C. Caractéristiques économiques des
ménages :
1. Revenus et dépenses mensuelles des habitants de
«BBC» :
a) Les dépenses :
· Dépense loyer :
92% des ménages de «BBC» ne payent pas de loyer,
ils sont propriétaires de leurs logements. Les 8% restants payent un
loyer compris entre 10 et 300 dh (voir Figure 45).
Figure 45: Répartition des ménages locataires
de«BBC» selon les dépenses mensuelles de loyer.
·
150 dh
44%
200 dh
7%
135 dh
7% 100 dh
14%
300 dh
7%
10 dh
7%
50 dh
14%
Dépense "Eau" :
57% des ménages de «BBC» ne payent pas de
facture "Eau" au moment de l'enquête, soit parce qu'ils ne sont pas
encore branchés au réseau d'eau potable ou parce qu'ils n'ont pas
encore reçus de facture de consommation d'eau.
Les ménages qui payent déjà leurs
consommations d'eau reçoivent des factures dont le montant est compris
entre 25 et 200 dh. 65% de ces factures ont un montant correspondant à
50 dh, (voir Figure 46). La moyenne des factures "Eau" dans «BBC» est
50,66 dh.
Figure 46: Répartition des ménages de
«BBC» selon le montant de la facture mensuelle de l'eau
·
30 dh; 8% 35 dh; 7%
25 dh; 5%
40 dh; 5%
70 dh; 5%
60 dh; 1%
75 dh; 1%
80 dh; 1%
120 dh; 1%
200 dh; 1%
50 dh; 65%
Dépense "Electricité" :
Pour les ménages bénéficiant d'un
branchement au réseau d'électricité et payant la facture
mensuelle, la moyenne de la dépense mensuelle
d'électricité varie selon les ménages de 20 dh à
300 dh. 75% cependant dés ménages reçoivent une facture de
consommation d'électricité comprise entre 50 dh et 150 dh. La
moyenne de la dépense mensuelle "Electricité" à
«BBC» est de 116 dh (voir Figure 47).
50-100 dh; 22% 150-200 dh;
16%
200-250 dh; 5%
moins de 50 dh; 3%
plus de 250 dh; 1%
100-150 dh; 53%
Figure 47: Répartition des ménages de
«BBC» selon le montant de la facture mensuelle
d'électricité.
· Dépense "Téléphone" :
71% des ménages déclarent ne pas avoir de
dépenses "Téléphone". Les 29% restant, ont des
dépenses "Téléphone" comprises entre 30 dh et 200 dh,
(dépense comprenant la recharge du téléphone mobil ou les
appels dans les téléboutiques). Pour 55% d'entre eux, cette
dépense correspond à 50 dh, et pour 33% elle correspond à
100 dh.
· Dépense "Alimentation" :
Pour 6% des ménages de «BBC» la
dépense mensuelle "Alimentation" est inférieure à 500
dh.71% ont une dépense "Alimentation" comprise entre 500dh et 1500 dh.
La répartition de la dépense alimentation est donnée dans
la Figure 48.
Figure 48: Répartition des ménages de
«BBC» selon le montant des dépenses mensuelles
d'alimentation.
1000-1500 dh; 46%
1500-2000 dh;
18%
plus de 2000 dh;
5% moins de 500 dh;
6%
500-1000 dh; 25%
La répartition par quartier du montant de cette
dépense révèle une différence de la valeur de cette
dépense selon le quartier de résidence, et confirme l'état
de précarité plus accentuée des ménages du quartier
Bouregba par apport aux deux autres quartiers. Dans 98% des ménages de
ce quartier cette dépense ne dépasse pas 1500 dh par mois, on
tenant compte que cette dépense constitue l'essentiel des
dépenses dans ces quartiers (voir Figure 49).
Figure 49: Répartition des ménages de
«BBC» selon le quartier et le montant des dépenses
mensuelles d'alimentation.
Fréquence en %
Dépense alimentation
0-500 dh 500-1000 dh 1000-1500 dh 1500-2000 dh plus de 2000
dh
60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
|
|
|
Benzina Bouregba Chaâba
Quartier de résidence
On effet, le calcul de la part de la dépense
"Alimentation" dans le total des dépenses des ménages des trois
quartiers de «BBC» est sans appel quand à l'état de
précarité de ces ménages, ou de la majorité d'entre
eux du moins. 89% des ménages consacrent entre 60% et 90% de leurs
dépenses à l'alimentation (voir figure 50). Et ce n'est pas parce
que les produits alimentaires sont chers ou que ces ménages sont
exigeants ou friands en nourriture autant que c'est l'effet de
leurs faibles revenus qui, souvent, ne leurs permettent que le
strict minimum nécessaire. Le résultat de ce calcul est
représenté dans la figure 50.
Figure 50: Répartition des ménages de
«BBC» selon La part de la dépense mensuelle d'alimentation
dans le total des dépenses.
Frequence en %
45%
40%
25%
20%
35%
30%
15%
10%
5%
0%
35% 40-49% 50-59% 60-69% 70-79% 80-89% 90-100%
Part de la dépense alimentation dans le total des
dépenses
· Dépense "Habillement" :
41% des ménages de «BBC» déclarent
n'avoir aucune dépense mensuelle d'habillement, pour les 59% restants,
cette dépense est comprise entre 5 dh et 80 dh. Mais la dépense
"Habillement" reste concentré dans une fourchette de 50 dh à 100
dh pour 93% de ces ménages.
· Dépense "Soins médicaux" :
Des cas de grandes dépenses relatives aux soins
médicaux sont enregistrés et vont jusqu'à 500 dh et 1000
dh par mois, mais pour 64% des cas, ces dépenses sont comprises entre 50
dh et 100 dh.
Les faibles valeurs de ces dépenses sont à
considérer avec prudence, elle n'est pas révélatrice d'un
"bon" état de santé des habitants de «BBC», car
beaucoup de femmes de ces ménages se font consulter et livrer quelques
médicaments au dispensaire le plus proche du quartier.
· Dépense "Transport" :
79% des ménages ne comptent pas parmi leurs
dépenses mensuelles des frais de transport. Pour 21% des ménages,
ces frais sont compris entre 50 dh et 300 dh par mois, et dans 75% des cas ne
dépassent pas 150 dh. Ces dépenses sont
généralement faites par les chefs de ménages dans leurs
déplacements quotidiens entre le logement et le lieu de travail. Les
manoeuvres du secteur de la pêche constituent l'essentiel de cet
effectif.
· Dépense "Scolarisation des enfants":
Les dépenses de scolarisation concernent 55% des
ménages de «BBC». Dans 84% de ces cas, ces dépenses
sont comprises entre 50 dh et 100 dh, ces dépenses atteignent 300 dh
pour quelques ménages.
· Dépenses "Loisirs" :
87% des ménages déclarent ne pas avoir de
loisirs, et surtout pas de dépenses "Loisirs". Ce chiffre rend compte de
l'état de nécessité dans laquelle vivent ces
ménages pour lesquels les loisirs et les dépenses qui n'entrent
pas dans le cadre de la nécessité quotidienne relèvent du
luxe qu'ils ne peuvent pas s'offrir.
En tous cas, pour le reste des ménages, cette
dépense ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, 200 dh à
300 dh, valeur extrême et pour l'ensemble des membres du
ménage.
· Autres dépenses :
A la question de savoir si les ménages ont d'autres
dépenses autres que celles recensées, 95% répondent par
non, ce qui confirme nos constatations quand à l'état de rigueur
et de fragilité des dépenses de ces ménages.
b) Le revenu :
Durant l'enquête un soin particulier a été
apporté à la question des revenus des ménages. Plusieurs
raisons nous ont poussé à cette prudence, dont notamment la
culture du secret sur les moyens financiers, que nous avons tous plus ou moins
héritée ou acquise. Cette question devenant, cependant, des plus
gênantes dans un milieu où coexistent le non dit, le non
réglementaire, et surtout l'informel comme source principale de revenu.
Le fait de transcrire les réponses devant les enquêtés n'a
pas, non plus, été pour faciliter les choses. Mais un minimum de
technique du questionnaire a été respecté (en posant la
question après celles relatives aux dépenses et en insistant sur
le cumul des revenus de tous les membres du ménage, notamment.). Le
questionnaire administré, l'a été, en
général, sur un ton amical et parfois complice. Ceci pour
éviter la méfiance et instaurer une confiance qui ne peut
être que bénéfique pour la fiabilité des chiffres et
opinions déclarés.
L'importance des déclarations en rapport avec les
revenus n'est pas à démontrer, car c'est sur la base de ces
chiffres que vont être déterminés plusieurs
caractéristiques de ces ménages : leurs moyens financiers, leurs
propensions à l'épargne et surtout leur solvabilité.
En fin de compte, nous nous sommes rendus compte que la
plupart des enquêtés répondaient volontiers au
questionnaire, que ces ménages n'avaient pas grand-chose à cacher
et que leurs revenus étaient prévisibles et limités.
Toujours est-il que les résultats ont
révélé que ces revenus pouvaient varier entre moins de 500
dh pour les revenus les plus faibles, à plus de 2500 dh pour les revenus
élevés. Mais ces deux catégories extrêmes sont
représentées avec des proportions réduites, avec 6% pour
chacune d'elles. Par contre l'essentiel des revenus est concentré entre
1000 dh et 2000 dh avec 58% des revenus.
La répartition des revenus par catégorie et par
quartier est aussi révélatrice d'un état de
disparité, quoique relative, entre les revenus des ménages des
trois quartiers.
Dans les catégories des revenus supérieurs
à 2000 dh, les deux quartiers Chaâba et Benzina sont plus
représentés que Bouregba, et alors que dans Benzina il y'a un
certain équilibres entre les différentes catégories de
revenus, à Chaâba et à Bouregba il y'a une concentration
des revenus dans la catégorie 1000 - 2000 dh. (Voir Figure 51).
Figure 51: Répartition des ménages de
«BBC» selon le quartier et le revenu mensuel.
Fréquence en%
40%
35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%
|
|
Benzina Bouregba Chaâba
Nom du quartier
Revenu (en dh)
moins de 500 500<R<1000 1000<R<1500
1500<R<2000 2000<R<2500 plus de 2500
De manière générale on peut dire que le
niveau des revenus des ménages de «BBC» exprime un état
de précarité économique et un niveau
d'insolvabilité théorique vis-à-vis des crédits
bancaires, qui participe à leur exclusion du marché légale
des logements. La question qui se pose, est alors de savoir, si tel est le cas,
qu'en sera-t-il vis-à-vis de l'opérateur public des services de
l'eau, de l'assainissement liquide et de l'électricité, par
apport aux charges qu'ils devront supporter pour avoir droit à
l'accès à ces services, et notamment au service vital, essentiel
et intégrateur à l'espace urbain, que représente l'eau
potable.
c) Possession d'animaux d'élevage :
22 ménages parmi les 175 ménages de
«BBC» possèdent des animaux d'élevage, et 14 d'entre
eux habitent le quartier Chaâba. La nature de ces animaux varie des
équidés (chevaux et mulets) à la volaille, en passant par
les ovins et les bovins. Ces élevages peuvent être d'un seul ou de
plusieurs types d'animaux, et peuvent être en des nombres
différents qui peuvent aller de la simple vache à un
élevage de10 ovins, 2 bovins et 1 cheval, ou alors 6 ovins, 1 bovin et 2
chevaux, les deux cas étant enregistrés dans le quartier
Chaâba. Le plus grand élevage est constitué de 20
ovidés, nombre enregistré toujours dans le quartier Chaâba
et concerne un des premiers ménages installés, habitant dans un
logement de type "habitat rural" et pratiquant l'élevage.
Photos 18: Elevage de bovins par un ménage du
quartier Bouregba
Photos 19: un cheval de trait, moyen de revenu d'un
CM de Benzina
Pour la plupart d'entre ces ménages l'élevage
constitue une source principale de revenu, et l'interdiction de cet
élevage dans le quartier n'arrange pas vraiment les affaires de ces
ménages. D'où la divergence d'intérêt entre les
habitant de «BBC». Alors que pour plusieurs, l'élevage
d'animaux fait parti des sources de revenu si ce n'est la principal
activité de ces
ménages, pour les autres, et ils sont majoritaires mais
les derniers venus dans le quartier, cette activité est source de
gêne quotidienne de point de vue hygiénique et d'image qu'ils se
font de leur quartier.
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