CONCLUSION
« Les femmes sont victimes de coutumes
dépassées, des opinions et des préjugés masculins.
Cela provoque une très mauvaise perception des femmes envers
elles-mêmes. Il existe plusieurs formes d'oppression sexuelle mais
celle-ci est basée sur la manipulation de la sexualité des femmes
pour assurer la prédominance et l'exploitation masculine. De telles
pratiques tirent leurs origines de la famille, de la société et
de la religion ». Ainsi, s'exprimait Raqiya Haji Abdalla de l'organisation
démocratique des femmes somaliennes au cours d'un séminaire de
l'OMS a Khartoum en 1979. Cette intervention pleine de sens restitue le
débat sur l'excision dans un contexte global.
Mais qu'en est-il de la réalité de
Bantè?
La présente étude permet de retenir les faits
saillants suivants:
- le niveau d'information sur l'excision est très
élevé ;
- le taux de prévalence de la pratique de la mutilation
génitale est 12,0%. Elle est plutôt localisée dans
l'arrondissement d'Atokolibé ; les femmes sont excisées dans
l'enfance avec l'âge médian à l'excision qui est de 7
ans,
- Il est constaté que la prévalence à
l'excision diminue au fur et à mesure que les générations
se succèdent c'est-à-dire les femmes d'aujourd'hui subissent de
moins en moins la pratique de la MGF. Ce recul pourrait être les effets
porteurs des campagnes de sensibilisation;
- la forme d'excision la plus répandue à
Bantè est la clitoridectomie qui est une intervention au cours de
laquelle une partie ou la totalité du clitoris est amputée et les
saignements sont arrêtés au moyen d'une pression ou d'un point de
suture. Environ 76 femmes excisées ont subi la clitoridectomie contre 22
femmes qui ont subi l'excision. La pratique de la clitoridectomie varie selon
les localités, l'âge des parents, le niveau d'instruction et la
religion;
- la pratique des MGF à Bantè entraîne des
effets néfastes sur la santé des femmes excisées notamment
les fièvres, l'hémorragie, les douleurs;
- l'exigence de la tradition et l'inconscience sont les deux
principales raisons d'acceptation de la pratique de l'excision avancée
par les excisées;
- seulement 10,2% des femmes ont jugé que La mutilation
génitale féminine est une bonne chose contre 71 % des femmes qui
ont déclaré qu'elle est une mauvaise chose.
Les perspectives pour la réduction sensible de la
pratique de l'excision à Bantè sont assez bonnes au regard d'une
part des résultats auxquels l'enquête a abouti mais
également de toutes les dispositions que ne cessent de prendre les
différents acteurs du développement social et économique.
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