3.1.5. Modèles de contrat en agriculture
contractuelle
L'agriculture contractuelle suit habituellement l'un des cinq
grands modèles existant, selon le produit, les ressources du promoteur
et l'intensité des relations nécessaires entre ce dernier et
l'agriculteur. Il s'agit des modèles suivants
a) Le modèle centralisé
· S'applique à une entreprise de transformation
et/ou de conditionnement centralisée qui achète la production
d'un grand nombre de petits agriculteurs.
· Est utilisé pour les cultures arboricoles, les
cultures annuelles, la volaille, les produits laitiers. Les produits tels que
le thé, les légumes en conserve ou surgelés, demandent
souvent un taux élevé de transformation.
· Est coordonné verticalement, avec une allocation
de quotas et un contrôle strict de la qualité.
· Permet l'engagement du promoteur dans la production
par un apport variable qui va d'un minimum, la fourniture d'intrants, à
la prise en charge de la plupart des aspects de la production.
b) Le modèle de la plantation-mère
· Est une variante du modèle centralisé
où le promoteur dirige également un domaine central ou une
plantation.
· Le domaine central est habituellement utilisé
pour garantir un flux de production à l'usine de transformation mais
n'est parfois utilisé qu'à des fins de recherche ou de
sélection.
· Est souvent utilisé en conjonction avec des
projets de relocalisation ou d'émigration.
· Implique une fourniture importante d'intrants
matériels et administratifs.
c) Le modèle multipartite
· Peut impliquer divers organismes comprenant souvent des
organes de droit public.
· Peut être créé à partir des
modèles centralisés ou de la plantation-mère, par exemple
par le biais d'agriculteurs organisés en coopératives ou par le
biais de la participation d'une institution financière.
d) Le modèle informel
· Se caractérise par la participation
d'entrepreneurs individuels ou de petites sociétés.
· Implique des contrats de production informels,
habituellement saisonniers.
· Nécessite souvent des services de soutien des
pouvoirs publics tels que la recherche et la vulgarisation.
· Implique plus de risque de vente de produits hors
contrat.
e) Le modèle intermédiaire
· Implique le promoteur dans des rapports de sous-traitance
avec les agriculteurs par le biais d'intermédiaires.
· Entraîne les risques pour le promoteur de ne plus
maîtriser la production, ni la qualité, ni les prix payés
aux agriculteurs.
3.1.6. Gestion de projet « d'agriculture
contractuelle »
Une mauvaise gestion peut faire échouer des projets
d'agriculture contractuelle qui étaient potentiellement prometteurs.
C'est pourquoi, il est important de :
a) Coordonner la production. Ceci demande au préalable de
:
· Identifier les superficies qui conviennent à la
production et permettent un accès facile au transport et autre
support.
· Sélectionner les agriculteurs. Les critères
varieront selon la culture et l'intensité de la relation
contractuelle.
· Former des groupes de travail. Bien que n'étant
pas essentiels, ces groupes peuvent être précieux pour la
fourniture de conseils en vulgarisation, la livraison d'intrants et le
ramassage des produits agricoles.
· Passer des accords pour les commandes et les fournitures
d'intrants et de crédits destinés aux agriculteurs.
· Planifier l'appui logistique pour la livraison d'intrants
et le transport de produits.
· Passer des accords relatifs à l'achat de produits
selon le contrat, en particulier pour que les agriculteurs puissent
vérifier les poids et les qualités.
b) La gestion de l'agronomie qui comprend :
· Les services de vulgarisation. Les vulgarisateurs doivent
parfaitement connaître le produit et, de préférence, les
usages locaux.
· Le transfert de technologie avec une sensibilisation aux
problèmes d'adaptation que pourraient connaître les petits
exploitants.
· L'utilisation de calendriers de cultures pour assurer le
respect des dates et du bon enchaînement de toutes les activités
contractuelles.
· La formation des vulgarisateurs et des agriculteurs ainsi
que la recherche sur les variétés et les pratiques culturales.
c) Les relations entre les agriculteurs et la direction doivent
être entretenues et renforcées en prêtant attention à
ce qui suit:
· Les réunions des agriculteurs et la direction,
qui sont un lien entre celle-ci et les agriculteurs, ou leurs
représentants, permettant l'interaction et la négociation et qui
évitent bien des problèmes causés par le manque de
communication.
· Les relations entre hommes et femmes sur lesquelles
l'agriculture contractuelle peut avoir un impact négatif par le biais du
paiement aux hommes du travail effectué en grande partie par les
femmes.
· des conflits entre les exigences du contrat et les
priorités des femmes concernant l'agriculture de subsistance.
· La participation aux affaires de la communauté,
ce qui contribue à créer une atmosphère de partenariat
positive. Pour ce faire, le promoteur peut participer aux
événements sociaux et fournir une infrastructure locale à
petite échelle.
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