II-2/- Les modèles multi-facteurs transversaux ou
fondamentaux.
French et Fama (1993, 1995 et
1997) ont récemment introduit en finance moderne
les modèles multifacteurs transversaux avec. Ils suggèrent que
les rentabilités espérés en excès du taux sans
risque sont expliquées par un jeu de S facteurs, propre au titre
lui-même (PER, ratio book to market, capitalisation boursière,
âi évalué par le MEDAF ...).
Leur modèle se présente comme suit :
: La valeur prise par le facteur i propre à la firme i
: Le coefficient attaché à ce facteur
c'est-à-dire une rémunération unitaire de ce dernier.
Il convient de signaler les facteurs adéquats pour
l'utilisation des modèles. Fama E. et French K. (1992) proposent trois
ratios importants. Il s'agit du ratio valeur comptable /valeur de
marché des actifs, de la taille (capitalisation) ainsi que le PER (Price
Earning Ratio), mais on peut toujours postuler à une non-unicité
de jeux de facteurs.
Ces modèles de plus en plus admis dans la
littérature, s'ils contredisent le MEDAF, ils n'apportent tout de
même pas assez de preuve pour réfuter ce dernier. En effet,
le fait que le bêta seul ne suffise pas à expliquer la prime donne
lieu à deux interprétations. Soit, on accepte le MEDAF sous
réserve de l'existence d'autres facteurs rémunérés
comme anomalies à l'efficience traduisant une imperfection du
marché ou une irrationalité des agents, soit on rejette le MEDAF
pour adopter une vue plus empirique des marchés dans lesquels les agents
sont supposés toujours rationnels et exigent une
rémunération pour le risque supporté.
I-3/-L'hypothèse de l'efficience du marché
des changes
Un marché est efficient s'il organise l'information de
telle manière que toutes les données pertinentes pour anticiper
le prix futur sont disponibles dans les mêmes conditions pour tous les
intervenants sur le marché. En conséquence, un tel marché
est impropre à la spéculation, c'est-à-dire à la
réalisation de gains issus des prédictions sur les taux de change
futurs. Sur un tel marché, les agents économiques ne peuvent plus
avoir d'aversion pour le risque puisque le risque n'existe pas ! Si le
marché des changes est efficient, on doit donc pouvoir vérifier
la pertinence de la règle de la PINC (arbitrage avec prise de
risque). Puisque la PIC (arbitrage sans risque) est toujours
vérifiée, le taux à terme devrait être égal
au taux anticipé à la même date. En effet, dans ce cas le
marché tendrait à positionner le taux à terme sur la base
du taux futur anticipé. Nous aurions par conséquent :
Si cette égalité était bien
vérifiée, cela signifierait :
D'abord, que le marché dévoile bien ses
anticipations à travers les taux de change à terme ensuite, que
les intervenants sur le marché seraient capables de prédire
correctement les évolutions à court terme des parités
entre devises (hypothèse d'anticipations rationnelles).
Enfin, et c'est en fait une hypothèse indissociable de
l'absence d'aversion pour le risque, que les investisseurs n'ont aucune
préférence particulière en matière de monnaie de
facturation des actifs. Autrement dit, les différentes monnaies
internationales seraient entre elles fortement, sinon parfaitement
substituables.
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