La pression de l'habitat sur le site maraicher de Lukunga dans la commmune de Ngaliema a Kinshasa: problématique de planification urbaine et pistes d'aménagement( Télécharger le fichier original )par Maspy YETA SUKISA Université de Kinshasa - 2008 |
CHAPITRE 5PERSPECTIVES D'AMENAGEMENT DU SITE AGRICOLE A LUKUNGA ET DE LA CEINTURE VERTE A KINSHASA5.1 De l'organisation de l'espace sur le site maraîcher de LukungaL'occupation anarchique de l'espace maraîcher de Lukunga a entraîné beaucoup de conséquences sur le site. Les inondations et marécages réduisent la production agricole. Elles provoquent aussi des maladies comme la malaria et la fièvre typhoïde. Avec la densification de l'habitat sur le site, ces maladies risquent de s'accentuer et poser d'énormes problèmes de santé publique dans le quartier. Or, il est connu que la mauvaise santé publique des maraîchers aura des répercussions sur la production qui va baisser. Et la baisse de la production peut avoir des conséquences sur la hausse des prix des légumes. C'est la raison pour laquelle, l'étude propose un plan d'aménagement pour lutter contre les inondations et protéger ainsi le site maraîcher. Ce plan comprend quatre volets et consiste à: 1. Créer une zone tampon dans un couloir de deux mètres et sur une longueur de 4km. La création d'une zone tampon entre la zone lotie et la zone agricole permettra de freiner la progression du lotissement. 2. Planter une haie des arbres à pain (Artocarpus altilis) (Momboya en lingala) dans cette zone tampon. La plantation d'une haie d'arbre à pain dans cette zone tampon poursuit deux objectifs : écologique et alimentaire. Sur le plan écologique, la haie va constituer un espace vert et produire de l'oxygène. Sur le plan alimentaire, le fruit de l'arbre à pain est comestible. L'arbre à pain est un arbre spécifiquement tropical, et ne pousse pas là où les températures descendent en dessous de15°C. Selon les variétés, l'arbre à pain s'adapte à une large gamme de sols plus ou moins drainants. 3. Implanter une digue anti-inondation avec des sacs de sable pour lutter contre les inondations qui engloutissent sous eaux pendant les crues toute la production légumière. 4. Planter le vétiver sur la digue pour la consolider. La plantation de vétiver sur la digue permet de rendre la digue plus efficace et durable. Le vétiver est une des plantes de la famille des Poaceae (Graminées). On connaît une douzaine d'espèces qui pousse dans les zones tropicales. La plus connue est Chrysopogon zizanioides qui pousse surtout sur le sous-continent indien. Deux autres espèces sont fréquemment cultivées : Chrysopogon nigritanus ( Afrique australe) et Chrysopogon nemoralis ( Asie du Sud-Est). La plante se présente sous forme de grandes touffes vertes, dont la racine, se développant verticalement, peut atteindre des profondeurs allant jusqu'à trois mètres. Les agriculteurs le planteront pour délimiter leurs parcelles et empêcher l' érosion des sols. Les haies de vétiver permettent également aux sols de conserver leur humidité, stabiliser les digues, etc. Très peu cher, résistant à la plupart des maladies, le vétiver peut être planté y compris dans les terrains peu humides. Comme elles contiennent des insecticides naturels (les terpènes), de petits fagots faits avec ces racines peuvent être utilisés pour combattre les mites. L'organisation du site maraîcher de Lukunga |
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