mère soit attentive
aux comportements de ses composantes en amont et en aval. Mais cette culture
d'entreprise ou la démarche RSE peut être confrontée aux
représentations locales, aux spécificités culturelles.
Elle aura par conséquent besoin d'intégrer une dimension
fondamentale et culturelle dans l'approche des enjeux et des
problématiques locales. C'est alors que doit s'opérer une rupture
stratégique qui va au-delà des réalités locales
tout en promouvant des bonnes pratiques éprouvées ailleurs et en
phase avec le développement durable.
Au regard des expériences observées dans les
pays développés, les pays africains en général, et
la Côte d'Ivoire en particulier devront penser à mettre sur pied
tout le dispositif nécessaire pour pouvoir tirer profit de la manne
(financière, technologique, accès aux savoirs) que peuvent
générer les actions de responsabilité sociale des
entreprises à travers différentes filières de la vie
économiques et sociale.
Les entreprises, fussent-elles multinationales, dans leur
management stratégique, sont conscientes des enjeux que peuvent
constituer pour leurs activités et leur développement des actions
de RSE et leur engagement dans le développement durable. Seulement tant
que l'Etat, à travers le dispositif légal et institutionnel, ne
contraint, ni n'oriente, encore moins n'inspire les actions des
opérateurs en quête de ressources et de légitimité
à s'engager dans des domaines socio-économiques bien
déterminés, leur engagement dans le développement durable
se fera attendre.
Il appartient également aux citoyens de prendre leurs
responsabilités et d'exprimer une demande de régulation publique
pour susciter un meilleur comportement des firmes. Il revient aussi à
la société civile de se mobiliser et d'inciter des pratiques de
RSE tout en orientant les entreprises vers des domaines où elles
tireraient une plus grande valeur ajoutée en terme
d'amélioration de leur image de marque ou et une
légitimité sociale. C'est le cas dans les pays du Nord où
les ménages décidaient de boycotter les firmes peu respectueuses
de leurs salariés et de l'environnement, orientant ainsi le jeu
même du marché qui conduirait celles-ci soit à
disparaître, soit par intérêt bien compris à adopter
un positionnement développement durable.
|