CONCLUSION
Conclusion, limites et recommandations
Cette étude nous a permis de percevoir la situation de
l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur.
Près de 66% des diplômés exercent un emploi. Les
diplômés exercent généralement dans des entreprises
de petite taille c'est-à-dire dont l'effectif ne dépassent pas
dix employés. Près de la moitié de ces entreprises ne sont
pas déclarées à la CNPS ce qui est le signe de
l'insécurité à laquelle les diplômés du
supérieur font face. Les titulaires d'un niveau supérieur au
bac+2 s'insèrent mieux. Plus de 60% des diplômés du
supérieur qui ont moins du SMIG comme salaire fixe ont
dépassé le niveau bac+1/2. Le sous emploi est présent au
sein des diplômés du supérieur.
La part des chômeurs n'est pas négligeable car
elle est estimée à 34%. Les chômeurs sont pour la plupart
des primo demandeurs d'emploi, relativement jeunes (moins de 35 ans). Les
femmes sont plus touchées par le chômage que les hommes. On a un
chômage de longue durée car plus de 78% des chômeurs sont au
chômage depuis au moins un an. L'emploi salarié est l'aspiration
première des chômeurs et seulement 4.7% des chômeurs sont
intéressés par l'auto emploi. Près d'un quart des
chômeurs recherchent un emploi dans l'administration publique et environ
35,5% sont plutôt intéressés par un emploi dans une grande
entreprise. Le revenu moyen minimum pour lequel ils sont prêts à
travailler est évalué à 207398 FCFA.
La classification a également permis de regrouper les
individus suivant certaines caractéristiques. L'analyse
économétrique a confirmé l'existence de facteurs
influençant la qualité des emplois obtenus par les
diplômés du supérieur.
Cependant les résultats de cette analyse auraient
été meilleurs si nous disposions des données relatives aux
filières ou aux spécialités des diplômés. Des
données temporelles sur l'insertion auraient été utiles
pour définir les typologies de parcours d'insertion et les
déterminants de l'appartenance à ces parcours.
En termes de recommandation, nous préconisons un
certain nombre de mesures que les autorités devraient mettre en oeuvre
ou que les diplômés devraient réaliser pour sortir
premièrement du chômage et lutter contre la
précarité des emplois.
Aux autorités politiques et à l'AGEPE, nous
suggérons :
· La réalisation d'une étude basée
spécifiquement sur les sortants de l'enseignement supérieur.
Cette étude permettra d'avoir de meilleurs résultats et un bon
aperçu de
la situation professionnelle des diplômés, de
comprendre les difficultés d'insertion de certaines filières et
de certaines spécialités.
· La mise en place d'une véritable politique de
l'emploi où la promotion de l'emploi des diplômés est
placée au centre des préoccupations.
· La mise en place de programmes d'auto emploi à
l'attention des diplômés suivi d'une gestion rigoureuse des fonds
alloués.
· Au vu des résultats de l'enquête
auprès des ménages, les jeunes sollicitent très peu le
canal de l'AGEPE, institution en charge de la promotion de l'emploi en
Côte d'ivoire. Les raisons sont principalement liées à un
problème d'asymétrie d'information entre les chercheurs d'emploi
et l'AGEPE. L'amélioration de l'image de marque et une meilleure
sensibilisation du public devrait permettre une plus grande utilisation de ce
canal par les chercheurs d'emploi.
Aux diplômés, nous suggérons :
· L'initiative privée qui favoriserait l'auto
d'emploi
· La participation à des formations sur
l'entreprenariat et le leadership
· L'usage plus fréquent des structures
étatiques en charge de l'insertion
· Une révision de la prétention salariale
pourrait ouvrir certaines voies à l'emploi.
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