II.1.2.Caractéristiques de
la demande du logement
II.1.2.1. La pression
démographique
La rapide croissance démographique a pour effet, le
morcellement excessif des terres, la disparition progressive des
réserves naturelles et l'exploitation des terrains marginaux. La
population du Burundi, estimée aujourd'hui à 7,3 millions est
très jeune avec un taux d'accroissement moyen estimé à
2,4%. Calculée sur base des terres émergées, la
densité avoisine 280habitants/km2. Dans certaines
régions, elle dépasse 480hab/km2 et avoisine
600hab/km2 dans la capitale Bujumbura. Tous ces
éléments montrent que la demande foncière et de logement
est très élevée.
Tableau n°10 : Evolution de la population
urbaine en milliers
Année
|
Bujumbura
|
Les autres centres
|
Total
|
1990
|
290,2
|
98,8
|
389
|
1991
|
307,6
|
104,7
|
412,3
|
1992
|
326,1
|
110,1
|
437
|
1993
|
346,1
|
117,6
|
463,3
|
1994
|
366,4
|
124,7
|
491,1
|
1995
|
388,4
|
132,1
|
520,5
|
1996
|
411,7
|
139,9
|
551,6
|
1997
|
436,4
|
148,5
|
584,9
|
1998
|
462,6
|
157,4
|
620
|
1999
|
470,4
|
166,9
|
637,3
|
2000
|
474,2
|
176,8
|
696,6
|
2001
|
481,5
|
187,9
|
699,9
|
2002
|
490,4
|
193,5
|
703,9
|
2003
|
502,2
|
208,1
|
710,3
|
2004
|
532,3
|
220,5
|
752,1
|
2005
|
563.5
|
133,5
|
797,1
|
2006
|
597,3
|
247,5
|
845
|
Source : -Politique Nationale de
l'Habitat, note de présentation de 1991 ;
- Projet de politique nationale de l'habitat au
Burundi 2004 ;
-Nos calculs
Nous remarquons que la population urbaine croît en
rythme géométrique au taux de 7% par an. La production de
logements ne suit alors pas cette allure ce qui conduit inévitablement
au déficit. Cette population est de plus concentrée en mairie de
Bujumbura qui héberge à elle seule plus de 70% de la population
urbaine.
C'est ainsi que la crise du logement sera aussi beaucoup plus
senti à Bujumbura qu'ailleurs dans les autres centres urbains.
II.1.2.2. Le mode d'occupation par
types de logements
Le logement est composé des unités d'habitation
occupées soit par leurs propriétaires, soit les locataires.
Les résultats de l'enquête QUIBB 2006
révèlent que 91.5% des ménages burundais sont
propriétaires des logements qu'ils occupent, 5.7% locataires et 2.4%
logés gratuitement. Cette forte proportion des propriétaires est
due au fait que la population est à plus de 90% rurale et occupe son
propre terroir.
En ville, la grande partie des ménages sont des
locataires soit 48,6%. Ce phénomène est lié aux
difficultés d'accès à la terre qui se conjugue avec le
renchérissement du coût de construction et du crédit.
Le tableau suivant nous montre le mode d'occupation par
catégorie de gens.
Tableau n° 11 : Le mode d'occupation des
logements par catégorie de gens
Statut d'occupant
|
maison
Isolée
|
Bâtiments à plusieurs Logements
|
Immeuble d'appartements
|
Total
|
Pourcentage
|
Propriétaire
|
13 790
|
7 667
|
169
|
21 626
|
43,4
|
Locataire
|
5 453
|
18 386
|
346
|
24 185
|
48,6
|
Logé gratuit
|
1 364
|
2 435
|
77
|
3 876
|
7,8
|
Non-dit
|
54
|
49
|
4
|
107
|
0,2
|
Total
|
20 661
|
28 540
|
596
|
49 794
|
100
|
Source : Ministère de
l'Intérieur et du développement des Collectivités locales,
recensement général de la population et de l'habitation (15-30
août 1990) résultats définitifs, Gitega, 1992, p.246.
Ce tableau nous montre que les locataires sont plus nombreux
que les propriétaires et préfèrent les bâtiments
à plusieurs logements qui sont par ailleurs relativement nombreux.
Les logements isolés sont pour l'ensemble
détenus par leurs propriétaires. Même si cette
enquête date de longtemps, on ne pourrait pas penser à une
inversion de la tendance qui montrerait un effectif plus élevé
des propriétaires que celui des locataires. Cela ne cesse alors de
renforcer la distorsion entre l'offre et la demande de logements faisant ainsi
flamber les loyers.
Cette situation constitue une réelle opportunité
d'investir dans le logement locatif sous réserve que la demande soit
solvable.
|
|