Sous la Direction de :
Directeur : BIREHA Audace
Co-directeur : NKESHIMANA J.Claude
Président : GAHUNGU Dieudonné
Mémoire présenté et défendu
publiquement en vue de l'obtention du Grade de Licencié en Sciences
Economiques et Administratives
Option : Gestion et
Administration
Bujumbura, décembre 2008
Par
Dieudonné NYUNGUKA
CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA
RENTABILITE ET DU FINANCEMENT DU LOGEMENT
URBAIN AU BURUNDI
UNIVERSITE DU BURUNDI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET
ADMINISTRATIVES
Dédicace
A Dieu tout puissant
A nos chers parents
A nos frères et soeurs
A nos oncles et tantes
A nos cousins et cousines
A tous ceux qui nous sont chers.
Nous dédions ce mémoire
Remerciements
Le présent travail que nous avons l'honneur et le
plaisir de présenter est le fruit d'effort et de dur labeur de
nombreuses gens. Qu'il nous soit permis de remercier sincèrement tous
nos éducateurs du primaire à l'université
particulièrement ceux de la FSEA pour la formation morale et
scientifique dont ils nous ont fait bénéficier.
Nos sentiments de gratitude vont particulièrement
à l'endroit de Monsieur BIREHA Audace, ancien professeur à
l'université du Burundi et actuellement consultant indépendant,
pour avoir accepté de diriger ce mémoire et de le conduire avec
intérêt jusqu'au bout. Son sens d'organisation, ses critiques
pertinentes, sa rigueur scientifique et son expérience nous ont
été d'une grande utilité.
Nos remerciements s'adressent également à
l'endroit de Monsieur GAHUNGU Dieudonné et Jean Claude NKESHHIMANA
respectivement président du jury et codirecteur de ce mémoire,
pour avoir consacré leur précieux temps à lire ce travail
et d'en constituer le jury d'évaluation.
Nous tenons enfin à remercier tous les services de la
SIP, ECOSAT, FPHU, BNDE et de la Mairie de Bujumbura pour leur accueil et la
disponibilisation d'une documentation utile et indispensable à la
réalisation de ce mémoire. Qu'ils veuillent trouver ici
l'expression de notre profonde reconnaissance.
Il serait d'une ingratitude sans pareil si nous oubliions de
remercier toutes nos familles, tous nos amis fidèles et sincères
pour leurs concours sans égal.
A tous et à chacun, nous disons sincèrement
merci.
NYUNGUKA Dieudonné
Sigles et Abréviations
AIBFD : Association des Institutions Burundaises de
Financement du
Développement
BAD : Banque Africaine de Développement
BIF : Burundian International Franc
BRB : Banque de la république de Burundi
CADEBU : Caisse d'Epargne du Burundi
CAMOFI : Caisse de Mobilisation et de financement
DGUH : Direction Générale de l'Urbanisme et
de l'habitat
DUB : Développement urbain de Bujumbura
ECOSAT : Encadrement des Constructions Sociales et
Aménagement de
Terrains
FENU : Fonds des Nations Unies pour l'Equipement
FPHU : Fonds de Promotion de l'Habitat Urbain
HLM : Habitation à Loyer Modéré
IF : Impôt Foncier
IRL : Impôt sur le Revenu Locatif
ISTEEBU : Institut de Statistiques et des Etudes
Economiques du Burundi
ONL : Office Nationale du Logement
ONU/Habitat : Organisation des Nations Unies pour les
Etablissements humains
PAS : Politique d'Ajustement Structurel
PED : Pays en Voie de Développement
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
QUIBB : Questionnaire d'Indicateurs de Base de Bien
être
RIDEC : Revue de l'Institut de Développement
Economique
RTM : Recettes Totales Municipales
SBF : Société Burundaise de Banque et de
Financement
SIP : Société Immobilière
Publiques
Liste des Tableaux
Tableau n°1 : Part du
crédit habitat dans l'ensemble du crédit
intérieur......................12
Tableau n°2 : PIB urbain au Burundi en milliards de
BIF.................................14
Tableau n°3 : Part du PIB destiné au secteur du
BTP.......................................15
Tableau n°4 : Part des IF et IRL dans les recettes
publiques..............................18
Tableau n°5 : Taux d'imposition par tranche de revenu
locatif...........................21
Tableau n°6 : Evolution de la variation des prix de
matériaux de construction.........34
Tableau n°7 : Evolution des taux débiteurs
appliqués par le FPHU, le taux de
refinancement et le taux
d'inflation...........................................36
Tableau n°8 : Evolution de la production des parcelles
et du prix au m2.................39
Tableau n°9 : Evolution du coût de construction
au m2 bâti ........................... ..41
Tableau n°10 : Evolution de la population urbaine en
milliers........................... 42
Tableau n°11 : Le mode d'occupation des logements par
catégorie de gens............44
Tableau n°12 : Estimation des réalisations en
logements.................................. 46
Tableau n°13 : Evolution de la rentabilité
financière de la SIP, ECOSAT et FPHU. ..54
Tableau n°14 : Evolution de la rentabilité
économique de la SIP, ECOSAT et FPHU56
Tableau n°15 : Les remboursements de la location vente
GIKUNGU... ................58
Tableau n°16 : La valeur actuelle nette du projet
GIKUNGU............ ................59
Tableau n°17 : La valeur actuelle nette des loyers des
immeubles OUA ...............61
Tableau n°18 : Taux de marge du projet KIGOBE
Sud.....................................62
Tableau n°19 : Evolution du crédit consenti
à l'économie (en MBIF)....................66
Tableau n°20 : Crédit à l'habitat
accordé par les banques commerciales (en MBIF)...69
Tableau n°21 : Crédit habitat accordé par
la SBF (en MBIF)............ ..................73
Tableau n°22 : Part du crédit habitat consenti
par la BNDE (en MBIF).... .............75
Tableau n°23 : Répartition du capital social du
FPHU au 31/12/2006 ..................77
Tableau n°24 : Evolution des placements reçus
par le FPHU................ .............80
Tableau n°25 : Evolution des indicateurs
d'activité du FPHU............ ...............82
Tableau n°26 : Synthèse de la situation de
recouvrement cumulé (en %)...............84
Tableau n°27 : Coût du crédit logement au
FPHU selon le revenu du ménage.........85
Tableau n°28 : Le crédit habitat consenti par la
SBF, BNDE et FPHU...................87
Liste
des graphiques
Graphique n° 1 : Evolution des IF, IRL et
des RTM
19
Graphique n° 2 : Evolution du taux
d'intérêt débiteur, du taux de
37
refinancement du taux d'inflation et le taux
débiteur réel
37
Graphique n° 3 : Evolution de crédits
à l'économie selon le terme 67
Graphique n°4 : Evolution du crédit
habitat consenti par la SBF 73
Graphique n°5 : Part du crédit
habitat consenti par la BNDE 76
Graphique n° 6 : Evolution du cour de
change du FBu 81
Graphique n° 7 : Evolution du crédit
à l'habitat octroyé par la SBF, la 88
BNDE et le FPHU 88
Table des matières
DEDICACE
i
Remerciements
ii
Liste des Tableaux
iv
Liste des graphiques
v
0.1. INTRODUCTION
1
0.2. PROBLEMATIQUE ET INTERET DU SUJET
3
0.3. HYPOTHESES DE TRAVAIL
4
0.4. METODOLOGIE ET DELIMITATION DU TRAVAIL
4
0.5. ARTICULATION DU TRAVAIL
5
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET ASPECTS
GENERAUX
6
DU LOGEMENT URBAIN
6
I.1 Concepts généraux et termes
employés dans l'immobilier.
6
I.2. FONDEMENTS DE LA POLITIQUE DE L'HABITAT
10
I.2.1. Importance économique et sociale du
secteur de l'habitat
11
I.2.2 Importance du secteur habitat dans la
création d'emploi
16
I.2.3 Importance du logement sur les recettes
publiques via les IF et les IRL
17
I.3. Bref aperçu historique du logement
urbain à Bujumbura.
22
I.3.2. Evolution du cadre institutionnel de
l'habitat urbain.
27
I.3.2.1 Les Promoteurs Immobiliers
27
I.3.2.2. Les Intermédiaires Financiers.
28
I.4. La mise en oeuvre de la politique de l'habitat
urbain
29
I.4.1. Détermination des prévisions
de l'offre et la demande de logements
29
I.4.2. Les contraintes à la mise en oeuvre
de la politique du logement
30
I.4. 3. La politique de financement du
logement
31
CHAPITRE II : ANALYSE RETROSPECTIVE DE LA
RENTABILITE
33
DU LOGEMENT URBAIN
33
II.1. Les principales caractéristiques du
marché du logement urbain
33
II.1.1. Les caractéristiques de l'offre du
logement urbain
33
II.1.1.a. Le coût élevé des
matériaux de construction
33
II.1.1.b. Coût élevé du
financement.............................................................................36
II.1.1.c. Le coût élevé des
parcelles
38
II.1.1.d. Coût élevé de la mise
oeuvre.........................................................................40
II.1.2.Caractéristiques de la demande du
logement
42
II.1.2.1. La pression démographique
42
II.1.2.2. Le mode d'occupation par types de
logements
43
II.2.3. Synthèse sur les principales
caractéristique du marché du logement
44
II.2. Théorie sur la sélection et le
contrôle des investissements
47
II.2.
a. Notion d'investissement, ses
caractéristiques et ses facteurs d'analyse
47
II.2.
b. Choix des investissements et sélection
des moyens de financement
48
II.2.
c. Concepts théorique sur la
rentabilité
48
II.3. Analyse de la rentabilité du logement
urbain
49
II.3.1. Le produit logement et ses
éléments de coût de revient
49
II.3.2. Présentation des méthodes
d'analyse de la rentabilité
50
II.3.2.1 Analyse de la rentabilité par les
méthodes comptables
53
II.3.21.a Evolution de la rentabilité
financière de la SIP, de l'ECOSAT du
53
FPHU
53
II 3.2.1.b. Analyse de rentabilité
économique de la SIP, l'ECOSAT
55
et du FPHU
55
II.3.2.2.a. Projet GIKUNGU (location- vente)
57
II.3.2.2.b Projet Immeuble-extension OUA
(Location simple)
60
II.3.2.2.c. Projet KIGOBE Sud (vente au comptant
des immeubles)
62
CHAPITRE III : ANALYSE CRITIQUE DU FINANCEMENT
DU
65
LOGEMENT URBAIN
65
III.1. La politique monétaire et le
crédit logement
65
III.2. La place de l'habitat dans le financement de
l'économie
66
III.3. La place des banques commerciales dans le
financement du logement
67
III.4. Le rôle des établissements
financiers dans le financement de l'habitat
71
III.4.1. Le rôle de la SBF dans le
financement de l'habitat
71
III.4.2. Le rôle de la BNDE dans le
financement de l'habitat
74
III.4.3.Le rôle du FPHU dans le financement
de l'habitat urbain.
77
III.4.3.1 Présentation du FPHU
77
III.4.3.2. Domaine d'intervention du FPHU
78
III.4.3.3 Les ressources du FPHU
79
III.4.3.4. Les réalisations du FPHU dan le
financement de l'habitat urbain.
82
III.4.3.4.1. Quelques indicateurs de
l'évolution de l'activité du FPHU
82
III.4.3.4.2. Le crédit habitat par sous
secteur consenti par le FPHU
83
III.4.3.4.3. Les contraintes liées au faible
niveau du revenu des ménages
85
III.5. Analyse comparative des crédits
à habitat octroyés par la SBF, la
87
BNDE et le FPHU
87
III.6. Les ressources de financements
extérieurs.
89
CONCLUSION GENERALE
91
RECOMMANDATIONS
93
Bibliographie
96
ANNEXE
98
0.1. INTRODUCTION
Nul n'ignore que le logement constitue, après
l'alimentation et au même titre que l'habillement, l'un des besoins
fondamentaux à la dignité et à l'intégrité
morale et physique de l'être humain. Il en est devenu l'une des
préoccupations les plus importantes de l'humanité. Le
problème de logement qui est actuellement posé comme une
véritable crise est davantage plus prononcé
particulièrement en milieu urbain au Burundi. Ainsi, la question du
logement urbain n'a jamais été, aujourd'hui comme hier, l'apanage
d'un seul continent ou encore moins d'un seul pays. Ceci est remarqué
dans les différentes déclarations internationales et les diverses
politiques nationales en matière de l'habitat où la
volonté est manifeste pour promouvoir le logement décent et
suffisant.
Toutefois, rares sont les pays qui s'y investissent et
réussissent parfaitement ce qui est réaffirmé par Charles
ABRAMS quand il dit que « en ce qui concerne le logis, le monde
entier reste sous développé »1(*).
Au Burundi, le secteur du logement et d'urbanisation a
été caractérisé par un dynamisme exceptionnel qui a
servi d'exemple à beaucoup de pays d'Afrique dans leurs choix politiques
et stratégies nécessaires à une bonne gestion du secteur
dans les années 1980. Le Burundi était l'un des rares pays de la
région doté des structures et mécanismes institutionnels
et financiers nécessaires à la mise en place et à la
conduite d'une politique efficace pour le secteur, mais ayant également
réussi à réaliser et bien gérer une chaîne
d'habitat social planifié.
Néanmoins, ce choix a partiellement perdu
d'intérêt pour l'Etat. On prône actuellement une approche
participative susceptible d'aboutir à une appropriation totale des choix
des politiques et stratégies ainsi que des plans de mise en oeuvre, par
les acteurs et les partenaires du secteur.
Bien que le logement soit un secteur à faible risque,
avec d'important effets d'induction, son financement requiert d'important fonds
financièrement peu rentable. Mise à part la dimension sociale,
une activité est rationnellement envisageable lorsque les surplus qu'il
permet de réaliser sont suffisants et stimulants pour satisfaire aux
objectifs de pérennité et de croissance.
La rentabilité est donc une motivation de premier plan
qui attire les investisseurs. La source de financement joue et influe ainsi
beaucoup sur cette rentabilité de par son coût ou son terme qui
peut être peu ou pas adapté au secteur.
Toutefois, le logement étant un investissement qui
revêt un caractère économique et social très
important, il devrait être promu et envisagé même en absence
de toute rentabilité vue au sens strict.
Ainsi, pour jouer pleinement son rôle moteur avec
efficacité économique et sociale, le logement doit être
intégré dans la politique économique
générale.
0.2. PROBLEMATIQUE ET INTERET DU
SUJET
De façon générale et
particulièrement dans les villes des pays en développement
où le revenu des ménages n'est que l'encre du salut, les
conditions d'emploi, d'alimentation et de logement sont dures et angoissantes.
La problématique du logement présente un intérêt
à maints égards pour la ville de Bujumbura qui est frappée
par la crise du logement. Cette crise s'explique à la fois par la
dégradation du pouvoir d'achat de la population, l'inefficacité
dans la mobilisation de ressources adéquates, les coûts
élevés liés à la construction ainsi que
l'inadéquation de la politique nationale en matière de l'habitat.
Cet état de choses est également imputable au
cycle financier de l'investissement en logement qui est de long terme et
demandant des fonds importants.
Ainsi, le logement souffre d'un manque criant de ressources
adaptées pour subvenir aux besoins en logement sans cesse croissants.
Cette situation connaît une grande détérioration
consécutive à l'afflux massif de la population urbaine et
à la crise que traverse le pays depuis 1993.
Nonobstant, l'investissement dans l'habitat est loin
d'être une dépense de consommation improductive mais a
plutôt toujours fait preuve d'effets d'entraînement positifs
induits sur les secteurs économiques et sociaux. C'est l'avis de HAVEL
J.E qui dit que « un pays qui bâtit est un pays
qui s'enrichit »2(*). Nous nous sommes donc proposés de faire
une analyse critique de la rentabilité du logement urbain et de son
financement après quoi nous aurons à formuler des
recommandations en insistant dorénavant sur la dynamique du
marché ainsi que la responsabilité des pouvoirs publics dans leur
mission d'administrateur et de promoteur de l'habitat.
La formulation et la délimitation de notre sujet tient
compte non seulement de l'intérêt que nous portons au secteur,
mais aussi des possibilités matérielles et des contraintes de
temps sinon le travail mérite d'être porté plus loin.
0.3.
HYPOTHESES DE TRAVAIL
Notre travail mené dans le dessein d'analyser la
rentabilité et le financement du logement urbain se propose de
vérifier en fin de compte deux hypothèses à
savoir :
H1 : La rentabilité du logement urbain est-elle
suffisante et acceptable ?
H2 : Le système actuel de financement est-il
adéquat et adapté au
financement du logement urbain ?.
0.4.
METHODOLOGIE ET DELIMITATION DU TRAVAIL
Nos sources vives de documentation ont été les
ouvrages généraux, les différentes revues sur le
développement économique et social, les rapports annuels des
institutions tant immobilières (SIP, ECOSAT) que financières
(FPHU, BNDE, SBF) oeuvrant dans le secteur ainsi que d'autres publications qui
intéressent le thème.
Cette documentation a été
complétée par des interviews organisées auprès des
divers responsables en charge de l'habitat urbain. Nous avons également
fait recours aux calculs et à l'utilisation de certains indicateurs
permettant d'apprécier la rentabilité d'une activité
économique. L'observation des différents facteurs
endogènes (système de gestion, tenue de comptabilité,
efficacité du personnel, taux d'intérêt...) et
exogènes (politique gouvernementale d'encouragement,
libéralisation de l'épargne, ...), nous a conduit à
formuler les recommandations en vue d'améliorer la rentabilité et
la mobilisation des ressources du financement du logement urbain.
Dans l'optique d'une plus grande efficacité, notre
travail va se limiter au secteur structuré du logement
particulièrement en MAIRIE de Bujumbura.
Nous nous sommes intéressés spécialement
à l' ECOSAT qui, en principe, s'atèle à l'habitat social,
à la SIP qui s'intéresse à la promotion immobilière
moyen et faible standing ainsi qu'au FPHU spécialisé dans le
financement de l'habitat urbain en général.
0.5.
ARTICULATION DU TRAVAIL
Dans la rédaction de notre travail, nous avons
estimé indispensable d'élucider de prime abord, dans le premier
chapitre, le cadre théorique et les aspects généraux du
logement.
Dans le deuxième chapitre, nous avons traité de
l'analyse rétrospective de la rentabilité du logement par les
méthodes comptables et la méthode dynamique dite de la VAN pour
certains projets.
Le troisième chapitre quant à lui fait une
analyse critique du financement du logement urbain au Burundi. Notre travail
est clôturé par une conclusion générale et une
série des recommandations.
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET ASPECTS GENERAUX
DU LOGEMENT URBAIN
I.1
Concepts généraux et termes employés dans
l'immobilier.
Quand on se propose de faire une étude, il importe de
commencer par définir les concepts que l'on va utiliser. Pour le cas
présent, certains auteurs éprouvent un embarras quant à la
définition des termes : habitat, logement, habitation.
* L'habitation est définie comme « un
abri naturel ou aménagement artificiel choisi ou construit par l'homme
pour en faire sa demeure temporaire ou permanente. Elle peut être un
bâtiment ou une partie du bâtiment destiné à abriter
des être humains et comprenant un ou plusieurs
logements »3(*). L'habitation peut se dire d'un palais comme d'un
taudis. On parle souvent d' «habitations» car on se demande quoi
de commun entre une grotte, un appartement dans un gratte ciel.
Alors que les termes « habitation »
et « logement » sont synonymes dans le langage courant, on
établit une distinction dans la terminologie de zonage entre
« habitation », terme que l'on applique
indifféremment à tout bâtiment dont l'affectation est
résidentielle, et « logement » qui a le sens d'un
seul local n'abritant qu'un seul ménage. Le logement correspond à
une unité ou « dwelling unit ». Une habitation peut
alors servir de logement mais n'est pas nécessairement un logement. Pour
parler de logement, il faudrait qu'il y ait installation effective de l'homme
et l'occupation des lieux. Egalement, d'autres synonymes pourtant non
équivalents méritent d'être définis. Il s'agit de
demeure, domicile, résidence, séjour et logis pour ne citer que
ceux là.
* Demeure : ce terme général et assez vague
se dit de tout lieu où l'on habite ou séjourne.
* Domicile : ce terme est d'emploi surtout
réservé au domaine du droit et de l'administration. L'article 103
du code civil Napoléon le définit par deux
éléments : « une habitation et une intention
d'y fixer son principal établissement »4(*). Cette perception
diffère cependant en droit français et anglo-saxon. On peut donc
fort ne pas demeurer à son domicile et le droit anglais a construit la
théorie des domiciles secondaires qui sont des demeures de fait.
*La résidence : prise dans le sens d'habitation,
s'applique à un lieu construit, généralement luxueux,
revêtant un sens plus précis dans le domaine juridique. Elle est
la demeure légale ou officielle.
*Le séjour : est plus simple et marque quelque
chose moins durable et plus occasionnel que demeure et résidence.
* Le logis quant à lui est un terme qui désigne
aussi bien l'endroit où l'on habite que celui que l'on occupe seulement
en passant. Ainsi, le logement, qui est au coeur de notre travail peut prendre
plusieurs formes :
- Le logement locatif / immeuble de rapport ou maison de
rapport désigne l'une des grandes catégories de logements
disponibles sur le marché. Ces termes s'appliquent à tout
immeuble dont le propriétaire tire profit par la location. Notons en
passant que le bail est un contrat de location entre le locataire et le
bailleur propriétaire, portant sur le prix du loyer, la durée de
la location ainsi que les droits et les obligations des parties.
- Le Logement ou Habitation à Loyer
Modéré (HLM) se définit comme étant un type de
logement répondant à des normes administratives précises
et initialement destiné aux catégories sociales à revenus
modestes. La caractéristique dominante de ce régime réside
dans les avantages particuliers dont bénéficie ce type de
construction (primes, prêts, exonérations fiscales et des
conditions requises pour les attributions de logement (plafond de revenu).
L'édification d'HLM est le plus souvent le fait des organismes publics
mais peut être entreprise par des organismes privés.
- Logements publics : sont des constructions de logements
faites par l'Etat, c'est-à-dire le développement d'un secteur de
logements construits et administrés sous la responsabilité
d'organismes publics.
- Les logements sociaux quant à eux peuvent prendre la
forme de logements publics ou logements réalisés par des
coopératives et organismes sans but lucratif. Ce genre de logements a le
mérite d'être accessibles aux gens à faible revenu. Le
logement social « est un logement destiné, suite à
l'initiative publique ou privée, à des personnes à revenu
modeste qui auraient des difficultés à se loger sur le
marché libre »5(*).
- Les taudis : sont des habitations dont les conditions
de construction, d'entretien ou d'occupation sont en dessous des normes
minimales de confort, d'hygiène et de sécurité.
Ces conditions de logement sont agrémentées par
l'ensemble de l'environnement. C'est ainsi qu'il faut définir
l'aménagement et l'habitat.
* L'aménagement du territoire ou planification
territoriale est l'organisation de la mise en valeur d'un territoire
grâce à la recherche d'une répartition optimale
des activités et des populations, des axes de
communication et des équipements publics indispensables. Il
diffère de l'aménagement foncier et d'urbanisation dont les
règles s'appliquent aux différentes constructions.
* Habitat : « L'habitat comprend
davantage que le domicile ou le logement. Il est tout l'aire que
fréquente un individu, qu'il y circule, y travaille, s'y divertisse, s'y
repose »6(*).
Ainsi, l'habitat se distingue de l'habitation ou du logement
en ce qu'il comprend non seulement le bâtiment où l'homme
s'abrite, mais aussi et surtout tout ce qui entoure ce bâtiment et
notamment tous les services, les installations et dispositifs dont l'existence
est nécessaire ou souhaitable pour l'hygiène physique et mentale
ainsi que le bien être social et familial de l'individu.
La notion d'habitat découle de la prise en compte du
logement et des éléments du cadre de vie autour d'un groupement
(voiries, équipements, services publics, espaces de jeux et de loisirs,
etc). La production d'habitat conduit donc, par action combinée sur le
sol, le logement, et l'environnement, à des activités
d'aménagement urbain comprenant plusieurs dimensions :
aménagement foncier, équipements des parcelles, construction des
bâtiments, protection contre les risques naturels et préservation
des milieux naturels.
En milieu urbain, cette notion implique un abri contre les
éléments naturels et une série de services : eau,
électricité, ramassage des ordures, transport public,
équipements collectifs, sécurité, ...qui font partie
intégrante de son environnement immédiat. Les
éléments constitutifs d'un logement peuvent être
définis à partir des catégories socioprofessionnelles des
ménages urbains en se référant à la proportion du
revenu total que le ménage est prêt à consacrer pour
disposer d'un toit.
I.2. FONDEMENTS DE LA POLITIQUE
DE L'HABITAT
La nécessité presque absolue d'une intervention
sans faille des pouvoirs publics et privés dans le secteur, se justifie
en général par l'importance du logement pour le bien être
de l'individu et plus particulièrement son rôle dans le
développement économique, social et culturel.
Le développement suppose la satisfaction des besoins
fondamentaux de l'homme. Le logement est l'un des besoins vitaux au même
titre que l'habillement et les soins de santé primaires. Or, au Burundi,
depuis quinze ans, l'écart entre la demande et l'offre de logement
urbain ne fait que se creuser.
Cet état des choses est dû, d'une part, aux
différents codes d'investissement et différentes politiques qui
ne sont pas de nature à favoriser ou à inciter l'implication
effective des privés et, d'autre part, à l'incapacité
matérielle et financière de l'Etat à promouvoir seul, le
secteur et faire face efficacement aux besoins en habitat. Cette
incapacité est due à l'évolution disproportionnée
des besoins et des ressources publiques mais aussi aux exigences des
partenaires étrangers dont les institutions de Bretton Woods. Ces
institutions contraignent l'Etat à une rigueur de gestion des
dépenses publiques à travers les politiques d'ajustement
macroéconomiques (PAS) visant l'amélioration de la balance des
paiements devenue insupportable.
Toutefois, l'objectif du gouvernement devrait demeurer
l'amélioration des conditions de vie et particulièrement de
logement. C'est aussi une obligation en vertu du droit international notamment
dans la Déclaration universelle des droits de l'homme en son article 25.
Cependant, le droit au logement n'est pas un droit que
l'individu peut faire valoir contre l'Etat au sens où une personne sans
abri a droit d'avoir un logement adéquat dès lors qu'elle en fait
demande à l'autorité compétente.
Il s'agit là d'une responsabilité politique des
pouvoirs publics à l'égard de l'individu. L'Etat a donc
l'initiative des lois ; Il est tenu de légiférer comme il
convient dans les domaines pertinents : planification, financement,
construction, fixation des loyers et gestion des logements, etc en comblant
bien évidemment les lacunes que comporte le secteur privé.
Dans une économie de marché, la tâche de
l'Etat consiste avant tout à établir un cadre législatif
et institutionnel adéquat et incitatif. Il détient ainsi les
instruments de politique économique : fiscalité, subventions
et autres avantages divers. Cette politique devrait chercher à
concilier «efficacité optimale» et « justice
sociale ».
I.2.1. Importance
économique et sociale du secteur de l'habitat
L'importance des investissements en logement est loin
d'être négligeable. « D'abord, de meilleures
conditions de logement permettent une meilleure reproduction de la force de
travail au même titre qu'une meilleure alimentation et une
éducation des enfants. Ensuite, les effets multiplicateurs du secteur
sont nombreux en provoquant une dynamisation des économies
locales »7(*)
.
En effet, le secteur de l'habitat occupe, dans une
économie nationale, une place fondamentale tant par le volume de sa
production et le nombre d'emplois qu'il offre que par la masse des capitaux
qu'il mobilise. L'industrie de la construction assure des logements, des locaux
commerciaux, des écoles, des hôpitaux et d'autres bâtiments
publics.
C'est elle qui est chargée de construire des usines et
bâtiments agricoles, des bâtiments destinés à
d'autres activités économiques, sociales, culturelles et
d'effectuer d'autres travaux publics.
Toutefois, ce secteur bénéficie d'une part
congrue du crédit comme le montre le tableau ci-après.
Tableau n°1: Part du
crédit habitat dans l'ensemble du crédit
intérieur (en MBIF)
Année
|
Tot CT
|
MT
|
LT
|
%
|
TOT Crédit
|
Tot Hab
|
%
|
Tot
|
Hab
|
%
|
Tot
|
Hab
|
2000
|
102462,6
|
14369,4
|
2490,6
|
17
|
5905,4
|
4195,3
|
71
|
122737,4
|
6685,9
|
5,5
|
2001
|
113682,1
|
17866,7
|
3571,3
|
20
|
5437,7
|
3860,1
|
71
|
136986,5
|
7431,4
|
5,4
|
2OO2
|
145595
|
23223,5
|
4421,9
|
19
|
5586,2
|
3682
|
66
|
174404,7
|
8103,9
|
4,6
|
2OO3
|
147066,9
|
28139,2
|
4527,5
|
16
|
5336,7
|
3616,4
|
68
|
180542,8
|
8143,9
|
4,5
|
2OO4
|
144248,9
|
31620,3
|
3941,8
|
12
|
4390,5
|
3314,5
|
75
|
180259,7
|
7256,3
|
4,0
|
2OO5
|
131439,6
|
30787,1
|
4469,5
|
15
|
4388,2
|
3448
|
79
|
166614,9
|
7917,5
|
4,7
|
2006
|
170825,4
|
38604,7
|
5960,3
|
15
|
5796,1
|
4095,6
|
71
|
215226,2
|
10055,9
|
4,7
|
2007
|
174218
|
48323,8
|
7092,5
|
15
|
6450,6
|
5352,8
|
83
|
228992,4
|
12445,3
|
5,4
|
Source : BRB, Rapports annuels :
état des risques financiers
Nous constatons à travers ce tableau que le
crédit de long terne concerne l'habitat pour une grande part. Nous
remarquons cependant que sa part demeure très minime dans l'ensemble du
crédit intérieur. Elle ne dépasse pas en moyenne 5%, la
grande part du crédit intérieur étant de CT qui exclue
l'habitat. Le développement du secteur a cependant un grand effet
d'entraînement favorable sur l'ensemble de l'économie nationale.
Il est en effet un important client du bois et de la mécanique, de la
fonderie, et de l'industrie du travail, des métaux, des industries
chimiques, des produits pétroliers, du matériel
électronique, des briqueteries, des tuileries, de la plomberie, de la
cimenterie, carrière, peinture etc. A chaque niveau ci haut
mentionné, il doit y avoir nécessairement création de la
valeur et du travail.
Au Burundi où il n'y pas toutes ces industries, ce
sont les commerçants qui bénéficient des effets
d'entraînement. Une grande partie des effets induits est expatriée
suite à l'utilisation des matériaux importés où
on rémunère les facteurs étrangers malgré le
chômage qui fait rage au Burundi. Si l'industrie du Burundi utilisait des
matériaux locaux pour le maximum possible, ces effets profiteraient plus
à l'économie nationale.
Toutefois, certaines des ressources naturelles sont
facilement épuisables, d'autres sont en quantités importantes.
L'Etat devrait alors jouer son rôle d'encadrement pour l'utilisation
responsable des ressources et la préservation des équilibres
environnementaux et écologiques.
Allain BOUBLIL affirme à propos de ce facteur
d'entraînement que « le coefficient multiplicateur est
proche de deux »8(*) ce qui signifie qu' un million de francs
dépensé dans le secteur engendre un million de demande
supplémentaire dans l'appareil de production, sous l'hypothèse
que les capacités de production
nécessaires à ce supplément
d'activité soient disponibles et qu'il n'est pas nécessaire
d'investir pour le satisfaire.
L'industrie de construction joue un rôle important dans
le processus de formation du capital. Le secteur bancaire
bénéficie des dépôts des entreprises de construction
et des individus et récolte des intérêts sur les
prêts importants accordés au secteur. Ce secteur joue
significativement dans l'incitation à l'épargne pour le logement
et accélère remarquablement l'activité
économique.
Signalons à toutes fins utiles que tous les effets
induits convergent vers le PIB.
La mesure de l'efficacité du PIB formé par le
secteur du logement en milieu urbain est donnée par le PIB des secteurs
économiques urbains. On constate en effet que les villes, de par les
économies d'échelle qu'elles offrent, sont également le
lieu de concentration des activités économiques. Il est aussi
admis que « le niveau d'urbanisation est en étroite
corrélation avec le développement
économique »9(*). Les secteurs secondaires et tertiaires ont pour
champ les centres urbains. Aussi pour faire simple, le PIB cumulé de ces
deux secteurs est parfois comparé au produit urbain. Dans cette
hypothèse, le PIB urbain peut être déterminé par le
total des éléments suivants.
Tableau n°2 :
PIB urbain au Burundi en milliards de BIF
DÉSIGNATION
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
% PIB IIaire
|
21.4
|
20.9
|
22.5
|
19.2
|
12.6
|
15.8
|
16.9
|
% PIB IIIaire
|
25.2
|
26.5
|
30.7
|
32.6
|
30.2
|
35
|
36.8
|
% PIB urbain
|
46.6
|
47.5
|
53.2
|
51.8
|
42.8
|
50.8
|
53.7
|
PIB National
|
225.6
|
227.9
|
233.7
|
249.9
|
263.1
|
342.8
|
400.2
|
PIB urbain
|
102.
|
108.0
|
124.3
|
129.4
|
112..6
|
174.1
|
214.9
|
DÉSIGNATION
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
% PIB IIaire
|
17.8
|
18.8
|
19
|
17.5
|
20.7
|
14.4
|
15.4
|
% PIB IIIaire
|
38/.5
|
40.8
|
41.5
|
38.4
|
44.1
|
30.2
|
32.6
|
% PIB urbain
|
56.3
|
59.6
|
60.5
|
55.9
|
64.8
|
44.6
|
48
|
PIB National
|
455.5
|
511.1
|
550
|
584.6
|
644.7
|
731.5
|
860.8
|
PIB urbain
|
256.4
|
304.6
|
332.8
|
326.8
|
417.8
|
326.2
|
413.2
|
Source : CSLCP : extrait des
indicateurs économiques.
Nous constatons à travers ce tableau que la production
nationale est réalisée à plus de 52% dans les villes soit
en 2005, 413.5 milliards de BIF en prix courant. Cette activité
économique qui génère la valeur ajoutée,
élément de base pour la détermination du PIB est
réalisée en grande partie par les entreprises privées. Une
telle activité ne peut donc se faire efficacement que dans un milieu
harmonieux et bien urbanisé.
L'Etat du Burundi devrait alors prendre en compte cette place
combien importante des centres urbains dans l'économie nationale en
mettant en place une politique dynamique du soutien à l'investissement
dans ce secteur.
Considérant que le logement constitue une composante
du secteur des Bâtiments et des Travaux publics (BTP), la valeur du PIB
affecté à ce secteur reste toujours très faible tournant
autour de 4% du PIB national. Le tableau suivant en fait une bonne
illustration.
Tableau n° 3 : Part du PIB destiné au
secteur du BTP
ELÉMENTS
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
Production
|
5.46%
|
5.12%
|
5.33%
|
5.24%
|
4.29%
|
Consom Interm
|
10.57%
|
8.74%
|
8.93%
|
8.89%
|
10.28%
|
Salaires
|
9.31%
|
7.84%
|
6.67%
|
5.92%
|
7.49%
|
Impôt indirect
|
0.92%
|
0.75%
|
1.77%
|
1.82%
|
1.21%
|
Consommation du capital fixe
|
11.83%
|
12.96%
|
13.34%
|
13.94%
|
13.39%
|
Excèdent net d'expl
|
0.37%
|
1.20%
|
1.67%
|
1.53%
|
2.91%
|
PIB pour BTP
|
2.80%
|
3.21%
|
3.35%
|
3.23%
|
4.92%
|
Source : -Nous-même sur
base des données fournies par l'ISTEEBU (tirées
des comptes économiques du
Burundi
- situation et perspectives à travers
le 5ème plan quinquennal
Nous constatons que le secteur sous étude est
très important bien qu'il reçoive peu de ressources. Les
éléments précédents nous montrent que :
-Les consommations intermédiaires varient entre 8.75%
et 10.57% du total des branches économiques au Burundi. Ceci justifie
l'existence des effets d'entraînement dont nous avions déjà
parlé.
-Les rémunérations de salaires varient entre
5.92% et 9.31 pour cette seule branche pour un total de 30 branches. On tiendra
aussi en compte que les salaires de cette branche ne sont pas très
élevés : la plupart des employés sont
des journaliers non qualifiés qui ne reçoivent
que de maigres salaires. Ceci laisse entendre que les emplois
créés sont relativement plus élevés ce qui joue un
rôle économique et social important surtout en matière de
répartition des revenus.
Toutefois, les politiques menées n'ont
réservé à l'habitat et à l'urbanisation qu'une
place congrue qui n'a jamais dépassé 4% du PIB national,
même avant la crise où ce secteur semblait faire partie des
grandes priorités de l'Etat. Les actions financées par ces
faibles allocations ont concerné l'amélioration des conditions
d'hébergement des services publics, l'assainissement de la gestion du
patrimoine de l'Etat et la promotion de l'habitat social.
I.2.2 Importance du secteur
habitat dans la création d'emploi
Quel que soit le niveau de développement
économique et social d'un pays, l'industrie du bâtiment mobilise
une part importante de main d'oeuvre. Ceci s'explique par le fait que la
construction n'est pas encore relativement très mécanisée
même dans les pays dits avancés.
En France par exemple, «l'industrie de la
construction a employé, en 1987, plus de 6% de la population active et
25% de la population active de l'industrie »10(*).
Dans les PED où on est contraint à
privilégier la technique de haute intensité de mains d'oeuvre
(HIMO), la proportion d'emplois créés est très
importante.
Ainsi, le marché de l'emploi au Burundi comme ailleurs
dans les autres PED, est marqué par l'étendue du travail
indépendant, la prédominance de l'emploi informel, une faible
productivité du travail et des salaires bas.
L'habitat est l'un des secteurs qui embauche beaucoup de mains
d'oeuvre qualifiée et non qualifiée. La répartition des
actifs entre les secteurs montre cependant la prédominance du secteur
primaire. La part est en effet depuis 1990, d'environ 93.5% pour le primaire,
2% pour le secondaire et 4.5% pour le tertiaire.
Par ailleurs, le chômage et le sous-emploi étant
très élevés, le secteur de l'habitat devrait alors
être promu pour résorber ce chômage et partant promouvoir
l'activité économique.
I.2.3 Importance du logement sur
les recettes publiques via les IF et les IRL
La construction paie des impôts et taxes constituant
ainsi une source de recettes de l'Etat. Le logement génère de
multiples recettes publiques à travers les droits de douane pour les
matériaux importés, l'impôt sur les sociétés
oeuvrant dans le secteur, les taxes de bâtisse (6% du devis pour
autorisation de bâtir), les TT pour les matériaux et transfert de
propriété des immeubles, les taxes administratives pour divers
documents TOP (titre d'occupation provisoire), TP (titre de
propriété), les impôts fonciers et les impôts sur le
revenu locatif pour ne citer que celles là.
Pour le cas concret de la ville de Bujumbura, nous avons
analysé l'importance des recettes dégagées par le secteur
du logement par rapport aux recettes municipales.
Cette étude considère des impôts
fonciers et des impôts sur le revenu locatif dans le total des recettes
de la Mairie de Bujumbura durant la période de 1990 à 2006.
Tableau n° 4 : Part des IF et IRL dans les
recettes publiques en BIF
Année
|
IF
|
IRL
|
IF+IRL
|
RTM
|
%
|
1990
|
60 574 537
|
176 294 437
|
236 868 974
|
493 743 632
|
48
|
1991
|
49 657 465
|
180367 251
|
230 024 716
|
485 726 071
|
47,4
|
1992
|
52 331 290
|
260915 419
|
313 246 709
|
623 735 048
|
50,2
|
1993
|
51 239 360
|
229918 703
|
281 158 063
|
554 956 745
|
50,7
|
1994
|
19 674 475
|
204874 610
|
224 549 085
|
442 365 248
|
50,8
|
1995
|
36 858 223
|
181837 649
|
218 695 872
|
404 852 701
|
54,0
|
1996
|
39 118 116
|
202969 639
|
242 087 755
|
571 743 952
|
42,3
|
1997
|
47 052 827
|
238843 372
|
285 896 199
|
891 238 405
|
32,1
|
1998
|
51 284 628
|
303634 794
|
354 919 422
|
1 060 690 060
|
33,5
|
1999
|
51 787 878
|
357810 197
|
409 598 075
|
1 137 147 063
|
36,0
|
2000
|
43 663 816
|
376252 542
|
419 916 358
|
1 472 280 747
|
28,5
|
2001
|
43 663 816
|
376252 542
|
419 916 358
|
1 472 280 747
|
28,5
|
2002
|
52 317 139
|
394473 485
|
446 790 624
|
1 197 361 146
|
37,3
|
2003
|
49 463 201
|
420601 444
|
470 064 645
|
1 364 883 524
|
34,4
|
2004
|
76 255 334
|
556847 916
|
633 103 250
|
1 483 315 758
|
42,7
|
2005
|
56 169 453
|
574703 002
|
630 872 455
|
1 479 435 802
|
42,6
|
2006
|
44 122 839
|
934566 874
|
978 689 713
|
2 124 437 215
|
46,1
|
Source : -Mairie de
Bujumbura, Département des recettes et Département des
Impositions ;
-Calculs de l'auteur.
Pour mieux analyser les éléments de ce tableau,
le graphique suivant nous aide à voir l'évolution de ces revenus
dans le temps.
Graphique n° 1 : Evolution des IF, IRL et des
RTM
Source : Construit par l'auteur sur base
des données du tableau n°4.
L'analyse des données du tableau
précédent et du présent graphique nous conduit à
affirmer que les IF et les IRL constituent une part très substantielle
des recettes totales de la municipalité de Bujumbura.
Notons à titre indicatif que les recettes de la mairie
s'articulent en plus d'une cinquantaine de rubriques.
Sur une période de 17ans, la moyenne globale des
impôts fonciers et locatifs tourne au tour de
1 015 305 521 FIB soit 41,5% des recettes totales de la Mairie
ce qui constitue une ressource vive et considérable. Même les
années où ces recettes ont chuté en pourcentage, les
montants nominaux ont toujours augmenté. Cette apparente diminution en
pourcentage de ces recettes est due à la hausse des autres recettes de
la mairie dans des proportions non nécessairement
équivalentes.
Les impôts sur le revenu locatif sont toujours en
pleine croissance. Les impôts fonciers quant à eux connaissent une
grande période de stagnation voire une tendance actuelle en baisse.
Toutefois, ces impôts nécessaires pour permettre
le fonctionnement des activités, sont tellement dissuasifs et ne
stimulent guère les investisseurs. De même, l'Etat éprouve
un manque à gagner très important du fait que la croissance
urbaine est mal suivie.
Très peu de gens obéissent aux normes
légales et réglementaires admises pour les constructions
urbaines. Ce secteur du logement urbain est dominé par l'informel et
partant, rares sont ceux qui déclarent leurs revenus locatifs et
l'impôt foncier n'est pas aussi bien maîtrisé au
degré voulu.
Des formules innovantes visant la décentralisation et
la révision des taux d'imposition sont donc plus que nécessaires.
Ainsi, on pourrait toucher le maximum de contribuables et
diminuer les taux afin de stimuler les investisseurs.
Notons que le taux d'imposition pour l'impôt foncier
tient compte de la superficie bâtie et de l'équipement de la
construction en cause.
Pour la superficie bâtie, le taux d'imposition est de
36F/m2 pour la construction en dur, 24F/m2 pour les
constructions semi dures, et 15F/m2 pour les constructions en
matériaux non durables.
Quant à la superficie non bâtie, l'imposition
tient compte du degré d'équipement du quartier. On distingue pour
cause, trois catégories de quartiers avec lesquels les taux varient
comme suit.
.Quartier hautement équipé :
4F/m2 ;
.Quartier moyennement équipé :
3F/m2 ;
.Quartier à équipement minimum :
2F/m2.
On ne distingue pas de taux d'imposition quant à la
destination qui peut être d'habitation, commerciale et/ou industrielle ce
qui est non sans préjudice à l'équité.
En ce qui concerne l'impôt sur le revenu locatif, le
taux est fixé par tranche de revenu comme indiqué ci bas. On
applique un taux progressif sur le revenu locatif net. Celui-ci est obtenu en
retranchant 40% du revenu locatif brut, une part du capital et des
intérêts relatifs à des emprunts si la construction a
été financée par un emprunt bancaire ainsi que d'autres
frais y relatifs.
Tableau n° 5 : Taux d'imposition par tranche
de revenu locatif en BIF
TAUX
|
Tranche de revenu locatif
|
20%
|
De 0 à 200 000
|
25%
|
De 200 001 à 400 000
|
30%
|
De 400 001 à 700 000
|
35%
|
De 700 001 à 1000 000
|
40%
|
De 100 001 à 1 300 000
|
45%
|
De 1 300 001 à 1 800 000
|
50%
|
De 1 800 001 à 3 800 000
|
60%
|
Pour le surplus
|
Source : Département des
impôts : Mairie de Bujumbura, Code des impôts.
Nous remarquons que ces taux sont toujours
élevés bien que résultant des allégements
récents de la loi n° 1/004 du 13 mars 2001. Cette loi visait
également des incitations pour la construction en hauteur et des
logements collectifs. Ce barème sera déduit de : 35% pour un
bâtiment à usage de logement collectif ; 30% pour un
propriétaire disposant de deux maisons louées, etc. Les immeubles
en hauteur sont exempts de l'impôt à compter du deuxième
niveau.
Les imperfections subsistent néanmoins pour toucher
tous les contribuables alors que les taux demeurent très
élevés incitant à l'évasion fiscale frauduleuse
et/ou non frauduleuse.
Le secteur est donc imprégné
d'irrégularités dans les constructions anarchiques difficilement
contrôlées et dominées par des domaines fonciers et des
revenus locatifs souterrain ou informels.
Signalons que la Mairie doit ventiler ses recettes entre
autres, dans le paiement des factures pour les éclairages et robinets
publics et en soutenant les services techniques municipaux (SETMU) ou toute
autre initiative visant à l'assainissement et à
l'amélioration de la voirie urbaine, évacuation des eaux
usées et pluviales, enlèvement des ordures
ménagères et les autres déchets, ainsi que la construction
et l'entretien des bâtiments et équipements collectifs.
Après cette importance de l'habitat prouvée sur
le marché du travail, sur le plan socio-économique et sur les
finances publiques, il sied de noter cette fois ci la priorité et
l'importance du soutien que ce secteur a reçu de l'Etat à
travers l'histoire.
I.3. Bref aperçu
historique du logement urbain à Bujumbura.
Au Burundi, Depuis l'époque coloniale, on s'est
intéressé à la promotion de la propriété du
logement presque exclusivement pour les fonctionnaires de l'Etat. Plusieurs
institutions tant immobilières que financières ont
été créées à l'initiative du gouvernement du
Burundi.
Aussi, des mesures ont-elles été successivement
adoptées en vue de faciliter le financement et l'accès à
la propriété du logement. Ces formules, bien que coûtant
très cher à l'Etat n'ont pas permis de satisfaire la demande de
logements tant sur le plan qualitatif que quantitatif ne fût ce que pour
le personnel de la fonction publique cible.
Nous avons montré cet aperçu à travers
l'évolution des cadres réglementaires et institutionnels.
I.3.1. Evolution du cadre légal et
réglementaire du logement urbain
L'arsenal juridique susceptible de garantir l'ordre et la
justice dans les activités de l'habitat et d'urbanisation est par
essence, constitué de la législation foncière et
domaniale, de la réglementation d'urbanisme et de constructions, de la
fiscalité immobilière et la réglementation bancaire.
Au Burundi, il est marqué par l'absence quasi-totale de
dispositions sur l'aménagement du territoire et du code d'urbanisation
et de construction.
Le code foncier seul, sert d'instrument de base. Nous allons
insister sur l'évolution de la politique de financement de l'habitat
urbain qui s'est observée en quatre temps depuis l'époque
coloniale à nos jours.
.De l'époque coloniale à 1972 : La
formule de loger gratuitement les
fonctionnaires
Au cours de cette période où
l'urbanisation n'était pas un phénomène marquant, le
pouvoir colonial avait pour souci de loger gratuitement les fonctionnaires de
l'Etat. C'est dans ce cadre que des quartiers furent lotis ainsi que des
logements à standings variés construits. Lors de l'accession du
pays à l'indépendance, l'Etat du Burundi a hérité
des maisons situées principalement à Bujumbura dans les quartiers
résidentiels.
. De 1972 à 1979 : Formule de cession de
logements à leurs occupants
« A l'indépendance, les fonctionnaires
belges ont été progressivement remplacés par les cadres
nationaux aussi bien dans les postes administratifs que dans les avantages dont
le logement »11(*). Toutes ses maisons occupées
étaient entretenues par l'Etat. Les charges d'entretien, de
réparation et de remplacement du mobilier croissaient sans cesse
jusqu'à atteindre des sommes faramineuses en 1972. A cette date, le
gouvernement décida de les céder aux occupants supprimant du
même coup le logement en nature avec compensation d'une indemnité
de 60% du salaire destinée au remboursement de la contre valeur.
Le décret-loi n° 500/178 du 28 novembre 1972
stipule les conditions de cette cession à savoir : être
fonctionnaire de l'Etat, être l'occupant légal, n'avoir pas une
autre maison, payer le prix de l'expertise et de la maison. De cette
opération devrait tout naturellement dérouler l'expression du
besoin populaire d'accès à la propriété d'autant
plus que l'exode rural se sentait déjà avec le
développement des activités administratives, commerciales et
industrielles à Bujumbura et que de nouveaux cadres étaient
régulièrement recrutés. A chaque année de nouvelles
demandes étaient enregistrées alors que le parc immobilier
restait constant. La reprise des programmes de construction à
l'initiative de l'Etat fût amorcée en 1974 avec la création
de l'Office Nationale du Logement (ONL).
.De 1979 à1989 : Formule d'assistance
à l'acquisition de logement
Cette période a été marquée par
le décret-loi n° 1/20 du 10 juillet 1979 portant «politique
gouvernementale d'assistance pour l'acquisition du logement en faveur des
agents publics par laquelle l'Etat accorde une subvention de 100% des
intérêts des crédits au premier logement et verse 20% du
capital plafonné pour chaque bénéficiaire à
3.600.000 BIF. Cette facilité était destinée aux seuls
fonctionnaires sous statuts. Etaient donc aussi exclus les agents publics
contractuels, les agents du secteur privé et les autres
catégories de la population. Cette formule a certes, permis de
construire des logements mais devrait avoir des limites quant aux nombres des
bénéficiaires et à la dimension de l'engagement.
En effet, l'accroissement du nombre de
bénéficiaires potentiels et la permanence des difficultés
économiques allaient conduire l'Etat à ne plus pouvoir
dégager sur son budget, les ressources nécessaires pour couvrir
l'apport à fonds perdu et la bonification d'intérêts. Les
choses se sont aggravées davantage en 1986 avec l'entrée du pays
dans le Programme d'Ajustement Structurel (PAS). En pratique, ce terme
désigne des mesures dont l'objectif est d'équilibrer les comptes
extérieurs en ajustant, stabilisant et structurant les échanges
et les apports financiers, d'où la nécessité du
changement.
. De 1989 à nos jours : La Nouvelle
Politique Nationale d'Habitat.
Cette politique fut concrétisée par le
décret-loi n° 1/004 du 28 février 1991 portant mesure
d'application de la politique nationale d'habitat abrogeant de même le
décret-loi n° 1/20 du 10 juillet portant politique d'assistance
pour acquisition de logement en faveur des agents publics de l'Etat. A
fortiori, les subventions et les bonifications d'intérêts
étaient abrogées, l'Etat n'accordant plus qu'un aval à
titre de garantie aux crédits immobiliers. Les délais de
remboursement passaient de 15ans à 20ans. L'objectif de cette politique
était d'identifier les moyens nécessaires pour une production
régulière et continue de logements décents et
économiques dans les centres urbains et tourne autour des axes :
- affirmer le caractère prioritaire du
secteur ;
- un programme annuel de 6 600 unités de
logements ;
- Création du FPHU dont l'objet est la mobilisation de
l'épargne pour financer les individus et les promoteurs
immobiliers ;
- Mobilisation de l'épargne de toute nature en faveur
des promoteurs et des ménages urbains ;
- Le refinancement par la BRB des crédits immobiliers
au premier logement ;
- Exonération des produits du premier logement des
impôts directs ;
- Elaborer un plan de promotion des matériaux locaux
construction; etc.
Dans le cadre des mesures d'accompagnement, l'Etat et
l'Association des Institutions Burundaises de Financement de
Développement (AIBFD), avaient signé une convention de
disponibiliser des fonds nécessaires au taux de 11% si le refinancement
à la banque centrale était maintenu à 8,5% par an.
Cependant, le refinancement automatique étant vite
suspendu, durant les cinq premières années de cette politique, la
moyenne des crédits était de 988,2 milliards par an alors que la
SIP et l'ECOSAT n'ont produit respectivement que 1 418 et 2 405
unités, soit 25% des prévisions. Actuellement avec la
rareté des terrains, la question devient plus préoccupante que
jamais.
Pour clore ce paragraphe, nous pouvons dire que toutes ces
politiques ont des limites. Les formules de loger gratuitement les
fonctionnaires de l'Etat et de cession de logements à leurs occupants
étaient mises en oeuvre, non pour résorber le déficit en
logements à travers un véritable plan d'action visant la
satisfaction des besoins connus d'avance, mais pour réduire les
difficultés budgétaires.
Ces politiques étaient aussi discriminatoires car
adressées aux seuls cadres sous statut de la fonction publique
privilégiant ainsi une aide à la personne plutôt qu'une
aide à la pierre. Ces politiques étaient en quelques sorte des
subventions à la demande ce qui avait pour conséquence, un effet
direct d'augmenter la demande et les prix car aucune stimulation de l'offre ne
vient pas compenser cet effet. Actuellement, le secteur est presque
complètement libéralisé. Même dans la politique
monétaire du crédit, les banques et les établissements
financiers doivent respecter les exigences de la banque d'émission dans
sa politique monétaire visant à maîtriser la masse monnaie
en circulation et l'inflation.
Enfin, nous constatons de ce fait même que la loi
bancaire, la loi fiscale et le code des investissements ne donnent aucun
traitement de faveur substantiel incitatif. Nous allons alors parler du cadre
institutionnel.
I.3.2. Evolution du cadre
institutionnel de l'habitat urbain.
Les principaux acteurs institutionnels du secteur de
l'habitat et de l'urbanisme au Burundi sont l'Etat (à travers ses
différents ministères), les collectivités locales
(SETEMU), les promoteurs immobiliers (SIP, ECOSAT), les artisans de la
construction, les institutions financières, les bureaux d'étude
du secteur, les professions libérales (avocats, notaires) etc.
Pour leur importance marquée pour notre sujet, nous
allons focaliser notre attention sur les promoteurs immobiliers et les
institutions financières.
I.3.2.1 Les Promoteurs
Immobiliers
Le montage institutionnel en matière de promotion de
l'habitat urbain est assez complet et a fonctionné à plein
régime avant la crise de 1993. Le Burundi s'est doté en 1987,
d'un aménageur foncier dénommé Encadrement des
Constructions Sociales et Aménagement des Terrains (ECOSAT) dont le
champ d'action est en principe tourné vers l'habitat social et d'un
producteur immobilier, la Société Immobilière Publique
(SIP). Cette société a été créée en
1979 par décret n° 100/69 du 7 mai 1979. Son action est
tournée principalement vers l'habitat à moyen standing.
Aujourd'hui, le secteur est dans une situation de quasi-absence de promoteurs
immobiliers : l'ECOSAT et la SIP n'ont plus de soutien financier qui leur
permettent de produire des parcelles pour un grand nombre. Les deux
institutions sont aussi demeurées des sociétés à
forte participation publique soumises aux dispositions de la loi du 6mars 1996
portant code des sociétés publiques et privées.
Cette caractéristique juridique commune les soumet aux
impératifs de rentabilité financière sous peine
d'être contraint au dépôt de bilans en vertu de la loi du 15
mars 2006 sur la faillite. Elles sont par ailleurs soumises aux règles
régissant la concurrence commerciale prescrite par la loi du 9 juillet
1993 portant dispositions générales de commerce et de
règles de concurrence économique. L'Etat ne peut donc leur
accorder des subventions.
Toutefois, le gouvernement pourrait, à titre
exceptionnel, éponger les pertes cumulées résultant de la
sous activité consécutive à la crise en les prenant comme
liées au risque de guerre et au titre de l'assistance à la
reconstruction.
I.3.2.2. Les Intermédiaires
Financiers.
Pour mettre en oeuvre une politique globale de financement
dans les secteurs clés de l'économie, l'Etat a mis en place
plusieurs établissements spécialisés dans le financement
de long terme dont particulièrement l'habitat. Il s'agit notamment de la
BNDE créée en 1967 ; de la CADEBU créée en
1967 qui tomba en faillite en 1994 ; de la CAMOFI créée en
1979 mais qui est aussi en liquidation ; de la SBF créée en
1981, actuellement transformée en une banque commerciale dès le
03 septembre 2002 et enfin le FPHU créé en 1989 et reste actif et
spécialisé dans le financement de l'habitat urbain. Notons
également que la SBF et la BNDE ont cessé dès 1995
l'octroi de crédits logement (sauf pour les crédits
d'achèvement) pour cause de rareté de ressources.
Rappelons que le refinancement automatique fut supprimé
en 1993 par la banque centrale dans sa lettre circulaire
référencée D1 273/93 adressée aux
établissements financiers et les institutions bancaires.
Le FPHU qui poursuit activement son action, est une
société d'économie mixte dont le capital social reste
dominé par l'Etat. Même s'il préserve sa rentabilité
(bilan, encours de crédits et résultat en hausse), il n'en
demeure pas moins certes que le manque de ressources suffisantes et
adaptées limite ses interventions en matière de financement des
projets d'habitat.
Pour mobiliser davantage de ressources, le FPHU a
bénéficié de l'appui des bailleurs étrangers et
signe éventuellement des contrats de placement pour le long terme avec
les entreprises locales. Il a déjà aussi signé un
partenariat avec plusieurs institutions qui lui confient les fonds de pension
qu'il gère en favorisant les agents de ces institutions d'accéder
au crédit immobilier.
Le FPHU a également initié un régime
d'épargne logement des ménages sous deux rubriques : CEL
(Compte Epargne Logement) et PEL (Plan Epargne Logement) ainsi qu'une
épargne ordinaire adressée aux personnes physiques et morales
intéressées. Le manque de guichets propres à l'institution
constituera à l'avenir une difficulté à résoudre
tant que le nombre de clients croît sans cesse; ce qui n'est pas en soit
mauvais.
I.4. La mise en oeuvre de la
politique de l'habitat urbain
La mise en oeuvre de toute politique soit-elle, exige une
connaissance préalable des données y relatives bien
chiffrées et l'identification des remèdes réputés
efficients. Nous notons ici la connaissance des besoins à satisfaire,
les politiques de financement envisageables, les sources de financement
disponibles, ainsi que les contraintes observées.
I.4.1. Détermination des
prévisions de l'offre et la demande de logements
Dans chaque pays, il est nécessaire voire
indispensable de déterminer les besoins en logements pour une
application efficace de la politique d'habitat. Plus la politique est
ambitieuse, plus les prévisions doivent être
détaillées. « Pour déterminer les besoins de
logement et établir les prévisions à ce sujet, il est
nécessaire de disposer des registres de population adéquats et
détaillés ainsi que les données sur la formation
régulière des ménages et la migration »12(*).
Les types de logements nécessaires et
l'évolution de la demande devraient également être pris en
considération. C'est la demande effective qui indique la mesure dans
laquelle les gens ont des moyens à payer pour se loger convenablement et
surtout la disposition de leur volonté de le faire.
Les données concernant le revenu des ménages
sont alors importantes à cet égard. Il faudrait aussi prendre en
compte les besoins qui se justifient du point de vue social et qui seront
satisfaits par des mesures sociales.
Ainsi ce genre de renseignements est indispensable
essentiellement pour les promoteurs immobiliers privés lorsqu'ils
évaluent prévisionnellement la viabilité commerciale des
projets de construction des immeubles de rapport.
La réalisation d'une bonne étude de
marché en dépend énormément ce qui contribue
d'ailleurs à la constitution d'une base de données à
usages plus variés.
I.4.2.
Les contraintes à la mise en oeuvre de la politique du logement
Les contraintes majeures à l'exécution de la
politique du logement trouvent la cause dans les origines plus variées.
Nous citons notamment :
· La pénurie de capitaux suffisants et stables
pour financer efficacement l'habitat. Ceci est dû à la fois au
manque d'actions concrètes de mobilisation de ces ressources et aux taux
d'intérêt débiteur et créditeur moins
attrayants ;
· Le coût élevé des matériaux
de construction et de la main d'oeuvre ainsi que les dépenses
d'administration;
· Le faible niveau du pouvoir d'achat de la
population ;
· La rareté des parcelles aggravée par la
spéculation foncière nourrie par l'inflation sans cesse
croissante ; etc.
I.4. 3. La politique de
financement du logement
Une politique de financement suppose une structure des
emplois/ ressources et des conditions de financement.
Le financement peut alors être effectué par
divers acteurs publics ou privés. L'Etat peut le faire, soit de
façon directe par des ressources budgétaires ou indirectement.
Ainsi la politique du crédit immobilier couvre t-il toutes les phases de
la chaîne verticale de production de logement depuis l'achat de terrain
à la fin de la construction, la mise en place des infrastructures et les
fonds hypothécaires requis.
Etant donné que la finance est un univers à
deux dimensions : le rendement et le risque et que le gestionnaire
financier est caractérisé par l'amour du rendement et l'aversion
du risque, les établissements financiers font une
sélectivité accrue dans l'octroi de leur concours à
l'habitat et exigent des conditions de plus en plus dures en
l'occurrence : taux d'intérêt élevé ;
garantie importante ; apport personnel important ;
etc.
Ces conditions contraignent beaucoup de gens à
différer leurs projets d'accès à la
propriété. La politique de financement de logement devrait
répondre à cette double préoccupation, en
réconciliant la situation des emprunteurs et ces conditions de
prêt par une incitation aux institutions financières. Le
problème qui subsistent demeure toujours la rareté des ressources
suffisantes et adaptées.
Les ressources de financement du
logement
Quel que soit le sens dans lequel cette expression est
employée, le financement du logement reste l'instrument fondamental de
la politique du logement. Les ressources sont de ce fait indispensables dans
l'exécution effective de la politique (planification urbaine, cadre
institutionnel, programme d'action, système de financement etc.). Parmi
les divers sources de financement du logement, on distingue sans être
exhaustif, les sources propres aux individus, les sources budgétaires de
l'Etat, ainsi que le marché des capitaux local et international.
D'où qu'ils proviennent, les fonds nécessaires
adaptés au financement du logement sont des fonds importants et de
longue durée. Ils ne peuvent pas ipso facto être consacrés
à la consommation. A cette cause, il est nécessaire de mettre en
place un système de collecte de l'épargne volontaire longue et
l'affecter au financement du logement.
Il serait aussi louable de prévoir des mesures
incitatives directes et /ou indirectes visant à rendre le secteur de
l'habitat urbain plus attrayant pour les investisseurs potentiels.
Conclusion
Dans ce premier chapitre, nous avons défini les
concepts clés employés dans l'immobilier après quoi nous
avons montré les fondements de la politique de l'habitat. Il a
été constaté que le secteur de l'habitat urbain joue un
rôle important dans la vie économique nationale marqué
notamment au niveau du PIB, au niveau de la création d'emploi et la
répartition du revenu ainsi qu'au niveau des recettes de l'Etat.
Néanmoins, l'évolution du cadre légale
et institutionnel n'a pas permis de résoudre pour de bon, ce
problème combien épineux du logement pour tous.
Le noeud du problème dans la politique de financement
du secteur réside toujours dans l'insuffisance de ressources stables et
adaptées.
Nous allons cette fois ci faire une étude
rétrospective de la rentabilité du logement urbain pour voir si
celle-ci est suffisamment acceptable pour attirer les investisseurs, même
privés.
CHAPITRE II : ANALYSE RETROSPECTIVE DE LA RENTABILITE
DU LOGEMENT URBAIN
II.1. Les principales
caractéristiques du marché du logement urbain
II.1.1. Les
caractéristiques de l'offre du logement urbain
Le marché du logement urbain qui est actuellement
marqué par une crise très prononcée a été
caractérisé, au niveau de l'offre, par une hausse vertigineuse et
généralisée des prix durant ces dernières
décennies.
En effet, les prix des intrants essentiels à la
production du logement à savoir les terrains, les matériaux de
construction, la main d'oeuvre et le prix du capital financier n'ont jamais
cessé de croître à folle allure. De même, les modes
d'occupation dominés par la location n'ont pas manqué à
créer des distorsions entre l'offre et la demande de logement, se
soldant par une hausse des loyers.
II.1.1.a. Le coût
élevé des matériaux de construction
L'une des caractéristiques du parc immobilier du
Burundi est l'absence d'originalité et de rationalité des
logements. Il y a donc absence d'une âme propre à l'architecture
burundaise. L'utilisation des matériaux importés prédomine
malgré la richesse de ceux produits localement et
préférés par les bâtisseurs de l'époque
coloniale comme le bois, la brique, la tuile et la pierre.
Alors que la solution du béton seule ne peut pas
résoudre la crise du logement, cette importation massive des
matériaux de construction engendre de graves problème sur la
balance commerciale et partant sur la balance des paiements ; ce qui
maintient l'économie nationale dans un état de dépendance
chronique. Nous disons alors que les prix des matériaux même
locaux ont toujours monté en vitesse vertigineuse comme le montre le
tableau suivant.
Tableau n°6 : Evolution de la variation en %
des prix ( en BIF) des
matériaux de construction entre 1992-2006 et de 2001 à
2006
Origine Matériaux
|
Unité
|
92-06
|
01-02
|
02-03
|
03-04
|
04-05
|
05-06
|
A) Mat, locaux
|
|
|
|
|
|
|
|
1, Gravie venant des rivières
|
M3
|
334,8
|
40
|
0
|
0
|
28,57
|
11,11
|
2, sable:0/15
|
M3
|
366,7
|
40
|
-48,57
|
38,89
|
40,00
|
0,00
|
3, Moellon: -de rivière
|
M3
|
300
|
14,29
|
0,00
|
0,00
|
25,00
|
20,00
|
-de carrière
|
M3
|
263,6
|
25,00
|
-44,00
|
100,00
|
-21,43
|
9,09
|
4, Brique cuite19*19*55
|
Pièce
|
400
|
11,11
|
0,00
|
10,00
|
22,73
|
11,11
|
5, Tuile
|
Pièce
|
733,3
|
7,50
|
16,28
|
20,00
|
4,17
|
20,00
|
6, Madrier 4m
|
Pièce
|
483,3
|
0,00
|
33,33
|
75,00
|
0,00
|
0,00
|
7, Planche 4m
|
Pièce
|
354,5
|
16,67
|
28,57
|
11,11
|
25,00
|
0,00
|
B, Matériaux importés
|
|
|
|
|
|
|
|
1, Ciment
|
1 sac
|
661,9
|
38,10
|
-10,34
|
23,08
|
-6,25
|
6,67
|
2, Fer à béton 12m
|
pièce
|
|
|
|
|
|
|
Diamètre:-6mm
|
pièce
|
538,1
|
266,67
|
-30,91
|
84,21
|
-28,57
|
10,00
|
-8mm
|
pièce
|
504,2
|
180,00
|
-35,71
|
100,00
|
-33,33
|
0,00
|
3, Profilés 6m: HS
|
pièce
|
341,7
|
32,81
|
-8,82
|
61,29
|
0,00
|
6,00
|
-1/2HS
|
pièce
|
390
|
30,43
|
-3,33
|
68,97
|
0,00
|
0,00
|
-Bouteille
|
pièce
|
322,4
|
30,43
|
-3,33
|
68,97
|
0,00
|
0,00
|
4, Tuyauterie PVC
|
|
|
|
|
|
#DIV/0!
|
|
-110mm
|
pièce
|
414,7
|
7,41
|
-10,34
|
34,62
|
42,86
|
-30,00
|
-50mm
|
pièce
|
114,3
|
15,38
|
0,00
|
13,33
|
41,18
|
-25,00
|
5, Appareil sanitaires
|
|
|
|
|
|
|
|
- WC anglais
|
pièce
|
125
|
30,43
|
-20,00
|
0,00
|
-25,00
|
0,00
|
-WC turc
|
pièce
|
268,4
|
19,15
|
25,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
- Lavabo
|
pièce
|
166,7
|
2,56
|
12,50
|
0,00
|
-11,11
|
0,00
|
-Evier cuisine simple
|
pièce
|
161,9
|
24,44
|
7,14
|
0,00
|
-8,33
|
0,00
|
-tuyau galvanisé1/2
|
pièce
|
|
0,00
|
-29,41
|
41,67
|
47,06
|
940,00
|
6, Tôle galvanisée
|
|
|
|
|
|
|
|
-USG 28
|
pièce
|
590,8
|
20,00
|
9,33
|
12,80
|
-32,43
|
16,00
|
-USG 32
|
pièce
|
555,2
|
60,26
|
0,00
|
0,00
|
-36,00
|
18,75
|
-USG 37
|
pièce
|
490,9
|
66,67
|
-13,33
|
15,38
|
-20,00
|
8,33
|
8, Tôle plane 2,44*1,20
|
|
|
|
|
|
|
|
-1,6mm
|
pièce
|
580,1
|
-6,67
|
9,52
|
8,70
|
28,00
|
0,00
|
-1,2mm
|
pièce
|
603,9
|
0,00
|
8,57
|
13,16
|
18,60
|
3,92
|
Source : L'auteur sur base des
données en annexe I, fournies par le
FPHU : rapports annuels 1992-2006.
A travers ce tableau et le
tableau en annexe I, nous constatons que les prix des matériaux de
construction sont très élevés et augmentent dans des
proportions très inquiétantes. Toutes les années
étudiées ont connu des variations positives sauf pour quelques
cas. L'année de 2002 ayant connu une baisse plus ou moins
généralisée des prix de ces matériaux.
Les variations pour des années consécutives
peuvent atteindre plusieurs centaines de pourcentages, soit 266.67% entre
2001et 2002 pour le fer à béton 12mx6mm.
Si nous considérons la période de 1992 à
2006, nous constatons que les variations sont aussi très importantes qui
se rapprochent de près 1000%.
Pour les matériaux importés, nous remarquons
que les prix ont varié de 661.9% pour le ciment; de 538.1% pour le
fer à béton alors que les prix des tôles ont varié
en moyenne de 545.63% et 600% respectivement pour la tôle
galvanisée et la tôle ondulée.
A côté de la hausse des prix des
matériaux importés, ceux produits localement ne manquent pas
aussi à connaître des variations non négligeables. La tuile
a battu le record en variant de 733.3% ; le gravier, le sable et le
moellon variant quant à eux de plus de 300% pendant cette période
considérée. Ces matériaux locaux connaissent des prix
exorbitant parce qu'ils sont produits en faible quantité. Il ressort de
cette situation, tant sur le plan du niveau de la production que celui de la
demande, qu'une politique de promotion des matériaux locaux de
construction s'avère plus que nécessaire.
A côté de ces coûts des matériaux de
construction, d'autres coûts liés à la construction n'ont
cessé aussi à croître. Ainsi, le coût moyen de la
main d'oeuvre (maçon) a passé de 500 en 1992 à 3500 BIF en
2006, soit un accroissement de 600%.
II.1.1.b. Le coût élevé du
financement.
Le taux de refinancement est un taux directeur des autres
taux. Son niveau influe donc sur la fixation des taux d'intérêt
créditeur et débiteur appliqués par les institutions du
système financier. Un taux de refinancement élevé implique
des taux débiteurs davantage plus élevés avec toutes les
conséquences que cela engendre sur l'accès au crédit. Le
tableau suivant illustre cette dépendance des taux débiteurs au
taux de refinancement et de l'inflation. Le taux débiteur concerne
uniquement le premier logement
Tableau n° 7 : Evolution du taux
d'intérêt débiteur appliqué par le FPHU,
le taux de refinancement et
le taux d'inflation
Année
|
taux de refinancement
|
taux débiteur
|
Taux d'inflation
|
Taux déb réel
|
1990
|
8,5
|
11
|
7,2
|
3,8
|
1991
|
8,5
|
11
|
9
|
2
|
1992
|
10
|
12,5
|
4,5
|
8
|
1993
|
12
|
14,5
|
9,7
|
4,8
|
1994
|
11
|
14
|
14,9
|
-0,9
|
1995
|
10
|
15,5
|
19,4
|
-3,9
|
1996
|
10
|
15,5
|
26,4
|
-10,9
|
1997
|
10
|
15,5
|
31,1
|
-15,6
|
1998
|
12
|
15,5
|
12,6
|
2,9
|
1999
|
12
|
15,5
|
13
|
2,5
|
2000
|
12
|
16,5
|
24,3
|
-8,8
|
2001
|
14
|
16,5
|
9,3
|
7, 2
|
2002
|
14
|
16,5
|
3
|
13,2
|
2003
|
15,5
|
17,5
|
10,7
|
6,8
|
2004
|
14,5
|
17,5
|
8,3
|
9,2
|
2005
|
14,5
|
19
|
13
|
6
|
2006
|
13,5
|
18
|
13,7
|
4,3
|
Source : *Rapports annuels du
FPHU de 1990-2006.
*BRB
Graphique n° 2 :
Evolution du taux d'intérêt débiteur, du taux de
Refinancement, du taux
d'inflation et le taux débiteur réel
Source : L'auteur sur base des
données du tableau n° 7.
A travers ce graphique et le tableau précédent,
nous constatons que le taux d'intérêt débiteur est
influencé à la fois par le taux de refinancement et le taux
d'inflation. Le taux débiteur a augmenté de 7% quand le taux
d'inflation et le taux de refinancement ont augmenté de 6,5 et 5%
respectivement.
Entre 1990 et 2006, le taux de refinancement a varié de
58,75% tandis que le taux d'intérêt débiteur a connu une
variation consécutive de 63,64%.
Le taux débiteur réel étant fortement
dépendant de l'inflation, il connaît des fluctuations conduisant
à des taux négatifs notamment en 1997.
Ainsi, ce taux de refinancement élevé et
associé à cet état de l'économie à forte
inflation constitue un handicap majeur à la fois pour les agents en
quête de financement et pour les bailleurs de fonds.
II.1.1.c Le coût
élevé des parcelles
La spéculation foncière pratiquée dans
les pays à forte inflation ainsi que la dévaluation et la
dépréciation monétaires soudaines et importantes sont
autant d'éléments qui diminuent la valeur réelle d'un
grand nombre d'actifs.
Dans ces conditions, les épargnants placent leurs
avoirs liquides dans la terre et les actifs réels, les devises et les
avoirs indexés formellement ce qui a pour effet aussi de nourrir et
renforcer l'inflation.
L'Etat éprouve alors d'énormes
difficultés à asseoir une politique de stabilisation en utilisant
des mesures fiscales et monétaires. Dans la ville de Bujumbura, l'une
des obstacles à la libération et à la production des
parcelles est le manque de réserves foncières domaniales. Pour y
remédier, l'Etat doit procéder à une opération
d'expropriation moyennant d'important fonds.
Le processus commence par l'identification des sites, se
poursuit par la déclaration d'utilité publique, l'enquête
de vacance, l'expropriation puis la concession à un promoteur pour la
viabilisation après quoi on procédera à la vente. Le prix
sera déterminé par un montage financier. Il comprend les frais
d'expropriation, le coût de la viabilisation qui incorpore les frais
relatifs à la voirie et drainage, les raccordements divers ainsi que
toutes les charges relatives à la production de parcelles, à
l'étude et au bornage.
Durant ces dernières décennies, le coût de
la production des parcelles est devenu exorbitant suite à
l'épuisement des terres domaniales et la cherté des
indemnités.
« Ce qui est rare étant cher, chaque
distribution de parcelle urbaine fait couler beaucoup d'encre et de salive et
suscite de remous sociaux accusant le secteur des irrégularités
et de manque d'équité et de probité dans cette
affaire »13(*).
Si on s'en tient aux seules parcelles produites par l'ECOSAT,
on remarque une production discontinue de parcelles et une nette augmentation
des prix.
Tableau n°8: Evolution de la production des
parcelles et du prix au m2
Nom du site
|
Période
|
Nombre de
parcelles
|
Prix au m2 par type de parcelle
|
Sociale1
|
Sociale 2
|
résidentielle
|
Comm-erciale
|
Projet Musaga
|
1982
|
104
|
200
|
200
|
-
|
-
|
PHS
|
1985
|
965
|
312
|
375
|
750
|
1 000
|
Etape6 kinanira
|
1988
|
454
|
192
|
315
|
750
|
-
|
KanyoshaI
|
1989
|
414
|
192
|
315
|
750
|
1 000
|
KanyoshaII
|
1990
|
338
|
192
|
315
|
750
|
1 000
|
Gasenyi
|
1991
|
508
|
-
|
-
|
--
|
-
|
KanyoshaIII
|
1993
|
691
|
300
|
525
|
1 250
|
1 650
|
Kinanira Est
|
1996
|
26
|
-
|
-
|
1 000
|
1 000
|
Kanyosha pilote
|
1998
|
31
|
-
|
600
|
1 250
|
-
|
Sororezo
|
1999
|
156
|
2 586
|
2 910
|
3 810
|
4 208
|
Kanyosha IV
|
2001
|
600
|
2000
|
2 300
|
-
|
-
|
Kigobe Nord
|
2001
|
244
|
2 533
|
2 940
|
3 808
|
-
|
KanyoshaIV extension
|
2003
|
217
|
2 800
|
3 300
|
4 000
|
-
|
Carama1
|
2003
|
600
|
2000
|
2 300
|
3 100
|
-
|
Carama2
|
2003
|
235
|
3 300
|
3 800
|
4 700
|
5 000
|
Source : 2ème
Vice Présidence de la République du Burundi, SP/RFES, document de
présentation des consultations sectorielles :
Thématiques/secteur privé, habitat et urbanisation, cité
par BIGIRIMANA Emmanuel in RIDEC, le
Financement de l'habitat au Burundi, vol 6, n°1, mars
2007.
D'une manière générale, entre 1982 et
2003, le prix au m2 s'est accru de 1 550% pour le terrain
social 1 et de 1 800% pour le terrain social 2.
Le prix des autres catégories de terrains ont connu un
moindre accroissement.
En effet, entre 1985 et 2003, le prix du terrain
résidentiel a augmenté de 526% et celui commercial ayant
enregistré une hausse de 400%.
A travers ce tableau précédent, il convient de
souligner deux constations essentielles :
- Le prix de parcelle n'a pas connu un rythme
régulier ; mais des hausses et des baisses dans des proportions
très variables. Ceci est dû soit à des coûts de
viabilisation des sites marginaux, soit à la cherté de
l'expropriation.
- La production des parcelles n'est pas
régulière ce qui est non sans préjudice sur la
santé financière des promoteurs immobiliers qui doivent faire
face à des charges de structure même en ces périodes de
sous activité. Cela laisse aussi entendre qu'il y a un manque à
gagner des promoteurs qui résulterait des commissions d'expertise et
d'autres prestations sur l'encadrement et la surveillance des constructions
sans parler de l'insatisfaction des bénéficiaires potentiels.
II 1.1.d. Le coût élevé de la
mise en oeuvre
Les coûts de la construction n'ont jamais cessé
de croître à folle allure alors que le revenu réel ne suit
pas le même rythme. Cela a pour conséquence directe, la limitation
à l'accès au crédit et la réduction des superficies
bâties.
Tableau n° 9 : Evolution du coût moyen
de construction par m2 bâti
Année
|
Coût moyen au m2
|
Superficie bâtie
avec 3 millions
|
1990
|
33 000
|
91
|
1991
|
33 000
|
91
|
1992
|
33 000
|
91
|
1993
|
40 000
|
75
|
1994
|
40 000
|
75
|
1995
|
55 000
|
55
|
1996
|
55 000
|
55
|
1997
|
75 000
|
40
|
1998
|
75 000
|
40
|
1999
|
90 000
|
33
|
2000
|
90 000
|
33
|
2001
|
100 000
|
30
|
2002
|
100 000
|
30
|
2003
|
130 000
|
23
|
2004
|
130 000
|
23
|
2005
|
150 000
|
20
|
2006
|
150 000
|
20
|
Source : Rapports annuels/ FPHU,
estimations des coûts de construction.
Nous remarquons que le coût de la construction au
mettre carré a varié de 354.5% entre 1990 et 2006.
Ainsi, avec un même crédit de trois millions,
on pouvait construire une maison de 91 m2 en 1990. En 2006, ce
crédit ne permet que de construire à peine une chambrette de 20
m². Il ressort de ce qui précède que nombreuses gens ne
seront pas éligibles au crédit tant que le devis monte alors que
le revenu ne suit pas la même tendance.
En effet, pour financer cette construction à
coût élevé, il faut avoir, soit une épargne
préalable suffisante, soit une capacité d'endettement
auprès des établissements de crédit, ce qui n'est pas
toujours évident.
II.1.2.Caractéristiques de
la demande du logement
II.1.2.1. La pression
démographique
La rapide croissance démographique a pour effet, le
morcellement excessif des terres, la disparition progressive des
réserves naturelles et l'exploitation des terrains marginaux. La
population du Burundi, estimée aujourd'hui à 7,3 millions est
très jeune avec un taux d'accroissement moyen estimé à
2,4%. Calculée sur base des terres émergées, la
densité avoisine 280habitants/km2. Dans certaines
régions, elle dépasse 480hab/km2 et avoisine
600hab/km2 dans la capitale Bujumbura. Tous ces
éléments montrent que la demande foncière et de logement
est très élevée.
Tableau n°10 : Evolution de la population
urbaine en milliers
Année
|
Bujumbura
|
Les autres centres
|
Total
|
1990
|
290,2
|
98,8
|
389
|
1991
|
307,6
|
104,7
|
412,3
|
1992
|
326,1
|
110,1
|
437
|
1993
|
346,1
|
117,6
|
463,3
|
1994
|
366,4
|
124,7
|
491,1
|
1995
|
388,4
|
132,1
|
520,5
|
1996
|
411,7
|
139,9
|
551,6
|
1997
|
436,4
|
148,5
|
584,9
|
1998
|
462,6
|
157,4
|
620
|
1999
|
470,4
|
166,9
|
637,3
|
2000
|
474,2
|
176,8
|
696,6
|
2001
|
481,5
|
187,9
|
699,9
|
2002
|
490,4
|
193,5
|
703,9
|
2003
|
502,2
|
208,1
|
710,3
|
2004
|
532,3
|
220,5
|
752,1
|
2005
|
563.5
|
133,5
|
797,1
|
2006
|
597,3
|
247,5
|
845
|
Source : -Politique Nationale de
l'Habitat, note de présentation de 1991 ;
- Projet de politique nationale de l'habitat au
Burundi 2004 ;
-Nos calculs
Nous remarquons que la population urbaine croît en
rythme géométrique au taux de 7% par an. La production de
logements ne suit alors pas cette allure ce qui conduit inévitablement
au déficit. Cette population est de plus concentrée en mairie de
Bujumbura qui héberge à elle seule plus de 70% de la population
urbaine.
C'est ainsi que la crise du logement sera aussi beaucoup plus
senti à Bujumbura qu'ailleurs dans les autres centres urbains.
II.1.2.2. Le mode d'occupation par
types de logements
Le logement est composé des unités d'habitation
occupées soit par leurs propriétaires, soit les locataires.
Les résultats de l'enquête QUIBB 2006
révèlent que 91.5% des ménages burundais sont
propriétaires des logements qu'ils occupent, 5.7% locataires et 2.4%
logés gratuitement. Cette forte proportion des propriétaires est
due au fait que la population est à plus de 90% rurale et occupe son
propre terroir.
En ville, la grande partie des ménages sont des
locataires soit 48,6%. Ce phénomène est lié aux
difficultés d'accès à la terre qui se conjugue avec le
renchérissement du coût de construction et du crédit.
Le tableau suivant nous montre le mode d'occupation par
catégorie de gens.
Tableau n° 11 : Le mode d'occupation des
logements par catégorie de gens
Statut d'occupant
|
maison
Isolée
|
Bâtiments à plusieurs Logements
|
Immeuble d'appartements
|
Total
|
Pourcentage
|
Propriétaire
|
13 790
|
7 667
|
169
|
21 626
|
43,4
|
Locataire
|
5 453
|
18 386
|
346
|
24 185
|
48,6
|
Logé gratuit
|
1 364
|
2 435
|
77
|
3 876
|
7,8
|
Non-dit
|
54
|
49
|
4
|
107
|
0,2
|
Total
|
20 661
|
28 540
|
596
|
49 794
|
100
|
Source : Ministère de
l'Intérieur et du développement des Collectivités locales,
recensement général de la population et de l'habitation (15-30
août 1990) résultats définitifs, Gitega, 1992, p.246.
Ce tableau nous montre que les locataires sont plus nombreux
que les propriétaires et préfèrent les bâtiments
à plusieurs logements qui sont par ailleurs relativement nombreux.
Les logements isolés sont pour l'ensemble
détenus par leurs propriétaires. Même si cette
enquête date de longtemps, on ne pourrait pas penser à une
inversion de la tendance qui montrerait un effectif plus élevé
des propriétaires que celui des locataires. Cela ne cesse alors de
renforcer la distorsion entre l'offre et la demande de logements faisant ainsi
flamber les loyers.
Cette situation constitue une réelle opportunité
d'investir dans le logement locatif sous réserve que la demande soit
solvable.
II.2.3. Synthèse sur les
principales caractéristique du marché du logement
Le principal défi du Burundi dans le domaine de
l'habitat est de porter l'offre foncière, la production
immobilière, le taux d'équipement et d'accès aux services
de base à des niveaux proportionnels à l'importance et aux moyens
de la population. Pour relever ce défi, il reviendrait à coller
les investissements à la croissance démographique. Ainsi, doit-on
chercher à surmonter les obstacles liés aux coûts
élevés des matériaux de construction, du financement, des
parcelles et de mise en oeuvre pour enfin satisfaire la demande toujours plus
élevée que l'offre.
L'offre de parcelles étant un préalable, le seul
cas de Gasenyi (1991) a enregistré 3 265 demandes pour 490
parcelles disponibles, soit un taux de couverture de la demande de 15%.
La situation est actuellement plus dure. La demande non
satisfaite est plus importante suite aux effets combinés du
ralentissement de la production des parcelles et l'exode des populations
rurales vers la ville. L'urbanisation est très rapide même si elle
est l'une des plus faibles du monde, soit 9,7%. Ce déséquilibre
entre l'offre et la demande des services et équipements urbains engendre
de ce fait une pression sur les infrastructures existantes.
« En plus de l'accroissement résultant de la
fécondité toujours élevée et d'une mortalité
en baisse, l'exode rural est un facteur qui accélère cette
urbanisation de la population à tel point qu'on assiste à une
urbanisation de la pauvreté »14(*).
Cette inadéquation de l'offre et de la demande de
logements date de longtemps. La promotion immobilière a commencé
au Burundi avec le souci de loger gratuitement les fonctionnaires de l'Etat.
Plusieurs opérations immobilières de différents standings
ont été réalisées dans les quartiers de Bujumbura.
Dès 1974 déjà, la demande de logements dépassait de
loin l'offre disponible ; ce qui amena à la création de
l'ONL qui disparu vite faute de moyens. L'expérience de la location
vente de la SIP ne permit non plus à couvrir la demande.
La création du FPHU et la mise en place de la
politique nationale d'habitat ont suscité un regain
d'intérêt dans le secteur. Jusqu'en 1993, seule une superficie de
377 ha a été aménagée pour 4 857 parcelles
viabilisées et commercialisées par la SIP et l'ECOSAT. Ceci
correspond en moyenne à une production de 1000 parcelles par an ce qui
est a priori insuffisant.
Le tableau suivant nous retrace les estimations de
réalisation en logement.
Tableau n° 12 : Estimation des
réalisations en logements
Année
|
Population urbaine
|
Logements nécessaires
|
Logements disponibles
|
Déficit
|
1990
|
389 000
|
77 800
|
62 424
|
15 376
|
2003
|
710 000
|
142 060
|
72 400
|
69 660
|
2006
|
845 000
|
105 625
|
75 248
|
30 377
|
Source : Etabli par l'auteur sur
base des estimations du MTPE,
Nous constatons à travers ces estimations que le
déficit en logement est très important atteignant plusieurs
dizaines de milliers, soit 69 660 en 2003. Signalons que la
réduction du déficit en 2006 est due, non à la
satisfaction améliorée, mais plutôt à la
modification de la taille du ménage passant de 5 à 8 personnes
par ménage. Cette crise du logement a certes des conséquences sur
le traitement des ordures ménagères et des eaux usées
créant des zones d'insalubrité et un entassement des individus
dans les zones périurbaines.
Pour satisfaire cette demande, dans les conditions de la
croissance moyenne de 7% par an de la population urbaine, avec un nombre de 2
ménages par logement dont la taille est fixée à 5
personnes, on devrait aménager 855ha et construire 26 365 logements
par an en milieu urbain.
II.2. Théorie sur la
sélection et le contrôle des investissements
a. Notion d'investissement, ses
caractéristiques et ses facteurs d'analyse
Selon une acception plus large, investir consiste à
échanger des dépenses actuelles ou prochaines (flux de
dépenses) contre des recettes futures (flux de recettes). Les deux
séries de flux de liquidité constituent un investissement si et
seulement si l'existence des recettes dépend nécessairement de la
décision de consentir aux dépenses. Les investissements sont
alors caractérisés par une combinaison optimale entre la
rentabilité attendue et le risque mais aussi du caractère de
nécessité ou d'urgence ainsi que la contrainte financière.
La décision d'investir est donc très importante
et difficile avec un coût d'erreur qui peut être
irréparable. Certains facteurs sont pris en compte dans l'analyse des
investissements. Il s'agit des sorties de liquidités, les flux de
liquidités périodiques ainsi que les flux de valeurs
résiduelles et le facteur fiscal.
b. Choix des investissements et sélection des moyens de
financement
L'allocation des ressources rares et onéreuses est un
problème fondamental de toute activité économique.
L'entreprise est le cadre dans lequel s'exerce en particulier ce choix. Cette
décision fondamentale assure depuis la création de l'entreprise,
son développement et préserve son autonomie.
La monnaie étant rare et onéreuse ; C'est
pourquoi investissement et financement sont très étroitement
associés. La décision financière porte sur le couple
« emploi de fonds »/ « collecte de
fonds »15(*). Cette décision consiste en un choix de
détention d'actifs (physiques ou financiers) ou la détention de
la monnaie.
Le choix est rendu plus complexe s'il est fondé, non
sur des ressources disponibles mais des fonds à collecter. Les
combinaisons de choix d'investissement peuvent concerner le court, le moyen ou
le long terme.
L'investissement de long terme est alors la
décision la plus importante et complexe. Elle met en cause, en
même temps la rentabilité, la liquidité et le coût du
financement.
Le logement qui est une composante de l'habitat se retrouve
dans ce choix. Il se concurrence donc avec d'autres investissements qui se
caractérisent par des durées de vie, des tailles et des
conditions de réalisation moins exigeantes.
c. Concepts théorique sur
la rentabilité
L'élaboration de ce travail est pour nous une
occasion de satisfaire
une curiosité scientifique sur ce thème
préoccupant mais peu exploité.
La rentabilité est un concept fondamental voire
indispensable dans la mesure où l'existence d'une activité ou une
entreprise en dépend. « Le succès ou l'échec
d'une entreprise sont appréciés à travers son aptitude
à honorer ses dettes et faire des
bénéfices »16(*). La rentabilité s'applique à toute
action mettant en oeuvre des moyens. Elle est exprimée par le rapport
entre le résultat obtenu et les moyens engagés. Etudier la
rentabilité d'une entreprise c'est apprécier son aptitude
à dégager des profits. Elle est le témoin principal de la
performance financière de l'entreprise et constitue un objectif
fondamental comme l'écrit MOISSON. « Avoir une entreprise
rentable est un devoir essentiel pour un chef d'entreprise »17(*).
En outre, au-delà des objectifs de
pérennité et de croissance, le but final poursuivi par les
propriétaires est d'assurer par le biais des entreprises qu'ils
contrôlent, leur propre enrichissement. Ainsi, de par son importance, la
rentabilité doit être régulièrement suivie au cours
de la vie de l'entreprise. Autrement dit, tous les partenaires ont les yeux
fixés sur la rentabilité pour continuer à collaborer avec
elle. Notons qu'il existe plusieurs types de rentabilité
(financière, économique, commerciale...) qui peut prendre la
forme prévisionnelle ou réelle. Nous allons nous
intéresser à la rentabilité économique et
financière réalisées ex-post.
II.3.
Analyse de la rentabilité du logement urbain
II.3.1. Le produit logement et ses
éléments de coût de revient
Le logement est un bien très essentiel à la vie
des êtres humains.
La catégorisation de ce bien tient compte à la
fois du degré d'équipement du quartier dans lequel est
implanté l'immeuble servant de logement ainsi que les matériaux
de construction et la qualité du travail utilisés. Nous
distinguons de ce fait, les logements traditionnels ou faible standing ;
les logements moyen standing et en fin les logements haut standing.
Le coût de revient de chaque type de logement est donc
un élément fondamental dans l'analyse de rentabilité. Il
tient compte :
· Des dépenses avant la construction :
terrain (frais d'acquisition, viabilisation, registre foncier, notaire etc.)
· Dépenses liées à la
construction : coût de construction (matériaux et technologie
utilisée), aménagement extérieur, etc.
· Dépenses liées aux taxes, frais
généraux et financiers : autorisation de bâtir, taxe
équipement collectif, droit de raccordement des services industriels,
honoraires des géomètres etc.
Avec l'épuisement des terres domaniales et
l'exploitation des terrains marginaux, le coût d'acquisition et de
viabilisation des parcelles monte actuellement en flèche.
Ces travaux d'aménagement comprennent la voirie et
l'assainissement (voirie primaire, voirie secondaire et voirie tertiaire) et
les ouvrages de franchissement qui sont en fait des dalletes d'accès
à chaque parcelle produite. Le prix de la parcelle sera
déterminé par montage financier incorporant la partie non
cessible réservée aux équipements collectifs dont les
écoles, les terrains de jeu, les espaces verts, les câbles de
haute tension, etc.
II.3.2. Présentation des
méthodes d'analyse de la rentabilité
Comme déjà mentionné, l'étude de
la rentabilité met en relation les résultats et les moyens
investis pour leur réalisation. Cette analyse peut utiliser des
méthodes courantes et/ou dynamiques. Parmi les méthodes
courantes, on trouve les méthodes comptables ; la méthode de
la période de recouvrement ( pay back period), etc. cette
dernière favorise les investissements de CT aux dépens de ceux de
LT. La prise en compte du facteur temps est partielle du fait que les
échéanciers postérieurs à la période de
récupération sont omis.
- Les méthodes comptables qui attirent notre
attention sont ici la rentabilité financière et la
rentabilité économique. Celles-ci tiennent en compte
l'ensemble des activités de l'entreprise.
*La rentabilité financière appelée aussi
rentabilité des fonds propres s'exprime par le ratio : 18(*) où
: Rentabilité financière ; Bénéfice Net ; Fonds Propres. C'est à travers cette analyse de
rentabilité financière que l'on met en exergue l'effet de levier
qui traduit l'impact de l'endettement sur la rentabilité des fonds
propres.
*La rentabilité économique appelée aussi
rentabilité des capitaux investis permet quant à elle
d'apprécier le résultat de gestion abstraction faite des
éléments spécifiques au financement et au facteur fiscal.
Elle est donnée par la formule suivante :
19(*) où
bénéfice avant intérêt et
impôt ;= Rentabilité des Capitaux Investis.
- Les méthodes dynamiques sont essentiellement
la Valeur Actuelle Nette (VAN), le Taux de Rentabilité Interne (TRI) et
le délai de récupération utilisant les valeurs nettes
actualisées.
Elles sont généralement employées pour
étudier la rentabilité des projets pris isolement. Ces
méthodes de la VAN et du TRI reposent sur des hypothèses
implicites de réinvestissement systématique respectivement au
coût du capital et au taux de rentabilité interne.
*La VAN qui va nous intéresser le plus est une somme
algébrique des valeurs nettes actualisées des flux
associés au projet. Elle est donnée par la formule
suivante : Où : flux nets de trésorerie; : taux d'actualisation ; : la dernière année de l'exploitation. Lorsque les
cashs flows nets sont constitués de revenus périodiques constants
et réguliers, la formule suivante est aussi valable. ou encore : 20(*).
Dans l'analyse, la VAN est comparée à
zéro. Une VAN négative signifie que le projet n'est pas rentable
ce qui conduit naturellement au rejet dudit projet. Une VAN nulle signifie que
le projet fait gagner juste ce qui est exigée par le bailleur. Une VAN
positive quant à elle indique un surprofit. C'est le surplus que
l'investisseur espère dégager d'une série de revenus
futurs après avoir rémunéré le capital investi
à un taux déterminé et après l'avoir totalement
remboursé. Quant au taux d'actualisation à utiliser, c'est le
coût minimum de chaque unité de capital investi ; et
généralement on prend le coût de refinancement des capitaux
à moyen et long terme.
*Le TRI est le taux d'actualisation qui rend égale
à zéro la VAN des flux de trésorerie associés
à un projet y compris l'investissement initial et la valeur
résiduelle. Ce taux est obtenu en recourant soit aux itérations
successives, soit par interpolation linaire pratiquée entre deux bornes
de signes contraires de la VAN. Le TRI pourra être inférieur,
égal ou supérieur au coût du capital retenu. Le projet sera
suffisamment rentable si la valeur du TRI est supérieure à
l'exigence minimum de rentabilité (taux d'actualisation) et la VAN doit
être aussi positive. Ainsi, le projet sera accepté et
rejeté dans les autres cas.
*Quant à la méthode de période de
récupération, BIERMAN.H et SMIDT.S définissent cette
période comme étant la durée au bout de laquelle le flux
de fonds net procuré par un investissement devient égal à
la dépense initiale.
Mathématiquement, on a: où : revenu de périodes ; est la
période de recouvrement ; étant l'investissement initial.
Cette méthode qui n'est pas en principe dynamique peut
cependant être utilisée dans l'analyse dynamique par utilisation
des flux actualisés.
II.3.2.1 Analyse de la
rentabilité par les méthodes comptables
II.3.21.a Evolution de la
rentabilité financière de la SIP, de l'ECOSAT du
FPHU
Notons de prime abord que ce type de rentabilité
intéresse les actionnaires et montre en fait l'efficacité des
fonds propres. Le tableau suivant montre son évolution dans le temps.
Les Fonds Propres (FP) et le bénéfice Net (BN) sont
exprimés en BIF.
Tableau n° 13: Evolution de la rentabilité
financière de la SIP, ECOSAT et FPHU
|
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
SIP
|
BN
|
-84.477
|
-89.628.238
|
-35.384.513
|
-6.865.450
|
64.166.221
|
97.120.790
|
125.774.870
|
195.983.018
|
57.223.397
|
76.859.876
|
9.582.532
|
FP
|
867.726.967
|
715.248.372
|
619.013.265
|
740.606.184
|
761.658.551
|
1.319.270.147
|
1.046.819.342
|
1.312.222.493
|
1.216.469.352
|
1.192.512.030
|
125.1490.234
|
Rfi
|
0,00
|
-0,13
|
-0,06
|
-0,01
|
0,08
|
0,07
|
0,12
|
0,15
|
0,05
|
0,06
|
0,01
|
ECOSAT
|
BN
|
-39.688.679
|
-55.624.237
|
20.122.673
|
-
|
-
|
167.240.730
|
89.286.945
|
86.984.622
|
70.124.266
|
225.269.144
|
37.493.807
|
FP
|
342.823.532
|
147.495.685
|
146.888.936
|
-
|
-
|
-
|
96.043.008
|
185.329.953
|
497.132.735
|
545.368.208
|
728.327.231
|
Rfi
|
-0,12
|
-0,38
|
0,14
|
-
|
-
|
-
|
0,93
|
0,47
|
0,14
|
0,41
|
0,05
|
FPHU
|
BN
|
22.519.862
|
102.638.375
|
68.496.039
|
384.101.114
|
294.847.598
|
502.146.573
|
463.146.573
|
480.065.997
|
460.805.826
|
553.704.924
|
536.940.539
|
FP
|
1.221.754.229
|
1.165.952.220
|
1.289.726.909
|
2.982.729.459
|
2.365.759.736
|
3.206.219.219
|
310.310.647
|
3.670.338.953
|
4.008.672.817
|
4.302.110.720
|
4.632.194.756
|
Rfi
|
0,02
|
0,09
|
0,05
|
0,13
|
0,12
|
0,16
|
0.149
|
0,13
|
0,11
|
0,13
|
0,12
|
Source : Bilans et comptes de
résultat de la SIP, ECOSAT et FPH
Nous constatons
que les sociétés sous étude ont
enregistré des résultats financiers très faibles et
variant très sensiblement sous l'effet du niveau d'activité et de
la marge bénéficiaire. Pour la SIP et l'ECOSAT, ces
résultats sont très faibles voire négatifs pour les
premières années étudiées. Cette situation est
liée aux effets de la crise et de l'embargo. L'insécurité
grandissante, la dégradation du pouvoir d'achat n'ont pas permis
à l'ECOSAT de vendre le peu de parcelles produites à cette
époque.
Le FPHU qui a connu des résultats positifs
depuis d'ailleurs son existence, a des produits dominés par les
intérêts sur les opérations avec la clientèle et
surtout les crédits de LT. Les principales charges demeurent aussi des
charges financières, les dotations aux provisions et les frais du
personnel.
Cette bonne santé financière du
FPHU reste donc tributaire d'une intense activité, d'un effort soutenu
de recouvrement ainsi que la maîtrise des charges d'exploitation (voir
rapport d'audit de MCG juin 2008).
II 3.2.1.b. Analyse de
rentabilité économique de la SIP, l'ECOSAT
et du
FPHU
Comme dit
précédemment, l'autre forme de rentabilité est la
rentabilité économique.
La rentabilité économique est donc sous forme
de ratio qui est un rapport raisonnable entre deux grandeurs. Cette mesure
appelée aussi rentabilité des capitaux investis est plus
significative et traduit également l'efficacité des capitaux
investis au sens purement économique.
Le tableau suivant nous retrace l'évolution de cette
rentabilité économique.
Le total de l'actif ainsi que le bénéfice avant
intérêt et impôt sont exprimés en BIF.
Tableau n° 14 : Evolution de la
rentabilité économique de SIP, ECOSAT et FPHU
|
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
SIP
|
BavIT
|
39.132.268
|
-49.935.947
|
29.964.310
|
30.812.871
|
131.027.384
|
116.475.209
|
35.155.257
|
212.150.728
|
106.831.267
|
133.214.925
|
106.101
|
Actif
|
3.222.500.047
|
290.645.677
|
2.923.016.191
|
3.170.726.733
|
244.642.669
|
328.7079.862
|
3.241.327.600
|
2.929.440.226
|
2.774.419.532
|
3.860.536.853
|
3.449.009.692
|
RCI
|
0,012
|
-0,172
|
0,010
|
0,010
|
0,536
|
0,035
|
0,011
|
0,072
|
0,039
|
0,035
|
0,000
|
ECOSAT
|
BavIT
|
|
-55.953..237
|
33.073.009
|
|
|
304.406.308
|
161.268.305
|
135.149.689
|
111.769.250
|
347.614.222
|
38.717.799
|
Actif
|
997.409.779
|
940.375.532
|
992.620.075
|
|
|
287.1452.007
|
2.483.494.881
|
2.382.539.005
|
3.139.597.069
|
2.297.176.623
|
1.409.368.824
|
RCI
|
|
-0,060
|
0,033
|
|
|
0,106
|
0,065
|
0,057
|
0,036
|
0,151
|
0,027
|
FPHU
|
BavIT
|
118.840.164
|
161.331.346
|
150.761.486
|
493.447.323
|
450.700.895
|
757.622.090
|
484.733.146
|
705.622.124
|
685.963.963
|
810.471.983
|
836.215.667
|
Actif
|
3.461.689.424
|
3.789.823.934
|
4.112.516.786
|
6.033.125.469
|
5.785.660.929
|
6.804.200.443
|
7.249.353.514
|
8.253.194.049
|
8.462.172.189
|
8.901.870.005
|
11.264.583.182
|
RCI
|
0,03
|
0,04
|
0,04
|
0,08
|
0,08
|
0,11
|
0,07
|
0,09
|
0,08
|
0,09
|
0,07
|
Sources : Documents de
synthèse de la SIP, ECOSAT et FPHU
Il ressort du tableau précédent
que la rentabilité économique des sociétés
étudiées a été toujours faible surtout durant les
deux premières années. Après cette période de crise
qui a paralysé l'activité de ces institutions, cette
rentabilité s'est relevée dès 1998 connaissant toujours
des fluctuations liés aux perturbations du rythme d'activité
irrégulier. Le taux moyen de rentabilité économique au
cours des onze années analysées se situe à 4% pour la SIP
et 5,6% pour l'ECOSAT et 8% pour le FPHU. A ce niveau, on peut
déjà confirmer notre deuxième hypothèse qui
dit que: « La rentabilité du logement urbain n'
est pas suffisante et acceptable ».
Economiquement, ce taux signifie que chaque
unité monétaire investie génère 0,04 ; 0,056
et 0,08 unités monétaires respectivement pour la SIP, ECOSAT et
le FPHU. Cette rentabilité est donc très faible compte tenu du
taux d'inflation et des rendements alternatifs (placements, bons de caisse,
etc).
Après avoir étudié la rentabilité
globale de l'entreprise, il paraît judicieux
d'étudier la rentabilité par type de projet.
A titre illustratif, nous procédons ci-après
à l'analyse de rentabilité de quelques projets promus par la
SIP
II.3.2.2. Analyse de la rentabilité à
l'aide des méthodes dynamiques
II.3.2.2.a. Projet GIKUNGU
(location- vente)
Présentation du projet GIKUNGU
Ce projet concerne la construction des immeubles dits 56 et
48 logements situés à Mutanga Nord. Les 56 logements ont
été construits par les bénéficiaires sur
financement et encadrement de la SIP. Les 48 logements destinés aussi
à la location vente, ont été construits par la SIP
elle-même avec 21 studios destinés à la location simple
actuellement loués pour 85000BIF.
Le projet a été réalisé avec un
coût global de 267 millions remboursables en 20 ans dont 224 millions du
capital coûtant 11.61% d'intérêt et 43 millions pour 15%
d'intérêt. Le coût moyen pondéré du capital
s'établit donc à 12,15% par an. Les conditions de remboursement
sont ci après reprises.
Tableau n°15 : Les remboursements de la
location vente GIKUNGU en BIF
|
56 LOGEMENTS
|
48 LOGEMENTS
|
Coût à l'acquéreur
|
3 423 935
|
3 495 630
|
Intérêts à charge
|
3 937 622
|
4 242 255
|
Frais de gestion
|
132 000
|
132 000
|
Mensualité
|
34 950
|
35 805
|
Source : Service de gestion du
patrimoine/SIP
Les mensualités comprennent, en plus de
l'amortissement du principal et des intérêts, les cotisations de
prime d'assurance (347), les frais de gestion (550) et d'entretien (2110).
Pour une étude objective de ce cas de location vente,
on a essayé d'écarter les studios en location simple pour
lesquels le financement était cumulé. On se fixe donc une clef de
répartition de l'investissement qui tient compte de la superficie
bâtie. Chaque logement des 56 est bâti sur 71,5m2 ;
chaque appartement sur 58,5m2 tandis que un studio couvre
31,35m2 bâtis. Ainsi, L'investissement en location vente
revient à 243 670 970 BIF.
Etude de la rentabilité du projet GIKUNGU par la
méthode de la VAN
La Valeur Actuelle Nette (VAN) qui est la méthode
privilégiée dans notre étude est la somme
algébrique des valeurs actualisées des flux nets de
trésorerie associés au projet. Notons que le taux d'actualisation
retenu est le coût unitaire moyen pondéré du capital, soit
12,15%. La période d'étude est de 20 ans correspondant à
la durée contractuelle de location vente. Les flux nets sont
actualisés à la date butoir du projet, soit 1992 et
analysés du point de vue purement économique.
Le tableau qui suit nous montre la valeur actualisée
des flux du projet.
Tableau n° 16 : Valeur Actuelle Nette pour
le projet GIKUNGU en BIF
LIBELLÉ
|
56 LOGEMENTS
|
48 LOGEMENTS
|
TOTAL
|
Mensualité
|
1957200
|
1718640
|
3675840
|
Annuité
|
23 486 400
|
20 632 680
|
44110080
|
-Charges d'expl
|
2038848
|
1747584
|
3786432
|
Cash flow nets actualisés
|
158706828
|
139678660
|
298385488
|
-Investissement initial
|
|
|
243670970
|
VAN
|
|
|
54 714 518
|
|
|
|
0 ,22
|
Source : Service de la régie
de gestion du patrimoine/ SIP ; Calcul de l'auteur.
A travers ce tableau, nous constatons que le projet
génère ceteris paribus, une valeur actuelle nette ou un surprofit
de 54 714 518 BIF, soit un indice de profitabilité de 22%. Le
délai de récupération qui tient compte de
l'éloignement des échéanciers serait alors d'environ 11ans
7 mois. Le projet est apparemment rentable si on se fie à ces calculs,
avec un TRI de 16,3% déterminée par interpolation
linéaire. Notons cependant que ce projet a été
réalisé dans un cadre spécial bénéficiant de
conditions de faveur dont notamment la bonification d'intérêts,
les subventions et sa gestion par un service public à un coût
presque gratuit, soit 550BIF par mois, (voir flux d'investissement en annexe
IV). La valeur résiduelle des immeubles équivalente au prix de
cession aux bénéficiaires après 20 ans est nulle. Leur
valeur marchande déterminée éventuellement par expertise
peut néanmoins être très élevée voire
supérieure à la valeur initiale.
Nous pressentons que le projet était
réalisé, non dans un but de réaliser des profits
financiers, mais plutôt dans un but purement social et économique,
sinon, il serait irrationnel que les simples studios en location simple soient
payés plus chers que les logements complets en location vente. De
là, nous soulignons le critère rationnel et pertinent
d'arbitrage entre la location simple et la détention de sa maison
financée par un crédit dans ces conditions. Cet arbitrage compare
simplement les mensualités exigibles par cas. Le cas
précédent étant réalisé dans des conditions
hors marché, il semble judicieux d'analyser un cas de rentabilité
des immeubles aux conditions du marché.
II.3.2.2.b Projet
Immeuble-extension OUA (Location simple)
Présentation du projet extension
OUA
L'opération qui nous intéresse est celle
réalisée en 1999 et dénommée « Projet
Immeuble-extension OUA ». L'investissement a coûté
314 508 893BIF, financé en totalité par les fonds
propres à la SIP. Ce projet a permis de construire 17 Appartements et 24
Studios loués ordinairement.
Etude de la rentabilité du projet extension
OUA
Dans notre étude, les cashs flows sont
constitués de loyers. Pour déterminer le taux d'actualisation,
nous utilisons le taux moyen débiteur appliqué par les
institutions financières à l'époque. Ce taux était
de 14,821(*).
L'étude se fera pour une durée de vie moyenne déduite des
données sur le taux d'amortissement des immeubles appliqué par la
SIP qui est de 4%, soit 25 ans. Nous allons poser une condition
« forte », ceteris paribus, de toutes les variables. Les
charges de gestion pourraient être déterminées par une
comptabilité analytique qui n'est pas d'usage à la SIP. Nous nous
sommes alors donnés une clef de répartition forfaitaire. Dans
cette hypothèse, les loyers contribuent à la
rémunération des charges à hauteur de leur importance
proportionnelle dans le total des produits. A cet effet, les loyers
représentent 32% des recettes de la SIP. Rapportées aux
produits, les charges résultantes consomment 40% des produits. Les flux
nets sont actualisés à la date de 1999.
Tableau n° 17 : Valeur actuelle nette des
loyers des immeubles OUA en BIF
Libellé
|
17 appartements
|
24 Studios
|
Total
|
Mensualité
|
135 000
|
85 000
|
220 000
|
Annuité
|
27 540 000
|
24 480 000
|
52 020 000
|
-Charges gestion
|
542 640
|
766 080
|
1 308 720
|
Cash flow actualisés
|
211 744 050
|
185 991 573
|
331772129
|
-Investissement
|
|
|
314 508 893
|
VAN
|
|
|
17 263 236
|
|
|
|
0,05
|
Source : Service financier et
comptabilité/SIP ; calcul de l'auteur
D'après les résultats de ces calculs, nous
constatons que le projet est très peu rentable avec un indice de
profitabilité de 0,05, soit 5% ; ce qui signifie que chaque franc
investi dans le projet génère un surplus de 0,05 unités de
BIF.
Le délai de récupération qui tient compte
de l'éloignement des échéanciers dans le temps sera
très long, soit 18 ans 2 mois. Le TRI quant à lui est aussi
faible, soit 15,7 pour cent. De surcroît, les charges sont
vraisemblablement sous estimées ce qui est fréquent dans les
services publics.
En tout état de cause, cette rentabilité demeure
alors faible compte tenu surtout du volume des fonds mobilisés dans ce
genre de financement et des rendements alternatifs.
II.3.2.2.c. Projet KIGOBE Sud (vente au comptant des
immeubles)
Présentation du projet KIGOBE Sud
Le projet concerne la construction et la commercialisation
directe de logements en deux lots de 52 appartements. Le premier lot est
constitué de 26 appartements de superficie bâtie égale
à 99,9 m2chacun et dont le prix était fixé
à 37 781 602F.
Le deuxième lot est constitué également
de 26 appartements de superficie bâtie de 84,36 m2 chacun et
dont le prix était fixé à 31 588 265 BIF. La
réalisation de ce projet a coûté
1 178 353 369BIF, financée à moitié par des
fonds propres de la SIP et l'autre moitié par une institution
financière, le Schelter Africa, basée au KENYA. Le montant de
l'emprunt se chiffrait à 800 000 de dollars américains Le
taux d'intérêt traduit en monnaie burundaise était
relativement abordable, soit 8% d'intérêt par an. Le terme du
financement était pourtant réduit à 3 ans. Les
intérêts seuls atteignaient 122 000 dollars
américains.
Etude de la rentabilité du projet KIBOBE
Sud
Dans cette étude, on n'a pas pu utiliser la VAN comme
énoncé dans la présentation des méthodes. On s'est
heurté à un manque de données et l'analyse compare tout
simplement les prix de vente et le coût
du projet.
Tableau n° 18: Le taux de marge du projet KIGOBE
Sud en BIF
|
Lot de 99,9 m2
|
Lot de 84,36 m2
|
Total
|
Prix/unité
|
37 718 602
|
31 588 265
|
69 396 867
|
Prix total
|
982 321 652
|
821 294 890
|
1 803 616 542
|
Investissement
|
|
|
1 178 353 369
|
Marge commerciale
|
|
|
625 263 173
|
Taux de marge
|
|
|
53,06%
|
Source : Service financier et
comptabilité/SIP ; calcul de l'auteur.
Nous remarquons que le taux de marge commerciale n'est pas
suffisant surtout que le projet a durait plus que prévu et qu'il a connu
aussi un problème de commercialisation. Ceci peut engendrer des
problèmes de remboursement faisant courir des risques de sanction.
Ainsi, la SIP est-elle obligée à revoir les
conditions de vente. Le prix d'un appartement de 99,9m2 fut
porté à 39307978 F ; celui de 84,36 m2 à
32 864 430F. Les modalités de paiement furent aussi
modifiées. L'acquéreur doit payer au comptant 50% du prix, le
reste payable en 5 ans avec 18% d'intérêt sur le restant
dû.
Dans ce cas, la mensualité de remboursement atteint
417 271 BIF, chose qui limite toujours l'accès à ces
logements. Cette période de remboursement courte tire sa cause dans les
conditions de financement des bailleurs de fonds amont.
Conclusion
Tout au long de ce chapitre qui a servi
d'étude de la rentabilité du logement urbain, nous avons
constaté et montré que l'offre du logement se fait à
coût élevé du capital et des parcelles avec un niveau de
production faible. Du côté de la demande, elle est très
importante avec une population en croissance exponentielle. Ceci conduit
à un déficit de logement et une hausse des loyers qui ne cesse
pas de créer des distorsions pour les locateurs à faibles
revenus.
Malgré cette demande importante, le
secteur du logement n'intéresse pas les investisseurs eu égard
aux fonds requis pour un tel investissement et compte tenu également de
la rentabilité escomptée.
En effet, la rentabilité du logement
est très faible compte tenu des fonds nécessaires à ce
genre d'investissement et compte tenue des rendements alternatifs. Les
bailleurs potentiels, toujours en quête du mieux payant ne sont pas de
ce fait attirés par le secteur.
Le rôle économique et social du
logement devrait inciter cependant les pouvoirs publics à rendre le
secteur de l'habitat plus attrayant et rentable en agissant essentiellement sur
l'offre foncière et le financement qui sont le noeud de la crise du
logement ainsi que la restructuration du secteur immobilier.
Des mesures fiscales et douanières
innovantes et incitatives devraient être envisagées pour rendre
ce secteur, un pôle d'intérêt économique et social
plus rentable et attrayant.
CHAPITRE III : ANALYSE
CRITIQUE DU FINANCEMENT DU
LOGEMENT URBAIN
III.1. La politique
monétaire et le crédit logement
La politique de financement du logement est
constituée par les dispositions de la politique monétaire, la
loi bancaire et la loi fiscale en matière de financement de l'habitat
urbain. La politique monétaire est donc l'ensemble d'actions par
lesquelles l'autorité monétaire agit sur l'offre de monnaie dans
le but de remplir ses objectifs de stabilité des prix. Elle tâche
également d'atteindre les autres objectifs de politique
économique : la croissance ; le plein emploi et
l'équilibre extérieur.
L'économie burundaise est donc
confrontée à un déséquilibre structurel de la
balance des paiements. Ceci conduit à une baisse continuelle du niveau
des réserves en devises et une faible capacité d'approvisionner
l'économie. De même, la loi bancaire actuelle ne donne aucun
traitement incitatif à l'habitat. Notons que même si l'impôt
sur le revenu locatif a été allégé en 2001,
l'incitation dans l'immobilier n'est pas suffisante. Le code des impôts
et le code des investissements ne comportent pas des facilités
substantielles spécifiques liées à l'investissement
immobilier, aux produits de placement immobiliers et produits des revenus y
relatifs.
Toutes les mesures facilitatrices accompagnant
la politique d'habitat et d'urbanisation ont été presque
complètement abandonnées. Une nouvelle politique est donc
opportune. Très récemment néanmoins, l'Assemblée
Nationale a adopté une loi exonérant les ventes de terrains et de
bâtiments, de la taxe de transaction et de mutation. Nous allons voir
dans la suite, les actions de financement opérées dans le
secteur.
III.2. La place de l'habitat dans
le financement de l'économie
L'habitat est l'un des secteurs les plus
fondamentaux de la vie économique et sociale d'un pays. Sa
particularité est qu'il exige des fonds importants mobilisés pour
une longue période avec une rentabilité financière faible.
Le tableau suivant nous montre l'ensemble de
crédits octroyés à l'économie selon leurs termes
par le système financier burundais.
Tableau n°19 : Evolution de crédits
consentis à l'économie (en MBIF)
Libellé
|
Total crédits
|
crédits CT
|
Crédits MT
|
Crédits LT
|
1990
|
31 840,6
|
23 123,8
|
4 677,70
|
4 039,1
|
1991
|
40 123,7
|
29 331,5
|
5 905,10
|
4 887,1
|
1992
|
42 163,9
|
28 759,9
|
6 708,20
|
6 695,8
|
1993
|
46 721,4
|
30 709,5
|
8 145,70
|
7 866,2
|
1994
|
51 062,4
|
35 757,6
|
7 861,50
|
7 443,3
|
1995
|
48 923,7
|
33 572,0
|
6 522,50
|
8 829,2
|
1996
|
57 176,1
|
40 764,5
|
8 195,30
|
8 216,3
|
1997
|
58 879,5
|
44 263,7
|
6 852,40
|
7 763,4
|
1998
|
71 323,6
|
58 427,6
|
7 159,30
|
5 736,7
|
1999
|
89 445,4
|
74 518,8
|
8 895,40
|
6 031,2
|
2000
|
122 651,0
|
102 371,9
|
14 365,40
|
5 913,7
|
2001
|
137 177,0
|
113 740,2
|
17 999,80
|
5 437,0
|
2002
|
175 064,0
|
146 224,5
|
23 253,30
|
5 586,2
|
2003
|
180 703,6
|
147 227,7
|
28 139,20
|
5 336,7
|
2004
|
179 782,8
|
143 585,2
|
31 627,60
|
4 570,0
|
2005
|
174 172,8
|
138 857,5
|
30 875,90
|
4 439,4
|
2006
|
215 226,2
|
170 825,4
|
38 604,70
|
5 796,1
|
Total
|
1 722 437,7
|
1 362 061,3
|
255 789,00
|
104 587,40
|
%
|
100
|
79
|
15
|
6
|
Source : BRB : Rapports
annuels, Evolution des risques du système financier.
Graphique n° 3 : Evolution de crédits
à l'économie selon le terme
Source : L'auteur sur base des
données du tableau n°19.
Au regard de ce graphique, il ressort clairement que le
crédit de LT occupe une part très minime dans l'ensemble du
crédit à l'économie, soit 6% du total des crédits
accordés. Notons que c'est ce type de crédit que pourrait
bénéficier efficacement le logement. Encore, l'habitat ne tire
pas profit de l'essentiel de cette maigre part du crédit de LT. Il n'en
gardera que moins de 6% seulement des crédits totaux comme le montre le
tableau n°1. Le reste du crédit à l'économie est
constituée de crédits commerciaux à 79%.
De ce qui précède, nous pouvons d'ores et
déjà confirmer notre deuxième hypothèse :
« Le système de financement du logement s'avère
inadéquat et inadapté ». Les causes
avancées de cette réticence sont la rareté des ressources
de longue durée, les difficultés de refinancement ainsi que les
exigences que la B.R.B impose aux Etablissements Financiers en matière
de respect des ratios prudentiels. D'autres éléments confirment
également cette deuxième hypothèse.
III.3. La place des banques
commerciales dans le financement du logement
Dans la politique nationale de l'habitat de 1989, le
gouvernement du Burundi avait signé, en guise de mesures
d'accompagnement, un accord avec l' Association des Institutions Burundaises
de Financement du Développement (AIBFD) quitte à permettre une
bonne application de cette politique. Ces institutions s'étaient
engagées à financer l'habitat à un taux de 11,5% à
condition que ces prêts soient mobilisables auprès de
l'institution d'émission à un taux de refinancement de 8,5%.
Toutefois, le refinancement automatique fut vite
supprimé par la BRB et notifié aux institutions
financières dans sa lettre D1 273/93. Notons que ce genre de
financement qui était conventionnellement opéré dans le
cadre spécifique de la politique nationale de l'habitat a
complètement changé. Ce tableau nous montre la part du
crédit accordé au secteur de l'habitat par les banques
commerciales.
Tableau n° 20 : Crédit à
l'habitat accordé par les banques commerciales (en MBIF)
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
Crédit à l'habitat
BANCOBU %
Total
|
224 020
2,79
9 164 055
|
238 615
2,6
9 164 055
|
294 541
2,98
9 873 596
|
282 155
2,89
9 759 225
|
235 232
2,38
9 876 306
|
208 704
2,35
8 897 560
|
184 240
2,01
9 187 293
|
Crédit à l'habitat
BCB %
Total
|
296 143
4,26
6 947 123
|
296 362
3,5
8 471 166
|
387 715
4,59
8 451 775
|
470 501
4,84
9 727 646
|
510 201
4,77
10 706 888
|
415 694
2,96
14 031 469
|
404 590
3,05
13 252 741
|
Crédit à l'habitat
BBCI %
Total
|
26 758
3,4
785 929
|
55 597
4,43
1 255 464
|
128 423
5,46
2 351 190
|
155 247
7,49
2 072 945
|
187 289
14,17
1 322 050
|
175339
13,13
1 363 751
|
196 824
13,05
1 508 725
|
Crédit à l'habitat
IBB %
Total
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
-
-
-
|
6 249
0,27
2 284 392
|
28 630
0,04
3 035 685
|
97 192
2
4 860 834
|
Source : BRB, service
crédit : Etat de risque et de crédit bancaire ; calcul
de l'auteur.
Nous constatons à travers ce tableau que la BCB a
été leader des banques commerciales dans le financement de
l'habitat. Le montant de crédits qu'elle accorde dépasse celui
des autres banques. La BBCI quant à elle consent à l'habitat, une
part importante de son crédit.
Nous remarquons cependant que l'intervention des banques
commerciales demeure marginale même avant la suppression du refinancement
automatique des crédits consentis à l'habitat. Actuellement,
elles accordent à titre exceptionnel les crédits immobiliers.
Ceux-ci sont rarement sinon jamais sociaux. Ils sont plutôt
spéculatifs à moins qu'ils ne soient des crédits de
notoriété. Dans l'ensemble des banques commerciales, la source du
tableau précédent nous indique que de 2001 à 2006, le
crédit à l'économie est en moyenne 7% pour l'habitat et
63% pour le secteur commercial.
Nous concluons donc que l'habitat est très faiblement
financé par le système bancaire. Le problème de
mobilisation des ressources adaptées au financement de l'habitat repose
sur le sacro-saint principe de la concordance des échéances et se
heurte aux difficultés ci-après :
§ Le portefeuille des banques : les banques sont
limitées par leurs capacités au financement à trouver des
ressources longues. Une grande partie de leurs portefeuilles est
constituée de dépôts à vue. Elles ne peuvent donc
accorder des financements longs ;
§ La faiblesse de l'épargne
intérieure ;
§ Les taux d'intérêt
élevés ;
§ Les contraintes liées au risque de change qui
handicapent la mobilisation de ressources au niveau international.
III.4. Le rôle des
établissements financiers dans le financement de l'habitat
Ce rôle est attribué à l'Etat qui reste
encore l'initiateur et principal actionnaire.
Ainsi, pour mettre en oeuvre une politique de l'habitat
urbain, l'Etat a mis en place des établissements de financement du
développement dont le FPHU spécialisé dans l'habitat
urbain. Les initiatives de ce dernier ont relayé les actions de
l'INSS ; de l'Office Nationale de Logement (ONL) ainsi que celles de la
SBF ; la BNDE ; la CADEBU et la CAMOFI.
Notons également que l'ECOSAT qui est aménageur
de terrains, accordait des crédits de parcelles et d'achat de
matériaux de construction destinés aux groupes sociaux. La SIP
quant à elle qui est promoteur immobilier consentait des crédits
surtout dans les opérations de location-vente. Ces deux fonctions
(technique et financière) furent séparées par la
création du FPHU pour enfin conduire à une efficacité
meilleure. Nous nous intéressons aux actions de financement
menées par la SBF ; la BNDE et le FPHU.
III.4.1. Le rôle de la SBF
dans le financement de l'habitat
Société anonyme d'économie mixte, la SBF
a été créée en décembre 1981. La SBF
intervient entre autre dans les opérations répondant aux
critères de rentabilité, de développement
économique et de création d'emploi.
La SBF intervient par octroi de prêts divers en faveur
des secteurs de l'économie en l'occurrence :
-Crédit agricole ;
-Crédit commercial ;
-Crédit équipement industriel et/ ou
commercial ;
-équipement agricole ;
-crédit à l'habitat ;
-le crédit sur les opérations de change et de
transport
La SBF est devenue une banque commerciale depuis le
03/09/2002, et commença ses activités de banque le 15/07/2003.
Son capital qui était de 630 millions de BIF fut également
porté à 860 millions et se répartit comme suit :
Etat du Burundi : 36%
Entreprises publiques : 19%
Entreprises privées : 19%
Particuliers : 26%
Nous remarquons que l'Etat y maintient une influence
importante directe par ses actions mais aussi indirecte, par le biais des
entreprises publiques qu'il contrôle et qui ont des actions dans le
capital de la SBF. Depuis peu de temps, la SBF a été
rachetée par ECOBANK.
Les réalisations de la SBF dans le financement
de l'habitat
Depuis sa création, la SBF a mis un accès
particulier sur le financement de LT. Les crédits à l'habitat
accordés par la SBF en faveur des sociétés et des
particuliers concernaient pour la plupart l'habitat social. Le tableau infra
mentionné illustre le volume des crédits accordés
à l'habitat par la banque, en
pourcentage des crédits totaux qu'elle a consenti
depuis 1990 à 1999.
Tableau n° 21 : Crédit habitat
accordé par la SBF (en MBIF)
ANNÉE
|
Crédit total
|
Crédit habitat
|
%
|
1990
|
4 701,1
|
272,6
|
5,8
|
1991
|
4 345,7
|
168,64
|
2,5
|
1992
|
4 726,17
|
241,03
|
5,1
|
1993
|
4 704,54
|
207,00
|
4,4
|
1994
|
3 266,6
|
49
|
1,5
|
1995
|
466,7
|
13
|
2
|
1996
|
488,8
|
127,7
|
26
|
1997
|
695,8
|
154,4
|
22
|
1998
|
1 590,17
|
4243,5
|
15
|
1999
|
1 969,37
|
495
|
25
|
Source : Rapports annuels SBF de
1990-1999 ; calcul de l'auteur.
Graphique n°4 : Evolution du crédit habitat
consenti par la SBF
Source : Etabli par nous-même
sur base des données du tableau n°21
A partir de ce graphique, nous observons une grande
fluctuation de l'évolution du crédit habitat accordé par
la SBF. Dès l'origine jusqu'en 1993, le crédit était
faible, soit 3,5% de moyenne malgré le refinancement automatique. Ceci
trouve son explication dans l'instabilité du taux appliqué par la
banque centrale dans ces opérations de refinancement.
A partir de 1993, l'ensemble du crédit à
l'économie a fortement chuté et a fortiori le crédit
immobilier aussi.
A partir de 1997, nous constatons une reprise qui s'explique
par l'engagement pris par la SBF à financer le secteur immobilier
à usage professionnel (bureaux ; écoles ;
hôpitaux).
Néanmoins, son financement au secteur reste de CT et
cesse en 1999.
III.4.2. Le rôle de la BNDE
dans le financement de l'habitat
La Banque Nationale de Développement Economique
(BNDE), est un établissement financier au sens de la loi n°1/017
d'octobre 2003 portant réglementation des banques et
établissements financiers. Dans son objet social lui assigné par
ses fondateurs, la banque a entre autre missions:
Ø Concourir au développement économique et
social du Burundi par son intervention soutenue dans le financement des
opérations des secteurs agricole ; agro-industriel ;
industriel ; artisanal et tourisme ; habitat ; etc.
Ø Mobiliser des ressources extérieures via la
coopération bilatérale et multilatérale avec
éventuellement l'aide des actionnaires étrangers et de l'Etat.
Pour ce faire, elle est dotée d'un capital
réparti comme suit :
Actionnaires Montant
pourcentage
Etat du Burundi 1 299 711 270 40,9%
INSS 105 144 000 3 ,24%
OCIBU 105 144 000
3,24
BCB 468 381 340
14,47%
BANCOBU 96 820 100
2,99%
DGCIRB 72 386 000
11,49%
Banque Européenne
D'Investissement 372 386 000
11 ,49%
AFD 372 386 000
11,49%
BRARUDI 48 585 290
1,50%
Nous constatons que l'Etat du Burundi est le
principal détenteur du capital (40,9%) suivi de la BCB (14,47%) et les
institutions étrangères.
Les réalisations de la BNDE dans le financement
de l'habitat
La BNDE est l'une des institutions
financières qui ont maintenu leurs actions en faveur du financement de
l'habitat.
Toutefois, sa forme d'intervention a
fondamentalement changé compte tenu essentiellement du taux
d'intérêt exigé et du terme actuellement admis.
Ce tableau nous montre la part du crédit habitat sur le
total de crédits accordés à l'économie par la
BNDE.
Tableau n° 22 : Part du crédit
habitat consenti par la BNDE (en MBIF)
Année
|
Total crédit
|
Crédit immobilier
|
Pourcentage
|
1989
|
1 178,7
|
273,8
|
23,2
|
1990
|
1 800,8
|
123,6
|
6,9
|
1991
|
1 648,9
|
269,9
|
16,4
|
1992
|
1 221,2
|
110,1
|
9,0
|
1993
|
1 958,9
|
98,4
|
5,0
|
1994
|
2 067,5
|
81,0
|
3,9
|
1995
|
2 541,2
|
176,0
|
6,9
|
1996
|
1 088,2
|
8,9
|
0,8
|
1997
|
1 859,0
|
36,0
|
1,9
|
1998
|
2 403,5
|
112,4
|
4,7
|
1999
|
2 798,4
|
183,5
|
6,6
|
2000
|
4 276,2
|
127,6
|
3,0
|
2001
|
6 420,4
|
393,8
|
6,1
|
2002
|
4 886,9
|
294,0
|
6,0
|
2003
|
5 197,0
|
46,9
|
0,9
|
2004
|
6 281,0
|
139,2
|
2,2
|
2005
|
2 970,9
|
235,0
|
7,9
|
Source : Rapports annuel BNDE
1989-2005.
Graphique n°5 : Part du crédit habitat
consenti par la BNDE
Source : Nous même sur base
des données du tableau n° 22.
De l'analyse du tableau précédent et du
présent graphique, nous constatons que la BNDE finance faiblement le
secteur sous étude.
Toutefois, l'année de plus grande performance a
été celle de 1989 où la part du crédit immobilier a
atteint 23,2%. La grande contre performance est observée en 1996 avec
seulement 0,8% du crédit à l'habitat dans le total de
crédits consenti par la BNDE.
Signalons à toutes fins utiles que la BNDE a
actuellement rompu tout genre de crédit habitat de LT. Son action dans
le financement de l'habitat n'est plus qu'exceptionnelle et dominée par
le crédit d'achèvement exclusivement consenti pour le CT. Nous
allons cette fois ci focaliser notre analyse sur le financement de l'habitat
urbain par l'institution spécialisée dans ce domaine, le FPHU.
III.4.3.Le rôle du FPHU
dans le financement de l'habitat urbain.
III.4.3.1 Présentation du
FPHU
Le Fonds de Promotion de l'Habitat Urbain (FPHU) a
été créé par décret n° 100/228 du
11décembre 1989. A sa création, le FPHU était un
établissement financier public à caractère commercial et
industriel doté d'un capital de 100millions de BIF libéré
entièrement par l'Etat du Burundi. Il s'est en suite transformé
en une société mixte de droit privé le 04 mai 1993 avec un
capital de 409 millions dont 13% détenu par les privés.
Actuellement, le FPHU est régi à la fois par la
loi n° 1/002 du 06 mars 1993 et la loi n° 1/038 du 7juillet 1993
portant règlement des banques et des établissements financiers.
Son capital s'établit à 818 millions BIF réparti comme
suit :
Tableau n° 23 : Répartition du
capital social du FPHU au 31/12/2006
Actionnaire
|
Actions détenues
|
Montant souscrit
|
Pourcentage
|
Etat du Burundi
|
6800
|
680 000 000
|
83,12
|
FSTE
|
400
|
40 000 000
|
4,9
|
FSTS
|
200
|
20 000 000
|
2,44
|
BANCOBU
|
200
|
20 000 000
|
2,44
|
BCB
|
100
|
10 000 000
|
1,22
|
BICOR
|
100
|
10 000 000
|
1,22
|
SOCABU
|
100
|
10 000 000
|
1,22
|
SOCOGEX
|
100
|
10 000 000
|
1,22
|
SOFABRI
|
60
|
6 000 000
|
0,73
|
FERAL
|
40
|
4 000 000
|
0,05
|
BBC
|
20
|
2 000 000
|
0,25
|
ROBIALAC
|
20
|
2 000 000
|
0,25
|
SODETA
|
20
|
200 0000
|
0,25
|
SOGES
|
20
|
2 000 000
|
0,25
|
Total
|
8 180
|
818 000 000
|
100,00
|
Source : Rapport annuel du FPHU,
2006.
III.4.3.2. Domaine d'intervention
du FPHU
Le FPHU intervient dans le financement des opérations
liées à l'habitat urbain qui sont exécutées soit
par les individus, soit par les aménageurs et promoteurs immobiliers.
Ces opérations peuvent concerner :
-La viabilisation ;
-l'acquisition de parcelles ;
-L' acquisition de logement ;
-La réhabilitation / amélioration des
logements ;
-L'acquisition d'immeubles d'équipement
socio-économique
-Le petit équipement et l'achat des matériaux de
construction ; etc.
A chaque type de crédit lui est associé un
terme de remboursement :
CT : de 1 à 24 mois ; MT : de 25
à 84 mois ; LT : de 85 à 240 mois.
Quelle que soit la catégorie de crédit
souhaité, toute personne physique ou morale qui traite avec le FPHU doit
fournir certaines pièces pour obtenir un crédit. Si il s'agit
d'un client particulier, il doit présenter : ses pièces
d'identité, les titres de propriété/ lettre d'attribution
de parcelle, une autorisation de bâtir, des devis dûment
établis, une lettre qui précise l'objet et le montant du
crédit, les preuves qui matérialisent le projet pour lequel le
financement est requis, les fiches d'engagement bancaire, une fiche de
domiciliation de revenu etc. A cela s'ajoute indispensablement la
présentation des moyens de remboursement à disposition du
demandeur. Ces moyens sont souvent constitués par le salaire ou toute
autre revenu présentant un caractère de stabilité. En tout
état de cause, ces revenus doivent être suffisant, permanent et
réguliers tout au long de la période du prêt.
S'agissant d'un crédit institutionnel dominé
pour la plupart par les crédits de viabilisation, le dossier de demande
de crédit doit comprendre :
Une lettre de demande de crédit, un accord des services
de l'urbanisme et de l'habitat pour la mise à disposition d'une zone
urbaine, l'étude financière et technique du projet de
viabilisation, les bilans relatifs aux trois dernières années.
Enfin, le recouvrement se faisant sur base des produits de la
vente des parcelles, le prix au m2 proposé aux
acquéreurs doit répondre aux critères de
rentabilité.
Qu'il s'agisse d'un client particulier ou institutionnel, le
déblocage de la première tranche du crédit est
conditionné par l'existence de tous les documents ainsi que toutes les
formalités nécessaires.
III.4.3.3 Les ressources du FPHU
Les ressources du FPHU sont d'origine interne et
internationale
Sur le plan national, ces ressources sont constituées
par :
-Les fonds propres dont le capital social
s'élève à 818 millions ainsi que les réserves
légales, les réserves libres et les réserves
d'investissement ;
-Les dotations budgétaires de l'Etat ;
-Les emprunts et les dépôts à
terme ;
-L'épargne logement à LT ;
Le marché financier local n'étant pas
très développé et non favorable au financement de LT et a
fortiori à l'habitat, le FPHU mène une concurrence
acharnée pour obtenir ces fonds. Parmi les concurrents, on trouve l'Etat
qui finance son déficit budgétaire par l'émission des
certificats de trésor qui sont plus préférés sur le
marché local.
Notons cependant que pour une mobilisation effective de
ressources locales, le FPHU a initié deux programmes qui sont en pleine
expansion.
D'une part, le Plan Epargne Logement (PEL) et le Compte
Epargne Logement (CEL) lancés en fin 2004 compte 288 abonnés et
le montant cotisé atteint 832 435 750 BIF au 31 mars 2008. Les
montants versés sont rémunérés à un taux
d'intérêt capitalisé de 10% par an. De même le Fonds
reçoit de l'épargne ordinaire qui atteint un niveau satisfaisant.
Ce système d'épargne logement constitue certes, une
opportunité réelle de mobilisation de fonds mais il
présente a priori un inconvénient majeur qui se trouve dans la
difficulté de lui préserver à LT, son équilibre
ressources/emplois. Les besoins des clients étant toujours
supérieurs à leur épargne, le système finirait par
s'essouffler.
D'autre part, le FPHU approche les entreprises publiques et
privées locales pour conclure des conventions de partenariat en
matière de financement de l'habitat. Ces conventions peuvent prendre la
forme de fonds de pension du personnel ou des de simples placements des ces
institutions. Avec ces placements (rémunérés pour la
plupart à 8%) le FPHU s'engage à consentir des prêts en
faveur des agents des entreprises intéressées à des taux
préférentiels (12%). Ces taux sont variables mais le fonds se
réserve une marge de 4%.
Tableau n° 24 :
Evolution des placements reçus par le FPHU
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Montant
|
2,404,407,625
|
2,653,062,504
|
2,275,695,269
|
3,193,293,893
|
3,993,545,943
|
Variation
|
|
10.34
|
-14
|
40.3
|
25
|
Source : Calculs de l'auteur sur
base des données des bilans du FPHU 2003-
2008.
Nous constatons à travers ce tableau que ce programme
est en plein essor. L'année 2005 a cependant enregistré une nette
diminution des placements. Ceci était dû au retrait par le FSTE de
près d'un milliard, soit 733 545 626 BIF de fonds logement des
enseignants pour cause de manque de parcelles promises.
L'offre foncière vient encore comme un
préalable pour tout programme d'habitat urbain.
Quant aux ressources extérieures, le FPHU a toujours
fonctionné avec des crédits extérieurs accordés
essentiellement à l'Etat et rétrocédés en sa
faveur. Avec la diminution de l'intérêt accordé au secteur
de l'habitat par l'Etat, le fonds devrait essayer de s'approvisionner sur le
marché financier international.
Toutefois, les conditions de ce marché sont devenues de
plus en plus défavorables compte tenu de la dépréciation
et la dévaluation de la monnaie burundaise comme le montre le graphique
suivant.
Graphique n° 6 : Evolution du cour de change du
FBu
Source : Etabli par nous
même sur base des données du tableau en annexe II.
Nous constatons à travers ce graphique que la monnaie
burundaise se déprécie durant toute la période
étudiée. Elle commence néanmoins à se stabiliser
à partir de 2004. Cette variabilité croissante par rapport aux
autres monnaies les plus utilisées dans les transactions
internationales, cause un sérieux problème de mobilisation de
ressources sur le plan international si ce risque de change n'est pas couvert.
En effet, le FPHU octroie des crédits à des
taux d'intérêt pratiquement fixes même s'ils sont en
principe ajustables aux conditions amont. Notons que ces ressources
extérieures surtout celles du FENU et de la Banque Mondiale sont souvent
consenties à des taux annuels inférieurs à 10% avec des
durées allant jusque à plus de 40 ans.
III.4.3.4. Les réalisations
du FPHU dan le financement de l'habitat urbain.
Avant de présenter les réalisations de cet
établissement spécialisé dans le financement de l'habitat
urbain, il sied de noter la performance avec laquelle cette institution
réalise son objet.
III.4.3.4.1. Quelques indicateurs
de l'évolution de l'activité du FPHU
Tableau n° 25 : Evolution des indicateurs
d'activité du FPHU en BIF
ANNÉE
|
Bilan
|
Encours de crédit
|
Chiffre d'affaires
|
Résultat à affecter
|
1990
|
845 056 178
|
379 906 753
|
42 092 359
|
291 573
|
1991
|
1 514 929 573
|
1 154 947 155
|
130 736 966
|
43 113 279
|
1992
|
2 486 481 056
|
2 003 432 502
|
227 284 768
|
49 767 945
|
1993
|
2 952 881 441
|
2 024 342 540
|
366 553 520
|
71 026 116
|
1994
|
3 339 488 876
|
2 598 356 026
|
343 871 437
|
75 204 536
|
1995
|
3 549 488 084
|
2 563 412 054
|
375 188 662
|
52 386 634
|
1996
|
3 461 689 424
|
2 587 189 201
|
321 958 558
|
22 519 862
|
1997
|
3 789 823 934
|
2 772 872 653
|
366 016 093
|
102 638 375
|
1998
|
4 112 516 786
|
3 244 467 204
|
430 837 116
|
68 496 039
|
1999
|
6 033 125 469
|
3 899 702 847
|
597 798 981
|
384 101 114
|
2000
|
5 785 660 929
|
4 696 680 528
|
721 000000
|
294 847 598
|
2001
|
6 804 200 443
|
5 047 367 627
|
859 611 346
|
502 146 573
|
2002
|
7 249 353 514
|
5 343 367 271
|
1 177 396 153
|
463 146 573
|
2003
|
8 253 194 049
|
5 522 022 205
|
1 076 162 055
|
480 065 997
|
2004
|
8 462 172 189
|
5 900 478 916
|
1 175 869 679
|
460 805 826
|
2005
|
8 901 870 005
|
6 313 968 541
|
1 233 244 513
|
553 704 924
|
2006
|
11 264 583 182
|
8 226 218 998
|
1 447 646 363
|
536 940 539
|
Source : Rapports annuels du FPHU
de 1990 à 2006.
Il ressort de ce tableau que le FPHU réalise ses
activités avec performance. Ses produits sont dominés par les
intérêts sur les opérations avec la clientèle
surtout le crédit à LT.
Les principales charges restent les charges
financières, les dotations aux provisions et les frais du personnel.
Le résultat à affecter, le chiffre d'affaires,
les encours de crédits et les bilans ont connu une évolution
croissante sauf pour quelques années de 1995 et 1996 correspondant
à la crise et à l'embargo. La bonne situation financière
du Fonds reste alors tributaire d'une intense activité ainsi que
l'effort soutenu de recouvrement et de la maîtrise des charges
d'exploitation.
Toutefois, le FPHU devrait davantage mobiliser de ressources
stables appropriées à financer l'habitat car la lutte est encore
rude. Son statut d'établissement financier limite cette mobilisation car
le FPHU ne peut pas recevoir des dépôts du public. La collecte de
l'épargne volontaire pourrait donc améliorer la quantité
et la qualité des ressources disponibles. La rareté de fonds
stables limite en fait cette institution à financer tous les angles du
secteur de l'habitat urbain.
III.4.3.4.2. Le crédit
habitat par sous secteur consenti par le FPHU
Le FPHU donne du crédit spécialement pour
l'habitat urbain viabilisé. Toutefois, pour diverses raisons, les sous
secteurs de l'habitat ne bénéficient pas des mêmes quotas
de crédit. Certains sous secteurs sont presque complètement
abandonnés.
Ainsi, nous constatons à travers le tableau en annexe
II, que très rarement, peu de crédits sont accordés aux
initiatives de promotion de matériaux locaux de construction et l'achat
de maisons. La simple raison est que ce genre d'opérations sont rares
voire quasiment inexistantes. Il serait alors souhaitable de promouvoir la
production locale des matériaux de construction.
Aussi, faut il noter que le financement demeure insuffisant
eu égard au nombre réduit des bénéficiaires et aux
besoins déjà exprimés.
Le financement du logement faible standing qui était
privilégié dans les premières années de son
exercice est allé en diminuant jusque à atteindre des
pourcentages notoirement alarmant pour enfin finir par s'effacer presque
complètement. Ce genre de crédit est actuellement marginal et
exceptionnel.
Il était de 1,6 et 0,2% respectivement en 2005 et 2006.
Ce faible niveau d'engagement du FPHU dans le financement de l'habitat social
est dû essentiellement à l'instabilité et l'insuffisance
des revenus des demandeurs.
Le taux de recouvrement est donc faible pour intéresser
le bailleur de fonds.
Tableau n° 26 : synthèse de la
situation de recouvrements cumulés (en %)
CRÉDIT
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
CT
|
98.7
|
91.99
|
96.6
|
98.43
|
92.1
|
90.6
|
85
|
88.5
|
93.43
|
94.94
|
96.25
|
MT
|
84.8
|
77.73
|
98.52
|
98.5
|
92.7
|
82.7
|
88
|
92
|
95.46
|
96.52
|
96.81
|
LT (MS)
|
91.9
|
79.76
|
85.29
|
82.2
|
78.1
|
87.7
|
92
|
94.5
|
96.43
|
97.59
|
98.54
|
LT (FS)
|
14.4
|
62.68
|
45.29
|
21.26
|
16.1
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
TOTAL
|
79.5
|
81.42
|
87.61
|
89.4
|
84.7
|
87.3
|
89
|
92.5
|
95.77
|
96.95
|
97.42
|
Source : Service
recouvrement/FPHU, rapports annuels du FPHU.
Il ressort de ce tableau que le taux de recouvrement des
crédits sociaux ou faibles standing est faible pour intéresser le
bailleur de fonds. Cette situation est un signe éloquent d'une
nécessité de mesures de facilité pour ne pas abandonner ce
vaste secteur dans lequel se trouvent noyés la majorité des
citadins.
Toutefois, nous faisons remarquer que le taux global de
recouvrement est satisfaisant. Ceci est le fruit d'un effort de suivi
régulier du portefeuille, des contacts permanents entre les services de
recouvrement et les clients ainsi que la méthode porte à porte
pour amener la clientèle à respecter les engagements.
Toutefois le faible niveau du revenu limite sensiblement
l'accès au crédit immobilier octroyé par le FPHU.
III.4.3.4.3. Les contraintes liées au faible niveau du
revenu des ménages
Rappelons que le niveau du crédit est
déterminé sur base du revenu du demandeur. Le coût
élevé du crédit évoqué au deuxième
chapitre ainsi que le coût de la construction exigent que le revenu soit
suffisant pour permettre l'éligibilité à un crédit
aussi suffisant.
Or, le tableau suivant montre que peu de gens sont
éligibles. Le remboursement se fait par mensualité constante en
20 ans.
Tableau n° 27 : Coût du crédit
logement au FPHU selon le revenu du
ménage en BIF
Faible standing
Revenu
|
Revenu
Cessible 50%
|
Montant brut
|
coût indirect
|
crédit net
|
Coût/m²
|
Superficie
bâtie
|
mensualité
|
100 000
|
50000
|
3 500 000
|
242 200
|
3 257 800
|
120 000
|
27,1
|
54 016
|
125 000
|
62500
|
4 000 000
|
264 200
|
3 735 800
|
120 000
|
31,1
|
61 732
|
150 000
|
75000
|
5 000 000
|
320 000
|
4 680 000
|
120 000
|
39,0
|
77 165
|
175 000
|
87500
|
6 000 000
|
354 000
|
5 646 000
|
130 000
|
43,4
|
93 598
|
200 000
|
100000
|
7 000 000
|
408 000
|
6 592 000
|
130 000
|
50,7
|
123 464
|
225 000
|
112500
|
8 000 000
|
452 000
|
7 548 000
|
140 000
|
53,9
|
123 464
|
Moyen standing
|
275 000
|
137500
|
9 000 000
|
496 000
|
8 504 000
|
140 000
|
60,7
|
138 897
|
300 000
|
150000
|
10 000 000
|
540 000
|
9 460 000
|
140 000
|
67,6
|
154 330
|
350 000
|
175000
|
12 000 000
|
648 000
|
11 352 000
|
150 000
|
75,7
|
185 196
|
400 000
|
200000
|
14 000 000
|
736 000
|
13 264 000
|
150 000
|
88,4
|
216 062
|
450 000
|
225000
|
15 000 000
|
810 000
|
14 190 000
|
150 000
|
94,6
|
231 496
|
500 000
|
250000
|
18 000 000
|
942 000
|
17 058 000
|
160 000
|
106,6
|
277 795
|
Source : nous même sur base
des données du FPHU.
Signalons d'abord que les coûts indirects comprennent
la prime d'assurance incendie et les frais de suivi. Ils sont directement
déduits du crédit brut et alloués conformément aux
fins pour lesquelles ils sont destinés.
Au regard de ce tableau, nous constatons que le niveau du
crédit augmente avec le revenu du ménage. Ce revenu est par
ailleurs considéré comme un justificatif le plus éloquent
de la capacité d'endettement. Il ressort également de ces
données qu'il est pratiquement impossible pour un ménage ayant un
revenu de moins de 100 000BIF de prétendre acquérir un
logement à Bujumbura.
Le coût économique du logement dépasse de
loin la capacité financière de la majorité des demandeurs
de crédits surtout les fonctionnaires de l'Etat comme ceux des secteurs
parapublic et privé.
Pour les ménages ayant un revenu compris entre
100 000 et 275 000BIF, ils peuvent acquérir un logement
décent de superficie de 60,74m² au maximum.
Là encore, l'accès aux services de l'eau et de
l'électricité n'est possible qu'à travers un
système de partage de coût entre plusieurs ménages car le
coût du raccordement rendrait ce dernier inaccessible à un seul
ménage.
De même, le coût du crédit logement moyen
standing peut exiger un revenu mensuel de 500 000BIF, soit un
remboursement de 277 795BIF par mois. En se référant
à la grille indicielle actuelle, nous constatons que seuls les cadres de
direction et rarement les agents de la catégorie socioprofessionnelle de
collaboration peuvent prétendre acquérir un crédit
immobilier.
Il importe de faire remarquer que compte tenu du coût
élevé du crédit, le remboursement en intérêts
dépassent de loin le remboursement en capital.
Ainsi, les mensualités comprennent en moyenne 60% de
remboursement en intérêts. Il est donc vraisemblable que
très peu de gens aient ces revenus pour être éligibles au
crédit.
Le FPHU étant spécialisé dans le
financement de l'habitat urbain, il s'avère nécessaire de
comparer son action avec d'autres établissements financiers qui
financent eux aussi entre autres secteurs, l'habitat.
III.5. Analyse comparative des
crédits à habitat octroyés par la SBF, la
BNDE et le FPHU
La SBF, la BNDE et le FPHU ont contribué à des
degrés divers au financement de l'habitat et l'habitat social en
particulier. Avec la rareté de ressources stables suite fondamentalement
au faible niveau de l'épargne intérieure et du durcissement des
conditions de refinancement, ces établissements appliquent une
sélectivité accrue pour assurer leur survie dans un environnement
économique et monétaire perturbé.
Tableau n° 28 : Le crédit habitat
consenti par la SBF, la BNDE et le FPHU
en MBIF
Année
|
SBF
|
BNDE
|
FPHU
|
Total
|
Crédit Immob
|
%
|
Total
|
Crédit Immo
|
%
|
Total
|
Crédit Immo
|
%
|
1990
|
4701,1
|
272,6
|
5,8
|
1800,8
|
123,6
|
6,9
|
401
|
223
|
55,6
|
1991
|
4345,7
|
108,64
|
2,5
|
1648,9
|
269,9
|
16,9
|
894
|
323
|
36,1
|
1992
|
4726,17
|
241,03
|
5,1
|
2221,2
|
110,1
|
5
|
1064
|
427
|
40,1
|
1993
|
4704,54
|
207
|
4,4
|
1958,9
|
98,4
|
5
|
594,5
|
349
|
58,7
|
1994
|
3266,6
|
47
|
1,5
|
2067,5
|
81,5
|
3,9
|
887
|
469
|
52,9
|
1995
|
466,7
|
13
|
2
|
2541,2
|
176
|
6,9
|
415
|
90
|
21,7
|
1996
|
488,8
|
127,7
|
26
|
1088,2
|
8,9
|
0,8
|
560,7
|
107,7
|
19,2
|
1997
|
695,8
|
154,1
|
22
|
1859
|
36
|
1,9
|
791,015
|
307,65
|
38,9
|
1998
|
1590,17
|
243,5
|
15
|
2403,5
|
112,38
|
4,7
|
1130,75
|
175,79
|
15,5
|
1999
|
1969,37
|
495
|
25,1
|
2798,4
|
183,5
|
6,6
|
1447,04
|
802,24
|
55,4
|
2000
|
-
|
-
|
-
|
4276,2
|
127,6
|
3
|
1810,1
|
920,26
|
50,8
|
2001
|
-
|
-
|
-
|
6420,4
|
393,8
|
6,1
|
17094
|
355,35
|
2,1
|
2002
|
-
|
-
|
-
|
4886,9
|
294
|
6
|
1647,33
|
414,88
|
25,2
|
2003
|
-
|
-
|
-
|
5197
|
46,9
|
0,9
|
2075,79
|
678,98
|
32,7
|
2004
|
-
|
-
|
-
|
6281
|
139,2
|
2,2
|
2194,64
|
576
|
26,2
|
Source : Rapports annuels :
SBF ; BNDE ; FPHU ; calcul de l'auteur.
En termes de pourcentage, nous constatons que le FPHU prend
le devant dans le financement de l'habitat. Ce constat peut aussi être
bien visualisé dans l'analyse du graphique suivant.
Graphique n° 7 : Evolution du crédit à
l'habitat octroyé par la SFF, la
BNDE et le FPHU
Source : Nous-même sur base
des données du tableau n° 28.
Au regard de ce graphique et des données du tableau
précédent, nous constatons que ces institutions ont toujours
financé l'habitat à des degrés différents. La SBF a
déjà abandonné cette activité à partir de
l'an 1999.
Nous remarquons également que les montants des
crédits connaissent de grandes variabilités dues aux fluctuations
de l'activité immobilière. Il saute également aux yeux que
le FPHU a été et reste le leader dans le financement de l'habitat
urbain. Par ailleurs, les prêts consentis sont de LT et adaptés
à ce besoin.
Signalons à toutes fins utiles que ces
établissements avaient toujours financé l'habitat sur base des
fonds provenant de l'extérieur.
Ces ressources avaient le mérite d'être stables
et moins chères. Nous allons en fin, à titre indicatif, parler de
ses ressources extérieures.
III.6. Les ressources de
financements extérieurs.
Notons de prime abord que la situation actuelle de besoins en
logement est très alarmante. Les ressources internes ne peuvent en
elles seules amener à bons ports les programmes de l'habitat et
d'urbanisation dans un processus de développement
socio-économique et de lutte contre la pauvreté. L'Etat et
particulièrement les institutions spécialisées dans le
secteur devraient user de leur diplomatie et négocier des financements
et des soutiens techniques auprès des bailleurs de fonds
internationaux.
Rappelons aussi que l'essentiel de ce qui a été
déjà fait en matière de la promotion de l'habitat urbain,
surtout l'habitat social a connu du succès grâce au soutien du
financement extérieur. Nous citerons sans être exhaustif, les
projets Musaga, habitat social, DUBI et DUBII, Gasenyi etc. Plusieurs
gouvernements et institutions de financement du développement y ont
contribué à travers la coopération internationale. Nous
citons à titre illustratif, la Banque mondiale, la BAD, le FENU, la
Chine, le Japon, la RFA, la Suisse à travers la Direction de la
coopération au Développement (DDA) représentée au
Burundi par URBAPLAN, etc. Les fonds qui ont été
injectés dans ces projets ont déjà fait preuve
d'efficacité à plus d'un titre par ce qu'ils sont de LT et moins
coûtant. Leur recouvrement permet le recyclage et contribue au
fonctionnement des institutions immobilières dont l'ECOSAT et le FPHU.
A l'époque de ces projets, les bailleurs de fonds
proposaient des lignes de crédit à des taux
d'intérêt préférentiels variant entre 0,75 et 2%
remboursables sur une période pouvant aller de 30 à 40 ans avec
un différé de 10 à 15 ans.
Après cette longue période de crise
marquée par toute une décennie de
« développement perdu », les pouvoirs publics
devraient réactiver cette source afin d'intégrer en
priorité l'habitat et l'urbanisme dans le processus de passage d'une
économie d'urgence à une économie de développement
durable.
On veillera à relever les défis
déjà cités au niveau des caractéristiques du
marché du logement ce qui va améliorer l'offre foncière,
diminuer le coût du crédit et ipso facto réduire les
contraintes d'accès au crédit immobilier.
En guise de conclusion de ce troisième chapitre,
nous avons montré que le système financier n'est pas
favorable aux crédits de LT. La loi bancaire ne réserve aucune
facilité particulière au secteur ce qui fait que les banques
commerciales agissent de façon marginale dans le financement de
l'habitat.
Les établissements financiers dont le FPHU en
particulier octroient des crédits au secteur mais restent limités
par le manque de ressources stables et suffisantes adaptées au LT. Nous
avons remarqué aussi que plusieurs contraintes liées au faible
niveau de revenu des ménages, au coût élevé de la
construction et au taux de refinancement limitent sensiblement l'accès
au crédit immobilier.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce travail, il convient de jeter un
regard rétrospectif sur son développement pour en constituer
l'idée générale.
Tout au long de notre étude, les
différentes analyses que nous avons menées ont été
focalisées sur la rentabilité et le financement du logement
urbain au BURUNDI.
Notre recherche a de prime abord élucidé les
concepts employés dans l'immobilier, on a également
montré les fondements de la politique de l'habitat.
Ce secteur présente donc un intérêt
économique et social à plus d'un titre. L'habitat rayonne ainsi
comme un ensemble de pôles de développement de par ses effets
d'entraînement positifs induits sur le reste de l'économie.
Il génère également d'importantes
recettes publiques à travers les divers impôts fonciers et les
impôts sur le revenu locatif.
Ce secteur bénéficie cependant
d'une part très minime des dotations budgétaires de l'Etat. Par
ailleurs, l'évolution du cadre légal et réglementaire du
secteur n'a pas favorisée le meilleur aboutissement des objectifs
définis dans le domaine de l'habitat. Ainsi plusieurs formules ont
été adoptées mais se sont toutes
révélées inefficaces. Ces différentes politiques
étaient définies en faveur exclusive des fonctionnaires où
le souci dominant était de leur faciliter l'accès à la
propriété immobilière.
Néanmoins, les conditions de financement,
les coûts liés la construction ne pouvaient plus permettre
d'atteindre cet objectif.
Etant donné que les privés ne
s'intéressaient pas à ce secteur, nous avons jugé utile
d'en étudier son seuil de rentabilité considéré
comme stimulant privilégié.
Ainsi, dans le deuxième chapitre, il a
été question d'analyser la rentabilité du logement et de
prouver si elle présente un attrait aux investisseurs. Nous avons
montré alors que le marché du logement est
caractérisé par une demande importante dominée par la
location simple et une faible offre à prix élevé ce qui ne
manque pas de créer d'importantes distorsions.
Ainsi, le coût des matériaux, le coût de
production des parcelles, le coût du financement grèvent sur la
rentabilité du logement.
Nous avons alors constaté que la rentabilité du
logement urbain est faible que ça soit au niveau sectoriel ou par type
de projet. Elle est davantage plus faible eu égard surtout aux fonds
nécessaires et aux rendements alternatifs.
C'est à ce moment qu'il a été question de
faire une analyse critique du financement du logement urbain.
Enfin, au troisième et dernier chapitre
de notre travail, nous avons signalé que la politique monétaire
en matière de financement de l'habitat n'accorde aucune facilité
particulière à ce secteur combien pertinent. C'est ainsi que dans
l'ensemble de l'économie, le secteur bénéficie d'une
intervention marginale du système financier burundais
particulièrement les banques commerciales. Les établissements de
financement du développement qui s'y intéressent sont
limités par la rareté des ressources adaptées et les
difficultés de refinancement auprès de l'institution
d'émission ainsi que ses contraintes en matière de respect des
ratios prudentiels et de contrôle des crédits.
Compte tenu de tout ce qui a été
développé dans ce mémoire, nous avons terminé notre
travail par une série de recommandations à l'endroit des acteurs
de l'habitat urbain.
RECOMMANDATIONS
En abordant ce thème sur la contribution
à l'étude de rentabilité et du financement du logement
urbain, notre objectif ultime était d'apporter notre aide à
la recherche de vraies causes de la crise du logement urbain afin d'adopter des
stratégies pertinentes qui s'imposent. Ainsi, notre analyse, les
ouvrages consultés ainsi que les entretiens organisés avec les
acteurs de l'habitat urbains nous ont conduit à formuler les quelques
recommandations à l'endroit des acteurs de l'habitat et d'urbanisation.
Toutefois, nos suggestions ne constituent pas une panacée comme
l'affirme aussi Patrick CANEL, « il est plus facile de dire ce
qu'il ne faut pas faire que de dire ce qu'il faut faire »22(*). Notre souhait est alors
d'émettre quelques pistes de réflexion dans la dynamique de la
recherche de stratégies et politiques de l'habitat et d'urbanisation
adaptées aux moyens et aux besoins présents et futurs de la
population urbaine.
· La promotion des logements à usage
locatif ou Habitations à Loyers Modérés (HLM).
Ces logements peuvent être construits sous l'initiative
publique et/ou privée. L'objectif serait de fournir le logement à
des familles aux revenus modestes qui éprouvent d'énormes
difficultés d'accès à la propriété.
Les loyers doivent être réglementés en vue
de répondre à un double objectif d'efficacité et de
justice sociale. Mais de son côté, le gouvernement est
interpellé pour accorder des conditions fiscales qui soient de nature
à attirer l'intérêt des investisseurs privés
internes et internationaux.
· Le renforcement du cadre institutionnel du
secteur
La problématique du cadre institutionnel du secteur de
l'habitat et d'urbanisme se pose en terme de faiblesse des capacités des
acteurs, de la rigidité et de l'insuffisance de la législation et
la réglementation ainsi que l'absence de coordination des interventions.
L'arsenal juridique en vigueur serait complété par une
révision des textes en faveur de l'habitat. Il peut s'agir du code
foncier, du code des investissements et du code des impôts ainsi que la
modernisation du cadastre national. On veillera à considérer le
secteur de l'habitat urbain comme un ensemble de pôles de
développement et à mettre en place un ministère de
l'habitat et d'urbanisme doté d'autorité et de moyens à la
hauteur de ce problème complexe et transversal.
· La promotion des Matériaux Locaux de
Construction (MLC).
Au Burundi, il n'y a pratiquement pas d'industrie de
matériaux de construction. Ceux-ci sont alors importés de
l'étranger et leurs coûts constituent l'essentiel du coût de
construction avec un impact négatif sur la balance des paiements. Or,
d'après les études déjà faites,
« avec 7m3 d'argile, on peut aisément
fabriquer jusqu'à 5000 tuiles et couvrir 1.5
maisons ».23(*) De même, la rentabilité des
logements locatifs s'en trouve évincée. Ainsi, la substitution
d'une production nationale par l'importation des biens industriels
destinés à satisfaire la demande intérieure existante est
suffisamment ample pour justifier la rentabilité des investissements.
· Asseoir une tradition urbaine viable et durable
dans le pays.
Ainsi, l'armature urbaine burundaise est marquée par la
jeunesse des villes, le phénomène de sous urbanisation et celui
de la primalité inhérente à la position excentrée
et au poids économique et démographique de Bujumbura. Le
gouvernement devrait donc promouvoir la décentralisation et encourager
les centres urbains secondaires à s'organiser en centres
d'intérêt économique et administratif. Il pourra alors
améliorer la gouvernance politique, économique et administrative
pour accroître la productivité urbaine.
· La transformation du FPHU en une Banque de
Promotion de l'Habitat Urbain (BPHU).
Le FPHU est un établissement financier et ne peut
recevoir des dépôts du public. Une fois devenu banque, le
gouvernement devrait, en guise de mesure d'accompagnement, inciter par des
mesures facilitatrices, les institutions de sécurité sociales,
les fonds de pension, les mutualités, les établissements
financiers en particulier les institutions de micro finance à
participer dans le financement de l'habitat. A ce niveau, le secteur sera
érigé en priorité et doit bénéficier de la
rétrocession des crédits extérieurs. On veillera aussi
à créer un contexte favorable à la mobilisation de
ressources longues quitte adoucir les conditions d'accès aux
crédits immobiliers. Cette mesure s'accompagnerait des actions de
promotion et de publicité des produits Plan Epargne Logement (PEL) et
Compte Epargne Logement (CEL) déjà livrés sur le
marché par le FPHU.
· La mise en place d'un marché secondaire
et d'un fonds de garantie hypothécaire.
Ainsi ce marché permettra de rendre liquide les
crédits immobiliers et éviter le recours au réescompte de
la banque centrale et transformer les dépôts courts en prêts
longs. Le fonds quant à lui serait financé par des dotations de
l'Etat puis par des primes des emprunteurs. Ce serait aussi une façon de
stimuler l'intermédiation financière et réduire le risque
supporté par les prêteurs.
Enfin, nous ne prétendons pas avoir
épuisé tous les contours de ce sujet. La perfection
n'étant pas de ce monde, notre contribution n'apporte pas aussi une
solution toute faite. Nous exhortons alors d'autres chercheurs
intéressés par ce thème de nous compléter.
Bibliographie
I. Les ouvrages généraux
1. ABRAHAMS (C), Le logement, problèmes et
perspectives, Editions
Internationales, Paris,
1970
2. DUFIGOUR Pierre André, Qu'est ce que la finance
d'entreprise,
3. Henry Heugas-Darraspen, Les techniques juridiques d'aide
au financement
du
logement, Economica, Paris, 1979.
4. Jocelyne Le Néal, Terminologie du logement et sol
urbain, FCM, 1981.
5.HAVEL J.E, Habitat et logement, PUF, paris, 1974
3.NIYONTIZO Scarie, Déterminants des performances
dans le secteur du bâtiment et travaux publics : cas des entreprises
de construction au Burundi, Québec (CHICOUTIMI), 1995, p 49.
6. Emile OLIVIER, Organisation pratique des chantiers,
Entreprise moderne
d'édition, Paris, 1982,
p 31.
7. Jean Luc Boulot, L'analyse financière,
Publi-union, France, 1978.
8. MOISSON. M, Etude de la rentabilité des
entreprises, Edition des
organisations, Paris, 1962.
9. BIERMAN. H et SMIDT.S, La préparation des
décisions financières de
l'entreprise, Dunod, Paris, 1968.
10. SOLINK.B, La gestion financière de
l'entreprise, 3ème édition, F. Nathan,
Paris, 1988.
11. MARCHAND Louis, Le marketing des logements collectifs
et individuels,
Edition Moniteur,
Paris, 1978.
Les Mémoires, revues et rapports
1. NDAYAHUNDWA J. De Dieu, problématique du
financement du logement
urbain, UB, Bujumbura, 2000.
2. NZOHABONAYO Marie, Quelques aspects de la politique de
l'habitat urbain : son financement et ses effets sur
l'économie, UB, Bujumbura, 1999.
3. RANGUZA Ignace, Avantages et limites du financement par
le marché : cas de la politique nationale de l'habitat, in
RIDEC, vol6 n°1, mars 2006.
4. BIGIRIMANA Emmanuel, Le financement de l'habitat au
Burundi, in
RIDEC, vol 6
n° 1, Mars 2007.
5. ONU/Habitat, La déclaration du
millénaire : une perspective urbaine, New
York, 2005.
6. ONU/Habitat, Directives relatives à la politique
du logement, New York,
1995.
7. Mohamed AMEUR et Patrick CANEL, Le logement des pauvres
dans les villes du tiers monde, Revue du Tiers Monde, Tome XXIX ,
n° 116, PUF, Paris, Octobre-décembre 1988.
8. BM, urbanisation : une étude
sectorielle, New York, Juin 1972.
9. PNUD, MTPE et ONU/Habitat, Politique Nattionale de
l'Habitat et d'Urbanisation (PNHU) : Etudes diagnostique globale
PNUD, Lettre de politique Nationale de l'Habitat et
d'Urbanisation (PNHU).
III. Les sites visités sur Internet
- http//www amazon, Financement et rentabilité des
investissements
- http/www Notretemps.com, Immobilier :
rentabilité et fiscalité
- Http//www.vie-publique.fr, Le logement social : de
la loi de solidarité et recouvrement urbain au plan de cohésion
sociale.
-
http://fr.wikipedia.org, Le
logement social en France
ANNEXE
Annexe I : Evolution des prix (en BIF) des
principaux matériaux de
construction de 1992 à 2006
et la variation entre 1992 et 2006
Destination Matériaux
|
unité
|
1992
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
92-06
|
A) Mat, locaux
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1, Gravier venant des rivières
|
m3
|
2300
|
5000
|
7000
|
7000
|
7000
|
9000
|
10000
|
334,8
|
2, sable:0/15
|
m3
|
1500
|
5000
|
7000
|
3600
|
5000
|
7000
|
7000
|
366,7
|
3, Moellon: -de rivière
|
m3
|
3000
|
7000
|
8000
|
8000
|
8000
|
10000
|
12000
|
300
|
-de carrière
|
pièce
|
3300
|
10000
|
12500
|
7000
|
14000
|
11000
|
12000
|
263,6
|
4, Brique cuite19*19*55
|
pièce
|
6
|
18
|
20
|
20
|
22
|
27
|
30
|
400
|
5, Tuile
|
pièce
|
18
|
80
|
86
|
100
|
120
|
125
|
150
|
733,3
|
6, Madrier4m
|
pièce
|
600
|
1500
|
1500
|
2000
|
3500
|
3500
|
3500
|
483,3
|
7, Planche 4m
|
pièce
|
550
|
1200
|
1400
|
1800
|
2000
|
2500
|
2500
|
354,5
|
B, Matériaux importés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1, Ciment
|
1 Sac
|
2100
|
10500
|
14500
|
13000
|
16000
|
15000
|
16000
|
661,9
|
2, Fer à béton 12m
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Diamètre:-6mm
|
pièce
|
862
|
1500
|
5500
|
3800
|
7000
|
5000
|
5500
|
538,1
|
-8mm
|
pièce
|
993
|
2500
|
7000
|
4500
|
9000
|
6000
|
6000
|
504,2
|
3, Profilés 6m: HS
|
pièce
|
6000
|
12800
|
17000
|
15500
|
25000
|
25000
|
26500
|
341,7
|
-1/2HS
|
pièce
|
5000
|
11500
|
15000
|
14500
|
24500
|
24500
|
24500
|
390
|
-Bouteille
|
pièce
|
5800
|
11500
|
15000
|
14500
|
24500
|
24500
|
24500
|
322,4
|
4, Tuyauterie PVC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-110mm
|
pièce
|
3400
|
13500
|
14500
|
13000
|
17500
|
25000
|
17500
|
414,7
|
-50mm
|
pièce
|
4200
|
6500
|
7500
|
7500
|
8500
|
12000
|
9000
|
114,3
|
5, Appareil sanitaires
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- WC anglais
|
pièce
|
40000
|
115000
|
150000
|
120000
|
120000
|
90000
|
90000
|
125
|
-WC turc
|
pièce
|
19000
|
47000
|
56000
|
70000
|
70000
|
70000
|
70000
|
268,4
|
- Lavabo
|
pièce
|
30000
|
78000
|
80000
|
90000
|
90000
|
80000
|
80000
|
166,7
|
-Evier cuisine simple
|
pièce
|
21000
|
45000
|
56000
|
60000
|
60000
|
55000
|
55000
|
161,9
|
-tuyau galvanisé ½
|
pièce
|
*
|
8500
|
8500
|
6000
|
8500
|
12500
|
130000
|
|
6, Tôle galvanisé
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-USG 28
|
pièce
|
2099
|
12500
|
15000
|
16400
|
18500
|
12500
|
14500
|
590,8
|
-USG 32
|
pièce
|
1450
|
7800
|
12500
|
12500
|
12500
|
8000
|
9500
|
555,2
|
-USG 37
|
pièce
|
1100
|
4500
|
7500
|
6500
|
7500
|
6000
|
6500
|
490,9
|
8, Tôle plane 2,44*1,20
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-1,6mm
|
pièce
|
4705
|
22500
|
21000
|
23000
|
25000
|
32000
|
32000
|
580,1
|
-1,2mm
|
pièce
|
3765
|
17500
|
17500
|
19000
|
21500
|
25500
|
26500
|
603,9
|
MO
|
maçon
|
500
|
2500
|
2500
|
3000
|
3000
|
3500
|
3500
|
600
|
Source :- Rapport annuels du
FPHU 1992-2006
-Calculs de l'auteur
Annexe II : Evolution taux de change du
Franc Burundais Par rapport aux devises couramment utilisées
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
1DTS vaut
|
232
|
248
|
293
|
339
|
362
|
375
|
439
|
485
|
608
|
771
|
950
|
1056
|
1205
|
1515
|
1631
|
1593,6
|
1514
|
1$USA vaut
|
171
|
182
|
208
|
249
|
253
|
250
|
303
|
352
|
448
|
564
|
721
|
830
|
931
|
1083
|
1101
|
1081,6
|
1029
|
100 yen valent
|
121
|
151
|
165
|
219
|
249
|
267
|
278
|
290
|
349
|
499
|
668
|
685
|
745
|
936
|
1019
|
986
|
885
|
1 Euro vaut
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
600
|
663
|
744
|
871
|
1223
|
1369
|
1347,3
|
1294
|
Source :
Rapports annuels de la BRB, de 1990-2006.
Annexe III : Evolution du crédit
octroyé par le FPHU par secteur (en MBIF)
catégorie d'Invest
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
1,Logement MS
|
458
|
10
|
203
|
211
|
182
|
48
|
122
|
32
|
409
|
|
90
|
50
|
108
|
30
|
307
|
90
|
175,8
|
115
|
802,2
|
|
784
|
,
|
2,Logement FS
|
178
|
179
|
120
|
185
|
245
|
334
|
227
|
358
|
60
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3,Viabilisation
|
110
|
156
|
68
|
1 198
|
338
|
899
|
49
|
152
|
166
|
|
111
|
901
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
4,Achat mat et équip
|
68
|
498
|
503
|
1952
|
299
|
1153
|
198
|
968
|
252
|
|
214
|
725
|
453
|
1678
|
|
|
901,5
|
1950
|
520,7
|
|
545
|
|
5,Promotion MLC
|
|
|
|
|
|
|
0,5
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6,Equipement socio écon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
53,49
|
5
|
124
|
|
189
|
|
7,Acquisition parcelles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8,Achat maisons
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
814
|
843
|
894
|
3546
|
1064
|
2434
|
596
|
1510
|
887
|
|
415
|
1676
|
561
|
1708
|
307
|
90
|
1131
|
2070
|
1323
|
|
1522
|
|
catégorie d'Invest
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
M
|
N
|
1,Logement MS
|
355
|
154
|
414
|
|
538
|
|
|
|
|
|
|
|
2,Logement FS
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3,Viabilisation
|
156
|
85
|
50350
|
54
|
543
|
|
417
|
|
90,8
|
|
101
|
|
4,Achat mat et équip
|
915
|
2102
|
821
|
|
737
|
|
1171
|
|
891
|
|
1497
|
|
5,Promotion MLC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6,Equipement socio écon
|
282
|
27
|
361
|
27
|
117
|
|
29,2
|
|
41
|
|
90
|
|
7,Acquisition parcelles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8,Achat maisons
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
1708
|
2368
|
51946
|
81
|
1935
|
|
1617
|
|
1022
|
|
1688
|
|
Source : rapports annuels du FPHU, de 1990-2006.
Annexe IV : Flux d'investissement du projet
GIKUNGU pour une année en BIF.
Libellé
|
56 Appartements
|
48Appartements
|
TOTAL
|
Mensualité
|
23 486 400
|
20 623 680
|
44 110 080
|
Charge : -entretien
-assurance
-gestion
Total
|
1 417 920
251 328
369 600
20 038 848
|
1 215 360
215 424
316 800
1 747 584
|
2 633 280
466 752
686 400
3 786 432
|
Flux Nets
|
21 447 552
|
18 876 096
|
40 323 648
|
Facteur d'actualisation
|
(1,148)-n
|
(1,148)-n
|
(1,148)-n
|
Cashs flows nets actualisés
|
|
|
|
-Investissement
|
|
|
243670970
|
VAN
|
|
|
|
|
|
|
|
Source :
L'auteur sur base des données fournies par la SIP.
* 1 Charles ABRAMS, Le
logement, problème et perspectives, Paris, Editions Internationales,
1970,pp75-76.
* 2 HAVEL J.E, Habitat et
logement, PUF, Paris, 1974, p 98.
* 3 Jocelyne Le Néal,
Terminologie du logement et du sol urbain, , FCM, Canada, 1981
* 4 Jocelyne Le Néal.,
op. cit., p 68
* 5
http://.frwikipedia.org, Le logement social en France, visité le
18/03/2008.
* 6 HAVEL J.E, habit et
logement :le point des connaissances actuelles, PUF, Paris, 1980
p127.
* 7 http //www.amazon.Ca
/ financement et rentabilité des investissements, visité
le 25/04/2008.
* 8 Allain BOUBLIL ,
cité par Scarie NIYINTIZO, in Déterminants des performances
dans le secteur du bâtiment et travaux publics : Cas des entreprises
de construction au Burundi, Québec (CHICOUTIMI), 1995, p 49
* 9 ONU/Habitat : La
déclaration du millénaire : une perspective urbaine,
2005, p15
* 10 http //
www.Notretemps.com,Immobilier :
rentabilité et fiscalité, visité le 30/04/2008.
* 11 NDAYAHUNDWA J de Dieu,
Problématique du financement du logement urbain, UB, Bujumbura,
2000, p12
* 12 ONU/Habitat, Directives
relatives à la politique du logement, New York, 1998, p11.
* 13 NZOHABONAYO Marie,
Quelques aspects de la politique de l'habitat :son financement et ses
effets sur
l'économie, UB, Bujumbura, 1999.
* 14 PNUD, Rapport
mondial sur le développement humain, 2006.
* 15 Pierre André
DUFIGOUR, Qu'est ce que la finance d'entreprise, Dunod, Paris,
1972, p 98.
* 16 Jean Luc Boulot,
L'analyse financière, Publi-union, France, 1978, p 10
* 17 MOISSON M, Etude de la
rentabilité des entreprises, les éditions des organisations,
Paris, 1962
* 18 COLASSE.B, La
rentabilité : Analyse, prévision et contrôle,
Dunod, Paris, 1973, p22.
* 19 BENDER A-R et DUMONT
R-A, Elément d'analyse financière, édition
Médecine et hygiène, Génève, 1975, p80
* 20 BIERMAN.H & SMIDT. S,
La préparation des décisions financières de
l'entreprise, Paris, Dunod, 1968 p 23.
* 21 RANGUZA Ignace,
Avantage et limite du financement par le marché :cas de la
politique nationale de l'habitat, in RIDEC, Vol 6, n°1 Mars, 2006 p
22.
* 22Mohamed AMEUR et Patrick
CANEL, Le logement des pauvres dans les villes du tiers monde, Revue
Tiers monde, Tome XXIX, n° 116, PUF, Octobre-Décembre, 1988, p
1132.
* 23 Rapport de la
commission chargée de réfléchir sur l'avenir du projet
Four Tunnel, 2000, p 19.
|
|