résumé
L'objet de cette étude est de montrer le rôle des
infrastructures de transport, dans la facilitation des échanges entre
les pays de la CEMAC. Pour ce faire, à l'aide d'une analyse descriptive
effectuée à partir des sources primaires et secondaires, nous
présentons les infrastructures de transport, ainsi que les
échanges commerciaux dans la zone CEMAC. Pour ensuite confirmer
l'importance indéniable d'une bonne infrastructure de transport en
matière de facilitation des échanges dans la sous région.
Il ressort que l'aménagement des infrastructures de transport surtout
terrestre, ainsi que le respect des règlementations en vigueur en
matière de transport sont les principaux moyens d'améliorer les
échanges. La mise en application des Actes CEMAC en matière de
libre circulation des personnes et des biens, ainsi que le développement
des modes alternatifs au transport routier, comme les voies d'eau
intérieures et le chemin de fer sont des solutions que les
autorités devraient maximiser pour faciliter les échanges
commerciaux entre les pays de la CEMAC.
Mots clés : facilitation,
échanges commerciaux, aménagement, infrastructures de transport.
ABSTRACT
The objective of this work is to show the role of transports
infrastructures, to ease exchanges within the CEMAC. For this, based on a
descriptive analysis made from primary and secondary sources, a presentation of
transports infrastructures and commercial exchanges in the CEMAC zone is made.
So as to confirm the irrefutable importance of good transports infrastructures
as far as easing exchanges within the sub region is concerned. However the
amendments of road transports infrastructures as well as the respect of the
regulation in matters of transport are the main means of ameliorating
exchanges. The application of CEMAC rules in matters of freedom of circulation
of peoples and goods, as well as the development of alternatives to road
transport system such as internal water ways and railways are the solutions
which the authorities need to maximise in order to ease commercial exchanges
between countries of the CEMAC.
Key words: ease, commercial exchange,
road amendment, transports infrastructures
INTRODUCTION GENERALE
I- CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
Pour faire face aux opportunités et aux défis de
la mondialisation, les nations développées et en voie de
développement s'attèlent à intégrer leur
économie au niveau régional, continental et mondial. Ainsi, la
régionalisation économique est considérée comme une
alternative. Surtout pour les pays en voie de développement, car ces
derniers veulent établir un cadre multilatéral de principes et
de règles pour des échanges dans des conditions de transparence
et de libéralisation progressive.
L'internationalisation de l'activité économique
et l'interdépendance entre les différents secteurs
d'activité obligent les différents Etats du monde à
entretenir entre eux d'intenses réseaux d'échanges. La
constitution d'une zone d'intégration économique est une source
de croissance économique par le libre échange qu'elle instaure,
libre échange profitable à toutes les parties prenantes en ce
sens qu'il stimule la concurrence.
C'est pourquoi on assiste depuis quelques décennies
à des regroupements politiques et socioéconomiques. Dans ce cadre
on peut citer l'Union Européenne (UE), l'Union Africaine (UA). On peut
également citer plusieurs regroupements intra continentaux qui
permettent d'établir des relations plus étroites entre pays
compte tenu des spécificités et des difficultés de chaque
région, tel que L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA), la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale
(CEMAC), qui regroupe six pays d'Afrique centrale et qui constitue la zone dans
laquelle le présent travail est effectué.
Créée en juin 1994, la CEMAC compte six pays qui
sont le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo, le
Gabon, et la Guinée Equatoriale. Son objectif général est
d'établir les conditions d'un développement économique et
social harmonieux dans le cadre d'un marché ouvert et d'un environnement
juridique approprié. Parmi les objectifs spécifiques, on peut
citer :
v La réduction voire l'élimination des obstacles
à la libre circulation des personnes, des biens, des services et des
capitaux ;
v La lutte contre les pratiques anormales et les entraves
à la liberté de Circulation ;
v La rationalisation des contrôles aux
frontières.
L'accroissement des échanges, aussi bien dans l'espace
communautaire qu'avec l'extérieur est la voie privilégiée
d'intégration des économies des pays dans le système
économique international. Car plus une économie se
développe, plus elle se lie aux autres. Cela signifie que l'absence des
routes est un frein au développement et à l'intégration
économique sous régionale ou continentale. (F. NKOA 2005)
A partir des objectifs économiques établis plus
haut, il apparaît donc clairement qu'une amélioration des
échanges est fondamentale pour la réussite de
l'intégration économique dans la zone CEMAC. Il est souhaitable
que les échanges se fassent plus facilement sans obstacle de
procédures administratives compliquées. Pour les pays en
développement, le manque d'efficacité dans les domaines tels les
douanes et le transport compromet gravement la compétitivité
à l'exportation ou l'afflux d'investissements étrangers directs.
(CNUCED 2006)
Les pays de la sous région CEMAC doivent à terme
pouvoir répondre favorablement aux exigences d'un commerce international
marqué par une forte concurrence. Chaque nation doit désormais
intégrer dans son évolution les exigences de la mondialisation
pour bâtir un développement durable. Ainsi, les opérations
du commerce sous régional doivent s'arrimer aux contraintes
d'efficacité, de productivité et de compétitivité.
L'inclusion de la Facilitation des Echanges (FE) dans les
négociations à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
témoigne de l'évolution des échanges à
l'échelon mondial. Il y a donc nécessité de moderniser et
d'harmoniser les procédures commerciales dans les Pays les Moins
Avancés (PMA).
Lors de leur réunion annuelle de 2006, les membres de
la Sub Sahara Africa Transport Policy Program (SSATP) ont
réaffirmé l'importance du rôle du transport dans la
réalisation des Objectifs de Développement pour le
Millénaire (ODM) axés sur la réduction de la
pauvreté et le renforcement de l'intégration régionale.
Il existe un lien étroit entre la capacité de
mettre en oeuvre des mesures de facilitation et le niveau initial de
développement d'un pays (CNUCED 2006)
L'un des ODM est de mettre en place un partenariat mondial
pour le développement et ceci passe par la FE au niveau régional,
continental puis mondial.
La FE a trait à toutes mesures qui peuvent être
prises pour rendre facile, simple et fluide les mouvements des personnes
des biens et des services.
Dans la Sous Région (SR) CEMAC, malgré les
efforts entrepris pour faciliter les échanges commerciaux, les
difficultés persistent au niveau de l'aménagement des
infrastructures de transport, de la libre circulation le long des corridors,
de l'application des règlementations disponibles en matière de
transport. Pour y améliorer les échanges, il est
nécessaire de mettre en place un système de transport fiable.
Système appelé à faciliter le trafic au niveau national et
sous régional, et à encourager la mobilité des facteurs de
production.
Les pays de la SR entretiennent entre eux des relations
commerciales, il est important que ces échanges se fassent de
façon profitable pour tous pour accélérer le
développement économique. Le Tchad et la RCA en particulier sont
des pays enclavés, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas d'ouverture sur
la mer et l'essentiel de leurs importations et exportations passe par le
Cameroun. Il est donc important que ce transit, qui se fait principalement par
voie terrestre, se passe dans des conditions avantageuses pour toutes les
parties impliquées. L'amélioration du transport de transit
constitue alors l'un des moyens les plus évidents d'accroître les
échanges pour ces trois pays.
Dans la SR CEMAC, les transporteurs de marchandises sont
victimes de nombreuses tracasseries tel que : le mauvais état des
routes, la multiplication des postes de contrôles, la lourdeur et la
complexité des procédures administratives. Tout ceci freine les
échanges entre pays et engendre des coûts qui sont, au bout de la
chaîne, répercutés sur le consommateur. Il faut donc
pouvoir mettre sur pied et respecter les mesures de FE.
Partant de cette problématique, on est en droit de se
poser la question de savoir Quelle est la contribution des
infrastructures de transport à l'amélioration des échanges
commerciaux dans la sous région CEMAC ?
II- INTERET DE L'ETUDE
Cette étude montre que, pour améliorer les
échanges commerciaux entre les pays de la CEMAC, l'aménagement
des infrastructures de transport, le respect des règlementations
établies, ainsi qu'une bonne volonté des gouvernements
concernés sont quelques unes des solutions à appliquer. Si les
échanges se font dans des meilleures conditions, il suivra plusieurs
avantages entre autres une réduction de la pauvreté et
l'accroissement de la compétitivité des pays concernés.
|