I.1.Un raisonnement fondé sur l'analyse des essais
de longue durée.
Quand on applique des doses croissantes
d'engrais sur un sol, deux résultats importants se
dégagent dans une grande majorité d'essais. Ils
concernent :
la dose d'engrais à appliquer en
fonction du niveau de teneur du sol: en sol « pauvre
», on peut obtenir un bon rendement en ajustant la dose,
par contre on pourra limiter les quantités apportées en sol
« riche ».
la teneur d'un sol qui ne
s'exprime pas de la même manière en fonction de
l'exigence de la culture. La même teneur
d'un sol peut s'avérer insuffisante
pour une culture et satisfaisante ou excédentaire pour une autre.
I.2. Une méthode développée autour de
quatre critères.
Les quatre critères de base sont donc
l'exigence des cultures, la teneur du sol, le devenir des
résidus du précédent et le passé récent de
fertilisation.
L'exigence des cultures.
Il s'agit, en priorité, de
privilégier la réaction de la plante aux apports de fertilisants.
La longueur du cycle ou les besoins journaliers et totaux conditionnent aussi
l'exigence des cultures.
Les teneurs dans le sol.
L'analyse de terre est un indicateur de la
quantité extractible dite assimilable dans le cas du phosphore.
Devenir des résidus du
précédent.
Les résidus de récolte sont des restitutions non
obligatoires, généralement les parties aériennes des
cultures récoltées en grains ou racines. La restitution des
éléments contenus dans ces résidus,
lorsqu'ils sont enfouis, représente qualitativement un
apport d'engrais soluble eau (COMIFER,
1995).
Passé récent de fertilisation.
Il s'agit de prendre en compte
l'évolution des états chimiques des
éléments minéraux apportés au sol lors des
campagnes précédentes vers des formes moins assimilables par les
cultures.
I. L'azote :
La plupart des systèmes de cultures non
légumineuses exigent l'apport d'azote, particulièrement les
variétés récentes à haut rendement.
Pour toutes les autres plantes, la nutrition azotée se
fait quasi exclusivement à partir des nitrates présents dans la
solution du sol.
I.1. Rôle physiologique de l'azote :
L'azote est l'élément nutritif le plus
déficient dans les systèmes de productions agricoles à
travers son rôle dans :
1. La synthèse de la matière vivante à
partir de la matière minérale.
2. Pour SOLTNER (2003),
l'azote est un constituant essentiel du cytoplasme car il favorise :
* La synthèse des glucides grâce à
l'augmentation du nombre de
chloroplastes.
* La constitution des réserves azotées dans les
graines.
* La multiplication cellulaire donc la
croissance des tissus.
* La multiplication des chloroplastes, puisque
la chlorophylle est substance azoté d'où la
couleur vert foncée des plantes après un apport d'azote.
* C'est un facteur de rendement, et parfois de
qualité, puisque il augmente la teneur en protéines des
céréales.
L'azote est donc nécessaire à tous les stades de la
plante: jeune, croissance, reproduction et mise en réserve.
I.2. L'azote dans le blé :
L'action de l'azote sur les céréales
dépend surtout de l'époque de son apport. En effet, tous les
chercheurs dont REMY et VIAUX
(1980) qui se sont préoccupés des apports
azotés admettent que pour avoir de bons résultats, il est
nécessaire que l'azote soit disponible en quantité suffisante
sous forme assimilable au début montaison.
Lors du gonflement floraison, la matière
végétale augmente rapidement et par conséquent les
besoins en azote du blé deviennent importants
(GRIGNAC, 1984). Un manque en azote à
cette période se traduit par une floraison précoce qui peut
répercuter sur les rendements.
Pendant la maturation, l'azote minéral du sol en
quantité insuffisante ne peut pas couvrir les besoins du blé
(MASLE, et MEYNARD,
1981).
Globalement l'absorption d'azote suit le développement du
blé et ceci durant les quatre phases :
1. Herbacée jusqu'à la montaison avec une
absorption de l'ordre de 4,5 Kg d'azote/quintal.
2. Elongation avec une activité intense de croissance,
cette phase se termine à la floraison.
3. Fructification où l'absorption se ralentit et
où les phénomènes de translocation deviennent
importants.
4. Maturation avec la sénescence des tissus suivie d'une
perte d'eau, de matière sèche et même d'azote.
I.3. Formes d'azote absorbé par les plantes
:
Dans les sols agricoles, l'azote se trouve à une
proportion de 95 % sous forme organique. L'azote sous forme minérale,
forme essentiellement assimilable par les plantes, ne représente que 100
à 200 Kg par hectare dans les régions tempérées.
Les plantes absorbent les formes ioniques solubles dans la
solution du sol seulement qui se trouvent sous formes :
1. Nitrate (NO3 -) constituant la forme
préférentielle d'absorption de l'azote par les cultures.
2. Ammonium (NH4 +):une grande partie de
l'ammonium dans le sol est convertie en nitrate par les microorganismes du sol
et d'autres parties sont absorbées directement par les racines
(SOLTNER, 2003).
I.4. Sources d'azote :
Les sources d'azote pour les cultures peuvent être :
1. La matière organique du sol par
minéralisation.
2. Les amendements organiques : fumier, compost et autres
déchets; sous produits agroalimentaires,...etc.
3. L'azote de légumineuses (luzerne, fève) et
autres espèces fixatrices de l'azote moléculaire.
4. Les engrais verts, spécialement des
légumineuses.
5. Les engrais minéraux (SOLTNER,
2003).
I.5. Conséquences d'excès et de carence en
azote :
Un apport adéquat d'azote stimule une activité
photosynthétique élevée, une croissance
végétative vigoureuse et une coloration verte foncée des
feuilles. Bien que rarement toxique, l'excès d'azote peut :
1. Retarder la phase maturité ;
2. Entraîner des problèmes de verse ;
Les symptômes de carence des plantes en azote peuvent
être :
1. Rabougrissement de la plante entraînant un retard de
croissance,
2. Diminution du nombre des talles,
3. Coloration verte pâle des feuilles due à la
perturbation de la synthèse chlorophyllienne,
4. Jaunissement prématuré,
5. Baisse de rendement (SOLTNER,
2003).
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