2. Information des habitants de la nature des
aménagements en cours :
Un nombre considérable de chefs de ménages de
«BBC» ou de leurs conjoints (es) ignorent totalement le nom, la
nature, et dans quel cadre sont programmés les travaux en cours dans
leur quartier. Aucune réponse à cette question ne fait
état du programme ville sans bidonvilles (VSB) de la ville de Safi ou
d'un quelconque lien avec les aménagements dans le quartier (voir Figure
72). 21% seulement déclarent savoir que la nature de l'opération
est la "Restructuration". 7% parlent d'un "relogement" ou d'une intervention
dans le cadre de l'INDH (Initiative Nationale du Développement Humain).
Et 73% déclarent n'avoir aucune idée du nom de cette intervention
dans le quartier où ils habitent, et qui aura pour conséquence,
entre autres, de raccorder leurs logements aux services de base et de
régulariser la situation foncière, juridique et urbaine de ces
logements. Sans compter que cette opération ne sera pas sans
conséquences sur la vie économique et sociale de ces
habitants.
Ces résultas expriment une absence totale
d'intégration des habitants de «BBC» dans la décision,
la conception et la réalisation de l'opération de restructuration
de leur quartier. Mais ces résultats étaient prévisibles,
vu le peu d'attention accordée, dans la gestion de cette intervention,
au volet social.
Figure 72: Répartition des enquêtés
selon la réponse à la question: quel est le nom des travaux
en cours dans le quartier?
restructuration,
21%
INDH, 5% relogement,
2%
ne sait pas, 72%
A la question de savoir à quel niveau a été
décidée, selon eux, l'opération sur leur quartier, les
réponses ont étés comme suit (voir Figure 73):
Figure 73: Répartition des enquêtés selon
la réponse à la
question: à quel niveau a été
décidée cette intervention?
la RADESS, 1%
la wilaya, 6%
INDH
1%
ensemble, 1%
la municipalité,
9%
au niveau de la
capitale, 36% ne sait pas,
46%
Les réponses à cette question font souvent
référence à un "Projet royal" ou "Discours royal" sur
l'habitat insalubre. Mais un CM déclare que si le niveau de
décision des aménagements a été "Rabat" la
prestation technique aurait été meilleure ("Rabat" et le "Roi"
sont souvent utilisés par ces habitants pour dire la même chose,
à savoir le niveau de décision le plus haut du pays).
3. Participation des habitants :
A la question de savoir si les chefs de ménages ou
leurs conjoints (es) ont étés consultés avant les
opérations que connaît le quartier, 90% ont répondu "non".
Parmi les 17 chefs de ménages (ou leurs conjoints) qui ont
répondu "oui", 8 parlent d'une consultation dans le cadre de l'INDH, 5:
d'une consultation par le représentant communal, 3: d'une consultation
par des services de la municipalité, et 1: par l'autorité
locale.
A la question : avait vous déjà participé
ou assisté à une réunion concernant ces
aménagements ? 93% répondent que "non". Parmi ceux qui
répondent "oui", certains parlent d'une réunion avec le Maire de
la ville en été 2007(avant les élections
législatives), pour discuter de la possibilité de la
participation de la commune, dans les frais de branchement au réseau
d'eau potable, à la charge des ménages.
Quelques habitants avaient aussi étés
convoqués pour une réunion de reconnaissance des quartiers
pouvant être proposés pour une intervention dans le cadre de
l'INDH. Le quartier de «BBC» n'a pas été retenu mais
les habitants du quartier ayants participé à cette réunion
font un lien entre cette réunion et les aménagements en cours
dans leur quartier.
A la question: avait vous pris la parole dans cette
réunion? La moitié des chefs de ménages ayants
participé à une réunion (6 personnes sur 11) ont
répondu que "oui".
Conclusion :
En conclusion, nous pouvons dire que dans la
réalité, les habitants ne sont pas suffisamment informés
sur la nature de l'intervention dans leur quartier et sur l'ensemble des
contraintes technico-administratives. Non pas parce qu'ils refusent mais parce
qu'il sont peu ou pas du tout informés sur tout ce qui concerne le
processus de programmation et de réalisation d'un projet
d'aménagement.
L'adoption d'une démarche participative comme
méthode, est un préliminaire pour toute intervention dans cet
espace. Car la démarche participative est le fondement même de la
politique de développement, elle est fondée sur l'implication et
la responsabilisation des acteurs dans le processus de conception et de
réalisation des actions de développement, elle permet aux groupes
cibles d'identifier des objectifs communs en collaboration avec
l'administration et de réfléchir à leur
réalisation.
Nous pouvons recommander dans ce sens une formation des cadres
des collectivités locales à une meilleure maîtrise de la
gestion sociale de ces. Les objectifs de cette formation seront:
· d'apporter aux cadres les connaissances
nécessaires en matière d'accompagnement social pour une prise en
compte effective du social dans les projets de résorption de l'habitat
insalubre ;
· de les former à l'introduction de la gestion
sociale dans la préparation et la conduite des projets d'intervention
sur les quartiers précaires;
· de les initier aux techniques d'information et de
communication avec les populations bénéficiaires et leurs
représentants.
Cette approche nécessite cependant un effort soutenu en
matière d'investissements en formation et en développement des
ressources humaines.
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