Section VI : Facteurs explicatifs relatifs au
Degré d'implication des citoyens dans le processus de gestion des
déchets.
Tableau 6 : Facteurs explicatifs relatifs au
Degré d'implication des citoyens dans le processus de gestion des
déchets
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France
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Côte d'Ivoire
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Ø La participation des citoyens aux gestes de
tri
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- L'implication des consommateurs dans les
gestes de tri est une réalité, tout comme l'entrée de la
« tri-attitude » et la sensibilisation sur les questions
environnementales,
- Eco-Emballage s'inscrit dans une démarche de
responsabilisation et de pédagogie des consommateurs. Depuis 1992, en
demandant aux habitants de trier, Eco-Emballages a sensibilisé les
citoyens à la fin de vie et au recyclage des emballages.
- Les Français sont aujourd'hui 59,5 millions à
pouvoir trier. Et ils en sont fiers : pour 98 % d'entre eux, le tri est un
geste important pour l'environnement. Le trieur est également un
éco-citoyen, sensible à l'environnement : 78 % des trieurs
considèrent que le tri des emballages ménagers contribue à
améliorer la qualité de l'environnement et du cadre de vie
(étude TNS-SOFRES pour Eco-Emballages).
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- L'inexistence de filière de revalorisation et de
recyclage rend difficile ou même impensable le geste de tri.
- Les ordures représentent encore des
externalités négatives dont il faut se débarrasser
à tout prix.
- le taux d'enlèvement actuel est estimé
à 46,1% contre 90% représentant la norme préconisée
rend difficile la promotion des gestes de tri (DSRP Côte d'Ivoire 2009).
- l'incivisme des populations et l'occupation anarchique des
espaces publiques à des fins commerciales constituent des causes
d'insalubrité. En effet, les populations adoptent de plus en plus une
attitude de répulsion vis-à-vis de l'environnement en y jetant
des ordures de toutes natures.
- les infrastructures destinées à recevoir et
gérer ces ordures sont devenues caduques. Les coffres à ordures
ménagères, les poubelles en bordure des routes, les centres de
transferts sont insuffisants.
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Ø Le système d'information environnemental
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- Existence d'un important dispositif de communication et de
sensibilisation sur l'environnement et plus particulièrement aux gestes
de tri,
- Existence de systèmes de communication nationale
multisupports : le grand public trouve les réponses aux questions qu'il
se pose en consultant les différents modules d'information,
- Des opérations plus ponctuelles permettent de
clarifier l'information sur les impacts environnementaux du recyclage et
d'encourager les trieurs réguliers,
- Existence d'une communication régulière et au
plus près des habitants. Eco-Emballages soutient ainsi les efforts des
collectivités territoriales en leur proposant une palette d'outils de
communication de proximité. L'accent est plus particulièrement
mis sur la communication orale, portée principalement par les
ambassadeurs du tri, dont le recrutement et la formation sont soutenus
financièrement par Eco-Emballages.
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- Le principe « information et participation » en
vertu duquel « toute personne a le droit d'être informée de
l'état de l'environnement et de participer aux procédures
préalables à la prise de décision susceptibles d'avoir des
effets préjudiciables à l'environnement. » est bien inscrit
dans le Code de l'Environnement, mais
- le niveau de sensibilisation environnementale reste
très faible,
- les questions environnementales n'occupent pas une place
prioritaire dans les décisions politiques et stratégiques.
- Il manque la mise en oeuvre et l'application effective des
textes législatifs sur le terrain. Les obstacles identifiés
mettent en évidence un déficit de gouvernance environnementale
(Commission Européenne-République de Côte d'Ivoire,
2008),
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Source : L'auteur
Le tableau 6 nous montre l'impact que peut avoir la
société civile et les marchés sur la conduite des actions
de RSE au sein d'une entreprise. Toute entreprise tournée vers un
marché-cible agit dans le mesure où elle serait en
adéquation avec les valeurs et les attentes des groupes cibles. C'est
ainsi que ces groupes cibles influencent de façon notable les actions
que peuvent conduire les organisations dans le but de les atteindre. Les
actions de RSE obéissent également à cette logique.
En France, s'impliquer de façon visible dans la gestion
des déchets pour une entreprise semble aller de soi. Les citoyens sont
suffisamment sensibilisés aux questions environnementales et aux gestes
de tri, et constituent ainsi une cible active pour les entreprises qui veulent
améliorer leur image de marque. Participer de façon active, bien
au-delà des obligations légales, constitue pour une entreprise un
meilleur moyen d'améliorer son image, d'avoir plus facilement
accès aux ressources (marchés) et de trouver une
légitimité auprès de ses publics. C'est ce que fait Total
France en encourageant les gestes de tri et participant activement aux
programmes de protection de l'environnement.
Tel n'est pas le cas en Côte d'Ivoire marquée par
les difficultés des pouvoirs publics à gérer les
déchets urbains. La question d'élimination des déchets en
général relève des pouvoirs publics, et les populations,
toute couche sociale confondue, semblent s'accommoder aux décharges
sauvages et à toutes les nuisances que cela génère. La
question du traitement des déchets ne constitue pas une contrainte ni
pour les entreprises qui les génèrent, ni pour les pouvoirs
publics sensés s'occuper de leur élimination.
La contribution à l'élimination des
déchets ne semble pas être un critère essentiel de
réussite au sein de notre environnement. Lorsqu'une organisation a
appris à paraître selon les critères convenus, ses
activités ne peuvent être différentes des apparences et des
représentations qu'en ont les acteurs, ainsi qu'aux valeurs dominantes.
C'est le cas de Total France qui s'engage réellement dans les actions de
collecte et de traitement de déchets selon les critères de son
environnement. C'est aussi le cas de Total Côte d'Ivoire qui, en ne
s'engageant pas dans des actions volontaires liés à ses
déchets d'emballages usés de lubrifiants, semble aussi être
en adéquation avec son environnement.
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