Les systèmes mobiles de troisième
génération (3G) permettront d'enrichir considérablement
l'offre de services de mobilité, grâce à l'introduction, au
niveau des réseaux, de fonctionnalités et de capacités
nouvelles telles que la transmission de données à haut
débit.
Par rapport aux réseaux mobiles actuels, conçus
essentiellement pour fournir un service vocal à bas débit,
reposant sur la technologie de commutation de circuits, les réseaux de
troisième génération devraient permettre aux utilisateurs
d'accéder à une large gamme de services nouveaux, au premier rang
desquels un accès rapide à Internet, grâce à
l'introduction progressive dans les réseaux mobiles de la technologie de
commutation par paquets.
? Les travaux au niveau européen et la question
des fréquences
La Conférence mondiale des radiocommunications (CMR)
de l'UIT de 1992 a désigné, au plan mondial, la bande de
fréquences 1885-2025 MHz et 2110-2200 MHz, soit 230 MHz, comme bande
d'accueil pour les services mobiles de troisième
génération (IMT 2000). La partie la plus importante de cette
bande (170 MHz) est réservée à la composante terrestre, le
composant satellite ayant vocation à occuper les sous-bandes 1980-2010
et 2170-2200 MHz (60 MHz).
Au plan européen, le Comité Radio (ERC) de la
Conférence européenne des postes et
télécommunications (CEPT) a identifié en juin 1997 une
bande dite " bande coeur " pour ces systèmes, à savoir 155 MHz
pour la composante terrestre (les 170 MHz identifiés par l'UIT, moins 15
MHz utilisés par le DECT), et 60 MHz pour le composant satellite.
Dans le cadre des travaux de normalisation dont elle trace
les grandes lignes, l'UIT a été amenée à choisir
cinq interfaces radio terrestres pour les systèmes mobiles de
troisième génération, qui se trouvent de ce fait "
labellisées " IMT 2000. L'UMTS constitue la version
privilégiée par le 3GPP, forum de normalisation qui regroupe
plusieurs instituts de normalisation européen (ETSI), japonais (ARIB,
TTC), coréen (TIA) et américain (T1), qui en élabore les
spécifications techniques. La Commission européenne
préconise que les réseaux 3G devront être conformes
à une ou plusieurs normes d'interface radio terrestre de la famille IMT
2000 et qu'au moins l'un des réseaux devra être conforme à
l'interface UMTS. L'UMTS devrait permettre donc d'assurer une
compatibilité satisfaisante avec les systèmes GSM.
? Les grandes étapes de la réflexion au
niveau français
· Les travaux du groupe CCR / UMTS
Dans le cadre de la Commission consultative des
radiocommunications (CCR), un groupe de travail spécialisé a
été créé, en janvier 1998, avec pour mandat de
remettre un rapport identifiant les points clés d'une introduction
réussie des systèmes de troisième génération
: modalités d'attribution des autorisations, calendrier de leur
délivrance, mise à disposition des fréquences,
identification des services. Le groupe a remis ses propositions en septembre
1998.
? La consultation publique sur l'introduction de
l'UMTS
Parmi les recommandations du groupe CCR / UMTS figurait une
invitation au lancement d'une large consultation publique destinée d'une
part à mieux cerner les enjeux des futurs systèmes mobiles,
notamment en termes de marchés et de services et , d'autre part ,
à préciser les conditions et les modalités d'attribution
des autorisations.
Cette consultation publique, lancée en février
1999, s'est achevée en mai 1999. Elle a permis à plus de 30
acteurs du secteur, au premier rang desquels les industriels et les
opérateurs, de s'exprimer. Trois enseignements majeurs ont pu être
tirés de la consultation, dont la synthèse a été
publiée en octobre 1999 :
· la persistance d'incertitudes en matière
d'émergence des nouveaux réseaux et services mobiles. Ces
incertitudes portent à la fois sur les usages et la perception des
contours du marché pour des services de type multimédia mobiles
et sur les aspects techniques liés à la normalisation, avec comme
corollaire, une difficulté à percevoir le schéma
économique qui pourrait présider à l'avènement de
tels systèmes ;
· un optimisme malgré tout largement
partagé sur les chances de succès des systèmes de
troisième génération, appelés à rapprocher
le monde du mobile et celui de l'Internet, pour former l'une des composantes
essentielles de la société de l'information ;
· des attentes relativement précises
vis-à-vis de la réglementation, qui doit de l'avis
général se montrer souple, mais qui doit en même temps
s'attacher à préserver les intérêts de deux
catégories d'acteurs : les opérateurs, qui supporteront la charge
d'investissements lourds et durables, et les fournisseurs de services et de
contenu, appelés à participer activement à
l'enrichissement des services, au profit des consommateurs.
La consultation a par ailleurs permis de confirmer une
convergence de vues sur un grand nombre de points : nombre, limité
à quatre, des autorisations, champ géographique, calendrier de
délivrance, préférence exprimée en faveur de
systèmes conformes à une norme définie par l'ETSI,
quantité de spectre à attribuer par opérateur,
organisation de la sélection par voie de soumission comparative
plutôt que par enchères, évolution sans rupture du GSM vers
les systèmes de troisième génération.
Source :
www.arcep.fr