Introduction générale
L'évolution économique de ces dernières
années a fortement contribué au développement et à
la popularité des marchés financiers. La croissance de nouveaux
secteurs économiques (dits de « nouvelle économie »),
la constitution de zones monétaires d'échanges communes et les
processus de déréglementation menés à travers le
monde ont été autant de facteurs favorisant l'expansion des
marchés financiers. En effet, dans un tel contexte, particuliers,
entreprises, institutions et gouvernements recourent abondamment aux
possibilités des marchés financiers en matière de
financement de la croissance, de placement des épargnes et de couverture
des risques.
L'extension et le perfectionnement des marchés
financiers ont concrétisés le passage, dans
les années 1980, d'une économie d'endettement à une
économie de fonds propres dans la majeure partie des pays industriels.
Cette progression du système de financement direct par la
création des marchés financiers permettra de résoudre le
problème de l'accès limité au financement dans un
système de financement indirect. En effet les agents économiques
connaissent rarement un équilibre parfait entre leurs recettes et leurs
dépenses : ils se trouvent en situation de capacité ou de
besoins de financement. Le bon fonctionnement de l'activité
économique suppose alors que les capacités de financement
puissent être mises à la disposition des besoins de financement.
La rencontre peut se faire directement sur les marchés de capitaux.
De fait, la mission principale des marchés financiers
est d'assurer le financement de l'économie par appel public à
l'épargne en organisant la négociation des titres de
propriétés et des titres de créances à long terme.
Au fait, pour un meilleur profit de l'économie nationale, ils orientent
l'épargne privée vers les investissements des entreprises ou de
la collectivité.
Par conséquent, l'importance d'un marché
financier dans l'économie d'un pays est de ce fait irréfutable,
d'ailleurs les pays industriels disposent d'une bourse au moins et les plus
dynamiques des pays en développement en ont crée une. Aussi il
est à retenir les objectifs de la clientèle à
savoir : la rentabilité, la sécurité et la
liquidité identifiée par James Tobbin dans les années
70.
Un des apports essentiels de la théorie
financière moderne à la compréhension des
phénomènes économiques est la prise en
considération du caractère aléatoire des investissements.
Cet apport dépasse le cadre étroit des marchés financiers,
l'évaluation des titres ; incertitude et risque sont, en effet, au
coeur de toutes les décisions économiques.
Incertitude et
risque sont, dans le langage commun, plus ou moins synonymes. Mais depuis les
travaux de Frank Knight en 1921, il existe pour les
économistes une distinction fondamentale entre deux concepts : le
risque désigne les univers probabilisables, c'est-à-dire les
situations où il est possible d'affecter à chaque
événement une certaine probabilité d'occurrence, tandis
que l'incertitude qualifie les univers non-probabilisables.
Ainsi, un investissement sera dit risqué si sa
rentabilité est une variable aléatoire dont on connaît la
distribution de probabilité (discrète ou continue) et incertaine
dans le cas contraire. Cette distinction est bien sûr toute
théorique.
En pratique, on ignore bien souvent quelle probabilité
associer à tel ou tel « état de la nature». Maximiser
le rendement de son portefeuille tout en minimisant le risque est toujours le
problème à résoudre autant sur le plan pratique que
théorique. En effet, on assiste depuis le début des années
50 à une panoplie de modèles théoriques se fixant pour
objectif la résolution de ce problème de choix de portefeuille.
Afin d'atteindre cet objectif, les intervenants sur les marchés
financiers disposent d'une multitude d'instruments de gestion des actifs
financiers.
Ce sont les travaux de Markowitz,
qui annoncent le départ de la théorie moderne en rapport à
la gestion des actifs financiers et d'exploitation des marchés
financiers au cours des années 1950 aboutissant à la
modélisation dans un contexte propre de la relation entre le risque et
la rentabilité des valeurs mobilières. L'enjeu de la
théorie du choix de portefeuille
formulée pour la première fois en 1952 par Markowitz, est de
résoudre un problème de décision financière en
situation de risque, consistant à choisir des actifs financiers dont les
rendements sont aléatoires.
Sharpe (1964), Lintner (1965) ; Mossin (1966) et
Black (1972) Dans la suite, vont développés un modèle
central en théorie financière permettant d'identifier de
manière simple, la relation associant la rentabilité des actifs
financiers et leur risque dénommé MEDAF. Ce modèle a
jouit d'un certain succès auprès des intervenants sur les
marché financiers car leur permettant de quantifier le risque encouru
par la détention d'un actif financier en outre, il jouit d'une certaine
renommé que ce soit du point de vue académique ou pratique. Il
doit cette renommé à la disponibilité des données
financières des marchés occidentaux, déclenchant un nombre
très important d'études tentant de déterminer sa
validité notamment en ce qui concerne la fiabilité du bêta
comme outil d'analyse financière ainsi que la relation linéaire
croissante entre risque et rendement : la Security Market Line (SML).
Cependant la plupart des études empiriques
menées à cet effet, ont été effectué, sur
les marchés développés. Alors compte tenu de
l'étroitesse des marchés financiers des pays en
développement cas de la Tunisie et aussi du retard qui les
caractérises, l'interrogation qui se pose est de savoir s'il est
possible d'y exécuter les progrès de la théorie
financière particulièrement le MEDAF.
En effet, afin atteindre les meilleurs standards
internationaux en Tunisie, une reforme majeur a été
adoptée fin 1994 avec la promulgation de la loi de novembre 1994
(redéfinition des rôles des operateurs sur le marché
financier) portant une réorganisation du marché financier qui est
venue compléter le train des reformes démarrées en 1988.
Les aspects fonctionnels et techniques de cette réorganisation se sont
appuyés sur l'expérience des places financières
développées, notamment par l'adoption d'un système de
cotation électronique et le renforcement de la transparence et la
sécurité du marché.
Il est donc intéressant d'évaluer les actifs sur
cette place et de comprendre comment ils évoluent sur cette place
financière particulièrement mitigés face à la
multiplicité d'instruments modernes de gestion d'actifs
financiers dans le cadre du MEDAF. Cette question est capitale d'autant
plus qu'avec la globalisation financière, les investisseurs ont la
possibilité de diriger leurs capitaux vers les marchés financiers
de leur choix. D'ailleurs Mr. Fadhel Abdelkéfi
(Directeur Général de Tunisie
Valeurs) a fait constater le 24 novembre 2008 lors d'une
table ronde organisée par ATAF (Association Tunisienne de l'Analyse
Financière) autour du thème : L'impact de la crise
financière internationale sur le marché. « Que la
bourse tunisienne restait, malgré tout, relativement peu ouverte
aux investisseurs étrangers et que ces derniers n'ont d'ailleurs
investi que dans un nombre limité de titres »
Aussi, il convient souligner : « qu'avec les
faibles corrélations des marchés financiers émergents avec
ceux des pays développés au moment ou l'intégration des
marchés développés s'accroît et que les
bénéfices de la diversification tendent à se
réduire, les marchés boursiers émergents apparaissent
comme un choix à noter pour les gestionnaires de portefeuille à
la recherche de occasions supplémentaires de placement.».
Signifié en 1999 par KODJOVI Assoé1(*). Une fois encore la
question de la maîtrise du comportement des marchés financiers
face aux nombreux outils de la finance moderne se pose.
En outre si plusieurs auteurs ont pu justifier
l'investissement dans les bourses des par une domination du couple
risque-rendement à la Markowitz2(*) . La question de la maîtrise de la relation
liant ces deux concepts (risque et rendement) demeure une préoccupation
sur les bourses. En conséquence il se pose le problème
d'appréciation (évaluation) des titres et particulièrement
de la relation entre le risque systématique et le rendement (SML) des
titres cotés sur le marché financier. Cette question principale a
déjà fait l'objet d'importantes recherches dans les pays dits
développés. La présente étude se propose donc
principalement d'appréhender la nature de la relation liant le risque
systématique et le rendement des actions sur une bourse d'un pays en
développement : celle de Tunis (Tunisie).
La réponse à la question d'appréciation
(évaluation) des titres et particulièrement de la relation entre
le risque systématique et le rendement des titres cotés sur le
marché de Tunis est intéressante à plus d'un point.
D'abord, en matière d'organisation et de la taille, le marché de
Tunis comme tout marché des pays en développement présente
des caractéristiques qui différent de ceux des grands
marchés des pays industrialisés, ce qui peut être à
l'origine de résultats différents. Il est aussi important pour
les gestionnaires de portefeuilles de savoir si le risque des titres
cotés à Tunis, tel qu'il est défini par le modèle,
constitue une mesure appropriée sur laquelle ils peuvent fonder leur
décision d'investissement. Enfin, ce modèle se trouvant
actuellement au centre d'un important débat académique, les
résultats provenant d'un marché africain peuvent donner une image
complémentaire de la validité du modèle.
ü
Intérêt de l'étude
La demande d'évaluation des actifs financiers par le
MEDAF évoquée dans cette étude est d'un
intérêt primordial du point de vue validité du
modèle. En effet, elle a un intérêt tant académique
que pratique.
Du point de vue académique, initié par FAMA et
FRENCH(1992) sur les marchés américains la question
d'appréciation (évaluation) des titres et particulièrement
de la relation entre le risque systématique et le rendement se trouve
aujourd'hui au centre des débats et comme cette polémique est
basée sur les résultats des études effectuées sur
les marchés des pays industrialisés, des résultats
provenant du marché tunisien peuvent donner une image
complémentaire de la validité du modèle.
Sur le plan pratique, elle vise à orienter les
stratégies d'investissement permettant à la BVMT d'attirer et de
stabiliser les capitaux nécessaires pour le financement de
l'économie du pays surtout en direction des investisseurs locaux et
à fort potentiel de financement. Elle pourrait au grand bonheur des
investisseurs, contribuer à l'émergence des fonds
d'investissement dans le pays. Face à un certain niveau de risque
accepté, elle permettrait aux investisseurs d'estimer le taux de
rémunération qu'ils sont en droit d'exiger.
Elle pourrait aussi constituer une véritable base pour
l'efficience des décisions financières. En effet
l'efficacité d'une décision financière dépend dans
une large mesure de la précision dans l'évaluation des titres
ainsi qu'une connaissance de plus en plus précise de leurs
évaluations futures. D'une façon globale, cette étude
permettra une meilleure appréhension du marché financier tunisien
face à une théorie moderne de la finance que constitue le MEDAF.
ü Objectifs
Un objectif général et deux objectifs
spécifiques ont été retenus dans le cadre de cette
étude.
Objectif général
Évaluer les actifs financiers par le MEDAF sur le
marché Tunisien est L'objectif visé dans cette étude.
Objectifs spécifiques
Dans le cadre de cette étude deux objectifs
spécifiques sont arrêtés. À savoir
- Analyser les risques systématiques
évalués par le modèle de marché ainsi que la
validité pratique de ce modèle de marché.
- Cerner la nature de la relation existant entre les
rendements des actions et leur risque systématique.
La question centrale qui se pose aux investisseurs
étrangers tout comme aux investisseurs nationaux demeure :
l'utilisation des outils modernes de la finance pour évaluer sur ce
marchés, leur actif ou leur espérance de gain en
appréhendant la relation entre le risque systématique et le
rendement des titres cotés sur ce marché.
Nous nous proposons donc par cette étude, d'analyser le
comportement face à ces outils modernes, des actions cotées sur
une place financière émergente que constitue la bourse des
valeurs mobilières de Tunis. Plus particulièrement nous nous
intéresserons la relation entre le risque systématique et le
rendement des actions cotées sur ce marché.
Cette étude comprend deux parties. La partie
théorique et analyse conceptuelle, repose essentiellement sur une
recherche documentaire. Elle contient deux chapitres. Un aperçu
théorique sur les modèles d'évaluations d'une part,
le cadre méthodologique de l'étude et la présentation des
données utilisées d'autre part. La deuxième partie :
la partie empirique concerne la vérification des hypothèses
retenu dans le cadre de cette étude sommes. Elle comporte un chapitre.
Il s'agit : de la Présentation, l'analyses et
l'interprétation des résultats obtenus
.
Chapitre 01 : Aperçu théoriques sur
les modèles d'évaluation.
Introduction
Depuis le milieu du XIXe siècle, les prix
des titres financiers font, sans doute, partie des variables économiques
les plus étudiées. Des économistes français comme
Regnault (1863) et Bachelier (1900) aux économistes
américains3(*) tels que Markowitz (1952), Sharpe (1964) ainsi
que Fama, Black, Scholes et Merton (1973), la théorie financière
a eu, en effet, comme quête permanente la résolution des questions
de détermination des cours boursiers et des facteurs gouvernant leurs
fluctuations. La détermination empirique de l'équilibre des
marchés de capitaux par le Capital Asset Pricing Model
(CAPM), développée par Sharpe (1964), Lintner (1965) et
Black (1972) à la suite de Markowitz (1952), a fait l'objet de nombreux
tests qui ont conduit à des conclusions contradictoires en particulier
depuis le début des années 1990.
En effet, certaines études rejettent l'hypothèse
selon laquelle le bêta d'une action est la seule cause de la composante
systématique des différences dans les rendements moyens des
titres. Elles suggèrent que le rendement moyen peut s'expliquer par
d'autres facteurs tel que le ratio cours/bénéfices (PER) ou le
ratio de capitalisation des fonds propres. D'autres études critiques
mettent en avant l'inefficience de l'indice boursier supposé être
représentatif du portefeuille de marché par rapport auquel doit
être appréciée la relation entre le bêta (risque) et
le rendement moyen d'un titre. Enfin, il y a des vérifications
empiriques du CAPM qui soulignent l'importance de la
spécification conditionnelle sur l'état de marché en
distinguant les périodes de hausses et celles des baisses. La relation
entre le risque d'une action, mesuré par le bêta, et son rendement
moyen ne serait pas stable d'un état de la nature à un autre.
Section I : Les modèles
d'évaluations
La théorie du portefeuille :
La théorie du portefeuille s'est élabora en une
dizaine d'années de 1952, date de l'article fondateur de Markowitz
à 1964 date de celui de Sharpe [Sha64], avec entre les
deux, le livre de Markowitz [Mar59] et l'article de Tobin
[Tob58].
Entre ces différentes contributions, la perspective de
la théorie des portefeuilles a évolué
considérablement : initialement, discipline uniquement normative
([Mar52], [Mar59]), elle devint avec Tobin [Tob58] et surtout Sharpe [Sha64]
(puis [Sha70]) une théorie positive de l'équilibre `du
marché financier. Dans l'approche de Markowitz, les différents
actifs et portefeuilles sont repérés par leurs couples (rendement
moyen, risque) où le risque est supposé mesuré par la
variance. Confinée pendant longtemps aux milieux académiques,
elle a fini par imposer aux professionnels de la finance des méthodes
pratiques de gestion qu'aucun praticien ne peut plus ignorer aujourd'hui. A son
origine se trouve l'oeuvre séminale de Markowitz, contenue, pour
l'essentiel, dans un article publié en 1952 puis étendue sous
forme de livre quelques années plus tard [Mar52]. L'idée qu'elle
développe est simple et bien connue de tous les investisseurs, à
savoir qu'il faut diversifier ses risques. Plus précisément,
Markowitz a montré que l''investisseur cherche à optimiser ses
choix en tenant compte non seulement de la rentabilité attendue de ses
placements, mais aussi du risque de son portefeuille qu'il définit
mathématiquement par la variance de sa rentabilité.
La théorie moderne de l'évaluation des actifs
financiers résultant des travaux de Markowitz (1956) est
structurée autour des principaux modèles suivantes :
-les modèles de la formation des prix et de relation
entre rentabilités anticipées à savoir modèle de
marché et le modèle d'évaluation des actifs financier
MEDAF ( La théorie du portefeuille).
-Les modèles multifactoriels chronologiques il
s'agit du modèle principalement du modèle d'évaluation par
arbitrage MEA ou APT.
-et depuis, d'autres modèles multifacteurs sont venus
additionnés les travaux antérieurs (Fama-French, 1993, 1995 et
1997).
I/-Les modèles de la formation des prix et des
relations entre rentabilités anticipées :
Il s'agit principalement du modèle de marché et
celui de l'équilibre des marchés financier MEDAF de Sharp W
(1963 et 1964).
I-1/- le modèle de marché
La théorie financière moderne des marchés
financiers à des implications autres que celles qui se
réfèrent au comportement des cours, elles ont trait aux relations
qui existent entre la rentabilité et le risque d'un placement en valeurs
mobilières. Le risque de tout titre se décompose entre le risque
de marché et le risque diversifiable. Mais la question qui se pose est :
quelle est la part de la variabilité totale du cours du titre
expliqué par l'évolution de la rentabilité du
marché ?
La réponse à cette question est donnée
par un modèle dit de marché explicatif du taux de
rentabilité d'un titre risqué en fonction d'une variable
explicative commune à tous les titres qui est l'évolution du taux
de rentabilité du marché. L'orientation du marché dans le
sens où chaque titre suit plus ou moins les tendances du marché
permet d'illustrer deux faits fondamentaux : Les variations de chaque
valeur sont plus ou moins liées à celles du marché et
certaines valeurs sont plus volatiles, plus sensibles que d'autres aux
mouvements du marché.
Le modèle de marché est le modèle le plus
utilisé pour décrire la rentabilité et le risque d'un
investissement en valeurs mobilières dans le cadre de la gestion du
portefeuille... Ce modèle se base sur le principe de la diversification
c'est une régression linéaire simple dans laquelle on cherche
à expliquer la rentabilité de l'action par celle du
marché. Développé par SHARP W l'idée que soutient
ce modèle est que les fluctuations des cours des valeurs
mobilières sont dues à l'influence du marché en
générale ceci d'une part et à des causes propres à
chacones des valeurs mobilières d'autre part. Il permet de
caractériser le risque d'une entreprise par un coefficient nommé
ß. Il se présente comme suit :
: Taux de rentabilité de l'actif i sur la période
t.
: Taux de rentabilité du marché sur la
période.
: Paramètre spécifique à l'action i ( ; = constante)
: Valeur de la rentabilité espérée lorsque
taux de rentabilité du marché est nul.
: Paramètre propre à chaque actif i, mesurant l'influence
du marché sur l'actif i.
Le coefficient beta exprime la sensibilité des
fluctuations de la valeur à celle du marché et il a l'expression
suivant :
Dans le cadre de cette recherche des réponses au
mouvement du marché, les actions peuvent se classer en plusieurs
catégories :
-Les actions pour lesquelles une variation donnée de
l'indice entraîne la même variation de rentabilité
(â=1) ;
-Les actions pour lesquelles une variation donnée de
l'indice entraîne une variation supérieure de leur
rentabilité (â>1) ;
-Les actions pour lesquelles une variation donnée de
l'indice entraîne une variation inférieure leur rentabilité
(â<1) ;
Le modèle de marché établi donc une
relation linéaire entre le retour d'une action et le retour du
marché. Ce modèle ne repose sur aucune construction
théorique. Il s'agit d'une formulation strictement empirique,
proposée pour la première fois par Sharpe (1963). Sa
pertinence réside dans le fait qu'il permet d'estimer les bêtas
des actifs financiers.
I-2/- Le modèle d'évaluation des actifs
financiers MEDAF
Appelé « Capital Asset-Pricing
Model» le modèle d'équilibre des actifs
financiers (MEDAF) de Sharpe (1964), Lintner
(1965), Mossi (1966) et Black
(1972) est l'un des résultats centraux de la
théorie financière moderne il constitue l'un des paradigmes
dominants de la finance moderne depuis sa validation empirique par
Black, Jensen et Scholes (1972) et par Famad et
Macbeth (1973). Ce modèle est incontestablement le modèle
d'évaluation le plus connu et utilisé menant à une
conclusion facilement compréhensive, à savoir la
rentabilité moyenne d'un actif financier est d'autant plus importante
que le bêta est élevé. Il existe donc une relation
linéaire entre les rentabilités espérées
excédentaires (par rapport au taux sans risque) de chaque titre et la
rentabilité espérée excédentaire du marché.
Ce portefeuille du marché dont la construction relève des
modèles de décision de portefeuille a pour représentation
approximative, l'indice boursier. Le MEDAF est un Modèle qui explique
les taux de rentabilité des différents actifs, en fonction de
leur risque.
I-2-1/-Hypothèses du modèle
-Les investisseurs composent leurs portefeuilles en se
préoccupant exclusivement de l'espérance et de la
variance de rendement de ces derniers.
-Les investisseurs sont averses au
risque: ils n'aiment pas le risque et cherchent à
maximiser l'utilité espérée de leur richesse en fin de
période ; le modèle est donc un modèle de
période.
-La période d'investissement est
la même pour tous les investisseurs.
-Les marchés sont parfaits: il n'y a pas de
coûts de transaction, ni de taxes pour les dividendes et les gains en
capitaux; les actifs sont tous négociables et divisibles à
l'infini.
-De nombreux acheteurs et vendeurs interviennent sur le
marché et aucun d'entre eux ne peut avoir d'influence sur les prix.
-Tous les investisseurs peuvent prêter ou
emprunter le montant qu'ils souhaitent au taux sans risque, sans
limitation.
-Les anticipations des différents
investisseurs sont homogènes au sujet des retours d'actifs car
il y a symétrie d'information, les investisseurs ont la même
information en même temps, disposent d'opportunités identiques.
I-2-2/-Présentation du modèle
Le Capital Asset Pricing Model (CAPM) ou MEDAF est
défini par la formule suivante :
Cette équation est interprétée de la
façon suivante :
À l'équilibre, le taux de rendement de tout
actif est égal au taux de rendement de l'actif sans risque
augmenté d'une prime de risque. Cette prime est égale au prix du
risque multiplié par la quantité de risque, suivant la
terminologie du CAPM. Le prix du risque est la différence entre le taux
de rendement attendu du portefeuille de marché, et la rentabilité
de l'actif sans risque. La quantité de risque, appelée beta ( le
même beta défini dans le modèle du marché).
Beta est donc égale à la covariance entre le
rendement de l'actif i et le rendement du portefeuille de marché,
divisée par la variance du portefeuille de marché. L'actif sans
risque a donc un bêta nul et le portefeuille de marché un
bêta égal à un. Le bêta ainsi défini est celui
qui apparaissait déjà dans le modèle de marché
empirique de Sharpe.
On introduit dans la formule on obtient
, (A) avec:
E(Ri) : le rendement espéré de
l'actif i ;
: Le rendement espéré du portefeuille de marché
;
: Taux d'intérêt de l'actif sans risque ;
: le bêta de l'actif i, il est égal à la covariance
entre le rendement du titre et le rendement du portefeuille.
La relation (A) est appelée Modèle
d'évaluation des actif financiers (MEDAF) ou Capital Asset Pricing Model
(CAPM).
Cette équation s'applique aussi dans le cas d'un
portefeuille composé de plusieurs titres, soit :
, (B)
D'après la relation (A), si deux titres ont deux
bêtas différents, leur rendement moyen attendu sera
différent. Autrement dit, le terme de l'équation (B) et (A) doit être positif. Le rendement
espéré de tout portefeuille risqué est une fonction
positive de son bêta. L'investisseur ne va accepter d'acheter une action
que si son rendement attendu est performant au point de compenser son risque
systématique. Sinon, il ne détiendrait que les actifs non
risqués. Ce comportement s'appuie sur la décomposition du risque
total d'une action en risque systématique et risque spécifique.
Celle-ci admet que, dans un portefeuille bien diversifié, seul le risque
systématique persiste. Et c'est justement le bêta, correspondant
à la pente de la droite dans les équations (A) et (B), qui mesure
la sensibilité (réactivité) du rendement moyen d'un titre
aux mouvements du marché.
Le modèle de Sarpe-Lintner-Black
(SLB) se distingue du modèle de marché
notamment par l'existence d'une prime de risque (apport fondamental pour les
investisseurs), mais aussi de la notion d'équilibre. Nous ramenons
à trois principales implications :
- La relation entre le rendement
espéré d'un actif et son risque systématique est
linéaire ;
- âi, le risque systématique de
l'actif i est une mesure complète du risque de cet actif ;
- Dans un marché ou les investisseurs ont une certaine
pulsion pour le risque, la relation entre la rentabilité
espérée et le risque est positive. Il est important de souligner
que pour Sharpe, Treynor et Lintner (1960) cités par GOFFIN
(1999) la relation entre rendement et risque non
diversifiable est valable pour n'importe quel portefeuille efficient ou non
efficient et pour n'importe quel titre isolé. La démonstration de
la relation se fait en deux étapes :
* 1er, on montre qu'il existe une relation pour les
portefeuilles efficients.
* 2e, on montre que la relation qui existe pour les
portefeuilles efficients est également vraie pour tous les actifs
financiers.
Les portefeuilles efficients sont des combinaisons du titre
sans risque (prêt ou emprunt au taux sans risque ) et du portefeuille de marché M. L'espérance de rendement
d'un
portefeuille efficient
est une moyenne pondéré et de .
On désigne par la fraction du portefeuille investie en titre sans risque et par celle qui est investie en portefeuille de marché.
Le risque non diversifiable des portefeuilles efficients est
une moyenne pondérée du bêta du titre sans risque
(bêta= 0) et du bêta du portefeuille de marché (bêta =
1).
Le bêta d'un portefeuille efficient est donc une moyenne
pondérée de 0 et de 1
D'où
Le bêta d'un portefeuille efficient est donc égal à la
fraction du portefeuille investie dans le portefeuille de marché.
En reportant la valeur de dans (1), on aura :
(2)
Il s'agit
d'une relation linéaire de la forme entre l'espérance de rendement du portefeuille efficient et le risque non diversifiable mesuré par .
I-2-3/-Implications du MEDAF
1°- La rentabilité espérée d'un
titre ne dépend pas de son risque spécifique.
? La rentabilité (donc la prime de risque) d'un titre
dépend de la prime de risque du marché et du bêta du
titre.
2°- Le beta indique la part du risque non
diversifiable
À l'équilibre tous les portefeuilles et tous les
actifs sont sur la « droite du MEDAF »SML = (Security Market Line).
Le bêta d'un portefeuille est égal à la moyenne
pondérée des bêtas des titres qui le composent. Le
bêta du portefeuille de marche est égal à 1.
Un portefeuille efficient est compose de titres sans risques
et du portefeuille de marche (théorème de séparation en
deux fonds).
? le bêta du portefeuille efficient mesure la fraction
investie dans le portefeuille de marché.
Seul le risque non diversifiable (la fraction du portefeuille
investi dans le portefeuille de marche) «mérite» une
rémunération (une rentabilité supérieure au taux
sans risque).
? Un titre A situe au-dessus de la SML est
«sous-évalue» : sa rentabilité espérée
est supérieure a celle d'un portefeuille efficient de même beta,
la demande pour ce titre devrait augmenter, ainsi que son prix (de sorte que sa
rentabilité espérée diminue).
? Un titre B situé au-dessous de la SML est,
au contraire, « surévalué » (son prix courant est
supérieur au prix d'équilibre, sa rentabilité actuelle est
inferieure a sa rentabilité d'équilibre).
Au total tous les actifs financiers, portefeuilles efficients
ou non efficients et titres individuels sont situés sur la droite RfM.
Celle-ci a reçu le non de Security Market Line (Goffin Robert,
1999).
E(Rm)
A SML
M
Rf B
Bêta
3°- La valeur d'un titre ne dépend pas du taux de
croissance anticipe des cash-flows futurs.
Le modèle de Gordon-Shapiro est remis en cause et
dépasse. La valeur d'un titre dépend de sa rentabilité
anticipée (l'espérance mathématique de la
rentabilité), donc du bêta, du taux sans risque et de la prime de
risque du marché.
La valeur d'un titre ne dépend pas du taux de
croissance anticipe des cash-flows futurs. Le modèle de Gordon-Shapiro
est remis en cause et dépassé. La valeur d'un titre dépend
de sa rentabilité anticipée (l'espérance
mathématique de la rentabilité), donc du bêta, du taux sans
risque et de la prime de risque du marché. En supposant que les
différents investisseurs raisonnent dans un cadre
espérance-variance, que leurs anticipations soient homogènes et
que le marché financier soit parfait (absence de coûts de
transaction et d'impôts, libre accès à
l'information...).
Sharpe (1964) et Lintner (1965) sont parvenus
séparément à démontrer qu'à
l'équilibre du marché, le taux de rentabilité requis pour
un actif financier quelconque était égal au taux de
rentabilité sans risque, augmenté d'une prime de risque fonction
de la prime de risque de marché et du coefficient de sensibilité,
le bêta, qui représente le risque non diversifiable associé
à la détention du titre 1. Bien que la validation empirique de ce
modèle se soit heurtée à de nombreuses difficultés,
son apport à la théorie des décisions d'investissement en
incertitude est primordial, puisqu'il permet de quantifier de façon
précise le prix du risque et procure ainsi une solution simple aux
problèmes d'ajustement pour le risque, des taux d'actualisation ou des
flux.
Il se révèle en outre relativement robuste
lorsqu'on lève certaines des hypothèses initiales et il est
extensible à un cadre multi périodique. «Le MEDAF a
renouvelé la manière de concevoir la relation entre
rentabilité attendue et risque, l'allocation des portefeuilles et la
mesure des performances et du coût du capital.» J-B Desquilbet
Université d'Artois.
Le MEDAF a établit une théorie de sur la
valorisation des titres individuels et a contribué à
améliorer la compréhension du comportement des marchés et
de la formation des prix des actifs. Ce modèle a mis en évidence
la relation entre le risque et la rentabilité d'un actif et a
démontré l'importance de la prise en compte de ce risque. Le
risque total d'un titre se décompose en effet en deux parties : le
risque systématique, désigné sous le nom de beta, qui
mesure la variation de l'actif, en fonction des mouvements du marché, et
le risque spécifique, propre à chaque actif. Le risque
spécifique, appelé encore risque diversifiable, n'est pas
rémunéré par le marché. Toutefois, il convient de
souligner que certains auteurs trouvent que le MEDAF comporte beaucoup
d'insuffisances qui seront abordées pour l'essentiel dans les critiques
de Richard Rolle. D'autres modèles (notamment les modèles multi
facteurs) seront donc proposés.
I-2-4/-L'utilité du MEDAF et critique du MEDAF
Malgré les difficultés à valider
empiriquement le modèle, il présente au moins deux applications
utiles (et utilisées).
I-2-5/-Mesures de performance : (Sharpe
1966, Treynor 1965, Jensen 1968)
Une des applications les plus précoces du MEDAF :
mesurer les performances des gestionnaires de fonds (ont-ils fait mieux que le
marché ?).
I-2-6/-Actualisation
Le MEDAF indique que le taux d'actualisation approprie pour
évaluer les revenus futurs d'une entreprise ou d'un investissement est
déterminé par :
-le taux sans risque
-la prime de risque du marché
- le beta de l'entreprise ou du projet d'investissement.
Le bêta peut être estime par régression sur
données historiques (sur courte période, pour raisonner à
environnement donne, mais en haute fréquence pour avoir suffisamment de
données), ou inféré du bêta d'entreprises
comparables (pour les sociétés non cotées). L'estimation
pose problème :
- la covariance avec le marche varie dans le temps ;
- les indices de marches utilises (CAC40...) ne
reflètent pas le portefeuille de marche théorique (qui devrait
englober tous les actifs, y compris non boursiers : immobilier, etc.) ;
- la prime de risque est très difficile a estimer (le
rendement moyen est très sensible au niveau des prix des actifs en
début et fin de période d'estimation).
Aucun de ces problèmes ne remet en cause le MEDAF en
lui-même.
I-2-7/- Les critiques adressées au MEDAF
-Le modèle pose des hypothèses trop simples
(possibilité d'investir et d'emprunter au taux sans risque ; existence
d'actifs uniquement financiers ; fiscalité homogène entre actifs
; pas de coûts de transaction...)
-Il est difficile, voire impossible, de déterminer le
« vrai » portefeuille de marché i.e. celui qui contient tous
les actifs risqués (actions, obligations, matières
premières, immobilier, capital humain, etc.)
-Il existerait plusieurs Betas pour une valeur, chacun rendant
compte de la sensibilité à un facteur macroéconomique
(principe de l 'Arbitrage Pricing Theory)
-Mais le raisonnement fondamental tient toujours : les primes
de risque sur les titres dépendent de risques systématiques
supportés par tous
En outre il convient de signaler qu'à l'époque
où Markowitz publiait ses premiers travaux, une autre théorie
commençait à prendre corps. Il s'agit de celle des marchés
efficients qui veut qu'à tout moment toute l'information disponible soit
incorporée dans les cours boursiers. Il s'ensuit que les cours sur les
marchés financiers varient au gré de l'arrivée de
nouvelles informations qui par nature sont imprévisibles. Aucun
investisseur (sauf s'il dispose de renseignements privilégiés) ne
peut donc mettre en oeuvre des stratégies lui permettant
systématiquement, et à niveau de risque donné, d'atteindre
de meilleurs résultats que ceux qui seraient obtenus par des choix
effectués au hasard.
II/- Les modèles multifactoriels
On parle principalement des modèles multifacteurs
longitudinaux et l'explication de la covariabilité des titres (le
modèle d'évaluation par arbitrage MEA ou APT) et Plus
récemment d'autres modèles multiplicateurs (Transversaux ou
fondamentaux) sont venus compléter les travaux antérieurs
(Famad-French, 1993, 1995 et 1997)
Ø la théorie d'arbitrage
Comme le MEDAF la théorie d'évaluation par
arbitrage explique la structure du rendement des actifs risqués. Cette
théorie suppose que pour expliquer, le rendement d'un titre on ne peut
réduire le phénomène de covariabilité entre les
titres à un seul facteur (MEDAF). Ces modèles sont dis
multifactoriels étant donné qu'ils considèrent que le
mouvement du marché doit se résumer par plusieurs facteurs de
risque. Ce modèle multifactoriel se divise en deux
catégories :
-Les modèles chronologiques : ils mettent
l'accent sur les primes de risque associées à l'ensemble du
marché
- les modèles transversaux : qui reposent sur des
facteurs propres aux entreprises.
II-1/-les modèles chronologiques
Il convient Principalement de la
théorie dénommée Arbitrage Pricing théorie
(APT) élaborée par Ross S. (1976).) d'après ROSS la
variabilité du taux de rendement d'un titre i pourrait s'expliquer, en
partie, par des facteurs généraux qui influencent en même
temps les taux de rendement de plusieurs autres titres existant sur le
marché et, en partie, par un facteur idiosyncrasique qui n'influence que
le taux de rendement du titre i. La théorie de l'arbitrage avance, en
outre, que les facteurs idiosyncrasiques reliés aux différents
titres sont indépendants des facteurs généraux et qu'ils
sont aussi (assez) indépendants les uns des autres4(*). Ross S (1976) suppose que la
covariabilité entre les titres doit être synthétisée
par plusieurs facteurs de risque afin de laisser un risque spécifique le
plus faible possible. Son hypothèse de base est que le rendement non
anticipé d'un titre qui serait égal à :
Doit être expliqué par plusieurs facteurs.
Rendement observé du titre i ; et : Rendement espéré du titre i
: Sensibilité de rendement du titre i au facteur
1
: Valeur prise du facteur k à l'instant t.
Cette théorie repose sur le principe d'arbitrage
à savoir : deux titres ayant les mêmes sensibilités
aux différents facteurs doivent avoir la même espérance de
rendement pour qu'il n'existe pas de possibilité d'arbitrage. En d'autre
terme, dans une situation d'équilibre un portefeuille qui ne consomme
aucune richesse et qui représente un risque nul, ne peut
générer qu'un rendement nul. Un tel portefeuille est
appelé portefeuille d'arbitrage.
: C'est le rendement du titre i, lorsque la sensibilité à
tous les facteurs de risque est nulle = E(Ri) = Rf ; avec :
: Sensibilité de rendement du titre i au facteur 1
: C'est la prime de risque associée au facteur 1 Avec ; le rendement espéré du facteur 1
La forme réduite de cette équation se
présente comme suite :
: La prime de risque associée au k ième facteur
rémunéré par le marché
: La quantité de risque associée à ce
facteur.
Le MEDAF qui ne considère qu'un seul facteur commun
pour l'ensemble des titres est un cas particulier de l'APT. La théorie
d'évaluation par arbitrage est d'application plus générale
que le MEDAF. Toutefois signalons que le principal problème lié
à l'utilisation de cette théorie reste celui de l'origine et du
choix des facteurs.
Si le modèle d'équilibre des actifs financiers
(MEDAF) permet d'obtenir une relation d'évaluation des taux de
rentabilité et des cours des actifs financiers, il le fait au prix
d'hypothèses fortes, en supposant la réalisation de
l'équilibre sur le marché financier et en attribuant un
rôle central au portefeuille de marché. À la suite de ces
critiques et de celles qui ont porté sur la non-testabilité du
MEDAF, Ross (1976) a proposé un modèle alternatif, le MEA ou APT
(Arbitrage Pricing Theory). Ce modèle suppose uniquement
l'impossibilité de réaliser des profits d'arbitrage sans risque
sur le marché financier. Il est à la fois plus souple et plus
général que le MEDAF. Reposant sur des hypothèses moins
rigides, il permet de représenter la rentabilité requise d'un
actif, de façon plus fine, en fonction d'une structure à
plusieurs facteurs, auxquels sont associées plusieurs primes de risque
liées à des variables-clés, telles que le niveau des taux
d'intérêt, le taux de croissance du PNB, le taux d'inflation. La
relation du MEDAF peut être obtenue comme cas particulier du MEA.
Cependant, comme le MEDAF, ce modèle rencontre de nombreux
problèmes de testabilité.
II-2/- Les modèles multi-facteurs transversaux ou
fondamentaux.
French et Fama (1993, 1995 et
1997) ont récemment introduit en finance moderne
les modèles multifacteurs transversaux avec. Ils suggèrent que
les rentabilités espérés en excès du taux sans
risque sont expliquées par un jeu de S facteurs, propre au titre
lui-même (PER, ratio book to market, capitalisation boursière,
âi évalué par le MEDAF ...).
Leur modèle se présente comme suit :
: La valeur prise par le facteur i propre à la firme i
: Le coefficient attaché à ce facteur
c'est-à-dire une rémunération unitaire de ce dernier.
Il convient de signaler les facteurs adéquats pour
l'utilisation des modèles. Fama E. et French K. (1992) proposent trois
ratios importants. Il s'agit du ratio valeur comptable /valeur de
marché des actifs, de la taille (capitalisation) ainsi que le PER (Price
Earning Ratio), mais on peut toujours postuler à une non-unicité
de jeux de facteurs.
Ces modèles de plus en plus admis dans la
littérature, s'ils contredisent le MEDAF, ils n'apportent tout de
même pas assez de preuve pour réfuter ce dernier. En effet,
le fait que le bêta seul ne suffise pas à expliquer la prime donne
lieu à deux interprétations. Soit, on accepte le MEDAF sous
réserve de l'existence d'autres facteurs rémunérés
comme anomalies à l'efficience traduisant une imperfection du
marché ou une irrationalité des agents, soit on rejette le MEDAF
pour adopter une vue plus empirique des marchés dans lesquels les agents
sont supposés toujours rationnels et exigent une
rémunération pour le risque supporté.
I-3/-L'hypothèse de l'efficience du marché
des changes
Un marché est efficient s'il organise l'information de
telle manière que toutes les données pertinentes pour anticiper
le prix futur sont disponibles dans les mêmes conditions pour tous les
intervenants sur le marché. En conséquence, un tel marché
est impropre à la spéculation, c'est-à-dire à la
réalisation de gains issus des prédictions sur les taux de change
futurs. Sur un tel marché, les agents économiques ne peuvent plus
avoir d'aversion pour le risque puisque le risque n'existe pas ! Si le
marché des changes est efficient, on doit donc pouvoir vérifier
la pertinence de la règle de la PINC (arbitrage avec prise de
risque). Puisque la PIC (arbitrage sans risque) est toujours
vérifiée, le taux à terme devrait être égal
au taux anticipé à la même date. En effet, dans ce cas le
marché tendrait à positionner le taux à terme sur la base
du taux futur anticipé. Nous aurions par conséquent :
Si cette égalité était bien
vérifiée, cela signifierait :
D'abord, que le marché dévoile bien ses
anticipations à travers les taux de change à terme ensuite, que
les intervenants sur le marché seraient capables de prédire
correctement les évolutions à court terme des parités
entre devises (hypothèse d'anticipations rationnelles).
Enfin, et c'est en fait une hypothèse indissociable de
l'absence d'aversion pour le risque, que les investisseurs n'ont aucune
préférence particulière en matière de monnaie de
facturation des actifs. Autrement dit, les différentes monnaies
internationales seraient entre elles fortement, sinon parfaitement
substituables.
Section II /- le couple rendement risque
La contrepartie de tout gain financier est l'acceptation d'un
certain degré de risque ou d'incertitude quant à la
réalisation effective de ce gain. En pratique, il existe une relation
très étroite entre l'espérance de gain d'un investissement
et son niveau de risque, d'ou le terme de «couple
rendement-risque»
ou celui de rendement ajusté du risque. Ceci signifie
qu'il ne faut jamais raisonner uniquement en termes de gains potentiels
mais qu'il faut aussi toujours considérer la contrepartie en termes de
risque ou de pertes potentielles.
Avant d'entreprendre tout investissement financier, il est
donc indispensable de définir clairement ses objectifs. Plus l'on
souhaite réaliser des retours sur investissements importants, plus le
niveau de risque nécessaire pour atteindre celui-ci devra
nécessairement s'accroître. A contrario, refuser toute prise de
risque, revient à accepter des rendements faibles.
Pourquoi ce couple ?
Parce que les investisseurs, qui ont une aversion au risque,
ne sont prêts à prendre plus de risques qu'en échange d'un
rendement attendu supérieur. Symétriquement, un investisseur
souhaitant améliorer la rentabilité de son portefeuille doit
accepter de prendre plus de risques. Au total, chaque investisseur étant
plus ou moins « risquophobe » a sa propre
appréciation de l'équilibre « optimal »
risque/rendement. Le détenteur d'un gros portefeuille acceptera
peut-être facilement un risque élevé pour une partie de ses
avoirs. Le placement sans risque par excellence est représenté
par les emprunts d'État. On est sûr, à presque 100%, au
moins s'agissant de l'État tunisien ou de tout État d'une
économie développée, que l'État remboursera ses
dettes. C'est l'État qui trouve les ressources les moins chères
et, du point de vue de l'investisseur, c'est le placement qui est le moins
rémunérateur.
II-1-Le risque
Lorsque l'on débute, surtout si le marché est en
période haussière, on perçoit très bien les
possibilités de gain, mais plutôt mal les risques. Avec
l'expérience, on comprend qu'il faut s'intéresser au couple
rendement/risque plutôt qu'au rendement seul. On est alors
confronté à un triple problème : celui de la nature du
risque, celui de sa mesure ou de sa quantification et celui de sa gestion.
Le risque est la pierre maîtresse de
l'édifice. L'ignorer revient à courir à une
ruine quasi certaine ou à limiter sérieusement ses plus-values.
La différence principale entre un particulier et un professionnel, ou au
moins un amateur éclairé, réside probablement dans le
rapport au risque.
On peut assimiler le risque d'un investissement tout comme
celui d'un actif financier à la variation de leurs rendements par
période autour de leur moyenne.
Cette variation a deux sources : une est exogène
liée aux mouvements du marché dans son ensemble et l'autre
exogène propre au titre ; le risque total du titre est donc
composé d'un risque dû à des événements
propres au titre et d'un risque dû au marché. Le risque dû
au marché encore appelé risque systématique
s'impose à tous les investisseurs tandis que celui dû aux
caractéristiques propres titre encore appelé risque
spécifique ou diversifiable peut être éliminé
par diversification (MARKWITZ H, 1959).
Le risque systématique est estimable à partir du
modèle de marché de Sharpe. Il est
représenté par le coefficient bêta sa valeur est le rapport
de la covariance du titre i avec le marché M et la variance du
marché.
Dans le cas d'un portefeuille composé de n titres le
risque systématique ou le coefficient de sensibilité est
la moyenne pondéré de bêtas des titres qui le composent.
Cette mesure du risque relative reste un apport très majeur pour
apprécier ce concept important. Toute fois, certaines études
montrent la non-stabilité du bêta dans le temps, ce qui plus ou
moins expose à des critiques quant à la validité des
modèles dans lesquels il sont utilisés. Notamment Altman,
Jacquillat et Lecusseur(1974) cité par Broquet C. et Cobbaut (1997).
II-2/-Le ratio de Sharpe
Le ratio de Sharpe permet donc de comparer différents
placements en fonction de leurs couples rendement/risque. Il est très
simple à calculer et présente de plus l'avantage de tenir compte
du placement sans risque. Le placement sans risque est le taux auquel vous
auriez pu placer votre argent sans risque. La formule de calcul du ratio de
Sharpe est la suivante :
:
|
ratio de Sharpe d'un Portefeuille par exemple
|
:
|
Rendement du portefeuille
|
:
|
Rendement de l'avoir sans risque
|
:
|
Écart-type du portefeuille (risque du portefeuille).
|
|
|
|
|
Il ressort immédiatement de cette formule que :
-Tout ratio de Sharpe négatif indique un placement dont
le rendement a été inférieur à celui de l'avoir
sans risque ;
- Tout ratio de Sharpe inférieur à 1 indique un
placement dont l'excédent de rendement par rapport au taux sans risque
est inférieur au risque pris ;
- Un ratio de Sharpe plus élevé est "meilleur"
qu'un ratio de Sharpe bas.
II-3/-La volatilité :
La
volatilité est
la mesure la plus couramment répandue pour évaluer le risque
d'un
actif ou
d'un placement financier. Elle quantifie le degré moyen de dispersion de
ses rendements à travers les scénarios favorables à
l'investisseur et à travers les scénarios défavorables.
Plus la volatilité est importante, plus cette dispersion est grande et
plus le risque est donc élevé. Sur la base des vingt
dernières années, il faut retenir que la volatilité
moyenne annuelle d'un emprunt d'État (
obligation)
est de 6% environ, celle d'une
action de
18% et celle d'une
SICAV
monétaire est de l'ordre de 2-3%.
Il faut toutefois avoir conscience que le risque varie
très significativement suivant la
conjoncture macroéconomique.
Au cours des périodes de ralentissement économique, la
volatilité des actions peut être multipliée par trois ou
quatre.
Sans rentrer dans des détails méthodologiques,
il est également important de savoir que la volatilité n'est une
mesure parmi d'autre du risque et qu'elle est loin d'en être une mesure
parfaite. En particulier, la volatilité ne considère que la
dispersion moyenne des rendements, propice à des horizons de placement
longs. Elle est de ce fait inappropriée pour juger
d'événements rares ou extrêmes, et ou d'occurrence
très asymétriques.
Quel est le bon équilibre entre son objectif de
rendement et le degré de risque à supporter pour l'atteindre ?
Dans les faits, cet équilibre varie aussi très sensiblement au
cours du temps en fonction de la conjoncture économique et
financière. En moyenne à travers les cycles économiques et
les différents actifs financiers, on peut toutefois retenir qu'un
placement moyen délivre un ratio rendement-volatilité annuelle de
l'ordre de 0,5. On peut tirer deux conséquences de ce chiffre.
D'une part, dans l'expression de ses objectifs : tout
pourcentage de rendement supplémentaire souhaité signifie qu'il
devra être prêt à accepter au moins deux points
supplémentaires de volatilité. Supposons qu'un investisseur
souhaite avoir un retour sur investissement de l'ordre 8% par an contre 7%
précédemment ; toute chose égale par ailleurs, ceci
signifie qu'il devrait être désormais prêt à
supporter une volatilité de 16% contre 14%
précédemment.
D'autre part, un produit ayant délivré sur
longue période, un ratio rendement-volatilité durablement
supérieur à 0,5 pourra être considéré comme
relativement attractif.
II-4-La prime de risque
C'est la différence entre le rendement d'un emprunt
d'État et le rendement d'un investissement plus risqué, comme une
obligation d'entreprise ou une action. Autrement dit, c'est le
complément de rémunération que l'investisseur doit se voir
proposer pour accepter d'acheter ces obligations ou ces actions plutôt
que de souscrire à des emprunts d'État. A contrario, plus une
entreprise est en situation difficile, plus grands sont les doutes sur sa
capacité à rembourser ses emprunts (obligations) ou à
dégager des bénéfices (actions), plus le prix des
obligations qu'elle émet sera faible et le cours de ses actions bas.
Le prix des obligations se compare par référence
directe au prix des emprunts d'État. Il est toujours plus
élevé, parce que le risque de défaillance de l'emprunteur
est plus grand. Si l'investisseur veut céder son obligation avant le
terme, le prix qu'il recevra sera lié à l'évolution des
taux d'intérêt. Si les taux ont monté, son obligation
perdra de sa valeur quand elle sera vendue avant l'échéance,
puisqu'elle offre un rendement moins élevé que les nouvelles
obligations.
S'agissant des actions, on considère traditionnellement
qu'elles sont plus performantes sur le long terme que les obligations en raison
du risque plus élevé qu'elles représentent.
De fait, l'analyse historique du rendement des actions aux
États-Unis (et cette analyse vaut peu ou prou pour les autres
économies développées) fait apparaître un rendement
annuel réel, c'est-à-dire corrigé de l'inflation, compris
entre 6,5% et 7%, c'est-à-dire beaucoup plus que le rendement des
obligations d'État à long terme (1,7%) ; la
différence de 4,9 points est la prime de risque. Et il est vrai que si
l'on compare, comme le fait cette étude sur près de deux
siècles (19ème et 20ème siècles) le rendement
annuel des actions et des obligations, on constate un plus grand écart
entre le meilleur et le pire rendement des actions qu'entre le meilleur et le
pire rendement des obligations. Ceci confirmerait que les actions sont à
la fois plus rémunératrices et plus risquées que les
obligations.
II-5/-La durée du placement
Plusieurs études (de l'INSEE, de l'AMF et de l'AFG) ont
démontré que la probabilité de réaliser un gain
s'accroît avec la durée de placement et que l'allongement de la
durée de placement permet de réduire les risques de perte,
même si cet allongement peut aussi réduire les chances d'un gain
maximal particulièrement élevé. Aussi robustes que soient
ces constats, il convient de souligner qu'ils ont été
établis à partir de statistiques passées sur moyenne et
longue période, qui ne permettent pas, en tout état de cause, de
présumer des performances à venir de moyen et long terme du CAC
40.
II-6/-La diversification
L'idée du principe de diversification est somme toute
assez simple et repose sur un constat limpide : (sauf si elles sont
parfaitement corrélées) la demi somme de deux variables
aléatoires identiquement distribuées est moins risquée que
chacune d'entre elles. Si on imagine deux paniers ayant chacun la même
probabilité de tomber (et donc de provoquer la perte des oeufs), mettre
un oeuf dans chaque panier est moins risqué que les mettre tous les deux
dans un panier.
Risque total (écart dype)
Risque spécifique
ou risque diversifiable (dit risque non systématique)
Risque du marché ou non
diversifiable (dit risque systématique).
50
Nombre de
titres
-Les premiers titres inclus au portefeuille permettent de
réduire le risque spécifique de façon plus marquée
que les titres acquis subséquemment.
-Lorsque le portefeuille comprend une grande quantité
de titres (50 et plus), l'ajout de titres ne diminue que
légèrement le risque spécifique.
-Le risque du marché est constant, quel que soit le
nombre de titres détenus.
Section III/-Aperçu sur les études
antérieures
- La prédiction testable de la théorie est que
le portefeuille du marché est dans l'ensemble de portefeuilles à
variance minimale. Ceci doit être le cas puisque chaque individu
détient un portefeuille dans l'ensemble, et le portefeuille de
marché n'est rien d'autre qu'une combinaison des portefeuilles des
individus participant au marché.
I/- Remarques générales
I-1/- Régressions en série chronologique
- Le problème, c'est qu'on peut toujours
régresser le rendement réalisé excédentaire d'un
actif sur le rendement d'un portefeuille comme le S&P500 ou l'indice de la
TSE :
Où est tout simplement la constante dans la régression, et le
portefeuille X est ce qu'on prend pour le portefeuille de marché.
- Pour que la régression soit strictement valide, et
non une approximation à une relation non linéaire, il faudrait
que le portefeuille X soit dans l'EVM. Mais comment peut-on le savoir ? Ceci
est essentiellement la critique de Roll (voir ci-dessous).
- Une conséquence testable de la version simple du
MEDAF est que la constante dans la régression devrait être
égale à zéro. Attention ! Pour que ceci soit vrai, il faut
ne pas se tromper concernant le rendement certain .
- Si l'emprunt sans risque n'est pas possible, la constante ne
sera pas nulle non plus.
- Une autre conséquence testable est qu'il ne devrait
pas y avoir de variable explicative au-delà du facteur beta qui aide
à prédire le rendement espéré.
- Finalement, il y a aussi des tests
économétriques de linéarité qu'on peut appliquer
afin de confirmer ou infirmer le MEDAF. Par exemple, la variable explicative au
carré ne devrait pas être significative.
I-2/- Régressions à deux niveaux
-On estime dans un premier temps, avec séries chronos,
les facteurs beta d'un certain nombre de titres.
- Ensuite, pour un échantillon de N titres, et pour une
observation donnée, on estime :
Où est le facteur bêta estimé dans la première
étape.
- On teste les hypothèses suivantes :
1. devrait être nul.
2. Rien à part les ne devrait aider à expliquer les rendements
excédentaires.
3. La relation devrait être linéaire.
4. Le coefficient devrait être positif, puisqu'il est égal à
.
II/- Tests du MEDAF dans les années 70
II-1/- Black, Jensen et Scholes (1972)
- Un test avec des données en série
chronologique un peu comme le test suggéré dans la section
précédente. Ils testent l'hypothèse nulle d'une
ordonnée à l'origine nulle, simultanément pour toutes les
équations estimées.
- Données : NYSE, mensuelles, 1926-1965.
- Problème : comme on a vu, le MEDAF n'implique pas
forcement une corrélation nulle entre les résidus des
équations pour la ligne caractéristique d'actions
différentes.
- Pour éviter ce problème ils ont procède
de la façon suivante :
1. Estimer la ligne caractéristique de N titres pour
une sous-période de l''echantillon (1926 :1-1930 :12).
2. Ordonnancer les facteurs beta et séparer les titres
en déciles selon leurs facteurs beta.
3. Construire 10 portefeuilles de titres avec les 10
déciles.
4. Donner 10 portefeuilles pour l'année 1931 pour
lesquels on calcule les rendements mensuels.
5. On calcule de nouveau les facteurs beta des N titres, cette
fois-ci pour 1927 :1 1930 :12.6. Etc.
7. En fin de compte on aura 10 régressions pour des
rendements mensuels entre 1930 :1 et 1965 :12.
- ça revient à estimer une version de la SML.
- Ils trouvent ( < 0) quand ( > 1) et vice versa, ce qui est incompatible avec le modèle de
base mais compatible avec le modèle où il n'y a pas d'emprunt au
taux sans risque.
- L'ordonnée à l'origine de la SML donne un taux
de rendement annuel de 6.228%. Ceci est plus élevé que le taux
moyen sur les obligations sans risque de l''echantillon. Encore une fois, c'est
un résultat qui est davantage compatible avec le modèle sans
emprunt au taux sans risque.
II-2/- Fama et MacBeth (1974)
- Mêmes données que BJS.
- Ils construisent 20 portefeuilles de la même
façon.
- Ils utilisent la technique de régressions à
deux niveaux.
- Ils trouvent un coefficient significatif.
- Ils trouvent un coefficient positif et significatif.
- Ils trouvent que d'autres variables explicatives (comme et le risque non systématique (variance résiduelle)) ne
sont pas significatives.
- Encore une fois, les résultats supportent la version
du modèle sans emprunt au taux sans risque.
Après des résultats empiriques au début
des années soixante dix spécialement favorables au MEDAF,
à la fin de la même décennie on va assister aux
premières critiques sérieuses à l'encontre du
modèle, ainsi que la découverte des premières
anomalies.
III/- La critique de Roll
- La critique se résume de la façon suivante :
la validation du MEDAF repose sur l'identification du portefeuille de
marché. Ceci doit contenir tous les titres possibles, y compris les
valeurs immobilières, le capital humain, etc. Le vrai portefeuille de
marché n'est pas observable.
- Il est d'ailleurs presqu'impossible de trouver un
portefeuille qui soit une bonne approximation au portefeuille de
marché.
- Si on réussit `a trouver un portefeuille qui est dans
le vrai EVM, il existe forcement une relation linéaire entre le
rendement espéré des titres et leurs facteurs beta
calculés par rapport `a ce portefeuille. Donc, la théorie est
tautologique.
- Si tout ce qu'on observe est un portefeuille qui est un
sous-ensemble du vrai portefeuille de marché, rien ne dit que ce
portefeuille doit être sur la frontière de portefeuilles
efficients qui peuvent être construits à partir des titres
individuels qui le composent. Par exemple, si on prend l'indice du TSE, on
pourrait peut-être construire un portefeuille qui domine cet indice sur
la base de titres disponibles sur le TSE, mais ceci ne constitue pas un rejet
du MEDAF.
Par ailleurs, Stambough (1982) va empiriquement montré
que les tests du modèle sont dans les faits moins sensibles au choix du
proxy ou indice de marché que Roll (1977) ne l'envisageait et Shanken
(1987) sur une base d'analyses théoriques va converger vers une
même conclusion, à savoir que les erreurs de mesure sur le
portefeuille de marché influence (frein) les résultats des tests
du modèle que si la corrélation entre l'indice de marché
utilisé et le vrai portefeuille de marché est faible.
L'année de la critique de Roll (1977), Anomalies (journal) nourrira les
affirmations des critiques du MEDAF : Le premier article de cette
littérature est celui de Basu(1977), qui montre l'existence de
« l'effet PER » : les portefeuilles qui ont de petits
PER (Price Earning Ratio) ont des rentabilités moyennes plus
élevées que celles prévues à l'aide du CAPM
(c'est-à-dire en fonction seulement de leurs bêtas), et
inversement pour les portefeuilles qui ont d'importants PER. La deuxième
anomalie connue est celle de Bang (1981) : c'est « l'effet
taille », ou le fait que les actions à faibles capitalisations
ont des rentabilités moyennes supérieures à celles
prédites par le MEDAF, et inversement pour les titres à
fortes capitalisations. Reinganum (1986) confirme l`existence de l'effet
taille, et montre qu'ils sont reliés.
IV/- Tests plus modernes du MEDAF
IV-1/- Shanken (1987)
- Il s'agit d'une méthodologie astucieuse de tester (et
possiblement infirmer) le MEDAF.
- Pour effectuer ce test, il faut faire une hypothèse
concernant la corrélation entre le vrai portefeuille de marché et
le portefeuille qu'on utilise pour approximer le portefeuille de marché
(portefeuille «proxy»). Ceci revient à faire une
hypothèse concernant la qualité de notre approximation du
portefeuille de marché.
- On sait que le EVM construit avec les actions venant du
portefeuille proxy doit être à l'intérieur de l'EVM
construit sur la base de tous les titres disponibles sur le marché.
Avec une hypothèse concernant la corrélation
entre le portefeuille de marché et notre portefeuille proxy, on peut
calculer la probabilité que le portefeuille de marché se retrouve
à l'intérieur d'une région donnée dans le plan
rendement espéré/écart type. Si cette région ce
trouve à droite de l'EVM calcul'e avec les titres venant du portefeuille
proxy, on sait qu'elle doit être `a droite également de l'EVM
global (calculé avec tous les titres).
Si la probabilité est élevée, a fortiori
la probabilité est élevée que le portefeuille de
marché est à l'intérieur de l'EVM global.
On va conclure que le portefeuille de marché est
lui-même inefficient, ce qui constitue un rejet du MEDAF.
- Shanken prétend pouvoir infirmer le M'EDAF avec cette
méthodologie, mais il faut accepter son hypothèse concernant la
corrélation entre le portefeuille proxy et le vrai portefeuille de
marché, qui n'est pas observable.
IV-2/- Fama et French (1992)
- Une mise à jour du test de Fama et MacBeth (1974).
- Ils trouvent un lien négatif entre les facteurs beta
et le rendement moyen.
- Ce résultat n'est pas encourageant pour le MEDAF.
IV-3/- Les modèle à facteurs
-Le succès des modèles `a facteurs montre qu'il
y a des variables à part les facteurs beta qui expliquent (et
prédisent) les taux de rendement moyens.
- Mais attention ! On peut montrer que sous certaines
conditions (voir la section sur le MEA), les modèles à facteurs
multiples et le MEDAF peuvent être compatibles.
En fin de compte, l'intérêt du modèle de
Markowitz est limité pour le professionnel, et plus encore pour le
particulier qui ne dispose pas d'un outil informatique sophistiqué
nécessaire pour des applications pratiques. Néanmoins il a le
grand intérêt de conceptualiser le couple
risque-rentabilité, les mérites de la diversification que le
caractère unique de la préférence personnelle par rapport
au risque. A l'inverse, le concept d'efficience des marchés a
été démenti par les faits. Si les marchés sont
vraiment efficients, rien ne peut expliquer le krach du 19 octobre 1987. Aucune
nouvelle connue ce jour là ne peut justifier la disparition en quelques
heures de 500 milliards de dollars c'est pourtant la perte papier
cumulée de l'ensemble des valeurs cotées sur le New York Stock
Exchange.
Alors, une information meilleure ou une analyse
supérieure permettront à l'investisseur de trouver des
portefeuilles ayant une rentabilité supérieure (après
pondération du risque) au portefeuille marché. Ils se trouveront
sur le graphe au dessus de la droite des marchés de capitaux (SML).
C'est de ce constat dont se nourrissent les milliers de professionnels des
marchés-analystes financiers, stratégistes en investissement,
gestionnaires de fonds- pour justifier leurs émoluments. Et en fait,
comble du paradoxe, ce sont ces même professionnels qui par leurs travaux
génèrent et diffusent l'information permettant aux marchés
modernes d'approcher l'état d'efficience.
Avant de rejeter aux oubliettes ces spéculations
intellectuelles ; il convient de signaler que tandis les critiques
décrète de la mort du bêta, de nombreux chercheur propose
des résultats favorable au MEDAF. Il s'agit principalement de Black
(1993), de Chan et Lakonishok (1993), Pettengill, Sundaram et Mathur (1995) et
Grunoly et Malkied (1996).Selon Black (1993), Fama et French (1992) ont mal
interprété leurs résultats. Ces derniers vont
atténués par la suite leurs propos antérieurs ; il
n'est alors plus question de parler de la mort du bêta, mais plus
simplement de l'insuffisance de celui-ci comme mesure du risque (Fama et French
1996
Chapitre 02 : méthodologies et
présentations des données
Section I/-Hypothèses de recherche
Le Modèle d'Équilibre des Actifs Financiers
(MEDAF) constitue un des acquis importants de la théorie
financière. Son développement originel fait l'hypothèse
d'investisseurs ayant des préférences de type
«espérance - variance». Un tel cadre permet de
montrer simplement un «théorème de
séparation» impliquant que tous les investisseurs
détiennent, à l'équilibre, le même portefeuille
d'actifs risqués qu'ils combinent dans des proportions variables avec un
actif sans risque. Cette «séparation» est à la base des
résultats centraux du MEDAF. Dans le cadre de l'étude nous
examinerons essentiellement les hypothèses suivantes.
H1-Il existe une relation positive
entre le risque d'une action mesuré par le bêta et son rendement
anticipé (ou réalisé).
H2- Le MEDAF, modèle
souvent utilisé pour estimation des bêtas, est un modèle
pratique et est adapter pour l'estimer les bêtas
Section II/- Méthodologies
Selon le Capital Asset-Pricing Model (CAPM) qui
constitue l'une des trois contributions majeures de la recherche
académique à la gestion de portefeuille durant la période
d'après guerre, le bêta d'une action est considérée
comme la cause des différentiels systématiques du rendement des
titres. Dans sa version Sharpe-Lintner-Black (SLB), la plus
fréquemment utilisée dans la détermination du prix
d'équilibre des titres sur les marchés de capitaux. Deux
hypothèses sont généralement admises la
1ère est que le modèle de marché répond
à certains critères de qualité statistique qui le rendent
fonctionnelle ; les bêtas estimés par ce modèle sont
donc dignes d'être utilisés la. 2ème est qu'il
existe une relation positive entre le risque d'une action mesuré par le
bêta et son rendement anticipé (ou réalisé) ;
La validité de cette hypothèse est tributaire de deux
conditions : d'une part le portefeuille de marché (souvent
représenté par un indice boursier) doit être efficient,
d'autre part, l'existence d'une relation linéaire entre les rendements
anticipés des actions et leurs bêtas respectifs. Différents
auteurs sont d'accord pour considérer que ces deux conditions sont
indissociables dans la mesure où chacune implique nécessairement
l'autre.
II-1/-Modèle économétrique
En vu de procéder à un contrôle des
hypothèses émises dans le cadre de la recherche, nous allons
adopter une méthodologie utilisée généralement par
la plupart des chercheurs quant' il s'agit de vérifier empiriquement un
modèle : la méthodologie quantitative A cet effet,
on va estimer les bêtas de chaque titre par le modèle de
marché de Sharpe dénoté comme suit (Sharpe 1963,
1964) :
: Taux de rentabilité de l'actif i sur la période
t.
: Taux de rentabilité du marché sur la
période.
: Paramètre spécifique à l'action i ( ; = constante)
: Valeur de la rentabilité espérée lorsque
taux de rentabilité du marché est nul.
: Paramètre propre à chaque actif i, mesurant l'influence
du marché sur l'actif i.
, et sont estimés en appliquant la méthode des moindre
carrées Ordinaire (M.C.O) qui s'avère par excellence, la
méthode de calcule la plus appropriée permettant d'obtenir des
estimateurs á et â efficients.
Le principe consiste à déterminer et en minimisant le risque d'erreur ; cela revient en fait à
minimiser la variance des erreurs pour cela, les erreurs sont supposées satisfaire les hypothèses habituelles du
modèle de la régression simple.
a/- ; Cela signifie qu'en moyenne l'effet des variables non
introduites dans le modèle et continue dans le terme erreur est
nul ; conséquence, la moyenne empirique des résidus
(erreurs) estimés est nulle
b/- 2 = ó2 ; Homogénéité de
l'échantillon on suppose que la variance des erreurs est uniforme pour
l'ensemble des titres cette hypothèse est appelée
homoscédasticité des erreurs : même
variance.
c/- ; Absence d'autocorrélation entre les erreurs de deux titres
différents (indépendance des erreurs les unes aux autres).
d/- ; les sont indépendants de exogénéité. Rappelant que :
Si >1 ; risque supérieur à celui du marché
Si = 1 ; risque identique à celui du marché
Si <1 ; risque inferieur à celui du marché
En cas de non respect des hypothèses
précédentes, d'inquiétants problèmes de
précision de la valeur des coefficients de la régression
notamment seront observés comme si l'hypothèse de
l'homoscédasticité est violée, les estimateurs du
modèle sont sans biais et cohérents, mais ils ne sont ni
efficaces ni asymptotiquement efficaces. En présence
d'homoscédasticité les variances des coefficients de
régression sont moins précises, la matrice estimée des
covariances sera biaisée et les tests statistiques standards ne seront
pas valides. Le problème est alors identique à celui de
l'autocorrélation. La violation de la quatrième hypothèse
crée des problèmes économiques sérieux, car
l'estimation des coefficients du modèle sera biaisée et non
fiable. Si l'hypothèse de normalité des résidus n'est pas
vérifiée, on ne sera pas en mesure d'utiliser les tests
statistiques standards. En outre il convient de mentionner les
difficultés rencontrées en présence de la non
spécification du modèle.
Pour cela, testons la violation des hypothèses
fondamentales du modèle du marché. En ce qui concerne
l'étude du modèle de marché, nous allons appliquer les
tests économétriques (tests statistiques) de validité
relative : Le test de normalité, test
d'autocorrelation, test d'hétéroscédasticité, test
de spécification, et le test de stabilité du modèle du
marché.
II-2/ Les tests économétriques :
II-2-1/-Normalité des erreurs et testes de
normalités (de Jarque-Bera)
L'étude de la normalité (au sens de la
loi normale, de la loi de Gauss) est un problème ancien et important en
statistique. Il est assez légitime de le voir arriver en
économétrie car historiquement la loi normale a été
introduite afin de modéliser les erreurs de mesures que l'on pourrait
aussi voir comme des erreurs de modèles dans une version statistique.
L'hypothèse de normalité des erreurs est :
å~N(0,ó2).
-Elle implique que la distribution de la variable
dépendante (conditionnellement aux variables explicatives) est
normale
Graphiquement
Densité Y
Distribution Normale (Homoscédasticité)
X1 X2
X3
X
Il existe un paquet de tests de normalité (le test de
Shapiro-Wilk, le test de Jarque-Bera, le test d'Anderson-Darling, test
d'adéquation du ÷²...). Il existe aussi plusieurs tests
utilisés parfois comme des tests de normalité, mais qui n'en sont
pas. Le test de Kolmogorov-Smirnov par exemple est un test d'ajustement de loi,
mais pas d'appartenance à une famille de lois. On peut tester avec
Kolmogorov-Smirnov si les résidus suivent une loi normale centrée
réduite, mais si le test rejette cette hypothèse, ils peuvent
toujours suivre une loi normale avec d'autres paramètres.
· Tester la normalité, le test de
Shapiro-Wilk
Ce test a été proposé en 1965 par Samuel
Shapiro et Martin Wilk. La statistique du test est calculée par :
Où comme souvent les parenthèses correspondent
à la statistique d'ordre, et où
;
Où m1, ..., mn
sont les espérances des statistiques d'ordres d'un échantillon
indépendant identiquement distribués. Tiré suivant une loi
normale centrée réduite, et où V est la
matrice de variance-covariance de ces statistiques d'ordre. Cette statistique
est comparée aux valeurs critiques données par les tables de
Shapiro/Wilk.
· Test de Jarque-Bera(TJB) (1980)
Ce test cherche à déterminer si des
données suivent une loi normale. On a :
H0 : les données suivent une loi normale
H1 : les données ne suivent pas une loi normale
La quantité suit asymptotiquement une loi du ÷² à 2 degrés
de liberté, le test s'effectuant sur les résidus. On teste donc
l'hypothèse de normalité des résidus au seuil á.
Le test statistique est donné par la formule :
;
Avec ;
n = Nombre d'observations
k = Nombre de variables explicatives
S = Coefficient d'asymétrie : Moment d'ordre 3
d'une variable centrée-réduite
K = Kurtosis : Moment d'ordre 4 d'une variable
centrée-réduite
Comme estimateur du moment d'ordre 1, on prend la moyenne. Une
loi normale a un coefficient d'asymétrie = 0 et une kurtosis = 3. On
saisit alors que si les données suivent une loi normale, le test vaut
alors 0 et on accepte (ne rejette pas) Ho au seuil á.
Ce test est fréquemment utilisé pour
déterminer si les résidus d'une
régression
linéaire suivent une distribution normale. Certains
auteurs5(*) proposent de
corriger par le nombre k de régresseurs, tandis que d'autres6(*) ne le mentionnent pas.
Nous allons tester la normalité des résidus du
modèle de marché (dans le chapitre III) en utilisant le test
statistique de Jarque et Bera.
II-2-2/-Test d'autocorrélation (Le test de Durbin
Watson)
Il y a autocorrélation des erreurs quand
l'hypothèse ; n'est pas vérifiée c'est à-dire la
matrice de variance covariance des termes d'erreurs n'est pas
diagonale ; les termes d'erreur des différentes observations
ne sont pas indépendants. En présence
d'autocorrélation, les écarts types usuels des MCO et les tests
ne sont plus valides, même asymptotiquement.
· Le test de Durbin Watson
La statistique de Durbin-Watson est une statistique de test
utilisé pour détecter la présence d'une
autocorrélation dans les résidus d'une analyse de
régression. Il est nommé d'après James Durbin et
Geoffrey Watson.
Afin de tester l'hypothèse nulle, Durbin et Watson
(1950) ont tabulé les valeurs critiques de DW au seuil de 5%, en
fonction de la taille de l'échantillon n et du nombre de
variables explicatives (k).
Il s'agit de tester H0 : ñ =
0 ; contre H1 : ñ > 0
Pour tester l'hypothèse nulle, on calcule la statistique
de Durbin Watson cette statistique est une mesure d'autocorrélation
ordre 1 donnée par la formule suivante :
De par sa construction, cette statistique varie entre 0 et 4
et on a :
Si < DL on rejette H0
Si > DU on accepte H0
Si DL< < DU il ya indétermination : le test n'est pas
concluant
DU et DL ont été calculés pour les
différents valeurs de k (le nombre de variables explicatives) et n
(taille de l'échantillon) dans le tableau des valeurs critiques
de la statistique de Durbin-Watson.
II-2-3/- Test
d'Hétéroscédasticité (Le test de white (1980)
L'hypothèse d'homoscédasticité impose que
la variance des termes d'erreur soit constante pour chaque observation et ne
varie pas en fonction des observations, c'est à dire pour toutes valeurs
des variables explicatives Il y a
hétéroscédasticité lorsque cette hypothèse
n'est plus vérifiée c'est le cas où , le terme d'erreur est alors dit
hétéroscédastique.
· Graphiquement
Densité Y
X2 X2 X3
· Le test de white
(1980)
Le test d'homascédasticité est utile dans la
mesure où il permet de détecter et de corriger
l'hétéroscédasticité des erreurs. Plusieurs tests
existent pour la détection de
l'hétéroscédasticité comme Breusch et Pagan (1979)
mais nous retenons celui de White. Le test de White est fondé sur une
relation significative entre le carré du résidu et une ou
plusieurs variables explicatives en niveau et au carré au sein d'une
équation de régression.
Le test de White est un test statistique qui établit si
la variance résiduelle d'une variable dans un modèle de
régression est constante (homoscédasticité) La statistique
de test LM est le produit de la valeur R2 et taille de
l'échantillon. Il en résulte une distribution
chi-carré, avec des degrés de liberté égal au
nombre de paramètres estimés (dans la régression
auxiliaire) moins 1
Où n est le nombre d'observations et R² est le
coefficient de détermination de la régression
précitée.
Si la valeur qui s'en dégage est inferieur à
á ; (généralement á = 5%) pour un niveau de
signification statistique donné, on en conclu que le modèle est
homoscédastique.
II-2-4/- Test de spécification (test de ramsey
1969)
Le test RESET7(*) , qui est l'acronymede l'expression anglaise
REgression Spécification Error Test, est, comme son nom
l'indique un test général d'erreurs de spécification par
exemple les erreurs omises ou encore les erreurs de forme fonctionnelle. .
Ramsey sépare en trois catégories les erreurs de
spécification :
1ère catégorie comprend des omissions
de variables, une forme fonctionnelle inexacte ou une dépendance
aléatoire. Ces erreurs introduisent des biais ou une inconstance.
2ème catégorie aligne des cas
d'hétéroscédasticité et d'autocorrection qui
influence la variance et la covariance des erreurs.
3ème catégorie exhibe les cas de non
normalité des résidus qui a une incidence sur la distribution des
estimateurs. Ramsey a monté en 1974 que quelles que soient les erreurs
de spécification pré-citées, il résulte une moyenne
différente de 0 pour le terme aléatoire d'erreur.
Par conséquent, l'hypothèse nulle et d'autres
hypothèses de l'essai sont :
L'hypothèse nulle a été testée en
utilisant la statistique LR (Ratio de similitude) qui est distribuée
comme .
II-2-5/- Test de stabilité des estimateurs (Test de
CHOW)
Le test de Chow est une
statistique et
économétrique de
tester si les coefficients de deux
régressions
linéaires sur les différents ensembles de
données sont égaux. Le test de Chow a été
inventé par l'économiste
Gregory
Chow.
En économétrie, le test de Chow est le plus
couramment utilisé dans
l'analyse des
séries chronologiques pour tester la présence
d'une
rupture
structurelle.
Le test de Chow peut s'écrire sous la forme d'un test
de plusieurs contraintes. L'échantillon est divisé en deux
sous-ensembles et il est alors testé pour savoir si les coefficients
estimés sont statistiquement différents pour la sous
période en question .On considère une date susceptible d'avoir
induit une modification de l'équation de comportement, on note n0
cette date et on cherche à tester si les paramètres sont
identiques sur l'ensemble de la période 1,..,N ou si les
paramètres sont différents sur les sous- périodes
1,..n0 et n0+1,..N, autrement dit on effectue le test
suivant les hypothèses :
et
Avec le vecteur de paramètre sur la première période et
le vecteur sur la seconde.
Sous l'hypothèse nulle il y a stabilité, il
s'agit d'un modèle avec K contraintes car chaque paramètre doit
être identique sur les deux sous-périodes. Sous l'hypothèse
alternative, on a un modèle sans contraintes, il faut dans ce cas
estimer le modèle sur les deux sous-périodes pour obtenir 2K
paramètres estimés.
On calcule la statistique de Fisher :
La somme des carrés des résidus est déduite de l'estimation de l'équation sur l'ensemble
de la période et la somme des carrés des résidus correspond à la somme de la somme des carrés des
résidus de l'estimation sur chaque sous période ; k est le
nombre de coefficients de l'équation estimée.
Si la statistique calculée est inférieure
à la valeur tabulée on accepte l'hypothèse de
stabilité : Les coefficients du modèle sont stables si la
probabilité est supérieure à 5%. Les coefficients du
modèle sont instables si la probabilité est inférieure ou
égale à 5%.
Section III/-Présentation des données et
définitions des variables :
L'objectif principale ici est d'évaluer des actifs
financiers par le MEDAF en utilisant les données de la BVMT (bourse de
valeurs mobilières de Tunis) afin de mener à bien cette mission
on a eu à recueillir de récentes données de cours et
d'indices boursiers sur ce lieu financier de Tunis. L'échantillon fourni
couvre la période qui court du 01/01/2007 au 31/12/2009 soit 741
observations pour chaque action de chaque entreprise dans chaque secteur.
L'échantillon de départ était
composé d'une cinquantaine d'actions de différentes entreprises
reparties dans les différents secteurs d'activité de
l'économie tunisienne. Après ajustement nous avons retenu 30
actions d'entreprises notées dans le tableau ci-dessous ; cet
échantillon a été ajusté en tenant compte de la
cotation régulière de chaque action et surtout de leur
pérennité dans le temps ; Les actions des entreprises non
prises en compte sont celles qui sont irrégulièrement
cotées ou dont le début de cotation officielle ne correspond pas
à celui de la période couverte par l'échantillon.
Dans le cadre de notre étude nous ferons
l'hypothèse que les dividendes sont immédiatement
réinvestis. Les rendements des titres sont donc calculés avec les
cours de fermeture des titres, soit :
Avec ;
: Rendement de l'action i à la période t ; ici t =
date
Cours de l'action i à la date t
Cours de l'action i à la date t-1
Le portefeuille de marché a été
représenté par l'indice sectoriel des prix de la BVMT.
Le taux du bon de trésor de Tunis a été
choisi pour estimer le taux sans risque.
|
ENTREPRISE
|
|
BANQUES
|
|
Banque
Internationale Arabe de Tunisie (BIAT)
|
|
Amen Bank
(AB)
|
|
Banque Nationale Agricole
(BNA)
|
|
Société Tunisienne de Banque
(STB)
|
|
Banque de Tunisie
(BT)
|
SECTEUR
|
Banque de Tunisie et des
Emirats (BTE)
|
FINANCIER
|
Arab Tunisian Bank
(ATB)
|
|
Attijari Bank
|
|
L'Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie
(UBCI)
|
|
Union Internationale de Banques
(UIB)
|
|
SOCIÉTÉS
FINANCIÈRES
|
|
Société Tunisienne d'Assurances et de
Réassurances (STAR)
|
|
ASTREE
|
|
Tunisie leasing
|
|
El wifack leasing
|
|
Société Tunisienne d'Équipement
(STEQ)
|
Secteur
|
Société
Frigorifique et Brasserie de Tunis
(SFBT)
|
Biens de
|
Gif filter
|
Consommation
|
Electrostar
|
|
Assad
|
|
Société Tunisienne des Industries
de Pneumatiques (STIP)
|
|
Société Tunisienne de
Verreries (SOTUVER)
|
Secteur
|
Société Moderne de Céramique
(SOMOCER)
|
Industriel
|
Société Immobilière Tuniso-Saoudienne
(SITS)
|
|
SIMPAR
|
|
Société Industrielle d'Appareillage et de
Matériels Électriques (SIAME
|
|
ESSOUKNA
|
Secteur Services
|
TUNISAIR
|
aux
|
MONOPRIX
|
Consommateurs
|
Magasin Général
|
|
Societe Tunisienne des Marches de Gros
(SOTUMAG)
|
En nous fondant sur cet échantillon nous avons
procédé à des traitements dont les résultats feront
l'objet du chapitre suivant.
Chapitre 3 : Présentation, analyses et
interprétations des résultats
Les différents résultats obtenus dans le cadre
de notre recherche ont été réalisés à partir
des données des marchés boursier et monétaire.
Section I : Présentation des
résultats
Les tableaux ci-dessous ont été
réalisés en appliquant le logiciel Eviews sur les
rendements périodiques de chaque action )8(*) , aussi des
périodiques pour chaque secteur retenu dans le cadre de cette
étude.
Ces tableaux comprennent les régresseurs alpha (risque
spécifique) et bêta (risque systématique) ainsi que les
statistiques et les probabilités associés à la
validité des coefficients pour chaque secteur retenu. Ils comprennent
également les statistiques de Fisher, les statistiques Student et de DW
utilisé respectivement pour étudier la stabilité, la
significativité et la l'autocorrélation des erreurs ainsi que les
statistiques de Jarque-Bera permettant d'apprécier la
normalité.
I/-Secteur Financier
Dans le cadre de cette étude le secteur
financier est regroupé en deux sous ensembles les banques d'une
part les sociétés de leasing et d'assurances d'autre ET ceci en
rapport avec l'indice sectoriel (secteur financier) scindé en deux
à la B.V.M.T : banque et sociétés
financières.
I-1/-Banques
Tableau n°1
Dépendent Variable : RIT
|
|
|
Méthode : Panel Least Squares
|
|
|
Date : 06/10/10 Time : 13:59
|
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|
Sample: 1 741
|
|
|
|
Periods included: 741
|
|
|
Cross-sections included: 10
|
|
|
Total panel (balanced) observations : 7410
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-0.043300
|
0.002397
|
-18.06390
|
0.0000
|
R_ISB
|
0.433906
|
0.324934
|
1.335365
|
0.1818
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.000241
|
Mean dependent var
|
-0.042905
|
Adjusted R-squared
|
0.000106
|
S.D. dependent var
|
0.204772
|
S.E. of regression
|
0.204761
|
Akaike info criterion
|
-0.333679
|
Sum squared resid
|
310.5949
|
Schwarz criterion
|
-0.331814
|
Log likelihood
|
1238.282
|
Hannan-Quinn criter.
|
-0.333038
|
F-statistic
|
1.783200
|
Durbin-Watson stat
|
2.090408
|
Prob(F-statistic)
|
0.181798
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Statistique Jarque-Bera.(Histogramme n°1)
Source : Réalisé à partir des
données des marchés boursier et monétaire.
I-2/-Sociétés financière
(sociétés de leasing et d'assurances)
Tableau n°2
Dependent Variable : RIT
|
|
|
Method: Panel Least Squares
|
|
|
Date : 06/10/10 Time : 14:50
|
|
|
Sample: 1 741
|
|
|
|
Periods included: 741
|
|
|
Cross-sections included: 4
|
|
|
Total panel (balanced) observations : 2964
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-0.062944
|
0.004472
|
-14.07435
|
0.0000
|
R_ISFIN
|
2.632886
|
0.639884
|
4.114630
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.005683
|
Mean dependent var
|
-0.060275
|
Adjusted R-squared
|
0.005348
|
S.D. dependent var
|
0.241553
|
S.E. of regression
|
0.240906
|
Akaike info criterion
|
-0.008146
|
Sum squared resid
|
171.9016
|
Schwarz criterion
|
-0.004102
|
Log likelihood
|
14.07278
|
Hannan-Quinn criter.
|
-0.006691
|
F-statistic
|
16.93018
|
Durbin-Watson stat
|
2.136870
|
Prob(F-statistic)
|
0.000040
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Statistique Jarque-Bera. (Histogramme n°2)
Source : Réalisé à
partir des données des marchés boursier et monétaire.
II/- Secteur Bien de consommation
Tableau n°3
Dépendent Variable : RIT
|
|
|
Method: Panel Least Squares
|
|
|
Date: 06/10/10 Time: 14:59
|
|
|
Sample: 1 741
|
|
|
|
Periods included: 741
|
|
|
Cross-sections included: 6
|
|
|
Total panel (balanced) observations : 4446
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Variable
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Coefficient
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Std. Error
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t-Statistic
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Prob.
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|
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|
|
C
|
-0.085423
|
0.004208
|
-20.29813
|
0.0000
|
R_I_CONS
|
0.212055
|
0.409019
|
0.518447
|
0.6042
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
R-squared
|
0.000060
|
Mean dependent var
|
-0.085301
|
Adjusted R-squared
|
-0.000165
|
S.D. dependent var
|
0.280149
|
S.E. of regression
|
0.280172
|
Akaike info criterion
|
0.293622
|
Sum squared resid
|
348.8373
|
Schwarz criterion
|
0.296501
|
Log likelihood
|
-650.7220
|
Hannan-Quinn criter.
|
0.294637
|
F-statistic
|
0.268788
|
Durbin-Watson stat
|
2.189304
|
Prob(F-statistic)
|
0.604172
|
|
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Statistique Jarque-Bera.(Histogramme n°3)
Source : Réalisé à
partir des données des marchés boursier et monétaire.
III/- Secteur Services aux consommateurs
Tableau n°4
Dependent Variable : RIT
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Method: Panel Least Squares
|
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Date: 06/10/10 Time: 15:09
|
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Sample: 1 741
|
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|
Periods included: 741
|
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|
Cross-sections included: 4
|
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Total panel (balanced) observations : 2964
|
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|
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Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
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|
|
|
|
|
|
C
|
-0.043312
|
0.003790
|
-11.42839
|
0.0000
|
R_SEVICE
|
0.406419
|
0.358987
|
1.132127
|
0.2577
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.000433
|
Mean dependent var
|
-0.042961
|
Adjusted R-squared
|
0.000095
|
S.D. dependent var
|
0.205648
|
S.E. of regression
|
0.205638
|
Akaike info criterion
|
-0.324726
|
Sum squared resid
|
125.2538
|
Schwarz criterion
|
-0.320682
|
Log likelihood
|
483.2447
|
Hannan-Quinn criter.
|
-0.323271
|
F-statistic
|
1.281711
|
Durbin-Watson stat
|
2.096783
|
Prob(F-statistic)
|
0.257673
|
|
|
|
|
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|
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|
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Statistique Jarque-Bera. (Histogramme n°4)
Source : Réalisé à
partir des données des marchés boursier et monétaire.
IV/- Secteur industriel
Tableau n°5
Dependent Variable : RIT
|
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|
Method: Panel Least Squares
|
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|
Date : 06/10/10 Time : 15:18
|
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|
Sample: 1 741
|
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|
|
Periods included: 741
|
|
|
Cross-sections included: 6
|
|
|
Total panel (balanced) observations : 4446
|
|
|
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|
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|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
C
|
-0.055586
|
0.003463
|
-16.05279
|
0.0000
|
R_INDUSTRIE
|
0.513060
|
0.302252
|
1.697456
|
0.0897
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.000648
|
Mean dependent var
|
-0.055382
|
Adjusted R-squared
|
0.000423
|
S.D. dependent var
|
0.230795
|
S.E. of regression
|
0.230747
|
Akaike info criterion
|
-0.094543
|
Sum squared resid
|
236.6163
|
Schwarz criterion
|
-0.091665
|
Log likelihood
|
212.1701
|
Hannan-Quinn criter.
|
-0.093528
|
F-statistic
|
2.881357
|
Durbin-Watson stat
|
2.121719
|
Prob(F-statistic)
|
0.089680
|
|
|
|
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Statistique Jarque-Bera. (Histogramme n°5)
Source : Réalisé à
partir des données des marchés boursier et monétaire.
Section II : Analyses et Interprétations
des résultats
Analyse statistique des rendements
Les tableaux dans l'annexe décrivent une description
statistique des rendements périodiques sectoriels entre 01/01/2007 et
31/12/2010 des actions cotées à la bourse de Tunis retenus dans
le cadre de cette étude.
Ces rendements sont relativement peu élevés et
assez volatiles ; tous ces résultats sont en concordance avec ceux
obtenus des études antérieures sur les marchés
émergents.
Kodjovi
G. Assoé en 1999 à dans ses
études abouti à la conclusion selon laquelle les rendements des
marchés émergents sont relativement peu élevés et
ont une grande volatilité, ceci en comparaison avec les marchés
développés
Tableau n°1 (tableau descriptible du
secteur financier `'banque'')
Malgré un (risque systématique ou de marché) du secteur financier
`'Banque'' positif, la statistique de Student est relativement faible
(1.335365), ce bêta n'est pas significatif c.à.d. que : ; le taux de rendement de l'indice du secteur financier
particulièrement les `'banques'' n'a pas d'impact significatif sur les
rendements des actions des entreprises du secteur. De plus la statistique de
durbin-watson est de 2.090408 signifiant l'absence de problèmes
d'auto-corrélation.
La statistique du test de Jarque-Bera ainsi que sa
probabilité dans ce secteur, Sous l'hypothèse nulle de
normalité, est distribuée selon ÷² à 2
degrés de liberté. La règle de décision consiste
à accepter cette hypothèse si la statistique de Jarque Bera JB
est inférieure à 5.99. Ici, la statistique de Jarque Bera est
égale à 122312.2 les résultats de notre étude ont
apporté la preuve de la, non normalité du modèle de
marché pour tous les 10 titres des entreprises du secteur financier
`'banque''. Cela s'illustre plus aisément par l'histogramme n°1.
Cette question de la, non normalité des rendements des
titres de ce secteur, même si elle a tendance à concerner divers
places financières et ceci sans distinction de tailles, il faut noter
néanmoins qu'elle est plus accentuée sur les petites bourses
financières A. AMATO 1999 (En charge de la gestion et de l'analyse de
valeurs Européennes en particulier du secteur bancaires, de la
distribution, des télécoms, ainsi que de titres européens
périphériques (Grecques)).
Tableau°2 (secteur financier
`'sociétés financiers'')
Avec un (risque de marché) positif, une statistique de student de
4.114630 pour une probabilité de 0.0000 inferieur à 1%, On
constate que le taux de rendement de l'indice sectoriel ;) pour les sociétés financiers tunisiennes
(sociétés de leasing et assurances) affecte positivement et
significativement les rendements des titres des entreprises du secteur.
Les résultats de notre étude montrent, une
non-normalité du modèle dans le secteur financier
''sociétés financières'' . Illustration voir l'histogramme n°2
Tableau n°3 (Secteur Bien de
consommation)
Le hors mis le fait que ce bêta soit positif, la statistique de
student est infiniment faible (0.518447) inferieur à une unité
donc non-significatif le taux de rendement de l'indice sectoriel pour les
sociétés Tunisiennes du secteur bien de consommation affecte
négativement et non-significativement les rendements des titres des
entreprises du secteur. La statistique de durbin-watson vaut 2.189304 :
l'absence d'auto-corrélation des erreurs.
; non-ormalité des erreurs ; illustrer dans
l'histogramme n°3.
Tableau n°4 : (Secteur
Services aux consommateurs)
En dépit du fait donc positif, la statistique de Student est relativement faible
« 1.132127 » pour une probabilité de 25,77%
supérieur 1%, ce bêta n'est pas significatif le taux de rendement
du secteur n'a pas d'impact significatif sur les rendements des actions
des entreprise du secteur.
La statistique de durbin-watson est de 2.096783 signifiant
l'absence de problèmes d'auto-corrélation.
Histogramme Jarque-Bera de ce secteur à
première vue, s'agirait d'une distribution assez symétrique, avec
un mode assez prononcé et des queues épaisses. Cependant on y
prêtant attention on remarque que la distribution n'est pas
symétrique de plus . Il y a une non-normalité voir histogramme n°4.
Tableau n°5 (secteur
Industriel)
Positif, statistique de student de 1.697456 pour une probabilité
de 0.0897 soit 8,97 le taux de rendement de l'indice sectoriel ;) pour les industries tunisiennes affecte positivement et
significativement les rendements des titres des entreprises du secteur.
Les résultats de test de J.B montrent, une
non-normalité du modèle pour les industries.
. Illustration voir l'histogramme n°5
Du point de vue de la statistique de Fisher du modèle.
Les résultats de chacun des secteurs révèlent que les
bêtas ne sont pas stables dans le temps.
Dans le cadre de cette étude les résultats
obtenus sont défavorables au MEDAF dans sa version traditionnelle. En
effet, la relation entre les rentabilités et les bêtas n'est
significative que dans deux secteurs (financier `'sociétés
financiers'' et industriel) sur les six retenus dans le cadre de cette
étude soit elle n'est significative qu'à 33,33%, en conclusion
cette moyenne n'est pas significativement différente de zéro, par
conséquent la BVMT ne rémunère pas suffisamment le prix du
risque. Il apparaît clair que nous n'arrivons donc pas à mettre en
évidence une relation statistique linéaire entre les rendements
et les risques systématiques.
De plus, le pouvoir explicatif des rendements par les risques
systématiques n'est pas très élevé puisque les
r-squared (R2) moyen des différents secteurs valent : 0.000241
soit 0,0241% « banque » ; 0.005683 soit
0,5683% « sociétés financières» ;
0.000060 soit 0,0006% « biens de consommation » ;
0.000433 soit 0,0433% « service aux consommateurs ; 0.000648
soit 0,0648% « industrie » ce qui est très faible
par secteur puisque les bêtas sont supposés être le seul
facteur qui détermine les rentabilités et devraient donc les
expliquer à 100%.
La principale conclusion qui se dégage de cette analyse
semble s'orienter en faveur de la non-vérification de l'hypothèse
H1 de notre recherche selon laquelle il existe une relation
linéaire positive entre les rendements des titres et leur risque
mesuré par le risque systématique.
Ce résultat s'inscrit dans le cadre de quelques uns
obtenus pour différentes études réalisées beaucoup
plus récemment sur les marchés développés.
Ø Limite de l'étude
Le présent travail est l'aboutissement de nombreuses
recherches. Sans avoir la prétention de présenter un document
parfait ou d'avoir abordé tous les aspects du sujet car ayant
été contraints à certaines limites au cours des
recherches. En effet, la qualité des données est une contrainte
majeure. Les résultats obtenus ne sont que le reflet de ces
données avec lesquelles nous avons travaillé.
L'une des limites évidentes de l'étude tient au
fait qu'on a dû réduire la taille de l'échantillon. Par
conséquent, la généralisation des résultats
pourrait être limitée ; cependant, ils devraient être
considérés comme suggestifs.
La contrainte la plus importante de cette étude est
celle liée à la longueur de période couverte par
l'échantillon. Au fait, prévu pour couvrir la période du
01/01/2005 au 31/12/09, soit une période de cinq ans, cet
échantillon n'a réellement couvert qu'une période De trois
ans. Cette limite liée à la longueur de la période
couverte par l'échantillon a limité le champ d'investigation.
Définition du taux de rendement a aussi
constitué une autre insuffisance pour notre étude est. En effet,
l'idéal aurait été de définir un taux de rendement
global qui tienne compte des dividendes reçus en lieu et place du gain
ou perte en capital. Mais la non-disponibilité des dividendes des
actions de certaines entreprises de l'échantillon retenu nous ont
contraints à calculer les rendements sans tenir compte de ceux-ci. Or
ces dividendes combinés avec les cours des actions refléteraient
mieux les rendements des actions. Ces limites sont le reflet de l'ensemble des
difficultés rencontrées par tout chercheur dans le domaine de la
finance, en particulier dans les pays en développement où la
disponibilité des données est encore un sujet tabou et la
réticence d'information est courante.
Conclusion générale
Évaluer les actifs financiers par le MEDAF sur le
marché Tunisien était L'objectif principale visé dans
cette étude, on a de ce fait arrêté d'une part l'analyse du
risque systématique évalué par le modèle de
marché ainsi que la validité pratique de ce modèle et
cerner de d'autre part la nature de la relation existant entre les rendements
des actions et leur risque systématique comme objectif
spécifiques. Comme dans tout travail de recherche, l'étude
dépend des données recueillis .En effet, la qualité
des données est une contrainte majeure. Les résultats obtenus ne
sont que le reflet de ces données avec lesquelles nous avons
travaillé. La principale conclusion qui se dégage de cette
analyse s'oriente en faveur de la non-vérification de l'hypothèse
H1 de notre recherche selon laquelle il existe une relation
linéaire positive entre les rendements des titres et leur risque
mesuré par le risque systématique. Ce résultat s'inscrit
dans le cadre de quelques uns obtenus par différentes études
réalisées beaucoup plus récemment sur certains
marchés développés.
À travers ce travail, en essayant d'analyser un outil
moderne de la finance sur le marché financier Tunisien à savoir
le MEDAF, on a pu constater les faits suivants :
Les hypothèses fondamentales sous-jacentes au
modèle de marché avec les données de la BVMT ne sont pas
concluantes. En effet avec un degré de 0,05, la non-normalité
constitue un problème important pour de nombreuses actions. Au
même titre le pouvoir explicatif des rendements par les risques
systématiques n'est pas très élevé puisque les
r-squared (R2) moyen des différents secteurs valent : 0.000241
soit 0,0241% « banque » ; 0.005683 soit
0,5683% « sociétés financières» ;
0.000060 soit 0,0006% « biens de consommation » ;
0.000433 soit 0,0433% « service aux consommateurs ; 0.000648
soit 0,0648% « industrie » ce qui est très faible
par secteur puisque le bêta est supposé être le seul facteur
qui détermine les rentabilités et devraient donc les expliquer
à 100%.
Aussi concernant la nature des titres, notre recherche nous
permis de mettre en évidence que sur le marché Tunisien, les
actions sont peu performantes et peu liquide principalement pour les
entreprises des secteurs biens de consommation, services aux consommateurs
leurs rendements sont relativement peu élevés et assez
volatiles ; tous ces résultats sont en concordance avec ceux
obtenus des études antérieures sur les marchés
émergents.
Kodjovi
G. Assoé en 1999 a dans ses
études abouti à la conclusion selon laquelle les rendements des
marchés émergents sont relativement peu élevés et
ont une grande volatilité, ceci en comparaison avec ceux des
marchés développés.
En outre, dans le cadre de cette étude les
résultats ont montré qu'il n'existe pas de relation statistique
significative entre les rentabilités et bêta, ce qui est contraire
au MEDAF. En effet le risque systématique serait capable d'explique les
rendements sectoriels des actions seulement qu'à 33,33%, le MEDAF serai
ce qu'un modèle théorique sans réelle application
pratique encore moins dans les périodes de turbulence et de
spéculation qui animent notamment les marchés
émergents ?
Par ailleurs, les résultats du présent travail
montrent que l'emploi du bêta obtenu dans ce document pour effectuer des
choix d'investissement, évaluer la performance des gestionnaires de
fortune ou évaluer le coût du capital conduirait à des
prises de décision erronées pour les entreprises des
secteurs : bien de consommation, service aux consommateurs et les banques
du fait que le taux de rendement des secteurs cités n'a pas d'impact significatif sur les
rendements des actions des entreprises du secteurs correspondant (absence de relation
entre les rentabilités et les rendements sectoriels).
* 1 Responsable Gestion des
investissements internationaux HEC MONTRÉAL, THÈME : La
gestion des investissements sur les marchés boursiers et obligataires
internationaux
* 2 Bertrand et Sophia,
(1996)
* 3 Markowitz, Sharpe, Scholes
et Merton ont été honorés par la récompense du prix
Nobel, en économie, pour leurs travaux en théorie
financière
* 4 Sur ce point en
particulier, on peut examiner les livres et les articles suivants: Bodie, Kane,
Markus, Perrakis and Ryan [2003], page 296, Dantine and Donalson [2002], page
266, Elton, Gruber, Brown and Goetzmann [2003],page 365, Farrel and Reinhart
[1997], page 93, Roll and Ross [1980], page 1076, Ross [1976], page 347,
Ross[1977], page 195, Ross, Westerfield, Jaffe and Roberts [2003], page 315,
Sharpe [1984], page 21, Viviani [2001],page 95.)
* 5 Page 275 de Lardic, Mignon
(2002), Économétrie des séries temporelles
macroéconomiques et financières, Economica, Paris,
* 6 page 174 de Verbeek (2000)
Modern Econometrics, Wiley
* 7 Ce test est redevable
à Ramsey, J.B.(1969) << Tests for Specification error in classical
linear least squares analyses >> ,journal of the royal statistical
society, serie B, 31, page.350-375. Voir aussi: Ramsey J.B. et P.Schmidt
(1976), << somme Further results on the Use of OLS and BLUSin Residuals
in specification Error Tests >>, Journal of the American statistical
association, 71, p. 389-390.
* 8 Calculés sur la base des cours de chaque action des l'entreprise
retenu dans l'échantillon pour chaque secteur (voir les tableaux de
calcule dans l'annexe de ce document)
|