.P. 2624 BUKAVU
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE DU CEPROMAD
EXTENSION DE BUKAVU
UNIC-BUKAVU
B
FACULTE DE MANAGEMENT ET SCIENCES
ECONOMIQUES
L'EXPLOITATION MINIERE DANS LA
PROVINCE DU SUD-KIVU : DE LA
RESPONSABILITE SOCIALE DES
ENTREPRISES ORSE) ET DE L'ETAT.
PAR: FRANK MAYUNDO MUYUMBA.
Mfimoire prfisentfi et dfifendu pour l'obtention du
Diplome de Licenc en Management et Sciences Economiques.
Option: Organisation Scientifique du Travail.
Directeur: Professeur Ordinaire Oscar Ludo vic
NSAMAN-O-LITI.
Co-Directeur : Chef des Travaux Michel KAHURANYI
R%TEGA.
ANNEE ACADtMIQUE: 2006-2007
II
D E D I C A C E
A TOI MA TRES CHARMANTE EPOUSE, MAMY FRANK ILUNGA,
FEMME DE MA JEUNESSE ET MERE DE NOS ENFANTS, COMPAGNE DE LUTTE, POUR TON
ASSISTANCE TANT SPIRITUELLE, MORALE ET QUE MATERIELLE AINSI QUE TES SAGES
CONSEILS ET TES ENCOURAGEMENTS QUI M'ONT PERMIS
D'ENTREPRENDRE ET TERMINt CE SECOND CYCLE DE MES ETUDES
EN MANAGEMENT ET DONT VOICI LES FRUITS.
A VOUS MES CHERS ENFANTS, BENEDICTIONS DE L'ETERNEL :
DEBORAH KUNGliA MAYUNDO, ESTHER ATUDU MAYUNDO, DANIEL MAKUliA MAYUNDO ET KENEN
MliILAMBliE MAYUNDO, JE ME SOUVIENS DE VOS QUESTIONS ET INQUIETUDES
PERMANENTES, EN ME VOYANT TRAVAILLER SUR CE MEMOIRE JUSQU'A DES HEURES
TARDIVES, VOUS AVEZ TOUS ETt UN RECONFORT ET UN ENCOURAGEMENT POUR MOI PENDANT
CE MOMENT DUR. CE MEMOIRE EST DONC TERMINt ET JE VIENS DONC DE VOUS TRACER LA,
UN CHEMIN ET UN MODELE A SUIVRE POUR VOTRE AVENIR, ET GRANDE SERA MA JOIE DE
VOUS VOIR PRODUIRE CHACUN, QUI UN M~MOIRE, QUI UNE THESE ET BIEN
PLUS.
A VOUS CHERS AMIS, DEVENUS SECONDS FRERES : QUENTIN
ANTOINE, FRkDkRIC KAMAKAMA TUTU ET DOLET NYEMBO MAFUTA, C'EST VOUS ET GRACE A
VOS MULTIPLES CONSEILS ET INSISTANCES, QUE J'AI FINI PAR PRENDRE LA DECISION DE
POURSUIVRE MES ETUDES. AUCUN MOT NE SUFFIT POUR VOUS TRADUIRE TOUTE MA
GRATITUDE CE JOUR.
A TOUS ET A CHACUN, JE DEDIE, CE MODESTE TRAVAIL,
POURTANT FRUIT D'INNOMBRABLES SACRIFICES.
III
REMERCIEMENTS
Savoir dire merci dans la vie est un don de Dieu,
une grace, et l'ayant revue, nous saisissons cette opportunite pour reconnaitre
les m erites et apports des autres dans la presentation de ce m emoire
:
Notre grande estime va tout droit a l' eminent
Professeur Docteur Oscar
Ludovic NSAMAN-O-LUTU et au Chef des travaux
Michel
KAHURANYI RUTEGA qui malgre leurs multiples
occupations ont accept e et assure la conduite de l' elaboration de ce m emoire
successivement comme Directeur et Co-Directeur. Leurs experiences
scientifiques, sagesses, dynamismes, disponibilit es et regularites nous ont
marque tout au long de la construction de ce travail, et aucun mot ne suffit
pour leur traduire tous nos sentiments de profonde gratitude.
Dans ce mime ordre de pens ees, nous restons tres
reconnaissant et remercions tous les eminents hommes de sciences (Assistants,
Chefs de travaux, Professeurs) qui grace a tous leurs enseignements nous ont
capacit e et presentons ce jour le resultat de tous leurs efforts qu'ils ont eu
a consentir a notre endroit pendant toute la duree de notre second cycle a
l'UNICBukavu.
Nous pensons plus particulièrement a vous
monsieur John MULUNGULA WATUKALUSU pour avoir accepte de nous seconder dans
toutes les investigations de terrain ayant conduit a la construction de ce que
nous appelons aujourd'hui, M emoire. Nous n'avons rien pour vous rendre en
retour mais que l'Eternel seul, lui a qui toute chose appartienne, vous donne
ce que votre cceur desire puisse que vous aviez travailler et tout travail m
erite salaire.
Nos remerciements s'adressent a toute la
communaute de l'organisation Guichet d'Economie Locale du Sud-Kivu, asbl, en
sigle GEL Sud-Kivu et particulierement au President du Conseil
d'Administration, monsieur Vicky MUSINGILWA, aux partenaires Louvain D
eveloppement et Groupe One, singulierement, les accompagnateurs techniques exp
erimentes, monsieur Jean-Francois DUBUISSON, mademoiselle Yolaine GUERIF et son
assistant BISHI LUKEBA ainsi quea tous les membres de la Direction dont
madame
Sylvie BUJIRIRI, mesdemoiselles Rachel MUSINGI et
Fid elie MUSHAGALUSA ainsi que messieurs Innocent CIRHUZA, Venant BASHIGE,
Marcellin SAFARI, Justin BAHATI, Ghyslain NYEMBO et Manu OMBENI qui ont eu a
contribuer chacun a sa maniere a la production de ce travail.
Notre regard tourne de maniere particuliere vers
les familles, freres scours et enfants dans le Seigneur. Il nous est difficile
de les citer tous, n eanmoins, nous pensons a : Andre OLEKO, Enoc BOONGA, Josue
MATHE, Gaby MUKALAY, maman ZITA, Maman NEPA, Pasteur BAHAVU, Paul OLEKO,
Jacques USUNGO, Timoth ee, Jules AMOTI, Augustin CHERUBALA, David MUBALAMA,
Bonaventure NFUNDIKO, Pierre KASHOSI, Texes KALETA, Maman Dorcas SHAKO, Da Aim
e BASEME, Da Nono TUSALA, Dynat FATAKI, Gisele BUJIRIRI, Jules RAMAZANI, Oswald
ZIHALIRWA, SELEMANI, Philemon BUBALA, Cephas MASIRIKA, Aubert LUNANGA, Justin
et Justine BAHATI, Andoy NAKIHINGA, Adolphe SABUNI, Th eobal KIOMA, Pius
BIKUNGU, Arthur BARAKA, Caleb ZIGABE, Beni OSSURU, Gustave MBILIZI, Jules
CHIGOSHOLE, Maman Marcelline MWILAMBWA, Martin WILONDJA, Juvenal KYALEMANINWA,
John RUGENDABANGA, Pierre SAIDIA, Josu e MUSHAGALUSA, Aim e CIKONZI, Denis
BULAMBO, Bertin NGANDU, AMULI Rosette, Raphael HODI, Paul MUHINDO, SANGWA
MUSHENDWE, Nestor MUGANZA, Abbe Jacques WILONDJA, Scour Francine
MBAYO,
Nos remerciements s'adressent egalement aux
familles et amis : Michel Dieudonn e KABUNDI, KITUNGWA NDUBULA, SANGWA KALUME,
ERIC KATUTA, NGONGO LUTETE, MWAMBA MUHALA, Ild ephose KAMANZI, Nicolas BULERI,
Deogratias MWAMBA, Thadd ee HYAWE HINYI, M'LULEY, Janvier ITONGWA, Rene, Elvis
MWAMBA, Didot MWAMBA, Dody NYEMBO, Professeur Dr.Georges MWANGALALO, KACHELEWA
MUHEMEDI, Zeba KAZAMBA, Alex MULALUKO, Docteur Hermes KAREMERE, MoTse
BARINGIGWA, Ephraim BALEMBA, Innocent BALEMBA, Dr.Jean MASTAKI LEKI, Professeur
Augustin MUTABAZI., Professeur Jean Baptiste NTAGOMA, Professeur LABANA, Pie
NTAKARUTIMANA, Daniel GAYE, Eric BIDORHO, Charles BISIMWA, ...
Que l'occasion nous soit offerte pour nous
souvenir de nos compagnons de lutte pendant toute notre vie estudiantine a
l'UNIC-Bubavu. La liste etant tres longue, nous pensons n eanmoins a l'Associ e
Marius ASILA, M edard TAMBWE, Esp erance HENDWA, Leon, Fifi MUTELA, Jacqueline
MAPATANO, Zadig NZABARA, TOTO, Claude, Serge BALIHAMWABO, Aline PAAR, USENI
BORA UZIMA, Martin NGABOYEKA, RIZIKI, Florentin, ZIRHUMANA,
...
En fin, nous gardons une pens ee pieuse a vous mes
chers parents, Constantin MAKUWA MUSAFIRI et F elicite KUNGWA BEMBELEZYA vous
m'aviez donn e la vie par votre amour et propre volonte mais le destin n'a pas
voulu que vous puissiez voir et goGter les fruits de ce que vous aviez
enfantes. Je vous resterais tres reconnaissant cher Papa et chere maman, mon
epouse et mes enfants m'entendent seulement parler de vous mais ils
souhaitaient vous voir, mais ils ne vous verront plus jamais et que vos times
reposent donc en paix.
IV
ABREVIATIONS ET SIGLES
ACP : Afrique caraibes et Pacifique
AFDL : Alliance des Forces Democratiques pour la
Liberation du Congo Zaire
AGB : Agent de Bureau
AGT : Observatoire Gouverneme nt Transparence
ANR : Age nce Nationale de Re nseig neme nt
ATB1 : Attach6 de Bureau de premiere classe
ATB2 : Attach6 de Bureau de deuxieme classe
BIT : Bureau International du Travail
BRALIMA : Brasserie, Limonaderie et Malterie
CAMI : Cadastre Mi nier
CB : Chef de Bureau
CD : Chef de Division
CDE : Centre pour le Developpement de l'E
ntreprise
CEEC : Centre d'Evaluatio n d'Expertise et de
Certification des substances Mi ni+res
et semi-precieux
CHDC : Congo Holding Development Company
CNE : Centre National d'Expertise
CNS : Conference Nationale souverai ne
CNUCED : Conference des Nations U nies pour le
Developpement
CRAF : Comite Rayon d'Actio n Femme
CRM : Centre des Recherches Mi ni+res
CT : Collectivites Territoriales
CTCPM : Cellule Technique de Coordination et de Pla
nificatio n Miniere
DG : Directeurs G6n6raux
DGI : Direction Generale des Impôts
DGM : Direction Gé nérale de
Migration
DGRAD : Direction Gé nérale des Recettes
Admi nistratives et Doma niales
DSCRP : Document de Stratégies de Croissa nce et
Réductio n de la Pauvreté
EAD : E ntité Administrative Déce
ntralisée
EIE : Etude d'Impôt E nviro nneme ntal
FDLR : Force Démocratique pour la Libératio
n du Rwanda
FEC : Fédératio n des Entreprises du
Congo
FMI : Fonds Mo nétaire International
Frw : Francs rwa ndais
GEL Sud Kivu : Guichet d'Eco nomie Locale du
Sud-Kivu
GRAMA : Groupe de Recherche sur les Activités Mi
ni+res e n Afrique
Groupe One : Groupe de recherche et d'actio n sur le
développeme nt durable et le développeme nt éco nomique
local
ICCN : Institut Co ngolais pour la Conservation de la
Nature
INSS : Institut National de Sécurité
Sociale
IRC : International Rescue Committee
ISDR : Institut Supérieur de Développeme nt
Rural
ISGEA : Institut Supérieur des Gestio ns des
Affaires
IST : Infection Sexuelleme nt Transmissible
RFDP : Réseau des Femmes pour la Défe nse
des Droits et la Paix
MAGERWA : Magasi ns Gé néraux du
Rwanda
MDDZ : Mines d'Or du ZaTre
MLC : Mouveme nt de Libératio n du
Congo
MPR : Mouveme nt Populaire de la Révolutio
n
NDS : Nouvelle Dy namique Sy ndicale
OCC : Office Co ngolais de Co ntrôle
OCDE : Organisation de Coopératio n et de
Développeme nt Eco nomiques
OFIDA : Office des Doua nes et Accises
OGP : Observatoire Gouverna nce et paix
OIT : Organisation Internationale du Travail
OL : Ordo nna nce Loi
OMD : Objectifs du Millé naire pour le
Développeme nt
ONG : Organisations Non Gouverneme ntales
ONU : Organisation des Nations U nies
PAR : Plan d'Atté nuatio n et de
Réhabilitatio n
PDG : Président Directeur Gé
néral
PED : Pays e n voie de Développeme nt
PEPM : Permis d'Exploitatio n de Petites
Mines
PGEP : Plan de Gestio n E nviro nneme ntale du
Projet
PMURR : Programme Multisectoriel d'Urge nce de
Reconstruction et Réhabilitatio
PNUD : Programme des Nations U nies pour le
Développeme nt
PPP : Parte nariats Public Privé
RCD : Rassembleme nt Co ngolais pour la
Démocratie
RCD/ML : Rassembleme nt Co ngolais pour la
Démocratie/Mouveme nt de Libératio
RCDN : Rassembleme nt Co ngolais pour la
Démocratie Nationale
RDC : République Démocratique du
Congo
RMA : Ressources Mi nérales Africai
nes
RSE : Respo nsabilité Sociale des
Entreprises
SAESSCAM : Service d'Assista nce et d'E ncadreme nt de
Scale Mining
SAKIMA : Société Aurifere du Kivu et du Ma
niema
SMC : Speciality Metals Campa ny
SOMICO : Société des Mines du
Congo
SOMEST : Société Miniere de
l'Est
SOMINKI : Société Miniere et I ndustrielle
du Kivu
SST : Santé et Sécurité au
Travail
UCB : U niversité Catholique de Bukavu
UNIC : U niversité du Centre de Promotion e n
Management et Développeme nt
(CEPROMAD)
UNICEF : Fonds des nations u nies pour l'e nfa
nce
UQAM : U niversité de Québec a
Montréal
USD : Dollars américai n
VIH : Virus d'Immu no déficie nce Humai
ne
1
|
CHAPITRE 0. INTRODUCTION GENERALE
|
0.1. PROBLEMATIQUE
La République Démocratique du Congo a pour
capitale Kinshasa, réunissant 2.345.409 Km2 de superficie, 11 provinces
dont la province du Sud-Kivu, 55.522.000 d'habitants1, plus de 400
tribus et 10 frontières avec les différents pays Africains. Ce
sous continent est situé au coeur de l'Afrique, et aux ressources
naturelles immenses est paradoxalement compté parmi les pays les plus
pauvres et les plus endettés de la planète.
La Province du Sud-Kivu a la ville de Bukavu comme chef-lieu,
située à l'Est de la RDC, elle est limitée à l'Est
par le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie. Elle a une superficie de 69.130
km2 et est parmi les provinces les plus vastes et peuplées du
pays et dont sa population estimée à plus ou moins 4.500.000
habitants2. Elle est dotée d'énormes ressources
naturelles, sol et sous-sol et humaines mais se retrouve aujourd'hui parmi les
provinces pauvres du pays selon certains indicateurs de développement.
Les conflits armés à répétition et la
présence des armées étrangères sur le sol Congolais
dans la province du Sud-Kivu notamment les territoires de Walungu, Kabare,
Kalehe et Mwenga sont les plus déterminants de la pauvreté dans
cette partie du territoire national.
Sur le plan administratif, cette province est subdivisée
en 3 communes et 8 territoires, ces derniers étant constitués
globalement de 23 collectivités/chefferies, 184 groupements, 45
quartiers et 1 cité.
Sur le plan politique, la province est
caractérisée essentiellement par l'instabilité et
l'insécurité généralisée qui sont des effets
pervers de différentes guerres qu'a connues le Sud-Kivu et toutes formes
des crises politiques depuis les premières heures de
l'indépendance. Après la rébellion Muleliste de 1964 et
les atrocités perpétrées par le mercenaire Bob Denard
Sycram, en 1967, et après l'arrivée massive des
réfugiés rwandais en 1994, elle fut le théâtre de la
première guerre dite de libération de 1996 avec l'AFDL, celle du
RCD suivie par toutes les fractions rebelles de 1998 à 2003 ainsi que
les tristes évènements de mai - juin 2004 avec MUTEBUSI et
NKUNDABATWARHE, à Bukavu.
Les conséquences de ces turpitudes sont incalculables
sur la vie de la population devenue plus pauvre
qu'avant. Les conflits
armés dans la province du Sud-Kivu ont davantage plongé la
population de cette partie
du territoire national dans la grave
misère. Cette insécurité quasi permanente est l'oeuvre
surtout des
~Reporteurs sans frontiores, Rapport
Annuel, 2003.
2 Division Provinciale du Plan,
Document de Strategies de Croissance et Reduction de la pauvrete, Province du
SudKivu, Bukavu, mai 2006.
interahamwe et autres groupes et milice armées tels que
FDLR, RASTA, FNL,... et autres bandits locales incontrôlées.
D'où la recrudescence de la violence sous toutes ses formes, des
conflits interethniques, des viols fréquents des femmes et des jeunes
filles utilisés comme arme de guerre.
L'environnement économique du Sud-Kivu pendant la
période de conflit s'est nettement détérioré. En
effet il se caractérise par :
- La destruction des infrastructures socio -
économiques de base : maisons, routes, ponts, usines, hôpitaux,
etc. D'où baisse de la production, baisse de la commercialisation et de
la circulation des personnes et leurs biens ;
- Le niveau très bas des revenus de la population locale,
avec toutes les conséquences y afférentes ;
- La pauvreté de masse surtout dans le monde rural
où les gens n'ont plus accès aux facteurs de production ;
- L'économie de la province principalement tournée
vers l'Est où les opérateurs économiques ont la
facilité d'importer.
Sur le plan social et culturel, la province est dominé par
:
- Le traumatisme spécialement des femmes et jeunes
filles victimes de diverses violences dont les viols : plus de 375 femmes
violées lors des conflits armés MUTEBUSI-NKUNDABATWARHE de
maijuin 2004 ; à Bukavu plus de 25.000femmes violées
déclarées depuis les conflits armés dans la
province3.
- Les difficultés d'accéder aux services sociaux de
base : éducation, soins de santé primaire, eau potable, etc.
- La propagation des IST et du VIH/SIDA à la suite des
viols et de la prostitution à grande échelle des adolescentes
à la quête des moyens de survie ;
- La recrudescence de certaines épidémies et
maladies (cholera, polio, méningite, rougeole) jadis
contrôlées à cause de l'absence des soins et de mauvaises
conditions de vie.
- L'augmentation des groupes et du nombre des personnes
vulnérables dont les enfants de la rue (plus de 14.881 au Sud-Kivu), les
veuves, les orphelins, etc.
- Le surpeuplement de la ville de Bukavu du fait des
déplacés qui fuient les territoires où règne
l'insécurité.
- La pauvreté urbaine en augmentation et la
dépravation des moeurs (BUKAVU et UVIRA surtout) ;
- La destruction des résidences des chefs coutumiers ainsi
que la profanation des signes royaux pourtant considérés par la
population comme sacré et garant de la coutume.
3 Comite Rayon d'Action Femme (CRAF),
Viols et violences sexueles au Sud-Kivu : Une tentative
d'aneantissement des communautes, Bukavu, juillet 2005.
Les grands problèmes de développement de la
Province tels que diagnostiqués par les populations à la
base
lors de consultations participatives ayant conduit à
l'élaboration du DSCRP provincial sont :
· le délabrement des routes et
l'impraticabilité des infrastructures de transport et par
conséquent l'enclavement des entités administratives ;
· la persistance des crises politiques à tous les
niveaux, des conflits armés et de l'insécurité ;
· l'insuffisance alimentaire ;
· la carence des emplois et le chômage
généralisé ;
· les difficultés d'accès au système
éducatif ;
· la précarité de la santé des
populations en général, et en particulier celle des mères
et enfants ;
· l'absence d'un environnement durable et d'un cadre de vie
viable ;
· la prévalence de l'épidémie à
VIH/SIDA et la malaria ;
· le faible respect du genre, les violences sexuelles
faites aux femmes et la faible protection sociale des groupes
vulnérables.
Ces problèmes auraient pour causes principales :
> la mauvaise gouvernance sur le plan politique,
administratif, judiciaire et économique ;
> les guerres à répétition et la
persistance des ex ; combattants rwandais sur le territoire congolais ; > la
non implication/participation de la population à la gestion de la chose
publique;
Pour le cas spécifique du secteur minier dans la
province, il n'a pas résisté à la conjugaison de facteurs
externes (effondrement des cours de cassitérite, ...) et internes
(mutineries, rebellions, mauvaise gestion, pillages,...) après la
configuration minière industrielle hérité de la colonie,
la dégradation, l'entrée en scène de nouveaux acteurs, les
derniers soubresauts jusqu'à la confluence de facteurs.
Cette fin de l'époque minière industrielle au
Sud-Kivu est donc le résultat de toute une série de
facteurs4:
- la lassitude des milieux financiers y traditionnellement
impliqués, conduisant parfois à des erreurs
d'appréciation;
- divers développements technologiques dans le monde, qui
ont entraîné des variations importantes des cours des
différents produits miniers concernés;
- la faible capacité d'administration et de gestion de
divers gouvernants;
- l'affairisme de sociétés minières
("minors") plus spéculatives qu'industrielles;
- refus d'appliquer les dispositions du code minier par les
différents services de l'Etat (DGI, OFIDA, DGRAD, OCC..,), par ignorance
ou mauvaise foi ;
- inadéquation du code minier par rapport à
certains textes règlementaires ;
- implication de plusieurs services (la Police Minière,
l'ANR, l'Armée, le Commerce Extérieur, la DGM...) dans l'exercice
des activités minières,
- persistance des tracasseries administratives au niveau de tous
les services de l'Etat ;
- longues et onéreuses formalités pour la sortie
des produits après chargement ;
- absence des mécanismes d'encadrement et de gestion
ordonnée de l'exploitation minière artisanale ; - vols et
détournements de produits miniers vers des territoires voisins ;
- manque d'un programme de gestion et de protection de
l'environnement.
- difficulté de réalisation des programmes
d'investissement ;
- invasion des périmètres déjà
occupés par les sociétés minières par les
exploitants artisanaux. - et enfin les troubles, guerres et autres pillages
;
En effet, dans le contexte comme celui de la RDC, en
particulier et de pays africains en général, la démocratie
fait défaut, raison pour laquelle, les conflits se règlent par la
seule voie de la violence, de rébellions et des guerres interminables
qualifiées par les plus avisés des guerres inutiles.
Il sied de noter qu'il est pratiquement impossible et
même inadmissible d'évoque un sujet sur l'exploitation
minière dans la province du Sud-Kivu : de la responsabilité
sociale des entreprises et de l'Etat sans une vision nationale et même
internationale de la question.
C'est à ce titre qu'il est donc important de placer le
pillage des ressources naturelles de la RDC dans un contexte historique,
économique, politique et social dans la présente
problématique dans la mesure où la géographie politique du
conflit recoupe la géographie des gisements miniers. Les
atrocités ont été commises surtout dans le Nord Est, dans
les Kasaï, dans les deux Kivu et dans le Katanga où se trouvent les
réserves de cobalt, de coltan, de cuivre, de diamant, d'or, de bois ou
d'eau de la RDC.
En effet, selon le rapport de la commission
Lutundula5 de septembre 1996 à mai 1997, la République
du Zaïre est secouée par la rébellion de l'Alliance des
Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, AFDL. Le 17 mai
1997, cette rébellion finit par emporter le Président MOBUTU
déjà affaibli par la contestation interne, et les institutions de
la transition issues de la Conférence Nationale Souveraine, C.N.S. Elle
porte Laurent Désiré KABILA au pouvoir. Le Zaïre redevient
République Démocratique du Congo.
En août 1998, l'A.F.D.L implose. Son implosion donne lieu
à une recomposition des alliances internes et
externes qui soumettra
les populations congolaises à la rude épreuve d'une
deuxième rébellion, cette fois-ci à
5 Assemblee nationale de la transition :
Commission speciale charg~e de l'examen de la validite des conventions a
caractere Oconomique et financier conclues pendant les guerres de 1996-1997 et
de 1998, rapport des travaux.
parties multiples. D'un côté, le Gouvernement
légal de Laurent Désiré KABILA appuyé par l'Angola,
la Namibie, le Tchad et le Zimbabwe, de l'autre, deux, puis quatre mouvements
armés, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie, le RCD, le
Mouvement de Libération du Congo, le MLC, le Rassemblement Congolais
pour la Démocratie/Mouvement de Libération, le RCD/ML, et le
Rassemblement Congolais pour la Démocratie Nationale, le RCDN, soutenus
par le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi.
Le processus de décomposition de l'Etat congolais,
l'effondrement de son économie et de paupérisation de ses
populations amorcé sous le règne du Président MOBUTU
s'accélère et atteint son paroxysme avec ces deux guerres
qualifiées toutes de « libération ».
Ainsi, après une période de stabilité
politique relativement longue, le Zaïre de MOBUTU est entré dans
une zone d'assez fortes turbulences à partir de 1990 par Suite d'une
double rupture. D'abord la rupture des équilibres fondamentaux au sein
de la communauté internationale symbolisée par
l'écroulement du mur de
Berlin qui a mis fin aux blocs EST-OUEST et, par
conséquent, à la guerre froide dont se sont servies pendant
longtemps les dictatures d'Afrique pour s'adjuger les faveurs de l'Occident et
du bloc de l'Est dirigé par l'Union Soviétique.
Au sortir du régime MOBUTU, le Zaïre-Congo est
caractérisé, sur le registre institutionnel et politique,
essentiellement par: la vacuité de l'Etat à tous les niveaux
à cause de l'effritement de son autorité et de son
incapacité de remplir ses fonctions primaires ; la privatisation des
espaces des compétences étatiques par des élites
politico-militaire et commerciale structurées en cercles concentriques
autour du Chef de l'Etat et en filières de solidarité tribales,
ethniques et régionales; la prédation et le clientélisme
comme mode de gestion du politique, et la criminalisation de l'Etat par des
élites affairistes qui instrumentalisent les services publics pour
s'accaparer, au détriment de la population, du gâteau national de
plus en plus rétréci par une longue crise économique dont
les origines remontent aux années 19716.
En ce qui concerne l'Afrique en générale, elle
est convoitée par les grands financiers internationaux à cause de
ses réserves minières quasi intactes, car sous exploitées
au moment où celles des pays du nord sont en phase d'épuisement
et engendrent des coûts d'exploitation très prohibitifs. Plus que
d'autres parties du
6 Deposition de Madame Bouvier Paule devant la
Commission sonatoriale belge d'enquête sur l'exploitation et le commerce
logaux et ilogaux de richesses natureles dans
la region des Grands Lacs, le 30 novembre 2000, et Professeur Marysse, S.,
Andre, C. Guerre et pillage oconomique en Republique Democratique du
Congo,
Professeur Marysse, S., Reyntjens, F., Annuaire des Grands
Lacs. Annuaire 2000-2001, Paris, L'Harmattan, 2001, pp 312-313.
monde dont l'ex-Union soviétique, le continent africain
apparaît désormais comme un lieu d'investissement accessible.
Comme la Conférence des Nations Unies pour le développement
(CNUCED) le révélait dans son rapport publié le 06 mai
1999, l'ensemble des investissements étrangers en Afrique étaient
passés de 3 milliards US $ à la fin des années 1980
à 5 milliards US $ en 19967.
L'absence d'un Etat exerçant une autorité
réelle partout sur un territoire vaste de 2.345.000 Km2 en RDC, la
situation de guerre et l'instabilité politique créent une
opportunité de prédation à grande échelle qui
transforme la République Démocratique du Congo en un espace
économique de libre-service où se croisent les réseaux les
plus divers et se côtoient les hommes d'affaires de tous calibres et
horizons pour exploiter le cuivre, le cobalt et les métaux
associés, le diamant, l'or, la cassitérite, le coltan, le bois,
le café...8 De deux côtés de la ligne de front
se développe une économie de guerre qui distribue des rentes de
situation aussi bien aux belligérants qu'à leurs alliés
respectifs en même temps qu'elle finance la guerre elle-même dont
les motivations divorcent, par ailleurs, de plus en plus avec la conquête
des libertés et la sécurité des pays voisins (Rwanda, de
l'Ouganda et du Burundi) pour plonger dans le lucre et l'enrichissement
personnel illicite.
Le lien entre l'exploitation illégale des ressources
naturelles et autres formes des richesses de la République
Démocratique du Congo et la poursuite de la guerre dans ce pays sera mis
en exergue par le groupe d'experts de l'Organisation des Nations Unies mis en
place par son Secrétaire Général le 31 juillet 2000
à la demande du Conseil de Sécurité. Ce panel
révélera également l'existence dans tous les camps
belligérants des réseaux d'élite impliquant les
nomenklaturas politiques, commerciales et militaires, congolaises et des pays
« agresseurs » et « invités »9
connectées à la criminalité internationale et qui captent
à leur seul profit les richesses du Congo au détriment de ses
populations.
Ainsi, comme l'ont démontré l'O.N.G Observatoire
Gouvernance-Transparence, O.G.T, le groupe d'experts nationaux sur
l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de
la RDC et Jean Claude
7 En novembre 1994, la Banque Mondiale dans une
etude qu'ele a rendu publique sur la situation economique du
Zaire affirmait que celui-ci totalisait les arrieres de 6
miliards de dolars americains avec
l'exterieur et des obligations contractueles de service de la
dette depassant le produit des exportations des biens et des services.
Touga Denis, « Les transnationales minieres a
l'assaut du Zaire comme du Congo », INFO-ZAIRE, feuillet d'information
produit par la TABLE DE CONCERTATION SUR LES DROITS HUMAINS AU ZAIRE,
Entraide missionnaire, 15, De Castelnau Ouest, Montreal (Qc) H2R 2W33,
Numero special.
8 Pour plus de details, lire les
differents rapports de groupe d'experts de l'O.N.U sur l'exploitation
ilegale des ressources natureles el autres
formes des richesses de la Republique Democratique du Congo, d'avril 2001, mai
2002, octobre 2002 et octobre 2003 ; le Rapport de 10 Commission des experts
nationaux sur le pillage et l'exploitation ilegale des
ressources naturelles et autres richesses de ta R.D. C, octobre 2001 et LUMBI
Pierre, O.G.T, « Guerre en RD C, enjeux economiques: inter<t et
acteurs. Rapport final », Kinshasa, 10 avril 2000.
9 Le Gouvernement de la Republique a
toujours considere le Burundi, l'Ouganda et le Rwanda comme des pays agresseurs
par opposition a l'Angola, a la Namibie et au Zimbabwe invites par lui afin de
l'aider a bouter hors du territoire national les agresseurs.
Willame, la guerre dans ce pays est finalement au centre
d'importants enjeux économiques et financiers qui lui causeront une
saignée humaine et matérielle sans précédent dans
son histoire postcoloniale10.
Aussi, selon l'International Rescue Comettee, IRC, la guerre
de 1998 a coûté directement et indirectement, jusqu'en 2002,
environ 3.500.000 vies humaines. Le panel des experts de l'ONU a
évalué les pertes matérielles dues au pillage à au
moins 5 milliards de dollars américains tandis que le groupe d'experts
nationaux a chiffré à 10.118.267.299,46 dollars américains
les pertes et dommages subis par la R.D.C et sa population du fait de la guerre
rien que pour la partie du territoire national occupée par les
rebelles11.
Comme annoncé dans les lignes qui
précèdes, il se dégage que les conflits en RDC ont
été en partie entraînés par le commerce des
ressources naturelles. Le Groupe d'experts des Nations Unies a décrit et
conclu dans son rapport sur l'exploitation illégale de ressources
naturelles en RDC que la convoitise des ressources naturelles de la RDC a
joué un rôle important dans la prolongation du conflit le plus
dévastateur que le monde n'ait jamais vu : « le conflit en
République Démocratique du Congo est principalement
alimenté au sujet de l'accès, du contrôle, du commerce de
cinq ressources minérales principales : le coltan, les diamants, le
cuivre, le cobalt et l'or. La richesse du pays est attrayante et il est
difficile d'y résister dans ce contexte de non-respect des lois et de
faiblesse de l'autorité centrale ».
Les belligérants du conflit en RDC ont utilisé
différentes stratégies économiques pour
générer des revenus des différentes ressources naturelles
accessibles. Par exemple, le gouvernement a levé des fonds pour son
effort de guerre par le biais de la vente de concessions minières et
forestières, habituellement sous la forme d'accords de joint-venture
entre les entreprises parastatales et étrangères.
Les groupes armés étrangers, rebelles et locaux
ciblèrent particulièrement les diamants, l'or, le cuivre et le
coltan pour lever des fonds. Ces ressources sont faciles à exploiter par
des méthodes artisanales, elles ont des coefficients
élevés de poids par rapport à la valeur, peuvent
être facilement dissimulés et passés en contrebande et sont
rapidement absorbés par les marchés internationaux soutenus par
une forte demande en Europe, aux Etats-Unis et en Asie du Sud-est. Le manque de
contrôle efficace aux frontières et une absence de système
de traçage des ressources et de mécanismes coercitifs efficaces
au niveau international pour le ressources précitées, font
d'elles des proies faciles.
C'est pourquoi, dans ses différentes résolutions
consécutives aux rapports du panel sur l'exploitation illégale
des ressources naturelles et autres formes des richesses de la R.D.C, le
Conseil de Sécurité de l'O.N.U n'a
10 Lumbi Pet Willame J- C, Op.cit.t
11 Rapport de la Commission d'experts nationaux...
op. cit, p 73.
pas cessé d'inviter les pays concernés par cette
exploitation à prendre toutes les mesures requises pour y mettre fin le
plus rapidement possible.
Au fond, depuis la réunion préparatoire du
Dialogue inter-congolais tenue à Gaberone au Botswana en août
2001, les Congolais ont posé le problème des conventions,
contrats, accords et actes de gestion conclus et signés pendant les deux
guerres dans le but de:
Etablir la vérité et les responsabilités
;
Evaluer les dégâts économiques et financiers
causés à la République par ces guerres ;
Réhabiliter le Peuple congolais dans ses droits
légitimes et de sauvegarder ses intérêts supérieurs
; Arrêter l'hémorragie des richesses du pays;
Mettre fin aux irrégularités et à
l'impunité ;
Jeter les bases de l'Etat de droit au Congo, l'un des
fondamentaux du nouvel ordre politique démocratique en construction au
pays.
Comme décrit ci-dessus, c'est sur la toile de fond d'un
pays à reconstruire, d'un Etat à refonder et d'une
économie à relancer qu'en exécution des deux
Résolutions du Dialogue inter-congolais pré rappelées,
l'Assemblée Nationale, conformément au pouvoir de contrôle
et de suivi des Résolutions de ce Dialogue lui conféré par
la Constitution de la transition en son article 98, a créé, par
sa Résolution N° AN/P/COM.SP/03/04 votée en sa séance
plénière du 24 avril 2004 et la «Commission Spéciale
chargée de l'examen de la validité des conventions à
caractère économique et financier conclues pendant les guerres de
1996-1997 et de 1998» fut donc mis en place non seulement pour remplir son
obligation politique, mais aussi pour s'associer aux efforts de la
communauté pour sortir la R.D.C de la gestion économique de
guerre et l'engager dans la voie de la bonne gouvernance dont la transparence,
la responsabilité et le contrôle sont les exigences cardinales
pour contribuer également à la consolidation de la paix en
coupant le cordon de la bourse qui finance la guerre, et à la
reconstruction effective du pays qui, sans une exploitation équitable de
nos ressources minières, serait compromise.
Les séquelles de la guerre sont à l'origine d'un
imbroglio juridique qui contribue à retarder le retour éventuel
d'investisseurs et à perpétuer les pratiques informelles. De
lors, il se dégage une problématique sur l'exploitation
minière au Sud-Kivu : Responsabilité sociale des entreprises et
de l'Etat dans ce domaine.
Comme on peut le constater, l'Etat Congolais, de
manière générale, n'a pas su jouer son rôle de
premier garant de la gestion de la chose publique afin d'en assurer une
redistribution équitable et équilibré à sa
population, de manière particulière dans le domaine de
l'exploitation minière.
9
En effet, par son action, l'Etat, entant que
représentant des citoyens, doit chercher à orienter et à
contrôler cette exploitation dans le sens de l'équité qui
suppose qu'au-delà des intérêts particuliers des parties en
jeu, l'on prenne en compte l'intérêt général de la
population ainsi que celui des générations futures.
Cette exploitation a donc été faite au seul
profit des exploitants, des cercles concentriques autour du chef de l'Etat,
certains pays invités par le gouvernement Congolais, aux mouvements
rebelles ainsi qu'à leurs poulains, et c'est au détriment de la
majeure partie de la population Congolaise.
De tout ce qui précède et à
l'évidence, une tragédie aussi grave ne pouvait pas nous laisser
indifférent dans la mesure où la province du Sud Kivu, porte
d'entrée de toutes les guerres précitées n'a pas
été à l'abri de toute cette situation
socio-économique calamiteuse qu'a connue la République
Démocratique du Congo de 1996 à 2003, et c'est pourquoi tout un
ensemble de questions s'impose sur cette situation :
n Pourquoi l'Etat Congolais n'a pas su jouer le rôle de
premier rand reconnu à tout Etat dans le domaine de l'exploitation
minière et en assurer une redistribution équitable et
équilibrée à sa population ?
n Quels ont été les impacts de l'exploitation
minière sur l'environnement au Sud-Kivu ?
n Quelles sont les raisons qui expliqueraient la
dégradation actuelle de l'industrie minière dans cette province
?
n Pourquoi les entreprises oeuvrant dans le secteur
minière en RDC en général et au Sud-Kivu en particulier
échappent au droit national et ont du mal à appliquer dans leurs
opérations, les normes et principes internationaux qui régissent
la Responsabilité Sociale des Entreprises ?
n Quelles peuvent être les attentes des investisseurs du
secteur minier du Sud-Kivu par rapport à la prise en compte de la
dimension Responsabilité Sociale des Entreprises ?
n Le Concept Responsabilité Sociale des Entreprises
est-il connu en République Démocratique du Congo et au Sud-Kivu
en particulier?
0.2. HYPOTHESE DE TRAVAIL
Les réponses à ces différentes questions
nous permettront de vérifier notre hypothèse formulée
comme ciaprès : g Si le concept de Respo nsabilité
Sociale des Entreprises (RSE) est le développeme nt durable tra
nsposé/appliqué a l'e ntreprise12, alors,
l'intégration efficace de la dimension RSE dans le domaine de
l'exploitation minière serait un tremplin pour un développement
economique durable au Sud-Kivu en particulier et de toute la Republique
Démocratique du Congo en general v.
12 Groupe One, Guide de l'entreprise
responsable, Editions LABOR, Bruxeles, 2003,
10
0.3. METHODE ET TECHNIQUES UTILISEES
Tout au long de nos investigations, nous nous sommes munis de
quelques outils et moyens de recherche, de récolte des données
essentielles à la problématique en cause : la méthode et
les techniques de recherche.
Pour ce faire, nous avons utilisé principalement la
méthode historico-fonctionnelle accompagnée de toute une
série des techniques, notamment :
· L'observation participative,
· L'interview libre,
· La technique documentaire,
· La technique descriptive,
· L'échantillonnage,
· Le questionnaire.
Cette méthode nous a permis de saisir l'origine de la
problématique de l'exploitation minière au Sud-Kivu, la
succession de guerres dites de « libération » et leurs
conséquences sur la situation socio politico-économique de la
population en particulier et de tout le pays en générale de 1996
à nos jours, d'une part.
Elle nous a également permis de montrer que pour
arrêter la descente aux enfers, répondre aux pressions des
bailleurs des fonds, en particulier à celles des institutions de Bretton
Woods et tenter le redressement de l'économie nationale, le Congo,
conseillé par la Banque Mondiale, lance en 1995 sous le gouvernement
KENGO WA DONDO, la privatisation de ses entreprises publiques, plus
spécialement celles du secteur minier. L'objectif poursuivi alors est
double: obtenir des compagnies étrangères qu'elles payent
directement aux institutions financières internationales le prix de leur
participation au capital des entreprises publiques afin de commencer à
apurer l'énorme dette extérieure du World Bank, d'autre part.
En outre, les données historiques nous ont
montré que la convoitise des ressources naturelles de la RDC a
joué un rôle important dans la prolongation du conflit le plus
dévastateur que le monde n'ait jamais vu : « le conflit en
République Démocratique du Congo est principalement
alimenté au sujet de l'accès, du
contrôle, du commerce de cinq ressources
minérales principales : le coltan, les diamants, le cuivre, le cobalt et
l'or. La richesse du pays est attrayante et il est difficile d'y
résister dans ce contexte de non-respect des lois et de faiblesse de
l'autorité centrale ».
différentes rebellions jusqu'à la transition qui
a conduit le pays à l'organisation des premières élections
libres, démocratique et transparente après plus de quatre
décennies.
Quant aux techniques précitées, la technique
d'observation participative nous a été d'une grande importance
lors de nos investigations. Elle nous a permis une intégration et des
échanges faciles avec la Division Provinciale de mines ainsi qu'avec les
exploitants miniers de la province rencontrés, et de comprendre leur
mode de vie et leurs conditions de travail.
La technique d'interview libre nous a permis d'administrer
notre questionnaire d'enquête auprès des mineurs ainsi qu'aux
agents de la Division Provinciale des Mines.
La technique documentaire, grâce à elle, nous
avons pris connaissance de ce qui a été à propos ou ayant
trait avec notre sujet d'étude et dont les différents documents
lus seront repris dans la bibliographie du présent travail.
Les techniques d'échantillonnage et du questionnaire
ont été utilisées simultanément, dans la mesure
où une recherche se fait toujours auprès d'un groupe cible dans
la plupart des cas on n'a pas des moyens pour interroger tout le monde.
C'était d'ailleurs notre cas étant donné que
l'exploitation minière au Sud-Kivu regroupe deux grandes
catégories d'exploitants à savoir : les exploitants formels,
c'est-à-dire ceux là qui sont enregistrés auprès de
la division provinciale des mines, ainsi que les exploitants informels qui
représentent la majorité des exploitants d'après la
division des mines ainsi que les exploitants formels.
Selon, le Professeur LUBALA13, on entend par
échantillon, un ensemble du travail limité
d'éléments prélevés méthodiquement dans une
population mère (collectivité à laquelle on
s'intéresse), préalablement définit pour la
représenter. Nous avons donc choisit un groupe limité qui est
représentatif pour l'ensemble du groupe qui en constitue un
échantillon.
Notons par ailleurs que la province du Sud-Kivu compte, jusque
fin juillet 2007, 12714 exploitants enregistrés auprès
de la division provinciale des Mines dont 76 creuseurs et 51 négociants.
Sur cet univers de 127 exploitants, nous avons dans le cadre du présent
travail considéré un échantillon de 45 exploitants, soit
un taux de sondage de 35,43%.
13 Professeur LUBALA, Cours des
Techniques d'enquête par sondage, 2ome annee de licence,
UNIC-Bukavu, In~dit, 2007.
14 Voir annexes au present travail sur
les details des exploitants par minerais.
12
Nous avons donc procédé à la remise de 45
questionnaires de recherche à 30 creuseurs et à 15
négociants. Le retour ou le feed back a été plus
intéressant pour les creuseurs que pour les négociants, soit 100%
par rapport à l'échantillon des creuseurs et 66,66% sur
l'ensemble du taux de sondage. Pour les négociants, premiers gagnants de
l'exploitation minière au Sud-Kivu, nous avons obtenu un retour de 6,67%
sur l'ensemble de l'échantillon et 20% par rapport l'échantillon
des négociants.
Il se dégage de ces résultats que les creuseurs
semblent être plus sensible à l'intégration de la dimension
Responsabilité Sociale des Entreprises dans le secteur minier au
Sud-Kivu que les négociants que nous avons senti trop se
réservés.
0.4. DELIMITATION DU SUJET
Dans le cadre du présent travail, nos investigations se
sont déroulées sur l'ensemble de la ville de Bukavu et ses
environs ainsi que dans certains coins des Territoires de Shabunda, Mwenga,
Walungu, Kabare, Uvira et Fizi..., en général et avec une
certaine particularité dans les communes d'Ibanda et de Kadutu
auprès de la Division Provinciale des Mines ainsi qu'au près de
l'Associations des exploitants miniers et d'autres acteurs intervenant dans ce
secteur lors de leur passage à Bukavu, point de vente de leurs
produits.
Pour ce faire, nos investigations portent sur une période
de onze ans, soit de 1997 à 2007.
L'année 1997 marque la référence pour la
prise du pourvoir par l'Alliance des Forces démocratiques pour la
Libération du Congo (AFDL) à l'issue de la première guerre
dite de libération sous Laurent Désiré KABILA qui a
conduit à la chute du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR)
de Joseph Désiré MOBUTU après 32 ans de règne sans
partage.
L'année 2007 est celle qui marque le moment où
nous avons décidé de faire la présente recherche, bien
entendu après la tenue des premières élections libres,
démocratiques et transparentes plus de quatre décennies
après, la mise en place de nouvelles institutions élues ;
élections qui ont amené le Congo à retrouver sa
démocratie perdue quels que mois seulement après son
indépendance.
0.5. ETAT DE LA QUESTION
Ce point nous a conduit à mener des investigations
auprès des bibliothèques et centres de documentation des
Universités, Instituts supérieurs, ainsi qu'auprès des
organisations de développement de la ville de Bukavu pour se rendre
compte de contributions et autres réalisations de nos
prédécesseurs sur l'exploitation minière au Sud-Kivu.
C'est à ce titre que nous avons trouvé dans
l'ensemble, douze travaux des étudiants de l'Université du
CEPROMAD (l'UNIC-Bukavu), l'Université Catholique de Bukavu (UCB) et
l'Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) dont quatre
mémoires et huit travaux de fin ce cycle.
Les quatre mémoires présentés, ont
été présentés et traité successivement de
:
1. Anaclet BAREGA WISOBA, « Incidences
socio-économiques de l'exploitation artisanale de Colombo-Tantalite et
ses implications au développement de la Collectivité chefferie de
Wamuzimu en territoire de Mwenga, RD. Congo » inédit, ISDR, Bukavu,
année académique 2000-2001.
2. Gaby NTAMBWE BIN NTAMBWE WA KABEMBA, « Analyse de
l'appui aux exploitants artisanaux des minerais et son impact sur leur
développement socio-économique, cas des artisans appuyés
par le SAESSCAM au Sud-Kivu », inédit, UNIC/ISGEA, Bukavu,
année académique 2005-2006.
3. Yvonne SANGANYI NYASSA, « Exploitation artisanale de
l'or et son incidence sur le revenu paysan, cas de la cité de Kamituga
», inédit, UCB, Bukavu, année académique
2002-2003.
4. ZIRIMWABAGABO BIKABA Dominique, « Etude d'une
approche de minimisation de l'impact de l'extraction minière sur les
ressources naturelles du Parc National de Kahuzi-Biega au Sud-Kivu. Cas
spécifique du Coltan », inédit, ISDR, Bukavu, année
académique 2005-2006.
Quant aux huit travaux de fin de cycle que nous avons lu, ils ont
été présentés et ont traité à leur
tour de :
1. Célestin AMISI MUKOLOKA BIN MORISHO, « Incidence
Socio-économique de l'exploitation artisanale de
l'or face au développement de la population de la zone
de Shabunda. Cas de la collectivité chefferie de
Wakabango. Projet de création d'un centre de formation
artisanale », inédit, ISDR, Bukavu, année
académique 2004-2005.
2. Dieudonné KALUKA BOROTO BOKA, « L'exploitation
artisanale de l'or et son impact sur les actions de développement dans
la collectivité chefferie de Ngweshe », inédit, ISDR,
Bukavu, année académique 2004-2005.
3. Jean Paul ARUNA MASUDI, « Conséquences des
exploitations artisanales de la cassitérite sur le taux de production
agricole. Cas de la cité de Kakutya, zone rurale de Pangi »,
inédit, ISDR, Bukavu, année académique 2004-2005.
4. KAHINDO CHALONDAWA, « Analyse critique de la SOMINKI
KAMITUGA dans ses rapports avec l'environnement ; regard managérial sur
les événements de novembre 1996 », inédit,
UNIC/ISGEA, Bukavu, année académique 2005-2006.
5. MUKAMBA MUZOMBO, « Le processus de collecte des
données comptables au sein du secteur Lulingu de la SOMINKI sprl »,
inédit, UNIC/ISGEA, Bukavu, année académique 1994-1995.
6. MULIMBANYA MUGARUKA Philson, « Analyse descriptive de la
filière minière au Sud-Kivu », inédit, UCB, Bukavu,
année académique 2002-2003.
7. MUKANDILWA BYEMBA, « Etude sur l'approvisionnement et la
vente du coltan à Bukavu », inédit, UNIC/ISGEA, Bukavu,
année académique 2003-2004.
8. MUSARA Christophe, « Impact de l'exploitation artisanale
de l'or sur les conditions socio-économiques de la population de la
collectivité de Luhwindja », inédit, UNIC/ISGEA, Bukavu,
année académique 2001- 2002.
Notons qu'en plus de travaux ci-haut cités, nous avons
également trouvé des ouvrages en rapport avec l'exploitation
minière au Sud-Kivu, et c'est notamment :
1. Père Didier de Failly, S.j., « Coltan : Pour
comprendre.... »15, Cet article a d'abord examiné de
près le tournant radical de l'activité minière au Kivu
(Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema), puis présenter coltan et tantale,
détailler la filière d'exploitation et enfin évoquer
quelques-uns des impacts de cette situation.
2. ROLAND Pourtier, « L'économie minière
au Kivu et ses implications régionales »16, ce rapport
s'est focalisé sur l'économie minière, celle-ci est
inséparable des autres secteurs d'activité. Il a
démontré que les contraintes qui pèsent sur la
filière minière sont souvent les mêmes qui entravent le
développement de l'agriculture : problèmes
d'accessibilité, de transport, de sécurité. Par ailleurs,
le travail et le revenu des acteurs impliqués dans les tâches de
production, les « creuseurs », doit s'apprécier en
référence à une économie domestique fondée
sur la pluri-activité et la complémentarité des
tâches masculines et féminines. L'auteur souligne que
l'étude de l'économie minière ne peut que gagner à
une approche globale intégrant les dimensions spatiales, sociales,
politiques.
15 Père Didier de
Faily, Le coltan : Pour comprendre M, Inedit, Bukavu,
juillet 2001, cite par L'Afrique des Grands Lacs, Annuaire 2000-2001.
16 ROLAND Pourtier, L'oconomie
minière au Kivu et ses implications reoionales, version provisoire,
Rapport suite a une mission au Nord-Kivu, Sud-Kivu et au Rwanda, 17 avril-9 mai
2004, 59pp.
Il souligne également en disant que cette approche est
d'autant plus nécessaire que le Kivu sort à peine d'une longue
période troublée, marquée par une succession de guerres,
suivies par quatre années de gestion séparée et de
présence militaire rwandaise et ougandaise. La transition y est plus
complexe que partout ailleurs en RDC : il n'est pas étonnant que la
restauration de l'autorité de Kinshasa se heurte encore à
quelques résistances. Les années de crise politique ont eu des
conséquences profondes sur l'économie régionale. Et que
les rapports du panel d'experts mandatés par l'ONU ont mis brutalement
en lumière les pillages dont le Kivu a été le
théâtre et la victime. L'attention s'est focalisée sur le
paroxysme conjoncturel symbolisé par l'exploitation du coltan, mais on a
perdu de vue les facteurs structurels qui sous-tendent les difficultés
rencontrées par le secteur minier.
De tout ce qui précède, il y a lieu de confirmer
et sans risque de nous tromper que la problématique de l'exploitation
minière au Sud-Kivu a fait l'objet de plusieurs analyses et
réflexions tant au niveau local (chefferie, territoire, ...),
provincial, nationale et même international d'une manière et d'une
autre par divers chercheurs.
Notre contribution en abordant le sujet sur, «
L'exploitation minière dans la province du Sud-Kivu : de la
responsabilité sociale des entreprises et de l'Etat », nous voulons
vérifier l'hypothèse selon laquelle, l'intégration
efficace de la dimension « Responsabilité Sociale des Entreprises
dans le domaine de l'exploitation minière serait un tremplin pour un
développement économique durable au Sud-Kivu en particulier et de
toute la République Démocratique du Congo en
général ».
Notre travail se différencie de tous ceux cités
ci-haut par le fait qu'il se concentre sur la responsabilité sociale des
entreprises et de l'Etat dans le domaine de l'exploitation minière.
Aucun travail n'a jusque là abordé cet aspect dans ce secteur.
En effet, ce n'est plus un secret pour notre pays et le Sud
Kivu en particulier que l'exploitation minière n'est profite pas
à la communauté. Pour preuve, les communautés où
l'exploitation minière a été développée,
reste pour la plus part pauvre sur tous les plans. Cette situation est
également confirmée par les différents rapports de l'ONU
sur le pillage des ressources naturelles de la RDC ainsi que le rapport de la
commission Lutundula.
Cet état de cause s'explique en premier lieu par la
mauvaise gestion au sommet de l'Etat, à la mauvaise volonté des
exploitants mais aussi et surtout à la méconnaissance de la
Responsabilité Sociale des Entreprises tant que par les exploitants que
par les communautés concernées, et c'est malgré la
présence du nouveau Code Minier qui pourtant introduit plusieurs
innovations pour combler les lacunes et les
16
insuffisances jusque là reprochées à
celui qui l'a précédé et les législations
antérieures bien que sa vulgarisation demeure très
limitée.
Le concept Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE)
se développe et fait l'objet de discussions à travers le monde et
dans plusieurs forums. Nous voulons donc à travers ce travail montrer
l'irresponsabilité de l'Etat et des exploitants afin de les sensibiliser
à plus de responsabilités et par là même informer et
sensibiliser la communauté et en particulier la société
civile sur l'importance et la prise en compte de ce concept dans le domaine de
l'exploitation minière qui fait l'objet du présent travail.
En définitive, et comme souligné par Groupe
One17 les expressions « responsabilité sociale
des entreprises » et « développement durable » font donc
toutes deux à des notions de développement et donc
d'évolution, de relations et d'équité Nord-Sud, de
soutenabilité de la croissance, ... en d'autres termes, de
viabilité de l'entreprise et du monde dans lequel elle évolue.
Deux expressions donc, pour qualifier une même idée, une
même notion d'évolution dont l'une au niveau micro et l'autre au
niveau macro.
0.6. PRESENTATION SOMMAIRE DU TRAVAIL
L'exploitation minière dans la province du
Sud-Kivu : De la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et de
l'Etat, tel est le sujet du présent travail par lequel
nous estimons, qu'une intégration efficace de la dimension «
Responsabilité Sociale des Entreprises » dans le secteur de
l'exploitation minière serait un tremplin pour un développement
économique durable au Sud-Kivu en particulier et en République
Démocratique en général.
Pour y arriver, le présent travail s'articule autour de
quatre grands chapitres en plus de cette partie introductive. Le chapitre
premier portant sur les généralités, défini les
différents concepts relatifs à notre sujet de recherche et
présente la Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu.
Le deuxième chapitre qui traite plus en détail
de l'exploitation minière au Sud-Kivu avec un accent sur l'historique et
la situation géographique, les entreprises minières au Sud-Kivu,
de la mine au comptoir, l'exploitation industrielle, l'exploitation artisanale,
les données et la situation actuelle de l'exploitation minière au
Sud-Kivu, l' organisation des sites d'orpaillage et méthodes
d'exploitation, les impacts négatifs de l'exploitation minière,
l' assistance au secteur minier du Sud-Kivu, les aspects institutionnel,
législatif et réglementaire de l'exploitation minière, la
situation de la législation actuelle ainsi que sur les dispositions
économiques, financières, fiscales et douanières.
17
Quant au troisième chapitre, portant sur les
généralités relatives au concept «
Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) », il est plus
question de présenter les notions et définitions
préliminaires, la définition proprement dite de la RSE, les
principes directeurs de la RSE, les normes nationales en rapport avec la RSE,
les normes internationales en rapport avec la RSE, une proposition du code de
bonne conduite de la RSE ainsi qu'une proposition de code de bonnes pratiques
environnementales dans le domaine de l'exploitation minière au
Sud-Kivu.
Le quatrième chapitre porte sur l'intervention de
l'Etat et des entreprises privées dans la promotion des principes de la
RSE au Sud-Kivu. Ce chapitre comprend une introduction et présente tour
à tour les notions sur l'Etat et la RSE, l'Entreprise privée et
la RSE, l'Etat de la RSE en RDC et au Sud Kivu en particulier, les
complémentarités entre l'Etat et les entreprises privées
dans la promotion de la RSE, les domaines couverts par la RSE, les contraintes
à la promotion de la RSE et les actions à entreprendre pour la
promotion de la RSE au Sud-Kivu.
En fin, une conclusion générale suivie de la
bibliographie, de la table des matières et les annexes.
0.7. DIFFICULTES RENCONTREES
Lors de l'exécution de cette recherche, les
difficultés rencontrées ont été les suivantes :
· La situation d'insécurité relative
constatée dans coins de la province nous empêchant de disposer
rapidement de toute l'information voulue ;
· Le report de certaines séances d'entretiens sur le
questionnaire d'enquête par la majorité des négociants
à la suite de leur indisponibilité ;
· Le manque des données de référence
sur la production minière de certains produits miniers et pour certaines
années ;
· L'absence d'un répertoire enregistrant tous les
exploitants miniers opérant dans les secteurs formel et informel au
Sud-Kivu ;
· Les coupures intempestives du courant électrique
qui a entraîné par moment, la perte de données et
causé de retards dans la finalisation du présent travail ;
· Le coût de la recherche qui nous a conduit à
utiliser une grande partie du revenu familial faute d'un sponsor ou d'un appui
de l'Etat à la recherche ;
· La longue durée prise par cette recherche nous
empêchant ainsi de répondre à certaines de nos obligations
socioculturelles quotidiennes ;
· Etc.
CHAP1TRE 1 : GENERALITES
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS ET TERMES
Dans le cadre de ce travail, nous utiliserons dans la plupart de
fois certains concerts et termes, c'est pourquoi nous avons jugé utile
de les définir ci-dessous :
1.1.1. Activités Mi nières :
Tous services, fournitures ou travaux de l'art des mines directement
liés à la prospection, à la recherche, à
l'exploitation minières et aux substances minérales, y compris
les travaux de développement, de construction et
d'infrastructure18.
1.1.2. Carte d'Exploitatio n artisa nale :
Le document qui autorise toute personne de nationalité congolaise au nom
de laquelle il est établi, à extraire et à concentrer les
substances minérales en utilisant des outils, des méthodes et des
procédés non industriels conformément aux dispositions du
Code Minier19.
1.1.3. Carte de retombes mi nières ou carte
cadastrale : Une carte topographique officielle où sont
indiquées les limites de chaque Périmètre minier ou de
carrière en vigueur, ou dont la demande est en instance, maintenue
à jour pour chaque province et zone par le Cadastre minier
conformément aux dispositions du Code minier20.
1.1.4. E ntreprise : Elle est
considérée comme une unité économique de
production21. Une entreprise est « une unité
économique autonome qui regroupe les moyens techniques, financiers et
humains dans une activité organisée et dirigée par un
centre de décision avec comme objectif la production des biens et /ou
les services afin de réaliser un gain »22.
1.1.5. Etat : C'est une forme
institutionnalisée du pouvoir suprême, qui, par le monopole de la
violence légale, crée l'ordre social par la loi dont son pouvoir
s'exerce dans les limites d'un territoire (souveraineté territoriale) et
il correspond le plus souvent à une nation. Il se manifeste aussi
concrètement comme un
18 Point 2, article 1er de la
loi n°007/2002 du 11 juilet 2002 portant Code
Minier.
19 Point 7, Idem
20 Point 10, Idem
21 Petit Larousse illustrê en
couleur, edition Larousse, Paris 2003.
22 Frank Mayundo et Sylvie Bujiriri,
Module de formation sur l'initiation a la tenue d'une comptabilito au sein
d'une
entreprise, GEL Sud-Kivu, Bukavu, Mai 2005.
19
ensemble d'organes politiques et administratif : le gouvernement,
le président, le parlement, les
administrations etc.23
1.1.6. Etude d'Impact E nviro nneme ntal
(EIE): L'analyse scientifique préalable des impacts potentiels
prévisibles d'une activité donnée sur l'environnement
ainsi que l'examen de l'acceptabilité de leur niveau et des mesures
d'atténuation permettant d'assurer l'intégrité de
l'environnement dans les limites des meilleures technologies disponibles
à un coût économiquement viable24.
1.1.7. Exploitation : Toute activité
par laquelle une personne se livre, à partir d'un gisement
identifié, et au moyen des travaux de surface et/ou souterrains,
à l'extraction des substances minérales d'un gisement ou d'un
gisement artificiel, et éventuellement à leur traitement afin de
les utiliser ou de les commercialiser25
1.1.8. Exploitation mi nière : C'est
une action de tirer profit d'une chose que l'on fait produire dans le gisement
par extraction des substances métalliques ou
minérales26.
1.1.9. Exploitation Mi nière a Petite Echelle
: Toute activité par laquelle une personne se livre à
une exploitation de petite taille et permanente, exigeant un minimum
d'installations fixes en utilisant des procédés semi-industriels
ou industriels, après la mise en évidence d'un
gisement27.
1.1.10. Exploitation Artisa nale : Toute
activité par laquelle une personne physique de nationalité
congolaise se livre, dans une zone d'exploitation artisanale
délimitée en surface et en profondeur jusqu'à trente
mètres au maximum, à extraire et à concentrer des
substances minérales en utilisant des outils, des méthodes et des
procédés non industriels28.
1.1.11. Exploitation Industrielle : Toute
activité par laquelle un tiers, personne physique ou morale, extrait
d'un gisement artificiel des substances afin de les traiter
éventuellement et de les utiliser ou de les
commercialiser29.
1.1.12. Mine : Tout gisement ou gisement
artificiel des substances minérales classées en mines,
exploitable à ciel ouvert ou en souterrain, et/ou toute usine de
traitement ou de transformation des produits de cette
23 Echaude maison, Dictionnaire
d'Economie et de Sciences Sociales de A a Z, ed. Nathan, Paris 1989,
542p.
24 Point 19, article 1er de
la loi n°007/2002 du 11 juilet 2002 portant Code
Minier.
25 Point 20, idem.
26 Echaude maison, Op.cit.
27 Point 22, Idem
28 Point 22, article 1er de la
loi n°007/2002 du 11 juilet 2002 portant Code
minier.
29 Echaude maison, Op.cit.
exploitation se trouvant dans le Périmètre minier,
y compris les installations et les matériels mobiliers et immobiliers
affectés à l'exploitation30.
1.1.13 Mi nerai : Toute roche contenant un ou
plusieurs minéraux possédant un ou plusieurs
éléments chimiques ayant une valeur
économique31.
1.1.14. Operation Minière : Toute
activité de recherche et/ou d'exploitation des substances
Minérales32.
1.1.15. Perimetre : Une superficie
délimitée en surface et indéfiniment en profondeur sur
laquelle porte un droit minier ou un droit de carrière33.
1.1.16. Pierres précieuses : Les
substances minérales précieuses constituées d'un ou de
plusieurs éléments chimiques et possédant les
propriétés particulières qui leur donnent ainsi une valeur
marchande élevée. Il s'agit de : diamant, émeraude, rubis,
saphir, chrysobéryl et topaze34.
1.1.17. Plan d'Atténuation et de
Rehabilitation, (PAR): Le plan requis pour les opérations en
vertu d'un droit minier ou de carrières de recherches, ou d'une
Autorisation d'Exploitation de Carrière Temporaire, consistant en
l'engagement du titulaire de réaliser certaines mesures
d'atténuation des impacts de son activité sur l'environnement
ainsi que des mesures de réhabilitation du lieu de leur implantation, y
compris l'engagement du titulaire, de fournir ou de constituer une
sûreté financière pour assurer ou garantir le coût
d'atténuation et de réhabilitation de
l'environnement35.
1.1.18. Plan de Gestio n E nviro nneme ntale du
Projet, (PGEP) : Le cahier des charges environnementales du projet
consistant en un programme de mise en oeuvre et de suivi des mesures
envisagées par l'EIE pour supprimer, réduire et
éventuellement compenser les conséquences dommageables du projet
sur l'environnement36.
1.1.19. Prospectio n : Toute activité
par laquelle une personne se livre à des investigations, au moyen de
l'étude de l'information disponible, des observations de près ou
à distance, de la prise et de l'analyse des
30 Point 29, article 1er de
la loi n°007/2002 du 11 juilet 2002 portant Code
minier.
31 Point 30, Idem
32 Point 35, Idem
33 Point 37, Idem
34 Point 38, Idem
35 Point 40, Idem
36 Point 41, article 1er de la
loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier.
21
échantillons trouvés sur la surface de la terre,
dans les terrains superficiels ou dans les cours d'eaux, en utilisant notamment
des techniques géologiques et géochimiques, y compris diverses
méthodes telles que la télédétection afin de
découvrir des indices de l'existence d'un gîte minéral
à des fins économiques ou scientifiques37.
1.1.20. Recherche : Toute activité
par laquelle le titulaire d'un droit minier ou de carrière de recherche
se livre, à partir d'indices de l'existence d'un gîte
minéral, et au moyen des travaux de surface ou en profondeur, en
utilisant notamment des techniques géologiques, géophysiques et
géochimiques, y compris diverses méthodes telles que la
télédétection, à mettre en évidence
l'existence d'un gisement des substances minérales, à le
délimiter, et à évaluer la qualité et la
quantité des réserves ainsi que les possibilités
techniques et commerciales de leur exploitation38.
1.1.21. Responsabilite Sociale des Entreprises (RSE)
: Le concept de « Responsabilité Sociale des Entreprises
(RSE) » peut être définit comme le développement
durable transposé/appliqué à l'entreprise39.
1.1.22. Responsabilite Sociale des Entreprises et
l'Etat : C'est la prise en compte par l'Etat du développement
durable transposé ou appliqué à l'entreprise.
1.1.23. Sous-traita nt : Toute personne
fournissant du matériel ou effectuant des travaux et/ou prestations des
services nécessaires pour le compte du titulaire dans le cadre de ses
activités minières en vertu de son Titre Minier et comprenant
notamment la construction des infrastructures industrielles, administratives,
socioculturelles et autres nécessaires au projet ainsi que toutes autres
prestations directement liées au projet minier40.
1.1.24. Substance minérale : Tout
corps naturel inerte ou artificiel contenant un ou plusieurs minéraux
sous forme amorphe ou cristalline, solide, liquide ou gazeuse ayant une valeur
économique. Les produits des carrières sont des substances
minérales au sens du Code Minier41.
1.1.25. Titres de Carrieres : Les certificats
officiels délivrés par le Cadastre Minier conformément aux
dispositions du Code Minier et constatant les Autorisations de
Carrières. Le Certificat de Recherches de
37 Point 43, Idem
38 Point 44, Idem
39 Groupe One, Op.cit
48 Point 48, Idem
41
Point 49, Idem
Produits de Carrières, le Certificat d'Exploitation de
Carrière Permanente et le Certificat d'Exploitation de Carrière
Temporaire sont des titres de carrières42.
I.1.26. Titres Mi niers : Les certificats
officiels délivrés par le Cadastre Minier conformément aux
dispositions du Code Minier et constatant les droits miniers. Le Certificat de
Recherches, le Certificat d'Exploitation, le Certificat d'Exploitation des
Rejets et le Certificat d'Exploitation de Petite Mine sont des titres
miniers43.
I.1.27. Titulaire : Toute personne au nom de
laquelle un droit minier ou de carrière est accordé et un titre
minier ou un titre de carrières est établi, conformément
aux dispositions du Code Minier et qui réalise ou fait réaliser
les opérations autorisées en vertu de son titre minier ou de
carrières. Toutefois, l'amodiataire est assimilé au
titulaire44.
I.1.28. Zone d'Exploitatio n Artisa nale :
L'aire géographique, délimitée en surface et en
profondeur, par le Ministre, et contenant un ou plusieurs gisements
d'Exploitation Artisanale45.
I.2. PRESENTATION DE LA DIVISION PROVINCIALE DES MINES
AU SUD-KIVU I.
2.1. LOCALISATION
La Division Provinciale des Mines du Sud-Kivu est
située au n°14, Labotte, Avenue Patrice Emery LUMUMBA, dans la
commune d'Ibanda, Ville de Bukavu, Province du Sud-Kivu en République
Démocratique du Congo.
42 Point 51, article 1er de
la loi n°007/2002 du 11 juilet 2002 portant Code
minier.
43 Point 52, Idem
44 Point 53, Idem
45 Point 56, Idem
23
2 Bureaux isolés
8e District Minier de FIZI : 17 agents
9e District Minier de Kamituga : 17 agents
I.2.2. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE ET FONCTIONNEMENT
I.2.2.1. Orga nigramme de la Division Provi nciale des Mines au
Sud-Kivu
Source : Nos investigations aupres de la Division
provinciale des Mines a Bukavu, juin 2007.
5 A nte nnes rurales :
1° Antenne Minière d'Uvira : 8 agents
|
2° Antenne de Shabunda : 8 agents
|
3° Antenne de Kalehe: 8 agents
|
4° Antenne de Walungu/Kabare : 8 agents
|
5° Antenne d'Idjwi : 8 agents
|
|
Chef de Divisio
Secretariat 6 agents
7 Bureaux attaches au siege
1er Services généraux : 6 agents
2e Mines : 5 agents
3e Géologie : 10 agents
4e Etudes et planification : 8 experts
5e Protection de l'Environnement Minier : 5 agents 6e
Investigations Minières : 5 agents
7e Centre des Recherches Minières : 5
agents
|
|
24
Tableau N°1 : Répartition des grades et
antennes a pourvoir au sein de la Division Provinciale des Mines au
Sud-Kivu
Répartition des grades
|
Remarques : A nte nnes a pourvoir
|
Cumul
|
CD : 1
|
Service Généraux : 1 CB, 1 ATB 1, 2 ATB2, 1 AGB 1
= 5 Unités
|
5
|
CB : 9
|
Mines : 1 CB, 1 ATB 41, 3 ATB 2=5 Unités
|
10
|
ATB1 : 30 à 34
|
Géologie : 1 CB, 2 ATB 1, 2 ATB 1, 3AGB 2 = 10
Unités
|
20
|
ATB2 : 37 à 49
|
Etude et Planification : 7 Experts ATB 1 + 1 CB = 8
Unités
|
28
|
AGB : 7 à 10
|
Protection de l'environnement Minière 1 CB, 2 ATB 1, 2
ATB 2 = 5 Unités
|
33
|
AA1 : -
|
Investigation : 1 CB, 4 ATTB 1, 2 AGB 1= 6 Unités
|
39
|
AA2 : -
|
Secrétariat : 1 ATTB 1, 2 ATB 2, 2 AGB 1, 1 huissier =6
Unités
|
45
|
Huissier : 3
|
CRM : 1 CB, 1 ATB 1, 2 ATB 2 = 5 Unités
|
51
|
Total : 101 à 125
|
Bureau isolé : 1CB, 5 ATB 1, 8 ATB 2, 1 AGA 1, 1 AGB 2, 1
huissier = 17 Unités
|
85
|
|
Antenne : 1 ATB 1, 4 ATB 2, 2 AGB 1, 1 AGB 2 = 8
Unités
|
125
|
|
Source : Nos investigations au sein de la Division
Provinciale des Mines et Geologies au Sud-Kivu, a Bukavu, juin 2007.
I.2.2.2. Proposition d'amélioratio n de la
prése ntatio n de l'orga nigramme ci-haut repris
CHEF DE DIVISION
SECRETARIAT
6 AGENTS
BUREAUX ATTACHES
AU SIEGE
BUREAUX ISOLES
ANTENNES RURALES
Services Gé néraux 6 agents
Mines
5 agents
Géologie 10 agents
Etudes et pla nificatio (8) agents
Protection de
l'e nv. Mi nier
5
agents
Centre des
recherches
Mi nières5
agents
I nvestigatio s Mi niers 5 agents
District Miner
De Fizi 17 agents
District Mi nier
De Kamituga 17 agents
Ant. Mi nière
|
Ant. Mi nière
|
Ant. Mi nière
|
Ant. Mi nière
|
D''Uvira 8
|
Shabunda 8
|
Kalehe 8
|
IDJWI 8
|
agents
|
agents
|
age nts
|
age nts
|
|
Comme ntaire : Cette proposition est faite
dans le souci d'améliorer le fonctionnement de différents
services de la Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu mais aussi pour plus
de clarté dans la présentation de cet organigramme. Ainsi, le
Secrétariat est sous la supervision du chef de division et n'a pas
d'injonctions à donner aux bureaux attachés au siège, aux
bureaux isolés et aux antennes rurales pour ainsi éviter toute
confusion entre les responsabilités du chef de division et ceux du
secrétariat sensé être au service du premier et
coordonnateur de l'ensemble de services de la division provinciale des Mines au
Sud-Kivu.
26
Tableau n°2 : Fonctionnement de la Division
Provinciale des Mines au Sud-Kivu
No
|
FONCTION
|
ATTRIBUTIONS
|
1.
|
Chef de Division
|
· Coordonner, superviser et contrôler toutes les
activités de la Division Provinciale.
|
2.
|
Secrétariat de Division
|
· Réceptionner du courrier ;
· Rédiger des correspondances administratives ;
· Expédier le courrier ;
· Saisir et traiter des textes ;
· Assurer le classement du courrier et des documents ;
· Assurer les relations publiques et le protocole ;
· Préparer les éléments des rapports
d'activités ;
|
3.
|
Attaché de bureau 1 (ATB1)
|
· Coordonner et superviser toutes les activités
du Secrétaire ;
· Rédiger les correspondances ;
· Elaborer les rapports d'activités ;
|
4.
|
Attaché de bureau 2 (ATB2)
|
· Réceptionner, enregistrer et expédier les
courriers ;
|
5.
|
Attaché de bureau 2 (ATB2)
|
· Assurer la saisie informatique et traitement des textes
;
|
6.
|
Agent de bureau 1 (AGB1)
|
· Assurer la dactylographie, le classement de courriers et
documents ;
|
7.
|
Agent de bureau 1 (AGB1)
|
· Assurer le protocole et les relations publiques ;
|
8.
|
Huissier
|
· Distribuer les courriers et entretenir les locaux
|
B.
|
SERVICES PROVINCIAUX
|
ATTRIBUTIONS
|
B.1.
|
Division Provi nciale
|
10. Services Gé néraux et du
Personnel
· Gérer la carrière des agents dès
engagement jusqu'à la retraite ;
· Planifier la mise à la retraite ;
· Appliquer les formalités de recrutement du
personnel ;
· Suivre la carrière des agents dans les
différentes positions statutaires (transfert, détachement,
disponibilité, congé, etc....) ;
· Assurer la formation et le perfectionnement du
|
|
|
|
personnel ;
· Etablir les fiches individuelles et gérer les
dossiers du personnel.
|
|
|
20. Mines
· Surveiller et contrôler les recherches et
exploitations minières, des carrières des matériaux de
construction ;
|
|
|
· Mener des enquêtes sur les chantiers de
recherches et d'exploitation des mines et leurs dépendances ;
|
|
|
· Préparer les autorisations de carrière des
matériaux de construction d'usage courant ;
|
|
|
· Contrôler l'application sur l'hygiène et
sécurité dans les lieux de travail ;
|
|
|
· Assurer le suivi d'exécution de recommandations du
comité d'hygiène.
|
|
|
30. Géologie
|
|
|
· Exécuter les travaux sur terrain afférent
aussi à l'établissement de la carte géologique qu'à
l'étude des indices et gisements ;
|
|
|
· Surveiller et contrôler les travaux
effectués pour le compte de la RDC dans le cadre de l'inventaire minier
du sous-sol des régions concernées ;
|
|
|
· Rassembler et analyser l'ensemble de la documentation
géologique ;
|
|
|
· Mener des enquêtes accompagnées des
procèsverbaux pour la détermination des cas de force majeur ;
|
|
|
· Apposer des visas pour la garde des échantillons
en faveur des titulaires de certificat de prospection ;
|
|
|
· Mettre les circulaires à la disposition des
titulaires sur le volume des échantillons minéralogiques que
concernent ces régions ;
|
|
|
· Recevoir des échantillons résultant de la
prospection
|
|
28
|
et des droits miniers exclusifs ;
· Dépouiller et analyser ses résultats de
travaux de recherche ;
· Identifier le lieu de la profondeur et de l'exploitation
des carottes ;
|
|
|
40. Etudes et Pla nificatio n
· Elaborer les diagnostics macro- économiques et
sectoriels en province ;
· Définir les politiques, les objectifs et les
stratégies macro-économiques ;
· Programmer, budgétiser les projets et programmes
sectoriels ;
· Suivre et évaluer les politiques, les projets et
les programmes macro-économiques
|
|
|
50. Protection de l'E nviro nneme nt Mi nier
· Procéder à l'instruction technique du plan
d'atténuation et de réhabilitation pour les carrières
temporaires des matériaux de construction à usage courant ;
· Donner l'avis sur l'ouverture d'une zone à
l'exploitation artisanale ;
· Procéder à l'instruction technique des PAR,
EIE et PGEP pour les carrières permanentes ;
· Organiser des stages de formation en technique
d'exploitation artisanale durable ;
· Recueillir et étudier des dossiers de province en
matière de l'environnement avant leur expédition au Cadastre
Provincial ;
|
|
|
60. Investigations
· Prévenir, chercher, constater et réprimer
les infractions ;
· Assurer l'institution des dossiers ;
|
|
|
· Lutter contre la fraude et la contre bande
minière
sous toutes ses formes ;
· Collecter les informations sur la circulation des
substances minérales précieuses et semi-précieuses ainsi
que les minerais prohibés ;
· Assurer la pénalisation et la filature et assurer
les relations avec la Police, l'ANR et le CNE.
|
10.
|
16re Bureau Provincial :
|
> SERVICES GENERAUX ET DU PERSONNEL
· Gérer la carrière des Agents dès
l'engagement jusqu'à la retraite ;
· Identifier les besoins en personnel ;
· Etablir les fiches individuelles et gérer les
dossiers des agents ;
· Planifier la mise à la retraite ;
· Appliquer les formalités de recrutements du
Personnel ;
· Suivre la carrière des Agents dans les
différentes positions statutaires (transfert, détachement,
disponibilité, congé, etc...)
· Etablir les profils des postes ;
· S'assurer de la rémunération du personnel
;
· Assurer la formation et le perfectionnement.
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités du
Bureau.
|
|
· Gérer la carrière des agents dès
l'engagement jusqu'à la retraite ;
· Identifier les besoins en personnel ;
· Etablir les fiches individuelles et gérer les
dossiers des agents ;
|
|
· Planifier la mise à la retraite ;
· Appliquer les formalités de recrutement du
|
|
|
|
personnel ;
· Suivre la carrière des agents dans les
différentes positions statutaires (transfert, détachement,
disponibilité, congé, etc...) ;
· Etablir les profils des postes.
|
|
· S'assurer de la rémunération du personnel
;
· Assure la formation et le perfectionnement.
|
Sous-total de l'effectif pour le 16re
Bureau Provincial : 5 Agents
|
20.
|
2+ine Bureau Provincial
:
|
> MINES
· Surveiller et contrôler les recherches et
exploitations minières, des carrières des matériaux de
construction ;
· Mener des enquêtes sur les chantiers de
recherches et d'exploitation des mines et leurs dépendances ;
· Préparer les autorisations de carrières des
matériaux de construction d'usage courant ;
· Assurer la vente des cartes des creuseurs et
négociants ;
· Tenir des statistiques d'accidents ;
· Contrôler l'application sur l'hygiène et
sécurité dans les lieux de travail ;
· Assurer le suivi d'exécution de recommandation du
comité d'hygiène ;
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités du
Bureau
|
|
· Surveiller et contrôler des recherches et
exploitations minières, des carrières des matériaux de
construction ;
|
|
· Enquêter sur les accidents de travail sur les
chantiers de recherches et d'exploitations des mines et leurs
|
|
|
|
dépendances ainsi sur les carrières de
matériaux de construction ;
|
|
· Tenir les statistiques d'accidents, des instructions
et contrôler l'application sur l'hygiène et sécurité
dans les lieux de travail ;
|
|
· Analyser des rapports des comités d'hygiène
;
· Suivre l'exécution recommandations du
comité d'hygiène ;
|
Sous-total de l'effectif pour le Vine
Bureau Provincial : 5 Agents
|
30.
|
3eme Bureau Provincial :
|
> GEOLOGIE
· Exécuter les travaux sur terrain afférent
aussi à l'établissement de la carte géologique qu'à
l'étude des indices et gisements ;
· Surveiller et contrôler les travaux
effectués pour le compte de la RDC dans le cadre de l'inventaire minier
du sous-sol des régions concernées ;
· Rassembler et analyser l'ensemble de la documentation
géologique ;
· Mener des enquêtes accompagnées des
procèsverbaux pour la détermination des cas de force majeur ;
· Apposer des visas pour la garde des échantillons
en faveur des titulaires de certificat de prospection ;
· Mettre les circulaires à la disposition des
titulaires sur le volume des échantillons minéralogiques que
concernent ces régions ;
· Recevoir des échantillons résultant de
la prospection et des droits miniers
exclusifs ;
· Dépouiller et analyser les résultats de
travaux de recherche ;
Identifier le lieu de la profondeur et de l'exploitation des
|
|
|
|
carottes ;
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités du
Bureau ;
|
|
· Exécuter les travaux sur le terrain
afférents aussi à l'établissement de la carte
géologique ;
· Surveiller et contrôler les travaux
effectués pour le compte de la RDC dans le cadre de l'inventaire minier
du sous-sol des régions concernées.
|
|
· Rassembler et analyser la documentation géologique
;
· Recevoir les copies d'attestations de prospection ;
|
|
· Nouer, enquêter et accompagner les ... pour le cas
de force majeur
· Mettre les circulaires à la disposition des
titulaires des droits miniers sur le volume des échantillons concernant
les régions ;
|
|
· Recevoir en dépôt les échantillons
résultant de la prospection et des droits exclusifs miniers ;
· Dépouiller et analyser les résultats des
travaux de recherches ;
· Identifier le lieu, la profondeur et l'extraction des
carottes ;
|
Sous-total de l'effectif pour le 3eme
Bureau Provincial : 10 Agents
|
40.
|
4eme Bureau Provincial :
|
> ETUDES ET PLANIFICATION
· Elaborer les diagnostics macro-économiques et
sectoriels en province ;
· Définir les politiques, les objectifs et les
stratégies macro-économiques ;
· Programmer, budgétiser les projets et programmes
sectoriels ;
|
|
|
|
· Suivre et évaluer les politiques, les projets
et les
programmes macro-économiques.
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités du
bureau.
|
|
Etudes et Analyses sectorielles
· Chargé des réalisations des études
ayant trait à la recherche, à l'exploitation, au traitement et
à la commercialisation des minerais.
· Chargé d'analyses sectorielles du secteur
minier.
· Chargé des formulations et d'identification des
thèmes et des problématiques.
|
|
Pla nificatio n strategique et statistiques
· Chargé des techniques d'enquêtes et
interprétations statistiques.
· Chargé de conception des programmes et plans
d'action.
|
|
Analyse et Evaluation des projets
· Chargé d'analyse des projets du secteur minier
;
· Chargé d'évaluer les coûts des
projets et de faire des études de faisabilité.
|
Sous-total de l'effectif pour le One
Bureau Provincial : 8 Agents
|
50.
|
5eme Bureau Provincial :
|
> PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT MINIER :
· Donner l'avis sur l'ouverture d'une zone à
l'exploitation artisanale ;
· Procéder à l'instruction technique du plan
d'atténuation et de réhabilitation pour les carrières
temporaires des matériaux de construction à usage courant ;
· Procéder à l'instruction technique des PAR,
EIE et PGEP pour les carrières permanentes ;
· Organiser des stages de formation en technique
|
|
34
|
d'exploitation artisanale durable ;
· Recueillir et étudier des dossiers de province en
matière de l'environnement avant leur expédition au Cadastre
Provincial ;
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités du
Bureau
|
|
· Assurer le contrôle, le suivi et la diffusion des
activités minières industrielles et semi-industrielles en
matière de la protection de l'environnement ;
· Assurer le contrôle, le suivi et la diffusion des
activités d'exploitants artisanaux en matière de protection de
l'environnement.
|
|
· Analyser des dossiers de demande des titres miniers en
rapport avec l'environnement et des carrières permanents : PAR, EIE et
PGEP ;
· Analyser des dossiers de demande des autorisations de
carrières temporaires de matériaux à usage courant ;
· Veiller au respect des engagements environnement, au Code
de la Bonne Conduite de l'Exploitation artisanale.
|
Sous-total de l'effectif pour le 5eme
Bureau Provincial : 5 Agents
|
60.
|
6eme Bureau Provincial :
|
> INVESTIGATIONS :
· Prévenir, rechercher, constater et réprimer
les infractions ;
· Assurer l'institution des dossiers ;
· Lutter contre la fraude et la contre bande minière
sous toutes ses formes ;
· Collecter les informations sur la circulation des
substances minérales précieuses et semi-précieuses ainsi
que les minerais prohibés ;
· Assurer la pénalisation et la filature ;
|
|
|
|
· Assurer les relations avec la Police, l'ANR et le
CNE
(CEEC).
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités du
Bureau
|
|
Chargés de :
· Prévenir, rechercher, constater et réprimer
les infractions ;
· Assurer l'institution des dossiers.
|
|
Chargés de :
· Lutter contre la fraude et la contre bande minière
sous toutes ses formes ;
· Collecter les informations sur la circulation des
substances minérales précieuses et semi-précieuses ainsi
que sur les minerais prohibés.
|
|
· Assurer la pénalisation et la filature et assurer
les relations avec la Police, l'ANR et le CNE.
|
Sous-total de l'effectif pour le 6eme
Bureau Provincial : 6 Agents
|
70.
|
7eme Bureau Provincial
(Bukavu pour le Sud-Kivu)
|
> CENTRE DES RECHERCHES MINIERES (C.R.M.)
:
· Assurer l'essaie de traitement minéralogique ;
· Assurer l'épuration de la cassitérite
d'exploitation artisanale ;
· Récupérer l'or contenu dans les boues
aurifères provenant des exploitations artisanales ;
· Conseiller aux exploitants à petite échelle
dans le choix des méthodes, des petits outils de production
et d'épuration de la cassitérite et de l'or.
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités du
Bureau.
|
|
· Essaie de traitement minéralogique ;
|
|
36
2 ATB2
|
· Epuration de la cassitérite d'exploitation
artisanale.
|
|
· Récupération de l'or contenu dans les boues
aurifères provenant des exploitations artisanales.
|
Sous-total de l'effectif pour le 7eme
Bureau Provincial : 5 Agents
|
Sous-total de l'effectif affecté au bureau
provincial : 1+2+3+4+5+6+7= 44 Agents
|
B
|
STRUCTURE DU BUREAU MINIER DE DISTRICT OU BUREAU
ISOLE
|
|
BUREAUX MINIERS ISOLES DE FIZI ET DE
KAMITUGA
|
Selon l'importance Minière et Géologique de ces
Districts et Territoires, il est prévu des Bureaux Miniers fonctionnant
sous l'autorité de la Division Provinciale et englobant les attributions
révolues aux Bureaux des Mines, Géologie, Environnement et
Investigation.
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités du
Bureau.
|
|
|
· Gérer le personnel affecté au bureau et
sécuritaire ;
|
|
· Rédacteur ;
|
|
· Dactylographie et saisie des textes ;
|
|
· Assurer la distribution des courriers et la
propreté des locaux ;
|
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités de
la Cellule.
|
|
· S'occupent des attributions relevant des Mines sur
l'ensemble de la juridiction.
|
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités de
la Cellule.
|
|
· S'occupent des attributions relevant de Géologie
sur l'ensemble de la juridiction.
|
|
|
37
* Cellule de l'e nviro nneme nt au niveau du bureau
isol#
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités de
la Cellule.
|
|
· S'occupent de la protection de l'environnement sur
l'ensemble de la juridiction.
|
|
|
· Coordonner et superviser toutes les activités de
la Cellule.
|
|
· S'occupent des attributions relevant de l'Investigation
sur l'ensemble de la juridiction.
|
|
Source : Nos investigations aupres de la Division provincial
des Mines au Sud-Kivu, juin 2007.
I.2.3. MISSION DE LA DIVISION PROVINCIALE DES MINES AU
SUD-KIVU
La Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu a comme mission
d'exécuter la politique du Ministère des Mines en Province. Cette
politique, est la gestion des substances minérales marchandes et des
matériaux de construction, c'est-à-dire les mines et les
carrières. Notons par ailleurs que les textes fondamentaux pour assurer
cette gestion sont la Loi N°007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code
Minier ainsi que le décret n°038/2003 du 26 mars 2003 portant
Règlement Minier.
I.2.4. REALISATIONS DE LA DIVISION PROVINCIALE DES MINES
AU SUD-KIVU
A part les recettes que nous allons présenté
dans les lignes qui suivent, la Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu a
déjà réussi à installer dans tous les huit
territoires en plus du siège qui se trouve à Bukavu. Cette
décentralisation en territoires comprend 5 antennes rurales notamment :
Uvira, Shabunda, Kalehe, Walungu/Kabare et Idjwi et deux bureaux isolés
à savoir Fizi et Kamituga.
La Division Provinciale des Mines est en processus
d'assainissement des agents suite au pléthore qu'elle a connu pendant la
succession des guerres dites de libération et de rectification
étant donné que les faiseurs de ces guerres ainsi que leurs
acolytes engageaient sans tenir compte des normes en la matière et
édictées par le Ministère national en charge des Mines.
Aussi, cette division enregistre régulièrement les statistiques
sur la production, l'exportation, les creuseurs, les négociants, les
recettes réalisées ainsi que les accidents survenus dans ce
secteur d'activité et dont les résultats seront
présentés dans le deuxième chapitre de travail,
dédié à l'exploitation minière au Sud-Kivu.
I.2.5. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LA DIVISION
PROVINCIALE DES MINES AU SUD-KIVU
Ce service étatique comme tous les autres services de
l'Etat, rencontre plusieurs difficultés dans la réalisation de sa
mission, c'est notamment :
n En rapport avec la sensibilisation et la vulgarisation du Code
Minier, cette Division reconnaît n'avoir jamais vulgarisé ce Code
auprès des exploitants miniers faute des moyens nécessaires pour
réaliser une telle activité. Cette situation renforce davantage
l'ignorance chez les exploitants, des lois régissant l'exploitation
Minière en RDC en général et au Sud-Kivu en particulier
;
n Le pouvoir coutumier continu de faire sa propre loi en
matière d'exploitation minière pour tracasser les exploitants,
profitant de cette ignorance de la loi et privilégéant ainsi la
culture coutumière ;
n L'emprise du pouvoir militaire sur la législation
minière ;
n L'insécurité grandissante dans la Province et en
particulier dans les zones d'exploitation ;
n L'exploitation minière, aujourd'hui, est
essentiellement artisanale au Sud-Kivu et que 90% des exploitants miniers (les
creuseurs) ne sont pas en ordre avec la loi, mais sont couverts par certains
officiers militaires ;
n Persistance de la fraude appuyée par certains tenants
du pouvoir qui affaiblissent ainsi le pouvoir administratif ;
n Insuffisance de la motivation accordée aux agents
reconnus auprès de la Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu ;
n L'arrêté ministériel ne précise pas
les zones d'exploitation artisanale ;
n La destruction de l'environnement par les exploitants
artisanaux qui ne tiennent pas compte des normes pour la bonne gestion de
l'environnement ;
n L'insuffisance des moyens logistiques pour assurer une bonne
coordination et un suivi efficace des activités sur le terrain ;
n Etc.
CHAPITRE II:
|
L'EXPLOITATION MINIERE AU SUD-KIVU
|
II.1. HISTORIQUE ET SITUATION GEOGRAPHIQUE
4
II.1.1. HISTORIQUE
Selon Patrick MARTINEAU46, les activités
minières ne sont pas récentes au Kivu en général et
au Sud-Kivu en particulier. Elles remontent aux années 1920 où or
et cassitérite (minerai d'étain) constituaient les principales
sources d'exploitation.
Selon cette même source, nous pouvons parler d'une
relative prospérité pour les locaux de l'époque.
Cependant, le contexte politique et social découlant des
événements survenus au lendemain de l'indépendance
politique-tels que l'assassinat de Patrice LUMUMBA et l'arrivée au
pouvoir de MOBUTU, remit en cause l'engagement de plusieurs entreprises.
L'auteur poursuit en concluant que c'est donc à cette
époque que plusieurs d'entre les entreprises quittèrent le navire
congolais jugeant le contexte trop houleux pour mener à terme des
activités rentables malgré cet océan de richesses
minières de cette région.
En fait ces divers troubles, une lente dégradation de
l'administration publique et une instabilité des cours mondiaux
gêneront considérablement le bon fonctionnement des pôles
miniers de cette région. Depuis, ce secteur d'activité est
caractérisé par une multitude de rebondissements parfois
tragiques, parfois suspects, dont plusieurs événements
mériteraient d'être soulignés ici. Mais, dans le
présent travail, nous nous limitons à quelques
éléments susceptibles de contribuer à une meilleure
compréhension de notre sujet.
En effet, le contrôle efficace du secteur minier a
échappé pendant longtemps à l'Etat. Cette situation avait
conduit à la mise en place d'abord d'un service public chargé
uniquement de l'inspection des mines. Ainsi, ce service donna un aperçu
sur le désordre qui régnait dans ce secteur d'activité.
46 Patrick MARTINEAU, Collaborateur de
GRAMA, La route commerciale du coltan Condolais : Une enquate,
universita de Quebec a Montreal (UQAM), 1er avril 2003, p18.
Il fallait créer un cadre susceptible de réunir
toutes les données relatives aux mines en guise des décisions
pouvant traduire l'expression d'une unité de production en vue d'une
continuité de directives. Il était donc normal d'envisager la
création d'un service public chargé du contrôle, du suivi,
de l'application des règles législatives et réglementaires
en la matière.
Ainsi, le Gouverneur Général signa l'ordonnance
n°412/A.E du 26 octobre 1940 portant inspection des mines et
édictant en son article premier que « sont chargés de
l'inspection des mines les ingénieurs relevant des services des affaires
économiques du gouvernement central, des provinces et du service du
Conseiller Technique Minier ».
Cette situation restera confuse jusqu'à la promulgation
de l'Arrêté Royal du 1er juillet 1947 portant
organisation administrative de la colonie aux termes duquel il sera
créé à la quatrième Direction
Générale des Affaires Economiques, Terres, Mines et
Géologie, une Direction des Mines47 avec un bureau
régional de Constermansville, l'actuelle ville de Bukavu à la
tête duquel un Ingénieur inspecteur chef de bureau.
En application de cet Arrêté Royal, le Gouverneur
Général prendra l'ordonnance n°299/Mines du 2 octobre 1947
portant inspection des mines qui stipulait en son article premier que : «
sont chargés de l'inspection des Mines, telle qu'elle est prévue
par l'article 145 du Décret du 24 septembre 1937, relatif à la
législation générale sur les Mines, les inspecteurs du
Service des Mines du Gouverneur Général »48.
C'est à partir de cet Arrêté Royal et de
son Ordonnance d'exécution qu'on parlera d'une Direction des Mines et
d'un Bureau Régional des Mines ayant en charge, l'inspection
minière. Le besoin technique apparaissait être une des raisons de
la nécessité de création d'un service chargé
uniquement de l'inspection des mines.
En effet, les différents services qui prirent les mines
en charge manifestèrent une incompétence devant les exigences du
domaine des recherches et exploitations minières. Seuls les
ingénieurs du Service des Mines apparaissaient capables
d'interpréter objectivement les rapports d'activités
minières à différentes étapes tant sur le plan
technique qu'économique ou administratif.
La Direction technique du nouveau Service était
placée sous la dépendance du Gouvernement Général,
tandis que les fonctionnaires, à l'échelon provincial,
étaient placés administrativement sous l'autorité du
Gouverneur de Province, d'autant plus que leurs attributions avaient leur champ
d'application en Province.
47 Bulletin Administratif, 1946,
p.1336.
48 'dem, p.2322.
Par ailleurs, l'Ordonnance n°221/SG du 1er
juillet 1947 portant organisation administrative de la Colonie définie
de façon explicite les attributions du Service de l'inspection des
mines49 que nous pouvons résumer comme suit :
- Inspection des travaux de recherches et d'exploitation aussi
bien pour la partie économique que pour la partie technique ;
- Contrôler les registres miniers tenus par l'exploitant
sur les chantiers ;
- Inspection des carrières et des usines de traitement des
minerais au double point de vue technique et économique ;
- Examen des réserves minières et tenues des
statistiques de production des mines, des carrières et des usines de
traitement de minerais ;
- Application de la législation sur les substances
inflammables et les matières explosives ;
- Mise à jour des plans des travaux et examen des litiges
résultant des exploitations illicites ;
- Avis sur tous les cas d'application de la législation
Minière, notamment à l'occasion de l'introduction d'une demande
de concession minière, de permis de recherches, d'exploitation ou de
traitement de minerais ainsi que d'une demande de renouvellement des titres
miniers ;
- Délivrance d'autorisation de disposer des produits de
recherches ;
- Avis à l'occasion de la procédure en
délivrance d'une concession minière, d'un permis de recherche ou
d'exploitation minière.
Dans son article, « Coltan : Pour comprendre.... »,
le père Didier de Failly, souligne que dans la configuration
minière industrielle héritée de la colonie, on indique que
l'activité industrielle minière au Kivu avait commencée en
192350, et a été développée par
plusieurs compagnies qui mirent en exploitation les meilleures concessions
qu'elles avaient pu repérer. Il ne s'agissait pas seulement d'ouvrir
mines et carrières, il fallait aussi tracer des routes dans les
forêts, mettre en place des barrages hydroélectriques, des lignes
électriques à haute tension, des transformateurs et des
réseaux de distribution de courant basse tension, installer des
systèmes de triage des minerais, des ateliers perfectionnés de
construction et de maintenance, gérer une flotte de transport
(véhicules tout-terrain, camions, et même avions).
L'auteur poursuit en disant que tout cela supposait aussi
l'érection de cités ouvrières avec leurs cantines, d'un
réseau de dispensaires et d'hôpitaux, d'écoles (y compris
des écoles techniques de bon niveau), la participation à
l'érection de grands élevages bovins51... Comme ces
contrées forestières étaient traditionnellement peu
peuplées, il fallut même faire venir d'ailleurs des travailleurs,
des techniciens, des
49 Idem, P.1543.
50 Pore DIDIER de Faily
S.J, c Cotten : Pour comprendre.... 1),
51 Op. cit.
employés, du personnel médical et enseignant,
etc., ce qui a conduit à un certain brassage ethnique52. Tout
ce monde gravitait autour d'une série de centres miniers très
actifs, qui produisaient or et cassitérite (minerai d'étain), et
répandaient autour d'eux une réelle prospérité et
une sécurité certaine. Il y avait aussi de nombreux effets
induits sur les productions agricoles autour de ces centres miniers, grands
comme la ferme "Elite" (27.000 Ha) en plein milieu des hauts plateaux d'Uvira
(1955&1964). La MGL échangeait ainsi du personnel entre ses
sièges du Nord (Butembo, en pays Nande) et du Sud (Kamituga, en pays
Rega). Il faut toutefois noter que par sa nature même, l'activité
minière a tendance à se déplacer »
Le Père, souligne également que les gisements ne
sont pas renouvelables, contrairement aux productions agricoles qui, elles,
sont renouvelables. Les gisements minéraux sont exploités
jusqu'à épuisement tandis que les récoltes sont
renouvelées, régulièrement sur le même sol. Les
conséquences en sont que l'exploration minière et le
développement de nouvelles mines doivent se poursuivre continuellement
de façon à satisfaire la demande, mais aussi que les villes et
communautés basées sur la mine doivent se diversifier si elles
souhaitent ne pas disparaître à la fermeture de la mine. Ces
entreprises ont véritablement marqué les paysages physiques et
sociaux et modelé une société et même une culture:
le Kivu connaissait l'équivalent des "mangeurs de cuivre" de la
Copperbelt.
43
11.1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE53 11.1.2.1.
Localisatio
La province du Sud-Kivu a une superficie de 69.130 km2 est
situé à l'Est de la République Démocratique du
Congo, approximativement entre 1° 36' de latitude sud et 5° de
latitude sud d'une part et 26° 47' de longitude Est et 29° 20' de
longitude Est d'autre part.
La province est limitée à l'Est par la
République du Rwanda dont elle est séparée par la
rivière Ruzizi et lac Kivu, le Burundi, la Tanzanie,
séparés du Sud-Kivu par le lac Tanganyika.
o Au Sud-Est, on a la province du Katanga
o Au sud, à l'Ouest et au Nord-Ouest la province du
Maniema
o Au Nord, la province du Nord-Kivu
11.1.2. 2. Relief
La frontière orientale du Sud-Kivu correspond au Rift
Valley Occidental, dans ce fossé d'effondrement logent les lacs Kivu et
Tanganyika.
Quant aux terrains qu'on y trouve, ils peuvent être
groupés en deux ensembles principaux : les terrains volcaniques,
auxquels il faut ajouter un troisième ensemble : les terrains de
couverture que l'on trouve au fond des lacs Kivu, Tanganyika, ainsi que dans la
plaine de la Ruzizi.
Le socle réunit tous les terrains antérieurs au
carbonifère moyen et couvre pratiquement tout l'Ouest et le centre de la
province, plus de 70% de l'étendue de la province. Ces terrains anciens
sont riches en minerais : de cassitérite, l'or, le colombo-tantalite, le
wolframite etc. minerais exploités depuis la période coloniale
jusqu'à nos jours. Les environs de la ville de Bukavu sont des
régions volcaniques où l'on rencontre des roches basaltiques,
voire des laves anciennes vers INERA MULUNGU d'ailleurs le Mont Kahuzi est un
volcan éteint.
Quant au relief, il est très varié. L'Est
montagneux s'oppose au centre et à l'Ouest de la province où l'on
rencontre respectivement des hauts plateaux et des bas plateaux. Cette
diversité physique est l'origine de l'appellation du Kivu montagneux
à l'Est et qui diffère des contrées occidentales moins
élevées. Le haut relief de l'Est sans doute la prolongation de la
chaîne de Mitumba excédent parfois 3.000 mètres d'altitude.
Toutefois, un bas relief s'observe dans la plaine de la Ruzizi depuis Uvira
jusqu'à Kamanyola.
53 Ciree de la monographie de la Province
du Sud-Kivu (Draft 4), Ministere du Plan, Kinshasa, mars 2005,10 e12.
44
11.1.2.3. Climat et végétatio
Les facteurs principaux qui déterminent les climats du
Sud Kivu sont la latitude et l'altitude. Le Kivu montagneux,
c'est-à-dire l'Est de la Province jouit d'un climat de montagne aux
températures douces où la saison sèche dure 3 à 4
mois de juin à septembre. A titre d'exemple Bukavu et Goma connaissent
une température moyenne annuelle de 19° C, quant aux hauts plateaux
de Minembwe, Mulenge, Kalonge et les montagnes de Kahuzi Biega sont encore plus
frais. Dans ces contrées poussent une végétation
montagneuse étagée et à prédominance herbeuse.
Par contre, le centre et surtout du Sud Kivu, en particulier
les territoires de Shabunda et celui de Mwenga connaissent un climat
équatorial, domaine de la forêt dense équatoriale, car il y
pleut abondamment et presque toute l'année.
Cependant la plaine de la Ruzizi connaît un micro-climat
tropical à tendance sèche et où les pluies sont quelques
peu faibles (plus ou moins 1000 mm/an), la végétation
étant une savane herbeuse à épines parsemée des
cactus cierges. C'est ainsi que la riche flore du Sud Kivu héberge l'un
de meilleurs parcs du monde, celui de Kahuzi Biega où l'on rencontre les
gorilles de montagne et une luxuriante forêt des bambous.
11.1.2.4. Hydrographie
Elle est abondante. On y rencontre deux lacs de montagne : le
Lac Kivu (1.470 m). Il est le plus profond de l'Afrique et le
2ème du monde après le Lac Baïkal (1.741 m) et le
lac Tanganyika (773 m) et qui sont reliés par la rivière Ruzizi.
Le lac Tanganyika est très poissonneux. Quant au Lac Kivu, il est
très peu poissonneux suite à la présence des gaz
carboniques et méthane.
Les cours d'eau du Sud-Kivu appartiennent au bassin
hydrographique du fleuve congo. La plupart de ces cours d'eau prennent leur
source dans les montagnes de l'Est et coulent pour la plupart vers l'Ouest
où ils débouchent dans le fleuve Lualaba, d'autres se jettent
dans les lacs.
11.1.2.5.Pluviométrie
Les territoires de Kabare, Walungu, Kalehe, Idjwi et la Ville
de Bukavu connaissent deux saisons : la saison sèche qui dure 3 mois de
juin à septembre et la saison de pluie qui dure 9 mois. La saison
sèche connaît une température élevée et une
rareté de pluies durant toute cette période. C'est à ce
moment qu'on cultive les endroits marécageux.
La saison de pluie connaît une forte
précipitation mais ce dernier temps avec l'abattage
désordonné des arbres, la destruction de l'environnement et la
surpopulation fait que la pluie devient de plus en plus rare.
Dans les territoires forestiers comme Fizi, Mwenga et Shabunda
situé à l'entrée de la forêt équatoriale, il
pleut abondamment toute l'année. Quant au territoire d'Uvira à
part les hauts plateaux, la pluie commence à s'y faire aussi rare et la
température augmente de plus en plus à cause de la concentration
de la population entraînant la destruction de l'environnement.
11.1.2.6. Le sol et richesses mi
nières
A Kabare, Idjwi et Walungu, le sol est argileux et de plus en
plus pauvre à cause des érosions et de la surpopulation. C'est
ainsi qu'il y a beaucoup de conflits de terre dans ce territoire et
l'élevage diminue sensiblement par manque de pâturage. A Idjwi le
sol est encore riche pour l'agriculture mais le problème de
surpopulation rend de plus en plus les espaces cultivables rares, le sol y est
aussi argileux. A Kalehe, il y a aussi un sol argileux et riche à cause
surtout de sa proximité avec la forêt. On y rencontre quelques
gisements d'or.
Les territoires de Shabunda, Mwenga et Fizi ont un sol
sablonneux très riche pour l'agriculture et contenant d'importantes
richesses minières (or, cassitérites, coltan,...). Le territoire
d'Uvira a aussi un sol sablonneux favorable à la culture du riz et du
coltan. Ses hauts plateaux avec son climat très doux sont plutôt
favorables à l'élevage.
CARTE DE LA PROVINCE DU SUD-KIVU AVEC SES PROVINCES
VOISINES ET LES ETATS
FRONTALIERS A L'EST DE LA RD CONGO
II.2. ENTREPRISES MINIERES AU SUD-KIVU
L'exploitation minière artisanale au Sud-Kivu, comme
dans le reste du pays, a commencé clandestinement dans les années
1970 avant que l'ordonnance-loi de 1982 (loi n° 82/039 du 5 novembre 1982)
n'en définisse le cadre légal. Elle s'est toutefois surtout
développée sur les ruines de la SOMINKI, liquidée en mars
1997.
Au fur et à mesure des cessations d'activité de
la société, d'anciens mineurs, n'ayant plus de contrat de travail
se sont lancés dans l'exploitation artisanale. Les centres
d'exploitation aurifère, en particulier Kamituga, sont rapidement
devenus des lieux d'une intense activité d'orpaillage. Ailleurs,
l'exploitation artisanale de cassitérite et de coltan a investi de
nombreux sites autrefois exploités ou simplement reconnus par la
SOMINKI. L'artisanat minier est donc largement une activité de
substitution, une activité de survie compensant la faillite du secteur
industriel.
L'activité minière au Kivu et en particulier au
Sud-Kivu, a longtemps été le monopole de la SOMINKI,
Société Minière du Kivu, née des fusions en 1976 de
plusieurs sociétés créées à l'époque
coloniale. Elle n'a pas résisté à la crise mondiale de
l'étain. L'exploitation artisanale, dont le développement est
synchrone du déclin de la SOMINKI, peut être
considéré comme une substitution informelle à l'entreprise
industrielle.
La cessation d'activité de la SOMINKI résulte
directement de l'effondrement des cours de l'étain en octobre 1985. Les
cours durablement déprimés de la cassitérite constituent
la cause structurelle fondamentale de la faillite de l'exploitation
industrielle au Kivu. Seul le secteur aurifère aurait permis à la
SOMINKI de maintenir une branche d'activité, mais les installations
industrielles ont été pillées par l'AFDL (Alliance des
Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre) de
Laurent Désiré KABILA en novembre 1996. Ce facteur conjoncturel a
donné le coup de grâce précipitant la fin de l'entreprise
minière.
La liquidation de la SOMINKI s'est effectuée dans une
grande confusion entretenue par la guerre et les incertitudes politiques. La
société disposait de 47 concessions, dont 6 aurifères :
Kamituga (3), Lugushwa, Namoya, Twangitza. Au total, les concessions couvraient
1 003 372 ha, soit environ 10 000 km2. La plupart devaient expirer entre 1998
et 2000 et cinq en 2014. Le capital en était partagé entre le
privé, majoritaire, (filiales du groupe Empain-Schneider) et l'Etat
(à hauteur de 28%).
En 1995, la holding canadienne BANRO s'est
déclarée intéressée par la reprise de la
société. Les négociations aboutirent courant 1996 à
un accord entre le repreneur et SOMINKI au terme duquel BANRO dont l'objectif
principal concerne l'exploitation de l'or procéda à la
création de la SAKIMA, Société Aurifère du Kivu et
du Maniema.
La SOMINKI mise en liquidation, un décret du 6 mai 1997
autorisa la création de la nouvelle société - 10 jours
avant la chute de MOBUTU. Tout porte à penser que BANRO a cherché
à se débarrasser du fardeau que représentait le volet
étain de SOMINKI. L'avocat Mario Fiocchi, nommé administrateur de
SAKIMA et président du comité de liquidation de SOMINKI semble
s'y être employé, selon certaines sources, provoquant des
réactions hostiles de personnes dont les intérêts restaient
liés à SOMINKI. En octobre 1997 la SAKIMA céda en
amodiation la partie stanifère de l'ex-SOMINKI à une nouvelle
société, la RMA, Ressources Minérales Africaines, avec
pour gérant Victor Ngezayo, une figure bien connue à Goma dans le
Nord-Kivu.
Le président Laurent Désiré KABILA finit
par dénoncer l'attitude de BANRO : un décret du 29 juillet 1998,
soit quelques jours avant le déclenchement de la deuxième guerre,
dite de rectification, abrogea le décret du 6 mai 1997. Le même
jour, une nouvelle société était créée, la
SOMICO, Société des Mines du Congo, avec comme administrateur
délégué le Mwami de Luhwinja, Philémon NALUHWINDJA
MUKUBA, qui revendiquait des droits sur les terres qui lui appartiennent
coutumièrement.
Le 31 juillet 1998 BANRO était déchu de tous ses
titres miniers par l'Etat. BANRO a porté l'affaire devant une cour
internationale d'arbitrage à Washington, réclamant un milliard de
dollars de dommages... La guerre précitée avait naturellement
suspendu toute action mais, depuis les accords de paix, le Président
Joseph KABILA a cherché un arrangement à l'amiable : un
décret d'avril 2003 autorise BANRO à récupérer ses
concessions. La société n'a repris que les concessions
aurifères, laissant à l'Etat congolais la cassitérite. Le
20 novembre 2003, une cérémonie officielle à Bukavu
scellait l'ouverture des activités de BANRO.
Pourtant, les partisans de SOMINKI, en principe dissoute,
résistent. Du matériel de l'ancienne SOMINKI a été
pillé à l'automne 2003. A Twangitza, les notables (chefs de
terre) qui tirent un bénéfice illicite de l'exploitation de l'or
mobilisent les creuseurs pour s'opposer à l'arrivée de BANRO. La
situation politique détériorée du printemps 2004 n'est
naturellement pas propice à une normalisation. Cet imbroglio
politico-juridique rappelle que l'activité des creuseurs artisanaux ne
se déroule pas en terrain neutre. Elle s'inscrit dans un contexte de
rivalités d'intérêts qu'il n'est pas toujours facile de
démêler mais dont on ne saurait faire abstraction dans la
recherche d'améliorations aux conditions de production de la
filière artisanale minière.
La loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code Minier
et le décret n° 038 du 26 mars 2003 portant Réglement Minier
et fixant les modalités et les conditions d'application de la loi se
substitue au code minier de 1981. L'élaboration de ce nouveau code
minier se situe dans le contexte de reconstruction du pays enclenché
à partir de 2001, concomitamment au processus du dialogue
inter-congolais qui s'est conclu par les accords de Sun City de mars 2003. La
Banque mondiale et le FMI, après dix ans d'absence, ont rouvert des
bureaux à Kinshasa en 2001, initiative annonciatrice d'un engagement
important des institutions de Bretton Woods au Congo.
La Banque mondiale et le PNUD ont activement collaboré
à partir de 2002 à l'élaboration du Document
Stratégique de Croissance et Réduction de la Pauvreté
(DSCRP). C'est dans le cadre du PMURR (Programme Multisectoriel d'Urgence de
Reconstruction et Réhabilitation) qui sert de cadre à la
Stratégie d'aide transitoire (2002&2005) de la Banque mondiale qu'a
été conduite la réforme du Code minier. Les experts de la
Banque mondiale ont joué un rôle décisif dans
l'élaboration du nouveau code qui en reflète les orientations
libérales assorties d'un souci de bonne gouvernance et de protection
environnementale.
Dans cet esprit, le rôle de l'Etat est minimisé.
La propriété de l'Etat sur les substances minérales est
certes rappelée, mais le code ajoute (tire I, chapitre II) : « Bien
qu'assumant la mise en valeur des substances minérales par l'appel
à l'initiative privée, l'Etat a essentiellement un rôle
limité à la promotion et à la régulation du secteur
minier »54. Par rapport à l'ordonnance-loi de 1981 qui
reprenait sans modification de fond celle de 1967 portant législation
sur les Mines et les Hydrocarbures, le code minier de 2002 se situe en retrait
sur le plan des obligations relatives au « développement national
» et à l'investissement social des entreprises en faveur des
communautés (école, hôpital, centre sportif etc.).
En revanche, la dimension environnementale fait son
entrée dans le nouveau Code Minier : « Toute opération
d'exploitation doit faire l'objet d'une Étude d'Impact Environnemental
du Projet et d'un Plan de Gestion Environnemental préalablement
établis et approuvés » 55(Art. 407 du
Règlement minier). Ces obligations répondent aux exigences de
protection de l'environnement et de développement durable
désormais portées par les institutions internationales. Il n'est
pas certain qu'elles soient applicables au Congo.
Et moins encore les stipulations du Code reportant sur les
nouveaux titulaires de permis miniers la responsabilité de
préjudices antérieurement commis : « en cas de mutation d'un
droit minier d'exploitation, la responsabilité des dommages provenant de
travaux antérieurs au transfert incombe solidairement à l'ancien
et au nouveau titulaire »56 (Art. 280). Une telle disposition,
si elle était appliquée, ne pourrait que dissuader les
investisseurs, dont on voit mal qu'ils acceptent d'assumer l'héritage
des dégâts environnementaux - d'autant que les anciens titulaires
seraient bien évidemment défaillants.
Les dispositions relatives à l'environnement
apparaissent trop peu réalistes pour qu'elles puissent être
appliquées. Plus généralement, le code
élaboré à l'instigation des institutions internationales
de financement en reflète la philosophie mais ne tient pas suffisamment
compte des spécificités de la RDC dans une situation post-conflit
à l'avenir encore incertain.
54 Loi n°007/2002 du 11
juilet 2002 portant Code Minier. In journal o~~iciel de la
Republique Democratique du Congo, 43eme Annee, Numero Special du 15
juillet 2002,
55 Reglement minier, Article 407.
56 Idem.
Le Code Minier accorde toutefois une attention
particulière à l'activité minière artisanale sans
rien dire à propos de l'exploitation minière industrielle. Ce
Code, reconnaît ainsi l'importance de l'exploitation artisanale dans
l'économie nationale. Elle constitue une des trois catégories
d'exploitation reconnues par ce code :
a) Exploitation Artisanale : toute
activité par laquelle une personne physique de nationalité
congolaise se livre, dans une zone d'exploitation artisanale
délimitée en surface et en profondeur jusqu'à trente
mètres au maximum, à extraire et à concentrer des
substances minérales en utilisant des outils, des méthodes et des
procédés non industriels.
b) Exploitation Minière a Petite Echelle
: toute activité par laquelle une personne se livre
à une exploitation de petite taille et permanente, exigeant un minimum
d'installations fixes en utilisant des procédés semi-industriels
ou industriels, après la mise en évidence d'un gisement.
c) Exploitation des Rejets des Mines
: toute activité par laquelle un tiers, personne physique
ou morale, extrait d'un gisement artificiel des substances afin de les traiter
éventuellement et de les utiliser ou de les commercialiser.
En effet, la reconnaissance de la filière artisanale ne
date pas d'aujourd'hui. L'exploitation artisanale était apparue au
début des années 1970. Les mesures de « zaïrianisation
» de 1973 encouragèrent de facto des pratiques frauduleuses sur
lesquelles le pouvoir politique fermait les yeux car elles s'exerçaient
au détriment des sociétés d'origine coloniale et
étayaient la popularité du MPR (Mouvement Populaire de la
Révolution) et de Mobutu.
L'ordonnance-loi n° 82/039 du 5 novembre 1982,
amorça une régularisation légale de la filière et
autorisa l'ouverture de comptoirs d'achat pour les produits miniers. Il
était certes interdit aux artisans d'opérer dans les concessions
minières, mais, dans le cas du Kivu, la SOMINKI n'avait plus les moyens
de faire respecter cette interdiction car elle était en perte de vitesse
et avait abandonné un certain nombre de sites qui restaient en principe
couverts par des titres miniers.
En outre, les autorités administratives et les forces
de l'ordre trouvaient un intérêt personnel à
protéger une activité illicite. Une situation confuse continua
à régner jusqu'à ce que les pillages de 1996 donnent le
coup de grâce à la filière industrielle. L'exercice d'une
activité minière dans les trois catégories
distinguées par le code est soumis à autorisation et paiement
d'une taxe annuelle : Les cartes d'exploitant artisanal (ou creuseur) sont
délivrées par le Chef de Division Provinciale des Mines ; les
cartes de négociant sont délivrées par le Gouverneur de
Province ; l'agrément des comptoirs d'achat s'obtient auprès du
Ministre des Mines.
L'application du code minier au Sud-Kivu commençait
à se heurter à des difficultés à cause du faible
taux de sa vulgarisation. La réunification modifie les règles et
lèse certains intérêts. L'exploitation artisanale de facto
de sites miniers situés sur d'anciennes concessions aurifères de
SOMINKI porte préjudice à la SAKIMA. L'incertitude politique au
Sud-Kivu à l'époque, prolonge la situation qui prévalait
pendant la rébellion en retardant l'installation de BANRO. La question
est de savoir si le retour à une sécurité durable suffira
à régler les conflits d'intérêt entre la
société détentrice des droits miniers et les orpailleurs.
Le désintérêt de BANRO pour le secteur stannifère
laisse en revanche le champ libre aux exploitants artisanaux.
52
CARTE SUR LES GITES DE PRINCIPAUX MINERAUX
II.3. DE LA MINE AU COMPTOIR
Les exploitants miniers ayant des cartes d'exploitants
artisanaux ou sans cartes font extraction minière dans les sites
d'orpaillages de leur choix .La quantité de minerais extraite par eux
est amenée auprès des négociants qui parfois les
rencontrent aux chantiers et achètent les minerais après
purification (séparer les minerais de l'impureté) la
quantité des matières à acheter. A leur tour, ils
amènent les minerais achetés aux comptoirs où une nouvelle
purification suivra avant l'achat.
II.3.1. LA PRODUCTION : LES g CREUSEURS P
La première phase consiste à repérer un
emplacement propice à l'exploitation. La prospection est conduite par
des villageois connaissant bien les lieux ou par d'anciens mineurs ayant
travaillé pour les sociétés industrielles. Il faut en
effet un minimum de connaissances et d'expérience pour le choix d'un
site. Si les premiers tests se révèlent prometteurs, le
prospecteur creuseur constitue une équipe d'une dizaine d'hommes,
recrutés dans le cercle de ses connaissances.
D'où, avant d'exploiter, il est indispensable d'obtenir
l'autorisation du « propriétaire » des lieux. Une
équipe d'au moins 9 hommes est importante, deux semaines parfois, de
marche dans la forêt avant d'être à pied d'oeuvre sont
exigées sous la conduite du propriétaire, qualifié de
« chef des collines » qui autorise l'ouverture du chantier dans un
« carré minier ».
Qu'il s'agisse d'or, de cassitérite ou de coltan,
l'organisation du travail repose à la base sur la constitution d'une
équipe. Le chef d'équipe, titulaire de la carte de creuseur, est
un acteur essentiel dans la chaîne de production.
II. 3.1.1. Les outils
Ainsi, quel que soit le minerai exploité, le travail
s'effectue manuellement à l'aide de quelques outils
élémentaires. Le choix des outils dépend de la nature de
la roche à laquelle l'équipe de travail a à faire :
Les roches dures, filons de cassitérite,
carrières de pierre nécessitent l'usage de la barre à mine
pour faire éclater la roche en blocs d'une dimension telle qu'ils
peuvent être portés à tête d'homme. Dans les galeries
étroites d'extraction de la cassitérite les mineurs utilisent un
burin et un marteau. C'est encore le marteau qui sert à concasser les
pierres jusqu'à atteindre la granulométrie recherchée. Et
Pour travailler en roche meuble on utilise des pelles et des pioches. Les
récipients destinés au lavage sont soit des cuvettes soit des
jerricanes en plastique coupés par moitié. Les jerricanes servent
aussi au transport de l'eau.
54
A ce titre, et en exploitation artisanale, l'énergie
humaine est en général la seule disponible. L'extraction, le
concassage, le lavage, toutes ces tâches s'effectuent à la main.
Les travaux les plus durs, notamment dans les galeries et les carrières
reviennent aux hommes. Les femmes généralement, interviennent
dans le lavage du minerai mais surtout dans le portage, du minerai des lieux
d'extraction vers les points de vente, portage de l'eau depuis les sources ou
les cours d'eau vers les chantiers. Dans la zone aurifère de Kamituga
par exemple, les femmes porteuses sont surnommées « hilux » en
référence au célèbre véhicule Toyota.
En plus et dans cette même zone aurifère de
Kamituga, des femmes participent aussi activement au concassage.
Appelées « twangeuses » elles utilisent des demi arbres
récupérés sur des véhicules hors d'usage pour
effectuer cette tâche dont les gestes rappellent ceux du pilage des
céréales ou de la banane plantain afin d'obtenir de la farine
(twangeuses vient du verbe « kutwanga » en Kiswahili, « piler
», en français). Bref, ces tâches représentent une
débauche d'énergie musculaire considérable qui parfois se
solde par une productivité dérisoire ou par fois nulle souvent
après de longues périodes de travail et d'espoir.
11.3.1.2. L'eau :
L'eau est un auxiliaire très indispensable dans les
processus de production et remplit une fonction essentielle dans l'exploitation
minière. D'abord pour le décapage des terrains superficiels.
L'exploitation hydraulique nécessite de grandes quantités d'eau
et une source d'énergie permettant la projection par un monitor d'un jet
d'eau sous pression. Elle est hors de portée des artisans mais
utilisée en exploitation semi-industrielle très souvent.
L'eau est également utilisée dans le lavage du
minerai, et dans l'objectif de récupérer les
éléments de forte densité. C'est pourquoi, quand les
exploitants n'ont accès qu'à de faibles quantités d'eau,
ils ont recours à un procédé consistant à creuser
un trou et à le remplir d'eau, et à l'aide d'une cuvette «
lave », les éléments lourds se déposent au fond du
récipient auquel on imprime un mouvement rotatif pour faciliter le
processus de tri sous la surveillance d'un membre de l'équipe.
Lorsque les exploitants disposent d'un peu de capital, ils
s'équipent en motopompes de manière à faire monter l'eau
au-dessus du chantier et à l'utiliser ensuite par gravité en la
faisant s'écouler dans une succession de petits bassins de
rétention où les mineurs procèdent au tri
densimétrique de la boue à l'aide de pelles. Ce type
d'opération peut être repris également dans un cours d'eau
de bas de versant. Ces aménagements sont les héritiers directs
des « slices », rigoles en bois ou en tôle destinées
à une première concentration. Celle-ci se poursuit à
l'aide d'un plateau ou « karaï » fabriqué à partir
d'un fond de fût métallique, et afin de l'utiliser comme
batée ou comme vanne.
Un autre procédé de lavage, destiné
à une seconde concentration après un deuxième concassage,
consiste à immerger un caisson, ou gigue, dont le fond est
constitué d'un tamis à maille fine dans un baquet rempli d'eau ;
en secouant la gigue dans l'eau le sable et les impuretés remontent
à la surface, les parties lourdes se concentrent au fond. Cette
dernière opération, souvent effectuée par des petits
négociants, livre un produit net prêt à être
expédié aux comptoirs pour exportation.
La séparation des matières en suspension dans
l'eau peut se faire en utilisant à la fois la gravité et la force
centrifuge. Ainsi, en circulant dans une spirale verticale l'eau projette les
particules légères vers l'extérieur, ne retenant que les
éléments lourds.
Ce système qui ne représente sans doute pas un
investissement considérable nécessite néanmoins des
motopompes pour faire monter l'eau comme dit ci-haut.
Les orpailleurs qui travaillent dans un matériaux
alluvionnaire, utilisent l'eau des rivières pour l'évacuation des
stériles et pour laver les sables aurifères. Une manière
originale de récupérer l'or contenu dans les alluvions consiste
à les tamiser puis à les déverser dans un filet d'eau
circulant sur un lit d'écorces alvéolées
prélevées sur des troncs de bananier. Les fines particules d'or
se déposent dans ces alvéoles pour y être
récupéré.
De cette façon, l'eau remplit une fonction cruciale
lors des différentes phases de tri et de concentration des minerais. La
dépense d'énergie humaine consommée pour apporter l'eau
sur les chantiers est considérable pour la plupart des petites
équipes de creuseurs car elles n'ont pas les capacités
financières qui leur permettraient de s'équiper en motopompes.
Soulignons néanmoins que la quantité de la
production minière des exploitants artisanaux n'est pas bien connue par
la division de tutelle dans la mesure où la plus part des exploitants
artisanaux travaillent dans la clandestinité et ne sont pas
également surveillés par le Service d'Assistance et d'Encadrement
du Scale Mining, SAESSCAM en sigle.
Il s'agit d'un service public, à caractère
technique et spécialisé du Ministères des Mines,
doté d'une autonomie administrative et financière, qui a vu le
jour par la publication du Décret n° 047&C/2003 d 23 mars 2003
portant création et statut d'un service dénommé Service
d'Assistance et d'Encadrement du Small Scale Mining, en sigle SAESSCAM.
La note circulaire n° 005/CAB.MIN/Mines/01/2003 du 13
décembre 2003 précise que ce service a la mission d'organiser,
assister et encadrer les exploitants artisanaux, les groupements d'exploitants
artisanaux, des coopératives minières et des exploitants miniers
à petite échelle. Ce service a comme objectifs :
1° Promouvoir l'émergence d'une classe moyenne
Congolaise dans le secteur de la petite mine en
assurant la formation et en apportant l'assistance technique et
financière aux coopératives minières et
aux exploitants du secteur de la petite mine, en vue de renforcer
leurs capacités managériales ; 2°Assurer le suivi de flux de
matières de la petite mine et de l'artisanat minier depuis le chantier
jusqu' au
point de vente, en vue de canaliser toute la production dans le
circuit officiel de la commercialisation ; 3° Veiller, après vente,
au recouvrement de l'imposition forfaitaire de à l'Etat suivant les
modalités et
mécanismes fixés ;
4° Inciter les regroupements des exploitants miniers
artisanaux en coopératives minières ;
5° Contribuer à l'amélioration du
bien-être des communautés locales où se déroulent
les activités minières artisanales et/ou à petite
échelle, par le développement intégré en
application des dispositions du règlement minier ;
6° Vulgariser les normes de sécurité sur les
sites d'exploitation et de veiller à leur strict application ;
7° Inciter l'exploitant minier artisanal ou de la petite
mine à investir dans les autres secteurs de l'économie nationale,
en vue, notamment, de préparer l'après mine ;
8° Susciter et participer à la création d'un
fonds de crédit minier et à sa gestion pour la promotion des
petites et moyennes entreprises minières ;
9° Octroyer aux creuseurs des équipements
adaptés aux conditions géologiques des gisements exploités
par ceux-là, en vue d'améliorer leur productivité
qualitative et quantitative.
Au regard de ces objectifs du SAESSCAM, certaines conditions
sont néanmoins exigées aux exploitants artisanaux des mines pour
bénéficier de l'appui de ce service. Il faut déposer un
dossier contenant les éléments suivants57 :
· Les statuts notariés et preuve de leur
dépôt au greffe du Tribunal de Grande Instance ;
· Nouveau registre de commerce ;
· Numéro d'identification ;
· Permis d'exploitation de Petites Mines (PEPM) ou une
preuve de procédure en cours pour l'obtention dudit titre minier ;
· Signature d'un contrat de collaboration avec le
SAESSCAM.
Comme on peut le constater, ces conditions ne sont pas
à la portée de tout exploitant étant donné qu
`elles ne sont pas de nature à favoriser la promotion des exploitants
individuels. Elles conviennent seulement qu'aux coopératives alors que
l'esprit coopératif pose encore problème surtout dans un secteur
où l'incertitude est grande. Si l'Etat tient à la promotion des
exploitants artisanaux, il devra les aider à se regrouper en
coopératives, vulgariser les textes réglementaires de la
filière minière et les formes ou leur faciliter l'acquisition de
cette formation.
57 Gaby Ntambwe, Analyse de l'appui
aux exploitants artisanaux des minerais et son impact sur leur developpement
socio-Oconomique, cas des artisanats appuyes par le SAESS CAM au Sud-Kivu,
memoire, p.14. 2005-2006.
57
II.3.2. LA COMMERCIALISATION : NEGOCIANTS ET COMPTOIRS
Au terme de l'article 1er, points 10 et 33 du
nouveau Code Minier, un comptoir agréé est toute personne
autorisée à acheter des substances minérales
d'exploitation artisanale provenant des négociants ou des exploitants
artisanaux, en vue de les revendre localement ou de les exporter
conformément aux dispositions du même Code. Tandis qu'un
Négociant est toute personne physique de nationalité congolaise
qui se livre aux opérations d'achat et de vente des substances
minérales provenant de l'exploitation artisanale conformément aux
dispositions du Code en la matière.
II.3.2.1. Comptoirs
En effet, les exploitants artisanaux ne peuvent vendre leurs
produits miniers qu'aux boursiers, aux comptoirs ou organismes agrées ou
créés par l'Etat. Ils peuvent également vendre leurs
produits miniers aux artistes agréés par le Ministère de
la Culture et des Arts, dans les limites des autorisations visées
à l'alinéa 2 de l'article 115 du Code Minier qui stipule que
« Toutefois, l'Administration des Mines accorde aux artistes
agréés par le Ministère de la Culture et des Arts une
autorisation spéciale de détenir ou de transporter une
quantité limitée de ces substances pour les besoins de leur
métier ».
Cependant, les négociants agréés ne
peuvent vendre les produits de l'exploitation artisanale qu'aux comptoirs ou
aux organismes agréés ou créés par l'Etat ainsi
qu'aux marchés boursiers. Les artistes agréés ne peuvent
vendre les produits de l'exploitation artisanale non travaillés qu'en
vertu d'une autorisation spéciale obtenue pour les cas exceptionnels de
liquidation des stocks excessifs.
Le règlement Minier fixe les modalités
d'établissement de l'autorisation spéciale. Les détenteurs
de la carte de négociant pour une zone d'exploitation artisanale en
cours de validité sont autorisés à acheter l'or, le
diamant ou tout autre substance minérale exploitable artisanalement
auprès des personnes qui détiennent les cartes d'exploitation
artisanale. Les cartes de négociant sont délivrées par le
Gouverneur de Province aux personnes majeures de nationalité congolaise
qui les demandent qui doit produire la preuve de son immatriculation au Nouveau
Registre de Commerce. Un droit fixe dont le montant est déterminé
par voie réglementaire est perçu lors de la délivrance de
chaque carte. La durée de la carte de négociant est d'un an.
Tableau n°3 : Comptoirs enregistres et ayant
export~s les produits miniers pour la p~riode de 1996 a 2006 par
produit.
N°
|
Pour l'Or
|
N°
|
Pour le Colta n
|
N°
|
Pour la Cassitérite
|
N°
|
Pour
Tu ngstè ne ou le Wolframite
|
1.
|
ORGAMAN
|
1.
|
SOMINKI
|
1.
|
MDM
|
1.
|
MUYEYE
|
2.
|
SOMINKI
|
2.
|
CONGOMAPASA
|
2.
|
MAPASA
|
2.
|
TELECEL/NIG
|
3.
|
SOPHIERA
|
3.
|
COMEEBU
|
3.
|
NZUMBA
|
3.
|
W.M.C
|
4.
|
Maison BASHIR
|
4.
|
MIGETRAD
|
4.
|
MADINI
|
|
5.
|
UZABUKO
|
5.
|
HABONIMANA
|
5.
|
SOZAMI
|
|
|
|
|
|
|
(SOCOMI)
|
|
6.
|
SIMPEX
|
6.
|
MUYEYE
|
6.
|
SOMINKI
|
|
7.
|
DELTAGOLD
|
7.
|
E.W.RI
|
7.
|
MUYEYE
|
|
8.
|
TOLINKI
|
8.
|
TELCEL/NIG
|
8.
|
E.W.RI
|
|
9.
|
SHENIMED
|
9.
|
GEMICOM
|
9.
|
TELECEL/NIG
|
|
10.
|
PANJU
|
|
10.
|
GEMICOM
|
|
11.
|
SOCOMI/MUYEYE
|
|
|
|
12.
|
CONGOCOM
|
|
|
|
13.
|
BUSHI COMPTOIR
|
|
|
|
|
Source : Nos investigations a la Division Provinciale des
Mines au Sud-Kivu, juillet 2007.
Commentaire : Les statistiques
ci-dessus, nous montrent qu'entre 1996 et 2006, la Division Provinciale des
Mines au Sud-Kivu a eu à enregistre 35 comptoirs au total pour la
production et l'exportation des produits miniers dont 13, soit 37,14% pour l'Or
; 10, soit 28,58% pour la Cassitérite ; 9, soit 25,71 % pour le Coltan
et 3, soit 8,57% pour le Tungstène ou Wolframite.
11.3.2.1. Les négocia nts
Dans son article « Coltan : pour comprendre... », le
Père Didier de Failly distingue le petit négociant qui intervient
à proximité des lieux de production, et le négociant qui
opère dans les centres miniers et qui vend le minerai aux comptoirs. La
distinction tient surtout dans la capacité du négociant à
se doter de l'équipement indispensable pour évaluer la teneur du
minerai en tantale. L'opération n'est pas simple car les minerais qui
font partie de la famille des pegmatites sont composites.
59
A titre d'exemple, la cassitérite est le plus souvent
associée soit au coltan soit au wolfram. Le matériel
élémentaire - une plaque de zinc sur laquelle est testée
la réaction du minerai à l'hydroxyde de potassium et à
l'acide chlorhydrique, et une balance - permet de distinguer cassitérite
et coltan et d'estimer grossièrement le titre de ce dernier. Une
précision plus grande est obtenue en testant le minerai après
l'avoir finement broyé et en utilisant une balance
électronique.
Déterminer la teneur en tantale du coltan, même
approximativement, est essentiel puisque c'est en fonction de celle-ci qu'est
fixé la valeur du minerai. La profession de négociant n'est pas
organisée. Pour obtenir une carte, il suffit d'être de
nationalité congolaise et d'avoir les moyens de l'acheter. On compte
vraisemblablement plusieurs centaines de négociants, chacun travaillant
pour soi en fonction de ses réseaux et de sa clientèle. Il s'agit
généralement de citadins qui ont gardé des attaches avec
des villages des zones de production et servent d'intermédiaire entre
les creuseurs ou les petits négociants et les comptoirs d'achat de
Bukavu et de Goma, sinon du Rwanda. Au Rwanda les négociants sont en
voie de disparition : les producteurs se sont organisés en
coopératives qui se chargent elles-mêmes du transport du minerai
et de la vente aux comptoirs de Kigali, facilement accessibles eu égard
aux courtes distances à parcourir et à la qualité du
réseau routier.
Tableau n°4 : Nombre des operateurs miniers
enregistres a la Division Provinciale des mines au Sud-Kivu en
2004
N°
|
Produits
|
Négociants
|
Creuseurs
|
Totallproduit
|
Pourcentage
|
1.
|
Or
|
18
|
19
|
37
|
37%
|
2.
|
Cassitérite et Walframite
|
25
|
33
|
58
|
58%
|
3.
|
Coltan
|
2
|
3
|
5
|
5%
|
|
|
Total general
|
45
|
55
|
100
|
100%
|
Source : Nos investigations a la
Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu, juillet 2007.
Commentaire : Comme on le constate,
les opérateurs de la Cassitérite et Walframite (Négociants
et Creuseurs) viennent en première position avec 58% suivis
respectivement de ceux de l'Or et du Coltan avec 37% et 5% en 2004.
Notons par ailleurs que dans le cadre de la commercialisation
et selon l'article précité, les liens entre les comptoirs du Kivu
et le Rwanda sont restés étroits surtouts pendant toute la
période de la rébellion d'août 1998. A titre d'exemple, la
Congo Holding Development Company (CHDC) une nouvelle entité
commerciale, présente à Goma et au Rwanda s'est engagée
dans des activités diversifiées de commerce transfrontalier
(produits miniers, ciment, eau minérale). Personnage clé de la
CHDC, madame Gertrude Kitembo, qui fut
gouverneur du Maniema en avril 2000 puis ministre des services
postaux et télécommunication dans le gouvernement de
transition.
Selon la même source, une publication d'International
Peace Information Service d'Anvers, dont une traduction est récemment
parue dans la revue Politique africaine, la CHDC avait été
créée pour générer des revenus pour le RCD Goma et
aurait été impliquée dans les trafics d'armes. Le rapport
final du groupe d'expert présidé par Mahmoud Kassem, en date du
23 octobre 2003, l'a pointée du doigt. On en retiendra qu'il existe des
réseaux d'affaires internationaux couvrant l'espace transfrontalier des
Grands Lacs dont les stratégies ne correspondent pas forcément
à la représentation d'une opposition frontale RDC/Rwanda
véhiculée par les médias. Le retour à une
économie de paix devrait donner une meilleure image de ces
réseaux qui participent à la construction d'un espace
économique transfrontalier. Leur caractère plus ou moins
clandestin entretient une opacité propice à toutes sortes de
rumeurs : l'objectif de transparence est tout à fait essentiel pour le
développement des échanges transfrontaliers pour plus de
responsabilité sociale.
En outre, c'est dans les comptoirs que les minerais sont
conditionnés pour l'expédition : concentration
(éventuellement), détermination de la qualité, mise en
fût. Seuls quelques-uns d'entre eux disposent des matériels
permettant une analyse fine de la composition des minerais à l'aide d'un
spectromètre. A Kigali par contre, plusieurs comptoirs travaillent le
minerai pour augmenter sa valeur marchande. Le minerai est réduit en
particules fines dans des broyeuses. Des tables à secousse
opèrent une séparation gravimétrique. Les
séparateurs magnétiques permettent d'isoler les accompagnateurs
comme le fer ou le wolfram. L'objectif est d'augmenter la concentration en
tantale ou en étain pour accroître la valeur du minerai avant
exportation. Nous pensons, qu'il s'agit ici d'une expérience à
suivre pour un développement harmonieux du secteur minier au
Sud-Kivu.
En complément à cette expérience de
Kigali, son principal centre d'expédition du coltan et de la
cassitérite, la société britannique Alfred H. Knight
International Ltd, une société de surveillance
spécialisée dans les métaux non ferreux, est
chargée des opérations de contrôle de la qualité du
minerai (analyse au spectromètre). Elle expédie des
échantillons dans ses laboratoires en Angleterre, scelle les fûts,
délivre certificats de qualité et documents de garantie de
conformité. L'application de règles strictes évite les
contestations entre vendeur et acheteur. Ainsi apprêtés, les
fûts peuvent être embarqués. Il s'agit encore ici d'un
modèle de collaboration à encourager auprès des
opérateurs économiques du secteur minier au Sud-Kivu.
61
Tableau n° 5 : Quelques statistiques des
exportations minieres realisdes pour l'exercice 2006 et fournies par les
comptoirs agrdds par la Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu et
opdrationnels a Bukavu.
Comptoir exportateur
|
Cassitérite
|
Colta n
|
Wolframite
|
Or
|
Scories
|
Poids en Kg
|
Valeur FOB en Francs
Congolais
|
Poids en Kg
|
Valeur FOB en Francs Congolais
|
Poids en Kg
|
Valeur FOB en en
Francs Congolais
|
Poids en gr
|
Valeur FOB en en Francs Congolais
|
Poids Kg
|
Valeur FOB en Francs Congolais
|
PANJU
|
880.200,00
|
2.190.240,00
|
-
|
-
|
70.200
|
188840
|
-
|
-
|
-
|
-
|
MUYEYE
|
360.000,00
|
884.520,00
|
-
|
-
|
364.950
|
878130
|
-
|
-
|
21.000
|
58.800
|
OLIVE
|
328.000,00
|
783.000,00
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
M.D.M
|
247.500,00
|
621.000,00
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
W.M.C
|
652.500,00
|
1.558.000,00
|
15.800,00
|
85.320,00
|
203.750
|
488875
|
-
|
-
|
-
|
-
|
NAMUKAYA
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
160437,1
|
2.452.120
|
-
|
-
|
B.NG.M
|
157.500,00
|
378.000,00
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
SAKIMA
|
64.060,00
|
161.752,00
|
10.932,00
|
76.530,00
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
M.P.C
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
AMUR
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
TOTAUX
|
2.698.760,00
|
6.576.512,00
|
26.732,00
|
161.850,00
|
638.900
|
1.555.845
|
160437,1
|
2.452.120
|
21.000
|
58.800
|
Source: Extrait du rapport annuel
de la Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu pour l'année
2006.
Commentaire: - SAKIMA est une
Société à vocation industrielle.
- MPC et AMUR réalisaient leurs
exportations à Goma et pour les décourager à
transférer les produits au Nord-Kivu, ils sont été soumis
au paiement des taxes AED lors du transfert.
62
II.3.2.2. Les prix de vente des minerais par
négociations
D'après les exploitants contactés lors de nos
investigations sur le terrain et à propos du prix de vente, une
particularité se fait observer lors de la fixation du prix de
cassitérite, coltan et wolfram suivant la qualité du produit
à vendre, comme par exemple en matière de cassitérite qui
peut être fine (ou en poudre), avec des petites graines ou des
grosses,...Ces caractéristiques ont une influence sur la fixation de
prix de vente de cette matière.
S'agissant de coltan, c'est la densité ou tantale (forte
ou faible) obtenue lors des examens du laboratoire après la
séparation du produit des déchets qui détermine le prix
par kilo de la matière.
Lors de nos investigations sur terrain seul le prix
fixé pour la meilleur qualité des produits nous a
intéressé parce qu'il est fixé officiellement et ne fait
jamais objet de discussion ou de négociation entre l'acheteur et le
vendeur.
Par contre, la fixation de prix pour le produit de mauvaise
qualité (n'ayant pas une bonne densité soit ...), se fait
après négociations.
Dans les tableaux qui vont suivre, nous présentons les
prix d'achat des trois types de minerais à la carrière (entre
creuseurs et négociants) et les prix aux comptoirs, entre
négociants et les comptoirs
Tableau N°6 : Prix de vente Cassitérite, Coltan
et Wolfram.
N°
|
TYPE DE MINERAIS
|
POIDS
|
PRIX A LA CARRIERE EN $USD
|
PRIX AU COMPTOIRE EN $USD
|
1.
|
Coltan
|
1 Kg
|
Varie entre 28 et34$
|
Varie entre 38 et 40 $
|
2.
|
Cassitérite
|
1Kg
|
5 $US
|
Varie entre 6.8 et7.5$
|
3.
|
Wolfram
|
1Kg
|
4$ US
|
Varie entre 8 et 9$US
|
|
Source : Nos investigations auprès des comptoirs d'achat
aux Ets MUYEYE ; du négociant MUZUKA BAHATI (Tél.0813886234) et
du creuseur DUNIA (Tél. 0997774865) de passage à Bukavu le 23
août 2007.
Tableau N°7 : Prix de vente de
l'Or
N°
|
UNITE DE MESURE
|
PRIX A LA CARRIERE EN $USD
|
PRIX AU COMPOIRE EN $USD
|
1.
|
Mushale58
|
1 $
|
1.2$
|
2.
|
Kanta59
|
12$
|
13$
|
3.
|
Renge60
|
24$
|
26$
|
4.
|
Tolat61
|
240$
|
260$
|
|
Source : Nos investigations. Op cit. II.3.2.3. Les
courtiers
Les clients, ou courtiers, servent d'intermédiaire
entre les exportateurs et les industriels. Parmi eux les sociétés
belges SOGEM, COGECOM, TRADEMET sont impliquées dans la
commercialisation des minerais. La SOGEM, filiale d'UMICORE (ex-Union
Minière) a une longue expérience du secteur minier au Congo.
Citée dans le rapport du groupe d'experts, elle a mis un terme à
ses achats de coltan. COPIMAR s'adresse désormais à d'autres
acheteurs, comme SMC, Speciality Metals Company, de Bruxelles, AFRIMEX ltd du
Royaume Uni ou MASINGIRO GMBH en Allemagne.
Les courtiers vendent le minerai aux métallurgistes qui
effectuent la première transformation du métal. Ils sont au
nombre de huit pour le coltan selon l'étude de GRAMA, cité par le
Père Didier de Failly, et dont les principaux sont : H.C. Starck,
filiale de l'allemand Bayer Cabott Inc. (USA) Ningxia (Chine). Les
métallurgistes fournissent en tantale les entreprises de fabrication de
condensateurs qui à leur tour approvisionnent les fabricants de produits
finis, téléphone portable, ordinateur, console de jeu etc. La
chaîne est donc longue et complexe depuis le creuseur jusqu'à
l'utilisateur final. La mondialisation se construit sur une pyramide d'acteurs
; ceux de la base retirent de leur travail tout juste de quoi survivre.
II.3.2.4. Le transport du minerai
Généralement, le transport du minerai se
décompose en deux séquences successives : de la mine aux
comptoirs d'achat, des comptoirs d'achat aux points d'embarquement, ports et
aéroports.
58 1l s'agit de la tige d'allumette.
59 1l s'agit de la piece de monnaie appelee c sengi
».
60 1l s'agit de la piece de monnaie de 1 Franc
Congolais.
61 1l s'agit des pieces de monnaies de 20K+1 Franc
Congolais.
64
En effet, l'acheminement du minerai vers les comptoirs
représente une des contraintes majeures de la filière
minière au Sud-Kivu en particulier et en RDC en général
par suite de la dispersion des sites de production sur un vaste espace et de la
quasi-absence de routes, sans parler de l'insécurité
consécutive à la présence d'hommes armés vivant sur
le pays depuis 1994. Ainsi, le transport de minerais se partage entre le
portage humain et l'avion. Le transport routier et lacustre ne jouant qu'un
rôle d'appoint.
Le portage des produits miniers se partage entre les hommes et
les femmes, et traditionnellement, c'est une activité féminine,
les femmes portent de lourdes charges sur le dos et parfois sur la tête.
Les hommes portent rarement, mais ils participent aujourd'hui au transport
dès lors que celui-ci utilise des moyens de locomotion dont le plus
courants est le vélo dans certains milieux de la Province. Partout
où on peut l'utiliser, un tel moyen de transport, exige de
l'énergie musculaire. La problématique du transport devient un
des principaux facteurs limitants du développement.
Ainsi, les distances parcourues sont très variables, de
la mine à la piste d'aviation, à la route ou à la ville.
Les temps de parcours s'échelonnent entre quelques heures et plusieurs
jours. Tout dépend de la valeur du produit qui peut justifier de longues
marches et de la sécurité présumée des
itinéraires. Les porteurs, qu'ils soient négociants ou non, sont
en effet exposés à de nombreux prédateurs. Les
périodes de guerre et d'occupation militaire par exemple, ont vu la
multiplication des « péages ».
Le transport aérien est également utilisé
dans les zones minières où cela est possible, tels qu'en
territoires de Shabunda et Mwenga. Le transport du minerai s'effectue par avion
petit porteur. Une flotte hétéroclite composée
principalement de vieux Antonov souvent pilotés par des Européens
de l'Est travaillant pour des sociétés d'origines diverses, sinon
douteuses, font des rotations entre ces zones minières et
l'aéroport de Kavumu ainsi que certaines pistes de l'intérieur de
la Province. Ces avions décollent lorsque les sociétés qui
les affrètent sont prévenues que la marchandise est
arrivée sur les tarmacs, en quantité suffisante pour justifier le
déplacement. Ainsi des opérations se font entre producteurs,
négociants, compagnies de transport, comptoirs, mais aussi
représentants de l'administration et agents de
sécurité.
11.3.2.5. L'exportation du minerai vers les pays
acheteurs
Plusieurs voies sont suivis, notamment la voie
aérienne, la voie routière et la voie lacustre. Pour la voie
aérienne, et surtout pendant la période d'occupation militaire
rwandaise, les petits porteurs chargés les minerais (coltan, or,
cassitérite, ...) pour se rendrent directement à Kigali ; de
là les fûts de minerais étaient embarqués par avion
vers l'Europe. Actuellement, le transport aérien n'est plus
utilisé que par les petits porteurs entre les pistes de
l'intérieur de la Province.
Quant à la voie routière, deux corridors vers
l'Océan indien sont indiqués. La production minière
transite par voie routière depuis les comptoirs jusqu'aux ports de
l'Océan Indien, Mombasa et Dar es Salaam en empruntant les Corridors
Nord ou Sud. Le Corridor Nord via Kampala et Nairobi est le plus performant
semble t-il pour le transport routier depuis que le bitumage est achevé
entre Mombasa et Kigali.
Certains transporteurs de Goma préfèrent
éviter le Rwanda et entrer directement en Ouganda, soit par Bunangana,
soit par Ishasa même s'il faut passer par des routes en terre pour
rejoindre le goudron à Kabale. Cela permet d'éviter une
frontière et de réduire les tracasseries administratives. Les
camions transitant par le Rwanda doivent en effet passer par les Magasins
généraux du Rwanda (MAGERWA) à Kigali, où ils sont
contrôlés et où ils doivent payer des taxes de transit et
des frais de parking ; ce qui est inexistant au Sud-Kivu et constituant ainsi
un manque à gagner considérable pour la Province et pour tout le
pays.
Ainsi, les transporteurs du Sud-Kivu ont le choix de transiter
: par le Rwanda, via Cyangugu et Kigali, pour rejoindre le Corridor Nord par le
Burundi via Bujumbura pour rejoindre le Corridor Sud par la Tanzanie via Kigoma
après avoir traversé le lac Tanganyika depuis le port de Kalundu
en territoire d'Uvira. L'itinéraire rwandais est souvent
évité à cause du coût et de l'attente à
MAGERWA. L'option tanzanienne présente l'avantage de réduire
à un seul le franchissement des frontières. La voie
routière est en revanche moins performante que celle du Corridor Nord,
mais il est possible d'utiliser la voie ferroviaire, lente, mais moins
onéreuse et adaptée à des produits pondéreux non
périssables.
Pour le transport lacustre, il semble avoir repris de
l'importance depuis la fin de la rébellion ; il contribue à
ouvrir le choix des itinéraires d'import-export. La navigation entre
Bukavu et Goma rend possible une réorientation des flux de marchandises
d'un Corridor à l'autre.
Le transport sur le lac Tanganyika donne accès aux
réseaux routiers et ferroviaires de Tanzanie et d'Afrique australe.
Comme le souligne, Roland Portier62, le transport
constitue un maillon sensible de la chaîne d'activités
économiques. La situation est catastrophique au Kivu, en dehors de
quelques axes proches de la frontière. La plupart des centres de
l'intérieur ne sont pas accessibles par voie terrestre : routes
défoncées, ponts coupés. Le transport du minerai par avion
vers Goma et Bukavu n'est qu'un pis-aller qui ne profite d'aucune façon
au développement local. Le transport routier vers les ports de
l'Océan Indien via les Corridors Nord et Sud - doublé par le
transport ferroviaire - est au contraire performant. Les flux de marchandise,
à l'importation comme à l'exportation rattachent l'Est du Congo
au bassin de transport est-africain.
66
La réhabilitation des routes au Kivu est une
priorité absolue. Elle conditionne la relance de tous les secteurs de
l'économie, agriculture et mine notamment. Elle est aussi une condition
nécessaire pour le fonctionnement des encadrements étatiques et
de développement (santé, éduction), et pour le
rétablissement de la sécurité.
11.3.3. Les revenus de l'exploitation
minière
Il est très difficile d'évaluer ce que rapporte,
pour chaque type d'acteur, l'exploitation minière artisanale. Didier de
Failly s'y était risqué dans son étude de 2001 sur le
coltan, mais les prix de référence étaient à leur
zénith et le Sud-Kivu se trouvait encore sous occupation rwandaise. Il
faudrait des enquêtes approfondies pour arriver à des conclusions
scientifiquement fondées. Une mission de courte durée sur les
espaces restreints ne le permet pas. Il n'est de toute façon jamais
simple de savoir ce que gagnent les gens : les réponses sont
affectées d'un coefficient d'erreur qui croît avec le
caractère informel de l'activité. On se contentera donc de
quelques informations ponctuelles sans les considérer comme
extrapolables.
11.3.3.1. Les revenus des creuseurs
A l'intérieur d'une équipe, le principe de la
mutualisation des gains est la règle, le chef d'équipe mis
à part. En interrogeant les exécutants de base il est apparu que
leur revenu journalier était inférieur à un dollar. La
rémunération est fonction de la quantité de minerai
extrait et transformé par les opérations de lavage, triage,
concassage, etc. Beaucoup de temps est nécessaire pour l'obtention d'un
produit commercialisable. Une équipe d'une dizaine d'hommes produirait
en moyenne 4 à 5 kg par semaine selon le Père Didier de
Failly.
Au Rwanda le chiffre de 1 à 5 kg par jour a
été avancé à la mine de Muhanga, ce qui
représenterait un gain journalier moyen de l'ordre de 500 Frw. A
Nyabibwe, des mineurs prétendent qu'il leur faut plusieurs jours pour
gagner l'équivalent net d'un dollar. Dans une carrière proche de
Bukavu, les casseurs de cailloux mettent deux jours pour remplir un fût
de gravier vendu 300 francs congolais. Loin des villes la
rémunération du travail est certainement encore plus faible. On
retiendra néanmoins que les creuseurs ne retirent de leur travail que
des gains minimes.
Ces sommes dérisoires ont cependant leur importance
dans un contexte de très grande pauvreté. Dans tout
l'intérieur du Kivu, coupé des grands centres urbains et donc
d'un accès au marché des produits agricoles, la circulation
monétaire s'est tarie. Les communautés rurales sont revenues
à des systèmes proches de l'autosubsistance. L'activité
minière est souvent le seul moyen pour les hommes de gagner un peu
d'argent. Cet argent vient en complément de la production agricole
vivrière destinée à l'autoconsommation : l'agriculture
reste le fondement d'une économie domestique reposant largement sur le
travail des femmes. Ces dernières assurent ainsi le quotidien,
permettant aux hommes de se tourner vers d'autres tâches.
67
L'économie minière artisanale doit s'analyser
dans ce cadre de la pluri-activité des ménages afin d'en
percevoir l'impact.
D'après le Père Didier de Failly, pendant la
courte période d'euphorie du coltan, le mirage de gains plus
élevés a bouleversé cette organisation traditionnelle. La
littérature décrit une situation dans laquelle hommes et femmes
abandonnaient le travail de la terre pour se lancer dans l'aventure - ou
étant contraints de le faire par des militaires. Il en est
résulté une crise de la production vivrière, contraignant
les travailleurs à acheter une nourriture importée par avion
depuis Goma ou Bukavu à des prix qui rognaient sérieusement leurs
gains. Des situations de ce type s'observent toujours dans les régions
aurifères, comme à Kamituga. La chute des prix du coltan devrait
commencer à calmer le jeu, mais selon certains témoignages ce
n'est pas vraiment le cas.
Nous pensons avec le Père Didier que, dans
l'hypothèse d'une situation revenue à la normale,
l'activité minière reste associée à
l'activité agricole au sein d'une unité familiale. Les jeunes
vont à la mine non pas parce que la terre à cultiver manque, mais
pour rechercher un peu d'argent. Les régions rurales sont souvent
tellement isolées qu'elles sont sorties de l'économie
monétaire. Pour les jeunes hommes, être creuseur représente
une occasion rare d'amasser le petit pécule nécessaire pour
l'achat de la douzaine de chèvres nécessaire à la
constitution de la dot et au mariage.
La situation diffère au Rwanda : les jeunes,
garçons et filles qui travaillent à la mine le font parce qu'il
n'y a plus de terre à cultiver dans les exploitations exiguës de
leur famille. La contrainte est ici d'une autre nature qu'au Sud-Kivu, mais
dans les deux cas on est en présence d'activités de survie qui
n'offrent pas de perspective de sortir de la pauvreté.
11.3.3.2. Les revenus des négociants et des
exportateurs
Les négociants s'en tirent plutôt bien. L'un
d'entre eux, ancien directeur d'école reconverti dans le commerce,
explique qu'il achète la cassitérite à Nyabibwe au
Sud-Kivu à 2$ le kilo et la revend aux comptoirs à 2,8$. Quand il
achète à Walikale dans le Nord-Kivu, les prix sont plus bas,
1,5$, mais le transport aérien ajoute entre 0,7 et 0,8$ le kilo. Il faut
bien sûr payer la carte de négociant (passée de 50$ en 2003
à 345$ en 2004) et les taxes à la Province et aux Entités
Administratives Décentralisées (EAD). Toutes dépenses
défalquées, il resterait entre 0,3$ et 0,4$ par kilo. Avec un bon
réseau de clients, ce négociant qui commercialise aussi le
café ne se plaint pas de son sort : son négoce lui rapporte
quelques centaines de dollars par mois.
avec les détenteurs d'armes. Le milieu congolais est
familier de ces pratiques de négociation qui en temps de paix
participent à des régulations sociales. Pendant la période
d'occupation militaire étrangère les relations difficiles entre
agents économiques et forces armées n'étaient pas
favorables au négoce.
On revient progressivement à une situation moins
tendue, mais l'insécurité latente et les bouffées de
violence constituent toujours un frein à l'exercice de l'activité
commerciale en l'exposant à un risque encore élevé dans
certains coins de la Province. Le credo des négociants est simple : des
routes réhabilitées et sécurisées et des taxes
modérées sont les conditions premières de l'exercice de la
profession et de la relance économique. Leur non-dit concerne
l'écoulement frauduleux des minerais au Rwanda. Le lac Kivu se traverse
aisément et les frontières terrestres demeurent poreuses.
La position des comptoirs d'achat est différente dans
la mesure où leurs préoccupations vont vers l'aval
(l'exportation) plus que vers l'amont dont se chargent les négociants.
En nombre très restreint et directement sous le regard des
autorités administratives, ils ont moins de possibilités de
composer avec l'informel. Alors que les négociants travaillent seuls, en
s'appuyant sur des réseaux, les comptoirs emploient du personnel et sont
donc soumis à la législation du travail. Contrairement à
ce que l'on pourrait attendre d'un Etat défaillant, l'administration
congolaise existe bel et bien, ses agents ne manquant pas de le rappeler quand
leur intérêt est en jeu. N'étant que peu, sinon pas
payés, ils vivent en effet de revenus « informels »
fondés sur l'extorsion de ressources monétaires à laquelle
les comptoirs peuvent difficilement échapper.
Ainsi, les vrais gagnants de la filière minière,
sont souvent les négociants plus que les acheteurs. Ces derniers se
plaignent du niveau élevé des taxes, qu'il s'agisse de la
redevance annuelle, des cartes d'acheteur ou des droits de sortie sur les
produits. La contrebande réduit par ailleurs leur chiffre d'affaires. En
réalité, les bénéfices qu'ils tirent de
l'exportation de minerais sont minimes en comparaison
de ceux que le commerce international procure souvent aux
courtiers qui servent d'intermédiaires entre les comptoirs et les
acheteurs des pays industriels.
69
11.4. EXPLOiTATiON iNDUSTRiELLE
11.4.1. Acteurs de l'exploitatio n 1
ndustrielle
Dans la logique de chose, les acteurs sont des personnes
morales qui peuvent avoirs des membres comme actionnaires nationaux ou
internationaux. Dans ce cadre nul n'est prévu par la loi n°
007/2002 du 11 Juillet 2002 portant Code Minier.
Pour ce qui concerne la situation au Sud-Kivu, il y a lieu de
confirmer qu'actuellement, il n' y existe aucune exploitation du type
industrielle bien que BANRO, soit à vocation industrielle, se trouve
présentement dans la phase de prospection.
11.4.2. Role et importance de l'exploitatio n i
ndustrielle
Le rôle de l'exploitation industrielle est d'augmenter
le revenu de l'exploitation minière et de contribuer ainsi à
relever l'économie nationale et provinciale surtout dans l'actuelle
perspective de la décentralisation, passage exigé pour le
développement du pays en général et de la province en
particulier où se pratique cette exploitation.
L'exploitation industrielle est aussi importante, parce
qu'elle canalise les revenus d'exploitation et les orientent vers les attentes
du gouvernement national pour améliorer les conditions de vie de la
population à travers la construction ou l'aménagement des
infrastructures sociales du pays. C'est justement ici que l'intégration
de la dimension Responsabilité Sociale des Entreprises devra jouer son
rôle pour que l'immense richesse minière dont le pays est
dotée soit profitable à toute la population congolaise et de
façon équitable pour un développement économique
durable du pays.
11.4.3. Organisation et fo nctio nneme nt de
l'exploitatio n i ndustrielle
Il est important de signaler que l'organisation et
fonctionnement des exploitations industrielles relève de manière
particulière de la société qui exploite, mais doit
informer les ministères des mines, de l'industrie ainsi que celui de
petites et moyennes entreprises.
11.4.4. Situation actuelle de l'exploitatio n i
ndustrielle
minière au Kivu en général et au Sud Kivu
en particulier, ne date pas d'aujourd'hui, au lendemain de l'accès
à l'indépendance politique (30 juin 1960), divers troubles
(mutineries militaires) et rébellions (muléliste en 1964&65;
mercenaire en 1967), et une lente dégradation de l'administration
publique vont gêner considérablement le bon fonctionnement de ces
pôles miniers et augmenter sensiblement leurs coûts d'exploitation,
dans un contexte de grande instabilité des cours mondiaux. La
réaction naturelle des milieux financiers engagés dans cette
activité minière sera de restructurer dans un souci
d'économie et de rentabilité. Cette situation semble se
répétée à l'issu de la succession de guerres de
1996, 1998 et mai et juin 2004.
En fait, le 20 mars 1976, neuf sociétés
minières63 datant de l'époque coloniale
fusionnèrent sous le nom de SOMINKI (Société
Minière et Industrielle du Kivu, société mixte avec une
participation de 28% de l'Etat congolais). Pendant la dizaine d'années
suivantes, le cours mondial de la cassitérite s'élèvera
sous l'effet combiné d'une forte demande d'étain pour l'emballage
en "fer blanc" et pour la soudure dans les équipements
électroniques. Les investissements consentis par la SOMINKI entre 1982
et 1985 lui permettront de maintenir jusqu'en 1988 un niveau de production
supérieur à celui de 1983.
Cette impasse de la cassitérite étant clairement
destinée à se maintenir sur le long terme, et ses gisements en
train de s'épuiser, la SOMINKI utilisa alors son pôle "or" de
Kamituga et Lugushwa pour se maintenir, bien que de plus en plus difficilement.
En 1989, les actionnaires privés64 de cette
société s'orientèrent vers la vente de l'entreprise, en
tablant sur le gisement d'or de Twangiza (en collectivité-chefferie de
Luhwinja, assez proche de Bukavu), dont la mise en exploitation
requérrait cependant un investissement d'au moins 50 millions $US.
Dorénavant seul le "pôle or" voyait ses commandes
d'équipements et de consommables honorées.
Ainsi furent progressivement appliquées diverses
mesures d'économie: fermeture des chantiers les plus
mécanisés, réduction du personnel expatrié et
national, réduction ou même abandon des entretiens sur les
réseaux routiers et hydro-électriques, réduction des
budgets sociaux (santé, écoles, habitat, etc.)... Les
dernières années, la SOMINKI en était même venue
à vivre d'expédients: récupération de toutes sortes
d'éléments dans ses anciennes installations, achat aux villageois
de leur production artisanale d'or et de cassitérite, rafistolages
techniques tous azimuts... La grande époque de l'industrie
minière au Kivu avait vécu.
63 Surtout SYMETAIN (Kalima), MGL
(Minière des Grands Lacs, Kamituga), COBELMIN (Compagnie Zarroise
d'Entreprises Minières), KINORETAIN (Mines Zarroises d'Or et d'Etain de
Kindu), et KIVUMINES.
64 Le groupe Empain, via sa holding
COFIMINES coiffant des filiales off-shore au Panama, aux Iles Grenadines, etc.,
avait entre temps passé la main a la branche belge du groupe Schneider,
qui lui-même céda a Darnay en 1995, 64,02% du total des actions
SOMINKI.
A ce titre, le Père Didier précise que plusieurs
amateurs vinrent dans le secteur mais se désistèrent l'un
après l'autre, effrayés par la perspective de devoir reprendre
aussi l'exploitation stannifère. Seule Cluff Mining Ltd, cotée
à l'Alternative Inversement Market à Londres, acheta, le 5
décembre 1994, via sa société MDDZ (Mines D'Or du
Zaïre) et la maison de courtage Petercam à Bruxelles, 7,65% des
actions SOMINKI, avec une option pour le rachat du solde des actions
privées. Algy Cluff était intéressé à
reprendre aussi le volet stannifère, y compris le coltan et autres
"métaux accompagnateurs", mais il omit de renouveler son option.
En septembre 1995, un outsider jusqu'alors inconnu au Kivu,
l'African Mineral Resource Inc. (de la holding canadienne BANRO, cotée
en bourse à Toronto) versait 125.000 $US comme acompte pour l'achat
avant le 31 janvier 1996 des actions Darnay (pour 3.500.000 $US), et envoyait
le consultant CME expertiser - élogieusement- les potentialités
minières du Kivu (26.10-17.11.1995). Mais BANRO, trop peu
capitalisé pour s'exécuter malgré une opération
d'augmentation de capital, conclut un accord de "joint-venture" avec Cluff
Mining Ltd qui, vraisemblablement intéressé à rattraper
son option initiale, finança cette opération de rachat par
BANRO.
Ainsi le 31 janvier 1996, l'actionnariat privé
traditionnel de la SOMINKI était entièrement cédé
à de nouvelles mains : 50% à BANRO via AMR et 50% à Cluff
Mining Ltd via AMR et Petercam. Suivent quelques mois de tractations
serrées entre ces deux partenaires. Car BANRO n'était
intéressé qu'au pôle "Or", à revendre le plus vite
possible au plus offrant: ainsi BANRO va, pendant le premier semestre 1996, et
à l'insu de Cluff occupé à examiner comment relancer
l'activité, faire mousser les perspectives des gisements
aurifères de Twangiza, Namoya, Lugushwa et Kamituga; en juin, il y
amène un groupe de financiers, avec des géologues de CME. Cette
saga se conclut le 21 septembre 1996 par la mise en minorité de Cluff
Mining Ltd, finalement réduite à 14%.
Et le 23 octobre 1996, un projet de convention minière
au nom de SAKIMA (Société Aurifère du Kivu et du Maniema)
est introduit au ministère des Mines à Kinshasa (elle sera
approuvée par le gouvernement le 13 février 1997, alors que l'est
du pays est déjà envahi depuis septembre 1996!). Avec le recul du
temps, ces démarches, tractations, démêlés et
traquenards apparaissent quelque peu surréalistes.
À l'approche des combattants, à la fin 1996, les
deux pôles vont réagir de manière exactement inverse: le
pôle "or", atteint plus rapidement et où un fort
mécontentement populaire reprochait à la société de
l'abandonner (alors qu'en réalité ce pôle continuait
à être privilégié), va connaître un pillage
sévère 12 fin novembre 1996. Par contre, il n'y pas eut de
pillage au pôle "cassitérite" à Kalima, atteint le 23
février 1997, mais où les responsables avaient
préparé les esprits pour protéger l'outil. Le 29 mars
1997, constatant la perte quasi totale du pôle "or", l'assemblée
générale des actionnaires SOMINKI mit la société en
liquidation,
et le 6 mai 1997 (une dizaine de jours avant la prise de
Kinshasa), le décret n° 0035 du Premier Ministre Likulya autorisait
la création de la SAKIMA.
La SAKIMA entama très vite des prospections
géologiques à Twangiza; et le 3 octobre 1996, elle céda en
amodiation la partie stannifère de l'ex-SOMINKI à une nouvelle
société, la RMA (Ressources Minérales Africaines).
Toutefois le président Désiré Kabila, à la suite
d'une intense activité de lobbying, signa le 29 juillet 1998, soit
à la veille des nouvelles hostilités, un décret
écartant la SAKIMA et annulant ainsi le contrat entre la SAKIMA et la
RMA- et créant la SOMICO (Société Minière
Congolaise), où l'Etat congolais intervenait pour 60%. Mais
bientôt (octobre 1998), la haute direction de cette nouvelle
société, installée à Kinshasa, n'eut plus
accès à ses zones minières passées sous le
contrôle du RCD et de ses alliés, tandis que BANRO portait
l'affaire devant une cour internationale d'arbitrage à Washington et
réclamait un milliard $US de dommages.
Une affaire qu'elle a gagnée, au moins dans le
prétoire. En octobre 1999, le RCD/Goma remit les sociétés
SAKIMA et RMA à BANRO, à la condition que lui soit versée
une redevance forfaitaire de 300.000 $US par mois. Cette condition
n'étant pas satisfaite, le RCD reprit la main et déclara ces
biens abandonnés, et donc ouverts à négociation avec tout
investisseur. Une nouvelle société, SOMEST (Société
Minière de l'Est) fut créée mais ne parvint pas à
dégager les ressources nécessaires pour une relance. Le 11
juillet 2000, BANRO jeta l'éponge, et en août, le RCD mit en place
un comité provisoire de gestion pour gérer ce patrimoine minier
à titre conservatoire sur la base d'une convention minière
portant sur 47 concessions minières. La part de l'Etat Congolais
était réduite à 7%. La capacité légale de
BANRO d'établir pareille convention fut fortement contestée par
la suite, un colloque organisé à la faculté de Droit de
l'Université de Kinshasa du 9 au 12 juillet 1998.
De nombreux arguments portèrent sur les
modalités -surtout financières- de la passation entre la SOMINKI
et la SAKIMA; il fut aussi dit que les exportations par
hélicoptère d'échantillons prélevés à
Twangiza aux fins d'analyse en laboratoire étaient en
réalité une exportation frauduleuse. Une manière de
valoriser sa mise alors que cette "junior mining company" se rendait compte que
son coup de poker était en train d'échouer? Selon
TEGERA65.
On retrouve là les démêlés
mouvementés qui caractérisent l'exploitation minière en
R.D.Congo depuis plusieurs années. Exit le mode industriel
d'exploitation minière. Désormais le mode artisanal, qui avait
déjà commencé de manière conflictuelle, va se
retrouver seul. L'ironie de l'histoire est qu'à la veille de la crise
mondiale grave qui s'abattit sur la cassitérite, la SOMINKI avait
sérieusement étudié la mise en exploitation d'un ou deux
bons gisements de coltan dont elle disposait (Kalukangala, entre Lulingu et
Ona, et Nkumua).
Mais les actionnaires privés, déjà
découragés, y avaient mis le holà car ils n'étaient
pas disposés à insuffler les importants capitaux frais
nécessaires.
En effet, l'industrie minière s'accompagne de
très hauts risques de pertes financières. (...) Chaque mine est
unique et exige une planification et un contrôle rigoureux pour son
développement. De nouvelles routes, centrales électriques,
bâtiments et autres infrastructures sont souvent nécessaires dans
les régions éloignées. Interviennent ici deux
éléments techniques: la cassitérite se présente
souvent dans les carrières du Kivu dans un mélange avec du
wolfram (tungstène), de la Colombo-Tantalite (coltan), et d'autres
métaux.
Il s'agit donc d'en dégager la cassitérite.
Divers systèmes sont utilisés pour concentrer le minerai, mais en
bout de parcours, on utilise une technique magnétique: le minerai utile
est très finement broyé afin d'obtenir de très fines
particules de ces divers métaux; celles-ci passent ensuite
successivement sous plusieurs électro-aimants puissants
réglés pour attirer d'abord le minerai de métal à
la densité la moins forte (en ce cas-ci, la cassitérite), puis
celui qui a une densité plus élevée (le coltan), et enfin
le tungstène (wolfram). Ainsi toute la tradition industrielle de
l'exploitation de la cassitérite au Sud-Kivu visait à obtenir un
minerai d'étain de haute qualité et donc à en retirer les
autres métaux, dits "accompagnateurs". Ceux-ci étaient
également exportés et vendus mais ils étaient
considérés à la limite comme des déchets, d'autant
plus qu'à l'époque le tantale n'était pas fort
demandé par l'industrie métallurgique car on n'avait encore
guère développé ses applications industrielles.
Or, second élément technique, cette demande
commença à s'exprimer dans les industries chimiques, spatiales,
électroniques, et même militaires. A la fin du mois de
décembre 2000, la police française découvrit à
Lyon, dans un véhicule incendié, deux cadavres calcinés
dont celui du "Mwami" Philémon NaLuwhinja, éphémère
président du conseil d'administration de la SOMICO66.
En définitive, la fin de l'époque minière
industrielle au Kivu est donc le résultat de toute une série de
facteurs: v' la lassitude des milieux financiers y traditionnellement
impliqués, conduisant parfois à des erreurs
d'appréciation;
v' divers développements technologiques dans le monde, qui
ont entraîné des variations importantes des cours des
différents produits miniers concernés;
v' la faible capacité d'administration et de gestion de
divers gouvernants;
v' l'affairisme de sociétés minières
("minors") plus spéculatives qu'industrielles;
v' et enfin les troubles, guerres et autres pillages.
74
11.5. EXPLO1TAT1ON ART1SANALE
L'exploitation artisanale vise seulement les nationaux. Le
législateur Congolais avait pensé ainsi pour réduire la
pauvreté de la population congolaise surtout pour celle qui vivait dans
les zones minières et autres, car dans l'ancien temps elle vivait dans
les zones sans l'autorisation de toucher les minerais. L'exploitant artisanal
est appelé encore creuseur qui est en fait une personne qui a la carte
d'exploitant artisanal délivrée par la Division Provinciale des
Mines au prix de vingt cinq dollars américains par an. Une fois en
possession de cette carte, le creuseur a l'obligation de vendre ses minerais
auprès des négociants. Et il ne doit exploiter que les zones
dites d'exploitations artisanales instituées par le ministre des
Mines.
11.5.1. Acteurs de l'exploitatio n Artisa
nale
Parmi ces acteurs, il y a lieu de citer :
· les exploitants artisanaux qui interviennent aux
chantiers. Ils sont soient autochtones ou non et doivent impérativement
être congolais.
· les négociants qui eux achètent les
minerais auprès des creuseurs ou exploitants artisanaux dans les
chantiers. Ils jouent donc l'intermédiaire entre les exploitants
artisanaux et les comptoirs.
· les comptoirs qui achètent et vendent les
produits d'exploitation artisanale qu'ils ont eu auprès des
négociants. Les comptoirs sont donc chargés de faire les
exportations des produits d'exploitation artisanale. Les comptoirs peuvent
être implantés par des nationaux et/ou des étrangers.
11.5.2. Role et importance de l'exploitatio n Artisa
nale
L'exploitation artisanale amène la population à
jouir de la potentialité de son sous sol en luttant contre la
pauvreté. Cette forme d'exploitation favorise aussi le
développement du pays à travers ce qu'apportent les creuseurs
lors de l'achat des cartes d'exploitant artisanal.
11.5.3. Organisation et fo nctio nneme nt de
l'exploitatio n artisa nale
Comme nous l'avons dit, les exploitants artisanaux vivaient
l'autonomie selon le principe « chacun pour soi, mais Dieu pour tous
». Depuis les années 2003 un service qui aura comme objectif de
canaliser la production minière vers un circuit formel après que
l'Etat puisse y tirer profit tout en songeant au bien être social des
creuseurs trouva la naissance et se chargera de regrouper les exploitants
artisanaux dans des coopératives.
75
Ce service se nommera « Service d'Assistance et
d'Encadrement » des Small Scale Mining « SAESSCAM » en sigle.
Dont Small Scale Mining veut dire exploitation minière à petite
échelle. Ce service travaillera avec toutes les entreprises
minières dont leur durée d'exploitation ne peut pas
dépasser 10 ans et dont leur hauteur d'investissement ne peut pas aussi
dépasser deux millions des dollars américains.
Il est important de signaler que ce service a rencontré
beaucoup des difficultés pour son implantation (manque des moyens
suffisants pour son installation,...) et au niveau actuel il est entrain de
sensibiliser les exploitants artisanaux à pouvoir adhérer.
Le SAESSCAM est un service public de l'Etat qui doit
travailler en parfaite collaboration avec la Division Provinciale des Mines du
Sud-Kivu. Pour mieux dire, il n'y a pas une organisation actuelle avec un
fonctionnement connu des exploitants artisanaux qui est mise en place
étant donné que cette structure se recherche encore.
II.5.4. Situation actuelle de l'exploitatio n Artisa
nale
La situation actuelle de l'exploitation artisanale est
purement traditionnelle, non contrôler et gérer par l'Etat, sauf
par certains chefs militaires qui gèrent et imposent leur loi à
certains exploitants artisanaux et les exploitants à leurs grés
surtout dans les sites où l'insécurité se vit encore.
II.6. DONNEES ET SITUATION ACTUELLE DE L'EXPLOITATION
MINIERE AU SUD-KIVU
Pour ce faire, l'exploitation minière au Sud-Kivu
concerne surtout les minerais aurifères, le coltan, la
cassitérite, ....et accessoirement les pierres semi précieuses.
Il n'existe pas de sites typiquement destinés à la production de
diamant au Sud-Kivu, et ce minéral n'est découvert qu'au
gré du hasard dans certains sites aurifères.
II.6.1. Géologie, localisation et nombre de sites
mi niers au Sud-Kivu
Tableau n°8 : Noms des sites miniers,
denomination des societes minieres, leurs localisations et textes juridiques
les instituant.
N°
|
Site minier
|
Société Minière
|
Localisation
|
Texte juridique
|
1.
|
Site Minier de Numbi
|
GREAT LAKES MINERALS AND GEMS (SPRL)
|
Numbi/Territoire de Kalehe/ Chefferie
Bahavu/Groupement
Minova
|
Arrêté Ministériel N° 1672/CAB.
MINES/01/2006 Du 02 Octobre 2006
|
|
Idem
|
Décret N° 052& B/2003 du 30 mars 2003.
|
2.
|
Site Minier de Nyabibwe
|
SHAMICA/CONGO
|
Nyabibwe/Territoire de Kalehe
|
|
|
Idem
|
Décret N° 052& B/2003 du 30 mars 2003
|
3.
|
Site Minier de Twangiza
|
TWANGIZA MINING/ Sous titre Minier de BANRO
|
Territoire de Mwenga, Collectivité Chefferie de
Luhwindja
|
Accord de règlement à l'amiable signé
à Kinshasa le 18 avril 2002 entre l'Etat Congolais et BANRO.
|
4.
|
Site Minier de Lugushwa
|
LUGUSHWA
MINING/Titre Minier BANRO
|
Territoire de Mwenga
|
Idem
|
5.
|
Site Minier de Mukungwe
(Maroc)
|
SAMIKI (Société Agricole et Minière du
Kivu
|
Territoire de Walungu, Groupement de MUSHINGA
|
Idem
|
6.
|
Site de Namoya
|
BANRO
|
A la limite des Provinces du Sud-Kivu et celle du Maniema
|
Idem
|
7.
|
Site Minier de Kamituga
|
KAMITUGA MINING
|
Territoire de Mwenga Collectivité Chefferie de
Wamuzimu.
|
Idem
|
|
77
Commentaire : Au vu de ce tableau,
nous remarquons qu'il n'y en a que 7 sites au Sud-Kivu alors qu'en
réalité, ils y a des exploitants qui ne sont pas reconnus
auprès de la Division Provinciale des Mines au SudKivu. Ils travaillent
dans l'informel et échappent au contrôle de l'Etat tout en lui
constituant un manque à gagner.
Notons par ailleurs que pendant que nous sommes entrain de
mettre la dernière main sur ce travail, nous apprenons que la SOMICO
veut démarrer ses activités dans la Province, et qu'un conflit
opposé actuellement, la Province du Manieme à la Division
Provinciale des Mines du Sud-Kivu autours du site de NAMOYA, situé
à la limité de ces deux Provinces. Ce site était sous
contrôle de la Division Provinciale des Mines du Sud-Kivu mais elle vient
d'être déclaré appartenir à la seule Province du
Maniema.
Par rapport aux négociants, voici les données
obtenus auprès de la Division Provinciale des Mines au SudKivu, et il
s'agit des effectifs des négociants reconnus officiellement
auprès cette division par substance minérale.
Tableau n°9 : Effectifs des negociants reconnus
officiellement par minerai et jusque mi- aoCt 2007.
N°
|
Substances Mi nérales
|
Nombre de Négocia nts
|
Pource ntage
|
1.
|
Or
|
17
|
33,33%
|
2.
|
Cassitérite
|
28
|
54,90%
|
3.
|
Coltan
|
6
|
11,77%
|
|
|
TOTAL
|
51
|
100%
|
Source : Extrait du registre d'enregistrement de la Division
des Mines au Sud-Kivu (de Janvier a mi-Aout 2007).
Selon les résultats de nos investigations auprès
de la Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu, il est difficile de
connaître le nombre exact de sites miniers au Sud-Kivu, car ils naissent
et meurt comme des champignons avec une courte durée de vie. Mais, il a
signalé que l'extraction artisanale dans le sens lucratif, s'effectue au
Sud-Kivu, notamment à Walikale, Kamituga, Lugushwa, Zibo, Minembwe,
Uvira, Kalehe, Walungu, Idjwi, Bunyakiri, Misisi, Shabunda, Mwenga, Numbi, et
dans le Parc National de Kahuzi Biega67.
67 ZIRIMWABAGABO BIKABA Dominique,
Etude d'une approche de minimisation de l'impact de l'extraction minière
sur les ressources naturelles du Parc National de Kahuzi-Biega au Sud-Kivu. Cas
spocifique du Coltan, inodit, ISDR, Bukavu, année acadomique 2005-2006,
p.45.
11.6.2. Do nnées sur le nombre de mi
neurs
Comme nous venons de le mentionner ci-haut, le secteur
étant informel et incontrôlé, les services
compétents en la matière, ne sont pas à même de
fournir des données nécessaires au sujet du nombre précis
et détaillé de mineurs au Sud-Kivu. Notons cependant que la
majorité de la population active vivant dans les zones où
l'activité minière se développe, sont
généralement tous mineurs de part la convoitise que cette
activité offre. Tel est d'ailleurs le cas pour la plus part des jeunes
qui abandonnent carrément les études ainsi que d'autres
activités génératrice de revenu au profit du secteur
minier.
Dans les tableaux qui suivent, nous présenterons les
listes des exploitants artisanaux enregistrés au SudKivu ainsi que leurs
domaines d'extraction minières.
Tableau n°10 : Liste des Creuseurs de la
cassitdrite au Sud-Kivu pour l'annde 2007
N° d'ordre
|
Numéro d'enregistrement a la Division
Provinciale des Mines
|
Nom et Post nom du creuseur
|
Territoire d'exploitation
|
1.
|
016/2007
|
Kitoga Mwinga
|
Mwenga
|
2.
|
019/2007
|
Kamba Kikuni
|
Shabunda
|
3.
|
020/2007
|
Ndjugu
|
Mwenga
|
4.
|
022/2007
|
Murhimanya Fundi
|
Uvira
|
5.
|
023/2007
|
Muderhwa Evariste
|
Shabunda
|
6.
|
024/2007
|
Baderha Mihigo
|
Shabunda
|
7.
|
025/2007
|
Bagula
|
Uvira
|
8.
|
026/2007
|
Jordan Ndaresimba
|
Uvira
|
9.
|
027/2007
|
Mulinganyi Mbikalo
|
Mwenga
|
10.
|
028/2007
|
Safari Chifuno
|
Kalehe
|
11.
|
029/2007
|
Barhafumwa Joseph
|
Kabare
|
12.
|
032/2007
|
Bagula Banga Namegabe
|
Idjwi
|
13.
|
034/2007
|
Mukeswa Subi
|
Walungu
|
14.
|
038/2007
|
Djuma Itongwa
|
Idem
|
15.
|
042/2007
|
Kasigwa Nambo Jules
|
Idem
|
16.
|
043/2007
|
Byamungu Maheshe
|
Idem
|
17.
|
044/2007
|
Mugaruka Kasangatu
|
Idem
|
18.
|
045/2007
|
Kamundala Mulonda
|
Idem
|
19.
|
046/2007
|
Masumbuko Balemba
|
Idem
|
|
20.
|
047/2007
|
Nkubonage Kabanga
|
Idem
|
21.
|
048/2007
|
Nbwiza
|
Idem
|
22.
|
049/2007
|
Bakwa Wanga Assani
|
Shabunda
|
23.
|
050/2007
|
Ganywamulume
|
Fizi
|
24.
|
052/2007
|
Muderhwa Mamimami
|
Uvira
|
25.
|
060/2007
|
Mugaruka Jean
|
Idjwi
|
26.
|
064/2004
|
Mandwa Bifuabirungwe
|
Uvira
|
27.
|
069/2007
|
Kamutere Nt
|
Idjwi
|
28.
|
085/2007
|
Munembo Barafiki
|
Idjwi
|
29.
|
089/2007
|
Mukamba Musomekerwa
|
Mwenga
|
30.
|
101/2007
|
Fundi Dunia
|
Uvira
|
31.
|
104/2007
|
Mukulumanya Mubiriza
|
Uvira
|
32.
|
105/2007
|
Mukoma Kalele
|
Mwenga
|
33.
|
109/2007
|
Wilondja Safari
|
Mwenga
|
34.
|
111/2007
|
Karubandika Muderhwa
|
Walungu
|
35.
|
113/2007
|
Mahiro Kadanganya
|
Shabunda
|
36.
|
116/2007
|
Marhegane Katuruba
|
Idem
|
37.
|
125/2007
|
Chisoka Wituga
|
Mwenga
|
38.
|
126/2007
|
Mbonimpa Rudia
|
Kalehe
|
39.
|
130/2007
|
Teganyi Rugendabanga
|
Walungu
|
40.
|
135/2007
|
Muderhwa Kalimbiriro
|
Idem
|
|
Source : Extrait du Registre d'enregistrement de la Division
Provinciale des Mines au Sud- Kivu (de Janvier a mi- Juillet 2007).
Commentaire : Par une simple
observation des la succession des numéros d'enregistrement des creuseurs
de la cassitérite, il se dégage l'inexistence ou l'omission de
95, soit plus du double de l'effectif réellement enregistré.
Sinon, cet effectif serait porté à 135 creuseurs en lieu et place
de 40 actuellement suivant le numéro d'ordre. Plusieurs questions
peuvent être soulevées devant une telle situation qui risque de
constituer sans nul doute, un manque à gagner pour l'Etat.
Tableau n°11 : Liste des Negociants de la
Cassiterite enregistres de janvier a mi juillet 2007 a la Division provinciale
des Mines au Sud-Kivu.
Numéro d'ordre
|
Numéro d'enregistrement
|
Nom et Post nom de negociant
|
Emplacement
|
1.
|
030/2007
|
Mangaiko Ny
|
Nyawera
|
2.
|
035/2007
|
Muzusangabo
|
Av Ruzizi 2
|
3.
|
037/2007
|
Miruho
|
AV de la Poste
|
4.
|
053/2007
|
Bujiriri Kuhirwa
|
Av Hippodrome
|
5.
|
054/2007
|
Basima Muderhwa
|
Av Lumumba
|
6.
|
055/2007
|
Chimbula Biuta Olivier
|
Muhungu
|
7.
|
056/2007
|
Cikoma Bihembe
|
Ndendere
|
8.
|
057/2007
|
Zihalirwa Nshombo
|
Idem
|
9.
|
058/2007
|
Kushingamine Bihembe
|
Av Kasongo
|
10.
|
059/2007
|
Bengana Mwati
|
Av. Ndendere
|
11.
|
063/2007
|
Zigabe Namegabe
|
Nyalukemba
|
12.
|
067/2007
|
Chihimbi Mbilika
|
Av Industriel
|
13.
|
068/2007
|
Bisimwa Nyakoro
|
PAGECO
|
14.
|
07/2007
|
Murefu Karani
|
Hôtel Résidence
|
15.
|
076/2007
|
Kitubinga Emery
|
Nyamugo/Lwama
|
16.
|
078/2007
|
Bashi Bahirababo
|
Buholo I
|
17.
|
080/2007
|
Mubalama Bulovu
|
Av Industriel
|
18.
|
081/2007
|
Kubonage Namuh.
|
Route d'Uvira
|
19.
|
082/2007
|
Munguakonkwa Bahizire
|
Nyalukemba
|
20.
|
083/2007
|
Mirindi Mututa
|
Av Industriel
|
21.
|
086/2007
|
Bakanyize
|
Route d'Uvira
|
22.
|
087/2007
|
Mushagalusa Masirika
|
AV.P.E. Lumumba
|
23.
|
09/2007
|
Toto Rwananza
|
Marché de Kadutu
|
24.
|
092/2007
|
Murhabazi Zagabe
|
Idem
|
25.
|
096/2007
|
Mangomindja Kwigomba
|
Kamituga
|
26.
|
097/2007
|
Ngabo Ziderhabany.
|
Av. Nyalukemba
|
27.
|
098/2007
|
Cikemene
|
Av. Kibombo
|
28.
|
099/2007
|
Kabemba
|
Essence
|
|
Source : Extrait du Registre d'enregistrement de la Division
des Mines au Sud-Kivu, 2007.
Tableau n°12: Liste des creuseurs d'Or au
Sud-Kivu pour l'annde 2007
N° d'ordre
|
Numéro d'enregistrement a la Division
Provinciale des Mines
|
Nom et Post nom du creuseur
|
Territoire d'exploitation
|
1.
|
001/2007
|
NGUVU BWANONDO
|
SHBUNDA
|
2.
|
002/2007
|
DUNIA TUPA
|
MWENGA
|
3.
|
003/2007
|
KAMATE NIUMBASA
|
FIZI
|
4.
|
004/2007
|
KILOSHO WAMATULA
|
MWENGA
|
5.
|
005/2007
|
NDUME MUSOMBWA KASOLOLO
|
Idem
|
6.
|
006/2007
|
KUBALA KINYATA
|
Idem
|
7.
|
007/2007
|
SONGA KYABINYA
|
Idem
|
8.
|
008/2007
|
LWENDO MATESO
|
Idem
|
9.
|
009/2007
|
AMULI SHALUKOMA
|
Idem
|
10.
|
010/2007
|
ITULAMYA MUKUNGILWA
|
Idem
|
11.
|
011/2007
|
WAKILONGO MUPERO
|
Idem
|
12.
|
012/2007
|
MAMBO WIYALIKA
|
Idem
|
13.
|
013/2007
|
MUGANZA Jean-Pierre
|
Idem
|
14.
|
014/2007
|
MBIKE WA KASUNGA
|
Idem
|
15.
|
015/2007
|
MAKELELE MASIKINI
|
Idem
|
16.
|
051/2007
|
KALUME SONGA
|
FIZI
|
17.
|
094/2007
|
MAGUMU MUSAFIRI
|
MWENGA
|
18.
|
107/2007
|
MPENDA MKANGYA
|
FIZI
|
19.
|
095/2007
|
CHAMUNANI KAKAHUNGA
|
Idem
|
20.
|
096/2007
|
KASUPA BASOMBANA
|
SHABUNDA
|
21.
|
129/2007
|
MUSAMBYA NAKITEMBA
|
MWENGA
|
22.
|
216/2007
|
AKILIMALI
|
WALUNGU
|
23.
|
217/2007
|
BIHABWA
|
Idem
|
24.
|
218/2007
|
MPARANYI MUTAKARA
|
Idem
|
25.
|
222/2007
|
BIRINDWA BAGISHA
|
FIZI
|
26.
|
239/2007
|
KIBANGALA KASKETI
|
SHABUNDA
|
|
Commentaire : Comme pour la
cassitérite, il s'observe également, une omission de 216
numéros par rapport aux numéros d'ordre. Ce qui porterait
l'effectif des creuseurs à 242 en lieu et place de 26 seulement
actuellement.
Tableau n°13 : Liste des negociants d'or
enregistres a la Division Provinciale des Mines en 2007.
N° d'ordre
|
Numéro d'enregistrement
|
Nom et post nom de negociant
|
Emplacement
|
1.
|
041/2007
|
Bahizire Ruhamya
|
Essence
|
2.
|
065/2007
|
Barhinji Banyesize
|
Nyalukemba
|
3.
|
075/2007
|
Akilimali Kenyeta
|
Buholo I
|
4.
|
088/2007
|
Cibamvunya Safari
|
Buholo II
|
5.
|
071/2007
|
Bonane Kakuta
|
Major Vangu
|
6.
|
095/2007
|
Bisimwa Kanyinzo
|
Buholo VI
|
7.
|
140/2007
|
Kashosi Mudosa
|
Essence
|
8.
|
141/2007
|
Nabintu Mushengezi
|
Buholo III
|
9.
|
149/2007
|
Mushamalirwa
|
Idem
|
10.
|
151/2007
|
Bashimbe B
|
Idem
|
11.
|
154/2007
|
Cinabalirhe K
|
AV. P.E. Lumumba
|
12.
|
156/2007
|
Kulimushi Cuma
|
Major Vangu
|
13.
|
161/2007
|
Mulikuza Ntabaza
|
Buholo I
|
14.
|
163/2007
|
Ruhimbasa Kajanga
|
Funu I
|
15.
|
170/2007
|
Baheneka Kata
|
Av. Ndendere
|
16.
|
214/2007
|
Byadunia Balagizi
|
Marché Tubimbi/Kadutu
|
17.
|
235/2007
|
Bagalwa Kashosi
|
Essence
|
|
Tableau n°14 : Liste des creuseurs de Coltan
enregistrés de Janvier a mi Juillet 2007
N° d'ordre
|
Numéro d'enregistrement
|
Nom et Post nom du creuseur
|
Territoire d'exploitation
|
1.
|
017/2007
|
Igomokelo Isambya
|
Mwenga
|
2.
|
018/2007
|
Watuta Ibungu
|
Idem
|
3.
|
031/2007
|
Basilwango
|
Idem
|
4.
|
128/2007
|
Bugoma Wakilongo
|
Idem
|
5.
|
227/2007
|
Balemba Shamamba
|
Shabunda
|
6.
|
232/2007
|
Baguma Mweze
|
Idem
|
7.
|
238/2007
|
Bashengezi
|
Fizi
|
8.
|
242/2007
|
Ludunge Mweragubanja
|
Idem
|
|
Source : Extrait du registre d'enregistrement de la Division
Provinciale des Mines au Sud-Kivu de Janvier a mi-Juillet 2007.
Tableau n°15 : Les négociants de Coltan
enregistres de janvier a mi- juillet 2007.
N° d'ordre
|
Numéro d'enregistrement
|
Nom et post nom de négociant
|
Emplacement
|
1.
|
061/2007
|
Solide Chanikire
|
Av. Industriel
|
2.
|
021/2007
|
Kasololo Mwenebatende Itongwa
|
Av. Ndendere
|
3.
|
033/2007
|
Kaferege Bitengo Daniel
|
Av.P.E. Lumumba
|
4.
|
061/2007
|
Badesirwe Babulezi
|
AV. Industriel
|
5.
|
066/2007
|
Kiyubinga Emery
|
-
|
6.
|
231/2007
|
Bagula Mitima Moise
|
Nyawera
|
|
Tableau n°16 : Liste des Creuseurs des autres
substances minérales
N° d'ordre
|
Numéro d'enregistrement
|
Nom et Post nom du creuseur
|
Nature de substance
|
1.
|
136/2007
|
NTASHEKWA KALEGWA
|
Galène
|
2.
|
137/2007
|
NTASHEKWA KALEGWA
|
Zircon
|
|
Source : Idem
Tableau n°17 : Liste des Prospecteurs
autorisés dans la Province du Sud-Kivu en 2007
N° d'ordre
|
Numéro d'autorisation
|
Date D'autorisation
|
Nom et Post nom
|
1.
|
042/2007
|
26/01/2007
|
WATUTA IBUNGU
|
2.
|
089/2007
|
10/02/2007
|
MASUMBUKO BAYALI
|
3.
|
115/2007
|
17/02/2007
|
C.PACAM
|
4.
|
123/2007
|
21/02/2007
|
M'MUNGU W'ELONGO
|
5.
|
142/2007
|
02/03/2007
|
BARHAFUMWA B. BOGONDO
|
6.
|
158/2007
|
09/03/2007
|
SHAMAMBA MUHABURA
|
7.
|
167/2007
|
14/03/2007
|
AMISI NKOMA
|
8.
|
226/2007
|
13/04/2007
|
DJUMA ITONGWA
|
9.
|
345/2007
|
12/06/2007
|
LAMBO PUNDU
|
|
Source : Idem.
85
Tableau n°18 : Situation synthdtique sur
l'effectif des creuseurs (exploitants artisanaux) et ndgociants enregistrds
à la Division provinciale des Mines au Sud-Kivu jusqu'à
mi-juillet 2007.
N°
|
Substance Minérale
|
Effectif
de creuseurs enregistrés
|
Pourcentage Par rapport
au total
|
Effectif
de negociants enregistrés
|
Pourcentage Par rapport
au total
|
1.
|
Or
|
26
|
34,21
|
17
|
33,33
|
2.
|
Cassitérite
|
40
|
52,63
|
28
|
54,90
|
3.
|
Coltan
|
08
|
10,53
|
6
|
11,77
|
4.
|
Autres substances
minérales
|
02
|
2,63
|
-
|
.
|
|
|
TOTAL
|
76
|
100%
|
51
|
100%
|
Source : Extrait du registre
d'enregistrement des exploitants a la Division Provinciale des Mines au
Sud-Kivu (de janvier a mi-Ao0t 2007).
Commentaire : Suivant ce tableau, on
remarque que sur l'effectif des mineurs régulièrement
enregistrés à la Division Provinciale des Mines au Sud- Kivu, la
cassitérite vient en première position avec 52,63% de mineurs
suivi de ceux de l'or avec 34,21% ; du coltan avec 10,53% et ceux des autres
substances minérales avec 2,63%.
Il en est de même pour les négociants où
ceux de la cassitérite viennent en première position avec 54,90%
suivi de ceux de l'or avec 33,33% et en fin ceux du coltan avec 11,77%.
86
11.6.3. Statistiques sur la production aurifere au
Sud-Kivu 11.6.3.1. Production de l'or pour la période de 1996 a 2006
Tableau n°19 : Production de l'or
Année
|
Quantité totale produite
en gramme
|
Valeur totale enregistrée en dollars
américains
|
Versements au trésor public en
Francs Congolais
|
Versements aux EAD en Franc
Fiscal68
|
Nombre
des comptoirs enregistrés
|
1996
|
603.240,80
|
-
|
-
|
-
|
2
|
1997
|
1.313.636,90
|
-
|
-
|
-
|
4
|
1998
|
10.837.712,40
|
9.058.801,87
|
67.940,00
|
90.558,00
|
4
|
1999
|
604.572,70
|
4.853.835,27
|
48.535,35
|
48.535,35
|
3
|
2000
|
1.384.756,10
|
10.928.748,90
|
109.287,48
|
109.287,48
|
3
|
2001
|
1.504.816,40
|
11.718.415,00
|
73.227,01
|
70.268,06
|
2
|
2002
|
1.990.279,70
|
7.708.035,40
|
88.540,17
|
35.416,07
|
4
|
2003
|
7.090.728,10
|
8.352.836,60
|
35.436,41
|
60.646,24
|
4
|
2004
|
666.038,40
|
6.760.983,00
|
56.956,00
|
52.258,00
|
1
|
2005
|
742.177,90
|
-
|
61.501,00
|
71.980,00
|
-
|
2006
|
160.437,10
|
-
|
1.591,06
|
12.996,130
|
-
|
TOTAL
|
26 898 396,50
|
59 381 656,04
|
543 014,48
|
551 945,33
|
27,00
|
Source : Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu,
juin-juillet 2007.
68 Un Franc Fiscal est l'oquivalant d'un
dolar amoricain
11.6.3.2. Presentation graphique de Ia production de I'or
pendant o nze a ns
Graphique 2. Evolution de la production de l'or de 1996
à 2006
Quantite produite
|
30000000 25000000 20000000 15000000 10000000 5000000 0
|
|
|
Quantité totale produite en gramme
|
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
TOTAL
Année de production
Commentaire : Comme on le voit, la
quantité de la production de l'or enregistrée de 1996 à
1998 ; 2000 à 2001 ainsi qu'entre 2005 à 2006 est très
faible.
Graphique 3. Evolution de la valeur de la production de
l'or par année
Valeur totale enregistrée en dollars américains
Quantite produite
40000000
70000000
60000000
50000000
30000000
20000000
10000000
0
Année de production
Commentaire : Ce graphique nos montre
que la valeur encaissée par la production de l'or est fonction du rythme
de cette production.
Graphique 4: Evolution des sommes versées par la
production de l'Or
au trésor public par année
Somme versee
|
600000 500000 400000 300000 200000 100000 0
|
|
Versements au trésor public en Francs Congolais
|
Année de versement
Commentaire : Il en est de même
de l'évolution de versement effectué au trésor
publique.
Graphique 5: Evolution des sommes versées par la
production de l'or
aux EAD par année
Sommes versees
|
600000 500000 400000 300000 200000 100000 0
|
|
|
Versements aux EAD en Franc Fiscal[1]
|
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
TOTAL
Année de versement
Commentaire: Les versements aux EAD
ont également suivi le même rythme de la production.
89
Graphique 6: Nombre des comptoirs
enregistrés
Année d'enregistrement
Com ptoi rs enregistres
30
25
20
15
10
5
0
Nombre des comptoirs ité
Commentaire: Le nombre de comptoirs
enregistre reste faible par rapport à la réalité sur le
terrain et surtout entre 2004 à 2005.
11.6.4. Statistiques sur la production du Colta n au
Sud-Kivu 11.6.4.1. Production du colta n pour la période de 1996 a 2006
Tableau n° 20 : Production du Coltan
Année
|
Quantité totale produite en
Kg
|
Valeur totale enregistrée en dollars
américains
|
Versements a trésor public en Francs
Congolais
|
Versements aux EAD en Franc
Fiscal
|
Nombre
des comptoirs enregistrés
|
1996
|
1.370,00
|
-
|
-
|
-
|
1
|
1997
|
127.004,70
|
-
|
-
|
-
|
5
|
1998
|
364.637,40
|
1.407.838,80
|
-
|
-
|
8
|
1999
|
362.295,50
|
2.214.719,00
|
10.492,00
|
1.495,00
|
11
|
2000
|
603.468,00
|
9.470.092,00
|
110.735,95
|
2.2147, 19
|
12
|
2001
|
362.400,10
|
7.585.804,74
|
1.246.720,29
|
43.672,85
|
5
|
2002
|
237.548,30
|
1.752.620,53
|
1.659.746,10
|
33.194,96
|
6
|
2003
|
109.781,00
|
233.672,00
|
14.300,20
|
19.155,20
|
3
|
2004
|
20.250,00
|
101.250,00
|
2.183,00
|
2.972,50
|
2
|
2005
|
97.577,50
|
17.202,00
|
2.887.656,00
|
4.897,00
|
-
|
2006
|
26.732,00
|
-
|
191.860,00
|
8.578.050,00
|
-
|
TOTAL
|
2.313.064,50
|
22.783.199,07
|
6.123.693,54
|
8.705.584,70
|
53
|
Source : Division Provinciale des
Mines au Sud-Kivu, juin-juillet 2007.
11.6.4.2. Presentation graphique de la production du
colta n pendant o nze a ns
Graphique 7: Présentation graphique de la
production du coltan
pendant onze ans
Quantite produite
|
25000000 20000000 15000000 10000000 5000000 0
|
|
Quantité totale produite en Kg
Valeur totale enregistrée en dollars américains
Versements a trésor public en Francs Congolais
Versements aux EAD en Franc Fiscal
|
|
Nombre des comptoirs enregistrés
|
Année de production
Commentaire : Idem
Graphique 8: Evolution de la production du coltan de 1996
à 2006
Quantite produite
|
2500000 2000000 1500000 1000000 500000 0
|
|
Quantité totale produite en Kg
|
Année de production
Commentaire : la production du coltan a
connu un boom pendant la période de 1996 à 1998 avant de se
stabiliser entre 1999 à 2000, puis remontée entre 2000 à
2001 et une chute dès 2002 à 2006.
Graphique 9: valeur totale de la production du coltan
enregistré de
1996 à 2006
Valeur totale enregistrée en dollars américains
Valeur enregistrae
15000000
10000000
5000000
0
25000000
20000000
Année d'enregistrement
Commentaire : La valeur de la
production du coltan enregistrée a connue une montée entre 2000
à 2001 avant de chuter dès 2002.
Graphique 10: valeur de la production versée au
trésor public
par année
Valeur enregistree
400000
600000
500000
300000
200000
100000
0
américains 0
Année d'enregistrement
Commentaire : Les versements au
trésor public se sont faits en dents de scie ce qui peur se justifier
par un manque à gagner pour le trésor public comparativement
à une certaine période de croissance connue pour ce produit.
Graphique 11: Valeur de laproduction du coltan
versée aux EAD par
année
Valeur d'enregistrement
|
10000000 9000000 8000000 7000000 6000000 5000000 4000000 3000000 2000000 1000000 0
|
|
|
Versements aux EAD en Franc Fiscal
|
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
TOTAL
Année d'enregistrement
Commentaire : Comme le montre ce
graphique, les versements de la production du coltan aux EAD est reste faible
et permettant pas à ces entités de disposer de moyens pour leur
développement.
Graphioque 12: Nombre des comptoirs
enregistrés
Comptoirs enregistres
30
25
20
15
10
5
0
américains 2
Année d'enregistrement
93
11.6.5. Statistiques sur Ia production de Ia
Cassitérite au Sud-Kivu. 11.6.5.1. Production de Ia Cassitérite
pour Ia période de 1996 a 2006 Tableau n°21 : Production de la
Cassitérite
Année
|
Quantité totale produite en
Kg
|
Valeur totale enregistrée en dollars
américains
|
Versements au trésor public en
Francs Congolais
|
Versements aux EAD en Franc
Fiscal
|
Nombre
des comptoirs enregistrés
|
1996
|
1.148.911,00
|
-
|
-
|
-
|
5
|
1997
|
3.543.312,00
|
-
|
-
|
-
|
4
|
1998
|
326.100,00
|
597.075,00
|
29.854,00
|
5.571,00
|
8
|
1999
|
294.595,00
|
392.816,60
|
19.640,80
|
3.928,16
|
7
|
2000
|
1.438.004,00
|
1.898.374,00
|
94.918,70
|
18.987,74
|
9
|
2001
|
986.600,00
|
1.382.688,00
|
68.634,00
|
13.826,88
|
7
|
2002
|
829.700,00
|
663.760,00
|
33.188,00
|
6.637,60
|
7
|
2003
|
149.5270, 00
|
1.224.500,00
|
55.085,00
|
12.245,00
|
4
|
2004
|
2.178.858,20
|
4.357.716,40
|
82.483,90
|
24.513,00
|
5
|
2005
|
3.073.870,00
|
142.783
|
59.141.145,00
|
61.933,00$
|
-
|
2006
|
2.698.760,00
|
-
|
5.883.000,00
|
34.845.450,00
|
-
|
TOTAL
|
18.013.980,20
|
10.659.713
|
65.407.949.40
|
34.993.092,38
|
56
|
Source : Division Provinciale des
Mines au Sud-Kivu, juin-juillet 2007.
94
11.6.5.2. Prése ntatio n graphique de Ia
production de Ia Cassitérite pendant o nze a ns
Graphique 13: Présentation graphique de la
production de la
cassitérite pendant onze ans
70000000 60000000 50000000 40000000 30000000 20000000 10000000 0
|
|
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
2006
TOTAL
|
Quantité totale produite en Kg
Valeur totale enregistrée en dollars américains
Versements au trésor public en Francs Congolais
Versements aux EAD en Franc Fiscal
Nombre des comptoirs enregistrés
Commentaire : Au regard de ce graphique
il se dégage une production de la cassitérite en dent de scie qui
conditionne également la valeur totale enregistrée ainsi que les
versements aux trésor et EAD.
Graphique 14: Evolution de la production de la
cassitérite de 1996 à
2006
Quantite produite
|
20000000 18000000 16000000 14000000 12000000 10000000 8000000 6000000 4000000 2000000 0
|
|
Quantité totale produite en Kg
|
Année de production
Graphique 15: Valeur de la production de la
cassitérite enregistrée de
1996 à 2006
Quantite enregistree
|
10000000 9000000 8000000 7000000 6000000 5000000 4000000 3000000 2000000 1000000 0
|
|
|
Année 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Année d'enrigistrement
Commentaire : La valeur de la
production de la cassitérite enregistrée a connue une
montée entre 1999 à 2001 avant le connaître la chute.
Graphique 16: Evolution des sommes versées par
la production de la
cassitérite au trésor public par
année
Versements au trésor public en Francs Congolais
Valeur enregistree
40000000
70000000
60000000
50000000
30000000
20000000
10000000
0
Année d'enregistrement
Graphique 17: Evolution des sommes versées par
la
production de la cassitérite aux EAD
Valeur enregistree
|
40000000 35000000 30000000 25000000 20000000 15000000 10000000 5000000 0
|
|
|
Versements aux EAD en Franc Fiscal
|
Année d'enregistrement
Commentaire : Idem
Graphique 18: Nombre des comptoirs
enregistrés
14
12
2
0
10
8
6
4
Com ptoirs enregistres
Année d'enregistrement
Commentaire : Pendant que les
versements sont restés faibles, le nombre des comptoirs
enregistrés
a connu une montée entre 1996 à 2000 avant de
chuter en 2001 et une petite montée en 2002 puis une chute dès
2003
97
11.6.6. Statistiques sur la production du Wolframite au
Sud-Kivu. 11.6.6.1. Production du Wolframite pour la période de 2001 a
2006 Tableau n°22 : Production du Wolframite
Année
|
Quantité totale produite
en Kg
|
Valeur totale enregistrée en dollars
américains
|
Versements au trésor public en
Francs Congolais
|
Versements aux EAD en Franc
Fiscal
|
Nombre
des comptoirs enregistrés
|
2001
|
35.857,00
|
39.185,60
|
1.959,28
|
391,85
|
2
|
2002
|
135.000,00
|
108.000,00
|
5.400,00
|
1.080,00
|
1
|
2003
|
210.450,00
|
180.560,00
|
8.002,00
|
1.672,00
|
2
|
2004
|
99.600,00
|
199.200,00
|
2.050,00
|
1.498,00
|
1
|
2005
|
330.900,00
|
4.701,00
|
8.468.532,00
|
6.518,00
|
-
|
2006
|
638.900,00
|
-
|
14257700
|
6.673.590,00
|
-
|
TOTAL
|
1.450.707
|
531.646,60
|
22.743.643,28
|
6.684.749,85
|
6
|
Source : Division Provinciale des
Mines au Sud-Kivu, juin-juillet 2007.
11.6.6.2. Présentation graphique de la
production du Wolframite pendant six ans
Graphique 19: Présentation graphique de la
production du
Wolframite pendant six ans
Qua ntite prod u ite
|
4000000 3500000 3000000 2500000 2000000 1500000 1000000 500000 0
|
|
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
1148911
en dollars américains 1148911
en Francs Congolais en Francs Congolais enregistrés
5
Année de production
Graphique 20: Evolution de la production du
Wolframite
par année
Quantite produite
|
4000000 3500000 3000000 2500000 2000000 1500000 1000000 500000 0
|
|
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Année
de production
Commentaire : Comme on peut le
constater sur ce graphique, la production du Wolframite
Graphique 21; Valeur totale de la production du
Wolframite par
année
Somme encaisse
|
600000 500000 400000 300000 200000 100000 0
|
|
Valeur totale enregistrée en dollars américains
|
Année d'encaissement
Graphique 22: Evolution des sommes encaissées
par la
production du Wolframite au trésor public
Somme encaissee
|
100000 90000 80000 70000 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0
|
|
|
en Francs Congolais
|
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Année d'encaissement
Commentaire : Les encaissements des
sommes versées au trésor public ont connu des
améliorations entre 2000 à 2001 avant de baisser dès
2002.
Graphique 23: Valeur des sommes versées par
la
production du Wolframite aux EAD par année
Somme versee
|
8000000 7000000 6000000 5000000 4000000 3000000 2000000 1000000 0
|
|
Versements aux EAD en Franc Fiscal
|
Année de versement
100
Graphique 24: Nombre des comptoirs
enregistrés
Comptoirs enregistres
|
7 6 5 4 3 2 1 0
|
|
Nombre des comptoirs enregistrés
|
2001 2002 2003 2004 2005 2006 TOTAL
Année
d'enregistrement
Commentaire : L'enregistrement du
nombre des comptoirs est demeuré en dents de scie avant de chuter en
2002, 2005 et 2006.
11.6.7. Statistiques sur la production de l'Ametyste au
Sud-Kivu. 11.6.7.1. Production de l'Ametyste pour la p#riode de 1996, 1997 et
2001
Tableau n°23 : Production de
l'Ametyste
Année
|
Quantité
totale produite en Kg
|
Valeur totale enregistrée en dollars
américains
|
Versements au trésor public en
Francs Congolais
|
Versements aux EAD en Franc
Fiscal
|
Nombre
des comptoirs enregistrés
|
1996
|
400,00
|
1.000,00
|
-
|
-
|
1
|
1997
|
7.430,00
|
874,00
|
-
|
-
|
2
|
2001
|
1.000,00
|
-
|
800,00
|
40,00
|
8
|
TOTAL
|
8.830,00
|
1.874,00
|
800,00
|
40,00
|
11
|
Source : Division Provinciale des
Mines au Sud-Kivu, juin-juillet 2007.
101
100000
Valeur totale enregistrée en dollars am éricains
11.6.7.2. Presentation graphique de Ia production de
I'Ametyste pendant trois a ns
Quantite produite
G raphique 25: Présentation graphique de p
roQ uantite
totale produite en
l'Am etyte pendant trois a
Kg
Versem ents au trésor public en Francs
C ongolais
Versem ents aux EAD en Franc Fiscal
1996 1997 2001 TOTAL
Année de production
|
Nombre des com ptoirs enregistrés
|
Commentaire : Globalement, la
production de l'ametyste n'a de données que pour trois années, et
a connu une montée en 1997 puis une chute en 2001.
Graphique 26: Production de l'Ametyte par
année
Quantite produite
|
10000 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000
0
|
|
Quantité totale produite en Kg
|
1996 1997 2001 TOTAL
Année de production
Graphique 27: Valeur de la production de l'Ametyte
par
année
Quantite produite
|
2000 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200
0
|
|
Valeur totale enregistrée en dollars américains
|
1996 1997 2001 TOTAL
Année de production
Commentaire : Idem
Graphique 29: Valeur des sommes versées par
la
production de l'Ametyte aux EAD
Versements aux EAD en Franc Fiscal
1996 1997 2001 TOTAL
Somme versee
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Année 1996 1997
Comptoirs enregistr6s
4,5
3,5
2,5
0,5
1,5
4
3
2
0
1
Année de versement
Commentaire :Idem
Graphique 30: Nombre des comptoirs
enregistrés
Année d'enregistrement
104
11.6.8. Apports et reve nus de l'exploitatio n mi
nière au Sud-Kivu
Par rapport aux comptoirs reconnus officiellement par la
Division Provinciales des mines au Sud-Kivu et qui ont déposé
leurs rapports auprès de ce service, le trésor public a eu
à encaisser des valeurs reprises pour chaque produit minier dans les
tableaux ci-haut. Il en est de même pour les EAD qui ont eu à
encaisser pour les différents produits également au cours de la
même période.
Ces encaissements constitué de revenus directs pour
l'Etat. S'agissant des revenus directs pour les mineurs au Sud-Kivu, la
Division des Mines, organe compétant en la matière a eu des
difficultés pour ce prononcer à ce sujet, car la Province du
Sud-Kivu n'a aucun exploitant industriel au stade actuel.
Néanmoins, trente cinq exploitants, dont 30 creuseurs
et 3 négociants69, disposés à nous recevoir
lors de nos investigations sur terrain, ont affirmé qu'il est difficile
pour eux d'évaluer avec exactitude leurs revenus étant
donné que ces derniers sont très variable d'un site à un
autre. Il y a certains sites qui paient bien, d'autres donnent moins et
d'autres encore, pas du tout. Pour ce faire, ils ont unanimement estimé
que le revenu moyen de l'exploitation artisanale peut varier entre 10$ et 50$
par jour de production.
Au Sud-Kivu, l'expérience montre que malgré les
conditions relativement difficiles dans lesquelles elles s'opèrent, les
exploitations minières ont tout de même un poids assez substantiel
dans la production minière globale du pays et sur l'économie
locale. En plus de cette contribution, il convient de citer un certain nombre
d'apports positifs du secteur minier, tant au niveau national que local,
familial et individuel. Les principaux impacts sont:
n l'accroissement des recettes de l'Etat en devises ;
n la contribution à la réduction du déficit
de la balance commerciale, grâce à l'augmentation des exportations
surtout du coltan, d'or et de la cassitérite;
n la diversification des sources de revenus pour l'Etat et;
n l'accroissement général de l'activité
économique nationale.
A l'échelon local : les impacts économiques de
ces opérations se traduisent par une activité commerciale plus
intense dans les zones concernées par ces activités. C'est ainsi
qu'on y note l'installation de nombreux commerces tels que les boutiques et les
bijouteries. L'activité commerciale liée à l'artisanat
minier est si développée que les populations environnantes vont y
faire leurs emplettes. L'accroissement de l'activité commerciale locale,
due à la présence de l'exploitation minière se traduit
également, par un volume plus important de transactions
financières tant au niveau de la zone d'exploitation que dans la ville
de Bukavu.
69 Liste des exploitants miniers
rencontrOs lors de nos investigations est reprise dans la partie annexe du
present travail.
Au niveau des familles et des individus : Les paysans viennent
à l'exploitation minière pour constituer un complément de
ressource pour des revenus agricoles en baisse, soit à la suite des
méventes, soit à la suite de mauvaises récoltes ou encore
suite à l'abandon de l'activité agricole. L'exploitation
minière artisanale contribue, sinon à améliorer le niveau
de vie de beaucoup de personnes, du moins à accroître leurs
revenus.
11.6.9. Reve nus directs pour les mi neurs et pour
l'état
La commercialisation de produits miniers étant
libéralisée, le rôle de l'Etat dans ce secteur
d'activité a été jusqu'à présent
insignifiant à la suite de l'instabilité politique dans laquelle
le pays et la province en particulier étaient plongés de puis
plus de quatre décennies. Ce rôle s'est plus limité
à la récolte de taxes qui n'ont servi qu'à une
minorité au détriment de la majorité de la population
congolaise qui vie avec moins d'un dollar américain par jour dans un
pays qualifié de scandale géologique.
11.6.10. Reve nus i ndirects et activités co
nnexes
L'impact socioéconomique de l'exploitation
minière artisanale fait automatiquement penser à son rôle
dans la création d'emplois. A ce sujet, il est un fait que, le nombre de
travailleurs impliqués dans les exploitations minières
artisanales est relativement élevé. En effet, cette
activité, lorsqu'elle est stabilisée, elle présente
l'intérêt d'offrir des emplois dans des régions souvent
déshéritées, et ralentit ainsi l'exode rural vers les
grandes villes.
Malgré le manque de statistiques précises sur
les revenus générés par les activités connexes
associées à l'exploitation minière artisanale, on ne fait
pas toujours une nette distinction entre les exploitants proprement dits et les
autres intervenants qui gravitent autour, tels que les commerçants, les
négociants, les forgerons, les cuisinières, les
démarcheurs, etc.
Nonobstant ces incertitudes, les emplois créés
grâce à ces opérations, sont assez importants et
constituent un appréciable exutoire pour le soutien économique
des familles et à la question du chômage dans les zones
minières. Cette importance prend encore plus de signification, du point
de vue impact social, lorsqu'on y intègre l'esprit de solidarité
villageoise et la structure extensive de la famille traditionnelle.
106
11.7. ORGAN1SAT1ON DES S1TES D'ORPA1LLAGE ET METHODES
D'EXPLO1TAT1ON
11.7.1. Orga nisatio
Un site d'orpaillage a toujours une personne qui a
initié le travail sur le chantier. Il peut être le
propriétaire original de la parcelle ou propriétaire par
acquisition. Il est appelé Président Directeur
Général (P.D.G) de site. D'autres qui l'ont aidé pour la
première fois, les frères et amis intimes sont de Directeurs
Généraux (D.G) de site. Si le site commence à produire
« payer », de travailleurs sont engagés suivant les besoins du
site et la volonté du PDG. Ces travailleurs se paient eux
mêmes au travers de quelques heures ou minutes
d'exploitation qui leur sont accordés par le PDG dans son site ou
moyenne quelques bêches de sable tiré du site à la fin de
chaque journée de travail.
11.7.2. Outils et méthodes d'exploitatio
11.7.2.1. Outils d'exploitation
Les artisans mineurs exploitent toute forme d'occurrence
rentable et techniquement accessible, donc relativement peu profonde. Ils
s'intéressent préférentiellement aux gîtes
détritiques de type « placer » (alluvionnaire ou
éluvionnaire) mais également à la partie super gène
des gîtes primaires (latérite, saprolite, zone oxydée). Ces
exploitations se caractérisent encore aujourd'hui par des
méthodes d'extraction et de traitement rudimentaires et des outils
très simples tels que pelles, pics, bêche, bar à mine, sacs
vides, bidons vides coupés à moitié, marteaux, biret,
machette, casseroles, malaxeur, tamis, mortier, pirogue d'extraction, «
biporo », « karay », motopompe, pioches, seaux, calebasses,
pièces métalliques diverses, bouteilles de gaz sciées,
Etc.
Cet équipement sommaire traduit parfaitement la
faiblesse des moyens matériels. A l'exception de la motopompe de plus en
plus prisée pour le dénoyage des puits, les postes
mécanisés restent très limités (rares concasseurs,
broyeurs, ou jugs fabriqués localement).
L'intervention d'engins lourds pour le décapage du
stérile est très exceptionnelle. La précarité des
moyens et les carences techniques conduisent fréquemment à un
dramatique écrémage des gisements et donc à un fort manque
à gagner pour le mineur.
La production artisanale sur un site ne concerne pratiquement
jamais plus de la moitié des réserves potentielles. Les pertes se
cumulent progressivement étape après étape pour devenir
vite considérable. Dans le cas de l'or par exemple, elles atteignent
probablement 75 % du stock métal pour un gisement alluvionnaire et 90 %
pour un gisement de type filonien. Certains sites peuvent bien sûr se
prêter à une reprise ultérieure plus rationnelle de
l'exploitation.
Toutefois, dans la grande majorité des cas, le gisement
a été irrémédiablement condamné par une
première phase de travaux tout à fait technique ; elle est bel et
bien perdue. Ainsi, pour une production artisanale de 3 tonnes d'or par an, les
pertes induites par les méthodes traditionnelles pourraient
s'élever à près de 10 tonnes d'après les
exploitants rencontrés lors de nos investigations.
Si l'introduction progressive d'un minimum de technologie
apparaît incontournable pour améliorer la production, il est clair
qu'une mécanisation « sauvage » et non raisonnée comme
celle qui prévaut aujourd'hui sur certains chantiers n'est pas
bénéfique.
Elle ne va généralement pas dans le sens d'une
meilleure productivité, et sûrement pas dans le sens d'une
augmentation de revenus pour le mineur ; cela pour deux types de raisons :
· des raisons organisationnelles : il n'y a pas de plans
de production et donc, le matériel mis à la disposition des
exploitants n'est souvent pas adapté aux rendements exigés.
L'utilisation de ce matériel est souvent trop individualiste, peu
rationnelle et rarement optimisée;
· des raisons économiques : avec son « petit
dollar » de recette journalière, l'exploitant n'a évidemment
pas de moyens d'investir dans l'équipement lourd. Il doit pour cela
s'adresser aux collecteurs ou commerçants qui se font très
grassement payer le service (fréquemment entre 30 et 60 % du total de la
production pour la mise à disposition d'une motopompe).
L'expérience sur certains sites du Sud-Kivu a permis
de montrer qu'avec le système de location d'équipements,
l'utilisation d'une pompe ou d'un compresseur entraînait une perte de
revenus de 30 à 40 % pour l'orpailleur. Les carences techniques sont
dues à la fois à l'absence de moyens, au manque d'ouverture
culturelle et à la forte incapacité à surmonter les
problèmes et à innover pour aller vers plus de
productivité, de rentabilité et surtout de
sécurité.
Les problèmes les plus cruciaux sont dus au fait que
les travaux préliminaires de prospection sont rares, voire inexistants.
Ils se résument dans la plupart des cas à quelques tests de
lavage des graviers récoltés dans les rivières. A
l'exception de quelques filons repérés au hasard d'un
affleurement, ce sont en général les puits d'exploitation qui
permettent par empirisme la localisation de nouvelles zones riches.
Ceci entraîne deux types de conséquences :
- les artisans exploitent un site sans le connaître et ne
peuvent donc jamais passer par une démarche d'investissement ;
- les vraies découvertes sont donc peu nombreuses ; les
artisans reviennent régulièrement sur les mêmes sites qui
s'appauvrissent et s'approfondissent.
11.7.2.2. Techniques et méthodes
d'exploitation
Les techniques d'exploitation, malgré l'organisation
sur les sites restent éminemment non rationnelle. Rares sont les
gisements exploités de manière logique avec
pré-découpage en panneaux. Les chantiers alluvionnaires ne
représentent pratiquement jamais de front de taille unique avec
progression d'aval en amont. Pour l'exploitation des gîtes filoniens, la
technique consiste à foncer des puits verticaux qui sont habituellement
implantés sur les sites. Le mode d'exploitation historique dans ces
mines est lui-même tout à fait remarquable. Il se
caractérise par un alignement presque parfait de petits puits
circulaires verticaux foncés dans le stérile.
La couche minéralisée est ensuite
dépliée en profondeur et l'accès au filon s'effectue
ensuite par un système de galeries latérales rayonnantes, parfois
longues de plusieurs centaines de mètres. Cette méthode permet
d'obtenir des teneurs à l'excavé tout à fait
intéressantes pour des placers relativement pauvres.
Ces exploitations représentent déjà de
véritables petites mines, utilisant parfois des techniques de boisement
et de soutènement. Le stérile est souvent rejeté sur des
surfaces non encore exploitées ou dans les puits voisins. Il en
résulte un dépilage très incomplet de la couche
minéralisée. Les exploitations filoniennes sont souvent profonds
dépassant le niveau de la nappe phréatique. Les exploitations
sont alors bien entendues confrontées avec des problèmes
d'exhaure.
En effet, La maîtrise de l'eau est un problème
essentiel pour les artisans depuis toujours. Ceux-ci se heurtent soit à
une exhaure insuffisante pour l'extraction du minerai, soit à une
pénurie d'eau lors des phases de traitement.
En l'absence de toute mécanisation (en particulier
pour les gîtes alluvionnaires), le dénoyage des excavations est
souvent assuré quotidiennement par les femmes à l'aide de
récipients de fortune (seau, cuvette, calebasse,...). Cette
opération qui s'effectue au détriment de la production, peut
représenter près de la moitié du temps passé par
une équipe sur un puits.
109
La présence de motopompes sur certains sites permet
évidemment un dénoyage plus rapide de plusieurs puits à la
fois. Malheureusement, l'organisation peu rationnelle de l'utilisation de ces
équipements d'exhaure, fait rapidement perdre l'avantage gagné
sur l'eau. Les pompes, peu nombreuses et très demandées, sont
fréquemment arrêtées avant l'épuisement complet des
puits pour être transférées vers un autre ouvrage.
L'exhaure doit alors être terminé manuellement.
De plus, en l'absence de canal d'évacuation, l'eau rejetée
à proximité de puits s'infiltre très vite dans le sol pour
regonfler la nappe et renvoyer quasi immédiatement les puits. Pour les
gisements de type primaire ou éluvionnaire situés sur interfluve,
c'est au contraire le manque d'eau de surface qui pose
généralement problème pour le traitement de minerai et il
est fréquent que, sur un même chantier, d'une part on rejette de
l'eau et d'autre part on n'en achète pour le traitement.
11.7.3. Méthodes de traiteme nt
Il s'agit ici de la méthode de purification de
minerais qui exige l'utilisation de certains produits chimiques comme l'acide
sulfurique pour l'or et pour le coltan suivant les réponses fournies par
les exploitants rencontrés lors de nos investigations.
Les méthodes de traitement sont toujours frustes,
élaborées avec des moyens de fortune. Les
récupérations s'avèrent souvent mauvaises et les produits
finaux de qualité commerciale médiocre. Lorsqu'il n'est pas
mécanisé, le traitement reste traditionnellement le domaine des
femmes.
· Le broyage du minerai quartzeux, encore largement
réalisé manuellement, représente l'activité majeure
de la plupart des chantiers d'exploitation. Cette opération, de loin la
plus lourde du traitement, est généralement effectuée dans
les ateliers très insalubres, saturés en poussière de
silice ;
· Le quartz aurifère est classiquement
concassé dans des bouteilles de gaz sciées puis pilonné
à la barre d'acier avant d'être si nécessaire laminé
sur des meules de pierre. Les rendements au broyage sont très faibles et
rarement supérieur à 50 kg/homme/jour.
· Sans connaissance de la maille de libération de
l'or, le broyage est réalisé de manière totalement
aveugle, par étapes successives, jusqu'à épuisement
apparent de la poudre minéralisée. Une grande quantité
d'or fin non libéré de sa gangue est en fait perdue.
Selon les exploitants rencontrés dans le cadre de
préparation de ce travail, les pertes induites par
les
opérations de broyage sont probablement comprises entre 10 et 30%
du stock métal suivant la nature du
minerai. Certains chantiers
néanmoins, sont parfois équipés de petits engins de
broyage, typiquement des
broyeurs à céréales transformés en
broyeurs à meule. Les marteaux d'origine sont remplacés par des
disques métalliques rainurés.
· La concentration des minerais aurifères
(graviers ou filon broyé) est systématiquement
réalisée de façon manuelle par gravimétrie. Les
produits argileux sont préalablement débourbés, le plus
souvent par malaxage dans des calebasses ou dans des bassines. Suivant le
volume à traiter, le minerai peut être ensuite soit pré
concentré sur de petites tables à laver de fabrication locale,
soit directement concentré à la calebasse. Là encore, les
rendements restent plutôt médiocres. L'efficacité de ces
méthodes dépend bien évidemment de la technique de
l'opérateur. Des gestes mal maîtrisés ou trop
esquissés peuvent entraîner des pertes énormes.
II.8. IMPACTS DE L'EXPLOITATION MINIERE
L'exploitation minière dans son ensemble, présente
toute une série de problèmes qui conduisent à un sous
développement à plusieurs niveaux. Citons certains aspects
négatifs parmi tant d'autres :
- Elle favorise une insécurité dans certains
sites et dans les milieux voisins des sites d'exploitation, car les sites sont
fréquentés par plusieurs catégories de personnes dont
chacune a ses propres intentions (vol, escroquerie,...).
- Elle détruit l'environnement (déforestation,
déboisement, pollution de l'eau, laisse le terrain accidenté car
on ne fait pas le remblayage après extraction,...).
- Elle favorise des guerres (internationale, nationale, tribale
et même familiale).
- Berceau de l'immoralité, où se pratique : la
prostitution, où on se drogue sans être inquiété. -
Etc.
II.8.1. Organisation couturnière des
sites
Par rapport au droit coutumier congolais, les concessions
foncières ont fait l'objet d'un enregistrement au cadastre et que leur
attributaire est détenteur d'un titre foncier, les terres
coutumières continuent à relever d'une tradition non
écrite mais toujours bien vivante et fortement ancrée dans les
pratiques sociales. Les « Bami70 » fondent leur
autorité sur leur pouvoir foncier. Ils sont les garants et les
gestionnaires de la terre de leur communauté dont ils
délèguent la gestion à des notables. Ceux-ci à leur
tour répartissent les droits d'usage de la terre entre les paysans. Des
redevances codifiées aux chefs de terres matérialisent la
reconnaissance de leur prééminence politique largement confondue
avec leur contrôle sur le foncier.
L'attribution de responsabilités administratives aux
chefs coutumiers par l'administration coloniale a contribué
à
renforcer leur pouvoir tout en entretenant l'ambivalence entre deux sources
d'autorité. Les « Bami » et
autres chefs coutumiers, un
temps menacés d'être marginalisés par les mécanismes
étatiques de gestion de
70 Bami en Kiswahili ou chefs coutumiers en frangais
la société ont conservé leur statut
d'autant plus que l'Etat congolais s'est révélé
défaillant. Ils constituent toujours des acteurs importants de la vie
locale et interviennent notamment dans l'exploitation minière.
La possibilité d'exploiter un site minier
nécessite en effet plus que la seule carte d'exploitant. Il faut en
effet l'accord du chef de terre. Dans certains sites d'exploitation au
Sud-Kivu, le « Mwami » est en même temps président de la
coopérative des exploitants de cassitérite, exemple de
l'articulation entre tradition, modernité et esprit d'entreprise. Ce
n'est pas toujours le cas, les chefs coutumiers peuvent se contenter de
prélever une rente. Dans les régions reculées et loin de
tout contrôle administratif l'exploitation artisanale reste soumise aux
relations « informelles » entre creuseurs et détenteurs des
droits fonciers - quand ces relations ne s'effacent pas devant les exactions
des détenteurs d'armes qui prélèvent leur « part
» sur la production. La normalisation de l'exploitation, qui suppose le
retour de l'Etat, n'est pas envisageable par le rétablissement du
contrôle, donc de l'accessibilité, des espaces de production.
Cependant, les systèmes fonciers modernes reposent sur
quelques textes fondamentaux élaborés après
l'indépendance : L'ordonnance-loi du 7 juin 1966, dite loi Bakajika par
laquelle l'Etat congolais reprend tous les droits fonciers et d'exploitation
minière et forestière concédés avant 1960. La loi
du 20 juillet 1973 qui définit les règles et procédures en
matière foncière actuellement en vigueur. Elle s'appuie sur
quelques grands principes. Le sol et le sous-sol appartiennent à l'Etat
qui peut en accorder la jouissance à des personnes physiques ou morales
sous forme de concession. Les personnes physiques de nationalité
zaïroise (congolaise) peuvent obtenir des concessions dites
perpétuelles sous condition d'une mise en valeur effective des terres.
Les étrangers et les personnes morales ont accès à des
concessions dites ordinaires.
Ainsi, les terres coutumières deviennent des terres
domaniales, les droits de jouissance acquis sur ces terres devant être
réglés par ordonnance. Or celle-ci n'a jamais été
promulguée ce qui installe les droits fonciers coutumiers dans une
confusion durable. L'accès à des concessions foncières
nécessite un capital financier - doublé d'un capital social et
culturel indispensable pour préparer et suivre un dossier - qui
écarte l'immense majorité des paysans de la procédure. En
outre, l'application de la loi de 1973 s'est faite dans le contexte de la
« zaïrianisation », c'est-à-dire de la nationalisation
des biens des étrangers et de leur distribution aux barons du
régime. Les conditions de leur attribution ont contribué à
la formation d'une bourgeoisie agraire.
Le Code minier a pris en considération l'existence des
droits fonciers coutumiers. Il prévoit en son article 281 d'allouer une
indemnité aux « occupants du terrain coutumiers » Et le
Service d'Assistance et d'Encadrement du Small Scale Mining, SAESSCAM devra en
assurer le suivi.
Dans un « Guide de l'opérateur du secteur de
l'exploitation minière à petite échelle et de l'artisanat
minier »
celui-ci propose un modèle de contrat de collaboration
avec l'entreprise privée. Il y est prévu « d'allouer
une
indemnité aux occupants du terrain coutumiers » dont 25%
à charge du SAESSCAM et75% à charge de
112
l'entreprise, indemnité calculée en fonction de la
recette brute (1% à 2%). La reconnaissance des droits fonciers
coutumiers représente un élément non négligeable de
l'équation politico-économique.
Par rapport à l'organisation et vu de
l'extérieur, l'exploitation minière au Sud-Kivu apparaît
comme une activité inorganisée, voire anarchique. Cela n'est
qu'une apparence car l'orpaillage épouse de très près les
formes organisationnelles des structures villageoises, communautaires et
familiales. L'activité artisanale repose sur un ensemble de
prescriptions coutumières acceptées de tous. Ces prescriptions
verbales constituent des systèmes d'organisation cohérents et
originaux. Leur originalité reste profondément marquée par
l'esprit communautaire, élément indispensable à la
règle coutumière comme source de droit.
Les sites ont leurs règles que tout exploitant accepte
d'avance en venant s'y installer. L'accès aux sites est accordé
à tous, à condition de se soumettre aux règles en vigueur
et la violation de ces règles est soumise à des sanctions. C'est
notamment le cas des interdits ci-après :
- les rapports sexuels ;
- les vols dans les sites ;
- l'introduction du chien sur les sites en activité;
- Etc.
11.8.2. Organisation du travail sur les sites
d'orpaillage
Au niveau de l'organisation du travail proprement dit sur les
sites, l'orpaillage suit un modèle bien établi. Il se fait de
façon saisonnière dans le respect des us et coutumes, selon
plusieurs modes d'organisation et les intervenants:
· Organisation a l'échelon
familial: lorsque l'exploitation est faite sous cette forme, les
gains qui en résultent sont généralement détenus et
gérés par le chef de famille ;
· Organisation en groupe: dans
ce cas, la mine ou le puits d'extraction appartient à l'ensemble du
groupe et la production est immédiatement partagée en fin de
journée entre tous les membres, conformément aux règles
établies par le groupe. Cette forme d'organisation impose une certaine
discipline et un respect des principes traditionnels et exige une
honnêteté vis à vis de soi et envers les autres membres du
groupe ;
· Organisation en associations :
Cette forme d'organisation regroupe en général plus d'orpailleurs
d'un même village qui s'organisent pour exploiter un même site.
·
113
Organisation sous forme de prestation de
service: dans ce cas le travail est structuré sur des
postes spécialisés et sur la base des trois principaux
intervenants à savoir:
- le propriétaire de la mine qui prend à sa
charge tous les frais liés à l'exploitation du puits et à
la fourniture de la nourriture aux mineurs et aux autres prestataires de
service qui travaillent dans son puits et pour son compte ;
- les mineurs/puisatiers qui sont payés par le
propriétaire de la mine sur la base d'un montant forfaitaire et suivant
la production ;
- les laveurs qui assurent la remontée du minerai du
fond du puits, le transport vers le site de traitement, le broyage et le
lavage. Dans la plupart des sites ce travail est généralement
réalisé par les femmes qui sont rémunérées
en nature sur la base d'une calebasse de minerai pour 3 calebasses extraites
;
Malgré cette organisation du travail, il convient de
signaler que les orpailleurs n'ont pas de postes totalement fixes sur les sites
en activité. En effet, selon les résultats de nos enquêtes,
l'évolution des travaux et en fonction des difficultés
rencontrées sur un site donné, conduit les orpailleurs à
se remplacer mutuellement aux différents postes. A cause de cette
flexibilité des postes, il n'est donc pas possible de donner une
statistique précise sur les personnes qui travaillent exclusivement
comme mineurs ou laveurs.
11.8.3. Caractéristiques des groupeme nts
socio-éco nomiques
Au niveau de la structure organisationnelle, l'orpaillage
traditionnel repose sur un ensemble de groupements socioéconomiques
comprenant :
· Le propriétaire de la
terre qui est l'héritier du terroir villageois;
· Le propriétaire du
site qui est l'autorité centrale des sites d'exploitation.
Il est choisi par tirage au sort parmi les notables et les propriétaires
terriens et prend toutes les décisions concernant les travaux
d'exploitation à l'intérieur du territoire villageois;
· La police des mines qui est
constituée par un groupe chargée du maintien d'ordre et de
l'observation de la réglementation , de l'arbitrage des litiges et des
rapports avec l'administration publique ;
· Les ordonnateurs de sacrifices
rituels prennent le relais de cette chaîne communautaire et
assurent aux exploitants une protection dite spirituelle contre les mauvais
esprits et les diables ;
· Le forgeron et le
mécanicien, toujours présents sur les sites, sont
largement sollicités pour l'entretien et la réparation des
motopompes et pour la confection des pioches ou d'autres équipements
rudimentaires ;
· Le commercant ambulant ou l'acheteur
d'or est le principal fournisseur sur le site minier. A ce titre,
il contrôle à l'entrée comme à la sortie, l'achat de
l'or produit sur le site et la vente d'autres articles utilitaires.
11.8.4. Role et travail de la femme sur les sites mi
niers
Les femmes ont de tout temps joué un rôle
très prépondérant dans l'organisation sociale et en
particulier dans les sites miniers départ le travail qu'elles font de
l'exploitation. Elles concassent les pierres dans les mortiers et assurent le
tamisage, elles entretiennent des restaurants, un petit nombre transporte le
sable.
Le cas malheureux qu'on déplore souvent est celui de
l'immoralité entretenue par les femmes prostituées qui
préfèrent être appelées, professionnelles de
sexes.
Dans la plupart des cas, ces femmes viennent d'ailleurs du site,
et ont comme travail à faire dans les sites, la prostitution avec comme
conséquence, la montée de la propagation du VIH SIDA dans ces
milieux.
Aussi, les raisons de leur présence sur les sites
miniers ont plusieurs explications parmi lesquelles on peut citer entres
autres, le mode de vie familiale traditionnelle et la pratique culturelle de
l'exploitation minière dans les zones rurales. Concernant les postes
d'intervention dans le circuit de production, on peut dire que les femmes sont
présentes à tous les niveaux du circuit, depuis la
remontée du minerai, son transport jusqu'au traitement. C'est ainsi que
sur certains sites d'exploitation, les femmes constituent plus de 50% des
travailleurs impliqués dans la remontée et le lavage des
minerais.
A côté de ces postes de travail directement
liés à la production minière proprement dite, les femmes
jouent également un rôle majeur dans des activités annexes,
comme la cuisine, le petit commerce et le ravitaillement des sites en
nourriture et en eau. En dépit de ces apports importants, le statut
social de la femme dans l'artisanat minier demeure peu favorable. Nonobstant
ses multiples obligations, celle-ci n'a que peu de droits et ne
bénéficie pas encore de concours significatifs pouvant valoriser
son travail et renforcer ses capacités. Malgré tout, on peut dire
que, si la femme rencontre beaucoup plus de difficultés dans la pratique
de l'exploitation minière, elle se bat courageusement pour
améliorer ses conditions économiques.
11.8.5. Role et travail des enfants sur les sites mi
niers
Nos enquêtes nous ont laissé voir que les enfants
sont en majoritaire dans les sites miniers et constituent une main d'oeuvre
moins coûteuse. Ils sont prêts à tous travaux miniers. Les
adultes les mettent à leurs services sans tenir compte des dispositions
légales nationales et internationales qui militent contre les travaux
lourds aux enfants. Telles que les conventions 182 et 138 du BIT concernant
successivement l'interdiction des pires formes de travail des enfants et
l'action immédiate en vue de leur élimination ; et l'âge
115
minimum d'admission à l'emploi ainsi que la
déclaration du BIT relative aux principes de droits fondamentaux au
travail et son suivi71.
Ainsi, même si on ne connaît pas leurs nombres,
des enfants garçons et filles travaillent effectivement dans de nombreux
sites miniers au Sud-Kivu. Les risques et les conditions de travail sont
évidemment différents, selon que ces activités sont
exercées en galerie, à ciel ouvert ou dans le lit des
rivières, en groupe ou pour le compte familiale. En
général, le travail souterrain est réservé aux
hommes et les instructions de la police nationale en la matière,
interdisent le travail des filles et des garçons dans les mines
souterraines. Par contre, certains travaux sur les sites sont exclusivement
réservés aux jeunes garçons et aux jeunes filles.
Il s'agit essentiellement du transport et du traitement du
minerai, les corvées d'eau à certains endroits et la surveillance
des bébés sur le site. Le minerai, une fois remonté du
fond des puits est transporté par les enfants sur la tête ou sur
le dos, rarement dans des brouettes ou autres moyens de transport.
Parmi d'autres activités exercées par les enfants
sur les sites miniers, on peut citer :
- La préparation et la vente de repas et de nourritures
;
- La vente ambulante ou à poste fixe de boisson, de
cigarettes, de beignets ;
- Les opérations de concassage, broyage, pilage et le
tamisage du minerai.
Il ressort de ce qui précède que les enfants
constituent ne main d'oeuvre pour l'exploitation minière au SudKivu
alors que cette pratique est contraire aux conventions de l'OIT traitant de
l'abolition du travail des enfants et ratifiées par la R DC, ainsi qu'au
nouveau code du travail congolais et ses mesures d'application.
En effet, l'article 32 à son 5ème point,
précise que « 'il est interdit d'employer des enfants
âgés de moins de 18 ans aux travaux suivants : .... Extraction des
minerais, stériles matériaux et débris dans les mines,
minières et carrières ainsi que dans les travaux de
terrassement.
Nous croyons que l'intégration de la dimension «
Responsabilité Sociale des Entreprises» dans l'exploitation
minière devra réglementer cette exploitation de manière
responsable et mettre fin à l'utilisation des enfants dans le secteur
minier au Sud-Kivu.
II.9. ASSISTANCE AU SECTEUR MINIER DU
SUD-KIVU
Le secteur minier est parmi les secteurs de production à
risque sur tous les plans. Pour palier aux multiples
problèmes qui
peuvent s'observer dans ce secteur, un service d'assistance a été
créé pour cette fin, et est
dénommé, Service d'Assistance et d'Encadrement
des Small Scale Mining « SAESSCAM » en sigle. Ce service crée
en 2003 est chargé d'encadrer les exploitants miniers dont leur chiffre
d'affaire ne dépassant pas 2.000.000$et ne dépassant pas dix ans
d'exploitation. C'est donc pour les exploitations minières à
petite échelle. Il est encore en phase d'implantation au Sud-Kivu et
s'occupe encore de la vulgarisation du Code minier.
De part sa mission qui est d'assurer une assistance technique
et matérielle, morale et sociale de ses membres, le SAESSCAM a
entamé certaines actions dans le cadre technique seulement par la
sensibilisation au regroupement des exploitants artisanaux en
coopératives minières. C'est le cas des coopératives des
exploitants artisanaux au Sud-Kivu, tel que souligné par monsieur GABY
NTAMBWE BIN TAMBWE, dans son mémoire72.
En dehors du SAESSECAM, il y a également le Centre
d'Evaluation, d'Expertise et de Certification des Substances Minières
Précieuses et Semi-précieuses (CEEC), crée par
l'ordonnance loi n° 036/2003 du 24 mars 2003 portant création et
statuts de cette entreprise publique. Il a comme objectifs :
> L'évaluation et l'expertise de diamant, or, Coltan
et toute autres substances minérales précieuses et semi
précieuses en RD. Congo.
> L'encadrement des comptoirs et des négociants et
fondeurs y relatif par le suivi et le contrôle de flux de matière
et monétaire ;
> La certification et le paiement de taxes à
l'exportation ;
> Formation des évaluateurs congolais ;
> La production de l'industrie de diamant, Coltan, or et
autres substances minières précieuses et semiprécieuses
;
> La possibilité d'acheter et de vendre les
matières précieuses et semi-précieuses en fin de garantir
leur prix valeur ;
> La lutte contre la fraude des substances minières
précieuses et semi-précieuses ;
> La mise en application et suivi du programme national du
processus Kimberley et d'autres programmes similaires à venir ;
> Toute autre opération connexe ou accessoire aux
activités ci-dessus et nécessaire à la réalisation
de son objet social.
72 Gaby NTAMBWE BIN TAMBWE, Analyse
de l'appui aux exploitants artisanaux des minerais et son impact sur leur
doveloppement socio-oconomique, cas des artisans appuyès par le SAESS
CAM au Sud-Kivu, inadit, UNIC / ISGEA, Bukavu, année acadomique
2005-2006.
117
Au Sud-Kivu, le CEEC était connu sous l'appellation de
Centre National d'Expertise (CNE) en sigle. Sa mission principale était
la commercialisation de l'or et de diamant. Il cessa de fonctionner sous cette
appellation en 2003 et laissa la place à l'actuel centre (CEEC).
II.9.1. Exemples de services aya nt apporté des
cha ngeme nts positifs
En dehors de la SAESSECAM présentée ci-dessus,
aucun projet n'est déjà réalisé au Sud-Kivu par les
différents exploitants miniers (industriels et artisanaux) afin d'y
apporter des changements positifs visibles notamment dans les domaines de la
construction et/ou réhabilitation et équipement des
infrastructures sociales comme les écoles, dispensaires,... en faveur
des communautés d'exploitation.
Nous pensons q'une entreprise qui se veut responsable et
quelque soit sa taille, doit en principe avoir une attention toute
particulière quant à la réalisation de certains projets
à caractère sociocommunautaire et environnemental dans son milieu
d'exploitation afin d'y apporter un changement positif visible et durable.
II.9.2. Réflexio n sur quelques causes
d'échecs de certai ns projets d'assista nce
Pour le cas considéré de la SAESSCAM, la cause
principale de son échec actuellement, est en fait la lenteur
administrative dans son déploiement effectif dans toute la Province du
Sud-Kivu en général et dans les sites d'exploitation
minière, en particulier.
Suivant la mission qui avait motivée la mise en place
de la SAESSCAM, d'une part et les problèmes qu'éprouvent
actuellement les exploitants miniers artisanaux au Sud-Kivu, d'autre part, un
grand effort devra être mobilisé par ceux qui sont chargés
de l'implantation de ce service pour que son déploiement soit effectif
pour ainsi réaliser la mission assignée à cette
structure.
II.10. IMPACTS NEGATIFS ASSOCIES A L'EXPLOITATION
MINIERE
L'exploitation minière au Sud-Kivu est la cause
principale de plusieurs problèmes que connaît cette Province
à nos jours.
> Les guerres et pillages à répétition
que nous avons connues ;
> Le conflit politico-militaire (gestion des sites artisanaux
par certains chefs militaires à la place des services publics de l'Etat
habilités de le faire) ;
> La destruction de l'environnement ;
> La pollution d'eau (par les rivières où se
pratique l'exploitation minière).
11.10.1. Problernes de sante, d'hygiene et de
securité
Les mineurs créent en général des
villages spontanés à proximité des sites d'extraction; ils
s'abritent dans des huttes de branchages et de paille qui ne présentent
aucune commodité et ne les protègent guère contre les
intempéries. Ces abris sont dépourvus de toute infrastructure
hygiénique et sont particulièrement exposés aux incendies.
Les sites d'extraction sont souvent isolés en brousse et ne disposent
pas de centre de santé ou du personnel médical.
Les blessés et les malades doivent parcourir de longues
distances dans des conditions difficiles pour rejoindre un centre de soins.
Pour « se donner du courage », les orpailleurs, jeunes et adultes,
consomment de l'alcool, des amphétamines, des stupéfiants ou
inhalent parfois de la colle. Par ailleurs, l'afflux massif de populations
diverses sur les sites au Sud-Kivu, dû à l'appétit d'un
enrichissement facile et rapide, entraîne une dégradation rapide
des moeurs sur certains sites. C'est ainsi que la prostitution, l'usage de
stupéfiants, la délinquance, l'escroquerie, le banditisme et
même la criminalité, ont tendance à s'y
développer.
Au niveau sanitaire, selon une enquête menée sur
certains sites d'exploitation minière au Sud-Kivu, les maladies
sexuellement transmissibles touchent deux exploitants sur cinq et la
prévalence du SIDA se situe autour de 20%. Comme
précédemment signalé, les conditions de travail
pénibles, constituent des facteurs de risques favorables à la
propagation et à la prolifération des maladies dans les sites
miniers.
Pour se rendre compte des réels problèmes que
connaissent les exploitants miniers, nous avons contacté certains
exploitants artisanaux qui nous ont donné les réactions suivantes
:
1. Plusieurs infections respiratoires aiguës ont
élu domicile dans les organismes des creuseurs à cause de la
poussière qu'ils appellent « shimoko », qui se traduit en
français par la fumée pour ceux qui exploitent les mines.
2. Les traumatismes, les diarrhées, les dermatoses et
les maladies sexuellement transmissibles.
3. Au point de l'hygiène, ils ont des problèmes
pour trouver de l'eau propre pour diverses utilisations
.Généralement l'eau de besoin peut être trouvée
après avoir fait une longue distance. D'où présence des
maladies des mains salles, la verminose, etc.
4. Les maigres repas de midi surtout en période de
crise, et consommées souvent dans de mauvaises conditions
hygiéniques sur les sites, ne permettent pas de compenser le rythme de
travail intensif fourni à l'exploitation minière dans la
journée.
5. L'unique forme d'insécurité qu'ils
connaissent reste les tracasseries administratives, militaires et
policières dont ils sont objets dans certains sites. Ils connaissent
plusieurs recouvrements en terme de taxe des certains militaires envoyés
par leurs chefs militaires.
6. Etc.
119
11.10.2. Problemes du travail des enfants sur les sites
mi niers
Les risques sanitaires sont grands pour ces enfants qui sont
par ailleurs affectés pendant plusieurs heures par jour au pilage et au
lavage du minerai. De part la présence de leurs mères sur les
sites, les bébés sont exposés dès leur plus jeune
âge à la poussière et au bruit des pilons.
Parmi les risques physiques et les contraintes auxquels les
enfants sont exposés sur les sites miniers, on notera :
- Les affections pulmonaires et la silicose, dues aux fines
poussières ;
- Les risques de surdité par le bruit permanent du pilon
ou du marteau ;
- La fatigue et les efforts intenses pour écraser et
broyer le minerai ;
- Les risques de blessures par les éclats de pierre dans
les yeux ;
- Les affections oculaires et dermatologiques diverses ;
- La prostitution infantile ;
- Etc.
La précarité de la situation alimentaire des
enfants constitue un autre facteur de risque sur les sites miniers. En effet,
dans de nombreux cas, les mineurs ne mangent qu'un léger petit
déjeuner le matin avant de partir sur les sites ; le repas de midi en
général insuffisant et de qualité très
médiocre ne suffit pas pour compenser les besoins
énergétiques de la journée.
Par ailleurs, au niveau éducatif, la déperdition
scolaire caractérise les sites miniers et les enfants sont les
premières victimes de la fièvre de l'or et du coltan. En
général, les enfants qui vivent dans les villages miniers ne vont
pas à l'école et les rares structures éducatives autour
des sites sont souvent désertées et vidées par la folie de
l'or et du coltan. Les sites étant rarement permanents, les groupes de
mineurs migrent très rapidement vers d'autres sites, au gré de
nouvelles découvertes ou de rumeurs.
Les enfants abandonnent ainsi l'école car sont souvent
contraints de travailler avec leurs parents ou frères qui les
amènent avec eux sur les sites Dans d'autres cas, les enfants
décident eux mêmes de quitter l'école pour tenter leur
chance comme leurs amis qui grâce à l'exploitation minière,
ont pu s'acheter un vélo, de vêtements, une radio ou se constituer
une dot ou encore un petit fonds de roulement pour commencer une
activité génératrice de revenu. Quand ils ne travaillent
pas, les enfants sont abandonnés à eux-mêmes par leurs
parents qui passent tout leur temps à chercher les minerais. La
fragilisation et la perturbation des structures et de l'autorité
familiale caractérisent souvent les sites miniers. Dans ces conditions,
les enfants
souffrent souvent et vivent dans une ambiance familiale
perturbée par les disputes, l'alcoolisme et la violence des parents.
D'autres deviennent très tôt des responsables familiaux.
11.10.4. Problemes d'orga nisatio n des
acteurs
Les véritables problèmes connus par SAESSCAM
dans le cadre d'organisation des acteurs, aussi de la Division Provinciale des
Mines au Sud-Kivu sont que, les acteurs surtout les exploitants artisanaux ne
sont pas identifiés pour la plupart d'eux. Ils évoluent dans le
secteur informel. Certains parmi eux considèrent les agents de l'Etat
comme agents pour la tracasserie.
11.10.5. Problemes d'e nclaveme nt et sur e nclaveme
nt
L'inexistence et l'impraticabilité de certaines routes
qui existent enclavent le secteur Minier au Sud-Kivu. Dans certains sites, le
seul moyen d'accès, reste le transport aérien qui n'est pas
à la portée de tout le monde.
Les zones productrices des matières premières
sont donc inaccessibles et isolées. L'avion ne peut désoler que
si l'on a déjà réuni au moins 2 tonnes. Le flux de vols
souvent contrôlés par ces amateurs, ce qui leur permet d'exercer
une certaine influence sur les prix des matières précieuses.
Les répercussions sont ressenties sur le revenu des
acteurs les plus modestes : les paysans creuseurs. Une étude portant sur
l'incidence de l'artisanat minier sur le revenu des paysans
réalisée par des étudiants de l'université de
Bukavu montre que ces derniers vivent « en solde négatif »,
avec environ - 3 $ par jour ! Seule la pluriactivité dans le secteur
informel de survie peut les sauver.
11.10.6. Impératif de sécurité et
d'i nformatio
Ce secteur étant considéré comme celui
d'immigration d'une catégorie des gens, connaît un afflux massif
de la population au Sud-Kivu. Cela revient à dire que les sites miniers
connaissent l'arrivée de plusieurs personnes à chaque instant.
Pour prévenir certains problèmes qui peuvent en découler
et faire régner la sécurité, l'Etat doit y installer ses
services. C'est pour cette raison que les services comme l'ANR, l'armée,
la Police, l'Environnement, Mines, ... y sont installés. Lors des
échanges avec les creuseurs, ils nous ont déclaré que ces
services les insécurisent davantage au lieu de les sécuriser pour
plusieurs raisons :
- Ils ne sont pas bien encadrés.
- Ils sont impayés. D'où ils doivent chercher
comment se payer sur n'importe quelle forme et afin de satisfaire
également leurs chefs sur place dans les milieux d'exploitation ou ceux
habitant le territoire ou la ville.
121
- Le nombre élevé de ces agents dans les sites
miniers qui conduit souvent à de confusion de rôles. - Etc.
11.10.7. Impacts de l'exploitatio n mi nière sur
l'e nviro nneme nt
En effet, les conséquences environnementales de
l'exploitation minière au Sud-Kivu ont été très
remarquables, qu'il s'agisse de cassitérite, de coltan ou d'or, provoque
l'arrachement de pans entiers de collines. L'enlèvement de la partie
supérieure des terrains pour atteindre les horizons
métallifères fait disparaître des terres arables, ce qui
n'est pas sans conséquence dans les régions de forte
densité humaine. C'était déjà le cas à
l'époque de la SOMINKI, mais l'explosion du nombre de creuseurs
artisanaux a multiplié les sites d'extraction.
Toutefois, et bien qu'on ne soit pas en mesure de recenser la
totalité des emplacements miniers, il convient de relativiser
l'importance des dommages causés car les chantiers se
répartissent sur une vaste superficie : les trois provinces du Maniema,
du Nord-Kivu et du Sud-Kivu à elles seules, couvrent 256 800 km2,
près de la moitié de la France... La situation est très
différente de celle du Katanga par exemple, où de grandes
surfaces de terre ont été retournées. Au Sud-Kivu, par
contre, les collines ne sont balafrées que de place en place dans de
vastes espaces voués à la culture et à l'élevage ou
couverts de forêt.
En revanche et à titre d'exemple, l'exploitation
sauvage du coltan a provoqué des dégâts sérieux
à l'intérieur même du parc national de Kahuzi Biega. Le
n° 4 (Ier trimestre 2001) de la revue du parc, « le Gorille
»73, s'en fait l'écho. D'après cette source, il y
aurait eu début 2001 plus de 12 000 creuseurs autochtones et
étrangers dans la partie basse du parc. Cette invasion a
été déclenchée en 2000 par l'envolée des
prix du coltan, avec la complicité des forces d'occupation,
entraînant dans son sillage son lot d'aventuriers. Une cartographie
précise des lieux d'exploitation fournie par l'ONG Vision Verte permet
de dénombrer quelques 70 sites fin 2001.
L'exploitation n'est pas sans risques. Les creuseurs de coltan
par exemple, doivent retirer d'importants volumes de terre pour atteindre les
niveaux contenant le minerai. Le chantier finit par ressembler à un
entonnoir ; les parties supérieures, dès lors qu'elles sont
décapées et ne bénéficient plus de la protection de
la végétation contre l'action du ruissellement, sont
menacées d'éboulement.
Plusieurs accidents de ce type ont été
dénombrés provoquant la mort de mineurs ensevelis sous des tonnes
de terre.
Au Sud-Kivu comme ailleurs dans la sous région,
l'impact des exploitations minières artisanales sur l'environnement
varie bien sûr en fonction des contextes géographiques, des
substances exploitées et des méthodes utilisées. Dans les
techniques de l'orpaillage traditionnel, les risques et les dangers pour
l'environnement physique se traduisent en général par des :
· déboisements,
· destruction du couvert végétal et des
sols,
· pollution des ressources en eau résultant souvent
de l'usage de produits chimiques dans les traitements,
· Les cas de fortes concentrations de centaines, voire
de milliers d'exploitants (orpailleurs, ...) sur le même site,
s'accompagnent souvent d'une coupe abusive de bois pour faire face aux besoins
de mine, d'habitation et de chauffe,
· La destruction des végétaux se trouve
renforcée aussi par la recherche de pépites qui sont
réputées se trouver surtout entre les racines de certaines
plantes.
· Il en résulte une dégradation des terres
qui sont alors rendues impropres à l'agriculture. Suite aux
fréquents déplacements des orpailleurs vers d'autres sites plus
riches, des centaines de puits et d'ouvrages miniers sont parfois
abandonnés, et offrent ainsi le sol au ravinement et à des
processus d'érosion intensive, aboutissant à une destruction
totale du sol superficiel.
123
SITES D'EXPLOITATION DE COLTAN DANS LE PARC DE KAHUZI BIEGA
AU SUD-KIVU
Ce déséquilibre peut provoquer un sur
alluvionnement des vallées et leur asphyxie plus ou moins profonde. Ces
processus sont quasiment irréversibles et peuvent devenir
catastrophiques à l'échelle de quelques
générations. Dans le cas des productions basées sur le
traitement des minerais extraits par dragage, l'usage de produits chimiques
comme le mercure risquant de polluer les rares ressources en eau demeure un
danger permanent. Ce danger est d'autant plus grand que, souvent les
utilisateurs de dragues n'ont aucune formation pour contrôler ou
éviter une éventuelle pollution des nappes.
En l'absence d'un encadrement et d'une sensibilisation
efficace des exploitants mineurs sur les concepts de la protection
environnementale, les exploitations traditionnelles, conduisent très
souvent à une destruction écologique.
De façon générale, les principaux
problèmes environnementaux imputables à la mine au Sud-Kivu sont
les suivants :
v' les chantiers « orphelins » représentent
un réel danger pour la circulation des hommes et des animaux. Les
anciens sites, généralement abandonnés sans aucune
protection, sont jalonnés d'excavations parfois très profondes
(jusqu'à 50 ou 60 m) souvent camouflées par les eaux stagnantes
ou la végétation secondaire ;
v' Les exploitations alluvionnaires, qui s'accompagnent
fréquemment d'une destruction des berges et d'apports massifs en
sédiments, peuvent localement perturber l'équilibre des
rivières. La création des turbidités et la contamination
des eaux par les boues peuvent entraîner un appauvrissement de la faune
aquatique et ainsi limiter les activités halieutiques ;
v' Les exploitants de gîtes primaires sous le niveau
hydrostatique peuvent entraîner un rabattement de la nappe
phréatique par excès de pompage. Le problème peut
être tout à fait préoccupant dans des sites où les
ressources en eau sont précieuses ;
v' Les techniques d'amalgamation, qui comprennent une phase
finale de distillation, sont en général réalisées
en cycle ouvert. Durant l'opération, environ 40 % du mercure peuvent
s'échapper dans la nature sous forme de billes métal ou de
vapeurs (deux grammes de mercure « s'évaporent » par gramme
d'or récupéré). Le mercure rejeté peut être
ensuite drainé vers les cours d'eau et se déposer dans les
sédiments où il est transformé par action
bactérienne en méthylmercure, composé organique d'une
grande bio disponibilité qui peut rentrer facilement dans la
chaîne alimentaire. Ainsi les expositions chroniques au produit ne
touchent pas seulement les utilisateurs directs qui inhalent les vapeurs, mais
également plus indirectement l'ensemble de la population qui
évolue et trouve sa nourriture dans la zone contaminée. Une
étude à ce sujet devra être menée afin de
disponibiliser de façon précise, de données fiables sur
les impacts écologiques liés à l'utilisation du mercure ou
d'autres produits chimiques dans les sites miniers;
Enfin, comme toute agglomération humaine, on observe
sur les sites d'exploitation, une pollution de l'environnement par les
déchets et les matières organiques et une accumulation importante
de détritus et de piles provenant des torches utilisées par les
exploitants dans les mines.
De manière pratique, l'exploitation minière
amène également tout un cortège d'impacts négatifs,
c'est-à-dire des dégâts qu'elle cause sur l'environnement
(pollution du sol, de l'air, des eaux et grave encore sur la santé
humaine), à différentes étapes de l'activité
minière ou de carrière. La loi n°007/2002 du 11 juillet 2002
portant Code minier révèle que :
ü A la phase de prospection et recherche, on
note notamment les impacts ci-apres :
o la modification du paysage par la destruction de la faune et
de la flore, le stockage de mort terrain, l'apparition des excavations et des
têtes d'érosion.
o l'apparition des maladies respiratoires dues à la
circulation des poussières.
ü A la phase de la construction de la mine, on
note en plus des impacts de la phase précédente
:
o la perturbation du comportement des populations
environnantes et des espèces fauniques propriétaires de l'habitat
concerné suite aux bruits et vibrations crées par la circulation
des différents engins de construction.
ü A la phase de l~extraction minière, on
note en plus des impacts des deux phases précédentes
:
o l'inondation des mines par la montée des eaux de nappes
phréatique ;
o la pollution atmosphérique due aux émissions des
particules totales en suspension dans l'air (TSP) et des particules à
diamètre <_ 10u (PM 10) et l'apparition des maladies
respiratoires.
ü A la phase de l~extraction
métallurgique, on note les impacts ci-apres :
o la pollution des cours d'eaux et du sol par les effluents
liquides contenant des métaux lourds très toxiques ;
o la dégradation de la qualité de l'air par des
toxiques tels les produits de combustion incomplète et certains
métaux lourds ;
o la modification de l'habitat naturel des espèces
aquatiques et la contamination des nappes phréatiques ;
o l'apparition des maladies hydriques ;
o l'apparition des maladies respiratoires chez les travailleurs
et les populations environnantes ;
o l'eutrophisation (rétrécissement des lits) des
rivières avoisinantes les usines et la destruction de la faune
ichtyologique et biologique des rivières.
Les atteintes portées par le travail des creuseurs
à un environnement jusqu'alors protégé (abattage d'arbres,
décapage du sol) restent relativement minimes et ne devraient pas avoir
de graves conséquences à terme. Il n'en est pas de même de
la faune qui a payé un lourd tribut car l'arrivée des creuseurs
dans un milieu sans production vivrière s'est accompagnée d'une
intense activité de braconnage dont à peu près toutes les
espèces ont souffert, des antilopes et des buffles aux
éléphants et aux grands singes. Il est probable que le faible
attrait actuel du coltan a conduit les creuseurs clandestins à sortir du
parc, mais le braconnage continue à sévir selon les responsables
de l'ICCN.
Pour ce faire, les préoccupations environnementales ont
fait par ailleurs leur entrée dans le code minier congolais. Celui-ci
stipule en effet que les exploitants doivent remettre les sites en état
après exploitation. Le décret n° 038/2003 du 26 mars 2003
portant règlement minier consacre de nombreux articles à
l'environnement. Il est prévu pour tout projet minier un Plan
Environnemental comprenant le Plan d'Atténuation et de
Réhabilitation, l'Etude d'Impact Environnemental, le Plan de Gestion
Environnemental du Projet et le Plan d'Ajustement Environnemental. Il y aura
sans doute loin de l'intention à l'acte, mais tout est
théoriquement prévu pour que l'extraction des minerais ne
provoque pas de désordre environnemental.
Cette situation est également confirmée par la
CTCPM du Département de l'Environnement Minier « A l'opposé
des aspects positifs que l'exploitation minière et des carrières
a apporté et continue d'apporter à notre pays (près de 80%
des recettes en devise), cette dernière nous amène
également tout un cortège d'impacts négatifs,
c'est-à-dire des dégâts qu'elle cause sur l'environnement
(pollution du sol, de l'air, des eaux et grave encore sur la santé
humaine), à différentes étapes de l'activité
minière ou de carrière »74
Au Rwanda voisin par exemple, une politique comparable dans
son principe est déjà entrée dans les faits. C'est ainsi
que l'exploitation aurifère dans la forêt protégée
de Nyungwe est désormais interdite ce qui a entraîné une
baisse de la production d'or. La remise en état des chantiers miniers a
commencé. Au moment de la visite de celui de Muhiga (association
Abaharanina Amajyambere) des travaux de rebouchage des excavations
étaient en cours dans le cadre des « travaux communautaires »
effectués gratuitement par les familles des membres de l'association
à raison d'un jour par mois. La rareté de la terre au Rwanda
explique l'effectivité de mesures destinées à
préserver le capital foncier. Les zones minières du Sud-Kivu ne
connaissent pas de contrainte de même nature.
Les problèmes particuliers de l'économie
minière du Kivu s'inscrivent dans un environnement
économique,
politique, social, profondément marqué par
des années de déstructuration des encadrements étatiques.
Cet
71 Cellule Technique de Coordination
et de Planification Minière (CTCPM) dans son exposé sur les
impacts des activitos minières et des carrières sur
l'environnement et les obligations environnementales contenues dans la loi
n°007/2002 du 11 juilet 202 portant Code Minier et le
docret n°038 / 2003 du 26 mars 2003 portant règlement minier a
l'occasion de la vulgarisation du Code Minier.
environnement global pèse d'un poids très lourd sur
le quotidien des habitants. Deux points appellent une attention
particulière : La déstructuration territoriale et le règne
de l'informel dans un Etat fantôme.
Il est vrai que l'immensité du pays prédispose
à des autonomies de facto dans des espaces difficiles d'accès,
des espaces d'incertitude aux contours flous. Mais la faillite de l'État
résulte très largement des pratiques des détenteurs du
pouvoir qui ont mis le pays en coupe réglée, la prédation
l'ayant emporté sur la promotion économique et sociale des
populations. Le détournement des ressources nationales au profit d'une
classe politique gravitant autour du chef de l'État a
précipité le Congo-Zaïre dans la spirale du
sous-développement. La propension des élites à consommer
et à placer leurs fonds dans les banques des pays du Nord, plutôt
qu'à investir dans les secteurs productifs a privé le
Congo-Zaïre d'une puissante classe d'entrepreneurs. Le « mal
zaïrois », symbolisé par la corruption, s'est installé
au coeur de l'État et de la société.
En réaction à l'incapacité de
l'État à remplir ses missions, ne serait-ce qu'en payant ses
fonctionnaires et ses militaires, de nouvelles règles du jeu se sont
progressivement imposées à tous les niveaux de l'activité
économique et de la vie sociale. Le règne de l'informel s'est
imposé comme substitut aux carences d'un État fantomatique.
Loin d'être une panacée et un modèle
alternatif de développement, l'informel, quand il imprègne
l'ensemble des pratiques sociales traduit l'échec des politiques
économiques. Pour la majorité de la population, l'informel se
cantonne dans les activités de survie de l'économie populaire.
Pour les entrepreneurs, l'informel conduit à des stratégies de
contournement de la puissance publique afin d'échapper à la
fiscalité et aux diverses contraintes administratives.
La prolifération de l'informel au Congo, cause et
conséquence des faiblesses de l'État, valorise les pratiques de
négociation, fortement ancrées par ailleurs dans les
comportements et la culture nationale. Reconstruire le territoire et les
rouages de l'État représente un seul et même défi
par sa responsabilité ainsi que celle du secteur privé et le cas
spécifique de la province du Sud-Kivu ne peut s'analyser sans
référence à cette toile de fond.
Dès lors, il se pose une problématique sur
comment trouver un équilibre dynamique entre développement
économique, respect de l'environnement, et priorités sociales
dans le domaine de l'exploitation minière au Sud-Kivu pour un
développement durable, étant entendu que ce type de
développement, est « un développement qui répond aux
besoins du présent, en commençant par les plus démunis,
sans compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs ». 75
75 G. H. Brundtland : Our Common
Future Notre avenir a tous, Editions du Fleuve, Montreal, 1989
128
II.11. ASPECTS INSTITUTIONNEL, LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE
DE L'EXPLOITATION MINIERE
II.11.1. HISTORIQUE ET EVOLUTION DES TEXTES
LEGISLATIFS
Cette historique et évolution des textes
législatifs, comprennent trois grandes périodes à savoir
:
a) La période coloniale
b) La période de 1967 à 1996.
c) La période de 1997 à nos jours
II.11.1.1. Période coloniale
Selon l'exposé de motif du nouveau Code Minier de 2002,
c'est depuis l'Etat Indépendant du Congo, que les ressources naturelles,
particulièrement les substances minérales précieuses,
n'ont cessé d'attirer des chercheurs et des investisseurs miniers venant
de différents horizons. Ce qui avait amené le Congo Belge
à légiférer sur la recherche et l'exploitation des
substances minérales dans le Territoire National.
En effet, par le Décret du 16 décembre 1910
modifié et complété par le Décret du 16 avril 1919,
le Gouvernement du Congo Belge avait réglementé la recherche et
l'exploitation minières uniquement dans le Katanga. Cette
législation a été plus tard abrogée et
remplacée par le Décret du 24 septembre 1937 pour l'ensemble du
Territoire National.
II.11.1.2. De 1967 a 1996
Selon la même source, le Décret du 24 septembre
1937 est resté en vigueur pour l'ensemble du Territoire National
jusqu'en 1967, année de la promulgation de la première
législation minière du Congo Indépendant par
l'ordonnance-loi n° 67/231 du 3/05/1967 portant législation
générale sur les mines et les hydrocarbures. Cette
dernière a été à son tour abrogée par
l'ordonnance-loi n°81-013 du 2 avril 1981 portant législation
générale sur les Mines et les Hydrocarbures. L'abrogation n'avait
pas apporté de grandes innovations de sorte que la dernière loi
minière de 1981 ne s'était point écartée de celle
de 1967 dans ses grandes lignes.
Il ressort de l'analyse objective des toutes les données
bilantaires des activités minières disponibles à ce
jour,
que les législations promulguées après
l'indépendance de la République Démocratique du Congo,
c'est-à-
dire depuis 1967, n'avaient pas attiré les
investissements, mais qu'elles avaient plutôt eu un impact
négatif
sur la production minière du pays et sur les finances
publiques. Et que les régimes minier, fiscal, douanier et de change
qu'elles avaient organisés n'étaient pas incitatifs.
A quelques exceptions près, les études
statistiques ont démontré que les volumes d'investissements et de
la production minière ont été plus importants dans la
période allant de 1937 à 1966 comparativement à celle
allant de 1967 à 1996.
11.11.1.3. De 1997 a nos fours
Pour pallier cette insuffisance constaté , le
législateur a tenu à mettre sur pied une nouvelle
législation, dite incitative avec des procédures d'octroi des
droits miniers ou de carrières objectives, rapides et transparentes dans
laquelle sont organisés des régimes fiscal, douanier et de
change. Ce qui constitue la raison d'être du nouveau Code Minier.
En rapport avec cette troisième période, plusieurs
décrets, arrêtés ministériaux, lois et notes
circulaires ont été signés pour réglementer
l'exploitation minière en RD Congo. Il s'agit notamment de :
1. Arrêté interministériel
n°12/CAB/ECO-FIN.BUD/2001/MINES-HYDRO/01/2001 du 04 mai 2001 fixant le
régime de taxation unique des activités d'exploitation artisanale
des pierres précieuses et semiprécieuses.
2. Arrêté ministériel n°0021
CAB/MINES-HYDRO/2001 du 04 mai 2001 portant réglementation de
l'exploitation artisanale et de la commercialisation des pierres
précieuses et semi-précieuses.
3. Décret n° 052/2001 du 22 septembre 2001
portant création et organisation d'un service public dénomme
centre d'évaluation, d'expertise et de certification des substances
minérales précieuses et semi-précieuses, en sigle
«C.E.E.C».
4. Décret n° 053/2001 du 24 septembre 2001
portant nomination des membres du comite de direction du centre
d'évaluation, d'expertise et de certification des substances
minérales précieuses et semi-précieuses,
«C.E.E.C.» en sigle.
5. Arrêté ministériel n° 144/CAB.
MINES-HYDRO/01/2001 du 15 octobre 2001 portant création des antennes du
centre d'évaluation, d'expertise et de certification des substances
minérales précieuses et semi-précieuses
«C.E.E.C» en sigle.
6. Note circulaire n° 007/CAB. MINES-HYDRO/01/2001 du 31
octobre 2001 relative a l'organisation de l'expertise, de l'évaluation
et de la certification des substances minérales précieuses et
semi-précieuses.
7.
130
Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code Minier.
8. Arrête ministériel n°
001/CAB.MINES-HYDRO/01/2003 du 25 janvier 2003 portant publication des listes
des droits miniers et des carrières en vigueur confirmes, renonces ou
réclames.
9. Décret n°038/2003 du 26 mars 2003 portant
Règlement Minier.
10. Décret n°068/2003 du 03 avril 2003 portant
statuts, organisation et fonctionnement du cadastre minier, en sigle «
CAMI ».
11. Décret n° 04/017 du 27 janvier 2004 portant
classement en zone-interdite aux activités minières et/ou aux
travaux de carrières, de la zone de Shinkolobwe, située dans le
territoire de Kambove, district du HautKatanga, province du Katanga.
12. Arrêté ministériel n°
283/CAB/MIN/MINES/01/2005 du 12 juillet 2005 portant lancement des
procédures d'assainissement des titres miniers et de carrières
dans les territoires réunifiés.
13. Arrêté ministériel
n°791/MIN/MINES/01/2005 du 25 août 2005 portant
établissement, et publication de la liste complémentaire des
droits miniers et de carrières des territoires réunifiés
en cours de validité, expires ou annules depuis l'année 1995.
14. Décret n° 05/092 du 14 septembre 2005 portant
nomination des membres de la commission de validation des droits miniers et de
carrières
15. Décret n°05/093 du 14 septembre 2005 portant
nomination des membres du bureau de la commission de validation des droits
miniers.
II.11.2. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA RD CONGO
Le cadre institutionnel de la RD Congo en matière
d'exploitation minière est régi par le nouveau Code minier
Congolais complété par un règlement minier. Ce Code minier
dégage les dispositions favorables et non favorables au
développement de la République Démocratique du Congo.
En effet, le législateur congolais a donné dans
l'exposé des motifs les raisons qui ont milité pour changer la
législation. Il affirme notamment que le Code minier
précédent institué par l'Ordonnance loi N°81-013 du 2
avril 1981 portant législation générale sur les mines et
les hydrocarbures n'était pas incitatif pour attirer les
investisseurs.
Le Décret N°007/2002 du 11 juillet 2002 portant
Code minier est promulgué pour combler les lacunes et corriger les
insuffisances de celui qui l'avait précédé afin d'attirer
les investisseurs. Et pour justifier la promulgation de ce nouveau Code minier,
l'exposé des motifs a donné les statistiques pour étaler
les volumes des investissements antérieurs afin de bien faire la
comparaison. L'exposé des motifs dit : « A quelques exceptions
près, les études statistiques ont démontré que les
volumes des investissements et de la production minière ont
été plus importants dans la période allant de 1937
à 1966 comparativement à celle allant de 1967 à 1996,
période régie par la loi minière de 1981.
Il se dégage de ces données que 48
sociétés minières ont été
opérationnelles pendant la période de 1937 à 1966 contre
38 seulement et 7 dans la période d'après 1997. Pour pallier
à cette insuffisance, le législateur a tenu à mettre sur
pied une nouvelle législation incitative avec des procédures
d'octroi des droits miniers ou des carrières objectives, rapides et
transparentes dans laquelle sont organisés des régimes fiscal,
douanier et de change. Ce qui constitue la raison d'être du
présent Code minier ».76
C'est pourquoi dans les lignes qui suivent nous
présenterons certains éléments du Code minier et du
Règlement minier suivant uniquement les dispositions favorables au
développement de la République Démocratique du Congo. Il
sera donc question des innovations et des activités annexes.
11.11.2.1. Quelques innovations du Code mi nier
Congolais
Le nouveau Code minier n'a pas seulement critiqué celui
qui l'avait précédé et les législations
antérieures. Il a introduit plusieurs innovations pour combler les
lacunes et les insuffisances. Nous citerons les plus notables :
a) La creation du Cadastre minier
Le Cadastre Minier, en sigle « CAMI », est un
Etablissement Public à caractère administratif et technique
doté de la personnalité juridique et jouissant de l'autonomie
administrative et financière, institué par décret
n°068/2003 du 03 avril 2003 portant statuts, organisation et
fonctionnement du cadastre minier, aux termes de l'article 12 de la loi n°
007& 2002 du 11 juillet 2002 portant Code Minier. Le CAMI est placé
sous la tutelle des Ministres ayant les Mines et les Finances dans leurs
attributions, chacun y intervenant dans la sphère de ses
attributions.
Le CAMI a, dans le cadre du Code Minier et du Règlement
Minier pour mission77:
76 Article 43 alinaas 3 de l'ancien Code
minier.
77 Dacret n°068/2003 du 03 avril
2003 portant statuts, organisation et fonctionnement du Cadastre
minier.
v' l'inscription des actes prévus par le Code Minier dans
les registres y afférents et/ou cartes de retombes minières ;
v' l'instruction cadastrale des demandes d'octroi,
d'extension, de renouvellement de mutation ou d'amodiation des droits miniers
et/ou de carrières, la coordination de l'instruction technique et
environnementale desdites demandes et la notification des avis des instructions
minières aux personnes concernées ;
v' la certification de la capacité financière
minimum des requérants de droits miniers et de carrières de
recherches ;
v' la notification des décisions relatives aux droits
miniers ou de carrières aux requérants intéressés ;
v' la conservation des titres miniers et de carrières ;
v' l'inscription ou la radiation des périmètres
miniers ou de carrières sur la carte cadastrale ;
v' l'émission des avis en cas de classement, de
déclassement ou de reclassement d'une zone interdite ;
v' l'authentification des actes d'hypothèque, d'amodiation
ou de mutation de droits miniers et de carrières ;
v' la perception, la gestion et, le cas échéant, la
répartition des frais de dépôt et des droits superficiaires
annuels par carré ;
v' toutes autres opérations connexes ou accessoires aux
activités ci-dessus et nécessaires à la réalisation
de son objet social.
A ce titre, il est chargé notamment de :
1° Inscrire aux registres y afférents et/ou aux
cartes de retombes minières:
· les déclarations et attestations de prospection
;
· les demandes d'octroi, d'extension ou de
renouvellement des droits miniers et/ou de carrières, ainsi que les
demandes d'approbation et d'enregistrement des hypothèques et les
demandes d'enregistrement des amodiations et mutations les concernant ;
· les droits miniers ou de carrières
octroyés, étendus et renouvelés ainsi que des
décisions de refus ;
· les cas de retrait, d'annulation et de
déchéance des droits miniers ou de carrières ;
2° Inscrire ou radier les périmètres miniers
ou de carrières sur la carte cadastrale ;
3° Enregistrer :
· les mutations et amodiations des droits miniers ou de
carrières ;
· les hypothèques minières ;
4° Assurer:
· l'instruction cadastrale des demandes d'octroi,
d'extension ou de renouvellement des droits miniers et/ou de carrières
et, ainsi que celle des demandes d'approbation et d'enregistrement des
hypothèques et des demandes d'enregistrement des amodiations et
mutations les concernant ;
· la coordination des instructions technique et
environnementale des demandes des droits miniers ou de carrières ;
· la notification aux requérants
intéressés des avis cadastral, technique et environnemental
résultant des instructions minières concernées ;
5° Délivrer l'attestation de prospection ;
6° Certifier la capacité financière minimum
des requérants des droits miniers et de carrières de recherches
;
7° Notifier aux requérants
intéressés les décisions relatives aux demandes d'octroi,
d'extension, de renouvellement, de mutation ou d'amodiation des titres miniers
ou de carrières et leur délivrer, le cas échéant,
les titres miniers et ceux de carrières y afférents ;
8° Conserver les titres miniers et de carrières ;
9° Tenir régulièrement les registres et les
cartes de retombes minières suivant un cadastre spécifique
national ouvert à la consultation du public ;
10° Emettre ses avis en cas de classement, de
déclassement ou de reclassement d'une zone interdite ;
11° Localiser sur les cartes de retombes minières les
zones interdites et protégées en indiquant leur situation
légale et géographique selon les données fournies par les
Services compétents ;
12° Exercer le pouvoir de notaire en matière
d'authentification des actes d'hypothèque, d'amodiation et de mutation
des droits miniers et de carrières ;
13° Percevoir, gérer et, le cas
échéant, répartir les frais de dépôt des
dossiers des demandes concernant les droits miniers ou de carrières ;
14° Percevoir, gérer les droits superficiaires
annuels par carré et en rétribuer une quotité pour appuyer
financièrement les Services du Ministère des Mines chargés
de l'administration du Code Minier.
Pour ce faire, le CAMI a son siège social et
administratif à Kinshasa. Les Cadastres Miniers Provinciaux sont
établis dans les Chef lieux de Provinces. Il peut être
également ouvert des Cadastres Locaux dans des zones de concentration
des activités minières et de carrières, moyennant
autorisation de l'Autorité de tutelle.
L'article 8 du décret précité et instituant
le CAMI précise que les structures de ce dernier sont:
Le Conseil du Cadastre Minier qui a les pouvoirs les plus
étendus pour poser tous les actes d'administration et de disposition en
rapport avec l'objet social du CAMI. Sous réserve des autorisations ou
approbations requises, le Conseil prend toutes décisions
intéressant le CAMI.
Le Conseil du Cadastre Minier comprend: le Secrétaire
Général aux Mines ; deux délégués du Cabinet
du Président de la République dont un juriste ; un
délégué du Ministère ayant les Finances dans ses
attributions ; un délégué du Ministère ayant les
Mines dans ses attributions ; un délégué du
Ministère ayant l'Environnement dans ses attributions ; un
délégué de la Chambre des Mines au Congo ; le Directeur
Général du CAMI ; le Directeur Général Adjoint du
CAMI.
Le Comité de Direction qui est l'organe de gestion du
CAMI. Il veille à l'exécution des décisions du Conseil du
CAMI et assure, dans les limites des pouvoirs lui délégué
par ce dernier la gestion des affaires courantes du CAMI. Il comprend : le
Directeur Général ; le Directeur Général Adjoint ;
le Directeur Technique ; le Directeur Financier ; le Directeur Administratif ;
le Représentant du Personnel.
Le Collège des Auditeurs Externes qui, sans
préjudice des autres contrôles de l'Etat, le contrôle des
opérations financières du CAMI est effectué par un
collège de deux Auditeurs Externes au moins. Ces auditeurs
émettent une opinion sur les états financiers, les
écritures et les comptes du CAMI et établissent des rapports
d'audit à l'intention du Conseil du Cadastre Minier et de
l'Autorité de tutelle du Conseil.
b) La suppression du pouvoir discrétionnaire
du Ministre des Mines
Dans l'ancien Code minier, le Ministre des Mines avait un
pouvoir discrétionnaire très étendu. Il pouvait sans motif
valable se retrancher derrière ce pouvoir et refuser de délivrer
un titre minier au requérant. Avec le nouveau Code minier, il suffit que
le Ministre des Mines refuse, sans motif valable de délivrer un titre
minier pour que sa décision soit attaquée en annulation devant la
Cour Suprême de justice. Sur le plan de compétence, le nouveau
code minier a également limité son pouvoir (voir l'article 10 du
Code minier).
c) La reduction du role du Chef de
l'Etat
Le rôle reconnu au Chef de l'Etat par l'ancien Code
minier est désormais très réduit. L'on se souviendra que
dans l'ancien Code minier la convention minière, bien que conclue et
signée par le Ministre des Mines et les investisseurs ne pouvaient
entrer en application qu'après l'Ordonnance du Chef de
l'Etat78. Le chef de l'Etat n'est plus impliqué dans
l'administration directe du secteur minier, l'article 9 du Code minier limite
son
pouvoir. Cette réforme est favorable aux investisseurs
pour éviter une lourdeur et une lenteur inutile. D'autres part, ses
décisions peuvent être désormais attaquées pour
être modifiées voire annulées.
d) L'introduction des recours
Dans le but de sécuriser les investissements miniers,
le code minier actuel a introduit des recours reconnus à l'Etat
congolais, au titulaire et à l'amodiataire. Il s'agit des recours
administratif, judiciaire et arbitral. Cette innovation constitue une arme
puissante mise à la disposition des opérateurs miniers contre les
multiples abus.
e) La suppression de la dualité du
régime minier
L'ancien Code minier prévoyait deux régimes
miniers : le régime de droit commun légal et le régime
conventionnel. L'actuel Code minier a gardé le seul régime minier
de droit commun suite aux critiques formulées contre le régime
conventionnel.
f) La création des droits superficiaires
annuels par carré
C'est une des sources des recettes pour le cadastre minier.
Ces droits ont également été institués pour
éviter le gel des concessions minières, permettre le
fonctionnement du Cadastre minier et financer les recherches
géologiques. Ils sont calculés par hectare et le taux varie selon
la nature du titre minier.
g) Le principe de la non
exonération
Les exonérations abusives prévues dans l'ancien
Code minier. Dix, vingt ans d'exonérations. D'autres dépassaient
la vie ou la durée de l'entreprise. Aujourd'hui, l'actuel régime
fiscal et douanier s'applique à tous les projets d'investissement
minier. L'exonération est supprimée. Il peut toutefois y avoir un
rabattement moyennant justification.
h) Le régime de change
Le Code minier actuel assure légalement les transferts
des fonds vers l'étranger et le contrôle des transferts.
Néanmoins, cette liberté de transfert n'est possible qu'à
condition que soient préalablement acquittés les impôts et
autres contributions fiscales, droits de douanes, taxes et autres droits dus au
Trésor public sur la somme à transférer.
j) Les garanties spéciales
Nous avons déjà dit que le Code minier a
introduit plusieurs garanties à l'égard de l'Etat, des
investisseurs et autres opérateurs miniers. Il existe plus en faveur des
investisseurs de l'Etat congolais que de la collectivité en
général.
> L'expropriation pour cause d'utilité publique :
Les installations minières ou de carrières ne
peuvent être expropriées par l'Etat que dans les circonstances
exceptionnelles fixées par la loi moyennant une juste indemnité
payée au titulaire concerné au moins six mois avant
l'exécution de la décision d'expropriation(voir article 275 du
Code minier). Cette garantie est de loin plus favorable que le régime
prévu par la Loi N°77 - 001 du 22 février 1977 sur
l'expropriation pour cause d'utilité publique.
> Garantie de stabilité :
L'Etat congolais garantit que les dispositions du code minier en
vigueur ne peuvent être modifiées que si, et seulement si le Code
minier lui même fait l'objet d'une modification législative
adoptée par le parlement.
k) La participation d'office de l'Etat congolais
dans tout capital social des entreprises minières avec
5%
Il s'agit là d'une innovation non négligeable.
L'article 71 du Code minier précise que « ces parts sont libres de
toutes charges et non diluables. » Tout requérant de titre minier
doit donc céder à l'Etat congolais 5 % du capital social avant
d'obtenir le Permis d'exploitation.
l) La redevance minière et sa participation
par le Code minier
L'article 242 du Code minier détermine la redevance
minière payée à l'Etat, soit :
n 60% au gouvernement central ;
n 25% à la province ;
n 15% à la ville ou au territoire concerné par
l'exploitation minière.
L'article 527 du Règlement minier le précise
davantage encore. La redevance minière est calculée sur base de
la valeur marchande du produit et payée à chaque vente sans
attendre la fin de l'exercice social. Cette répartition en donnant 40%
aux entités décentralisées montre que le Code minier
favorise le développement du pays.
137
m) Les siiretés minidres
Les activités minières sont très
coûteuses. Les sûretés minières sont donc un moyen,
un instrument important de crédit pour permettre aux opérateurs
miniers d'obtenir les fonds nécessaires auprès des institutions
financières. Le Code minier prévoit deux garanties
minières :
ü les hypothèques ;
ü le gage sur les produits marchands provenant des
gisements artificiels et des produits de carrières.
n) La protection de l'environnement
Une de grandes innovations du Code minier a été
la « protection de l'environnement ».L'article 407 du
Règlement minier oblige le requérant à déposer en
même temps que la demande du Permis d'Exploitation minière, et au
préalable, l'Etude d'Impact environnemental du projet(PGEP).
o) Les autres innovations
L'énumération des innovations citées est
limitative. Ainsi, l'exploitation de rejets des mines, l `exploitation
minière à petite échelle, avec des Congolais à au
moins 25% du capital social, etc.
11.11.2.2 Les activités annexes
On appelle « activités annexes » les
activités d'ordre socio-économique qui, sans être
directement liées à l'exploitation minière contribuent
grandement au développement du milieu où sont exploités
les minerais. Il s'agit entre autre de la création ou de la
réfection des routes, de l'électrification, de l'adduction de
l'eau potable, de la construction des hôpitaux, des écoles, des
cercles récréatifs, etc.
C'est donc grâce à ces activités annexes
qu'un milieu jusque là inconnu peut passer d'un village à une
cité, et enfin à une ville : Fungurume, Kasumbalesa, Kamituga,
... L'expression « activités annexes »vient de l'ancien Code
minier, notamment de l'article 22, C qui disait : «Nul Permis
d'exploitation, nulle concession ne peuvent être accordés : s'il
n'est présenté un programme d'activités annexes
répondant à des objectifs de développement définis
par le Conseil Exécutif de Gouvernement. » Il y a aussi l'article
42 de l'ancien Code minier.
138
II.11.2.3. Quid du Nouveau Code mi nier ?
En effet, l'article 69, g du Code minier congolais dit que :
« le requérant établit sa demande de Permis d'Exploitation
et la dépose auprès du Cadastre minier...Il joint à la
demande les documents ci-après :
g) le plan pour la contribution du projet au développement
des communautés environnantes. Cela ne peut être qu'en faveur des
investisseurs pour la sécurité de la société
minière.
En définitive, l'actuel Code minier congolais
apparaît comme un Code de développement. Car, il vient
répondre aux critiques et aux insuffisances de l'ancien Code minier. Il
encourage la consommation, le traitement et la transformation des substances
minérales dans le pays. Car il accorde un crédit d'impôt
égal à un tiers de la redevance minière payée sur
les produits vendus à une entité ou entreprise de transformation
locale (article 243 du Code minier).
II.12. SITUATION DE LA LEGISLATION ACTUELLE DU SECTEUR
MINIER
La situation de la législation actuelle en
matière d'exploitation minière en République
Démocratique du Congo est régie principalement par un Code Minier
et un Règlement Minier ainsi que par la mise en place d'un Cadastre
Minier.
Le Code Minier étant un ensemble des lois et
disposition réglementaire qui régissent le secteur minier d'un
pays. Ce nouveau Code avait été adopté par
l'Assemblée Constituante et Législative- parlement de transition
à travers la loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code Minier
dont le champ d'application couvre les mines et les carrières, et
promulgué par le Président de la République
Démocratique du Congo à Kinshasa le 11 juillet 2002.
Le Règlement Minier quant à lui, est l'ensemble
des mesures d'exécution des dispositions du Code Minier. Il avait
été institué par Décret du Président de la
République n° 038/2003 du 26 mars 2003 portant Règlement
Minier conformément à la loi n°007/2002 du 11 juillet 2002,
portant Code Minier, notamment en ses articles 9 litera a, 326 et 334.
Le Décret instituant ainsi le Règlement Minier,
fixe les modalités et les conditions d'application de la Loi n°
007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code Minier. Il réglemente en outre
les matières connexes non expressément prévues,
définies ou réglées par les dispositions de la Loi n°
007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code Minier.
Pour son application, le nouveau Code minier pose le principe
de l'application intégrale de toutes ses dispositions. S'agissant de la
propriété étatique sur les substances minérales
contenues dans les gîtes minéraux, le nouveau Code minier,
à l'instar de l'ancien réaffirme le principe de la
propriété de l'Etat sur ces substances minérales dans les
gîtes minérales, notamment les gîtes minéraux
naturels, artificiels, géothermiques et les eaux souterraines se
trouvant sur la surface du sol ou dans le sous-sol.
Cependant, il est reconnu au titulaire d'un droit minier ou de
carrières d'exploitation la propriété des produits
marchands, c'est-à-dire les substances minérales, sous quelque
forme que ce soit, extraites en vertu des droits miniers ou de carrières
d'exploitation et/ou tout produit élaboré à partir de ces
substances dans les usines de concentration, de traitement ou de transformation
à des fins commerciales.
Le nouveau Code précité, a le mérite de
réaffirmer le principe que les droits découlant de la concession
minière sont distincts de ceux des concessions foncières de sorte
qu'un concessionnaire foncier ne peut se prévaloir de son titre pour
revendiquer un droit de propriété quelconque sur les substances
minérales contenues dans le sous sol. Par ailleurs, ce Code
procède à un classement des gîtes minéraux en mines
et carrières.
Il précise que le Président de la
République peut déclasser ou reclasser une substance des mines en
produit de carrières et inversement. La réaffirmation de la
propriété de l'Etat sur les substances minérales permet
d'annoncer que l'accès à la recherche et à l'exploitation
non artisanale des substances minérales sur tout le territoire national
est autorisé à toute personne qui en formule la demande et qui
remplit les conditions objectives d'éligibilité, de
priorité et de capacité prévues dans le nouveau Code. Il
en est de même de l'exploitation artisanale et de la commercialisation
des substances minérales qui en résultent, autorisées en
vertu des dispositions du Code Minier.
Lorsque la sûreté nationale, la
sécurité des populations, l'incompatibilité de
l'activité minière et des travaux des carrières avec
d'autres usages existants ou planifiés du sol ou du sous-sol ainsi que
la protection de l'environnement l'exigent, le nouveau Code reconnaît au
Président de la République le pouvoir de déclarer une zone
interdite aux activités minières ou aux travaux de
carrières dans les conditions de fond et de forme qu'il
déterminera.
Quant aux « substances réservées », le
nouveau Code minier, organise un régime juridique particulier les
concernant. Il s'agit des substances pour lesquelles la sécurité
des populations nationale ou internationales exige qu'elles soient
déclarées « substances réservées » par le
Chef de l'Etat selon les conditions qu'il déterminera. D'ores et
déjà, l'uranium, le thorium et les minerais radioactifs sont
placés sous le régime des substances réservées.
Quant au rôle et la répartition des
compétences , bien qu'assurant la mise en valeur des substances
minérales par l'appel à l'initiative privée, l'Etat a
essentiellement un rôle limité à la promotion et à
la régulation du secteur minier. Il peut cependant, au travers des
organismes spécialisés, se livrer à l'investigation du sol
ou du sous-sol dans le seul but d'améliorer la connaissance
géologique du pays ou à des fins scientifiques qui ne
requièrent pas l'obtention d'un droit minier ou de carrières.
Lorsque l'Etat se livre seul ou en association avec les tiers
à une activité minière, les personnes morales publiques
ainsi que les organismes spécialisés créés à
cet effet sont traités sur un même pied d'égalité
que les investisseurs privés qui se donnent à cette même
activité. Le nouveau Code minier détermine les organes qui
interviennent dans l'administration ou l'application de ses dispositions,
à savoir :
- le Chef de l'Etat,
- le Ministre des Mines,
- le Gouverneur de Province,
- le Chef de Division Provinciale des Mines,
- la Direction des Mines,
- la Direction de Géologie,
- le Cadastre Minier,
- le service de protection de l'environnement minier.
Dans ce cadre du nouveau Code, les attributions du
Président de la République sont nettement
précisées. En effet, outre sa compétence relative à
la promulgation du Règlement Minier pour l'exécution du nouveau
Code, le Chef de l'Etat est compétent pour classer, déclasser ou
reclasser les substances minérales en produits de carrières et
inversement. Il a également le pouvoir de déclarer certaines
substances « substances réservées ». Il confirme la
réservation faite par le Ministre des Mines en cas des gisements
à soumettre à l'appel d'offres.
En ce qui concerne le Ministre des Mines, le nouveau Code
minier a maintenu ses attributions traditionnelles telles que l'octroi des
droits miniers, l'établissement des zones d'exploitation artisanale et
l'agrément des comptoirs d'achats. Il lui reconnaît d'autres
attributions notamment l'octroi des droits de carrières pour les
substances minérales autres que les matériaux de construction
à usage courant, la réservation des gisements à soumettre
à l'appel d'offres, l'approbation des hypothèques
minières, l'agrément des mandataires en mines et
carrières, la délivrance des autorisations de transformation des
produits d'exploitation artisanale et les autorisations d'exploitation des
minerais à l'état brut.
141
négociant des produits d'exploitation artisanale,
l'ouverture des carrières pour les travaux d'utilité publique sur
les terrains domaniaux. Tandis que le second est compétent pour l'octroi
des cartes de creuseur, des droits d'exploitation des carrières pour les
matériaux de construction à usage courant.
Dans le même ordre d'idées, un nouvel organe
chargé d'administrer le droit minier et de carrières a
été créé. Il s'agit du Cadastre Minier dont les
attributions sont clairement précisées dans le nouveau Code. Il
est doté de la personnalité juridique et de l'autonomie
financière afin de lui permettre de percevoir et de gérer
à son profit les frais de dépôt des dossiers et les droits
superficiaires annuels par carré. Elle rétribue une
quotité à d'autres organes qui interviennent dans
l'administration du Code minier.
- Le Cadastre Minier relève de la tutelle des
ministères des Mines et des Finances.
- Les rôles et les attributions de la Direction de
géologie et de ceux de la Direction des Mines sont classifiés
dans le nouveau Code minier. La Direction des Mines ne gère plus la
procédure d'octroi, de la déchéance ou d'annulation des
droits miniers et de carrières. La Direction de Géologie
n'intervient pas non plus dans lesdites procédures, mais elle se
concentrera sur les études géologiques à grande
échelle, au maintien et au dépouillement des informations
fournies dans divers rapports.
Au regard des contraintes d'ordre environnemental, le nouveau
Code minier a prévu des dispositions en vue de veiller efficacement, au
travers du service chargé de la protection de l'environnement minier,
à la protection de l'environnement. Ce service intervient dans
l'instruction technique du Plan d'Atténuation et de
Réhabilitation de l'environnement, en abrégé P.A.R., dans
l'Etude d'Impact Environnemental, en sigle, E.I.E, ainsi que dans le Plan de
Gestion Environnementale du Projet minier, en sigle, P.G.E.P.
Il est également précisé qu'en dehors du
Ministère des Mines, de ses services et des organes chargés de
l'administration du Code minier, aucun autre service ou institution publique ou
étatique n'est compétent pour appliquer les dispositions du Code
minier et ses mesures d'exécution.
II.12.1. TITRES MINIERS APPLICABLES EN PHASE DE
RECHERCHE
Le code Minier définit les droits miniers ou de
carrières comme étant toute prérogative d'effectuer la
recherche et/ou l'exploitation des substances minérales classées
en mines ou en carrières conformément à ce texte de
loi.
Ainsi, le permis de recherche, le permis d'exploitation des
rejets, le permis d'exploitation de petite Mine sont des droits miniers tandis
que l'autorisation de recherche des produits de carrières,
l'autorisation d'exploitation de carrière temporaire et l'autorisation
d'exploitation de carrière permanente sont des droits de
carrières.
Les titres miniers ou de carrières, quant à eux,
sont des certificats officiels délivrés par le cadastre minier,
conformément à ce texte légal et qui constatent les droits
miniers et de carrières. Le certificat de recherches, le certificat
d'exploitation, le certificat d'exploitation de petite Mines sont des titres
miniers.
Généralement, le droit minier ou de
carrières est octroyé à toute personne qui introduit sa
demande, laquelle est établi sur un formulaire dûment rempli et
signé, soit par elle-même, soit par un mandataire en mines et
carrières lors qu'il s'agit d'une personne physique de
nationalité étrangère ou d'une personne moral de droit
étranger. Elle doit établir sa demande en langue française
ou y joindre des documents provenant d'une traduction en langue
française dûment certifiés par un traducteur
agréé auprès des tribunaux. Le formulaire de demande
d'octroi minier ou de carrière est à retirer et à
déposer au cadastre Minier central ou provincial. A ce formulaire, sont
joints notamment les éléments ci-après :
a) En ce qui concerne les recherches
:
· Les pièces justificatives de l'identité du
requérant ou de son mandataire, le cas échéant ;
· la preuve de l'immatriculation du requérant au
Nouveau Registre de Commerce ;
· une carte à échelle 1/200.000 sur laquelle
est indiquée la situation géographique du périmètre
demandé est indiquée ;
· la preuve de la capacité financière minimum
du requérant.
b) Pour le permis d'exploitation.
· les pièces justificatives de l'identité du
requérant ou, le cas échéant, de son mandataire en mise et
carrières ;
· une carte à l'échelle 1/200.000 sur
laquelle est indiquée la situation géographique du
périmètre demandé ;
· une copie du certificat de recherches en cours de
validité ;
· le rapport sur le résultat des recherches et la
situation géographique de la ressource minérale identifiée
;
· l'étude de faisabilité du gisement ;
· l'étude d'impact environnemental plan de gestion
environnemental du projet ;
· le plan pour la contribution du projet au
développement des communautés environnantes ;
· la preuve de paiement des frais de dépôt
;
· la déclaration notariée sur l'engagement de
cession à l'Etat de 5% des parts des actions au capital social qui sont
libres de toutes charges et non diluables.
· Ces éléments sont également requis,
mutatis, en ce qui concerne le permis d'exploitation des rejets et le permis
d'exploitation des petites Mines, l'autorisation d'exploitation de
Carrières Permanente.
c) Procedure de delivrance des titres miniers et de
carrieres
Les droits miniers ou de carrières sont
matérialisés par les titres miniers ou de carrières.
En effet, en cas de décision d'octroi d'un droit
minier ou de carrière, le cadastre minier délivre au
requérant moyennant paiement des droit superficiaires annuel y
afférents, les titres miniers ou de carrières constatant les
droits sollicités.
Au moment de la remise du titre, le Cadastre Minier
délivre un récépissé de paiement des droits
superficiaires au requérant et inscrit le titre minier ou de
carrières dans le registre correspondant. Le certificat de recherche du
cadastre minier est délivré pat arrêté
ministériel.
Selon l'article 50 du code minier « Le Permis de
Recherches confère à son titulaire le droit exclusif d'effectuer,
à l'intérieur du Périmètre sur lequel il est
établi et pendant la durée de sa validité, les travaux de
recherches des substances minérales classées en mines pour
lesquelles le permis est accordé et les substances associées si
le titulaire demande l'extension du permis à ces substances. Toutefois,
le titulaire du Permis de Recherches ne peut initier des travaux sur le terrain
sans avoir obtenu au préalable l'approbation de son PAR
conformément aux dispositions dudit Code ».
En outre, le titulaire d'un Permis de Recherches est
autorisé à prélever des échantillons des substances
minérales dans le Périmètre faisant l'objet de son Permis
de Recherches pour des analyses ou des essais industriels dans le laboratoire
ou dans l'usine de son choix.
Sans préjudice de la législation
douanière, si le titulaire désire envoyer les échantillons
prélevés à l'étranger pour essais, il doit
préalablement déposer une description desdits échantillons
reprenant leurs nombre, volume et poids auprès de la Direction de
Géologie du Ministère des Mines et obtenir le visa de ce service
sur une copie de la description, qui vaut laissez-passer pour les
échantillons prélevés.
Néanmoins, le titulaire d'un Permis de Recherches est
tenu de déposer à la Direction de Géologie du
Ministère des Mines un échantillon témoin de tout
échantillon ou lot d'échantillons prélevés dans le
Périmètre couvert par son titre. En aucun cas, les travaux de
recherches ne peuvent dégénérer en travaux
d'exploitation.
Ainsi, tant qu'un Périmètre fait l'objet d'un
Permis de Recherches, aucune autre demande de droit minier pour tout ou partie
de ce Périmètre ne peut être instruite, hormis la demande
de Permis d'Exploitation du titulaire dudit Permis de Recherches. Et le Permis
de Recherches confère également à son titulaire le droit
d'obtenir un Permis d'Exploitation pour tout ou partie des substances
minérales qui font l'objet du Permis de
Recherches et les substances associées à
l'intérieur de la superficie couverte par le Permis de Recherches s'il
en découvre un gisement économiquement exploitable.
Les articles 51 et 52 du code minier précisent que
« le Permis de Recherches est un droit réel, immobilier, exclusif,
cessible et transmissible conformément aux dispositions du
présent Code. Ce droit est constaté par un titre minier
dénommé Certificat de Recherches. La durée du Permis de
Recherches est de quatre ans renouvelable deux fois pour une période de
deux ans à chaque renouvellement pour les pierres précieuses et
de cinq ans renouvelable deux fois pour une durée de cinq ans à
chaque renouvellement pour les autres substances minérales.
Quant aux limitations, l'établissement, du
dépôt, de la recevabilité et de la demande de Permis de
Recherches ainsi l'instruction technique et environnementale de la demande du
Permis de Recherches, les articles 53 à 55 stipulent que « La
superficie du Périmètre faisant l'objet d'un Permis de Recherches
ne peut pas dépasser un maximum de 400 km2, une personne et ses
sociétés affiliées ne peuvent détenir plus de
cinquante Permis de Recherches.
Dans tous les cas, la superficie leur accordée ne peut
dépasser 20.000 Km2 sur l'ensemble du Territoire National. Le
requérant doit établir sa demande du Permis de Recherches et la
déposer auprès du Cadastre Minier pour son instruction
conformément aux dispositions des articles 35 à 42 du Code
Minier, il est joint à la demande la preuve de la capacité
financière minimum et la demande du Permis de Recherches ne peut faire
l'objet des instructions technique et environnementale ».
Pour obtenir un Permis de Recherches, le requérant
doit apporter la preuve de sa capacité financière minimum telle
que définie à l'article 58 du Code Minier et sans
préjudice des dispositions de l'article 46 du même Code, le Permis
de Recherches portant sur un Périmètre défini est
octroyé ou refusé par le Ministre au requérant qui a
réuni les conditions d'octroi du Permis dans un délai qui ne peut
excéder trente jours ouvrables à compter de la date de la
réception du dossier transmis par le Cadastre Minier. Tout refus
d'octroi du Permis de Recherches est motivé et donne droit aux recours
prévus par les dispositions des articles 313 et 314 du Code Minier.
Conformément à l'article 56 du Code minier, la
capacité financière minimum requise est égale à dix
fois le montant total des droits superficiaires annuels payables pour la
dernière année de la première période de la
validité du permis de recherches sollicité. Le demandeur est tenu
par ailleurs, de prouver qu'il dispose, pour mener à bien son programme
de recherches minières, des fonds propres, des fonds empruntés ou
encore une caution bancaire susceptible de couvrir les Périmètres
tant des anciens que de nouveaux Permis de Recherches sollicités.
C'est à ce titre que toute personne éligible au
Permis de Recherches peut demander la certification de sa capacité
financière minimum auprès du Cadastre Minier à tout moment
sans demander un Permis de Recherches et le Cadastre Minier instruit la demande
de certification de la capacité financière minimum et certifie le
nombre permis de kilomètres carrés additionnels pour lesquels le
requérant a démontré sa capacité financière
dans un délai qui n'excède pas trente jours à compter de
la date du dépôt de la demande.
Avant de procéder à la recherche active des
substances minérales autres que celles pour lesquelles son Permis de
Recherches a été établi, le titulaire doit obtenir
l'extension de son permis à ces autres substances. Une telle extension
est de droit si :
o le Permis de Recherches est en cours de validité ;
o le titulaire décrit l'information qui lui fait croire
à l'existence des substances minérales pour lesquelles
l'extension du permis est demandée.
Toutefois, et selon l'article 60 du Code Minier, le titulaire
d'un Permis de Recherches peut renoncer à tout moment en tout ou en
partie au droit couvrant son Périmètre et la déclaration
de la renonciation partielle ou totale adressée au Ministre
précise les coordonnées du tout ou de la partie du
Périmètre renoncée celle retenue. Elle prend effet au jour
du donner acte du Ministre ou dans tous les cas, dans les trois mois à
dater du dépôt de la déclaration.
A cet effet, la partie du Périmètre faisant
l'objet de renonciation doit être composée de carrés
entiers, la partie du Périmètre restant doit respecter la forme
d'un Périmètre minier prévue à l'article 28 du Code
Minier, et le Périmètre couvert par le Permis de Recherches est
libre en tout ou en partie selon le cas, de tout droit à compter du
donner acte du Ministre dans la mesure où, la renonciation totale ou
partielle n'ouvre droit à aucun remboursement des droits et frais
payés à l'Etat pour l'octroi ou le maintien du permis. Elle ne
dégage pas le titulaire de sa responsabilité relative à la
protection de l'environnement.
Dans tout état de cause et d'après l'article 61
du Code Minier, le Permis de Recherches expire lorsqu'il arrive au dernier jour
de sa dernière période de validité ou lorsqu'il n'a pas
été renouvelé à la fin des premières
périodes de validité, ni transformé en Permis
d'Exploitation ou en Permis d'Exploitation de Petite Mine. Dans ce cas, le
Périmètre couvert par le Permis de Recherches est libre de tout
droit à compter de la date de l'expiration du Permis.
Pour ainsi dire qu'à l'expiration du Permis de
Recherches, le Cadastre Minier notifie immédiatement au titulaire
l'expiration de son titre avec copie à la Direction de Géologie.
Toutefois, le titulaire n'est pas déchargé de ses
responsabilités en matière de réhabilitation
environnementale après l'expiration de son titre.
Dans le cas du renouvellement du permis de recherche et
suivant l'article 62 du Code Minier, le Permis de Recherches est
renouvelé si le titulaire n'a pas failli à ses obligations de
maintien de la validité du permis prévues aux articles 196
à 199 du Code Minier, et à condition qu'il dépose un
rapport des travaux de recherches pendant la période antérieure
de validité de son titre et les résultats obtenus.
La demande de renouvellement du Permis de Recherches est
adressée par le requérant au Cadastre Minier au moins trois mois
avant la date de l'expiration du permis, et doit contenir les renseignements
ci-après :
· les mentions prévues aux litera a, b et c de
l'article 35 du Code Minier ;
· le nombre de carrés à renouveler et leur
localisation ;
· l'identité des sociétés
affiliées ;
· la nature, le nombre et la superficie des
Périmètres des Permis de Recherches détenus par le
titulaire et ses sociétés affiliées.
Sous peine d'irrecevabilité, il est joint à la
demande le Certificat de Recherches en possession du titulaire et la preuve de
paiement des frais de dépôt et le Cadastre Minier se prononce sur
la recevabilité de la demande au moment du dépôt du
dossier. Si la demande est recevable, le Cadastre Minier déclenche
l'instruction cadastrale conformément aux dispositions de l'article 40
du Code Minier. Et à l'occasion de chaque renouvellement, le titulaire
du Permis de Recherches renonce d'office à 50% du
Périmètre couvert par son permis.
Dans le cas où le Ministre ne réagit pas
à la demande de renouvellement régulièrement introduite
dans les trente jours du dépôt du dossier, le renouvellement
sollicité est acquis, et sans préjudice des dispositions de
l'article 46 du Code Minier, le Cadastre Minier procède à
l'inscription du renouvellement dans un délai de cinq jours ouvrables
qui suivent la date où le renouvellement est censé être
accordé. Mais tout refus de renouvellement d'un Permis de Recherches
doit être motivé et ouvre droit aux recours prévus aux
articles 317 à 320 du Code Minier.
En outre, et suivant l'article 63 du Code Minier, le
titulaire d'un Permis de Recherches peut à tout moment demander la
transformation partielle de celui-ci en Permis d'Exploitation ou en Permis
d'Exploitation de Petite Mine pour une partie de la superficie couverte par son
Permis de Recherches tout en maintenant ses droits exclusifs de recherches sur
le reste de la superficie, à condition de respecter les dispositions des
articles 28 et 29, 69 à 76 et 103 à 105 du Code Minier.
Le titulaire d'un Permis de Recherches peut également
demander un Permis d'Exploitation ou un Permis
d'Exploitation de Petite Mine
pour un Périmètre qui comprend les superficies de plusieurs
Permis de
Recherches. Si c'est nécessaire, le titulaire d'un permis
de Recherches peut solliciter la transformation de
147
son Permis de Recherches initial en multiples Permis de
Recherches sur la partie du Périmètre non transformée en
Permis d'Exploitation ou en Permis d'Exploitation de Petite Mine afin de se
conformer aux dispositions du Code minier sur la forme du
Périmètre de recherches. Le cas échéant, le
titulaire doit respecter la limite sur le nombre de Permis de Recherches qu'une
seule personne peut détenir. Et la durée des multiples permis est
égale à la durée non échue du permis initial.
En définitive, la partie du Périmètre non
transformée reste soumise aux termes et conditions du Permis de
Recherches en cours de validité.
11.12.1.1. L'Exploitatio n i ndustrielle : Autorisatio n
d'exploitatio n i ndustrielle
Le titre d'exploitation industrielle est octroyé par
la Présidence de la République. A titre d'exemple citons le
décret loi N° 101 et102 portant abrogation respectivement du
décret n° 0035 du 06 mars 1997qui crée la
société SAKIMA SARL et du décret 0021 du 17 mars 1997 qui
approuve la convention minière signée le 13 févier
1997.
11.12.1.2. L'Exploitatio n Artisa nale : Autorisatio n
d'exploitatio n artisa nale
Seule la carte d'exploitation artisanale donne accès
à l'exploitation artisanale. Elle est délivrée par la
Division des Mines. Actuellement la Division des Mines l'offre aux demandeurs
à un prix de 25 dollars américains.
11.12.1.3. L'Autorisatio n de Prospectio
Il s'agit en outre de l'accès à la prospection.
Seul l'arrêté du ministre de tutelle à travers le permis de
recherche autorise la prospection pour le demandeur. La loi n° 007/2002 du
11 juillet 2002 portant Code Minier en son article 17 dit que la prospection
minière est libre sur tout le territoire national en dehors :
· Des zones protégées et réserves
naturelles de flores et de faunes ainsi que dans les zones de protection
régies par la loi particulière ;
· Des zones déclarées interdites
conformément à l'article 6 du présent code ;
· Des zones de restriction et d'interdiction
conformément aux articles 279 et 282 du code ;
· Des périmètres des droits miniers et/ ou de
carrières existants.
Toute personne qui désire se livrer à la
prospection minière dans le territoire national doit faire une
déclaration préalable auprès du Cadastre Minier. Le
règlement minier fixe les modalités de déclarations
préalables à la prospection.
Les articles 19 et 20 du Code Minier précisent que
toute personne peut effectuer librement des opérations de Prospection
n'affectant pas sensiblement la topographie locale dans le territoire
indiqué sur son Attestation de Prospection, y compris le
prélèvement d'échantillons pour analyse dans le
laboratoire de son choix. La quantité et le volume des
échantillons à prélever par un détenteur de
l'Attestation de Prospection sont précisés par le
Règlement Minier.
Néanmoins, le détenteur de l'Attestation de
Prospection est tenu au respect de certaines conditions, notamment :
· respecter la réglementation applicable en
matière de protection de l'environnement;
· informer l'autorité locale de son arrivée
et de son départ de chaque territoire administratif où il
réalise ses travaux de Prospection ;
· ne pas effectuer des opérations de recherches ou
d'exploitation minière;
· respecter la réglementation sur le
prélèvement des échantillons.
En plus de conditions ci-dessus, et suivant l'article 21 du
Code Minier, toute personne qui se livre aux opérations de Prospection
peut envoyer en dehors du Territoire National les échantillons qu'il a
prélevés dans le territoire indiqué sur son Attestation de
Prospection pour essai à condition qu'il ait déposé un
échantillon témoin et une description, reprenant leurs nombre,
volume et poids auprès de la Direction de Géologie du
Ministère des Mines ou du Bureau local de cette dernière et ait
obtenu le visa de celle-ci sur une copie de la description.
La personne qui obtient le visa de la Direction de
Géologie sur une copie de la description des échantillons qu'elle
a prélevés conformément à l'alinéa
précédent acquiert la propriété des
échantillons y décrits. Les échantillons
déposés sont la propriété de l'Etat.
Pour ce faire, l'Administration des Mines garantit au
détenteur de l'Attestation de Prospection qui a déposé des
échantillons la confidentialité de ceux-ci. Et sans
préjudice des dispositions de l'article 27 du Code Minier, sont
éligibles aux droits miniers et de carrières :
· toute personne physique majeure de nationalité
congolaise ainsi que toute personne morale de droit congolais qui a son
siège social et administratif dans le Territoire National et dont
l'objet social porte sur les activités minières ;
· toute personne physique majeure de nationalité
étrangère ainsi que toute personne morale de droit
étranger ;
· tout organisme à vocation scientifique.
Les personnes éligibles visées sont tenues
d'élire domicile auprès d'un mandataire en mines et
carrières établi dans le Territoire National et d'agir par son
intermédiaire. Les personnes morales de droit étranger et les
organismes à vocation scientifique cités aux litera b et c du
présent article ne sont éligibles qu'aux droits miniers et/ou de
carrières de recherches.
II.12.2. TITRES MINIERS APPLICABLES EN PHASE
D'EXPLOITATION MINIERE
Suivant l'article 64 du Code Minier, le Permis d'Exploitation
confère à son titulaire le droit exclusif d'effectuer, à
l'intérieur du Périmètre sur lequel il est établi
et pendant la durée de sa validité, les travaux de recherche, de
développement, de construction et d'exploitation visant les substances
minérales pour lesquelles le permis est établi et les substances
associées s'il en a demandé l'extension. Il permet en outre, sans
limitation :
· d'entrer dans le Périmètre d'exploitation
pour procéder aux opérations minières ;
· de construire les installations et infrastructures
nécessaires à l'exploitation minière ;
· d'utiliser les ressources d'eau et du bois se trouvant
à l'intérieur du Périmètre minier pour les besoins
de l'exploitation minière, en se conformant aux normes définies
dans l'EIE et le PGEP;
· de disposer, transporter et commercialiser librement ses
produits marchands provenant du Périmètre d'exploitation ;
· de procéder aux opérations de
concentration, de traitement métallurgique ou technique ainsi que
de
transformation des substances minérales extraites du gisement
à l'intérieur du Périmètre d'exploitation ;
· de procéder aux travaux d'extension de la mine.
Tant qu'un Périmètre fait l'objet d'un Permis
d'Exploitation, aucune autre demande de droit minier ou de carrières
pour tout ou partie de ce même Périmètre ne peut être
instruite. Toutefois, un demandeur à qui le titulaire du Permis
d'Exploitation a refusé son consentement à l'ouverture d'une
carrière, dans le Périmètre peut déposer une
demande d'Autorisation d'Exploitation de Carrières sur une partie du
Périmètre qui fait l'objet du Permis d'Exploitation mais qui
n'est pas utilisée pour les opérations minières.
Le cas échéant, la demande est instruite et
fait l'objet d'un contentieux administratif auquel le titulaire et le demandeur
participent si ce dernier soumet, avec sa demande, des preuves que le titulaire
a refusé de donner son consentement par mauvaise foi, et le
Règlement Minier détermine les règles de fond et de forme
de ce contentieux.
Les articles 65 et 66 du Code Minier, indiquent que le Permis
d'Exploitation est un droit réel, immobilier, exclusif, cessible,
transmissible et amodiable conformément aux dispositions du Code. Ce
droit est constaté par un titre minier dénommé Certificat
d'Exploitation, d'une part et que le Permis d'Exploitation autorise
l'exploitation des substances minérales pour lesquelles il est
spécifiquement établi. Ces substances minérales sont
celles que le titulaire a identifiées et dont il a
démontré l'existence d'un gisement économiquement
exploitable, d'autre part. Le Permis d'Exploitation peut ainsi s'étendre
aux substances associées conformément aux dispositions de
l'article 77 du même Code Minier.
Pour la durée de validité d'exploitation,
l'article 67 dispose qu'elle est de trente ans renouvelable plusieurs fois pour
une durée de quinze ans. Et l'article 68 précise que la
superficie du Périmètre faisant l'objet du Permis d'Exploitation
est celle du Permis de Recherches dont il découle ou celle de la partie
du Périmètre du Permis de Recherches transformée en Permis
d'Exploitation. Une personne et ses sociétés affiliées ne
peuvent détenir plus de cinquante Permis d'Exploitation.
Le requérant, dans le respect de l'article 69, il
établit sa demande de Permis d'Exploitation et la dépose
auprès du Cadastre Minier conformément aux articles 35 et 37 du
Code Minier. Il est joint à la demande les documents ci-après
:
· une copie du Certificat de Recherches en cours de
validité;
· le rapport sur le résultat de recherches en ce qui
concerne la nature, la qualité, le volume et la situation
géographique de la ressource minérale identifiée;
· l'étude de faisabilité de l'exploitation du
gisement;
· le plan d'encadrement technique des travaux de
développement, de construction et d'exploitation de la mine ;
· l'EIE et le PGEP pour le projet ;
· le rapport sur les consultations avec les
autorités des entités administratives locales et avec les
représentants des communautés environnantes ;
· le plan pour la contribution du projet au
développement des communautés environnantes,
· le plan de financement avec identification des sources de
financement visées;
· la preuve de paiement des frais de dépôt.
Quant à la recevabilité et à
l'instruction de la demande du Permis d'Exploitation et aux conditions de
l'octroi du permis d'exploitation, les articles 70 et 71 du Code Minier,
précisent que la demande du Permis d'Exploitation est reçue et
instruite aux conditions et procédures fixées par les
dispositions des articles 38 à 45 telles que complétées
par celles des articles 74 à 76 du Code Minier. L'octroi du Permis
d'Exploitation est subordonné aux conditions suivantes dans le chef du
requérant :
· démontrer l'existence d'un gisement
économiquement exploitable en présentant une étude de
faisabilité, accompagnée d'un plan d'encadrement technique des
travaux de développement, de construction et d'exploitation de la mine
;
· démontrer l'existence des ressources
financières nécessaires pour mener à bien son projet selon
un plan de financement des travaux de développement, de construction et
d'exploitation de la mine ainsi que le plan de réhabilitation du site
à sa fermeture. Ce plan précise chaque type de financement, les
sources de financement visées et les justifications de leur
disponibilité probable ;
· obtenir au préalable l'approbation de l'EIE et
du PGEP du projet ;
· céder à l'Etat 5% des parts du capital
social de la société requérante. Ces parts sont libres de
toutes charges et non diluables.
Les articles 72 et 73 se rapportant à l'octroi du
Permis d'Exploitation et aux justifications du refus de l'octroi du Permis
d'Exploitation, indiquent que sans préjudice des dispositions de
l'article 46 du Code Minier, le Permis d'Exploitation est octroyé par le
Ministre au titulaire du Permis de Recherches qui a réuni les conditions
d'octroi du Permis dans un délai qui ne peut excéder trente jours
ouvrables à compter de la date de la réception de la demande lui
transmise par le Cadastre Minier. Tout refus d'octroi du Permis d'Exploitation
est motivé et donne droit au recours prévu par les dispositions
des articles 317 à 320 du Code Minier, et que le Permis d'Exploitation
ne peut être refusé que si :
· l'étude de faisabilité est rejetée
;
· la capacité financière du requérant
est insuffisante ;
· l'EIE a été rejetée de façon
définitive conformément aux dispositions ci-dessous.
· L'étude de faisabilité ne peut être
rejetée que pour les motifs suivants :
- sa non-conformité à la directive du
Ministère des Mines précisant son contenu conformément
à la pratique internationale généralement reconnue;
- la présence d'une erreur manifeste ;
- sa non-conformité à l'EIE.
La preuve de la capacité financière du
requérant ne peut être rejetée que pour l'un des motifs
suivants :
a. la non-conformité du plan de financement avec
l'étude de faisabilité ;
b. l'insuffisance manifeste des justifications de la
disponibilité probable du financement qui est obtenu auprès des
sources identifiées par le requérant.
financement dans les paramètres envisagés par le
requérant, et en cas de financement interne, les états financiers
de la personne ou de la société certifiés par un Expert
Comptable ou un Comptable agréé par les tribunaux
démontrant sa capacité d'autofinancement.
Le délai de l'instruction technique de la demande du
Permis d'Exploitation ainsi que celui de l'instruction environnementale de la
demande du Permis, sont définis aux articles 74 et 75 du Code Minier en
ces termes : L'instruction technique de la demande du Permis d'Exploitation
déclarée recevable est réalisée dans un
délai qui ne peut excéder soixante jours ouvrables à
compter de la date de réception du dossier de demande transmis par le
Cadastre Minier à la Direction des Mines. Et l'instruction
environnementale de l'EIE et du PGEP afférente à une demande de
Permis d'Exploitation déclarée recevable est
réalisée dans un délai qui ne peut excéder cent
quatre-vingt jours ouvrables à compter de la date de transmission du
dossier de demande par la Direction du Cadastre Minier au service chargé
de la protection de l'environnement minier du Ministère des Mines.
L'article 76 portant décision du Ministre,
précise que si l'avis cadastral sur une demande de Permis d'Exploitation
est défavorable, le Ministre prend sa décision de rejet de la
demande dans le délai de quinze jours ouvrables à compter de la
date de réception du dossier de demande lui transmis par le Cadastre
Minier.
Si l'avis technique sur une demande de Permis d'Exploitation
est défavorable mais l'avis cadastral favorable, le Ministre prend sa
décision de rejet ou d'approbation préliminaire et conditionnelle
dans un délai de trente jours ouvrables à compter de la date de
réception du dossier de demande lui transmis par le Cadastre Minier.
Si, les avis cadastral et technique à la suite de
l'instruction de la demande du Permis d'Exploitation sont favorables mais
l'avis environnemental n'est pas encore émis, le Ministre prend une
décision préliminaire et conditionnelle dans un délai de
vingt jours ouvrables à compter de la date de la réception du
dossier de demande lui transmis par le Cadastre Minier et diffère sa
décision finale d'octroi ou de refus du Permis d'Exploitation
jusqu'à la réception de l'avis environnemental.
La décision préliminaire et conditionnelle du
Ministre a pour effet d'entériner de façon définitive les
avis cadastral et technique. Elle conditionne sa décision finale
d'octroi à la réception d'un avis environnemental favorable. Le
Ministre prend et transmet sa décision d'octroi ou de refus
motivé du Permis d'Exploitation au Cadastre Minier dans un délai
de trente jours à compter de la date de réception de l'avis
environnemental lui transmis par le Cadastre Minier.
d'Exploitation a été établi, le titulaire
est tenu d'obtenir l'extension de son permis à ces autres substances
associées ou non associées.
L'extension du Permis d'Exploitation aux substances
minérales associées est de droit si le titulaire du permis
démontre qu'elles se trouvent avec les substances pour lesquelles le
permis a été octroyé dans un état d'association tel
qu'il entraîne nécessairement leur extraction
simultanée.
Dans le cas où le titulaire du Permis d'Exploitation ne
sollicite pas une telle extension, la Direction des Mines le met en demeure de
la solliciter dans un délai de soixante jours. Toutefois, si le
titulaire d'un Permis d'Exploitation désire l'étendre aux
substances non associées, il doit suivre la procédure requise
pour l'institution de son Permis d'Exploitation en cours de validité.
Dans ce cas, il actualise et dépose des documents
approuvés lors de l'instruction de sa demande initiale du permis en y
intégrant les opérations prévues pour l'exploitation des
substances additionnelles. L'extension du Permis d'Exploitation aux substances
minérales associées ou non associées est accordée
par le Ministre pour une durée qui n'excède pas la période
non échue du Permis d'Exploitation.
L'expiration du Permis d'Exploitation et la renonciation au
Permis d'Exploitation font l'objet des articles 78 et 79 en ces termes : Le
Permis d'Exploitation expire à la fin d'une période de
validité non suivie de renouvellement conformément aux
dispositions du présent Code ou lorsque le gisement est
épuisé. A l'expiration du Permis d'Exploitation, le Cadastre
Minier notifie immédiatement au titulaire l'expiration de son titre en
réservant copie à la Direction des Mines. Dans ce cas, le
Périmètre couvert par le Permis d'Exploitation est libre de tout
droit à compter de la date de l'expiration du permis.
Le titulaire d'un Permis d'Exploitation peut, par
déclaration adressée au Ministre, renoncer à tout moment
en tout ou en partie au droit couvrant son Périmètre. La
déclaration de renonciation partielle précise les
coordonnées de la partie du Périmètre renoncée et
celles de la partie retenue. Elle prend effet au jour du donner acte du
Ministre ou dans tous les cas, dans les trois mois à compter du
dépôt de la déclaration. La partie du
Périmètre faisant objet de renonciation doit être
composée de carrés entiers. La partie du Périmètre
restant doit respecter la forme d'un Périmètre minier
prévue à l'article 28 du Code Minier.
Le Périmètre couvert par le Permis
d'Exploitation est libre, en tout ou en partie selon le cas, de tout droit
à compter du donner acte du Ministre. La renonciation totale ou
partielle ne donne droit à aucun remboursement des droits et frais
payés à l'Etat pour l'octroi ou le maintien du permis. Elle ne
dégage pas le titulaire de sa responsabilité relative à la
protection de l'environnement et de ses engagements envers la communauté
locale.
Quant au renouvellement du Permis d'Exploitation, il est
défini à l'article 80 : Le Permis d'Exploitation est renouvelable
pour des périodes successives de quinze ans si le titulaire :
· n'a pas failli à ses obligations de maintien de la
validité du permis prévues aux articles 196 à 199 du Code
Minier ;
· démontre le non épuisement du gisement
à travers une mise à jour de l'étude de
faisabilité;
· démontre l'existence des ressources
financières nécessaires pour continuer à mener à
bien son projet selon le plan de financement et de travaux d'exploitation de la
mine ainsi que le plan de réhabilitation du site à sa fermeture.
Ce plan précise chaque type de financement visé et les
justifications de leur disponibilité probable ;
· obtient l'approbation de la mise à jour de
l'EIE et du PGEP ;
· souscrit de bonne foi un engagement de continuer
activement son exploitation.
La demande de renouvellement du Permis d'Exploitation est
adressée par le titulaire du Permis d'Exploitation au Cadastre Minier au
moins un an et pas plus que cinq ans avant la date d'expiration du Permis
'Exploitation. Cette demande doit comprendre les renseignements ci-après
:
· les mentions prévues aux litera a, b et c de
l'article 35 du Code Minier ;
· l'identité des sociétés
affiliées ;
· la nature, le nombre et la superficie du
Périmètre détenu par le titulaire et ses
sociétés affiliées.
Sous peine d'irrecevabilité, il est joint à la
demande le titre du Permis d'Exploitation en cours de validité et la
preuve de paiement des frais de dépôt. Le Cadastre Minier se
prononce sur la recevabilité de la demande au moment du
dépôt du dossier. Si la demande est déclarée
recevable, le Cadastre Minier déclenche l'instruction cadastrale,
technique et environnementale conformément aux dispositions des articles
39 à 42 du Code Minier.
L'étude du document technique fourni par l'exploitant
se limite à la vérification de la mise à jour de
l'étude de faisabilité et de l'engagement qu'il a souscrit de
bonne foi. Le délai d'instruction environnementale pour l'approbation de
la mise à jour de l'EIE et du PGEP du titulaire ne peut excéder
nonante jours ouvrables à compter de la transmission du dossier par le
Cadastre Minier au service chargé de la protection de l'environnement
minier du Ministère des Mines.
Après l'instruction, le Cadastre Minier transmet le
dossier de demande, avec les avis technique de la Direction des Mines et
environnemental, au Ministre dans un délai maximum de cinq jours
ouvrables à compter de la réception de l'avis environnemental.
Lorsqu'une demande de renouvellement dûment déposée dans ce
délai n'a pas fait l'objet d'un refus notifié au demandeur dans
un délai de trente jours à compter de la
réception du dossier de la demande par le Ministre, le
renouvellement est réputé accordé. En ce qui concerne
l'inscription du droit renouvelé, il est fait application de l'avant
dernier alinéa de l'article 62 du Code Minier.
Le renouvellement du Permis d'Exploitation ne peut être
refusé pour les motifs autres que ceux prévus à l'article
73 du Code Minier. Tout refus de renouvellement d'un Permis d'Exploitation est
motivé et donne droit aux recours conformément aux dispositions
des articles 317 à 320 du Code Minier. Le droit d'effectuer le
traitement ou transformation des substances minérales, l'autorisation de
traitement ou de Transformation usines de traitement ou de transformation sont
prévus aux articles 81, 82 et 83 du Code Minier.
Sous réserve des dispositions prévues à
l'article 10, litera j du Code Minier, le traitement ou la transformation des
substances minérales peut être réalisée soit par le
titulaire d'un Permis d'Exploitation, soit par une Entité de traitement
ou une Entité de transformation. Toute personne qui se propose de se
livrer uniquement à la transformation des substances minérales
doit requérir et obtenir une autorisation de traitement ou de
transformation qui relève d'une législation
particulière.
L'implantation et le fonctionnement d'une usine de traitement
ou de transformation des substances minérales sont soumis à la
réglementation en matière de protection de l'environnement
prévue par le Code Minier et par la législation
particulière sur l'environnement. Les articles 84 et 85 du Code Minier,
définissent à leur tour les modalités se rapportant au
transport et à l'entreposage des produits d'exploitation minière
ainsi qu'à la commercialisation des produits d'exploitation
minière.
Le titulaire d'un Permis d'Exploitation a le droit de
transporter ou de faire transporter par le transporteur de son choix, les
produits miniers qui proviennent de son Périmètre d'exploitation.
Il a, en outre, le droit d'entreposer ses produits miniers dans des sites
clôturés, aménagés à cette fin, situés
aux alentours des lieux de chargement, à condition de respecter la
réglementation sur la sécurité du site et sur le
contrôle de la pollution industrielle.
Sous réserve des dispositions de l'alinéa suivant,
la commercialisation des produits miniers qui proviennent des
Périmètres d'exploitation est libre. Le titulaire d'un Permis
d'Exploitation peut vendre ses produits aux clients de son choix à des
prix librement négociés. Toutefois, l'autorisation du Ministre
est requise pour l'exportation des minerais à l'état brut pour
traitement à l'extérieur du Territoire National. Cette
autorisation ne sera accordée que si le titulaire qui la demande
démontre à la fois :
v' l'inexistence d'une possibilité de traitement dans le
Territoire National à un coût économiquement rentable pour
le projet minier;
v' les avantages pour la République Démocratique du
Congo au cas où l'autorisation d'exportation est accordée.
L'article 86 se rapportant à l'accès à
l'exploitation des rejets des mines précise que le Permis d'Exploitation
emporte le droit d'exploiter les gisements artificiels situés dans le
Périmètre minier couvert par le permis, à moins que ce
Permis d'Exploitation n'exclue expressément l'exploitation des gisements
artificiels. Et le titulaire d'un Permis d'Exploitation peut céder le
droit d'exploiter des gisements artificiels situés dans son
Périmètre minier au tiers tout en gardant ses droits sur le
sous-sol.
Dans ce cas, il sollicite la transformation partielle de son
Permis d'Exploitation en Permis d'Exploitation des Rejets des Mines ainsi que
le transfert de ce permis au cessionnaire. Le Ministre peut également
octroyer un Permis d'Exploitation des Rejets sur un gisement artificiel qui ne
fait pas l'objet d'un Permis d'Exploitation.
Quant aux Périmètres d'exploitation des rejets
des mines et la portée du Permis d'Exploitation des rejets, les articles
87 et 88, stipulent que la superficie constituant le Périmètre
sur lequel porte le Permis d'Exploitation des Rejets doit se conformer aux
dispositions de l'article 28 du Code Minier et que la situation
géographique du Périmètre minier faisant l'objet du Permis
d'Exploitation des Rejets est identifiée conformément aux
dispositions de l'article 29 du Code Minier.
L'article 64 du Code régit la portée du Permis
d'Exploitation des Rejets. Toutefois, le droit conféré au
titulaire du Permis d'Exploitation des Rejets se limite à la surface
qu'il couvre et ne s'étend pas en profondeur. Quant à la nature
et la durée Permis d'Exploitation des Rejets, et l'établissement,
du dépôt, de la recevabilité et de l'instruction du Permis
d'Exploitation des Rejets, les articles 89, 90 et 91 précisent que :
Le Permis d'Exploitation des Rejets est un droit réel,
immobilier, exclusif, cessible, transmissible et amodiable conformément
aux dispositions du Code minier. Ce droit est constaté par un titre
minier dénommé Certificat d'Exploitation des Rejets. La
durée du Permis d'Exploitation des Rejets est de cinq ans renouvelable
plusieurs fois pour la même durée.
Le requérant d'un Permis d'Exploitation des Rejets
établit la demande de son Permis et la dépose auprès du
Cadastre Minier pour son instruction conformément aux dispositions des
articles 38 à 42 et 45 telles que Complétées par celles
des articles 74 à 76 du Code Minier.
Nonobstant les dispositions de l'article
précédent, le requérant cessionnaire partiel d'un Permis
d'Exploitation doit présenter l'acte de cession partielle au Cadastre
Minier pour enregistrement auquel doit être jointe sa demande de Permis
d'Exploitation des Rejets. Les conditions d'octroi des Permis d'Exploitation
des Rejets et l'octroi de celui-ci sont régis par les dispositions et
les conditions de refus d'octroi du Permis d'Exploitation des Rejets sont
déterminées par les dispositions des articles 71, 72 et 73 du
Code Minier.
157
11.12.3. OBL1GAT1ONS DES T1TULA1RES D'AUTOR1SAT1ON DE
PROSPECT1ON 11.12.3.1. Expiration du Permis d'Exploitatio n des
Rejets
Le Permis d'Exploitation des Rejets expire dans les mêmes
conditions que celles du Permis d'Exploitation prévues à
l'article 78 du Code minier.
11.12.3.2. Re nouvelleme nt du Permis d'Exploitatio n des
Rejets
La demande de renouvellement du Permis d'Exploitation des Rejets
est déposée, instruite, accordée ou refusée
conformément aux dispositions de l'article 80 du Code Minier.
11.12.3.4. Re no nciatio n au Permis d'Exploitatio n des
Rejets
Le titulaire d'un Permis d'Exploitation des Rejets peut renoncer
à tout moment, en tout ou en partie, au Périmètre faisant
l'objet de son permis conformément aux dispositions de l'article 79 du
Code minier.
11.12.4. EXPLO1TAT1ON M1N1ERE A PET1TE ECHELLE
11.12.4.1. Acces a l'exploitatio n miniere a petite
échelle
L'article 97, stipule que Sans préjudice des
dispositions des articles 23 à 25 et 27 du Code minier, toute personne
qui se propose d'exploiter à petite échelle une mine doit
solliciter et obtenir un Permis d'Exploitation de Petite Mine.
11.12.4.2. Giseme nts d'exploitatio n minière a
petite échelle
L'article 98 du Code minier précise que lorsque les
conditions techniques caractérisant certains gisements des substances
minérales ne permettent pas d'en faire une exploitation à grande
échelle économiquement rentable, mais permettent une exploitation
minière de petite taille avec un minimum d'installations fixes utilisant
des procédés semi-industriels ou industriels, ceux-ci sont
considérés comme gisements d'exploitation minière à
petite échelle.
Ces gisements d'exploitation minière à petite
échelle peuvent résulter des travaux de recherches entrepris par
le titulaire d'un Permis de Recherches ou par des travaux
réalisés par l'Etat conformément à l'article 8
alinéas 2 du Code minier. Les gisements d'exploitation minière
à petite échelle résultant des travaux de recherches
entrepris par l'Etat sont soumis à l'appel d'offres conformément
à l'article 33 du Code minier.
Le Périmètre dans lequel se trouve le gisement
d'exploitation minière à petite échelle est celui du
Permis de Recherches dont il découle ou celui de la partie du
Périmètre du Permis de Recherches transformée en Permis
d'Exploitation de Petite Mine. Si le gisement d'exploitation minière
à petite échelle résulte des travaux de recherche
entrepris par l'Etat, le Périmètre couvert par le Permis
d'Exploitation de Petite Mine est celui déterminé par l'Etat. Il
doit être de nature à permettre l'exploitation minière.
La forme et la localisation des Périmètres
contenant le gisement d'exploitation minière à petite
échelle sur lequel porte le Permis d'Exploitation de Petite Mine sont
régies par les dispositions des articles 28 et 29 du Code minier. Le
Règlement Minier fixe les paramètres qui caractérisent
l'exploitation minière à petite échelle, notamment le
volume des réserves, le niveau d'investissement, la capacité de
production, le nombre d'employés, la plus value annuelle et le
degré de mécanisation.
11.12.4.3. Portée du Permis d'Exploitatio n de
Petite Mine
Les dispositions de l'article 64 du Code minier
régissent la portée du Permis d'Exploitation de Petite Mine. Le
Permis d'Exploitation de Petite Mine confère à son titulaire le
droit de transformer son permis en Permis d'Exploitation si les conditions
techniques de l'exploitation le justifient.
11.12.4.4. Nature du Permis d'Exploitatio n de Petite
Mine
Suivant l'article 100 du Code minier, le Permis d'Exploitation
de Petite Mine est un droit réel, immobilier, exclusif, cessible,
amodiable et transmissible conformément aux dispositions du Code minier.
Ce droit est constaté par un titre minier dénommé
Certificat d'Exploitation de Petite Mine.
11.12.4.5. Durée du Permis d'Exploitatio n de
Petite Mine
La durée de validité du Permis d'Exploitation de
Petite Mine est variable, mais ne peut excéder dix ans, y compris les
renouvellements. Toutefois, moyennant l'avis de la Direction des Mines, le
Ministre peut proroger le Permis d'Exploitation de Petite Mine suivant le cas
et pour les substances dont l'exploitation dépasse dix ans. C'est
suivant l'article 101 du Code minier.
11.12.4.6. Ete ndue du Permis d'Exploitatio n de Petite
Mine
L'article 102 du Code minier note que le Permis d'Exploitation
de Petite Mine confère à son titulaire le droit d'exploiter les
substances minérales pour lesquelles il est spécialement
établi et dont le titulaire a identifié et démontré
l'existence d'un gisement. Le Permis d'Exploitation de Petite Mine peut
s'étendre aux substances associées ou non-associées
conformément aux conditions prévues à l'article 77 du Code
minier.
159
11.12.4.7. Etablisseme nt, du depot, de la recevabilite
et de l'i nstructio n de la dema nde du Permis d'Exploitatio n de Petite
Mine
L'établissement, le dépôt, la
recevabilité et l'instruction de la demande du Permis d'Exploitation de
Petite Mine sont régis par les dispositions des articles 69, 70, 74
à 76 du Code minier.
11.12.4.8. Conditions de l'octroi du Permis d'Exploitatio
n de Petite Mine
Selon l'article 104 du Code minier, outre les conditions
prévues aux litera b et c de l'article 71 dudit Code, nul ne peut
obtenir un Permis d'Exploitation de Petite Mine s'il ne démontre pas
l'existence d'un gisement dont les facteurs techniques ne permettent pas une
exploitation industrielle rentable en présentant une étude de
faisabilité accompagnée d'un plan d'encadrement technique, de
développement, de construction et d'exploitation de la mine.
En plus des conditions énumérées
ci-dessus, toute personne de nationalité étrangère doit
créer une société de droit congolais en association avec
une ou plusieurs personnes de nationalité congolaise dont la
participation ne peut être inférieure à 25% du capital
social.
11.12.4.9. De l'octroi et du refus d'octroi du Permis
d'Exploitatio n de Petite Mine
L'octroi ou le refus d'octroi du Permis d'Exploitation de Petite
Mine sont régis par les dispositions des articles 72 et 73 du Code
minier.
11.12.4.10. Expiration du Permis d'Exploitatio n de
Petite Mine
Le Permis d'Exploitation de Petite Mine expire dans les
mêmes conditions que celles du Permis d'Exploitation prévues
à l'article 78 du Code minier.
11.12.4.11. Re nouvelleme nt du Permis d'Exploitatio n de
Petite Mine
Les dispositions de l'article 80 du Code minier s'appliquent
à l'établissement, au dépôt et à
l'instruction de la demande ainsi qu'à l'octroi ou au refus du
renouvellement du Permis d'Exploitation de Petite Mine.
11.12.4.12. Re no nciatio n au Permis d'Exploitatio n de
Petite Mi ne
160
11.12.5. EXPLOITATION ARTISANALE DES MINES
11.12.5.1. Institution d'u ne zone d'exploitatio n artisa
nale
Lorsque les facteurs techniques et économiques qui
caractérisent certains gîtes d'or, de diamant ou de toute autre
substance minérale ne permettent pas d'en assurer une exploitation
industrielle ou semi-industrielle, mais permettent une exploitation artisanale,
de tels gîtes sont érigés, dans les limites d'une aire
géographique déterminée, en zone d'exploitation
artisanale.
L'institution d'une zone d'exploitation artisanale est faite
par voie d'Arrêté du Ministre après avis de la Direction
des Mines et du Gouverneur de la province concernée. Un
Périmètre minier faisant l'objet d'un titre minier en cours de
validité ne peut pas être transformé en zone d'exploitation
artisanale. Un tel Périmètre est expressément exclu des
zones d'exploitation artisanale instituées conformément aux
dispositions de ce chapitre.
L'institution d'une zone d'exploitation artisanale est
notifiée au Cadastre Minier qui la porte sur les cartes de retombes
minières. Tant qu'une zone d'exploitation artisanale existe, aucun titre
minier ne peut y être octroyé à l'exception d'un permis de
recherches demandé par un groupement des exploitants artisanaux qui
travaillent dans la zone. Toutefois, la Direction de Géologie peut
à tout moment procéder aux travaux de prospection et de
recherches dans les zones d'exploitation artisanale.
Le Règlement Minier fixe les conditions d'octroi
exceptionnel du Permis de Recherches au groupement des exploitants
artisanaux.
11.12.5.2. Fermeture d'u ne zone d'exploitatio n artisa
nale
Lorsque les facteurs qui ont justifié l'institution
d'une zone d'exploitation artisanale ont cessé d'exister ou qu'un
nouveau gisement ne relevant pas de l'exploitation artisanale vient à
être découvert, le Ministre, sur avis de la Direction de
Géologie, procède à la fermeture de la zone d'exploitation
artisanale.
La fermeture d'une zone d'exploitation artisanale est
notifiée au Cadastre Minier qui en informe les Exploitants Artisanaux
qui sont tenus de libérer la zone d'exploitation artisanale dans les
soixante jours à compter de la notification de la décision de
fermeture. Le groupement d'exploitants artisanaux travaillant dans la zone
d'exploitation artisanale concernée dispose d'un droit de
préemption pour solliciter un permis en vue d'une exploitation
industrielle ou à petite échelle conformément aux
dispositions du Code minier.
161
dispositions du Code minier. Le Règlement Minier
détermine les modalités d'accès du groupement
d'exploitants artisanaux à l'exploitation minière industrielle ou
à petite échelle.
II.12.5.3. Autorisatio n d'exploitatio n artisa
nale
L'article 111 du Code minier stipule que dans les zones
d'exploitation artisanale, seuls les détenteurs des cartes d'exploitant
artisanal en cours de validité pour la zone concernée sont
autorisés à exploiter l'or, le diamant ou toute autre substance
minérale qui est exploitable artisanalement.
Les cartes d'exploitant artisanal sont délivrées
par le Chef de Division Provinciale des Mines du ressort aux personnes
éligibles qui les demandent et qui s'engagent à respecter la
réglementation en matière de protection de l'environnement, de
l'hygiène et de la sécurité dans les zones d'exploitation
artisanale, conformément aux modalités qui sont fixées par
le Règlement Minier après en avoir pris connaissance.
Un droit fixe dont le montant est déterminé par
voie réglementaire est perçu lors de la délivrance de
chaque carte. La durée de la carte d'exploitant artisanal est d'un an,
renouvelable pour la même durée sans limitation. En cas de perte,
de destruction ou de vol de la carte d'exploitant artisanal, aucun duplicata ne
sera délivré. Le détenteur est tenu de faire opposition,
cependant, le titulaire peut en solliciter une nouvelle. Le Règlement
Minier fixe les modalités d'établissement de la carte
d'exploitant artisanal.
II.12.6. RELATIONS ENTRE LES EXPLOITANTS ARTISANAUX ET
LES COMPAGNIES MINIERES
Il y a des relations tendues de voir les menaces des
compagnies minières comme BANRO qui chasse les exploitants artisanaux
dans ses concessions minières. Ils ne peuvent jamais s'entendre, car les
exploitants artisanaux diminuent les résultants de la recherche de ces
compagnies minières avant ou pendant l'exploitation.
162
II.13. REGIME FISCAL ET DOUANIER POUR LES MINES II.13.1.
DISPOSITIONS GENERALES
II.13.1.1. Co ntribuables vises et regime fiscal et doua
nier exhaustif
Suivant l'article 219 du Code minier, le titulaire est soumis
au régime fiscal et douanier défini dans le présent titre
pour toutes ses activités minières réalisées sur le
Territoire National. Sans préjudice des dispositions de l'article 223 du
Code minier, le régime fiscal et douanier prévu dans le
présent titre s'applique également aux sociétés
affiliées et aux sous-traitants.
Les activités de concentration, de traitement et/ou de
transformation exercées par le titulaire de droit minier et/ou ses
sociétés affiliées et sous-traitants jouissent du
régime fiscal et douanier prévu dans le Code minier. Toutefois,
les activités de recherches des produits de carrières ou
d'exploitation de carrières sont assujetties au régime fiscal et
douanier de droit commun.
Selon l'article 220 du Code minier et sous réserve des
dispositions des articles 221 et 222, le régime fiscal et douanier
applicable aux activités minières sur le Territoire National est
celui défini au titre IX du Code minier, à l'exclusion de toutes
autres formes d'imposition présentes et à venir.
A partir de l'entrée en vigueur du Code minier, sont
seuls applicables au titulaire, les contributions, les droits de douane, les
taxes, les redevances et les autres droits dus au Trésor public
ci-après selon les modalités prévues au présent
titre:
- les contributions applicables au titulaire sont la
contribution sur les véhicules, la contribution sur la superficie des
concessions minières et d'hydrocarbures, la contribution
foncière, la contribution mobilière, la contribution
professionnelle sur les bénéfices, la contribution sur les
revenus locatifs, la contribution professionnelle sur les
rémunérations, la contribution exceptionnelle sur les
rémunérations des expatriés et la contribution sur le
chiffre d'affaires à l'intérieur ;
- les droits perçus par l'Administration des douanes
applicables au titulaire dans le Territoire National sont : les droits
d'entrée et les droits de consommation et d'accises ;
163
- sans préjudice des dispositions de l'article 234
alinéa 3, le titulaire, les sociétés affiliées et
les sous-traitants sont soumis, dans le cadre de l'exercice des
activités étrangères à leurs projets miniers, aux
redevances et taxes rémunératoires qui contribuent aux frais de
fonctionnement des administrations publiques et des services publics
personnalisés .
Par dérogation à l'article 221, les
contributions dont question aux articles 235 à 239, 244 à 246,
litera a et b non inclus et 259 alinéa 4 s'appliquent et sont
réputées s'appliquer au titulaire aux taux et aux
modalités de droit commun ayant existé à la date de la
promulgation du Code minier.
11.13.1.2. Modifications du regime fiscal et doua nier
des dispositions fiscales et douanieres plus favorables
L'article 221 du Code minier et sous réserve des
dispositions de l'article 222 ci-dessous, le régime fiscal et douanier
défini dans ce Code ne peut être modifié que
conformément aux dispositions de l'article 276 de ce même Code.
L'article 222 stipule que si une législation de droit
commun adoptée ou promulguée sur le Territoire National
postérieurement à la date d'entrée en vigueur du Code
minier, prévoit des dispositions fiscales ou douanières plus
favorables que celles contenues dans ce Code, ces nouvelles dispositions sont
immédiatement applicables de plein droit dès leur entrée
en vigueur.
11.13.1.3. Benefice du regime applicable au titulaire des
titres mi niers et de la procedure fiscale et Douaniere
D'après l'article 223, jouissent également du
bénéfice de l'ensemble du régime fiscal et douanier
prévu par le Code minier :
a. Les sociétés affiliées exerçant
des activités minières prévues dans le Code ;
b. Les sous-traitants exerçant des activités
minières qui entrent dans le champ d'application du Code minier et qui
résultent exclusivement des contrats conclus avec le titulaire.
Selon l'article 224 et sans préjudice des dispositions
du Code minier, la procédure fiscale et douanière applicable est
celle du droit commun. La procédure de perception et les
modalités pratiques de la répartition prévue à
l'article 242 sont fixées par le Règlement Minier.
11.13.2. REGIME DOUANIER 11.13.2.1.
Gé néralités
a) Liste des bie ns bé néficia nt du
régime privilégié
L'article 225 du Code minier stipule qu'Avant de commencer
les travaux, le titulaire présente la liste comprenant le nombre et la
valeur des biens mobiliers, des équipements, des véhicules, des
substances minérales et d'autres intrants qui rentrent dans le champ
d'application du régime privilégié prévu dans ce
Code. La liste doit préalablement être approuvée par
Arrêté conjoint des Ministres des Mines et des Finances dans les
trente jours ouvrables suivant la réception de la lettre de demande
d'approbation au Ministère des Mines et de la copie au Ministère
des Finances.
Si au terme de ce délai, aucune réponse n'est
donnée, la liste est réputée approuvée, le
récépissé de dépôt faisant foi. Dans ce cas,
les autorités compétentes sont tenues de délivrer
l'Arrêté d'approbation, endéans sept jours francs. En cas
de refus d `approbation de la liste, la décision doit être
écrite et motivée.
Cette liste indique les catégories des
matériels, des biens et des équipements non obsolètes,
nécessaires respectivement à la phase de la recherche, de la
construction et du développement ainsi qu'à la phase de
l'exploitation du projet bénéficiaire du régime douanier
défini ci-dessous. Les provisions en consommables, réactifs et
celles en produits d'entretien nécessaires à l'usage quotidien,
mais non directement liées à l'activité minière,
sont exclues desdites listes.
L'importation par le titulaire ou ses sous-traitants des
matériels, biens, équipements et autres biens qui ne figurent pas
sur les listes approuvées, est soumise aux dispositions du régime
de droit commun. Le Règlement Minier fixe les modalités
d'organisation et de fonctionnement de la Commission Interministérielle
appelée à assister les Ministres dont question à
l'alinéa 1er ci-dessus.
b) Exportation des écha ntillo ns
Suivant l'article 226 du Code minier et dans le cadre d'un
projet, l'exportation par le titulaire des échantillons destinés
aux analyses et essais industriels est exonérée de tout droit de
douane ou autre contribution, de quelque nature que ce soit, à la sortie
du Territoire National.
Nonobstant les dispositions de l'article 234 du Code minier,
les échantillons exportés en violation de l'article 50
alinéa 3 de ce Code sont soumis à toute imposition de droit
commun. Les échantillons vendus aux tiers au profit ou par le fait du
titulaire, avant ou après analyse, sont imposables au taux de droit
commun.
165
Est également imposable, toute exportation
d'échantillons qui revêt un caractère commercial. Il en est
ainsi notamment des échantillons exportés en quantité
exorbitante par rapport aux besoins raisonnables d'analyse.
c) Importations des objets de démé nageme
nt apparte na nt aux expatriés
Les objets de déménagement appartenant au
personnel expatrié employé par le titulaire dans le cadre du
projet sont exonérés des droits et taxes à l'importation
conformément à la législation douanière. C'est
suivant l'article 227 du Code minier.
d) Mise e n co nsommatio n sur le Territoire National
des biens importés
D'après l'article 228 du Code minier, les
matériels, les biens et les équipements importés sous le
régime privilégié en matière douanière ne
peuvent être cédés sur le Territoire National sans
l'autorisation de l'Administration des douanes. Le contrevenant à cette
disposition s'expose aux pénalités édictées par la
réglementation des douanes. La mise en consommation desdits
matériels, biens et équipements est subordonnée au
paiement des droits et taxes restant dus, au taux en vigueur à la date
de la cession, calculés sur la base de la valeur résiduelle
réactualisée établie à partir des
éléments de la déclaration d'importation initiale.
e) Co nséque nces de l'arrêt du projet b/ou
avant terme
L'article 229 du Code minier stipule que dans le cas
où le projet est Arrêté à/ou avant terme, les
matériels, biens et équipements qui ont
bénéficié du régime privilégié en
matière douanière doivent, soit être
réexportés, soit être mis en consommation sur le Territoire
National après ajustement du régime douanier par le paiement des
droits et taxes restant dus calculés sur la base de la valeur
résiduelle réactualisée établie à partir des
éléments de la déclaration d'importation initiale. La
déclaration de l'arrêt des travaux doit être
immédiatement faite à l'Administration des douanes et des
mines.
f) Tra nsfert des biens, matériels et/ou
équipeme nts
Selon l'article 230 du Code minier, en cas de pluralité
de titres miniers détenus par le titulaire et/ou la
société d'exploitation, le transfert des biens, matériels
et/ou équipements d'un projet à l'autre doit faire l'objet d'une
information écrite préalable à l'administration des
douanes. Dans le cas d'un transfert des matériels utilisés dans
le cadre d'un titre minier donné, sur le projet afférent à
un autre titre minier appartenant à un titulaire différent, ce
titulaire cessionnaire, doit bénéficier d'un régime
douanier similaire à celui de la partie cédante et celle-ci doit,
pour ce faire, obtenir par écrit l'autorisation préalable de
l'Administration des douanes.
g) Importation e n franchise temporaire
L'article 231 du Code minier précise que les biens,
équipements et matériels introduits par le titulaire sur le
Territoire National et destinés à être
réexportés sont admis temporairement en franchise de droits de
douane sur autorisation de l'Administration douanière pour un
délai de six mois. Ce délai peut être prorogé deux
fois pour la même durée si pour des raisons indépendantes
de la volonté du titulaire, il ne peut être respecté.
II.13.2.2. Regimes applicables aux differentes phases d'u n
projet mi nier
a) Droits d'entree aux taux
préférentiels
Selon l'article 232 du Code minier, Avant la mise en
exploitation effective de la mine constatée conformément aux
dispositions de ce Code, tous les biens et produits à vocation
strictement minière importés par le titulaire, ses
affiliés et sous-traitants sont soumis à un droit d'entrée
au taux de 2%, pour autant que ces biens figurent sur la liste prévue
à l'alinéa premier de l'article 225 de ce même Code.
A partir de la date du commencement de l'exploitation
effective, constatée conformément aux dispositions du Code
minier, tous les biens et produits à vocation strictement
minière, importés par le titulaire ainsi que ses affiliés
et sous-traitants, sont soumis au taux unique de 5%, à condition que ces
biens figurent sur la liste prévue à l'alinéa premier de
l'article 225 de ce Code. Les carburants, lubrifiants, réactifs et
consommables destinés aux activités minières sont soumis
à un droit d'entrée unique de 3% pendant toute la durée du
projet.
b) Importations dans le cadre des travaux d'exte
nsio
L'article 233 du Code minier précise que le titulaire
d'un titre minier qui réalise un investissement d'extension après
la mise en exploitation de la mine peut, pour le matériel, les
équipements et les intrants à importer dans ce cadre,
bénéficier du régime douanier référentiel
prévu à l'alinéa premier de l'article 232 de ce Code pour
autant qu'il en introduise une demande auprès du Cadastre Minier et
démontre que les travaux à réaliser ont pour objet
l'augmentation de la capacité de production de la mine d'au moins 30%.
La demande doit indiquer la date à laquelle seront achevés les
travaux d'extension.
Après instruction de la demande conformément aux
dispositions des articles 40 et 41 du Code minier et sans que le dossier soit
transmis au Ministre, le Cadastre Minier remet une autorisation d'avis conforme
au titulaire qui pourra s'en prévaloir auprès des
autorités douanières pour bénéficier du
régime douanier applicable en période de construction et de
développement. La liste des importations afférentes aux travaux
d'extension sera annexée à l'autorisation.
167
La délivrance d'une autorisation n'est possible qu'en
cas d'avis cadastral, technique et environnemental favorables. Toutefois en cas
de refus de délivrance de l'autorisation, le titulaire conserve le droit
d'exercer les voies de recours prévues par les articles 315 et 316 du
Code minier.
Dans l'hypothèse où les travaux d'extension ne
sont pas achevés de la manière ou dans le délai
indiqué au moment de la demande visée à l'alinéa
premier ci-dessus et/ou dans l'hypothèse où la capacité de
production n'augmente pas effectivement de 30%, le titulaire est
rétroactivement redevable, sur les importations réalisées,
des droits d'entrée au taux applicable en phase d'Exploitation.
Toutefois, en cas de fraude sur la déclaration lors de l'importation en
rapport avec la présente disposition, le titulaire est passible des
droits d'entrée et de la contribution sur le chiffre d'affaires à
l'importation au taux de droit commun.
c) Droit de sortie
Selon l'article 234 du Code minier et sans préjudice
des dispositions de l'article 226 alinéa 2 à 4 du même
Code, le titulaire est totalement exonéré à la sortie,
pour ses exportations en rapport avec le projet minier, de tous droits de
douane et autres contributions, de quelque nature que ce soit.
Toutefois, outre l'application de l'imposition de droit
commun, les exportations frauduleuses et irrégulières
réalisées par le titulaire sont soumises aux amendes et
pénalités prévues dans la législation
douanière. Les redevances et frais en rémunération des
services rendus à l'exportation des produits marchands ou des biens
à l'exportation temporaire pour perfectionnement ne peuvent
excéder 1% de leur valeur.
d) Droits de co nsommatio n et d'accises
L'article 235 du Code minier stipule que le titulaire est
redevable de droits de consommation et d'accises conformément au droit
commun, excepté les huiles minérales désignées
à l'article 7 de l'O.L. n°68/010 du 6 janvier 1968 destinées
et exclusivement liées à l'activité minière.
II.13.3. REGIME FISCAL
2.13.3.1. Contributions Reelles a)
Contribution fo nciere
Suivant l'article 236 du Code minier, le titulaire est
redevable de la contribution foncière conformément au droit
commun uniquement sur les immeubles pour lesquels la contribution sur la
superficie des concessions minières et d'hydrocarbures n'est pas due.
b)
168
Contribution sur les véhicules
D'après l'article 237 du Code minier, le titulaire est
redevable de la contribution sur les véhicules conformément au
droit commun. Toutefois, la contribution sur les véhicules n'est pas due
sur les véhicules de transport de personnes ou de matériaux, de
manutention ou de traction, utilisés exclusivement dans l'enceinte du
projet minier.
c) Contribution sur la superficie des concessions mi
nières et d'hydrocarbures
L'article 238 du Code minier stipule que le titulaire d'un
Permis de Recherches est redevable de la contribution sur la superficie des
concessions minières et d'hydrocarbures aux taux en francs congolais
équivalent à 0,02 USD par hectare pour la première
année, en francs congolais équivalent à 0,03 USD par
hectare pour la deuxième année, en francs congolais
équivalent à 0,035 USD par hectare pour la troisième
année et en francs congolais équivalent à 0,04 USD par
hectare pour les autres années suivantes.
Le titulaire d'un droit minier d'exploitation est redevable
de la contribution sur la superficie des concessions minières et
d'hydrocarbures aux taux en francs congolais équivalent à 0,04
USD par hectare pour la première année, en francs congolais
équivalent à 0,06 USD par hectare pour la deuxième
année, en francs congolais équivalent à 0,07 USD par
hectare pour la troisième année et en francs congolais
équivalent à 0,08 USD par hectare pour les autres années
suivantes.
d) Taxe spéciale de circulation
routière
L'article 239 du Code minier précise que le titulaire est
redevable de la taxe spéciale de circulation routière
conformément au droit commun.
11.13.3.2 : Redeva nce Mi nière
a) Assiette de la redeva nce mi nière
Selon l'article 240 du Code minier, le
titulaire du titre minier d'exploitation est assujetti à une redevance
minière dont l'assiette est calculée sur la base de la valeur des
ventes réalisées diminuées des frais de transport, des
frais d'analyse se rapportant au contrôle de qualité du produit
marchand à la vente, des frais d'assurance et des frais de
commercialisation. Le prix de vente doit être supérieur ou
égal au prix qui pourrait être obtenu pour toute vente du produit
à une entité non affiliée.
b)
169
Taux de la redeva nce mi nière
D'après l'article 241 du Code minier, le taux de la
redevance minière est de 0,5% pour le fer ou les métaux ferreux,
2% pour les métaux non ferreux, 2,5% pour les métaux
précieux, 4% pour les pierres précieuses, 1% pour les
minéraux industriels, les hydrocarbures solides et autres substances non
citées, et 0% pour les matériaux de construction d'usages
courants.
c) Répartition de la redeva nce mi
nière
L'article 242 du Code minier indique que la redevance
minière est versée par le titulaire du titre minier
d'exploitation au Trésor public. Celui-ci se charge de distribuer la
recette de la redevance minière selon la clé de
répartition suivante: 60% resteront acquis au Gouvernement Central, 25 %
sont versés sur un compte désigné par l'Administration de
la Province où se trouve le projet et 15 % sur un compte
désigné par la Ville ou le Territoire dans le ressort duquel
s'opère l'exploitation.
Les fonds résultant de la répartition dont il
est question à l'alinéa précédent du présent
article, en faveur des Entités Administratives
Décentralisées ci-dessus, sont affectés exclusivement
à la réalisation des infrastructures de base
d'intérêt communautaire.
Le Règlement Minier détermine les modalités
de la perception et de la répartition de la redevance minière
suivant la clef ci-haut Arrêtée ainsi que l'Organisme qui en est
chargé.
d) Crédit d'imp6t
D'après l'article 243 du Code minier, le titulaire
bénéficie d'un crédit d'impôt égal à
un tiers de la redevance minière payée sur les produits vendus
à une entité de transformation établie sur le Territoire
National.
11.13.3.3 : Contributions sur les Reve nus
a) Contribution professio nnelle sur les
remunerations
Suivant l'article 244 du Code minier, le titulaire est le
redevable légal de la contribution professionnelle sur les
rémunérations à charge des employés au taux de
droit commun.
b) Contribution cedulaire sur les reve nus
locatifs
L'article 245 du Code minier précise que le titulaire est
redevable de la contribution cédulaire sur les revenus locatifs
conformément au droit commun.
c)
Contribution mobilière
Selon l'article 246 du Code minier, le titulaire est redevable
de la contribution sur les revenus mobiliers conformément au droit
commun, à l'exception des revenus suivants :
- les intérêts payés par le titulaire en
vertu des emprunts contractés en devises à l'étranger qui
sont exonérés de la contribution mobilière ;
Si le titulaire est une personne physique, le
bénéfice des avantages accordés au litera a du
présent article n'est possible que lorsqu'il est prouvé que les
emprunts ont été exclusivement affectés au projet
minier.
Les intérêts payés par le titulaire
à des affiliés en vertu des emprunts contractés à
l'étranger ne sont exonérés de la contribution
mobilière que si les taux d'intérêts et les autres
conditions d'emprunt sont aussi favorables ou meilleures que les taux et les
conditions que le titulaire d'un titre minier, selon le cas, pourrait obtenir
des bailleurs de fonds qui ne sont pas des affiliés.
- les dividendes et autres distributions versés par le
titulaire à ses actionnaires qui sont assujettis à la
contribution mobilière au taux de 10%.
d) Contribution professio nnelle sur les be
nefices
L'article 247 du Code minier, dispose que le titulaire est
redevable de la contribution professionnelle sur les bénéfices au
taux de 30%. Sous réserves des dispositions sur les acomptes
provisionnels et par dérogation au Décret-loi n°058 du 18
février 1998 instituant le précompte dénommé,
Bénéfice Industriel et Commercial, en sigle BIC, le régime
fiscal de paiement anticipé de la contribution professionnelle sur le
BIC n'est pas applicable au titulaire d'un titre minier. Néanmoins, ce
dernier a l'obligation de collecter le précompte BIC.
11.13.3.4: Determination du be nefice imposable
a) Benefice imposable
Suivant l'article 248 du Code minier, les
bénéfices nets de l'exploitation imposables à la
contribution professionnelle sur les bénéfices sont
déterminés conformément au droit comptable, à la
législation fiscale en vigueur et aux dispositions des articles 249
à 258 du même Code. Par dérogation à la
législation congolaise sur la comptabilité, le titulaire peut
tenir sa comptabilité en monnaie étrangère cotée
par la Banque Centrale du Congo.
b)
171
Amortisseme nt
L'article 249 du Code minier précise que le montant de
la première annuité d'un amortissement exceptionnel est
égal à 60% du prix de revient de l'élément d'actif
considéré. L'amortissement dégressif s'applique pour
chacune des périodes imposables suivantes. Sont exclus du système
d'amortissement dégressif :
- les éléments amortissables dont la durée
normale d'utilisation est inférieure à quatre ans ou
supérieure à vingt ans ;
- les brevets, les marques de fabrique, les fonds de
commerce, la clientèle, le nom et toute autre immobilisation
incorporelle. Sous réserve des dispositions des alinéas
précédents du présent article et de l'article 250 du Code
minier, il fait application des dispositions du droit commun quant aux
amortissements.
c) Amortisseme nt différé
Selon l'article 250 du Code minier, les amortissements
effectués en période déficitaire sont
réputés différés. Ils peuvent être
cumulés et reportés sans limitation dans le temps sur les
exercices subséquents jusqu'à concurrence du revenu imposable.
d) Report déficitaire
L'article 251 du Code minier stipule que les pertes
professionnelles d'un exercice comptable peuvent, sur demande expresse du
redevable adressée à l'administration fiscale, être
déduites des bénéfices réalisés au cours des
exercices suivants jusqu'au cinquième qui suit l'exercice
déficitaire, conformément à la législation fiscale.
L'absence de déclaration ou la remise tardive d'une déclaration
pour un exercice fiscal déterminé exclut toute possibilité
de faire admettre postérieurement la déduction de la perte
éprouvée pendant l'année se rapportant à cet
exercice fiscal.
e) Dépe nses de recherches et de
développeme nt
Suivant l'article 252 du Code minier, le montant des
dépenses de recherches et de développement
réalisées par le titulaire, autres que celles liées
à l'acquisition d'immobilisations, est actualisé au jour de
l'octroi d'un Permis d'Exploitation et amorti par la société
d'exploitation pendant les deux exercices suivants en raison de 50% l'an.
f)
172
Plus-values et moi ns values sur cession des titres mi
niers
D'après l'article 253 du Code minier, le titulaire
intègre la plus-value ou la moins-value réalisée à
l'occasion de la cession d'un titre minier dans l'assiette de la contribution
professionnelle sur les bénéfices. La plus-value ou la
moins-value professionnelle ainsi réalisée est égale
à la différence entre le prix total de cession et le montant non
amorti des dépenses de recherches et de développement. Le
cessionnaire d'un titre minier amortit le prix d'acquisition du titre minier
acquis comme charge à étaler.
g) Deduction des intérêts payés a
l'étra nger
L'article 254 du Code minier précise que les
intérêts payés par le titulaire à des
affiliés en vertu des emprunts extérieurs ne sont
déductibles de la base imposable à la contribution
professionnelle sur les bénéfices que si les taux
d'intérêts et les autres conditions d'emprunt sont aussi
favorables ou meilleurs que les taux et les conditions que le titulaire peut
obtenir des bailleurs de fonds qui ne sont pas des affiliés.
h) Deduction de la redeva nce Mi
nière
L'article 255 du Code minier note que la redevance minière
versée par le titulaire est déductible de la base imposable
à la contribution professionnelle sur les bénéfices.
j) Charges professio nnelles deductibles
Suivant l'article 256 du Code minier, sans préjudice des
dispositions du même Code, sont notamment considérées comme
dépenses professionnelles déductibles des revenus imposables :
- le loyer réellement payé et les charges
locatives afférents aux immeubles ou parties d'immeubles affectés
à l'exercice de la profession et tous frais généraux
résultant notamment de leur entretien et éclairage. Toutefois, la
valeur locative des immeubles ou parties d'immeubles dont le redevable est
propriétaire n'est pas considérée comme un loyer ou comme
une charge locative ;
- les frais généraux résultant de
l'entretien du matériel et des objets mobiliers affectés à
l'exploitation ;
- les traitements, les salaires, les gratifications et les
indemnités des employés et des ouvriers au service de
l'exploitation, les avantages en nature pour autant qu'ils aient
été ajoutés aux rémunérations. Toutefois la
rémunération des membres de famille de l'exploitant, autres que
son conjoint travaillant avec lui, ne peut être déduite que pour
autant qu'elle n'excède pas un traitement ou salaire normal qui serait
payé à un tiers non apparenté au titulaire et qu'elle ait
subi comme telle la contribution professionnelle ;
- les intérêts des capitaux empruntés
à des tiers et engagés dans l'exploitation et toutes charges,
rentes ou redevances analogues relatives à celle-ci ;
Ne sont pas considérés comme tiers les
associés dans les sociétés autres que par actions.
En aucun cas, les intérêts des créances
hypothécaires sur des immeubles donnés en location, en tout ou en
partie, ne peuvent être considérés comme dépenses
professionnelles déductibles ;
- les frais de transport, d'assurance, de courtage, de
commissions. Toutefois, les dépenses consistant en commissions,
courtages, ristournes commerciales ou autres, vacations, honoraires
occasionnels ou non, gratifications et autres rétributions quelconques
ne sont admises en déduction que s'il en est justifié par
l'indication exacte du nom et du domicile des bénéficiaires ainsi
que de la date des paiements et des sommes allouées à chacun
d'eux.
De même, en ce qui concerne les commissions et
courtages, la déduction ne sera admise qu'après justification de
la mise en règle au regard de la contribution sur le chiffre d'affaires.
A défaut de déclaration exacte des sommes précitées
et/ou de leurs bénéficiaires ou d'apporter la preuve du paiement
de la contribution sur le chiffre d'affaires, lesdites sommes sont
ajoutées aux bénéfices de celui qui les a payées,
sans préjudice des sanctions prévues en cas de fraude ;
- le montant du bénéfice réparti entre les
membres du personnel de l'entreprise ;
- les traitements alloués dans les
sociétés par actions aux membres du Conseil d'Administration
lorsqu'il est justifié qu'ils correspondent à des appointements
normaux en rapport avec la nature des fonctions réelles et permanentes
exercées dans la société sur le Territoire National ;
- les amortissements des immobilisations servant à
l'exercice de la profession ;
- la contribution réelle ayant le caractère d'une
charge d'exploitation acquittée dans le délai, pour autant
qu'elle n'ait pas été établie d'office.
Les sommes versées par le titulaire à une
personne physique ou morale de droit étranger avec laquelle elle est
liée, soit par la voie d'une participation directe dans son capital,
soit par l'intermédiaire de participations détenues par une ou
plusieurs autres entreprises du même groupe, en
rémunération d'un service rendu, ne sont susceptibles
d'être admises dans les charges professionnelles de l'entreprise
qu'à la triple condition que :
- la qualité du service rendu soit clairement
démontrée ;
- le service en cause ne puisse être rendu sur le
Territoire National ;
174
- le montant de la rémunération corresponde
à la valeur réelle du service rendu.
k) Provision pour reconstitution de giseme
nt
L'article 257 du Code minier indique que le titulaire est
autorisé à constituer, en franchise de la contribution
professionnelle sur les bénéfices, une provision pour
reconstitution de gisement dont le montant maximal est égal à 5%
du bénéfice imposable au titre de l'exercice au cours duquel elle
est constituée.
Cette provision doit être utilisée avant
l'expiration d'un délai de trois ans à compter de la
clôture de l'exercice au cours duquel la provision a été
constituée, soit dans des activités de recherches sur le
Territoire National soit dans des participations au capital de
sociétés qui détiennent exclusivement un ou plusieurs
permis de recherches sur le Territoire National. Faute d'avoir
été employée dans les conditions définies à
l'alinéa précédent, la provision pour reconstitution de
gisement est réintégrée dans le bénéfice
imposable au titre du quatrième exercice suivant celui au cours duquel
elle a été constituée.
l) Provision pour réhabilitatio n du
site
Selon l'article 258 du Code minier, le titulaire est tenu
à constituer, en franchise de la contribution professionnelle sur les
bénéfices, une provision pour réhabilitation du site sur
lequel sont conduites les opérations minières. Le montant maximal
de la dotation au titre de cette provision est égal à 0,5 % du
chiffre d'affaires au titre de l'exercice au cours duquel elle est
effectuée. Dans l'hypothèse où le titulaire est tenu de
constituer une provision ou de remplir d'autres obligations financières
en application de la réglementation sur la protection de
l'environnement, le montant de cette seconde provision ou de ces obligations,
est déduit du montant maximal autorisé pour la dotation au titre
de provision pour la réhabilitation du site.
Cette provision doit être utilisée avant
l'expiration d'un délai de dix ans à compter de la clôture
de l'exercice au cours duquel elle a été constituée. Le
solde de cette provision non utilisée est réintégré
dans le bénéfice imposable au titre du onzième exercice
suivant celui au cours duquel ladite provision a été
constituée. Le solde de cette provision non utilisé à la
clôture du dernier exercice du projet est réintégré
dans le bénéfice imposable au titre de cet exercice.
11.13.3.5 : Contributions sur le Chiffre
d'Affaires
a) Contribution sur le chiffre d'affaires a l'i
ntérieur
Suivant l'article 259 du Code minier, le titulaire est redevable
de la contribution sur le chiffre d'affaires à l'intérieur sur
les ventes réalisées et les services rendus sur le Territoire
National.
Les ventes de produits à une entité de
transformation située sur le Territoire National sont
expressément exemptées. Les autres ventes de produits à
l'intérieur du Territoire National constituent l'assiette de cette
contribution et le taux applicable est de 10%. Les services rendus par le
titulaire sont imposables au taux de droit commun. Le titulaire supporte la
Contribution sur le chiffre d'affaires à un taux
préférentiel de 5% lorsqu'il est bénéficiaire des
prestations de services liés à son objet social. L'acquisition
par le titulaire des biens produits localement est imposable au taux de 3% pour
les biens liés à l'activité minière.
11.13.3. 6 : Contribution Exceptio nnelle sur les
Rému nératio ns des Expatriés a)
Régime préfére ntiel
Selon l'article 260 du Code minier, le titulaire est redevable
de la contribution exceptionnelle sur les rémunérations des
expatriés au taux de 10%. Elle est établie en fonction des
rémunérations générées par l'activité
du travail exercé ou l'emploi occupé au Congo et est
déductible de la base imposable à la contribution professionnelle
sur les bénéfices.
11.13.3.7. Régime fiscal et doua nier applicable a
l'exploitatio n mi nière a petite échelle
a) Exploitation artisa nale
L'article 261 du Code minier précise que le
régime fiscal et douanier applicable aux exploitants artisanaux, aux
négociants et aux comptoirs agréés est régi par
voie réglementaire conformément aux modalités
fixées par le Règlement Minier.
b) Exploitation mi nière a petite
échelle
Suivant l'article 262 du Code minier, l'exploitation
minière à petite échelle est soumise au régime
douanier prévu aux articles 225 à 235 du même Code. Sans
préjudice des dispositions du droit commun, l'exploitation
minière à petite échelle relève du régime
fiscal de taxation unique en ce qui concerne les contributions pour lesquelles
le titulaire du titre minier est redevable et ce, en rapport avec les
activités minières. Le taux de l'imposition unique pour les
activités d'exploitation minière à petite échelle
est fixé à 10% du chiffre d'affaires résultant de la
valeur de vente des produits marchands.
Le paiement de l'imposition forfaitaire prévue à
l'alinéa précédent exempte le titulaire du paiement de la
redevance minière, de la contribution mobilière, de la
contribution professionnelle sur les bénéfices, de la
contribution exceptionnelle sur les rémunérations des
expatriés et de la contribution sur le chiffre d'affaires à
l'intérieur. L'imposition forfaitaire est due au moment de la vente. La
quotité de la redevance minière à répartir est
déterminée conformément aux dispositions des articles 240
à 242 du Code.
176
Les modalités de perception des droits prévues
aux alinéas précédents sont fixées par le
Règlement Minier. L'exploitant de la mine à petite échelle
peut opter soit de demeurer dans le régime de taxation unique soit
d'être régi par les dispositions des chapitres 1 et 3 du
présent Titre dans le Code minier. L'option ainsi faite est
irrévocable.
II.13.4. TAXES ET REDEVANCES EXIGIBLES
L'annexe à l'arrêté
interministériel n°12/CAB/ECO-FIN-BUD/2001/MINES-HYDRO/01/2001 du
04 mai 2001 fixant régime de taxation unique des activités
d'exploitation artisanale des pierres précieuses et
semiprécieuses.
Tableau n°24 : Tarif des taxes, droits et
redevances annuels du secteur minier artisanal en dollars
americains
RUBRIQUES
|
HETEROENITE
|
CUIVRE
|
CASSITERITE
|
COLTAN
|
DIAMANT
|
OR
|
A. DROITS
TITRES MINIERS
|
|
|
|
|
|
|
1. Creuseurs
|
20
|
20
|
20
|
20
|
25
|
25
|
2. Negociants
|
|
|
|
|
|
|
- catégorie A
|
-
|
-
|
-
|
-
|
500
|
3.000
|
- Catégorie B
|
-
|
-
|
-
|
-
|
250
|
3.000
|
- Achat et vente
|
200
|
200
|
300
|
300
|
-
|
-
|
Locale
|
|
|
|
|
|
|
3. Comptoirs
|
|
|
|
|
|
|
|
- Redevances annuelles
|
-
|
-
|
-
|
-
|
200.000
|
50.000
|
- Caution
|
-
|
-
|
-
|
-
|
50.000
|
25.000
|
- Cartes acheteurs
|
-
|
-
|
-
|
-
|
3.000
|
3.000
|
- Cartes acheteurs
|
|
|
|
|
|
|
. supplémentaires (8
|
|
|
|
|
|
|
partir de la 11ème carte)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
15.000
|
7.500
|
4. Fondeurs
|
|
|
|
|
|
|
- Arrêtés de fondeurs - Catégorie
A - Catégorie B
|
6.000
|
6.000
|
6.000
|
6.000
|
-
|
-
|
|
3.000
|
3.000
|
3.000
|
-
|
-
|
5. Autorisatio n d'Exportatio n
|
50
|
50
|
50
|
50
|
50
|
50
|
|
B. TAXES REMUNERATOIRES
|
1%
|
1%
|
1%
|
1%
|
1,25%
|
1,25%
|
Pource ntage de la
valeur a I'exportatio n
a
repartir entre:
|
|
- DDe
|
-
|
-
|
-
|
-
|
55%
|
55%
|
- CTCPM
|
0,2
|
0,2
|
0,2
|
0,2
|
22%
|
22%
|
- ace
|
0,4
|
0,40
|
0,4
|
0,4
|
1%
|
1%
|
- OFIDA
|
0,3
|
0,3
|
0,3
|
0,3
|
4%
|
4%
|
- Trésor Public/DGRAD
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
7%
|
7%
|
- Anti-fraude (unité de lutte contre la fraude)
|
.
|
.
|
.
|
.
|
10%
|
10%
|
C.
TAXES ADMINISTRATIVES D'INTERET
COMMUN
|
.
|
|
|
|
|
|
- Taxes rémunératoires en faveur des
Entités Administratives Décentralisées - Taxes
sur étalage diamant et autres
|
1%
|
1%
|
1%
|
1%
|
1%
|
1%
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
D. DROITS ET TAXES A L'EXPORTATION
|
|
|
|
|
|
|
- Droits de sortie - CCA à I'exportation
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1,5%
|
1,5%
|
-
|
-
|
-
|
-
|
0,25%
|
0,25%
|
II.13.6. AUTRES IMPOTS ET TAXES APPLICABLES (DUS AUX
INFRACTIONS ET DES PENALITES)
a) Activités mi nières
illicites
L'article 299 du Code minier note qu' est puni d'une amende
dont le montant en francs congolais est l'équivalent de 10.000 USD
à 250.000 USD, quiconque se livre, sans autorisation, à des
travaux de recherches ou d'exploitation des mines ou de carrières en
violation des dispositions du présent Code. Les substances
minérales extraites illicitement sont saisies et leur confiscation est
prononcée par le tribunal compétent au profit de l'Etat ou du
titulaire du titre d'exploitation des mines ou des carrières
concernées.
b)
178
Vol et du recel des substances mi
nérales
Selon l'article 330 du Code minier, quiconque se rend
coupable de vol ou de recel des substances minérales sera puni, sans
préjudice des dispositions particulières en matière des
substances précieuses et de celles prévues par le Code
pénal, d'une amende dont le montant en francs congolais est
l'équivalent de 5.000 USD à 20.000 USD.
c) Détour neme nt des substances mi
nérales
Suivant l'article 301 du Code minier, quiconque aura
détourné les substances minérales est puni de cinq
à dix ans de servitude pénale et d'une amende dont le montant en
francs congolais est l'équivalent de 5.000 USD à 20.000 USD.
Quiconque aura facilité le détournement des substances
minérales est puni de servitude pénale de deux à cinq ans
et d'une amande dont le montant en francs congolais est l'équivalent de
5.000 USD à 10.000 USD.
d) Achat et ve nte illicite des substances mi
nérales
L'article 302 du Code note qu'est puni d'une amende dont le
montant en francs congolais est l'équivalent de 10.000 USD à
30.000 USD, quiconque aura acheté ou vendu des substances
minérales en violation des dispositions légales et
réglementaires en vigueur. Les substances minérales faisant
l'objet desdites transactions sont saisies et leur confiscation est
prononcée par le tribunal compétent au profit de l'Etat.
e) Déte ntio n illicite des substances mi
nérales
L'article 303 du Code minier précise que quiconque
aura détenu illégalement des substances minérales sera
puni d'une servitude pénale de deux mois au maximum et d'une amende dont
le montant en francs congolais est l'équivalent de 2.000 USD à
20.000 USD ou d'une de ces peines seulement.
f) Transport illicite des substances mi
nérales
Selon l'article 304 du Code minier, celui qui, sans
autorisation, aura transporté ou fait transporter des substances
minérales, est puni d'une servitude pénale de deux mois et d'une
amende dont le montant en francs congolais est l'équivalent de 2.000
à 20.000 USD ou d'une de ces peines seulement.
g) Fraude
Suivant l'article 305 du Code minier, toute exportation ou
tentative d'exportation frauduleuse des substances minérales en
contravention du régime douanier et des accises prévues par le
Code est soumise aux pénalités et amandes prévues par la
législation douanière et accisien en la matière.
h) Violations des règles d'hygiè ne et de
sécurité
L'article 306 du Code précise qu'est passible d'une
servitude pénale d'un mois à un an et d'une amende dont le
montant en francs congolais est l'équivalent de 5.000 USD à
10.000 USD ou d'une de ces peines seulement, quiconque aura contrevenu aux
dispositions de la réglementation minière concernant
l'hygiène et la sécurité publiques.
j) Corruption des agents des services publics de
l'Etat
L'article 307 du Code minier stipule que sont passibles des
peines de Servitude pénale prévues aux articles 147 à 149
du Code Pénal livre II et d'une amande dont le montant en francs
congolais est équivalent à 1000 USD, les personnes visées
auxdits articles qui, étant habilitées à procéder
aux opérations minières en exécution du présent
Code, se seraient rendues coupables des infractions prévues et punies
par les articles susmentionnés.
k) De destructions, de dégradatio ns et de
dommages
Suivant l'article 308 du Code minier, est puni d'une servitude
pénale de cinq à six ans et d'une amende dont le montant en
francs congolais est l'équivalent de 5.000 USD à 10.000 USD ou
d'une de ces peines seulement, quiconque aura frauduleusement ou
méchamment :
a. porté une fausse indication sur un poteau-signal ou
une borne ;
b. placé, déplacé ou dégradé
un poteau signal ou une borne ;
c. fait une fausse déclaration ou fait usage des
documents qu'il savait faux ou erronés en vue, soit d'obtenir ou de
faire obtenir un droit minier ou une autorisation de carrières, soit
d'empêcher autrui d'obtenir ou d'exploiter des droits miniers ou
autorisations de carrières.
l) Outrages ou viole nces e nvers les agents de l'Admi
nistratio n des Mi nes
Selon l'article 309 du Code minier, est puni d'une servitude
pénale de six mois au maximum ou d'une amende dont le montant en francs
congolais est l'équivalent de 1.000 USD à 5.000 USD ou d'une de
ces peines seulement, celui qui aura outragé par faits, paroles, gestes,
menaces ou frappé un agent de l'Etat, dans l'exercice ou à
l'occasion de l'exercice de ses fonctions et ce, sans préjudice d'autres
dispositions prévues par le droit commun.
180
m) E ntraves a ('activité de ('Administration des
Mines
Il est stipulé à l'article 310 du Code minier
que quiconque fait obstacle à l'exécution des travaux
ordonnés ou autorisés par les services des mines tel que
prévu par le Code et le Règlement Minier est puni d'une servitude
pénale de six mois et d'une amende dont le montant en francs congolais
est l'équivalent de 2.000 USD à 10.000 USD ou d'une de ces peines
seulement.
) Contraventions aux Arrêtés du Mi nistre et
du Gouverneur de Province
Suivant l'article 311 du Code minier, toutes contraventions
aux dispositions des Arrêtés Ministériels et du Gouverneur
de Province dans le secteur minier artisanal ou industriel au titre de mesures
d'application du Code sont punis de sept jours à un mois de servitude
pénale et d'une amende dont le montant en francs congolais ne
dépasse pas l'équivalent de 5.000 USD ou de l'une de ces peines
seulement.
CHAPITRE III GENERALITES SUR LE CONCEPT RESPONSABILITE
SOCIALE DES ENTREPRISES (RSE)
III.1. NOTIONS ET DEFINITIONS PRELIMINAIRES
Plus de dix ans après le sommet de Rio, alors que la
mondialisation de l'économie s'est imposée à la
communauté internationale, le concept de développement durable
commence à peine à influencer les politiques des acteurs publics
et privés. Des initiatives du type « Global Compact »
initiées par le secrétaire général des Nations
unies ou le Livre vert de l'Union européenne sur la «
responsabilité sociale des entreprises » (RSE), mais
également la mobilisation de la « société civile
» au niveau international, ont conduit certaines entreprises à
s'engager dans des démarches de RSE et à se soumettre à
des systèmes de « reporting » et de notation prenant en compte
les aspects économiques, sociaux et environnementaux de leurs
activités. Bref, à adopter une démarche de
développement durable au sens entendu par le rapport
Brundtland79
A titre d'exemple, en France, Progressivement, ONG et
Entreprises apprennent à se découvrir mutuellement.
Au-delà d'une simple relation de bailleur à opérateur, ce
dialogue conduit parfois à tisser des liens de partenariat, la plupart
du temps à partir d'initiatives personnelles, pour la mise en oeuvre de
projets communs. Ainsi émergent de nouvelles formes de partenariats
public privé (PPP) fondées sur des relations de type «
gagnant-gagnant » que l'État et les collectivités
territoriales (CT) peuvent appuyer, selon leurs propres priorités, par
des politiques volontaristes et/ou incitatives.
79. BRUNDTLAND G. H., dir. Notre avenir a tous, Commission
mondiale sur l'environnement et le developpement, Oxford University Press,
1987. Le rapport Brundtland a servi de base a la preparation du Sommet de Rio
(1992). Voici la definition qui y est donnee du developpement durable : «
Le developpement durable est un mode de developpement qui repond aux besoins
des generations prosentes, a commencer par ceux des plus domunis, sans
compromettre la capacito des generations futures a repondre aux leurs
».
182
Bien que le concept de « responsabilité
sociale de l'entreprise » (RSE) ne soit pas neuf80, il
fait aujourd'hui l'objet d'un regain d'intérêt, dans une
perspective renouvelée, et tend à s'imposer aux acteurs
économiques. Néanmoins, une clarification s'impose dans la mesure
où plusieurs appellations désignent le même concept. On
parle ainsi de « responsabilité sociale », de
« responsabilité sociale et environnementale » ou de
« responsabilité sociétale » ... Il serait
sans doute plus adapté de parler simplement de «
responsabilité des entreprises » puisque le concept de RSE tel que
défini par la Commission européenne englobe une triple approche:
économique, environnementale et sociale. La RSE est également
liée à des valeurs éthiques. Un rapide tour d'horizon des
principales initiatives lancées ces dernières années nous
permettra de mieux appréhender la question.
Par ailleurs, consommateurs et investisseurs se rejoignent sur
la nécessité d'organiser une véritable
transparence de l'e ntreprise, un aspect clé de la RSE.
Global compact : le « succès » d'une initiative non
contraignante. Le programme « Global Compact » est une initiative
lancée en 1999 par le secrétaire général des
Nations unies, pour mobiliser les entreprises du Nord et du Sud en faveur d'une
« mondialisation sans exclus » aux côtés des Nations
unies sur une base volontaire. Global Compact est un programme qui vise
à créer u n e nviro nneme nt d'appre ntissage
des entreprises aux « bonnes pratiques » en matière de respect
des droits de l'Homme et de l'environnement.
Ainsi, les entreprises adhérentes au concept RSE,
s'engagent par écrit à respecter les 9 pri ncipes du
Global Compact:
1° Soutenir et respecter la protection des droits de l'Homme
dans leur sphère d'influence,
2° S'assurer que leurs propres sociétés ne
sont pas complices d'abus de droits de l'Homme, 3°Soutenir la
liberté d'association et la reconnaissance des conventions collectives
de travail, 4°Soutenir l'élimination de toutes les formes de
travail forcé et obligatoire,
5°Soutenir l'abolition du travail des enfants,
6°Soutenir l'élimination de la discrimination dans le
travail ; et les professions,
7°Soutenir une approche préventive pour les
défis environnementaux,
8°Prendre une initiative pour promouvoir la
responsabilité environnementale,
9°Encourager le développement et la diffusion de
technologies environnementales.
80 De nombreux travaux sur la RSE ont
été publiés dans les années 50, alimentés
par une controverse sur l'existence ou non d'une responsabilité sociale
de l'entreprise (Levitt 1958, Friedman 1962). A partir des années
soixante-dix, le concept de RSE semble s'imposer. Lire a ce sujet La
responsabilité sociale des entreprises sous l'angle de leurs
partenariats avec les ONG, E. Dolet, mémoire de DESS,
Université de la Sorbonne, Paris, 2002.
Pour l'instant, plus de 2000 entreprises ont
adhéré à Global Compact (dont 50 % dans les PED). Le
programme associe également des représentants d'ONG, de syndicats
et d'organisations internationales, dont les agences de l'ONU impliquées
dans les domaines du travail, des droits de l'Homme, de l'environnement et du
développement. Global Compact soumet un rapport annuel à
l'assemblée générale des Nations unies pour
approbation.
En effet, La Responsabilité Sociale d'une Entreprise
(RSE) fait partie intégrante de tout un système dans la gestion
d'une entreprise étant donné qu'une entreprise peut se
définir comme une unité autonome qui regroupe les moyens
techniques, financiers et humains dans une activité organisée et
dirigée par un centre de décision afin d'atteindre des objectifs
définis.
La notion de la RSE est entrain d'occuper une place importante
des débats dans beaucoup de forum. La RSE reste peu connue en
République Démocratique du Congo en général et au
Sud-Kivu en particulier.
Telle qu'elle se profil aujourd'hui à travers le monde, la
RSE est la forme la plus aboutie de prise en charge par l`entreprise des
préoccupations sociales et environnementales.
D'aucuns n'hésitent à faire remonter les origines
de la RSE au paternalisme des entreprises européens du 19ème
siècle.
Ainsi, fin des années 80, voit l'apparition du concept
développement durable, qui ne prendra vraiment son envol que lors de sa
réutilisation par le sommet de Rio en 1992. Et en 2002 il ne s'agit plus
tant d'informer sur les initiatives de la RSE que de former à une
nouvelle forme de management. Sensibiliser les organisations sur les tenants et
les aboutissants de la RSE.
Aussi, les expressions « Responsabilité Sociale
des Entreprises (RSE) » et « Développement durable » font
donc toutes deux référence à des notions de
développement et donc d'évolution, de relation et
d'équité NordSud, de soutenabilité de la croissance,...
Deux expressions donc, pour qualifier une même idée, une
même notion d'évolution : l'une au niveau micro (à
l'échelle d'une organisation, d'un ministère, d'une ONG,...),
l'autre au niveau macro (à l'échelle d'un pays, d'une
fédération/ confédération des organisations, de
politiques supranationales et/ou internationales,...).
184
III.2. DEFINITION PROPREMENT DITE DE LA RSE
Pour une entreprise ayant pour rôle de créer des
richesses socio-économiques, des emplois et contribuer au
développement économique, social et environnemental à
travers des actions concrètes et pertinentes en faveur des
communautés locales et en payant des impôts et taxes , la RSE est
:
- Ensemble d'initiatives positives volontaires ;
- Initiatives qui vont au-delà des obligations juridiques
et sociales ;
- Initiatives qui embrassent un large éventail des
domaines économiques, sociaux ou écologiques.
Etant donné que le développement durable est
« un développement qui permet aux générations
présentes de satisfaire leurs besoins sans remettre en cause la
capacité des générations futures à satisfaire les
leurs »81, le concept de « Responsabilité Sociale
des Entreprises (RSE) » peut être définit comme le
développement durable transposé/ appliqué à
l'entreprise82.
Cette idée se traduit notamment par l'idée de
«Triple Botton Line« (triple résultats), qui conduit à
évaluer la performance de l'entreprise sous trois angles83
:
A. L'aspect environnemental: Cet
aspect de la RSE comprend une analyse des impacts de l`entreprise et de ses
produits en termes de consommation de ressources, de production de
déchets, d'émissions polluantes,...
B. L'aspect social: Cet aspect de
la RSE comprend les conséquences sociales de l'activité de
l`entreprise pour l'ensemble de ses parties prenantes : employés
(conditions de travail, niveau de rémunération,
non-discrimination...), fournisseurs, clients (sécurité et
impacts psychologiques des produits), communautés locales (nuisances,
respect des cultures) et la société en général.
C.L'aspect économique : Cet
aspect de la RSE comprend la performance financière
«classique« de l`entreprise, mais aussi sa capacité à
contribuer au développement économique de la zone d'implantation
de l`entreprise et à celui de ses parties prenantes, entre autre par le
respect des principes de saine concurrence (absence de corruption, d'entente,
de position dominante...).
En somme, la Responsabilité Sociale des
Entreprises (RSE) est un concept qui définit le comportement
d'entreprises qui integrent des preoccupations sociales et environnementales
dans l'ensemble de leurs operations en plus des preoccupations purement
economiques ou philanthropiques.
81 Groupe One, Op.cit.
82 'dem
83 'dem
Cela se traduit notamment par :
ü Le respect des droits socio-economiques fo
ndame ntaux de leurs travailleurs (conditions de travail,
santé & sécurité, juste rémunération,
non discrimination, abolition du travail des enfants, etc.)
o Reference : Conventions fondamentales de l'GIT.
ü Le respect de l'e nviro nneme nt
(par exemple : incidence environnementale des projets miniers, traitement des
déchets, pollution, etc.)
o Reference : Protocole de Kyoto.
ü Le respect des droits de l'Homme par les
entreprises
o Reference : Declaration Universelle des droits de
l'Homme.
III.3. PRINCIPES DIRECTEURS DE LA RSE
Selon Groupe One84, voici quelques principes
directeurs de la Responsabilité Sociale des Entreprises pour une
entreprise :
> Dialogue entre les parties prenantes de
l'entreprise : clients, fournisseurs, employés,
communautés locales, pouvoirs publics, etc.
> Transparence dans la gestion et les
operations.
> Mise en oeuvre des droits fondamentaux tout au
long de la chaine d'approvisionnement (fournisseurs,
sous-traitants, filiales, etc.)
84 Groupe One, Assurer la mise en
oeuvre des droits oconomigues et sociaux par les entreprises en RD Congo,
Responsabilito Sociale des Entreprises (RSE) Concept et
idoes, Centre Bondeko, Kinshasa, 20 et 21 octobre 2005,
p9.
186
III.4. NORMES NATIONALES EN RAPPORT AVEC LA
RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISE (RSE)
Parmi les normes nationales en rapport avec la
Responsabilité Sociale des Entreprise en République
Démocratique du Congo, il y a notamment :
· Le code du travail intègre largement les principes
et droits fondamentaux au travail ;
· D'autres lois imposent aux exploitants (entreprises)
des règles strictes en matière de protection de l'environnement,
du développement durable, ainsi que l'amélioration des conditions
de vie de la communauté ;
· Des compensations sous forme des taxes et redevances
sont régulièrement versées par ces exploitants afin de
permettre aux pouvoirs publics de repérer tout dommage causé par
l'activité économique à l'environnement ou à la
société ;
· Exemple de compensation :
Taxe de pollution dans le secteur industriel ;
Redevance minière dans le secteur minier ;
Taxe de déboisement et/ou de reboisement, pour le
secteur forestier.
· Les instruments juridiques internationaux, une fois
ratifiés, ont force de lois ;
· Dans le cadre de la mondialisation des marchés, la
compétitivité d'une entreprise dépend en partie de sa
capacité d'appliquer certaines règles internationales, parmi
lesquelles celles de la RSE.
III.5. NORMES INTERNATIONALES EN RAPPORT AVEC LA
RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES (RSE)
Quant aux normes internationales, il y a lieu de citer :
· Déclaration tripartite de l'OIT sur les
entreprises multinationales ;
· Déclaration de l'OIT relative aux principes et
droits fondamentaux au travail ;
· Pacte mondial (global compact) de l'ONU ;
· Principes directeurs de l'OCDE (Organisation de
Coopération et de Développement Economiques).
III.5.1. OBJECTIFS DES CONVENTIONS ET RECOMMANDATIONS DE
L'ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL (OIT)
ü Stimuler les efforts de tous les pays pour que le
progrès social accompagne le progrès économique dans le
respect de la diversité des situations, des possibilités et des
préférences des pays ;
ü Enjoindre les membres de l'OIT, même lorsqu'ils ne
l'ont pas ratifiée, à l'obligation de
respect, promouvoir et
réaliser les principes concernant les droits fondamentaux au travail.
III.5.2. CONTENU DES CONVENTIONS ET RECOMMANDATIONS DE
L'OIT
ü Liberté d'association et de négociation
collective ;
ü Interdiction du travail des enfants et du travail
forcé ;
ü Non discrimination en matière d'emploi ;
ü Garantie de santé et sécurité au
travail ;
ü Egalité de rémunération entre
travailleurs de deux sexes ;
ü Conditions décentes de travail ;
ü Politique de l'emploi ;
ü Rôle de l'orientation et la formation
professionnelle dans la mise en valeur des ressources humaines.
III.6. PROPOSITION D'UN CODE DE BONNE CONDUITE DE LA
RESPONABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES (RSE)
III.6.1. LES PRINCIPES DE BASE
n La responsabilisation des acteurs du milieu des affaires ;
n L'amélioration de la transparence entre les
différentes parties prenantes ;
n L'autoévaluation ;
n La vérification indépendante ;
n La participation dans tous les cas, des membres des
communautés locales doivent être associés pour la
validation des données recueillies par les opérateurs et
vérifiées par les organisations de la société
civile.
188
111.6.2. LES ELEMENTS D'EVALUAT1ON
a. Les droits de l'homme.
b. Les droits des travailleurs.
c. La lutte contre la corruption.
d. Le développement durable.
e. Le droit à la santé.
f. La protection de l'environnement.
g. Le paiement des taxes.
h. La publication des informations.
111.6.3. LES CR1TERES D'EVALUAT1ON
Les critères suivant permettraient de mesurer le respect
des droits économiques, sociaux et culturels par l'entreprise :
a. Disponibilité.
b. Accessibilité (accessibilité physique ;
accessibilité économique ; accessibilité de
l'information,...);
c. Acceptabilité.
d. Qualité.
111.6.4. LA GR1LLE D'EVALUAT1ON
Nous proposons ici une grille qui grâce à une
échelle de cinq degrés permettrait d'évaluer plus ou moins
objectivement les réalisations des entreprises par rapport aux
différents droits et obligations.
Mention
|
Insuffisant
|
Assez bon
|
Bon
|
Très bon
|
Excellent
|
Degré
|
5
|
4
|
3
|
2
|
1
|
111.6.5. DROITS DES TRAVAILLEURS
1. Les principes concernant les droits fondamentaux,
a savoir :
a) la liberté d'association et la reconnaissance
effective du droit de négociation collective ;
b) l'élimination de toute forme de travail forcé
ou obligatoire ;
c) l'abolition effective du travail des enfants ;
d) l'élimination de la discrimination en matière
d'emploi et de profession.
2. La non-discrimination
3. Responsabilités des entreprises
:
a) Le recrutement 1 2 3 4 5
b) Le licenciement 1 2 3 4 5
c) La rémunération 1 2 3 4 5
d) La promotion 1 2 3 4 5
e) La formation 1 2 3 4 5
4. Travail forcé
-Obligations de l'État congolais ; - Principe de l'OIT
;
- Normes de l'ONU.
5. Responsabilités de
l'entreprise
a) Tous les travailleurs ont un contrat de travail 1 2 3 4 5
b) Les contrats de travail sont à durée
déterminée ou déterminée 1 2 3 4 5
c) La durée de la journée de travail est de 8
heures 1 2 3 4 5
d) Le paiement des heures supplémentaires est
satisfaisante 1 2 3 4 5
e) Le nombre des travailleurs qui doivent de l'argent à
l'entreprise 1 2 3 4 5
f) Le remboursement de l'argent par les salariés 1 2 3 4
5
g) Le montant de la retenue sur le salaire 1 2 3 4 5
6. Travail des enfants
a) L'entreprise emploie des enfants dans ces activités 1
2 3 4 5
b) L a nature du travail des enfants dans l'entreprise 1 2 3 4
5
c) Ils travaillent dans des conditions dangereuses et insalubres
1 2 3 4 5
d) L'entreprise veille à ce que ses partenaires et
clients n'emploient pas des enfants 1 2 3 4 5
e) L'entreprise entretient des rapports avec des partenaires qui
utilisent des enfants 1 2 3 4 5
7. Santé et sécurité au travail
(SST)
a) L'existence dans les entreprises des emplois insalubres 1 2 3
4 5
b) La connaissance des travailleurs des risques liés aux
emplois 1 2 3 4 5
c) L'entreprise entretient un environnement de travail salubre
et sans danger 1 2 3 4 5
d) La politique en matière de SST 1 2 3 4 5
e) Les mesures de sécurité pour diminuer les
risques associés à des substances ou
matériaux toxiques 1 2 3 4 5
f) La qualité du responsable de la SST 1 2 3 4 5
g) La formation sur l'utilisation de l'équipement et des
méthodes de travail particulières
pour à des tâches plus dangereuses 1 2 3 4 5
h) L'information fournie aux employés en matière
de SST 1 2 3 4 5
i) Le Régime national d'indemnisation des accidents de
travail 1 2 3 4 5
j) Les montants des indemnités perçus par les
accidentés et leurs familles 1 2 3 4 5
k) Le mécanisme pour signaler des accidents survenant sur
les lieux de travail 1 2 3 4 5
l) Les versements des cotisations prescrites à l'INSS 1 2
3 4 5
m) Le rapport sur les sources et facteurs d'accidents de travail
et les moyens d'y
remédier 1 2 3 4 5
n) La protection des femmes enceintes 1 2 3 4 5
o) Les traitements particuliers des enfants 1 2 3 4 5
8. Remuneration equitable
a) L'existence d'un barème salarial dans l'entreprise 1 2
3 4 5
b) La classification des emplois 1 2 3 4 5
c) La rémunération offerte par la
société 1 2 3 4 5
d) Les salaires sont supérieurs au SMIG 1 2 3 4 5
e) Le mode de paiement mensuel en espèces 1 2 3 4 5
f) Le taux de paiement des salaires 1 2 3 4 5
191
9. Retenues a la source
a) Les retenues que celles des impôts et de la
sécurité sociale 1 2 3 4 5
b) On prélève des sommes sur le salaire à
titre de sanctions disciplinaires 1 2 3 4 5
c) L'existence d'autres avantages sociaux 1 2 3 4 5
d) L'information claire des travailleurs sur les conditions
salariales 1 2 3 4 5
e) Les différentes rubriques du bulletin de paie 1 2 3 4
5
10. Liberté d'association et droit de
negociation collective
10.1. Delegation syndicale
a) L'élection de la délégation syndicale
élue 1 2 3 4 5
b) Le respect de l'immunité des
délégués et des permanents syndicaux 1 2 3 4 5
c) Le respect du choix syndical des travailleurs 1 2 3 4 5
d) Les pressions sur les travailleurs syndiqués 1 2 3 4
5
e) Les travailleurs peuvent librement organiser leur syndicat 1
2 3 4 5
f) Les syndicats sont libres de poursuivre leurs propres
programmes 1 2 3 4 5
g) L'entreprise exerce de la discrimination à l'endroit
des syndicats 1 2 3 4 5
10.2. Négociation collective
a) L'existence d'une convention collective dans l'entreprise 1 2
3 4 5
b) La dernière négociation de la convention
collective 1 2 3 4 5
c) La manière de négocier avec les partenaires 1 2
3 4 5
d) Le respect des clauses négociées 1 2 3 4 5
e) Les résultats en matière de SST :
- De travail des enfants 1 2 3 4 5
- De salaires et d'avantages sociaux 1 2 3 4 5
- D'égalité des sexes 1 2 3 4 5
f) La manière dont sont réglés les conflits
collectifs de travail 1 2 3 4 5
g) Les recours effectifs en cas de violation Consentement
préalable, libre et éclairé 1 2 3 4 5
111.6.6. LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
a) L'obtention transparente des permis et autres autorisations 1
2 3 4 5
b) La population locale considère vos opérations
comme légale 1 2 3 4 5
c) Le mécanisme de soumissions et d'appel d'offres est
transparent 1 2 3 4 5
d) Des preuves de corruption des agents de l'administration 1 2
3 4 5
192
Votre entreprise est identifiée dans un paradis fiscal
« offshore »
1
|
2 3
|
4 5
|
|
f) L'investissement et les résultats d'exploitation sont
comptabilisés dans les états
|
|
|
|
financiers publics
|
1
|
2 3
|
4 5
|
111.6.7. LE DEVELOPPEMENT DURABLE
1. L'etre humai n est le sujet central du developpement
et doit do nc etre le participant actif et le beneficiaire du droit au
developpement.
a) L'association de la collectivité locale au
développement de leur contrée 1 2 3 4 5
b) L'accès équitable des membres de la
collectivité locale aux bienfaits du développement 1 2 3 4 5
c) Les efforts possibles pour assurer le développement 1
2 3 4 5
d) L'entreprise aide la collectivité à
réaliser son droit au développement par ses politiques
d'assistance et ses politiques commerciales ou financières 1 2 3 4 5
e) Les membres de la collectivité estiment que les
activités sont conçues [et exécutées] dans un
esprit compatible avec le droit au développement 1 2 3 4 5
f) L'entreprise a fait des activités qui affaiblissent la
capacité de l'État de mettre en oeuvre des politiques qui servent
ses besoins en matière de développement 1 2 3 4 5
2. Développement durable
a) L'entreprise développe des politiques de production et
de consommation destinées à améliorer les produits et
services qu'elle fournit, tout en minimisant les impacts sur
|
|
|
|
l'environnement et la santé humaine
|
1
|
2 3
|
4 5
|
b) L'entreprise investit d'importantes ressources dans les modes
de production
|
|
|
|
moins polluants
|
1
|
2 3
|
4 5
|
c) L'entreprise collabore aux efforts déployés
pour renforcer les capacités locales en
|
|
|
|
matière de développement durable
|
1
|
2 3
|
4 5
|
d) L'entreprise veille à minimiser l'emploi de substances
responsables de graves
|
|
|
|
dommages à l'environnement ou qui s'avèrent
dangereuses pour la santé humaine
|
1
|
2 3
|
4 5
|
e) La participation a des stratégies de gestion de
l'eau
|
1
|
2 3
|
4 5
|
3. Acces a l'eau et a
l'électricité
3.1. Accessibilité
a) L'implantation de l'entreprise favorise à la
population l'accès à l'eau 1 2 3 4 5
b) Les membres de la collectivité, les écoles et
les lieux de travail jouissent d'un
approvisionnement constant en eau 1 2 3 4 5
c) Les tarifs de paiement des factures sont abordables 1 2 3 4
5
d) Les membres de la collectivité jouissent du même
accès à l'eau 1 2 3 4 5
e) L'entreprise prend des mesures pour assurer que l'eau soit
accessible à toute la
population avoisinant ses activités 1 2 3 4 5
f) La sécurité aux points d'approvisionnement en
eau 1 2 3 4 5
g) L'entreprise apporte son concours pour pallier à
l'insuffisance de l'eau 1 2 3 4 5
3.2. Disoonibilité
a) Les ressources en eau ont diminué depuis
l'implantation du projet 1 2 3 4 5
b) L'approvisionnement en eau pour les usages domestiques 1 2 3
4 5
c) Les membres de la collectivité disposent de ressources
suffisantes en eau pour
leurs activités agricoles 1 2 3 4 5
d) Les ressources en eau sont suffisantes pour assurer
l'hygiène du milieu et les
installations sanitaires de la collectivité 1 2 3 4 5
e) L'entreprise prend des mesures pour assurer un
approvisionnement suffisant en eau dans la zone d'implantation 1 2 3 4 5
3.3. Qualité
a) L'eau disponible est potable 1 2 3 4 5
b) Le traitement de l'eau pour la rendre propre à la
consommation 1 2 3 4 5
c) Les ressources en eau sont menacées par des risques de
contamination 1 2 3 4 5
d) La qualité de l'eau a changé avec
l'implantation d'entreprise 1 2 3 4 5
e) La nappe phréatique a été
contaminée par des travaux de construction ou des rejets polluants 1 2 3
4 5
3.4 L'acces a un logement
suffisant
c)
194
L'entreprise a permis l'amélioration de cette situation 1
2 3 4 5
d) Les logements des membres de l'entreprise offrent-ils une la
protection nécessaire contre le froid, l'humidité, la chaleur, la
pluie, le vent ou d'autres dangers pour la santé 1 2 3 4 5
e) Les logements offrent à ceux qui y habitent
suffisamment d'espace, d'intimité et de sécurité, ainsi
qu'un éclairage et une aération convenables 1 2 3 4 5
f) L'emplacement des logements est satisfaisant (ils doivent se
trouver à proximité des
lieux de travail, des établissements scolaires et autres
services 1 2 3 4 5
g) Les membres de la collectivité peuvent choisir
l'emplacement de leur domicile 1 2 3 4 5
h) Les membres de la collectivité sont
propriétaires 1 2 3 4 5
i) Les membres de la collectivité ont-ils accès
aux services, matériaux, équipements
et infrastructures nécessaires 1 2 3 4 5
j) Le prix de logement est abordable 1 2 3 4 5
k) Une fraction du revenu des ménages permet de payer le
loyer 1 2 3 4 5
l) Les membres de la collectivité sont
protégés contre les hausses de loyer 1 2 3 4 5
3.5. L'accès a
l'éducation
a) L'entreprise paie à ses agents des indemnités
de scolarité 1 2 3 4 5
b) L'entreprise organise des actions de formations
professionnelles 1 2 3 4 5
c) Elle contribue à améliorer en quantité
et en qualité le réseau scolaire 1 2 3 4 5
d) L'entreprise assure des programmes de formation de
manière à embaucher
davantage de personnel au sein de la main-d'oeuvre locale 1 2 3
4 5
e) L'entreprise a pris des mesures pour améliorer
l'accès à l'instruction 1 2 3 4 5
f) Les activités de l'entreprise a compromis
l'accès à l'instruction 1 2 3 4 5
g) Les enfants des employés fréquentent tous
l'école primaire et secondaire 1 2 3 4 5
h) Les enseignants sont convenablement formés et
rémunérés 1 2 3 4 5
i) Les adultes dont les compétences et connaissances sont
devenues obsolètes du fait des transformations récentes ont la
possibilité de se recycler 1 2 3 4 5
4. Droit a la sante
a) Les soins sont de bonne qualité 1 2 3 4 5
b) Il existe des services des soins gratuits pour le personnel
et les membres de
leurs familles 1 2 3 4 5
c) Les services de santé ont tendance à
s'améliorer 1 2 3 4 5
d) Les service de santé ont tendance à se
dégrader 1 2 3 4 5
Les activités ont un effet perceptible sur la santé
de la population locale
1
|
2 3
|
4 5
|
|
f) L'entreprise a pris des mesures en matière de
formation et d'accès à l'information
|
|
|
|
sur les principaux problèmes de santé existant dans
la collectivité
|
1
|
2 3
|
4 5
|
g) Le projet a-t-il modifié la disponibilité des
services de santé
|
1
|
2 3
|
4 5
|
h) Les installations, biens et services de santé sont
offerts à tous
|
1
|
2 3
|
4 5
|
j) Les travailleuses ont accès à des services de
santé maternelle (soins pré et post -
|
|
|
|
natals), et infantile
|
1
|
2 3
|
4 5
|
g) Les employés ou les membres de la collectivité
peuvent-ils se faire vacciner
|
|
|
|
contre les maladies infectieuses les plus courantes dans la
population locale
|
1
|
2 3
|
4 5
|
k) L'entreprise participe à la prise des mesures pour
prévenir, traiter et contrôler
|
|
|
|
les maladies épidémiques et endémiques
|
1
|
2 3
|
4 5
|
l) L'entreprise organise régulièrement des examens
médicaux au bénéfice de ses agents
|
|
|
|
et leurs familles
|
1
|
2 3
|
4 5
|
5. La protection de l'e nviro nneme nt 5.1.
Protection de l'environnement
a) Les activités ont un impact direct sur
l'environnement
|
1
|
2 3
|
4 5
|
b) L'entreprise respecte le principe de prévention et de
précaution
|
1
|
2 3
|
4 5
|
c) En cas de risque, l'entreprise agit sans attendre de disposer
de preuves
|
1
|
2 3
|
4 5
|
d) L'entreprise s'abstient d'utiliser des ressources
indésirables
|
1
|
2 3
|
4 5
|
e) L'entreprise respecte les normes environnementales reconnues
en ce qui concerne
|
|
|
|
la pollution atmosphérique
|
1
|
2 3
|
4 5
|
f) L'entreprise respecte les normes environnementales reconnues
en ce qui concerne
|
|
|
|
la pollution de l'eau
|
1
|
2 3
|
4 5
|
g) L'entreprise respecte les normes environnementales reconnues
en ce qui concerne
|
|
|
|
l'utilisation des terres
|
1
|
2 3
|
4 5
|
h) L'entreprise respecte les normes environnementales reconnues
en ce qui concerne
|
|
|
|
la biodiversité
|
1
|
2 3
|
4 5
|
j) L'entreprise respecte les normes environnementales reconnues
en ce qui concerne
|
|
|
|
les déchets dangereux
|
1
|
2 3
|
4 5
|
k) L'entreprise cherche à renforcer les lois et les
dispositions réglementaires locales
|
|
|
|
sur l'environnement
|
1
|
2 3
|
4 5
|
5.2. Etudes d'impact environnemental
a) L'entreprise évalue périodiquement l'impact de
ses activités sur l'environnement et la santé humaine 1 2 3 4
5
b) L'entreprise présente toujours une étude
d'impact environnemental avant
d'entreprendre un projet d'envergure 1 2 3 4 5
c) Les études d'impact environnemental de l'entreprise
sont mises à la disposition du public 1 2 3 4 5
d) Elles sont rédigées dans la ou les langues du
pays 1 2 3 4 5
e) Les études d'impact de l'entreprise visent à
déterminer les conséquences des activités qu'elle
prévoit d'entreprendre sur certaines catégories de la population
1 2 3 4 5
5.3. Biodiversité
a) L'entreprise a adopté des stratégies, des plans
ou des programmes visant la
conservation et l'utilisation durable de la diversité
biologique 1 2 3 4 5
b) L'entreprise coopère pleinement avec les
autorités gouvernementales pour développer des méthodes
d'utilisation durable des ressources biologiques 1 2 3 4 5
c) L'entreprise surveille les éléments
constitutifs de la diversité biologique sur lesquels ses
activités risquent d'avoir un effet nuisible 1 2 3 4 5
d) L'entreprise identifie les processus et catégories
d'activités qui ont ou risquent
d'avoir une influence défavorable sur la conservation et
l'utilisation de
la diversité biologique 1 2 3 4 5
e) L'entreprise intègre la conservation et l'utilisation
durable de la diversité biologique dans ses plans, programmes et
politiques 1 2 3 4 5
f) L'entreprise transmet les résultats de ses
activités de recherche et développement à des personnes
qui pourraient s'en servir à l'échelon local 1 2 3 4 5
5.4. Modes de production
a) L'entreprise pratique une gestion rigoureuse des substances
chimiques et des déchets dangereux 1 2 3 4 5
b) L'entreprise encourage le développement et la
diffusion de technologies
respectueuses de l'environnement 1 2 3 4 5
c) L'entreprise élimine ou évacue ses
déchets dans le plus grand respect possible de l'environnement 1 2 3 4
5
d)
197
L'entreprise contrôle sa chaîne d'approvisionnement
en aidant ses fournisseurs
à améliorer leur performance environnementale 1 2
3 4 5
e) L'entreprise prend des mesures, en collaboration avec les
populations autochtones concernées, pour protéger et
préserver l'environnement dans les territoires
qu'elles habitent 1 2 3 4 5
6. Paieme nt des taxes
a) L'entreprise paie ses taxes légales 1 2 3 4 5
b) Les montants sont effectivement versés dans la caisse
de l'État 1 2 3 4 5
c) Elle décourage les fonctionnaires par des paiements a
la caisse 1 2 3 4 5
7. Publication des informations
a) L'entreprise publie les informations importantes
auprès des acteurs concernés 1 2 3 4 5
b) L'entreprise informe dans les délais voulus toute
personne exposée aux risques
associés à des activités susceptibles de
nuire à l'environnement 1 2 3 4 5
c) L'entreprise mesure, suit et signale les progrès
qu'elle accomplit en ce qui touche
l'intégration des principes de développement
durable dans ses pratiques, 1 2 3 4 5
d) L'entreprise informe sur ses pratiques en matière des
RSE 1 2 3 4 5
e) L'entreprise dissimule à la population des
informations essentielles concernant
l'environnement 1 2 3 4 5
f) L'entreprise publie des informations sur ses paiements des
taxes 1 2 3 4 5
III.7. PROPOSITION D'UN CODE DE BONNES PRATIQUES
ENVIRONNEMENTALES DANS LE DOMAINE DE L'EXPLOITATION MINIERE AU SUD-KIVU
III.7.1. MOTIVATION DE LA PRESENTE
PROPOSITION
Considérant les problèmes et les impacts
négatifs de l'exploitation minière au Sud-Kivu, à savoir,
les problèmes de santé, d'hygiène, les impératifs
de sécurité et d'information ;
Etant entendu que les conséquences environnementales de
l'exploitation minière au Sud-Kivu ont été très
remarquables au Sud-Kivu ;
Au regard des principaux problèmes environnementaux
imputables à la mine au Sud-Kivu à travers les différentes
phases de l'exploitation minière au Sud-Kivu, notamment la phase de
prospection et recherche, celle de la construction de la mine, celle de
l'extraction minière, et de l'extraction métallurgique ;
Nous tenons à proposer dans les lignes qui suivent un code
de bonne pratique environnementale dans le cadre de l'exploitation
minière dans la province du Sud-Kivu.
Pour ce faire, la présente proposition est faite sur
base du code85 de bonnes pratiques environnementales pour les
projets miniers du CDE86 pour les pays ACP87 dont la
République Démocratique du Congo est membre. Il s'agit en faite
d'une adaptation pour le cas spécifique de la province du Sud-Kivu.
III.7.2. OBJECTIFS DU CODE DE BONNES PRATIQUES
ENVIRONNEMENTALES
Le principal objectif de cette proposition est de stimuler les
différents acteurs du secteur minier au Sud-Kivu, à
intégrer une gestion responsable de l'environnement dans le cycle
complet de projets miniers et de contribuer ainsi à une
amélioration continue de l'environnement dans l'opération
minière au Sud-Kivu en établissant une référence
pour les méthodes de gestion en matière d'environnement dans le
secteur minier.
85 CDE, Code de bonnes pratiques environnementales pour
les projets miniers, juin 2003, 64 pages.
86 CDE : Centre pour le developpement de
l'entreprise, une institution du Groupe des Etats ACP et de l'Union europeenne,
dans le cadre de l'Accord de Cotonou, destine a lutter contre la pauvrete par
la creation de richesses a travers le dispositif general europeen d'aide au
developpement du secteur prive.
87 ACP : Afrique, Caraibes et
Pacifique.
199
Parmi les objectifs précis du code en proposition, nous
pouvons noter :
a) Aide à la mise en oeuvre d'une stratégie
environnementale pour les projets miniers au Sud-Kivu;
b) Elaboration de directives pour l'évaluation des
impacts sur l'environnement en zones minières ;
c) Introduction et l'encouragement de principes de bonne gestion
et de bon contrôle de l'environnement dans tous les projets miniers.
d) Réduction de l'impact sur l'environnement des projets
miniers et l'assurance que cette exploitation, pendant toute sa durée,
n'aura pas d'impacts majeurs sur l'environnement au Sud-Kivu;
III.7.3. PRINCIPAUX IMPACTS DES METHODES D'EXPLOITATION
MINIERES SUR L'ENVIRONNEMENT AU SUD-KIVU
Comme nous l'avons annoncé ci-haut, la présente
proposition de Code de bonnes pratiques environnementales s'applique aux
différentes zones des opérations minières au Sud-Kivu.
Ainsi, les promoteurs de projets miniers au Sud-Kivu devront appliquer ce code
pour préparer une évaluation préliminaire de l'impact de
l'exploitation sur l'environnement, et qui servira à développer
et à mettre en application une méthode optimale de gestion de
l'environnement pendant toute la durée du cycle de leur projet
minier.
Cependant, cette proposition ne remplace pas le Code et le
règlement miniers Congolais ainsi que d'autres dispositions
légales en la matière mais il constitue un complément
à tous ces différents textes et dispositions légales afin
de promouvoir la protection de l'environnement en zones minières.
En effet, bien que les opérations minières au
Sud-Kivu aient apporté des bénéfices économiques,
elles ont eu, dans beaucoup de cas, un impact négatif sur
l'environnement, souvent en raison de l'absence de prise en compte de mesures
sérieuses de protection. Un examen des méthodes actuelles
d'exploitations minières indique que les principaux impacts sur
l'environnement au Sud-Kivu sont liés à :
· La réduction sur les sites miniers de la
qualité de l'air- poussières emportées et
dépôts de poussières suite à l'extraction, aux
activités de criblage et de traitement, du chargement et au transport
des produits miniers ;
· L'intensification du bruit et des vibrations dus aux
opérations de forage et à l'usage d'explosifs, aux
activités de criblage et de manutention, au trafic interne et externe
engendré par l'exploitation minière ;
· La réduction de la qualité de l'eau avec
surtout l'augmentation des matières en suspension provenant de
l'évacuation des eaux de surface des eaux résiduaires, et de la
contamination par les hydrocarbures causée par les installations
défectueuses de stockage de carburant ;
· La destruction des habitats écologiques
provoquée par l'élimination du couvert végétal et
par les changements de régime des eaux de surface et souterraines
locales ;
· La perturbation et modifications du paysage visuel
causés par le mauvais tracé et la mauvaise conception des mines
à ciel ouvert, par le stockage non contrôlé de la couche de
terre arabe et des déchets rocheux et par la localisation des usines
fixes ou mobiles de traitement et es bâtiments annexes ;
· Le déplacement des communautés locales en
raison de la libéralisation et du développement de
l'activité minière dans certaines contrées de la
province.
201
Restauration a l'usage anterieur ou
pour un nouvel
usage
Figure 1 : Schéma de la méthodologie
d'une gestion de l'environnement selon le CDE88
Bonne pratique operationnelle
pendant le cycle de la
mine
3. b. Réhabilitatio
Verification
Strategie de gestion de l'environnement Consultation
Planning Gestion suivi controle
3. a. Fermeture
Contrale
permanent
2. b. Traiteme nt
2. a. Extraction
Rapport sur l'impact
environnemental
Cadre des réglementations
Evaluation
de
l'impact
environnemental
1. b. Développeme nt
1. a. Planning
Consultation
Prise de conscience de la protection de l'environnement
par les exploitants, les sociétés, le Gouvernement,
...
LES PHASES DE L'EXPLOITATION MINIERE
202
III.7.4. STRATEGIE ENVIRONNEMENTALE POUR LES PROJETS
MINIERS AU SUD-KIVU
La déclaration publique des
exploitants, sociétés ou toute organisation avant de commencer
les opérations minières dans la province du Sud-Kivu,
a s'engager a gérer efficacement l'environnement dans le
cadre de toutes leurs activités, constitue une stratégie
environnementale, qui sert de base au développement d'objectifs et
projets environnementaux plus spécifiques dans les sites
miniers.
Cette déclaration devra prendre en compte les aspects
ci-après :
ü l'importance majeure de la gestion de l'environnement
en s'assurant que les projets miniers se font aux principes de
développement durable. « Une saine pratique de l'environnement-
bonne pour les affaires, bonne pour la santé et la
sécurité » ;
ü les liens entre environnement naturel et,
l'héritage social et culturel, la santé et la
sécurité des employés sur leur lieu de travail ;
ü la consultation et le dialogue avec les
communautés locales et autres parties prenantes sur les
différents aspects de projets miniers ;
ü la présentation des résultats de
l'évaluation préliminaire de l'impact sur l'environnement ;
ü la formation et l'enseignement sur la gestion de
l'environnement et les questions de suivi et de rapport ;
ü l'engagement à participer au développement
socio-économique de la zone/communauté
d'exploitation
minière à travers la présentation d'un plan d'action
d'appui au développement;
ü les phases de l'activité minière et le
transfert de technologies adéquates pour atténuer l'impact
environnemental ;
ü Etc.
III.7.5. DIRECTIVES POUR UNE PRATIQUE OPTIMALE DE
L'ENVIRONNEMENT DANS LES OPERATIONS MINIERES
Pre : les directives pratiques pour les promoteurs de
projets : C'est pour éliminer les effets néfastes des
opérations minières sur l'environnement, et à
développer de bonnes relations avec les communautés locales
avoisinantes. Il s'agit notamment d'une bonne conception et un bon
aménagement de la mine qui constituent les deux éléments
-clés susceptibles d'atténuer les impacts néfastes sur
l'environnement. (Voir figure 2 cidessous). A cet égard, nous
recommandons aux promoteurs de projets miniers de faire en sorte que leurs
exploitations minières soient conçues et établies par des
conseillers professionnels qualifiés en la matière et selon les
normes de pratique optimale et exigées par le Code et le
règlement minier Congolais.
2+me : la relation avec la commu nauté locale
:
Comme nous venons de l'annoncer ci-dessous, les promoteurs
miniers au Sud-Kivu doivent en outre:
- S'efforcer d'être pro- actifs dans le
développement de leurs relations avec la communauté locale,
c'est-àdire qu'ils doivent faire la connaissance des gens du voisinage,
s'intéresser à eux, essayer de comprendre leurs problèmes,
les encourager à faire la connaissance du personnel du site,
écouter et parler ;
- Etablir des contacts réguliers et donner des
informations en toute liberté, avoir des journées portes ouvertes
;
- Créer une bonne impression en gérant la mine de
façon ordonnée et efficace ;
- Assurer la communication, par exemple avec un employé
chargé de la liaison, annoncer les détails sur la façon
d'établir les contacts ;
- Prévenir des activités qui peuvent
entraîner des réclamations et les expliquer ;
- Rendre visite et agir après des réclamations ;
- S'assurer que le personnel est conscient de l'environnement et
formé pour faire face aux problèmes ; - Proposer/assurer des
mesures compensatoires là où l'impact dépasse la limite du
tolérable ;
- Essayer de coopérer et d'éviter de se comporter
en adversaire ;
- Etc.
3eme : le bon usage des explosifs
Les promoteurs doivent :
· Inspecter les surfaces ;
· Préparer le plan de l'exploitation, y compris la
capacité des charges et la conséquence des explosions pour
minimiser les effets sur l'environnement ;
· Vérifier la position des trous et noter toute
anomalie ;
· Réviser le plan si nécessaire ;
· Limiter la vibration du sol (minimiser l'effet des
charges en les encageant, faire très attention dans les situations
inhabituelles par exemple dans les angles) ;
· Réduire la surpression (éviter si
possible l'utilisation du cordon de mine en surface et les explosions
secondaires, éviter également de procéder au tir dans de
mauvaises conditions météorologiques, surtout quand le vent
souffle vers des lieux sensibles et que les nuages sont bas) ;
· Eviter les éclats de roche (assurer que le plan
est minutieux, déplacer le rocher fragmenté horizontalement
plutôt que verticalement, amorcer en bas plutôt qu'en haut,
utiliser des écrans de protection s'il y a le moindre doute) ;
204
4ème : la bonne pratique co ntre le
bruit
Les promoteurs doivent :
· Discuter des questions de bruit et démontrer que
dans la pratique les conditions proposées peuvent être
respectées ;
· Prévoir et s'assurer que l'on a tenu compte du
bruit dans le plan de développement, de la nature du travail et de
l'ordre de déroulement des tâches ;
· Eviter le travail de nuit surtout près des zones
sensibles ;
· Prévoir des écrans anti-bruit dans le plan,
par exemple par un système de digues et de plans de travail ;
· S'assurer que ceux qui gèrent le site et y
travaillent sont conscients qu'il faut fonctionner avec le moins de bruit
possible ;
· Vérifier les caractéristiques du bruit de
l'équipement avant son utilisation et ensuite périodiquement,
si
nécessaire ajuster un équipement trop bruyant, assurer son
bon fonctionnement et son entretien ;
· Réduire la propagation du bruit en utilisant des
murets temporaires et des écrans mobiles selon le cas ;
· Etc.
Dème : la bonne pratique e n matière de
poussière
Les promoteurs miniers doivent à ce sujet:
· Réduire la production de poussière par un
bon plan et un bon aménagement ;
· Réduire le transport de la poussière par le
vent (tasser, niveler, revêtir et entretenir les voies de transport,...)
;
· Réduire la poussière ambiante en plantant
des arbres et arbustes autour du site ;
· Suspendre temporairement les activités ou
l'opération minière si l'on ne peut éviter la production
de poussière ;
· Etc.
6ème : la bonne pratique e n matière de
nuisances visuelles
Les promoteurs miniers doivent :
· Adopter une approche positive vis-à-vis du paysage
;
· Prévoir la plantation et l'aménagement du
paysage ;
· Planter dès la première saison après
l'accord d'aménagement ;
· S'assurer que les gestionnaires de la mine ont ou
semblent avoir la volonté d'avoir un site d'exploitation visuellement
agréable ;
· Avoir une « bonne intendance », s'occuper avec
soin de la mine et bien l'entretenir ;
·
Effectuer des révisions régulières des
opérations d'aménagement du paysage et des programmes de
restauration.
Fème : la bonne pratique e n matière
d'eaux souterrai nes
Les promoteurs miniers doivent :
· Etablir la qualité et les niveaux de
référence des eaux souterraines avent l'aménagement et la
demande d'autorisation d'exploitation si les minerais à extraire se
situent sous la nappe d'eau ;
· Définir et évaluer le régime hydro-
géologique du site et de son voisinage ;
· Pendant la période d'exploitation,
contrôler les niveaux des eaux retirées par la communauté
locale, la quantité et la qualité des flux de recharge ainsi que
la terre et les récoltes, l'écologie de la communauté
locale, pour détecter les problèmes qui pourraient survenir ;
· Prévoir de ne pas dénoyer la mine ou, si
cela est inévitable, le faire progressivement par petites cellules ;
· Utiliser les codes en usage pour les amas de
déblais temporaires et la stabilité des pentes ;
· Prévoir la recharge des aquifères ;
· Prévoir des bases imperméables et
l'endiguement pour carburant, le pétrole, les entrepôts de
produits chimiques et les installations de traitement de l'eau ;
· Eviter les infiltrations d'écoulements
contaminés à travers le sol de la mine ;
· Etc.
flème : la bonne pratique e n
matière d'eaux de surface
Les promoteurs miniers doivent :
· Conférer avec les services
hydrogéologiques compétentes sur les façons
d'éviter ou de réduire les conséquences de la modification
de la nappe d`eau, de la pollution des cours d'eau de surface, ou bien de
changer l'hydrologie de la zone si le site empiète sur des habitats
naturels protégés et surtout si le site proposé a des
liens hydrologiques a un lien de marécage ;
· Consulter les spécialistes de
réglementations concernées sur tout changement des cours d'eau,
des lits de rivières voisines et de tout déversement permanent
;
· Entreprendre une expertise de référence et
établir un système de contrôle des cours d'eau ;
· Prévoir un système de drainage
adéquat pour écarter les eaux de surface du chantier minier ;
· Aménager un système
intégré de gestion de l'eau, y compris de dénoyage de la
mine pour assurer les fonctions d'équilibre des débits
grâce à des puisards et au pompage, de contrôle des macro-
particules par dépôts dans les puisards et lagunes, de
contrôle de la composition chimique de l'eau,
·
·
·
· ,
·
206
Limiter l'érosion de surface en planant rapidement les
zones exposées, en créant une couverture végétale
qui protége physiquement les surfaces de terre recouvrement, les amas de
terre et de déchets, en restaurant progressivement les zones de travail,
en constituant des parois de protection des cours d'eau ;
· Aménager des puisards et des lagunes pour faire
face à n'importe quelle situation, y compris aux
périodes
reconnues d'orages, en assurant que ils sont assez grands, l'on évite la
dégradation, ...;
· Etc.
gème : la bonne pratique e n matière de
déchets prove na nt du développeme nt mi nier Les
promoteurs doivent :
· Réduire la production de déchets et essayer
d'utiliser les déchets pour aménager le pays ;
· Placer le amas de déchets dans l'enceinte du
chantier dans la mesure du possible ;
· Utiliser les déchets pour le programme de
restauration progressive du paysage ;
· Paysager et restaurer la couverture
végétale des amas déchets dès que possible ;
· Construire les amas de déchets en pensant aux
effets potentiels sur le paysage, les eaux souterraines, les cours d'eau de
surface et le régime des crues ;
· Prendre des mesures pour que les déchets contenant
des contaminants physiques ou chimiques soient encaisser dans de l'argile pour
éviter qu'ils ne s'échappent dans l'atmosphère ou ne
s'infiltrent dans les aquifères ou les eaux de surface ;
· Assurer une stabilité satisfaisante des amas de
déchets à court et à long terme ;
· Etc.
10ème : la bonne pratique e n
matière de séparatio n des terres
Les promoteurs miniers doivent :
· Comprendre comment les hommes, la flore et la faune ont
occupé le site avant leur venue ;
· Conserver autant que possible les aménagements
existants ;
· Sinon offrir une alternative quand c'est
nécessaire et possible ;
· Maintenir la possibilité et la qualité de
solutions alternatives en termes de paysage, surface, panneaux de
signalisation, clôture, et sécurité ;
· Offrir des compensations si nécessaire.
· Etc.
III.7.6. PRINCIPES IMPORTANTS CONCERNANT LES SYSTEMES DE
REGLEMENTATION DE L'ENVIRONNEMENT AU SUD-KIVU
Parmi ces principes, nous proposons ci-après certaines que
nous considérons comme fondamentaux pour la province du Sud-Kivu:
n Communication et faciliter l'accès aux informations
pertinentes ;
n Consultation et efficacité ;
n Flexibilité et intégrité ;
n Responsabilité et transparence (ex : décisions
motivées) ;
n Principe de paiement par le pollueur et principe de
prévention ;
n Responsabilité environnementale basée sur une
approbation globale du cycle de production ;
n Respect des critères et normes juridiques importants
concernant (la pollution, les taxes et frais, les installations
économiques, la responsabilité, ...) ;
n Mise en oeuvre de mécanismes de contrôle et
d'évaluation. Il est important que ces mécanismes soient
(efficaces par rapport au coût, transparents, cohérents,
explicables, publiquement acceptables, décentralisés,
dépolitisés, débureaucratisés, ...) ;
n Respect du rôle du système juridique et
d'autres mécanismes de contrôle en la matière ;
n Rôles stimulants de l'approche préventive et
participative ;
n Etc.
208
Reduction du bruit :
· Bon aménagement ;
· Travail en séquences ;
· Eviter le travail de nuit ;
· Ecran anti-bruit ;
· Contrôles de la réduction de bruit ;
· Bonne gestion ;
Contrôle des explosifs :
· Bon concept ;
· Inspection des surfaces ;
· Bourrage/contrôle ;
· Réduire les violations ;
· Réduire la surpression ;
· Eviter les éclats de roche;
Bonne pratique de
I'e nviro nneme nt
Eaux de surface :
· Consulter les autorités ;
· Contrôle servant de référence ;
· Mode de drainage ;
· Système de gestion des eaux ;
· Limiter l'érosion par la restauration de la
couverture végétale ;
· Concevoir des puisards/lagunes ;
· Réduire le colmatage qui empêche
l'écoulement des eaux d'inondation ;
Figure 2 : Schema de la bonne pratique de
l'environnementn
Régler/contrôler la
circulation
· Chercher des alternatives ;
· Eviter les zones sensibles ;
· Accord sur les itinéraires
|
|
Relations avec communauté :
· Pro-active ;
· Politique de la porte ouverte ;
· Bonne intendance ;
· Coopération ;
|
|
Gestion des terres :
· Comprendre les usages du sol existants et historiques
;
· Conserver ce qui existe si possible ;
· Aménagement du paysage/clôture ;
|
|
Reduction des déchets :
· Aménagement du paysage ;
· Restauration ;
· Rétablir la couverture végétale ;
· Gestion des contaminants ;
· Stabilité des amas ;
|
|
Eaux souterraines :
· Inspection et contrôle ;
· Servant de référence ;
· Régime hydrologique ;
· Niveaux d'eau ;
· Utilisation locale ;
· Recharge ;
· Eviter infiltration -aménager base étanche
et digues ;
89 Op cit, p21.
Contrôle de la poussiere :
· Tracé et aménagement ;
· Identification de zones sensibles ;
· Réduction de la hauteur de chute ;
· Contrôle des émissions ;
· Réduction du ramassage ;
· Mouillage/arrosage ;
· Développer la végétation ;
· Humidification ;
|
|
Nuisance visuelle :
· Promouvoir une approche positive de l'aménagement
;
· Plantation/couverture végétale ;
· Direction des travaux ;
· Restauration progressive ;
· Formation ;
· Bonne intendance
|
|
209
III.7.7. EVALUATION ET GESTION DE L'IMPACT
ENVIRONNEMENTAL
L'évaluation de l'impact environnemental est un
processus qui permet d'anticiper les effets d'un développement sur
l'environnement. Ayant identifié les effets inacceptables, des mesures
préventives ou curatives sont nécessaires. La procédure
commence au stade initial du projet où l'on décide si un rapport
sur l'impact environnemental est nécessaire pour l'entreprise
proposée. Le processus qui mène de l'évaluation de
l'impact au rapport sur l'impact environnemental est résumé dans
la figure 3. Si un tel rapport est nécessaire, l'envergure de
l'évaluation est déterminée et ensuite le rapport sur
l'impact environnemental est préparé pour être soumis aux
services habiletés.
Un rapport sur l'impact environnemental se définit
comme étant g ... u n rapport sur les effets possibles, que le
projet de développement, s'il se realise, aurait sur l'e nviro nneme
nt... D90 Il consiste en une analyse systématique de
l'entreprise en relation avec l'environnement existant, à une phase du
processus d'aménagement où il est encore possible de faire des
modifications pour éviter les impacts néfastes. Ce rapport sur
l'impact environnemental donne des informations utiles sur le projet. Ces
informations peuvent aussi être utilisées par les parties
concernées pour évaluer l'acceptabilité de l'entreprise et
de ses impacts.
210
EVALUATION DE L'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT
Processus permettant d'anticiper l'impact environnemental du
développement proposé
Processus
Elaborer un programme Communication claire. Approche
systématique Observation Extrapolation
Consultations avec
Les organes de réglementation Les autorités
locales
Des groupes de la communauté Des propriétaires
fonciers
Etudier tous ces sujets dans le rapport sur l'impact
environnemental
1. Les hommes
2. L'Ecologie
3. Les sols et la géologie
4. L'Eau (cde surface et souterraine)
5. L'air
6. Le bruit et les vibrations
7. Le climat
8. Le paysage
9. L'infrastructure
10. L'héritage culturel
11. Les interactions de tous ces éléments
Etudier brièvement chacun des sujets soit
:
n En formant direct : décrire les quatre facteurs
comprenant tous les sujets.
Ou
n En formant groupé : décrire tous les sujets
séparément sous quatre facteurs
RAPPORT SUR L'IMPACT ENVIRONNEMENTA
L
Rapport sur les effets que le développement proposé
pourrait avoir sur l'environnement et les mesures de mitigation
proposées
Facteurs a étudier
1. Le développement proposé
2. environnement existant
3. les impacts potentiels
4. les mesures de mitigation
Figure 3 : Schéma d'évaluation de
l'impact environnemental au rapport sur l'impact
environnemental91
211
111.7.8. STRUCTURE DU RAPPORT SUR L'IMPACT
ENVIRONNEMENTAL
En effet, pour aider l'évaluation et donner un
aperçu clair, le rapport sur l'impact environnemental doit être
organisé de façon systématique. La description du rapport
de développement doit donner les informations suivantes92
:
· Description de l'environnement existant ;
· Impacts potentiels du projet de développement de
mine/carrière ;
· Mesurer pour atténuer les impacts néfastes
;
En définitive, ces rapports sur l'impact environnemental
couvrent les questions d'environnement sous les rubriques suivantes :
· Les hommes
· L'écologie (flore et faune)
· Les sols et la géologie ;
· L'eau (de surface et souterraine)
· L'air
· Le bruit et les vibrations ;
· Le climat
· Le paysage
· Les biens matériels (infrastructure)
· L'héritage culturel (y compris
l'archéologie)
· Interaction des éléments
précédents
Ainsi, aucun de ces sujets doit ne être omis dans une
évaluation ou un rapport sur l'impact environnemental, même si on
ne leur accorde pas une égale importance en fonction de la
probabilité d'occurrence des impacts. Dans certains cas, il peut suffire
de noter le sujet et d'expliquer les raisons pour lesquelles on inclut pas
d'information ou seulement un minimum.
212
QUE DOIT-ON CONTROLER ?
Les eaux de surface
Les eaux souterraines
Le bruit
La
qualité de l'air
Les vibrations
Les habitations
écologiques
LA METHODOLOGIE DOIT ENGLOBER :
Emplacement et nombre de sites d'où
proviennent les
échantillons
Fréquence du contrôle
Equipement et
dispositions
Comptes rendus
Responsabilité
Figure 4 : Directives de contrôle de
l'environnement- Marche a suivre93
CONTROLE DE REFERENCE --quelle est la situation exista
nte ?
· Environnement physique, chimique et biologique :
état actuel
· Permet de prévoir ce qu'il y a à faire pour
atténuer/ minimiser les conséquences potentiellement
néfastes sur l'environnement
· Nécessaire pour évaluer les changements au
fur et à mesure du développement de la mine
|
|
CONTROLE OPERATIONNEL -- pendant la période
d'opératio n mi nière
· Contrôle dans la mine et dans les zones-
réceptrices sensibles à l'extérieur de la mine
· Détection des changements de conditions
environnementales
· Introduction de mesures d'atténuation là
où le besoin s'en fait sentir
· Révision au fur et à mesure des
changements
|
|
APRES FERMETURE -- lorsque l'exploitatio n mi
nière a cessé
· Contrôle à long terme
· La fréquentation des contrôles diminuera au
fur et à mesure que le temps passe après la fermeture
· Si aucun impact néfaste n'est
détecté dans une période déterminée, la mine
est considérée comme prête pour la réhabilitation et
est apte à une utilisation après exploitation
|
|
213
CHAPITRE IV DE L'INTERVENTION DE L'ETAT ET DES
:
|
|
|
ENTREPRISES PRIVEES DANS LA
|
|
|
PROMOTION DES PRINCIPES DE LA RSE
|
|
|
AU SEIN AU SECTEUR MINIER DU SUD-KIVU
|
|
|
|
IV.1. INTRODUCTION
Pour rappel, les termes « Responsabilité Sociale
des Entreprises » (RSE) proviennent de la Commission européenne.
Dans l'acceptation européenne, le terme « sociale » est
traduit de l'anglais et doit être, en français, plutôt
rapproché du terme « sociétale » lequel inclut le volet
environnemental. En effet, selon la Commission, le concept de RSE signifie
essentiellement que les entreprises, de leur propre initiative, contribuent
à améliorer la société et à protéger
l'environnement, en liaison avec les parties prenantes. La RSE est donc la
déclinaison des principes du développement durable à
l'échelle de l'entreprise.
La RSE, telle qu'elle se profil aujourd'hui à travers
le monde, est la forme la plus aboutie de prise en charge par l'entreprise des
préoccupations sociales, sociétales et environnementales.
D'aucuns n'hésitent à faire remonter les origines de la RSE au
paternalisme des entreprises européens du 19ème siècle.
Ainsi, considérant que « seules les entreprises
compétitives et rentables sont en mesure d'apporter une contribution
à long terme au développement durable, en générant
de la richesse et des emplois sans compromettre les besoins de la
société dans le domaine social et celui de la protection de
l'environnement », la RSE n'est alors tout simplement que l'application du
développement durable au sein de l'entreprise. Dans la communication de
la Commission européenne sur la RSE, on utilisé : « la
contribution des entreprises au développement durable ».
Certes, la promotion de la Responsabilité Sociale des
Entreprises au Sud-Kivu est un vaste sujet qui englobe beaucoup d'aspects, ne
serait-ce que parce que les entreprises peuvent revêtir de multiples
formes et se distinguent non seulement par leur taille, la nature de leurs
activités et l'espace qu'elles occupent mais également par leur
style de gestion et de gouvernance, leur statut juridique et leurs objectifs
opérationnels. Toutes les entreprises et en particulier, celles du
secteur minier au Sud-Kivu, font partie intégrante de la
société; elles ont une influence sur les communautés
locales au sein desquelles elles opèrent, qui ont ellesmêmes une
influence sur elles.
214
Une telle promotion présuppose, d'une part, un
renforcement des institutions et des systèmes de gouvernance de nature
à favoriser le développement des entreprises - pour être
solides et efficaces les marchés ont besoin d'institutions fortes et
performantes - et, d'autre part, une combinaison à la fois
équitable et efficace des ressources humaines, financières et
naturelles de façon à promouvoir l'innovation et à
améliorer la productivité. Cela nécessite de nouvelles
formes de coopération entre l'Etat, les entreprises et la
société pour garantir une qualité de vie (et d'emploi)
maximale aujourd'hui et à l'avenir tout en sauvegardant la
durabilité de la planète.
Alors que la mondialisation progresse, que le rôle du
secteur privé dans l'économie nationale s'élargit et
s'intensifie, de nouveaux défis et de nouvelles perspectives
s'esquissent. La mondialisation a démultiplié les défis
économiques, sociaux et environnementaux auxquels font face les
entreprises. Cette évolution a engendré de nouveaux rapports
entre les entreprises et le développement.
Il existe une relation symbiotique entre les entreprises et
le développement - les entreprises prospèrent dans des
sociétés prospères - et le secteur privé a un
rôle vital à jouer pour aider les pays à atteindre les
objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dont l'un, et
non des moindres, consiste à réduire de moitié le nombre
de pauvres vivant avec un dollar des Etats-Unis par jour, tandis que le
huitième des OMD précise que l'aide internationale devrait
pouvoir s'appuyer sur un partenariat mondial qui intégrerait la
participation du secteur privé.
C'est pourquoi l'établissement de conditions correctes
pour favoriser l'expansion des entreprises et les investissements privés
doit être prioritaire dans la politique du développement et la
concrétisation du travail décent. C'est la raison pour laquelle,
nous pensons que l'intervention de l'Etat et des entreprises privées
dans la promotion des principes de la RSE au sein du secteur minier en
particulier au Sud-Kivu a une grande importance.
IV.2. L'ETAT ET LA RESPONSAILITE SOCIALE DES
ENTREPRISES
Un Etat ou un gouvernement qui s'attache à maintenir
la stabilité macroéconomique, qui veille à ce que
l'élaboration des politiques se fasse dans la régularité
et la transparence, qui protège les droits de propriété,
qui réinjecte les recettes fiscales dans l'économie par des
investissements dans le capital humain et les infrastructures de façon
à améliorer la productivité, qui instaure et assure
l'application d'un cadre législatif approprié, qui assure le
maintien de l'ordre public et de la sécurité ainsi qu'une saine
gestion de l'environnement est certainement le plus à même de
créer des conditions socio-économiques optimales pour la
prospérité des entreprises.
Il est largement démontré que les entreprises
rencontrent de grandes difficultés lorsque les droits de
propriété ne sont pas clairement définis. Lorsque les
droits des propriétaires de biens matériels ou intellectuels ne
sont pas garantis, ceux-ci ne souhaitent pas continuer à investir,
tandis que les nouveaux arrivants potentiels sur le marché formel sont
incités à dissimuler leurs activités, restent dans
l'économie informel.
Comme le souligne l'organisation Groupe One dans son rapport
sur « Assurer le Respect des droits fondamentaux par les entreprises
actives en République Démocratique du Congo », Les moyens de
responsabiliser les entreprises sur leurs obligations en matière de
droits de l'homme sont très variés, et n'ont pas tous la
même portée. Ils vont d'actions directes sur le terrain, de
dialogue avec les entreprises et les communautés locales, en codes de
conduite publics ou internes à l'entreprise et qu'elle s'impose de
respecter, et finalement en résolution juridique de conflits.
En effet, le cadre juridique internationale en faveur d'une
Responsabilité sociale des entreprises est essentiellement régi
par la déclaration universelle des droits de l'homme, la
déclaration relative aux principes fondamentaux du travail (OIT), la
déclaration de principe tripartite sur les entreprises multinationales
et la politique sociale (OIT), les principes directeurs de l'OCDE94
et les traités des Nations Unies95.
Dans la plupart de cas de ces dispositions, la
législation congolaise a intégré ces normes et principes
internationaux. A titre d'exemple :
> le nouveau Code Minier congolais, promulgué le 11
juillet 2002, comporte tout un ensemble d'articles (207 à 211, 279 et
suivants) se référant au concept de Responsabilité Sociale
des Entreprises en ce qui concerne : la sécurité,
l'hygiène, le respect des règlements miniers, la
déclaration des accidents, le respect des mesures spéciales
prévues en cas d'utilisation des explosifs, les obligations des
opérateurs miniers par rapport aux populations vivant à
proximité de leur exploitation96. Ce Code inclut
également bon nombre de normes en faveur d'un grand respect des sites
d'exploitation, des écosystèmes et des normes
environnementales97 comme nous avons eu à le décrire
tout au long du deuxième chapitre de ce travail.
94 Organisation de Cooperation et de
Developpement Economiques
90 Les Etats membres des Nations
Unies sont tenus de respecter et de mettre en oeuvre les six principaux trait~s
des Nations Unies relatifs aux droits de l'Homme a savoir : le Pacte
international relatif aux droits civils et politiques ; le Pacte international
relatif aux droits economiques, sociaux et culturels ; le Pacte international
relatif a l'~limination de toutes les formes de discrimination raciale ; le
Pacte international relatif a l'olimination de la discrimination a l'~gard des
femmes ; la Convention contre la torture et autres peines ou traitement cruels,
inhumains ou dogradants .
96 Comme par exemple l'interdiction
d'occuper des terrains destines a l'usage public (cimetiore, aeroport,
localites, ...), l'indemnisation des populations en cas de privation de leur
droit de jouissance sur le sol, etc.
97 Le Code minier fait de l'Etude
d'Impact Environnemental et du Plan de Gestion
> Le Code des investissements promet, quant à lui,
les investissements d'utilité publique98, et impose un
certain nombre d'obligations en matières sociale et
environnementale99 aux entreprises désireuses d'investir sur
le territoire de la RD Congo.
Cependant, le constat sur le terrain est tout autre, et
surtout dans la Province du Sud-Kivu. Si l'on peut soutenir que la
République Démocratique du Congo intègre le concept de
Responsabilité Sociale des Entreprises dans sa législation, il en
va autrement dans la pratique.
En effet, ces Codes, promulgués dans leur ensemble en
2002, plus de cinq ans après, ils sont inconnus de la majeure partie de
la population et même certains opérateurs du secteur minier et
travailleurs, dans la mesure où les administrations chargées de
vulgarisation, de faire le suivi et le contrôle des opérations des
exploitants et autres investisseurs au Sud-Kivu pour le cas qui nous concerne,
n'ont les moyens ni les techniques, ni financiers, de remplir leur mission.
Aussi, les retards dans le paiement et même
l'insuffisance des salaires des agents de l'Etat laisse place à la
corruption tout en entretenant l'ignorance chez les populations des textes
réglementaires afin de faire régner et perdurer l'opacité
dans les opérations économiques en général, et
minières en particulier, au Sud-Kivu.
De ce qui précède et dans le souci de promouvoir
la Responsabilité Sociale des Entreprise dans le secteur minier au
Sud-Kivu, l'Assemblée provinciale, le Gouvernement provinciale ainsi que
tous les services de l'Etat et les différentes divisions provinciales,
représentant l'Etat au Sud-Kivu, ont un rôle très
délicat à jouer et une responsabilité à faire
respecter, suivre et contrôler l'application des textes
réglementaires par les acteurs privés, qui sont les entreprises
tant nationales qu'étrangères, d'une part ainsi que les
encourager à opter pour ceux en rapport avec la Responsabilité
Sociale des Entreprises, d'autre part.
IV.3. ENTREPRISE PRIVEE ET LA RSE
La Responsabilité Sociale des Entreprises traduit la
façon dont les entreprises du secteur minier prennent en
considération les effets de leurs activités sur la
société et affirment leurs principes et leurs valeurs tant dans
l'application de leurs méthodes et procédés internes que
dans leurs relations avec d'autres acteurs. La RSE est une initiative
volontaire dont l'entreprise est le moteur et se rapporte à des
activités dont on considère qu'elles vont plus loin que le simple
respect de la loi.
Environnementale du Projet ainsi que de l'instruction
environnementale des conditions d'octroi et de renouvellement du permis
d'exploitation minière ou de carrières (L. n° 007/2002 du 11
juillet 2002 portant Code Minier, art.15, 42, 69, 71, 73, 103, 154, 155, 157,
159, 160, 202 a 204).
98 Ibid. art. 10 et 14.
99 Ibid. art. 31.
En effet, l'esprit d'entreprise et l'entreprise sont un moteur
du changement et du progrès qui assure le maintien du dynamisme
économique et de la compétitivité. C'est donc par cette
fonction essentielle que les entreprises contribuent principalement à la
société et à l'économie.
Au-delà de cette fonction essentielle, les entreprises
assument souvent un rôle plus large dans la société. Le
débat sur leur responsabilité sociale n'est pas nouveau - il
existe une longue tradition de philanthropie de l'entreprise et les
premières formes de responsabilité sociale remontent aux
réformateurs européens des XVIIIe et XIXe siècles, comme
Robert Owen et sa «filature modèle» de New Lanark; par
ailleurs, certaines entreprises soutiennent depuis longtemps des
activités sociales ou collectives sans utiliser l'appellation, moderne,
de responsabilité sociale de l'entreprise (RSE), ni forcément en
rendre compte dans des rapports.
Toutefois, la Déclaration de principes tripartite sur
les entreprises multinationales et la politique sociale de l'OIT de 1977,
révisée à plusieurs reprises et pour la dernière
fois en 2006, est l'un des premiers instruments internationaux relatifs
à la dimension sociale des entreprises. Leur rôle dans la
société fait depuis quelque temps l'objet d'une attention
croissante, qui a suscité toute une industrie de la RSE et une grande
diversité d'analyses et de commentaires.
Sur le plan conceptuel, l'attention croissante
accordée au rôle de l'entreprise dans la société
provient du message du développement durable, à savoir que sur le
long terme, croissance économique, cohésion sociale et protection
de l'environnement vont de pair. Les diverses parties prenantes risquent fort
d'avoir des priorités différentes, concurrentes et parfois
contradictoires quant à l'importance à accorder à la
dimension sociale ou à la dimension environnementale dans la politique
de l'entreprise.
La RSE soulève donc de nombreuses questions pour les
entreprises: quelle sont les responsabilités vis-à-vis du secteur
public, jusqu'où s'étendent-elles le long de la chaîne
d'approvisionnement, jusqu'à quel point dans l'avenir projeter l'impact
des activités, facteur particulièrement important en ce qui
concerne l'utilisation des ressources naturelles. Il faut donc être
réaliste quant à la capacité de la RSE, reconnaître
que l'éventail des problèmes auxquels elle permet de
remédier reste limité et qu'elle ne peut se substituer à
l'obligation première des gouvernements de faire respecter les lois et
les normes.
Afin d'intégrer de façon effective les
dimensions sociale, éthique et environnementale dans leurs
activités, les entreprises doivent bénéficier d'une
série de conditions essentielles. Principe de la primauté du
droit - y compris le droit commercial et le droit des contrats -, respect des
droits de propriété et des normes internationales du travail,
politiques publiques et institutions d'Etat capables de les faire appliquer:
ces éléments sont indispensables pour permettre aux entreprises
de mieux intégrer dans leurs activités les
valeurs et les exigences sociales et environnementales inscrites
dans les normes internationales, les lois et les pratiques nationales.
Etre une entreprise minière responsable au Sud-Kivu,
c'est ne pas se contenter de répondre aux seules préoccupations
financières du promoteur ou des actionnaires, mais répondre aussi
aux préoccupations de toutes les parties prenantes ... ce souci doit
s'inscrire dans la culture de l'entreprise ... car, au bout du compte, il peut
faire la différence entre succès et échec commercial...
Que peut donc signifier entreprise minière responsable au Sud-Kivu?
C'est100 :
· Avoir des pratiques éthiques.
· Créer des emplois décents et bien traiter
le personnel.
· Faire des bénéfices et contribuer au
développement économique et social de la Province à
travers le paiement des impôts et taxes.
· Respecter les normes internationales (traités et
normes internationaux ratifiés par la RDC).
· Respecter les normes et autres lois et règlements
nationaux édictés par les Institutions de la République et
de la Province.
· Fournir des produits/services sûrs et fiables.
· Avoir un bon bilan écologique.
· Oeuvrer à l'amélioration des conditions de
vie de la collectivité d'implantation.
· Utiliser rationnellement les intrants (bois ; produits
chimiques ; eau ; énergie ; consommation « consommables bureau
»).
· Adopter une attitude de bonne gouvernance.
· Assurer une gestion rationnelle de ses déchets.
· S'implanter en zone sans risque.
En outre, une entreprise minière responsable doit se
doter d'une gouvernance. La gouvernance d'entreprise renvoie aux structures et
aux processus de direction et de contrôle de l'entreprise. Elle concerne
les relations entre la direction, le conseil d'administration, les
actionnaires, et les autres parties prenantes. La bonne gouvernance
d'entreprise contribue à son développement économique
durable en renforçant sa performance et son accès aux capitaux
extérieurs.
Bref, la gouvernance d'entreprise est un domaine
privilégié dans lequel des mesures peuvent être prises pour
lutter contre la corruption, les carences de la gestion, les délits
d'initiés et le favoritisme et pour promouvoir les valeurs du
marché dans le contexte d'une société démocratique.
Ces valeurs comprennent la recevabilité,
100 ROsultats des seances de formation
continue du personnel du GEL Sud-Kivu sur le DOveloppement Durable par la
onseilOre Technique/Groupe One
219
la transparence et la primauté du droit, ainsi que
l'équité, la responsabilité et la propriété
et la protection des droits des actionnaires.
En définitive ; C'est donc aux entreprises
minières du Sud-Kivu qu'incombe la charge d'intégrer, dans leurs
stratégies de concurrence, les valeurs éthiques, sociales et
environnementales énoncées dans les normes internationales, les
lois et les pratiques nationales, et d'utiliser la RSE comme un outil efficace
pour renforcer leurs relations avec la communauté, réduire les
risques, améliorer leur image de marque, commercialiser et vendre leurs
produits plus efficacement.
IV.4. ETAT DE LA RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES EN
RDC ET AU SUD KIVU EN PARTICULIER
Bien que la RSE soit peu connue en République
Démocratique du Congo en général et au Sud-Kivu en
particulier, les entreprises et même des organisations de
développement réalisent plusieurs activités dans le cadre
de la RSE. La difficulté réside en leur identification et
évaluation. D'où la nécessité d'une capitalisation
à ce sujet.
A titre d'exemple, lors de l'organisation d'un atelier de
réflexion sur la Responsabilité Sociale des Entreprises au
Sud-Kivu, par le Guichet d'Economie Locale du Sud-Kivu (GEL Sud-Kivu) en
janvier 2006 à Bukavu, il s'était dégagé que
certaines entreprises du Sud-Kivu, organisations de développement ainsi
que certains services étatiques s'étaient déjà
engagé dans le processus de promotion de la Responsabilité
Sociale des Entreprises mais dont la portée reste encore faible.
Pour les entreprises, nous pouvons citer le cas de la BRALIMA
Bukavu qui avait présenté son expérience en matière
de Responsabilité Sociale des Entreprises sous le titre : « BRALIMA
et Environnement »101. Dans cette communication monsieur
Maurice KASONGO, chef de département contrôle qualité,
avait montré que pour la BRALIMA, la protection de l'environnement est
un élément intégral du business de cette entreprise
à cause du sens de responsabilité civique qui l'anime et surtout
pour se conformer aux lois et à la réglementation de la RD Congo
en la matière, mais aussi pour avoir de bonnes relations avec les
autorités et les voisins ainsi que pour bénéficier de
financement.
Pour ce faire, la politique de la BRALIMA en matière de
protection de l'environnement comprend quatre aspects à savoir :
> La réduction au maximum de la consommation
d'énergie (électrique et thermique) et d'eau dans ses
opérations ;
> L'évacuation des déchets industriels non
recyclables par l'incinération et la décharge sur des sites
appropriés ;
> La réduction la plus possible des émissions de
différents gaz dans l'atmosphère par une utilisation moindre des
sources de production de ces gaz.
> Le traitement des eaux usées : un projet serait en
phase expérimentale afin de mettre en place un laboratoire
d'environnement d'une part, et de procéder au retraitement des eaux
usées avant leur décharge dans le lac Kivu, d'autre part.
L'orateur avait même souligné qu'au niveau de Kinshasa, la
première phase de ce projet est déjà mise en place et les
études pour la seconde étaient finalisées.
Des initiatives en ce qui concerne la promotion de la RSE au
Sud-Kivu sont également signalées dans les projets de
l'Organisation Internationale du Travail, de l'UNICEF, de la Banque Mondiale,
etc. (lutte contre le travail des enfants, ...) ainsi que dans certains projets
d'ONG nationales et internationales (campagne « publiez-ce que vous payez
»).
Dans ce même ordre d'idée, des efforts sont
également observés auprès de la Fédération
des entreprises du Congo (FEC) au niveau de Kinshasa ainsi qu'auprès de
l'asbl Guichet d'Economie Locale du Sud-Kivu à Bukavu, qui après
avoir organisé l'atelier de réflexion sur la RSE en janvier 2006,
a depuis le début de l'année 2007, commencé à
organiser des séances d'information et de sensibilisation sur
l'entreprenariat responsables auprès de la crème intellectuelle
de la province du Sud-Kivu, notamment à l'UNIC-ISGEA et à
l'ISDR/Bukavu.
Ces efforts méritent d'être encouragés et
soutenus pour l'avènement d'une promotion de la Responsabilité
Sociale des Entreprises, et donc d'un développement durable au Sud-Kivu
qui pourrait servir de modèle pour l'ensemble du pays, une fois
suffisamment développé.
Des initiatives internationales en matière de promotion
de la Responsabilité Sociale des Entreprises sont également
signalées. C'est le cas des principes directeurs de l'OCDE (Organisation
de Coopération et de Développement Economique) et l'Initiative
pour la Transparence dans l'Industrie Extractive, Global Compact, et bien
d'autres.
221
IV.5. COMPLEMENTARITES ENTRE L'ETAT ET LES ENTREPRISES
PRIVEES DANS LA PROMOTION DE LA RSE AU SUD-KIVU
Pour contribuer ou mieux promouvoir la Responsabilité
Sociale des Entreprises au Sud-Kivu, suivant les rôles que l'Etat
Congolais en province du Sud-Kivu et les entreprises privées sont
appelés chacun à jouer, et au regard trois piliers
(économique, social, environnemental) du développement durable,
ainsi qu'à l'emploi productif et au travail décent, les
entreprises doivent pouvoir bénéficier particulièrement,
d'un cadre favorable à l'investissement, à l'activité et
à la création de richesses, lequel dépend de l'Etat,
d'où la nécessité d'une complémentarité
entre l'Etat et les entreprises dans cette lutte.
On ne saurait trop insister sur l'importance des entreprises.
Principale source de croissance et d'emploi, elles sont au coeur de
l'activité économique et des processus de développement
dans la quasi-totalité d'un pays. La croissance est d'abord et
essentiellement alimentée par la créativité et le dur
labeur des chefs d'entreprise et des travailleurs. Mues par la recherche du
profit, les entreprises innovent, investissent et créent emplois et
revenus salariaux. Leur contribution à l'emploi varie d'une entreprise
à l'autre mais, de façon générale, ce sont les
entreprises privées qui créent la majorité des emplois,
autrement dit des possibilités pour chacun d'améliorer son
bien-être grâce à ses compétences et à son
talent.
Dans ces conditions, les entreprises prendront en
considération les effets de leurs activités sur la
société et l'environnement et agiront de façon socialement
responsable. Cela ouvre des perspectives prometteuses mais soulève aussi
bien des questions pour les entreprises, qui opèrent dans des
systèmes socioéconomiques de plus en plus complexes, et sont
soumises à de nombreuses pressions non seulement économiques et
commerciales, mais également d'ordre social et environnemental de la
part du gouvernement, de la société civile, des consommateurs et
des fournisseurs, d'une part, de leurs actionnaires, de leurs dirigeants et de
leur personnel, d'autre part.
Face à une telle situation, et dans le souci de
renforcer cette complémentarité afin de promouvoir la RSE au
Sud-Kivu, l'État peut également édicter des normes, qui
peuvent venir renforcer les dispositifs incitatifs en faveur des entreprises.
Il faut pour cela, une réelle prise de conscience qui permet le
développement d'un réel partenariat public-privé en
matière d'action de bien commun et la constitution de nouveaux liens
entre entreprises, pouvoirs publics et société civile.
Aussi, la dimension sociale de la Responsabilité
Sociale des Entreprises du développement durable inclut le plus souvent
un engagement à «promouvoir l'intégration sociale en
encourageant des entreprises stables, sûres et justes,
222
fondées sur le respect et la défense de tous les
droits de l'homme ainsi que sur la non-discrimination, la tolérance, le
respect de la diversité, l'égalité des chances, la
sécurité et la participation de tous, y compris des groupes et
des individus défavorisés et vulnérables» . L'un des
éléments essentiels du pilier social sur lequel repose le
développement durable est évidemment de pouvoir s'assurer des
moyens d'existence sûrs grâce à un emploi productif et
librement choisi.
Le Gouvernement et l'Assemblée Provinciaux doivent
donc, ce qui est loin d'être chose facile, viser le double
impératif de fournir une protection suffisante aux entreprise
responsables et d'éviter que la réglementation pèse trop
sur elles. Il s'agit là d'un enjeu capital, car la promotion efficace de
la RSE et le fonctionnement harmonieux des entreprises est dans
l'intérêt des autorités publiques, des entreprises, des
citoyens et des partenaires sociaux, et dépend de plus en plus des
cadres réglementaires qui les régissent.
En somme, promouvoir la RSE n'est évidemment pas
l'objectif premier des entreprises minières et, puisqu'elle est
volontaire et variée par nature, le Gouvernement Provincial et
l'Assemblée Provinciale ont donc, eux, un rôle crucial à
jouer à cet égard. Il leur incombe en particulier de favoriser un
climat propice (en défendant la primauté du droit et les droits
de propriété) et de fixer des règles de bonne gouvernance
(pour renforcer la transparence et éliminer la corruption). Appuyer et
améliorer le climat des affaires ne veut pas dire mandater ou
gérer des initiatives en matière de RSE, mais plutôt
encourager les entreprises minières, grâce à des
incitations, à se développer durablement et à agir de
façon plus responsable.
IV.6. DOMAINES COUVERTS PAR LA RSE
Le développement durable constitue donc un cadre de
référence pour le dialogue général au niveau
mondial sur la croissance et le développement, et également pour
un débat plus spécifique sur la promotion des entreprises et,
à ce niveau, il offre un cadre solide pour le débat sur la
réglementation et les mesures volontaires des entreprises. C'est
pourquoi dans le souci de promouvoir la Responsabilité Sociale des
Entreprises au Sud-Kivu, ces dernières doivent entreprendre plusieurs
actions au profit de la communauté locale dans plusieurs domaines
apparentés tant sur le plan social et environnemental. C'est le cas
notamment :
IV.6.1. DOMAINE DE L'EDUCATION
Les entreprises minières devront construire et
réhabiliter des bâtiments scolaires ; assurer une fourniture des
bancs aux écoles ; octroyer ses bourses d'études aux
étudiants, distribuer des fournitures scolaires aux élèves
et aux écoles ou autres institutions d'enseignement au Sud-Kivu ;
Etc.
IV.6.2. DOMAINE DE LA SANTE
Les entreprises minières peuvent contribuer à la
réfection des hôpitaux et centres de santé ; accorder un
soutien en paiement des factures des soins médicaux pour certaines
catégories des malades tels que les anémiques SS, les victimes de
viols et violences, les déplacés de guerres et autres
vulnérables ; participer à la lutte contre les maladies telles
que VIH/SIDA, malformation du coeur, drépanocytose ; accorder des
fournitures médicaments et équipements médicaux aux
formations sanitaires, surtout à celles oeuvrant dans leurs milieux
d'implantation, etc.
IV.6.3. DOMAINE DU BIEN ETRE SOCIAL
Les entreprises minières pourraient distribuer des
produits vivriers et des biens de première nécessité aux
groupes vulnérables ; installer des bornes fontaines dans certains
quartiers ou villages de leur implantation ou ceux présentant les
besoins ; construire des foyers sociaux et camps pour travailleurs ;...
IV.6.4. DOMAINE DES INFRASTRUCTURES ECONOMIQUES ET
SPORTIVES
Les entreprises minières pourront construire et
réfectionner des routes et ponts, ports, aérodromes et
aéroports, stades, ... dont ils se serviront également dans leurs
opérations quotidiennes.
IV.6.5. DOMAINE DE L'ENVIRONNEMENT
Les entreprises minières doivent se doter de
mécanismes de gestion rationnelle de leurs déchets ; contribuer
à la salubrité publique, au reboisement et à la protection
des espèces protégées ; Etc.
IV.7. CONTRAINTES A LA PROMOTION DE LA RSE
Le contexte politique, social, économique et
environnemental est d'une importance capitale pour toutes les entreprises,
quelles que soient leur taille, leur branche d'activité ou leur
structure juridique. Tout le monde admet, par exemple, que la paix, l'existence
d'un système juridique solide et respecté, un bon
développement social et des institutions politiques prévisibles
et stables sont des facteurs clés pour la viabilité à long
terme des entreprises. Si elles sont nécessaires à la
création de richesse et à la promotion de la
prospérité des entreprises, ces conditions
générales à caractère méta-économique
sont en elles-mêmes insuffisantes pour créer de la richesse. La
relation entre ces paramètres généraux et la croissance
des entreprises est très complexe mais quelques principes
généraux peuvent être dégagés.
224
Pour ce faire, les politiques et les programmes de promotion
des entreprises et, d'une manière générale, de
développement du secteur privé doivent donc figurent parmi les
priorités des plans et stratégies visant à stimuler la
croissance et le développement par l'Etat. C'est pourquoi, certaines
contraintes à la promotion de la Responsabilité Sociale des
Entreprises doivent être évitées au Sud-Kivu. C'est
notamment :
n L'ignorance des principes directeurs et normes nationale et
internationales de la Responsabilité Sociale des Entreprises,
n La méconnaissance de l'importance de la promotion de la
RSE par les communautés, les structures de développement et les
autorités locales,
n La non implication de la FEC, SAESSCAM, Intersyndicale,
Société civile et les pouvoirs publics dans la démarche de
promotion de la RSE au Sud-Kivu,
n La fiscalisation de tous les actes posés dans le cadre
des actions à mener pour la promotion de la RSE par les quatre grands
acteurs identifiés,
n Le manque de politique et d'outils permettant l'identifier,
l'évaluer et l'orienter actions,
n La mauvaise volonté de la part des entreprises
minières dans la prise en compte de la dimension RSE.
IV.8. ACTIONS A ENTREPRENDRE POUR LA PROMOTION DE LA
RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES AU SUD-KIVU
Comme nous l'avons dit, la RSE reste très peu connue en
RDC en général et au Sud-Kivu en particulier. Pour ce faire, nous
regroupons les différents acteurs pouvant contribuer à sa
promotion en quatre grandes catégories avant de proposer quelques
actions à entreprendre par chacune de catégories pour favoriser
la création d'une sphère d'influence dans le domaine de la RSE au
sein du monde de l'entreprise au Sud-Kivu. Il s'agit de :
ü la Fédération des Entreprises Congolaises,
Fédération du Sud-Kivu (FEC Sud-Kivu), des entreprises formelles,
et du SAESSECAM.
ü les syndicats (intersyndicale) et d'autres structures
socio-économiques.
ü La Société civile du Sud-Kivu.
ü Les pouvoirs publics.
225
IV.8.1. AU SEIN DE LA FEDERATION DES ENTREPRISES
CONGOLAISES, FEDERATION DU SUD-KIVU (FEC SUD-KIVU), DES ENTREPRISES FORMELLES,
ET DU SAESSECAM :
Les actions à entreprendre par et pour cette
catégorie sont notamment :
n Favoriser la mise en place au sein de chacune des structures
ci-haut citées, d'une commission ad hoc sur la Responsabilité
Sociale des Entreprise ;
n Vulgariser et respecter les principes directeurs, et normes
nationales et internationales de la RSE ;
n Organiser des sessions de formation sur la
Responsabilité Sociale des Entreprises en faveur des membres de
différentes commissions ad hoc ;
n Stimuler et renforcer l'élaboration d'une politique
de Responsabilité Sociale des Entreprises à l'intention des
membres de toutes les structures précitées et,
singulièrement, pour les exploitants et entreprises oeuvrant dans le
secteur minier au Sud-Kivu, tout en prenant en compte les propositions du code
de bonne conduite de la RSE et le code des bonnes pratiques
environnementales;
n Identifier et diffuser les bonnes pratiques en matière
de Responsabilité Sociale des Entreprises existantes au Sud-Kivu ;
n Redynamiser et étendre les activités du
Service d'Assistance et d'Encadrement du Small Scale Mining (SAESSCAM) dans les
zones minières de l'ensemble de la province du SudKivu ;
n Afficher par un code de conduite ou un règlement
d'ordre intérieur, l'adhésion par l`entreprise à une
politique favorable aux droits fondamentaux ;
n Publier un rapport d'activités indiquant la
conformité des activités de l`entreprise aux normes nationales et
internationales de RSE;
n Organiser des Audits internes et externes au sein des
entreprises;
n Mener dans l'entreprise des actions en faveur du
développement communautaire (appui de lutte contre la pauvreté,
etc.) ;
n Promouvoir le recours à l'usage des outils pratiques
de Responsabilité Sociale des Entreprises applicables à la RDC,
tels que : la norme SA 8000102, audit social, étude
d'incidence environnementale ;
n Etc.
102 SA 8000 est une norme qui
labellise les entreprises en fonction de leur responsabilito sociale. Elle est
basoe sur des elements de respect des droits de l'homme, teles
que les conventions de l'OIT, la convention sur les droits de l'enfant des ONU
et de la Declaration des droits de l'homme.
IV.8.2. AU SEIN DES SYNDICATS (INTERSYNDICALE) ET
D'AUTRES STRUCTURES SOCIO- ECONOMIQUES D'ENCADREMENT AU SUD-KIVU.
Les actions à entreprendre ici sont :
n Former les agents en matière de droits
économiques et sociaux, de Responsabilité sociale des entreprises
et de leurs applications dans le respect de la législation congolaise,
notamment : le code du travail103, le code minier, le code des
investissement104, le code forestier105, etc. ;
n Favoriser la création d'une commission commune
d'étude sur la Responsabilité Sociale des Entreprise pour
l'ensemble de l'intersyndicale et autres structures socio-économiques
d'encadrement ;
n Former les membres de la commission commune à l'audit
social, ainsi qu'à d'autres outils pratiques de mise en ouvre des droits
économiques et sociaux au Sud-Kivu ;
n Etc.
IV.8.3. AU SEIN DE LA SOCIETE CIVILE DU SUD-KIVU.
Les actions à entreprendre peuvent être :
n Former les membres de dix composantes de cette
société civile et en particulier ses organisations membres
actives dans les domaines des droits de l'homme, du développement
économique, des droits socio-économiques fondamentaux et des
ressources naturelles en matière de Responsabilité Sociale des
Entreprises ;
n Stimuler le lancement d'une campagne provinciale de
sensibilisation de la population du Sud-Kivu sur
ses droits en rapports avec
les différents codes et d'autres dispositions socio-économiques
légales ;
n Informer et encourager les partenariats Sud/Nord et Sud/Sud
dans le domaine de la Responsabilité Sociale des Entreprises ;
n Encourager un travail de monitoring synergique et efficace sur
les violations des droits de l'homme par les entreprises sur toute
l'étendue de la province du Sud-Kivu ;
n Renforcer l'action des organisations membres de la
Société civile en faveur d'une structuration et organisation plus
efficace des acteurs économiques, en particulier pour les mineurs de
l'exploitation artisanale, notamment à travers la constitution de
coopératives d'exploitants miniers artisanaux dans tous les sites ;
n Promouvoir et appuyer la participation de la composante jeunes
aux programmes et activités de promotion de la Responsabilité
Sociale des Entreprises au Sud-Kivu ;
103 Code du travail Congolais.
104 Loi n° 004/2001 du 21 f~vrier
2002portant Code des investissements.
105 Code forestier Congolais.
n
227
Rechercher les ressources pour la vulgarisation de la RSE au
Sud-Kivu;
n Négocier avec le Gouvernement et l'Assemblée
Provinciale en vue d'obtenir la défiscalisation des activités
entreprises dans le cadre de la RSE au Sud-Kivu;
n Assurer le suivi et l'évaluation des actions
entreprises dans le cadre de la promotion de la RSE au SudKivu ;
n Etc. IV.8.4. AU SEIN DES POUVOIRS PUBLICS CONGOLAIS AU
SUD-KIVU
Les actions à entreprendre sont :
n Renforcer la mise en oeuvre et la conformité de la
législation nationale par les entreprises tout en accordant une
attention particulière aux nouveaux codes minier, des investissements,
forestier, ... ainsi qu'à l'exploitation minière artisanale et
aux entreprises responsables de violations de cette législation sur le
plan économique, social et environnemental au Sud-Kivu ;
n Promouvoir la Responsabilité Sociale des Entreprises
au sein de l'Assemblée Provinciale, du gouvernement provincial, les
différentes divisions provinciales et autres services étatiques
et par étatiques, tant dans la ville de Bukavu que dans les communes et
territoires du Sud-Kivu ;
n Lutter activement et de façon exemplaire contre la
corruption et pour une plus grande transparence sur toute l étendue de
la Province du Sud-Kivu en particulier les régies financières
;
n Promouvoir des approches cohérentes et
coordonnées des cadres institutionnels de la Responsabilité
Sociale des Entreprises au niveau provincial, communal, territorial et local,
notamment en mettant en place ou en renforçant, lorsqu'il y a lieu, les
autorités et mécanismes nécessaires pour élaborer,
coordonner et appliquer les politiques et faire appliquer les lois en la
matière;
n Progresser dans la formulation et l'élaboration de
stratégies provinciales de promotion de la Responsabilité Sociale
des Entreprises et commencer à les mettre en oeuvre d'ici 2008.
À cette fin, les stratégies provinciales en
question devraient, le cas échéant, être appuyées
par des mesures de coopération interprovinciales qui tiennent compte des
besoins spéciaux de la Province en
développement. Ces
stratégies, pourraient prendre la forme de stratégies de
réduction de la pauvreté qui intégreraient les aspects
économiques, sociaux et environnementaux du développement durable
au SudKivu :
n Promouvoir la participation des citoyens, notamment en
prenant des mesures qui leur permettent d'accéder à l'information
concernant la législation et les règlements, activités,
politiques et programmes en matière de l'exploitation minière et
de la RSE au Sud-Kivu
n Etc.
CONCLUSION GENERALE
Le Groupe d'Experts des Nations Unies sur l'exploitation
illégale des ressources naturelles et autres richesses de la
République Démocratique du Congo, ainsi que la commission
sénatoriale belge dite des « Grands Lacs », a établi un
lien entre le trafic des ressources naturelles et la pérennisation du
conflit en RD Congo.
La Province du Sud-Kivu, l'une de onze provinces que compte
actuellement la RD Congo a été la principale porte
d'entrée de toutes les guerres connues par la RD Congo.
Ainsi, la question de l'exploitation minière au
Sud-Kivu a donc été évoquée d'une manière ou
d'autre parmi les causes de guerres précitées. Cette exploitation
a donc été plus profitable qu'à une minorité au
détriment de la grande majorité de la population Congolaise.
Dans le souci d'analyser cette situation, nous avons
décidé de centrer la réflexion de notre travail de fin
d'études sur « L'exploitation minière dans la Province du
Sud-Kivu : de la Responsabilité Sociale des Entreprises et de l'Etat
».
Pour mener à bien cette réflexion, le
présent travail est parti de l'hypothèse selon laquelle « Si
le concept de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est le
développement durable transposé/appliqué à
l'entreprise106, alors, l'intégration efficace de la
dimension Responsabilité Sociale des Entreprises dans le domaine de
l'exploitation minière serait un tremplin pour un développement
économique durable au Sud-Kivu en particulier et de toute la
République Démocratique du Congo en général
».
C'est à ce titre que ce travail s'est structuré
autour de quatre grands chapitres en plus de l'introduction
générale et de cette conclusion à savoir :
ü Généralités.
ü Exploitation minière au Sud-Kivu.
ü Généralités sur le concept
Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).
ü Intervention de l'Etat et des entreprises privées
dans la promotion des principes de la RSE au sein du secteur minier au
Sud-Kivu.
106 Groupe One, Op. Cit.
L'introduction générale a portée
essentiellement sur la problématique, l'hypothèse de travail, la
méthode et les techniques utilisées, la délimitation du
sujet, l'état de la question, la présentation sommaire du travail
et les difficultés rencontrées.
La problématique a procédée par une
présentation de la Province du Sud-Kivu sur le plan administratif,
politique, économique et socioculturel, tout en indiquant les grands
problèmes de développement de la Province tels que
diagnostiqués par les populations à la base lors de consultations
participatives ayant conduit à l'élaboration du DSCRP
Provincial.
Il convient néanmoins de rappeler ici que les causes
fondamentales de ces problèmes sont entre autres :
· La mauvaise gouvernance généralisée
;
· Les guerres à répétition et leurs
conséquences ;
· La non implication/participation de la population
à la gestion de la chose publique ;
· Etc.
Cependant, un accent particulier a été mis sur les
facteurs internes et externes ayant mis fin à l'exploitation
minière industrielle au Sud-Kivu et laissant ainsi place à
l'exploitation minière artisanale à ce jour.
Dans ce même ordre d'idée et étant
donné la sensibilité du thème de recherche, il s'est
avéré opportun de retracer également une vision nationale
et même internationale en rapport avec le thème pour plus de
compréhension de la problématique.
Ainsi, le pillage des ressources naturelles de la RD Congo et
celui des ressources minières du Sud-Kivu en particulier, se sont
placés dans un contexte historique, économique, politique et
social étant entendu que la géographie politique du conflit
recoupe la géographie des gisements miniers également.
Aussi, la description du processus de décomposition de
l'Etat Congolais, l'effondrement de son économie ainsi que la
paupérisation de sa population depuis le long règne du
Président MOBUTU en passant par la succession de deux guerres dites de
« libérations », a été faite.
Notre attention s'est concentrée plus sur la
Responsabilité Sociale des Entreprises et de l'Etat dans le domaine de
l'Exploitation minière dans la Province du Sud-Kivu. Aucune étude
n'a jusque là abordé l'exploitation minière au Sud-Kivu,
sous cet aspect. C'est là l'originalité de ce travail qui a
tourné autour de quatre chapitres :
Le premier chapitre portant sur les
généralités a défini un certain nombre des concepts
se rapport à notre thème de recherche, et avant de se terminer
par une présentation de la Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu en
dégageant notamment : sa localisation, sa structure organisationnelle et
son fonctionnement, une proposition d'amélioration de son organigramme,
sa mission, ses réalisations et ses difficultés
rencontrées.
Le deuxième chapitre, porte sur l'exploitation
minière au Sud-Kivu, il a eu à présenter dans l'ensemble
les grands points comprenant notamment : l'historique et la situation
géographique, les entreprises minières au Sud-Kivu, de la mine au
comptoir, l'exploitation industrielle, l'exploitation artisanale, les
données et situation actuelle de l'exploitation minière au
Sud-Kivu, l'organisation des sites d'orpaillage et méthodes
d'exploitation, les impacts négatifs de l'exploitation minières
au Sud-Kivu, l'assistance au secteur minier au Sud-Kivu, les aspects
institutionnels, législatifs et réglementaires de l'exploitation
minière, la situation de la législation actuelle et en fin, les
dispositions économiques, financières, fiscales et
douanières.
Le troisième chapitre accès sur les
généralités relatives au concept Responsabilité
Sociale des Entreprises (RSE), a été structuré autour de
sept points à savoir : les notions et définitions
préliminaires, la définition proprement dite de la RSE, les
principes directeurs de la RSE, les normes nationales en rapport avec la RSE,
les normes internationales en rapport avec la RSE, la proposition d'un code de
bonne conduite de la RSE ainsi que la proposition d'un code de bonnes pratiques
environnementales.
En fin, le quatrième chapitre portant sur
l'intervention de l'Etat et des entreprises privées dans la promotion
des principes de la RSE au sein du secteur minier au Sud-Kivu, a eu à
présenter tour à tour : Une introduction, l'Etat et la RSE,
l'entreprise privée et la RSE, l'état de la RSE en RDC et au
Sud-Kivu en particulier, les complémentarités entre l'Etat et les
entreprises privées dans la promotion de la RSE, les domaines couverts
par la RSE, les contraintes à la promotion de la RSE , et avant de
terminer par un certain nombre d'actions à entreprendre pour promouvoir
la RSE au Sud-Kivu.
De toute cette présentation sommaire du contenu de ce
travail, il se dégage que la problématique de l'exploitation
minière au Sud-Kivu : De la Responsabilité Sociale des
Entreprises et de l'Etat est une réalité dans la Province du
Sud-Kivu en particulier et en République Démocratique en
général, et cette situation nécessitait une telle analyse
approfondie pour en dégager les tenants et les aboutissants.
Ainsi, notre hypothèse de départ formulé
de la manière suivante : c Si le concept de
Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) est le développement
durable transposé/appliqué a l'entreprise, alors,
l'intégration efficace de la dimension Responsabilité Sociale des
Entreprises dans le domaine de l'exploitation minière serait un tremplin
pour un développement économique durable au Sud-Kivu en
particulier et de toute la République Démocratique du Congo en
général v s'est confirmé.
En effet, il a été démontré tout au
long de ce travail que l'exploitation minière au Sud-Kivu ne profite pas
à l'ensemble de la population étant donné que le premier
garant de tout développement durable et capable d'assurer la
redistribution du revenu à tous, n'a pas su jouer son rôle
à la suite de toutes les difficultés politico- économiques
qu'a connu la République Démocratique du Congo en
général et la Province du SudKivu en particulier, et plongeant
ainsi la province, si pas toute la RD Congo dans une pauvreté
inscriptible.
En outre, les acteurs de l'exploitation minière de leur
côté et dans leur ensemble sont restés indifférents
face à la Responsabilité Sociale des Entreprises. Certains par
ignorance, d'autres par mauvaise foi et d'autres encore par un esprit
capitaliste et de sadisme à outrance, les empêchant ainsi à
entreprendre certaines actions en direction de leurs travailleurs, de leur
communauté d'implantation et de toute la Province si pas toute la
République Démocratique du Congo en général.
Tel que révélé par le nouveau Code
minier, l'exploitation minière amène également tout un
cortège d'impacts négatifs sur l'environnement (pollution du sol,
de l'air, des eaux et grave encore sur la santé humaine), à
toutes les différentes phases de l'activité minière ou de
carrière à savoir la phase de prospection et de recherche, la
phase de la construction de la mine ainsi que celles des extractions
minière et métallurgique.
Ainsi, les acteurs de l'exploitation minière au
Sud-Kivu ont également participé d'une manière ou d'une
autre au pillage des ressources de la Province, si pas de toute la RD Congo
tout en détruisant systématiquement l'environnement
(déforestation, déboisement, pollution de l'eau, laisse le
terrain accidenté car on ne fait pas le remblayage après
extraction,...) par leurs opérations et sans qu'aucun plan de
réhabilitation ne soit envisagé alors que le nouveau Code minier
exige à tout exploitant de disposer d'un plan d'études d'impact
environnemental.
De ce qui précédé nous confirmons que
l'intégration efficace de la dimension Responsabilité Sociale des
Entreprises dans le domaine de l'exploitation minière au Sud-Kivu serait
vraiment un tremplin pour la promotion d'un développement
économique durable dans la Province du Sud-Kivu en particulier et de
toute la République Démocratique du Congo en
général.
C'est dans cette optique le présent travail a eu
à proposer dans le troisième chapitre deux codes à savoir
: le code de bonne conduite pour la promotion de la Responsabilité
Sociale des Entreprises au Sud-Kivu ainsi qu'un code de bonnes pratiques
environnementales.
232
importants concernant les systèmes de
réglementation de l'environnement au Sud-Kivu, l'évaluation et la
gestion de l'impact environnemental ainsi qu'une structure de
présentation d'un rapport d'impact environnemental.
Aussi, le quatrième chapitre a également mis
l'accent sur les complémentarités entre l'Etat et les entreprises
privées dans la promotion de la RSE toute en proposant des actions
à entreprendre à différents niveaux notamment : Au niveau
de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC Sud-Kivu), au
niveau des syndicats et autres structures socioéconomiques d'encadrement
au Sud-Kivu, au niveau de la Société Civile du SudKivu ainsi
qu'au niveau des pouvoirs publics au Sud-Kivu.
Néanmoins, il y a lieu de rappeler que
l'amélioration de la filière minière, reste sous la
dépendance des cours mondiaux, sur lesquels les producteurs ou
négociants acteurs privés seuls, n'ont aucune capacité
d'intervention.
C'est pourquoi, un travail en synergie : Etat-Entreprises
privées oeuvrant dans la filière minière doit être
envisagé pour une réorganisation, une promotion ainsi qu'un
réel développement économique durable de l'exploitation
minière au Sud-Kivu en particulier et en République
Démocratique du Congo en général et dont le premier
bénéficiaire sera la majorité de la population
congolaise.
En définitive ; en plus des actions à
entreprendre proposées pour promouvoir la Responsabilité Sociale
des Entreprises au Sud-Kivu, les complémentarités et les
synergies à mettre en place, il y a d'autres actions qui nous semble
pertinente et prioritaires pour le développement économique de la
filière minière au Sud-Kivu, notamment :
1. La route : Une priorité des
actions à entreprendre doit porter sans aucun doute sur la restauration
conjointe de la circulation et de la sécurité, celle-ci
dépendant pour une large part de celle-là. Car la diminution des
coûts de transport et de commercialisation qui en résultera
devrait entraîner une meilleure rémunération du travail des
creuseurs. La réhabilitation des routes doit donc être au coeur de
toutes les stratégies de développement et de lutte contre la
pauvreté. Il existe au Kivu, comme dans l'ensemble du territoire
congolais, une production agricole dormante qui n'attend pour se
réveiller que la remise en état d'infrastructures qui lui
donneront accès aux débouchés urbains. La clé du
développement rural réside en effet dans le marché et par
conséquent dans l'articulation ville-campagne.
2. L'impératif de sécurité
: La relance d'une économie durable est conditionnée
ipso facto par le rétablissement durable de la paix. Il faudra donc
identifier et solutionner les facteurs qui entravent le retour à la
paix.
3.
L'orga nisatio n des producteurs : Il est
question ici de stimuler et encourager les exploitants à se regrouper en
coopératives des producteurs bien que l'organisation coopérative
est beaucoup moins généralisée et fonctionnelle au
Sud-Kivu. Ce regroupement leur permettra de bénéficier d'un
soutien à l'encadrement technique en commun, d'avoir la faciliter
d'accéder fournitures de base et d'effectuer surtout les
opérations de commercialisation ensemble, et promouvoir et
défendre leurs intérêts entant qu'exploitants artisanaux du
secteur minier. Et afin de leur permettre d'être informés sur les
qualités (teneur) de leurs marchandises et d'éviter qu'ils ne
soient lésés par les acheteurs dans leurs différentes
transactions.
4. U ne action e n faveur de l'i nformatio n
: Les acteurs de l'exploitation minière artisanale sont victimes d'un
déficit d'information. A titre d'exemple, la Division Provinciale des
Mines au Sud-Kivu, a lors de nos investigations, reconnue n'avoir jamais
vulgarisé le nouveau Code minier alors que les premiers concernés
sont d'abord les exploitants en activité.
Sur les chantiers, les creuseurs ignorent tout des cours des
minerais et de leurs fluctuations. Ils s'en remettent au chef d'équipe
qui lui-même a rarement accès à une information fiable. Les
négociants euxmêmes n'ont qu'une vision partielle du
marché. La simple détermination de la teneur en tantale du coltan
par exemple, réservée aux détenteurs des instruments de
mesure, s'effectue dans le secret. Une action en faveur de l'information
facilitera pas mal de choses.
5. Les écha nges tra nsfro ntaliers au coeur
des dy namiques de paix : L'analyse du secteur minier dans la
problématique a mis en exergue la dimension régionale,
l'importance des échanges transfrontaliers, licites ou informelles par
ce que la plus grande partie des échanges du Sud-Kivu est totalement
dépendante d'importations qui doivent transiter par un, deux, ou trois
Etats voisins. Aussi, le retour à une économie de paix ne peut
que s'accompagner d'une intensification des échanges transfrontaliers de
biens et de personnes dans des espaces de complémentarité.
6. L'équipeme nt adapté : Il
est très sommaire pour les creuseurs : une bêche ou une pioche
pour creuser la terre, une barre à mine pour fendre des rochers, un
bidon pour puiser de l'eau servant au nettoyage des matières
premières, un sceau ou un bidon coupé en deux pour évacuer
l'eau qui inonde les mines, une écorce de banane dont les
alvéoles servent à retenir les poussières d'or, Etc.
Un équipement aussi simple permet de rendre compte de
la pénibilité du travail. Le manque d'équipement touche
également les structures d'achat de coltan et de cassitérite dont
l'effectif est très limité : trois comptoirs à Bukavu,
dont un seul est muni d'un séparateur magnétique (permettant de
distinguer le coltan de la cassitérite, deux minerais liés, il
est surtout utile pour estimer la teneur du minerai par la densité). Ce
matériel est essentiel, car le manque de confiance
généralisée, et l'impossibilité d'analyser le
matériel récolté
234
suscite la crainte des mineurs quant à
l'honnêteté des négociants en ce qui concerne
l'évaluation du matériel présenté.
7. Le besoi n de fi na nceme nt : N'ayant
accès à aucun moyen de financement, les acteurs de la
filière minière artisanale n'ont aucune perspective
d'évolution. Ainsi, les creuseurs sont condamnés à rester
« d'éternels creuseurs ». Chacun de ces acteurs évolue
en exploitant ceux qui sont à l'échelle inférieure. Le
creuseur est exploité par le chef du foyer minier et par les
intermédiaires. Ceux-ci, pour vendre leur coltan par exemple, passent
obligatoirement par les négociants qu'ils accusent de voler.
Le négociant vend son produit (or, coltan,
cassitérite, etc.) au propriétaire de comptoir, lui aussi
accusé d'acheter au rabais parce qu'il est en situation de «
monopole ». Le transporteur est racketté lors de son passage aux
différentes barrières érigées par des hommes
armés. Si seul le propriétaire du comptoir peut exporter, il se
plaint également des taxes à l'exportation du gouvernement
congolais, trop élevées en comparaison des pays voisins.
Bref, il y a un fonctionnement ou un dysfonctionnement qui ne
permet à personne d'évoluer correctement ou de vivre de son
travail, ajouté à cela les contraintes de transport ou toutes les
taxes que l'Etat. Le besoin de financement se fait donc sentir.
BIBLIOGRAPHIQUE
I. OUVRAGES
1. Alain FAYOLLE, Entrepreneuriat, Apprendre à
entreprendre, Dunod, Belgique, 2004, 392 pages. CDE, Code de bonnes
pratiques environnementales pour les projets miniers, 2003, 64 pages.
2. Colette BRAECKMAN, Les nouveaux prédateurs.
Politique des puissances en Afrique centrale, Fayard, 2003.
3. Commission Européenne, Entrepreneuriat
responsable : Exemples de bonnes pratiques mises en oeuvre par des petites et
moyennes entreprises européennes, Belgique, 2004, 59 pages.
4. Echaude maison, Dictionnaire d'Economie et de Sciences
Sociales de A à Z, éd. Nathan, Paris 1989.
5. Emille-Michel HERNANDEZ, L'Entrepreneuriat : Approche
théorique, L'Harmattan, Paris, 1999, 270 pages.
6. G. H. Brundtland : Our Common Future, Notre avenir
à tous, Editions du Fleuve, Montréal, 1989.
7. Groupe One (Groupe de recherche et d'action sur le
développement durable et le développement économique
local) Guide de l'entreprise responsable, Editions LABOR, Bruxelles,
octobre 2003, 135 pages.
8. Jennifer A. Widner, Construire l'Etat de droit, Francis
Nyalali et le combat pour l'indépendance de la justice en Afrique,
Nouveaux Horizons, Paris, 2003, 458 pages.
9. Ludo De Witte, L'Assassinat de LUMUMBA, Editions
KARTHALA, Paris, France, 2001, 415 pages.
10. Lydia FERNANDEZ et Henri SZTULMAN, Guide de
présentation des travaux universitaires, Université de
Toulouse, 2000.
11. OGP (Observatoire Gouvernance et Paix), Congo : Poches
trouées, Province du Sud-Kivu : flux et fruite des recettes
douanières, Imprimé par le SMART, Bukavu, Sd, RDC, 103
pages.
12. Olivier LANOTTE, Claude ROOSENS et Caty CLEMENT, La
Belgique et l'Afrique Centrale de 1960 à nos jours, - Editions
Complexe, Bruxelles, 2000, 380 pages.
13. Paul MATHIEU et Jean -Claude WILLAME, Conflits et
guerres au Kivu et dans la region des Grands Lacs, Institut
Africain-CEDAF, L'Harmattan, 1999.
14. S. Marysse et F. Reyntjens, L'Afrique des grands lacs
Annuaire 2000&2001, Collection, L'Harmattan, Paris, 2001, 437 pages.
15.
236
S. Marysse et F. Reyntjens, L'Afrique des grands lacs
Annuaire 2002-2003, Collection, L'Harmattan, Paris, 2003, 359 pages.
16. S. Marysse et F. Reyntjens, L'Afrique des grands lacs,
Annuaire 1999-2000, Collection, L'Harmattan, Paris, 2000, 425 pages.
17. Sidonie KANYANGU TSHIBALA, Genre et développement
: Femmes et entreprenariat au Congo-Kinshasa, expérience d'une ONGD
locale, Kinshasa, 2002, 14 pages.
II. ARTICLES, BROCHURES ET REVUES
1. Aloys TEGERA « Le coltan et les populations du Sud-Kivu
», Pole Institute/CREDAP, in Regards croisés, n° 007,
2002.
2. Aloys TEGERA, Le coltan et les populations du
Nord-Kivu, Goma, Pole Institute, février 2001, Enquête
réalisée en janvier et février 2001.
3. Denis TOUGA, « Les transnationales minières
à l'assaut du Zaïre comme du Congo », INFO-ZAIRE, feuillet
d'information, in Entraide missionnaire, N°15, De Castelnau Ouest,
Montréal (Qc) H2R 2W33, Numéro spécial.
4. Didier DE FAILLY, « Coltan : pour comprendre...
», in L'Afrique des Grands Lacs, annuaire 2000- 2001,Centre
d'étude de la région des Grands Lacs, Anvers, L'Harmattan,
Paris.
5. Didier DE FAILLY, « L'économie du Sud-Kivu
1990-2000 : mutations profondes cachées par une panne »,
in L'Afrique des Grands Lacs, annuaire 1999-2000, Centre d'étude
de la région des Grands Lacs, Anvers, L'Harmattan, Paris.
6. Direction Générale des Affaires Economiques,
Terres, Mines et Géologie, Bulletin Administratif, 1946, 1336
pages.
7. Eric KENNES, Le secteur minier au Congo : «
déconnexion » et descente aux enfers, in L'Afrique des
Grands Lacs, annuaire 1999-2000, Centre d'étude de la région
des Grands Lacs, Anvers, L'Harmattan, Paris.
8. ICCN et PNKB « Le Gorille », n ° 4,
1er trimestre, 2001.
9. Jean-Luc COPPEE-Claudy NOIRET et Bernard ELESSE,
Ministère de la Région Wallonne, Réaménagement
biologique des carrières après exploitation, Brochure
technique n°2, Belgique.
10. KOROLIEN BAIS, HAARLEM, Responsabilité
d'entreprise : Les perspectives du Sud, Amsterdam, 2005, 58 pages.
11.
Paul MATHIEU et MAFIKIRI TSONGO, Enjeux fonciers,
déplacements de population et escalades conflictuelles (1930-1995),
in Conflits et guerres au Kivu et dans la région des Grands Lacs.
12. PNUD Kinshasa, Conflits armés en République
Démocratique du Congo : Le rôle des facteurs économiques
et leçons pour la reconstruction, 69 pages.
13. Pole Institute, « République Démocratique
du Congo : Demain la paix ? », in Regards croisés, Revue
Trimestriel, n°008, Goma, 2003, 88 pages.
14. POURTIER Roland, « L'Afrique centrale dans la
tourmente. Les enjeux de la guerre et de la paix au Congo
et alentour », in Hérodote, n° 111,
4ème trimestre 2003, 28 pages.
15. POURTIER Roland, « Le Congo (RDC) entre guerre et
pillage », in Géopolitiques africaines (R. Pourtier dir.)
Bull. de l'Association de Géographes Français,
Géographies, n°2, 2002, 12 pages.
16. Saint MOULIN (de) Léon, « Conscience nationale
et identités ethniques. Contribution à une culture de la paix
», in Congo-Afrique, n° 372, 2003, 35 pages.
17. Toussaint KAFARHIRE Murhula, « L'autre visage du
conflit dans la crise des Grands Lacs. Mémoire historique sur la crise
de la citoyenneté au Kivu », in Congo-Afrique, n° 374,
2003.
III. AUTRES DOCUMENTS
III.1. DECRET, LOIS, ARRETES ET NOTES
CIRCULAIRES
1. Arrête ministériel n°
001/CAB.MINES-HYDRO/01/2003 du 25 janvier 2003 portant publication des listes
des droits miniers et des carrières en vigueur confirmes, renonces ou
réclames.
2. Arrêté ministériel n° 144/CAB.
MINES-HYDRO/01/2001 du 15 octobre 2001 portant création des antennes du
centre d'évaluation, d'expertise et de certification des substances
minérales précieuses et semi-précieuses
«C.E.E.C» en sigle.
3. Arrêté ministériel n°
283/CAB/MIN/MINES/01/2005 du 12 juillet 2005 portant lancement des
procédures d'assainissement des titres miniers et de carrières
dans les territoires réunifiés.
4. Arrêté ministériel n°0021
CAB/MINES-HYDRO/2001 du 04 mai 2001 portant réglementation de
l'exploitation artisanale et de la commercialisation des pierres
précieuses et semiprécieuses.
5. Arrêté ministériel
n°791/MIN/MINES/01/2005 du 25 août 2005 portant
établissement, et publication de la liste complémentaire des
droits miniers et de carrières des territoires réunifiés
en cours de validité, expires ou annules depuis l'année 1995.
6. Arrêté interministériel
n°12/CAB/ECO-FIN.BUD/2001/MINES-HYDRO/01/2001 du 04 mai 2001 fixant le
régime de taxation unique des activités d'exploitation artisanale
des pierres précieuses et semi-précieuses.
7. Décret n° 038/2003 du 26 mars 2003 portant
règlement minier.
8. Décret n° 05/092 du 14 septembre 2005 portant
nomination des membres de la commission de validation des droits miniers et de
carrières
9. Décret n° 052/2001 du 22 septembre 2001
portant création et organisation d'un service public dénomme
centre d'évaluation, d'expertise et de certification des substances
minérales précieuses et semi-précieuses, en sigle
«C.E.E.C» .
10. Décret n° 053/2001 du 24 septembre 2001
portant nomination des membres du comite de direction du centre
d'évaluation, d'expertise et de certification des substances
minérales précieuses et semi-précieuses,
«C.E.E.C.» en sigle.
11. Décret n°038/2003 du 26 mars 2003 portant
Règlement Minier.
12. Décret n°05/093 du 14 septembre 2005 portant
nomination des membres du bureau de la commission de validation des droits
miniers.
13. Décret n°068/2003 du 03 avril 2003 portant
statuts, organisation et fonctionnement du Cadastre minier.
14. Décret n°068/2003 du 03 avril 2003 portant
statuts, organisation et fonctionnement du cadastre minier, en sigle «
CAMI ».
15. Loi n° 004/2001 du 21 février 2002 portant Code
des investissements Congolais.
16. Loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code Minier.
In journal officiel de la République
Démocratique du Congo, 43ème
Année, Numéro Spécial du 15 juillet 2002.
17. Loi n°011/2002 du 29 août 2002, portant Code
forestier Congolais.
18. Loi n°015/2002 du 16 octobre 2002 portant code du
travail.
19. Note circulaire n° 007/CAB. MINES-HYDRO/01/2001 du
31 octobre 2001 relative a l'organisation de l'expertise, de
l'évaluation et de la certification des substances minérales
précieuses et semi-précieuses.
239
111.2. RAPPORTS
1. Assemblée nationale de la transition, Commission
spéciale chargée de l'examen de la validité des
conventions à caractère économique et financier conclues
pendant les guerres de 1996-1997 et de 1998, Rapport des travaux.
2. Banque Mondiale, Etude sur la situation
économique du Zaïre, novembre 1994.
3. BIT, Combattre les pires formes de travail des
enfants, Programme international pour l'abolition du travail des enfants
(IPEC), Genève, 28 juin 2000, 44 pages.
4. Bonnie CAMPBELL, Enjeux des nouvelles
réglementations minières en Afrique, Document de recherche 3,
Suède, 2004, 97 pages.
5. BRUNDTLAND G. H., dir. Notre avenir à tous,
Commission mondiale sur l'environnement et le développement, Oxford
University Press, 1987.
6. Comité Rayon d'Action Femme (CRAF), Viols et
violences sexuelles au Sud-Kivu : Une tentative d'anéantissement des
communautés, Bukavu, juillet 2005.
7. Commission d'experts nationaux, Rapport sur le pillage et
l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de
la R.D.C, octobre 2001.
8. Division Provinciale du Plan, Document de
Stratégies de Croissance et Réduction de la pauvreté,
Province du Sud-Kivu, Bukavu, mai 2006.
9. Emmanuel Dollet, Responsabilité Sociale des
entreprises et coopération internationale, Panorama 2003,
Ministère des Affaires Etrangères, Paris, 2002, 115 pages.
10. Fonds de relance économique, Secrétariat
Général, Financements matières premières et
produits locaux, Kinshasa, République Démocratique du Congo,
18 pages.
11. Frank MAYUNDO et Sylvie BUJIRIRI, Module de formation sur
l'initiation à la tenue d'une comptabilité au sein d'une
entreprise, GEL Sud-Kivu, Bukavu, Mai 2005.
12. Groupe d'experts de l'O.N.U, Rapports sur
l'exploitation illégale des ressources naturelles el autres formes des
richesses de la République Démocratique du Congo, avril 2001,
mai 2002, octobre 2002 et octobre 2003.
13. Groupe One, Assurer la mise en oeuvre des droits
économiques et sociaux par les entreprises en RD Congo,
Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) Concept et
idées, Centre Bondeko, Kinshasa, 20 et 21 octobre 2005, 51 pages.
14. INICA, Rapport de mission, Région des Grands
Lacs, avril-mai 2004.
15. Jean-Philippe MARCOUX et Marie MAZALTO, Chercheurs au GRAMA
(Groupe de Recherche sur les activités minières en Afrique),
Analyse comparative du nouveau Code
Minier de la République Démocratique du Congo,
Etude préliminaire, 2004, 25pages.
16. Jeroen CUVELIER, Réseaux de l'ombre et
configurations régionales : le cas du commerce du coltan en
République Démocratique du Congo, traduction d'une
publication de l'International Peace Information Service, Anvers, Politique
africaine n° 93, mars 2004, 10 pages.
17. LUMBI Pierre, et Willame J-C O.G.T, « Guerre en RDC,
enjeux économiques: intérêt et acteurs. Rapport final
», Kinshasa, 10 avril 2000.
18. Maurice KASONGO, La Bralima et l'environnement,
Communication présentée à l'atelier organisé par le
Guichet d'Economie Locale du Sud-Kivu, Bukavu, 2006.
19. Ministère du plan de la République
Démocratique du Congo, Document de Stratégie de Croissance et
de Réduction de la Pauvreté (DSCRP), Kinshasa, 2004, 100
pages.
20. Ministère du Plan, unité de pilotage du
processus DSRP, Monographie de la Province du Sud-Kivu, (Draft 4),
Kinshasa, 2005, 95 pages.
21. NDS-ASADHO/Katanga-NIZA-OCEAN-CENADEP, Atelier
National sur la Révision du Code minier congolais : du 17 au 19
mars 2005, Lubumbashi, République Démocratique du Congo, 2005, 64
pages.
22. Pamphile MABIALA Mantuba-Ngoma, Théodore HANF et
Béatrice SCHEE, La République Démocratique du Congo :
une démocratie au bot du fusil, Publication, Kinshasa, 2006, 253
pages.
23. Patrick MARTINEAU La route commerciale du coltan
congolais : une enquête, GRAMA, Université du Québec
à Montréal, 2003, 42 pages.
24. Pierre LUMBI, Guerre en RDC: enjeux économiques,
intérêts et acteurs, Kinshasa, Observatoire
Gouvernance-Transparence, 2000.
25. Pole Institute et International Alert, Exploitation
des ressources naturelles et sécurité humaine en
République Démocratique du Congo, Rapport de
séminaire, Bruxelles, 2004, 27 pages.
26. Reporteurs sans frontières, Rapport Annuel,
2003.
27. RFDP (Réseau des Femmes pour la défense des
Droits et la Paix), Dialogue inter-congolais : Implication de la femme et
principaux acquis, Recueil de textes, Imprimerie KivuPresse, Bukavu, 2004,
254 pages.
28. ROLAND Pourtier, L'économie minière au
Kivu et ses implications régionales, version provisoire, Rapport
suite à une mission au Nord-Kivu, Sud-Kivu et au Rwanda, 17 avril-9 mai
2004, 59pages.
111.4. MEMOIRES ET TRAVAUX DE FIN DE CYCLE
1. Anaclet BAREGA WISOBA, « Incidences
socio-économiques de l'exploitation artisanale de Colombo-Tantalite et
ses implications au développement de la Collectivité chefferie de
Wamuzimu en territoire de Mwenga, RD. Congo », Mémoire,
inédit, ISDR, Bukavu, année académique 2000-2001.
2. Gaby NTAMBWE BIN NTAMBWE WA KABEMBA, « Analyse de
l'appui aux exploitants artisanaux des minerais et son impact sur leur
développement socio-économique, cas des artisans appuyés
par le SAESSCAM au Sud-Kivu », Mémoire, inédit, UNIC-Bukavu,
année académique 2005-2006.
3. Yvonne SANGANYI NYASSA, « Exploitation artisanale de
l'or et son incidence sur le revenu paysan, cas de la cité de Kamituga
», Mémoire, inédit, UCB, Bukavu, année
académique 2002- 2003.
4. E. Dollet, « La responsabilité sociale des
entreprises sous l'angle de leurs partenariats avec les ONG »,
mémoire de DESS, Université de la Sorbonne, Paris, 2002.
4. Dominique ZIRIMWABAGABO BIKABA, « Etude d'une
approche de minimisation de l'impact de l'extraction minière sur les
ressources naturelles du Parc National de Kahuzi-Biega au Sud-Kivu. Cas
spécifique du Coltan », Mémoire, inédit, ISDR,
Bukavu, année académique 2005- 2006.
5. Célestin AMISI MUKOLOKA BIN MORISHO, «
Incidence Socio-économique de l'exploitation artisanale de l'or face au
développement de la population de la zone de Shabunda. Cas de la
collectivité chefferie de Wakabango. Projet de création d'un
centre de formation artisanale », inédit, ISDR, Bukavu,
année académique 2004-2005.
6. Dieudonné KALUKA BOROTO BOKA, « L'exploitation
artisanale de l'or et son impact sur les actions de développement dans
la collectivité chefferie de Ngweshe », inédit, ISDR,
Bukavu, année académique 2004-2005.
7. Jean Paul ARUNA MASUDI, « Conséquences des
exploitations artisanales de la cassitérite sur le taux de production
agricole. Cas de la cité de Kakutya, zone rurale de Pangi »,
inédit, ISDR, Bukavu, année académique 2004-2005.
8. KAHINDO CHALONDAWA, « Analyse critique de la SOMINKI
KAMITUGA dans ses rapports avec l'environnement ; regard managérial sur
les événements de novembre 1996 », inédit,
UNIC/ISGEA, Bukavu, année académique 2005- 2006.
9.
242
MUKAMBA MUZOMBO, « Le processus de collecte des
données comptables au sein du secteur Lulingu de la SOMINKI sprl »,
inédit, UNIC/ISGEA, Bukavu, année académique 1994-1995.
10. Philson MULIMBANYA MUGARUKA, « Analyse descriptive de
la filière minière au Sud-Kivu », inédit, UCB,
Bukavu, année académique 2002-2003.
11. MUKANDILWA BYEMBA, « Etude sur l'approvisionnement et
la vente du coltan à Bukavu », inédit, UNIC/ISGEA, Bukavu,
année académique 2003-2004.
12. Christophe MUSARA, « Impact de l'exploitation
artisanale de l'or sur les conditions socio-économiques de la population
de la collectivité de Luhwindja », inédit, UNIC/ISGEA,
Bukavu, année académique 2001-2002.
111.3. COURS
1. C.T. JB. DIASIVI L. MFULAMA, c.a., Cours de diagnostic des
entreprises, 1ère année de licence, UNIC-Bukavu,
inédit, 2006, 53 pages.
2. Pacifique NGOMBWA M, Doctorant ES-Sciences Economiques,
Cours de Macroéconomie : Théorie et politiques Economiques,
Deuxième version provisoire, Inédit, UNIC-Bukavu, 2003, 78
pages.
111.5. D1CT1ONNA1RES
1. Petit Larousse illustré en couleur, édition
Larousse, Paris 2003. 111.6. ARCH1VES
1. Madame Bouvier Paule, Déposition devant la
Commission sénatoriale belge d'enquête sur l'exploitation et le
commerce légaux et illégaux de richesses naturelles dans la
région des Grands Lacs, le 30 novembre 2000.
TABLE DES MATIERES
n
I
II
III
IV
Epigraphe
n Dédicace
n Remercieme nts
n Abréviatio ns et sigles
1
1
9
10
12
12
16
17
CHAPITRE 0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Problématique
0.2. Hypothèse de travail
0.3. Méthode et techniques utilisées
0.4. Délimitation du sujet
0.5. Etat de la question
0.6. Présentation sommaire du travail
0.7. Difficultés rencontrées
18
18
18
18
18
18
18
19
19
19
19
19
19
19
CHAPITRE I : GENERALITES
I.1.Définitions des concepts
I.1.1. Activités Minières
I.1.2. Carte d'Exploitation artisanale
I.1.3. Carte de retombes minières ou carte cadastrale
I.1.4. Entreprise
I.1.5. Etat
I.1.6. Etude d'Impact Environnemental, EIE
I.1.7. Exploitation
I.1.8. Exploitation minière
I.1.9. Exploitation Minière à Petite Echelle
I.1.10. Exploitation Artisanale
I.1.11. Exploitation Industrielle
I.1.12. Mine
I.1.13. Minerai 20
I.1.14. Opération Minière 20
I.1.15. Périmètre 20
I.1.16. Pierres précieuses 20
I.1.17. Plan d'Atténuation et de Réhabilitation,
(PAR) 20
I.1.18. Plan de Gestion Environnementale du Projet, (PGEP) 20
I.1.19. Prospection 20
I.1.20. Recherche 21
I.1.21. Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE)
21
I.1.22. Responsabilité Sociale des Entreprises et l'Etat
21
I.1.23. Sous-traitant 21
I.1.24. Substance minérale 21
I.1.25. Titres de Carrières 21
I.1.26. Titres Miniers 22
I.1.27. Titulaire 22
I.1.28. Zone d'Exploitation Artisanale 22
I.2. Présentation de la Division Provinciale des Mines au
Sud-Kivu 22
I.2.1. Localisation 22
I.2.2. Structure organisationnelle et fonctionnement de la
Division
Provinciale des Mines au Sud-Kivu 23
I.2.3. Mission de la Division Provinciale des Mines au Sud-Kivu
37
I.2.4. Réalisations de la Division Provinciale des Mines
au Sud-Kivu .... 37
I.2.5. Difficultés rencontrées par la
Division Provinciale des Mines au
Sud-Kivu 38
CHAPITRE II : L'EXPLOITATION MINIERE AU SUD-KIVU
39
II.1. Historique et situation géographique 39
II.2. Entreprises minières au Sud-Kivu 47
II.3. De la mine au comptoir 53
II.3.1. La production : les « creuseurs » 53
II.3.2. La commercialisation : négociants et comptoirs
57
II.3.3. Les revenus de l'exploitation minière 66
II.4. Exploitation Industrielle 69
II.4.1. Acteurs de l'exploitation Industrielle 69
II.4.2. Rôle et importance de l'exploitation industrielle
69
II.4.3. Organisation et fonctionnement de l'exploitation
industrielle... 69
II.4.4. Situation actuelle de l'exploitation industrielle
69
II.5. Exploitation Artisanale 74
II.5.1. Acteurs de l'exploitation Artisanale 74
II.5.2. Rôle et importance de l'exploitation Artisanale
74
II.5.3. Organisation et fonctionnement de l'exploitation
Artisanale 74
II.5.4. Situation actuelle de l'exploitation Artisanale 75
II.6. Données et situation actuelle de l'exploitation
minière au Sud- Kivu 75
II.6.1. Géologie, localisation et nombre de sites miniers
au Sud-Kivu 75
II.6.2. Données sur le nombre de mineurs 78
II.6.3. Statistiques sur la production aurifère au
Sud-Kivu 86
II.6.4. Statistiques sur la production du coltan au Sud-Kivu
89
II.6.5. Statistiques sur la production de la cassitérite
au Sud-Kivu... 93
II.6.6. Statistiques sur la production du wolframite au Sud-Kivu
97
II.6.7. Statistiques sur la production de l'ametyste au Sud-Kivu
100
II.6.8. Apports et revenus de l'exploitation minière au
Sud-Kivu 104
II.6.9. Revenus directs pour les mineurs et pour l'état
105
II.6.10. Revenus indirects et activités connexes 105
II.7. Organisation des sites d'orpaillage et méthodes
d'exploitation 106
II.7.1. Organisation 106
II.7.2. Outils et méthodes d'exploitation 106
II.7.3. Méthodes de traitement 109
II.8. Impacts négatifs de l'exploitation minière
110
II.8.1. Organisation coutumière des sites 110
II.8.2. Organisation du travail sur les sites d'orpaillage
112
II.8.3. Caractéristiques des groupements
socio-économiques 113
II.8.4. Rôle et travail de la femme sur les sites miniers
114
II.8.5. Rôle et travail des enfants sur les sites miniers
114
II.9. Assistance au secteur minier du Sud-Kivu 115
II.9.1. Exemples de projets ayant apporté des changements
positifs. 117
II.9.2. Réflexion sur quelques causes d'échecs
de certains projets
d'assistance 117
II.10. Impacts négatifs associés à
l'exploitation minière 117
II.10.1. Problèmes de santé, d'hygiène et
de sécurité 118
II.10.2. Problèmes du travail des enfants sur les sites
miniers 119
II.10.4. Problèmes d'organisation des acteurs 120
II.10.5. Problèmes d'enclavement et sur enclavement
120
II.10.6. Impératif de sécurité et
d'information 120
II.10.7. Impacts de l'exploitation minière sur
l'environnement 121
II.11. Aspects institutionnel, législatif et
réglementaire de
l'exploitation minière 128
II.11.1. Historique et évolution des textes
législatifs 128
II.11.1.1. Période coloniale 128
II.11.1.2. De 1967 à 1996 128
II.11.1.3. De 1997 à nos jours 129
II.11.2. Cadre institutionnel de la RD Congo 130
II.11.2.1. Quelques innovations du code minier Congolais 131
II.11.2.2. Les activités annexes 137
II.11.2.3. Quid du nouveau code minier ? 138
II.12. Situation de la législation actuelle du secteur
minier 138
II.12.1. Titres miniers applicables en phase de recherche 141
II.12.2. Titres miniers applicables en phase d'exploitation
149
II.12.3.Obligation des titulaires d'Autorisation de Prospection
157
II.12.4. Exploitation minière à petite
échelle 157
II.12.5. Exploitation artisanale des mines 160
II.12.6. Relations entre les exploitants artisanaux et les
compagnies
minières 161
II.13. Régime fiscaux et douaniers pour les mines 162
II.13.1. Disposition générales 162
II.13.2. Régime douanier 164
II.13.3. Régime fiscal 167
II.13.4. Taxes et redevances exigibles 176
II.13.6. Autres impôts et taxes applicables 177
CHAPITRE III : GENERALITES SUR LE CONCEPT
RESPONSABILITE
SOCIALE DES ENTREPRISES (RSE) 181
III.1. Notions et définitions préliminaires
181
III.2. Définition proprement dite de la RSE 184
III.3. Principes directeurs de la RSE 185
III.4. Normes nationales en rapport avec la RSE 186
III.5. Normes internationales en rapport avec la RSE 186
III.6. Proposition d'un code de bonne conduite de la RSE 187
III.7. Proposition d'un code de bonnes pratiques
environnementales dans le domaine de l'exploitation
minière au Sud-Kivu 198
CHAPITRE IV : DE L'INTERVENTION DE L'ETAT ET DES
ENTREPRISES PRIVEES DANS LA PROMOTION DES PRINCIPES DE
LA RSE AU SEIN DU SECTEUR MINIER DU SUD-KIVU
213
IV.1. Introduction 213
IV.2. L'Etat et la RSE 214
IV.3. Entreprise Privée et la RSE 216
IV.4. Etat de la RSE en RDC et au Sud Kivu en particulier
219
IV.5. Complémentarités entre l'Etat et les
entreprises privées
dans la promotion de la RSE 221
IV.6. Domaines couverts par la RSE 222
IV.7. Contraintes à la promotion de la RSE 223
IV.8. Actions à entreprendre pour la promotion de la RSE
au Sud-Kivu 224
CONCLUSION 228
BIBLIOGRAPHIE 235
TABLE DES MATIERES 243
A N N E X E S
MAUVAISES CONDITIONS DE SECURITE - TROIS MINEURS A LEUR
PLACE DE TRAVAIL
Source : Rapport de mission d'INICA, Region des Grands Lacs,
avril -mai 2004, juin 2004, p. 9.
IMAGES DU BASSIN EST : L'ARTISANAT MINIER
Source : Rapport de mission d'INICA, Region des Grands Lacs,
avril -mai 2004, juin 2004, p. 8.
LIAISONS AERIENNES POUR LE TRASPORT DES MINERAIS AU
DEPART DE GOMA
L'ESPACE MINIER : MODELISATION