Sommaire
INTRODUCTION 1
Partie n° 1: Le cadre Juridique de la
coopération transfrontalière
franco- espagnole 3
Section 1 : La convention cadre de Madrid de 1980 4
Section 2 : Le Traité de Bayonne du 10 mars 1995 5
Section 3 : Les instruments juridiques spécifiques
à la coopération
transfrontalière franco-espagnol 6
A/ Les sociétés d'économie mixte locales
6
B/ Les groupements d'intérêt public 7
C/ Les « consorcios » 7
Partie n° 2: La mise en oeuvre de la
coopération transfrontalière
franco- espagnole 8
Section 1 : Les enseignements de la période de
programmation 2000-2006 9
A/ Diagnostic du Programme opérationnel 9
B/ Diagnostic territorial 10
Section 2 : La stratégie mise en place par la
programmation 2007-2013 13
A/ Axe prioritaire 1 : Renforcer l'intégration
transfrontalière en valorisant les
complémentarités sur le plan des activités
économiques de l'innovation et du capital humain. 13
B/ Axe prioritaire 2 : Valoriser les territoires, le patrimoine
naturel et culturel dans une logique durable - Protéger et gérer
les ressources environnementales 14
C/ Axe prioritaire 3 : Améliorer la qualité de vie
des populations à travers des stratégies communes de
structuration territoriale et de développement durable. 15
D/ Axe prioritaire 4 : Assistance technique 15
Section 3 : Les dispositions de mise en oeuvre du PO 16
A/ Le cadre organisationnel 16
B/ La soumission des projets. 17
Partie n° 3: Etat des lieux de la
coopération transfrontalière franco-
espagnol 18
Section 1 : Les structures de coopération
déjà présentes sur la frontière 18
B/ Les collaborations locales 18
B/ Les collaborations régionales 19
Section 2 : Les projets de la programmation 2007-2013 20
Section 3 : L'exemple de l'Hôpital transfrontalier de
Puigcerdà 21
INTRODUCTION
D
urant longtemps, celui qui vivait de l'autre côté
de la frontière était considéré comme un
adversaire. L'étymologie du mot frontière se rapporte
d'ailleurs à celle du front militaire. A l'instar du
célèbre débat d'actualité, la frontière
participait donc à créer un
sentiment d'identité nationale face à
l'étranger.
«Tracer une frontière, c'est
précisément définir un territoire, le délimiter, et
ainsi enregistrer son identité ou la lui conférer
»1. La frontière, sorte de clôture du territoire,
définit une appartenance et une exclusion.
Le terme frontière apparaît en France au
quatorzième siècle, il est utilisé pour évoquer les
zones les plus menacées du royaume. En Espagne, il indique les
régions chrétiennes limitrophes des zones musulmanes. Pour le
reste, c'est le mot limite qui est utilisé.
Depuis la création de l'Union Européenne, et
sous l'impulsion du Conseil de l'Europe, les espaces frontaliers
français ont acquis d'autres logiques de fonctionnement. Nous nous
focalisons ici sur un aspect méconnu des politiques de l'Union
européenne: la coopération transfrontalière. Elle
peut-être définie comme:
«[...] tout type d'action concertée entre des
institutions publique de deux (ou plusieurs) Etats voisins, appliquée
dans des zones ou des territoires situés des deux côtés de
la frontière, dans le but de renforcer les relations de voisinage entre
ces Etats et leurs collectivités territoriales respectives par
l'utilisation de tous les moyens de coopération
disponibles.»2
A mon sens, cette définition oublie cependant les
acteurs privées qui seront amenés a jouer un rôle de plus
en plus important au fil du temps.
Ouverts et souvent complémentaires, ces espaces
transfrontaliers servent dorénavant à fixer les dynamiques
européennes. Mais cette évolution s'applique différemment
selon les zones frontalières. Nous nous penchons ici sur le cas de la
frontière franco-espagnole.
Fixé par le traité des Pyrénées
entre les royaumes d'Espagne et de France en 16593, la
frontière Franco-espagnole est l'une de celles qui a le moins subi de
changements au fil des siècles.
Marquée par le massif montagneux des
Pyrénées, elle s'étend sur 623 kilomètres et suit
la ligne de crête du massif. Cette frontière naturelle du massif
Pyrénéens entre la France et l'Espagne apparaît comme un
frein à la coopération du fait de la difficulté de passage
d'un coté à l'autre et sa faible densité. Pourtant, il y a
toujours eu d'importantes relations transfrontalières.
Nous savons que des vallées de part et d'autre de la
frontière depuis le XIIIe siècle au moins, ont
passé entre elles des conventions afin d'assurer la paix et le bon
voisinage. Ce sont les fameux « traités de lies et passeries
», ou encore « faceries ».Ces conventions,
décidées localement sans intervention étatique ont permis
l'établissement et le maintien de relations globalement pacifiques,
fondées sur le partage des ressources écologiques (eau,
forêts, droits de passages...)4 et cela y compris en tant de
guerre entre la France et l'Espagne.
Plus récemment, la contrebande a toujours
prospéré a cette frontière, y compris durant la
période franquiste, ou l'Espagne vivait retourner sur
elle-même.
1: Étienne BALIBAR, La Crainte des masses. Politique
et philosophie avant et après Marx,
2:Manuel Perez Gonzales, Hacia un nuevo orden internacional y
europeo, 1993, p.545
3: «Les Monts Pyrénées, qui avaient
anciennement divisé les Gaules des Espagnes, feront aussy doresnavant la
division des deux mesmes royaumes» extrait du Traité des
Pyrénées de 1659
4: Maité Lafourgarde «La frontière
franco-espagnole, lieu de conflits interétatiques et de collaboration
interregionale», Presse universitaire de Bordeaux 1998.
Cependant, du fait de sa topographie montagneuse et les
difficultés de passage que cela engendre, les échanges se
concentrent sur les deux bandes côtières basques et catalanes. Sur
le plan culturel et linguistique, seules ces deux régions
côtières présentent une certaine continuité,
à travers les communautés basque et catalane. Jusqu'à
présent, la coopération transfrontalière franco-espagnole
penche en faveur du coté basque, celle-ci étant plus
concentrée.
Les accords de coopération transfrontalière se
multiplient depuis l'instauration de l'Union Européenne et de
l'entrée en vigueur de l'Acte Unique au 1er janvier 1993 permettant le
libre passage des personnes, des biens et des services. Le Parlement
européen met en avant au titre du volet de coopération
transfrontalière les objectifs suivants:
- Intégrer les zones séparées par les
frontières nationales qui sont confrontées à des
problèmes communs qui exigent des solutions communes.
- Approfondir, intensifier et améliorer la
coopération en vue de supprimer «l'effet frontière» qui
persiste encore actuellement à des degrés divers en fonction des
caractéristiques territoriales de la zone éligible.
Le programme opérationnel (PO) 2007-2013 constitue la
4ème génération d'appui financier communautaire visant
à renforcer l'intégration économique et sociale de la zone
frontalière entre la France et l'Espagne. La dotation financière
au programme s'élève à environ 168 millions d'euros.
Dans ce dossier nous cherchons à établir
l'état général de la coopération
transfrontalière entre la France et l'Espagne. Nous excluons
volontairement Andorre qui fera l'objet d'un autre dossier. Nous nous
intéresserons plus particulièrement à la
coopération transfrontalière dans le cadre du programme
opérationnel 2007/2013.
Après la présentation des fondements juridique
de la coopération transfrontalière France Espagne, nous
présenterons la mise en oeuvre de cette coopération. Enfin nous
ferons un tour d'horizon des différents projets de coopération
ainsi que les enjeux qui s'y rattachent au sein des différents
territoires pyrénéens.
« Les hommes blancs, commença-t-il,
commettaient généralement l'erreur de croire que, comme les
aborigènes étaient des vagabonds, ils ne pouvaient pas avoir mis
en place un système de propriété foncière.
C'était une aberration. Les aborigènes, il est vrai, ne
concevaient pas le territoire comme un morceau de terre délimité
par des frontières, mais plutôt comme un réseau de
«lignes» et de voies de communication entrecroisées.
»
Bruce Chatwin, Le chant des pistes.
Partie n° 1: Le cadre Juridique de la
coopération transfrontalière franco-espagnole
Les acteurs publics qui participent à la
coopération transfrontalière ont un rôle
particulièrement important. Celui-ci doit s'exprimer dans un cadre
juridique encore en construction, comprenant les règles issues de
l'ordre juridique national de chaque acteur, mais, également au droit
européen, au droit international et dans certains cas à un droit
étranger.
La phase préalable à l'établissement de
politique de coopération transfrontalière telles qu'INTERREG
repose en premier lieu sur la constitution d'un réseau de
collectivités locales plus autonomes par rapport aux gouvernements
centraux.
Après les deux guerres mondiales et la fermeture totale
de la frontière, des accords transfrontaliers sont à nouveau
activés malgré l'apparente opposition entre la République
française et la dictature franquiste. Ces accords restent cependant
très limités. A partir de la fin des années soixante-dix,
les gouvernements français et espagnol sont contraints à adapter
leur structure juridique aux normes édictées par les instances
communautaires en octroyant de plus larges compétences à leurs
entités locales, notamment en matière de relations
internationales. Cela s'avérera complexe car des deux cotés des
Pyrénées, les relations internationales sont
considérées comme une compétence relevant uniquement de
l'Etat.
Ce sera surtout grâce aux efforts déployés
par les instances européennes que la situation se débloquera. Le
Conseil de l'Europe adopte en effet la convention cadre de Madrid le 21 mai
1980 et permet ainsi aux collectivités territoriales européennes
de coopérer entre elles en établissant les grandes lignes.
1 : La coopération transfrontalière à
l'échelle de la frontière franco-espagnole. Olivia Tambou, Felipe
Saragueta p.3
Section 1 : La convention cadre de Madrid de 1980
A sa création en 1949, le Conseil de l'Europe est
conçu comme l'outil qui devra permettre la réalisation d'une
intégration politique de l'Europe. Ce sera lui le premier à
développer un droit européen de la coopération
transfrontalière.
Celui-ci repose sur la Convention cadre européenne
concernant la coopération transfrontalière des
collectivités ou autorités territoriales. Ouverte à la
signature à Madrid le 21 mai 1980, cette Convention-cadre est à
ce jour en vigueur pour trente six Etats membres du Conseil de l'Europe.
L'Espagne a ajouté lors de la ratification de la convention le 24
août 1990 qu'elle subordonnait l'application de cette convention à
la conclusion préalable d'accords interétatiques avec l'autre
Partie concernée. La France a retiré cette déclaration le
26 janvier 1994. Elle applique donc le texte sans réserve depuis cette
dernière date.
Le contenu de cette convention est modeste. L'article premier
énonce : « Chaque Partie contractante s'engage à faciliter
et à promouvoir la coopération transfrontalière entre les
collectivités ou autorités territoriales relevant de sa
juridiction et les collectivités ou autorités territoriales
relevant de la compétence d'autres Parties contractantes. Elle
s'efforcera de promouvoir la conclusion des accords et arrangements qui
s'avéreront nécessaires à cette fin dans le respect des
dispositions constitutionnelles propres à chaque Partie ».
C'est un texte a porté juridique relativement faible,
puisqu'il ne s'agit que de faciliter et promouvoir la coopération
transfrontalière. Les Etats doivent accorder aux collectivités
territoriales les mêmes facilités que dans le cas ou la
coopération s'exercerait en interne. Cependant son impact sur le
développement de la pratique de la coopération
transfrontalière en Europe est considéré comme
important1. L'existence de cette Convention va permettre une
normalisation du phénomène.
Suivront des protocoles additionnels à cette
convention. Le premier du 9 novembre 1995 signé à Strasbourg
donnera un caractère contraignant plus important à la Convention.
En effet le protocole garantit aux collectivités locales un droit de
conclure des accords dans leurs domaines de compétences. Le second
Protocole additionnel du 9 novembre 1995 traite de la coopération entre
territoires non contigus. Le troisième et dernier protocole date du 24
avril 2009 a pour but de créer un organisme de coopération
transfrontalière : le groupement euro régional de
coopération. Ces deux derniers protocoles n'étant pas
ratifié par l'Espagne, nous n'y reviendrons pas dessus.
Dans le cadre des relations franco-espagnoles, la convention
de Madrid était limitée par le fait que les deux Etats ont
subordonné l'application de cette Convention-cadre à la
conclusion préalable d'un traité bilatérale. C'est
à la lumière de ce constat que va naître le Traité
de Bayonne du 10 mars 1995.
Section 2 : Le Traité de Bayonne du 10 mars
1995
La caractéristique essentielle du Traité de
Bayonne du 10 mars 1995 est d'être l'instrument principal
établissant un cadre juridique pour la coopération
transfrontalière entre les collectivités locales de l'Espagne et
de la France. Il entre en vigueur le 24 février 1997 en France et le 10
mars 1997 en Espagne (soit plus de quinze ans après la Convention-cadre
de Madrid...). Les parties contractantes sont les Etats français et
espagnol, les Communautés autonomes n'ayant pas la compétence
pour conclure des traités internationaux.
Le Traité consacre la coopération
transfrontalière pour les collectivités locales
frontalière. En effet, ces dernières peuvent conclure des
conventions entre elles pour une durée limitée (10 années
dans le cas général). Le champ géographique du
Traité de Bayonne est définit à l'article 2. Il se limite
à une zone située à 250 kilomètres de part et
d'autre des Pyrénées.
Le Traité n'exige pas une symétrie entre les
niveaux territoriaux coopérant, ce qui signifie qu'un département
français peut coopérer avec une Communauté autonome,
cependant il exige que les collectivités doivent agir en fonction de
leurs domaines de compétences dans son article 3. En ce qui concerne le
droit applicable, c'est celui qui est définit dans la convention. Le
droit applicable est donc celui de l'une des parties contractantes.
Un des autres apports du Traité de Bayonne est la mise
en place de structures nationales à la disposition des
collectivités souhaitant créer un organisme de
coopération. En France, les statuts publics envisageables sont ceux de
groupement d'intérêt public (GIP) ou de société
d'économie mixte local (SEML), le droit administratif espagnol permet de
recourir à la forme du « consorcio ». Les statuts de ces
organismes sont prédéfinis à l'article 6 du Traité.
Cependant, il laisse une porte ouverte vers l'avenir en tenant compte
d'organismes de coopération transfrontalière non visés
actuellement mais ouverts ultérieurement aux collectivités
territoriales étrangères par les droits français ou
Espagnol.
Enfin, le Traité de Bayonne créé une
commission franco-espagnole composée de 6 représentants par Etat,
à l'article 11 visant à effectuer un suivi de l'application du
présent Traité.
Section 3 : Les instruments juridiques spécifiques
à la coopération transfrontalière
franco-espagnol
Comme nous l'avons vu précédemment, le
Traité de Bayonne prévoit expressément l'utilisation de
structures de coopération. Deux sont de droit français : les
sociétés d'économie mixte locales et les groupements
d'intérêt public; et un de droit espagnol : le « consorcio
».
A/ Les sociétés d'économie mixte
locales
La loi du 6 février 1992 a ouvert une période
particulièrement fertile pour la coopération
décentralisée. Elle a notamment autorisé les
collectivités territoriales étrangères et leurs
groupements à participer au capital de sociétés
d'économie mixte locales.
Initialement, l'article 132 de la loi de 1992 était
très restrictif. La participation d'une collectivité
étrangère à une SEML était conditionné
à:
- la conclusion d'un accord préalable entre les Etats
intéressé
- la présence de règles de
réciprocité dans cet accord
- la limitation de l'objet social de la SEML à une
activité d'exploitation de services publics communs
- l'interdiction faite aux collectivités
étrangères de détenir la majorité du capital ou des
voix de la SEML.
Ces conditions la privaient d'une grande part de son
intérêt pratique, les partenaires étrangers y voyaient une
coopération inégalitaire. Ainsi ce régime a
été assoupli par la loi n°2000-1208 du 13 décembre
2000. La participation de collectivités membres de la Communauté
européenne n'est plus soumise à un accord préalable.
Ensuite, la condition de réciprocité a été
supprimée. Enfin, l'objet social de la SEML a été
élargi. Mais le fait que les collectivités
étrangères ne puissent toujours pas détenir plus de la
moitié du capital relativise l'intérêt du recours à
ce type de structure.
A la frontière espagnole les exemples de SEML ne sont
pas en nombre. On peut cité la commune aragonaise de Bielsa qui a pris
une participation de 1% au capital de la SEML d'Aragnouet Piau-Engaly
(Hautes-Pyrénées) qui exploite les remonte-pentes de la station
de Piau-Engaly.
B/ Les groupements d'intérêt public
C'est l'article 133 de la loi de 1992 qui prévoit que
des groupements d'intérêt public peuvent être
créés « pour mettre en oeuvre et gérer ensemble,
pendant une durée déterminée, toutes les actions requises
par les projets et programmes de coopération interrégional et
transfrontalière intéressant des collectivités locales
appartenant à des Etats membres »
(art. LL 1115-2 du CGCT).
Cet article avait vocation à mettre en place une
structure juridique pour gérer les crédits communautaires dans le
cadre du programme INTERREG. Cependant comme la SEML, le GIP place la
collectivité étrangère dans une situation
d'infériorité, de plus cette structure est soumise à de
nombreux contrôles administratifs peu adaptés dans le cadre d'une
coopération transfrontalière.
Ces deux instruments juridiques (SEML et GIP) ont pour
inconvénient majeur pour les collectivités locales espagnoles, de
demeurer des personnalités morales de droit français soumises au
contrôle du juge français. Ce système était
déséquilibré tant que les collectivités
territoriales françaises n'étaient pas autorisées à
adhérer à des structures de droit étranger.
Ce sera chose faite avec la loi du 4 février 1995 qui
prévoit que les collectivités françaises peuvent
«adhérer à un organisme de droit étranger».
C/ Les « consorcios »
Conformément à la loi française du 4
février 1995 et au traité de Bayonne de la même
année, les collectivités territoriales françaises peuvent
adhérer à un « consorcio ».
C'est le décret du 17 juin 1955 qui crée le
statut juridique de « consorcio » dans son chapitre 2 laissant
toutefois une grande souplesse dans son application. La loi du 2 avril 1985
dans son article 87 va étendre l'utilisation de cet outil juridique au
cadre de la coopération transfrontalière (Art. 87 alinéa
2), mais elle va également permettre la participation d'entités
privées à but non lucratif dans la mesure ou celles-ci
poursuivent des buts d'intérêts publics concurrents à ceux
des administrations publiques. Ceci laisse une ambiguïté quant
à la participation possible d'entité privée
française à un consorcio. D'autres voient un frein à
l'utilisation de cet outil par le fait que cette structure ne permet pas
d'effectuer de prélèvement de nature fiscale.1
Le « consorcio » a suscité un engouement
particulier de la part des acteurs de la coopération
transfrontalière franco-espagnol. Ceci est du principalement au fait que
cette structure n'est que peut encadré juridiquement contrairement aux
structures françaises.
Plus de trente ans se sont déjà
écoulés depuis la signature le 21 mai 1980, de la
Convention-cadre du Conseil de l'Europe sur la coopération
transfrontalière. Plus de trente ans durant lesquels ce type de
coopération transfrontalière a dû faire face à de
nombreux problèmes. Ces problèmes et ces difficultés,
souvent juridiques résultaient des lacunes qui affectent la plupart des
droits nationaux. Depuis de nouveaux outils ont été
instauré. Le droit communautaire avec son groupement européen de
coopération territoriale (GECT) et plus récemment le Conseil de
l'Europe avec ses groupements euro régionaux de coopération (GEC)
peuvent constituer des solutions intermédiaires.
1 :. Olivia Tambou, La coopération transfrontalière
à l'échelle de la frontière franco-espagnole, II B
Partie n° 2: La mise en oeuvre de la
coopération transfrontalière franco-espagnole
C'est à partir des années quatre-vingt que
l'action communautaire en faveur des zones frontalières devient possible
sous la pression des collectivités décentralisées et des
institutions internationales et européennes promouvant le libre
échange. Le FEDER, puis l'institutionnalisation du programme INTERREG
sont des éléments clés. Une véritable politique
d'aménagement du territoire européen se met en place. Un coup de
fouet est donné à la coopération
transpyrénéenne grâce au programme INTERREG qui
débute en 1990. Les projets se multiplient rapidement, néanmoins,
le contrôle étatique reste très présent.
L'initiative INTERREG II qui débute le 15 juin 1994 possède un
bilan mitigé. Ce programme a souffert de sa trop grande souplesse
d'exécution. Les critères d'éligibilité sont
très généraux et n'insistent pas assez sur la
nécessité de coopérer. Ce fond a trop souvent
été utilisé comme un substitut des financements
étatiques dans les zones frontalières1.
Aujourd'hui, nous en sommes à la quatrième
génération d'appui financier communautaire visant à
renforcer l'intégration économique et sociale de la zone
frontalière entre la France et l'Espagne. Nous parlons dorénavant
de la politique de cohésion sociale de l'Union européenne, qui
reprend les principes de l'ancien programme d'initiative communautaire
INTERREG. Dans son objectif trois, cette politique est destinée à
promouvoir la coopération transfrontalière, la coopération
transnationale et la coopération interrégionale au sein de
l'Union européenne. Nous nous intéresserons
particulièrement à son volet «coopération
transfrontalière ». Cette coopération est cadré par
le programme opérationnel de Coopération territoriale Espagne
France Andorre 2007-2013 approuvé par la Commission Européenne le
18 décembre 2007.
Après un diagnostic de la période de
programmation 2000-2006, nous nous intéresserons à la
stratégie du programme actuel ainsi qu'à ses modalités de
mise en oeuvre.
Section 1 : Les enseignements de la période
de
programmation 2000-2006
A/ Diagnostic du Programme opérationnel
La période 2000-2OO6, avec ses 218 projets
approuvés et un budget de 86 millions d'euros de subvention FEDER pour
un coût total de 177,6 millions d'euros a permis le développement
des relations transfrontalières de l'Espagne et de la France.
Les trois objectifs du programme étaient de :
- renforcer les coopérations de proximité
- développer les coopérations territoriales en
réseau
- mettre en place des réseaux à différentes
échelles spatiales.
Le programme a été particulièrement
efficace concernant le premier des objectifs. En ce qui concerne la gestion du
programme, il est à noter que la création des Cellules techniques
d'Appui ayant pour but une plus grande proximité avec les acteurs des
projets s'est avéré plutôt positif malgré quelques
difficultés dans la répartition des fonctions entre les Cellules
techniques et l'Autorité de Gestion.
Un point faible est a relevé concernant la
participation des entreprises dans le programme. Elle est estimée entre
3 et 4 %. La mobilisation des acteurs privés reste très
limitée. Le manque de participation de nombreux acteurs provient d'une
certaine méconnaissance du programme et des modalités pour
coopérer. Il est donc judicieux de penser à une meilleure
politique de communication pour les périodes futurs.
Une autre difficulté est venue du fait que les
catégories de dépenses du Programme Opérationnel (PO) ont
été définies à posteriori posant tout un tas de
problèmes quant à l'adaptation des budgets de projets
déjà approuvés. Il serait donc préférable qu
les dépenses éligibles se fassent avant la mise en place des
appels à projets.
B/ Diagnostic territorial
Le PO 2007-2013 effectue un diagnostic territorial de la zone
de coopération transfrontalière. Nous allons essayer ici d'en
tirer l'essentiel. Le zonage est effectué sur la base de la nomenclature
des unités territoriales statistique (NUTS) qui définit trois
types de territoires. Le niveau 1 correspond à des regroupements de
régions, le niveau 2 englobe les régions, enfin le niveau 3
reprend le tracé des territoires infrarégionaux. La zone
éligible dans le PO 2007-2013 est la zone NUTS III. Viens se rajouter
une zone de contiguïté, ce choix est justifié par les
expériences de coopération au cours des périodes de
programmation antérieures. En effet, on peut facilement analyser que la
localisation des capitales régionales est en dehors de l'aire
éligible stricto sensu. Il était donc nécessaire
d'intégrer ces zones où se concentrent les pôles
d'excellence et les sièges des institutions.
Cependant, la participation communautaire est limite à 20
% du montant de la dotation au programme dans ces zones.
1/ La démographie
A l'échelle NUTS III, la population est de 5.127.690
individus. Cela représente une légère hausse au cours des
dernières années. La densité de population demeure quant
à elle fortement contrasté d'un territoire à l'autre.
Les faiblesses de la zone sont le dépeuplement et la
fragilité des relations entre les aires urbaines et rurales. En effet,
les zones faiblement peuplées prédominent, tout
particulièrement dans la zone la plus proche du massif
pyrénéen. Seules les régions de Catalogne et du Pays
Basque sont considérées comme ayant une densité forte.
Cette situation engendre un manque de ressources dans les zones rurales de
chaque coté des Pyrénées. Le solde migratoire y est
cependant positif (habitants de la région parisienne viennent
s'installer dans la région).
En matière de structuration territoriale, du
coté français nous avons une structure urbaine polycentrique avec
des pôles urbains secondaires comme Pau, Tarbes, Bayonne ou encore
Perpignan. Du coté espagnol, la structure urbaine est concentrée
autour de 3 pôles (Bilbao, Barcelone, Saragosse). En dehors de ces trois
métropoles le maillage urbain est très faible mis à part
Pampelune.
2/ Environnement, énergie, patrimoine
culturel
La zone éligible jouit d'un patrimoine naturel
très vaste et très riche. Au coeur de cette zone se trouve le
Massif des Pyrénées qui constitue une zone très sensible
au vu des superficies protégées avec la mise en place d'actions
conjointes visant au maintien de la biodiversité. Cependant, la
concentration urbaine le long des zones littorales engendre de plus en plus de
problème sur l'environnement de part et d'autre de la
frontière.
Malgré la prise de nombreuses initiatives pour
développer les énergies propres, les énergies
renouvelables (bois, biocarburants, éolienne, biomasse...) restent peu
utilisé. Le renforcement et le développement de ces
énergies constituent une réelle opportunité. Des
échanges d'expériences entres les régions sont à
développer.
De part le contexte historique, il existe des identités
marquées de chaque coté de la frontière, ne serait-ce que
par la langue. Une nécessité forte existe d'accompagner
l'apprentissage du français et de l'espagnol. Cela facilitera la
réalisation d'actions communes et contribuera à favoriser
l'intégration des populations résidentes. Cela n'exclut
évidement pas l'attention à porter aux langues régionales
et locales.
3/ Economie, emploi, recherche, formation
D'un point de vue général le secteur
prédominant est le secteur des services. Il est à noter que le
poids des petites et très petites entreprises est très important
dans la zone éligible. De part et d'autre de la frontière la
structure de l'activité économique est différente.
Pour exemple, le secteur de la construction est davantage
présent sur le versant espagnol quant aux secteurs des services, il est
plus marqué coté français. Concernant le secteur
industriel, la zone se caractérise par un déclin des
activités traditionnelles remplacées progressivement par des
activités relevant des secteurs technologiques. L'agriculture,
représente peu d'emploi, néanmoins il représente un
domaine de coopération non négligeable par son approche qui
touche à l'environnement. Enfin, le secteur du tourisme est un moteur
important du secteur des services sur la zone. L'existence de deux littoraux,
de zones rurales et de la montagne permettent une grande variété
d'activités dont la complémentarité entre les deux
versants méritent d'être valorisée.
Le marché du travail reflète l'activité
économique de la zone. Les emplois existant sont majoritairement des
emplois de service. Par ailleurs, la zone se caractérise par la
persistance d'un nombre élevé d'emplois saisonniers qui
contribuent à la précarisation des travailleurs.
Le taux de chômage est globalement
légèrement en dessous de la moyenne communautaire. D'une
façon générale, le taux de chômage des
départements français restait dans l'ensemble
légèrement supérieur à celui des provinces
espagnoles avant la crise1
Pour la recherche, on note de forts contrastes
régionaux. La région Midi-Pyrénées et tout
particulièrement le département de la Haute-Garonne dispose d'un
taux élevé en R&D. Cela s'explique par la présence de
nombreux pôles de recherche dans la région, je pense notamment au
secteur aéronautique. En revanche, les régions espagnoles
accusent un fort retard, surtout du fait de la faible contribution du secteur
privé au taux de R&D/PIB très faible en Aragon et
Rioja1. Toutefois, la zone éligible possède un nombre
important de centres de recherche liés à des
établissements d'enseignement supérieur.
Pour ce qui est de la formation, les trois quarts de la
population âgée de plus de 25 ans disposent d'un niveau de
formation peu élevé ne dépassant pas l'enseignement
secondaire du fait notamment que les secteurs liés aux services plus
précisément de nature touristique reste associé à
des niveaux de formations faibles. Mais de façon globale, les jeunes
générations d'actifs s'avèrent bien formées et
permettent de répondre aux besoins des entreprises de la zone.
4/ Infrastructures de transport et de
communication
L'accessibilité entre le nord et le sud de la zone
repose principalement sur les deux passages routiers et ferroviaires du
littoral méditerranéen et atlantique. La zone centrale ne dispose
pas d'un passage de qualité similaire. Cette situation provoque une
congestion des passages littoraux particulièrement en raison du trafic
de marchandises2. Cette saturation n'est pas le fait de
l'activité transfrontalière mais résulte de la situation
de passage entre le Nord de l'Europe et la Péninsule ibérique, et
l'Afrique du Nord.
Ce problème ne relève pas seulement de la
coopération transfrontalière car il est lié à un
développement des activités sur l'ensemble du territoire de l'UE.
La complémentarité avec d'autres programmes est donc
nécessaire pour apporter une réponse adaptée.
Pour ce qui est du transport aérien, il existe
très peu de liaisons directes entre les différentes capitales
régionales. C'est d'autant plus grave pour les agglomérations
situées de part et d'autre de l'axe central des
Pyrénées.
En matière de transport maritime, il existe un
déséquilibre important. En effet du coté espagnol ils
existent des ports de forte influence comme celui de Bilbao ou de Barcelone,
c'est beaucoup moins le cas du coté français.
Malgré trois générations d'aide
communautaire, on constate que de nombreux progrès restent à
faire. Ce diagnostic territorial effectué par le PO 2007-2013 met en
évidence l'existence de disparités mais aussi de problèmes
communs. Ce dernier va en tirer des axes prioritaires à
développer durant cette programmation.
Section 2 : La stratégie mise en place par
la
programmation 2007-2013
La stratégie de ce PO repose sur un système
d'objectifs articulé autour de trois niveaux1. Un objectif
global qui affiche l'ambition de la programmation, trois objectifs
spécifiques qui fixent les grandes lignes d'intervention et plusieurs
objectifs opérationnels. L'enjeu principal donc l'objectif global
consiste à « renforcer l'intégration économique et
sociale de la zone transfrontalière par la coopération ».
De cette stratégie va découler trois axes
prioritaires afin d'atteindre les objectifs prônés par la
Commission. Chacun de ces axes est articulé de façon prioritaire
autour d'une des trois dimensions du développement
durable (économique, environnementale ou sociale), notion
très présente tout au long du programme opérationnel, ceux
qui permet la considérer comme un des piliers de sa stratégie.
La répartition financière entre ces axes est
à peu près égal2, s'y ajoute un
quatrième axe dédié à l'assistance technique.
La programmation 2007-2013 se veut de favoriser la perception
par les citoyens de la zone transfrontalière comme un espace unique
ainsi qu'à surmonter les difficultés de communication tant du
point de vue des territoires que du point de vue de la langue. Nous ferrons ici
un résumé descriptif de ces axes prioritaires.
A/ Axe prioritaire 1 : Renforcer l'intégration
transfrontalière en valorisant les complémentarités sur le
plan des activités économiques de l'innovation et du capital
humain.
L'axe 1 met l'accent sur la nécessité de
dynamiser la zone en ce qui concerne le développement des
activités économiques, notamment au bénéfice des
PME, les actions orientées vers l'innovation et la recherche ainsi que
le renforcement des actions locales liées à l'emploi et
l'employabilité de la population active. Cela se décline en
objectifs opérationnels :
- D'un point de vue du développement
économique, l'objectif est de favoriser le commerce
transfrontalier et les coopérations en réseau des acteurs
économiques afin d'obtenir un meilleur positionnement des
filières.
- Pour la formation, l'objectif est de
promouvoir l'harmonisation de l'offre de part et d'autre de la frontière
ainsi que de créer une offre de formation transfrontalière
complémentaire. L'amélioration de la mobilité
d'étudiants et des formateurs est également une piste à
développer.
- En matière de Recherche et
développement, l'idée est de mettre en réseau les
structures existantes et développer des actions conjointes. Le PO
prévoit également d'encourager la coopération
technologique entre les entreprises, les centres de recherches, les
universités des deux côtés de la frontière.
Les bénéficiaires potentiels des aides sont tous
les organismes et associations soutenant les entrepreneurs ayant une
activité ou souhaitant développer une activité
transfrontalière. Les porteurs de projet de création
d'entreprises ne sont pas en reste puisqu'il rentre également dans la
catégorie des bénéficiaires potentiels.
S'y ajoute tout les organismes facilitant l'accès
à l'emploi, de formation et d'apprentissage. A noter que les GECT
figurent également dans cette liste.
B/ Axe prioritaire 2 : Valoriser les territoires, le
patrimoine naturel et culturel dans une logique durable - Protéger et
gérer les ressources environnementales
Cet axe vise à renforcer les actions de
coopération dans le sens d'une gestion concertée et prudente des
ressources environnementales ainsi que du riche patrimoine naturel et culturel
dont dispose la zone éligible. Il se décline en trois
thématiques :
- La protection et valorisation du patrimoine naturel,
prévention de risque, énergie.
L'objectif étant de valoriser le patrimoine naturel
commun dans une logique environnementale et transfrontalière. Il est
question également de protéger la biodiversité des espaces
naturels ; et enfin de valoriser et gérer les ressources en
énergie renouvelables y compris la ressource en eau. En matière
de prévention, le PO veut développer des coopérations
nécessaires pour limiter les risques naturels.
- Le tourisme durable
Il s'agit ici de développer toutes les formes de
tourisme transfrontalier et de faire émerger une véritable
identité Pyrénées. L'accent est mis sur les formes de
tourismes respectueux de l'environnement.
- La valorisation des produits locaux
Le PO cherche à développer les produits à
identité transfrontalière forte mais également en ce qui
concerne les produits et services artisanaux, le savoir faire traditionnel. De
façon plus générale, la création de nouvelles
activités et de produits transfrontaliers sera promue.
D'une manière général, ici les
bénéficiaires potentiels des aides sont les gestionnaires locaux
d'espaces naturel, les acteurs des secteurs privé et public de la
prévention des risques naturels, les professionnels du tourisme mais
également d'une manière plus général les
entreprises et entités publiques. Comme à a chaque fois les GECT
sont susceptibles également de figurer parmi les
bénéficiaires.
C/ Axe prioritaire 3 : Améliorer la qualité
de vie des populations à travers des stratégies communes de
structuration territoriale et de développement durable.
Cet axe met l'accent à la fois sur
l'accessibilité des territoires, le partage des équipements
situés dans la zone éligible ainsi que sur toutes les actions de
proximité (en matière d'éducation, de santé, de
culture..) qui permettent aux citoyens de subir le moins possible «
l'effet frontière ». Il se décline en deux thèmes
:
- Accessibilité : Transport et Technologies de
l'Information et de la Communication (TIC).
Dans cette thématique, le PO veut contribuer au
développement des liaisons de transport transfrontalières afin de
perméabiliser les deux versants. Il souhaite également
développer les réseaux de transport rural urbain et
améliorer leur accessibilité. Enfin, il a également pour
objectif d'améliore l'accès aux services des TIC pour les PME,
les institutions publiques et de manière plus global, la population de
ces territoires.
- Structuration territoriale en matière de
services d'intérêt général, de culture, de
santé, d'éducation, d'inclusion sociale et
d'égalité des chances.
Ici l'objectif est d'assurer la cohésion des espaces
transfrontaliers en garantissant un niveau satisfaisant de services
d'intérêt général, notamment dans tous les domaines
de la thématique. Il s'agit également de valoriser le patrimoine
culturel commun.
Les bénéficiaires potentiels pour ses objectifs
sont de manière générale toutes les entités
publiques en charge du développement territorial et les acteurs de ces
territoires habituellement impliqués dans les démarches de
développement local.
D/ Axe prioritaire 4 : Assistance technique
Cet axe représente 6% du budget total du programme. Il
s'agit ici d'assurer la mise en oeuvre efficace du PO c'est à dire
gérer le dispositif, orienter et soutenir les porteur de projets,
assurer la mise en place d'un plan d'information et de communication...Les
bénéficiaires sont tous les organes de gestion impliqués
dans le programme.
Section 3 : Les dispositions de mise en oeuvre du
PO
A/ Le cadre organisationnel
La mise en oeuvre du PO est assurée par les structures
suivantes : - Une autorité de gestion
- Une autorité de certification
- Une autorité d'audit
- Un comité de suivi
- Un comité de programmation
Nous nous intéresserons ici davantage à
l'autorité de gestion qui chapeaute l'ensemble du programme. Cette
autorité de gestion, pour la programmation 2007 2013 concernant la
coopération France Andorre Espagne est le Consorcio de la
Comunidad de Trabajo de los Pirineos (CTP). La CTP est née en
1983 sous l'impulsion du Conseil de l'Europe dont la volonté
était de créer sur les Pyrénées une structure de
coopération transfrontalière similaire à celles existant
au niveau des autres frontières européennes.
Ses membres sont les régions françaises
d'Aquitaine, Midi-Pyrénées, LanguedocRoussillon, les quatre
Communautés Autonomes espagnoles : Catalogne, Aragon, Navarre, Euskadi
et la Principauté d'Andorre. Cependant, il est a noté que cette
dernière est bien membre de l'association CTP, mais elle ne peut faire
partie du Consorcio, cet Etat n'étant pas signataire du Traité
franco-espagnol de Bayonne, ni membre de l'Union Européenne.
La structuration de la CTP en « consorcio », en mars
2005 lui confère la personnalité juridique pour assumer les
responsabilités propres aux fonctions de l'Autorité de Gestion.
Disposant d'un siège permanent et d'un secrétariat technique
conjoint (STC) tout deux localisé à Jaca (Aragon), le
fonctionnement de la CTP s'articule autour de 4 commissions1. Son
rôle d'Autorité de Gestion est définit à l'article
60 du règlement général.
A l'heure de la constitution de se dossier, la CTP est en
passe de se doter d'un nouveau directeur. Cependant la présidence de la
CTP est tournante, et depuis début octobre, c'est la région
Midi-Pyrénées qui a pris la présidence.
Mis à part son secrétariat, l'autorité de
Gestion peut être appuyée pour ses missions par les Organismes
Territoriaux. Toutes les relations entre les organismes
précédemment évoqués peuvent être
schématisé comme suit:
16 61
Le plan de financement pour le programme prévoit une
dotation de 168 641 485 euros. C'est le deuxième PO de
coopération transfrontalière le plus financé pour la
France. Le premier étant le PO France (Manche) Angleterre avec une
dotation de 170 millions d'euros1. Le taux de cofinancement FEDER
sera de 65 % du coût total éligible pour les axes prioritaires 1,
2, 3. Pour l'axe prioritaire relatif à l'assistance technique, il sera
de 75%.
B/ La soumission des projets.
Tous les projets doivent être déposé au
Secrétariat technique Conjoint. Les projets doivent être
rédigés dans les langues françaises et espagnole et
présentés sous format papier et en version
électronique.
Les projets sélectionnés au titre de
coopération transfrontalière devront remplir la série de
critère suivante :
- Présenter un caractère transfrontalier et
impliquer impérativement des partenaires espagnols et français
liés par un engagement formel.
- Démontrer la mobilisation des contreparties nationales
prévues dans la fiche projet - Ne pas être finalisés
à la date de la demande de l'aide
- Ne pas être cofinancés par d'autres fonds ou
programmes communautaires - Etre cohérents avec la stratégie et
les objectifs du PO
- Présenter des objectifs et des résultats
tangibles, en termes d'impact transfrontalier - Etre compatibles avec les
politiques régionales, nationales et communautaires
- Respecter le principe de subsidiarité
- Prendre en compte si cela est justifié
l'accessibilité pour les personnes handicapées et respecter les
priorités transversales communautaires
- Etre cohérents avec les politiques/stratégies
nationales, régionales et/ou locales et servir aux critères
établis dans l'axe pertinent.
Le STC réalisera la phase d'instruction des dossiers avec
l'appui des OT. L'instruction des projets peut être
schématisé comme suit:
Partie n° 3: Etat des lieux de la
coopération transfrontalière franco-espagnol
Nous essayerons dans cette partie de faire un état des
lieux de la coopération en évoquant tout d'abord les structures
déjà présentes et les projets amenés à
naître dans le cadre de la programmation 2007-2013. De part la multitude
de structures et projets existants nous ne ferons pas ici une liste qui se veut
exhaustive.
Section 1 : Les structures de coopération
déjà présentes
sur la frontière.
L'ensemble de ces accords de coopération peut
être classifié en fonction du critère d'échelon
territoriale. Nous verrons donc dans un premiers temps les structures de niveau
local, dans un second temps au niveau régional.
B/ Les collaborations locales
- Le consorcio Bidasao-Txingudi1
Le Consorcio Bidasao-Txingudi est apparu en 1988 à la
suite de la signature de la convention inter administrative établi entre
les municipalités d'Hendaye (France: 13 000 habitants), Irun (Espagne :
55 000 habitants) et Fontarabie (Espagne : 15 000 habitants).
Différents éléments historiques ont
permis de concevoir un trait d'union dans le Bassin. D'un coté la
contrebande qui peut être considérée comme le début
de la coopération transfrontalière, d'un autre coté la
langue basque. Aujourd'hui, il existe un vrai sentiment d'appartenance à
une communauté, du fait de la culture et de la langue basque.
Cet outil de coopération a pour objectif de contribuer
au développement du bassin en dynamisant les projets innovants, en
attirant les investissements communs et en harmonisant un modèle de
développement social et économique. Les secteurs d'interventions
du consorcio sont organisés en quatre catégories: le tourisme, la
culture, le social, le développement économique2.
Dans le cadre du programme de promotion touristique que le
Consorcio Transfrontalier Bidasoa-Txingudi développe ces
dernières années, le principal objectif de travail est la
consolidation de la "Destination Bidassoa" en tant que nouvelle
référence de vacances, du côté français ainsi
que du côté espagnol.
En matière culturelle, il s'agira plutôt de
créer des structures permettant l'apprentissage des trois langues
(français, espagnol, basque).
L'action sociale concerne la mise en place d'un service commun
d'accueil des populations migrantes en difficultés.
La promotion du développement économique vise
l'organisation de transports réguliers transfrontaliers et le
développement des relations entre entreprises.
- L'eurocité basque Bayonne / San Sebastian1
A une échelle plus large, le 18 janvier 1993,
l'eurocité basque a été crée. Elle s'étend
de part et d'autre de la frontière sur la façade atlantique et
inclut donc la zone du consorcio précédent qui l'a rejoint en
2001. Il s'agit d'une conurbation qui regroupe 600 000 habitants. Cet axe
constitue l'accès naturel des voies de communication reliant la
péninsule ibérique au centre et à l'ouest
européens. L'eurocité a pour mission d'animer la
coopération transfrontalière sur son territoire. Cette structure
dont la forme juridique est celle d'un groupement européen
d'intérêt économique ayant son siège a San
Sebastian, intervient dans des domaines variés, allant de
l'aménagement du territoire à des thématique ayant
davantage trait à la vie des habitants de l'Eurocité comme le
sport par exemple.
La capacité politique et financière de
l'Eurocité a été limitée par le fait qu'elle soit
constitué d'un grand nombre de communes de tendances politiques
différentes dont la plupart n'ont pas été associées
à la signature du protocole de coopération.
B/ Les collaborations régionales
Beaucoup de collaborations régionales existent au sein de
cette frontière, euro district catalan, eurorégions, fonds
communs... Nous intéresserons ici à l'Eurorégion
Pyréées-Méditerranée.
L'Eurorégion est un concept initié par le
Conseil de l'Europe. C'est ce dernier qui a incité les Etats à
créer des structures juridiques pour les rendre possibles. Cependant les
eurorégions n'ont pas de modèle type ou de définition
juridique, leur statut peut être associatif, de droit public ou
même sans statut ni personnalité juridique, constituant de simples
communautés d'intérêts.
Dès 1991, une première Eurorégion est
formée entre les régions Midi-Pyrénées et
LanguedocRoussillon et la communauté autonome de Catalogne. En 2004 elle
s'étendra aux communautés autonomes d'Aragon et aux Iles
Baléares. L'Eurorégion naît sous la forme d'une
coordination politique entre les cinq régions partenaires. Depuis le 25
septembre 2008, elle a adoptée le statut de GECT.
D'une superficie de près de 160 000 kms2, elle est
parmi les plus peuplées d'Europe et se caractérise par le fort
dynamisme de ses grandes agglomérations (Barcelone, Toulouse,
Montpellier, Saragosse...). « Son objectif prioritaire est de
défendre d'une seule voix des projets d'intérêt commun, de
dimension transfrontalière et européenne, notamment auprès
de la Commission européenne et de créer, au nord-ouest de la
Méditerranée, un pole de développement durable basé
sur l'innovation et la cohésion sociale et territoriale
particulièrement compétitif face à a ceux du nord de
l'Europe. »2
Remarque : Lors du sommet de Bordeaux, le 30 novembre
2009, les présidents de la région d'Aquitaine et de la
Communauté Autonome du Pays Basque espagnol ont signé une
déclaration commune visant à concrétiser l'engagement des
deux entités autour de la construction d'une Eurorégion
commune.
Les principaux axes de coopération renforcée
serait dans les domaines des transports, des communications, de la recherche et
de l'innovation, de l'enseignement supérieur, de l'agriculture et enfin
de la politique linguistique pour le développement et la sauvegarde de
la langue basque.
Section 2 : Les projets de la programmation
2007-2013
En moins de deux ans, déjà 56 % de l'enveloppe
communautaire a été utilisé. En effet au 8 octobre 2009
lors du passage de relais de la présidence tournante, les chiffres
étaient de 67 projets approuvés sur 174 candidatures, et 95
millions d'euros de fonds européens attribués. On parle d'une
implication de plus de 290 acteurs publics et privés pour ces projets de
coopération dans les Pyrénées. Nous donnerons ici,
quelques exemples de projets.
D'une manière générale, sur le versant
basque, la coopération est plus concentrée et s'exerce à
l'échelle de l'eurocité basque et du Consorcio Bidasoa-Txingudi
vu précédemment. Sur le littoral méditerranéen, des
projets ponctuels voient le jour dans les domaines de la santé, du
tourisme, du développement économique et de la protection des
espaces naturels. Enfin au centre du massif, la coopération est
marquée par l'exemple du parc national des Pyrénées et des
projets plus ruraux.
Les transports restent un problème important sur
l'ensemble de la frontière qu'il s'agisse de transports de
proximité ou d'alternative à la saturation des infrastructures
existantes. Des projets naissent, le projet d'un tram-train est souvent
évoqué du coté de la façade Atlantique. Mais la
perméabilité des Pyrénées dépasse le cadre
de la coopération transfrontalière de proximité. Un plan
d'action «bilatéral» a été conclu, lors du
sommet franco-espagnol d'octobre 2005, afin de faciliter le
développement des échanges économiques et culturels.
Les projets de coopération touchent beaucoup de secteurs
:
La formation avec notamment la création d'un
établissement transfrontalier de formation et recherche sanitaire et
sociale qui a vocation à se constituer en GECT avec pour siège
Perpignan. Un autre projet vise à la création d'un Master 2
professionnel de Relations Transfrontalières à
l'Université de Perpignan.
Le développement économique avec notamment un
projet de CCI transfrontalière sous forme d'un GECT au Pays Basque,
également la création d'un abattoir transfrontalier aux normes
européennes dans la région du plateau de Cerdan.
Dans le domaine de la prévention, des projets relatifs
à la prévention des incendies forestiers sont en train de
naître.
En ce qui concerne le développement durable, un projet
se constitue visant au développement de l'agriculture dans tout le
territoire de l'espace catalan. Un projet de parc naturel transfrontalier est
également en cours de réalisation.
Un projet important financièrement concerne la gestion
conjointe de la sécurité du tunnel transfrontalier Aragnouet
Bielsa, l'objectif étant de maintenir de façon continue le trafic
du tunnel dans les meilleures conditions de sécurité
routière.
La culture et la santé sont également
concernées par des projets de coopération.
La liste n'étant bien sur pas exhaustive, nous allons
nous intéressé plus particulièrement ici à un
projet transfrontalier encore inédit en Europe, la Création d'un
hôpital transfrontalier.
Section 3 : L'exemple de l'Hôpital
transfrontalier de
Puigcerdà
A l'ouest des Pyrénées-Orientales, situé
à 1300 mètres d'altitude, le plateau cerdan, au milieu duquel
passe la frontière, est un véritable bassin de vie
transfrontalier car il est isolé des deux pays par des cols. La commune
de Puigcerdà (9000 habitants) se trouve du coté espagnol,
à deux kilomètres de la frontière. Se plateau
possède un handicap en matière d'accès aux soins. En effet
son éloignement des grandes métropoles de la région
(Perpignan 100kms et Barcelone 140kms), associé à la faiblesse de
l'offre d'établissements de santé de proximité obligent
les habitants à de lointains déplacements pour se faire soigner
à l'hôpital. Une difficulté s'ajoute parfois due à
la rudesse du climat pendant la période hivernale qui rend les
déplacements très aléatoires.
S'y rajoute une forte influence touristique durant
l'été. En effet si cette zone regroupe en temps normal 30 000
habitants, la population peut atteindre les 150 000 habitants en période
touristique. Pour répondre à ce problème, chaque pays
aurait pu tenter de trouver une solution de manière
séparée. Finalement, le projet d'un hôpital transfrontalier
s'est imposé en raison de la configuration géographique de la
région.
En 2001, une Convention hospitalière entre
l'Hôpital de Puigcerdà et le Centre Hospitalier de Perpignan (CHP)
pour la prise en charge des patients français relevant de l'urgence est
passé. L'année suivante une étude de faisabilité
sur la création d'un hôpital voit le jour dans le cadre d'Interreg
3A. Cette étude à permis de fixer les contours du projet. Compte
tenu de l'importance du projet et de son caractère novateur, le projet
à subi quelques aléa et retard, initialement prévu pour
2007, l'ouverture est dorénavant prévu pour 2011 voir 2012. La
lourdeur administrative a été importante surtout coté
français ou les enjeux politiques ont parfois pris le pas sur
l'intérêt général. Ce projet n'a été
possible qu'au prix de gros efforts d'harmonisation. Il s'agit notamment de
faire coïncider des systèmes profondément différents.
En Espagne, le domaine de la santé est entièrement
décentralisé, c'est donc la « Geranalitat de Catalunya
» qui est en charge du dossier, tandis que coté français,
les décisions incombent à l'Etat.
Ce nouvel hôpital, dont la capacité d'accueil a
été fixée à 68 lits, sera accessible aux patients
français exactement dans les mêmes conditions que n'importe quel
autre établissement situé en France. Il s'agit d'un hôpital
véritablement transfrontalier avec du personnel français et
espagnol. L'hôpital fonctionnera en réseau, notamment pour la
prise en charge des pathologies graves, grace à des conventions avec les
responsables des centres hospitaliers de part et d'autres de la
frontière. Pour la première fois, la France va donc contribuer au
financement et à la gestion d'un établissement de soins
situé hors de ses frontières. L'investissement prévu
s'élève à 27 millions d'euros. Le Feder participe au
projet à hauteur d'environ 18 000 000 d'euros.1
Un GECT est en voie de finalisation pour piloter la gestion de
la structure.
CONCLUSION
Nous sommes à mi chemin de la programmation 2007/2013,
si il est encore tôt pour tirer un bilan final, nous pouvons cependant
déjà tirer quelques enseignements.
Lors du colloque du 2 Juin 2009 intitulé : «Europe
et territoires : pour une coopération transfrontalière entre les
acteurs économiques pyrénéens », des
étudiantes à Sciences Po Toulouse ont menés une
études portant sur 11 projets de cette programmation. Nous pouvons en
sortir plusieurs choses :
- Les projets analysés regroupent un nombre variable de
partenaire, 2 à 10, 4 en moyenne ; il n'existe pas de
réglementation européenne en la matière ; cependant,
élaborer un projet à 2 partenaires semble problématique
pour monter un projet structurant alors qu'a 10, le risque est de voir se
multiplier les problèmes de gestion administrative et
financière.
- Dans la majeure partie des cas, le chef de file du projet
est espagnol. Ce constat s'explique par la structure juridique utilisée
du coté espagnole, le « consorcio », qui permet une plus
grande souplesse dans le montage de projets. Cependant ces derniers temps, on
relève un intérêt particulier pour les GECT.
- Enfin, la majorité des structures faisant office de
chef de file sont publiques (70%) tandis que les structures privées
restent largement minoritaires (30%). Ceci pourrait s'expliquer par un manque
de sensibilisation des acteurs privés sur les projets Interreg. Il est
vrai que le monde d l'entreprise n'est pas la cible par excellence de ces
programmes de coopération. Ils concernent tout d'abord les institutions
publiques.
Comme nous l'avons vu, la dimension transfrontalière
est au centre de l'INTERREG 4 et l'on peut conclure sur cette idée qui
ne doit en aucun cas être négligée, le but étant de
résoudre des problématiques économiques propres au massif,
en surpassant les frontières nationales. Cependant les initiatives
privées doivent être davantage appuyées ; l'augmentation
des relations de voisinage, renforcée par les effets des programmes de
promotion de la coopération transfrontalière impulsés par
l'Union Européenne finira par éroder les frontières et
unifier les peuples disposés de part et d'autre de ces
dernières.
BIBLIOGRAPHIE
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L'Etat et la coopération transfrontalière ;
Bruylant 2007, 181p
Harguindéguy Jean-Baptiste ; La
frontière en Europe: Un territoire ?- coopération
transfrontalière franco-espagnole ; L'Harmattan 2007, 319p
Lejeune Yves ; Le droit des relations
transfrontalières entre autorités régionales ou locales
relevant d'Etats distincts ; Bruylant 2005,213p
Les études du Conseil d'Etat ; Le
cadre juridique de l'action extérieure des collectivités
locales; La documentation Française 2006, 125p
· Traité, législation et
convention
· Conseil de l'Europe
Convention cadre européenne concernant la
coopération transfrontalière des collectivités ou
autorités territoriales Madrid, 21.V.1980
Protocole additionnel à la Convention-cadre
européenne sur la coopération transfrontalière des
collectivités ou autorités territoriales, Strasbourg,
9.XI.1995
Protocole n° 3 à la Convention-cadre
européenne sur la coopération transfrontalière des
collectivités ou autorités territoriales relatif aux Groupements
euro régionaux de coopération (GEC), 24 avril 2009.
· Communautaire
Règlement 1080/2006 : relatif au
FEDER
Règlement 1082/2006 : relatif au GECT
Règlement N° 1083/2006 : 11 juillet
2006 Dispositions générales FEDER, FSE, Fonds de
cohésion.
Programme opérationnel de
Coopération territoriale Espagne France Andorre 2007-2013
approuvée par la Commission Européenne le 18 décembre
2007
· Bilatéraux
Traité de Bayonne du 10 mars 1995 entre
la République française et le Royaume d'Espagne relatif à
la coopération transfrontalière entre collectivités
territoriales.
· Espagnol
Loi n° 7/1985, du 2 avril 1985, «
Reguladora de las Bases del Régimen Local ».
Art 87 permettant d'utiliser le consorcio dans le cadre de la
coopération transfrontalière
Décret du 17 juin 1955 « el
Reglamento de Servicios de las Corporaciones Locales » instituant le
« consorcio ».
· Conférences, fiches techniques et
articles
IVème Conférence sur les
communications pyrénéennes ; organisée par la CTP
; 10 février 2009 ; Narbonne
Colloque du 2 juin 2009 à la CRCI
Midi-Pyrénées ; Europe et territoires : pour une
coopération transfrontalière entre les acteurs économiques
pyrénéens
Olivia Tambou, la coopération
transfrontalière à l'échelle de la frontière
espagnole ; version provisoire
Manuel M. Vicens Matas ; Avocat, Ex-Conseiller
du conseil consultatif de la Generalidad de Cataluña ;
«Consorcios administrativos»
· Sites Internet
Http://
www.ctp.org: Site officiel de la
communauté de travail des Pyrénées
Http://www.erudit.org
: Consortium interuniversitaire d'université Canadienne «
la coopération transfrontalière franco-espagnole face à
ses contradictions (Note)» Jean-Baptiste Harguindéguy
Http://www.espaces-transfrontaliers.org/:
Site de la Mission Opérationnel Transfrontalière
Http://www.europa.eu:
Site de l'Union Européenne
Http://www.euroregio.eu:
Site de l'Eurorégion Pyrénées
Méditerranée
Http://www.hcerdanya.eu:
Site de l'hôpital transfrontalier de Puigcerdà.
Http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/:
«Rapport sur les coopérations
transfrontalières », 18 mai 2005, LAMASSOURE Alain; FRANCE.
Ministère des affaires étrangères
Http://www.poctefa.eu/index.jsp:
Ce site présente le Programme Opérationnel de
coopération territoriale Espagne-France-Andorre 2007-2013. On y retrouve
les projets approuvés dans le cadre du programme.
Source : conférence sur les Communications
pyrénéennes Du 10 février 2009
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Tableau 3 : Trafics des poids lourds en moyenne
journalière entre la France et l'Espagne en 2004
source : PO France Espagne Andorre 2007/2013
Fonctionnement
La Présidence
Pour appuyer la coopération transpyrénéenne
au sein de la CTP, sa Présidence est exercée par chaque
entité membre, en la personne de son Président, de manière
tournante et pour un durée de deux ans.
Le rôle de la Présidence est de représenter
la CTP, et de définir, en partenariat avec l'ensemble des membres, les
orientations politiques à donner à l'institution durant les 2
années de son mandat.
Pour remplir cette mission et assurer l'animation de la CTP, la
présidence se dote d'un Secrétariat
général.
Le Secrétariat Général
Il anime la CTP et prépare notamment les réunions
du Comité de coordination et de l'Assemblée
Générale, suit les travaux des Commissions et la situation
financière de la CTP.
Il se composé d'un Secrétaire
Général, nommé par le Président en exercice, avec
l'accord des autres membres de la CTP.
La Présidence Midi-Pyrénées
2009-2011
Pour la période 2009-2011, la Présidence de la CTP
est assurée par la Région Midi-Pyrénées
Président de la CTP : Martin MALVY (Président de
la Région Midi-Pyrénées)
Secrétaire Générale :
Corinne LAMARQUE (Chef de Service de la Coopération et des
Relations internationales)
L'Assemblée générale
Il s'agit de l'organe de concertation et de décision
politique de l'institution. Elle adopte les orientations politiques
proposées par la présidence en exercice ainsi que le programme
d'actions associé. Composée de représentants de chacun des
membres, elle se réunit annuellement.
Le Comité de Coordination (Conseil
d'administration)
Il coordonne et assure la mise en oeuvre du programme d'actions
de la présidence grâce au soutien des différentes
Commissions thématiques de la CTP.
Les Commissions thématiques
Elles assistent le Comité de coordination dans la mise en
oeuvre du programme d'actions et sont au nombre de 4 :
· Commission I: Infrastructures et Communications
· Commission II: Formation et Développement
technologique
· Commission III: Culture, Jeunesse et Sport
· Commission IV: Développement durable
Source :
www.ctp.org
Programme << INTERREG IV >> 2007
2013
La France est concernée par les 12 espaces de
coopération transfrontalière Interreg IVA pour lesquels nous
indiquons l'enveloppe financière en millions d'euros ;
Espaces de coopération
France (Manche) - Angleterre
M C
173.4
2 Mers
|
|
167
|
|
|
|
France - Wallonie - Vlaanderen
|
|
138
|
|
Grande Région
|
|
105.9
|
|
|
|
Rhin supérieur
|
|
67.2
|
|
France - Suisse
|
|
55
|
|
|
|
Alcotra
|
|
149.7
|
|
Italie - France 'Maritime'
|
|
121.4
|
|
|
|
Espagne - France - Andorre
|
|
168.6
|
|
Amazonie
|
|
12.8
|
|
|
|
Espace CaraIbes
|
|
47.9
|
|
Répartition de la dotation suivant les axes et
les années du PO 2007 2013
Consorcio Bidasoa-Txingudi : carte de la zone
Les objectifs du consorcio :
Dans le domaine touristique:
· Réalisation d'un livre blanc de l'offre
touristique des trois communes.
· Réalisation d'études orientées
à définir une politique commune de l'offre touristique.
· Promotion de produits touristiques : publicité,
foires, séminaires, conférences, etc ...
· Etablissement au sein du CONSORCIO d'un service,
appelé Centre d'Iniciatives Touristiques de Bidasoa-Txingudi, afin de
mener à bien des actions communes de développement
touristique.
· Création d'un chemin pour piétons et
bicyclettes entre les trois communes.
· Création d'un itinéraire touristique entre
les trois communes.
· Création d'un service commun à vocation
touristique.
Dans le domaine culturel :
· Création et gestion de structures
pédagogiques permettant l'apprentissage, le perfectionnement et le
développement des langues.
· Réalisation de cours de formation
avancée.
· Recueil et classement de données historiques des
trois communes.
· Réalisation d'un recensement des points et lieux
d'intérêt historique, culturel, archéologique ainsi que
leur revalorisation.
· Organisation de manifestations communes, culturelles,
festives, sportives.
· Réalisation d'autres études
d'intérêt culturel.
Dans le domaine social
· Recueil d'information sur les législations sociale
et sanitaire des deux pays afin de conseiller les professionnels et les
citoyens.
· Etablissement d'un service commun d'accueil des
communautés d'émigrés en difficulté.
· Etablissement d'un bureau d'information sociale.
Dans le domaine de développement
économique :
· Création d'une cellule d'information, de conseil
et de formation pour les promoteurs de projets et de soutien aux entreprises
des trois communes. Promouvoir la relation entre les entreprises existantes.
· Mise en place de moyens de transports réguliers
transfrontaliers de passagers.
· Favoriser l'établissement d'une plateforme
intermodale et participer à sa gestion.
· Réalisation d'études orientées
à la coopération dans le domaine socio-économique,
culturel, ...
Dans le but d'organiser la collaboration entre les trois
communes, le consorcio mettra en avant une connexion à un réseau
informatique de ses services administratifs et techniques.
Carte de la zone de l'Eurocité Basque
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