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La gouvernance urbaine de l'eau et l'accès aux services de base des quartiers précaires cas de la ville de Safi (Maroc)

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par Ali Ighil
Institut National d'Aménagement et d'Urbanisme INAU (Maroc) - Diplôme d'études supérieurs en aménagement et urbanisme (DESAU) 2008
  

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2. Information des habitants de la nature des aménagements en cours :

Un nombre considérable de chefs de ménages de «BBC» ou de leurs conjoints (es) ignorent totalement le nom, la nature, et dans quel cadre sont programmés les travaux en cours dans leur quartier. Aucune réponse à cette question ne fait état du programme ville sans bidonvilles (VSB) de la ville de Safi ou d'un quelconque lien avec les aménagements dans le quartier (voir Figure 72). 21% seulement déclarent savoir que la nature de l'opération est la "Restructuration". 7% parlent d'un "relogement" ou d'une intervention dans le cadre de l'INDH (Initiative Nationale du Développement Humain). Et 73% déclarent n'avoir aucune idée du nom de cette intervention dans le quartier où ils habitent, et qui aura pour conséquence, entre autres, de raccorder leurs logements aux services de base et de régulariser la situation foncière, juridique et urbaine de ces logements. Sans compter que cette opération ne sera pas sans conséquences sur la vie économique et sociale de ces habitants.

Ces résultas expriment une absence totale d'intégration des habitants de «BBC» dans la décision, la conception et la réalisation de l'opération de restructuration de leur quartier. Mais ces résultats étaient prévisibles, vu le peu d'attention accordée, dans la gestion de cette intervention, au volet social.

Figure 72: Répartition des enquêtés selon la réponse à la question:
quel est le nom des travaux en cours dans le quartier?

restructuration,

21%

INDH, 5% relogement,

2%

ne sait pas,
72%

A la question de savoir à quel niveau a été décidée, selon eux, l'opération sur leur quartier, les réponses ont étés comme suit (voir Figure 73):

Figure 73: Répartition des enquêtés selon la réponse à la

question: à quel niveau a été décidée cette intervention?

la RADESS, 1%

la wilaya, 6%

INDH

1%

ensemble, 1%

la municipalité,

9%

au niveau de la

capitale, 36% ne sait pas, 46%

Les réponses à cette question font souvent référence à un "Projet royal" ou "Discours royal" sur l'habitat insalubre. Mais un CM déclare que si le niveau de décision des aménagements a été "Rabat" la prestation technique aurait été meilleure ("Rabat" et le "Roi" sont souvent utilisés par ces habitants pour dire la même chose, à savoir le niveau de décision le plus haut du pays).

3. Participation des habitants :

A la question de savoir si les chefs de ménages ou leurs conjoints (es) ont étés consultés avant les opérations que connaît le quartier, 90% ont répondu "non". Parmi les 17 chefs de ménages (ou leurs conjoints) qui ont répondu "oui", 8 parlent d'une consultation dans le cadre de l'INDH, 5: d'une consultation par le représentant communal, 3: d'une consultation par des services de la municipalité, et 1: par l'autorité locale.

A la question : avait vous déjà participé ou assisté à une réunion concernant ces aménagements ? 93% répondent que "non". Parmi ceux qui répondent "oui", certains parlent d'une réunion avec le Maire de la ville en été 2007(avant les élections législatives), pour discuter de la possibilité de la participation de la commune, dans les frais de branchement au réseau d'eau potable, à la charge des ménages.

Quelques habitants avaient aussi étés convoqués pour une réunion de reconnaissance des quartiers pouvant être proposés pour une intervention dans le cadre de l'INDH. Le quartier de «BBC» n'a pas été retenu mais les habitants du quartier ayants participé à cette réunion font un lien entre cette réunion et les aménagements en cours dans leur quartier.

A la question: avait vous pris la parole dans cette réunion? La moitié des chefs de ménages ayants participé à une réunion (6 personnes sur 11) ont répondu que "oui".

Conclusion :

En conclusion, nous pouvons dire que dans la réalité, les habitants ne sont pas suffisamment informés sur la nature de l'intervention dans leur quartier et sur l'ensemble des contraintes technico-administratives. Non pas parce qu'ils refusent mais parce qu'il sont peu ou pas du tout informés sur tout ce qui concerne le processus de programmation et de réalisation d'un projet d'aménagement.

L'adoption d'une démarche participative comme méthode, est un préliminaire pour toute intervention dans cet espace. Car la démarche participative est le fondement même de la politique de développement, elle est fondée sur l'implication et la responsabilisation des acteurs dans le processus de conception et de réalisation des actions de développement, elle permet aux groupes cibles d'identifier des objectifs communs en collaboration avec l'administration et de réfléchir à leur réalisation.

Nous pouvons recommander dans ce sens une formation des cadres des collectivités locales à une meilleure maîtrise de la gestion sociale de ces. Les objectifs de cette formation seront:

· d'apporter aux cadres les connaissances nécessaires en matière d'accompagnement social pour une prise en compte effective du social dans les projets de résorption de l'habitat insalubre ;

· de les former à l'introduction de la gestion sociale dans la préparation et la conduite des projets d'intervention sur les quartiers précaires;

· de les initier aux techniques d'information et de communication avec les populations bénéficiaires et leurs représentants.

Cette approche nécessite cependant un effort soutenu en matière d'investissements en formation et en développement des ressources humaines.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein