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Les relations de travail entre « djoulatchès » et chauffeurs de « wôrô-wôrô » : cas des chauffeurs exerçant sur la ligne Treichville gare de Bassam-Gonzagueville.

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par Gada Yao Anicet, Gbalou Douan Narcisse et Koffi Julien
 - Licence de Sociologie et Anthropologie 2008
  

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I- AU NIVEAU DU RECRUTEMENT

1°) Les réseaux de relations

L'expression réseau de relations se définit comme le capital social d'un individu. Ce capital constitué de l'ensemble des réseaux, normes et valeurs, facilite non seulement la coopération au sein de la communauté mais demeure également important dans le choix d'un employé.

Dans notre étude, cette expression s'identifie à l'ensemble des moyens mis en oeuvre pour s'attacher les services d'un employé en qualité de chauffeur de « wôrô-wôrô ». Ces réseaux de relation se caractérisent par des liens d'amitié, de sociabilité qu'établit l'individu avec son milieu social. Ils constituent également d'excellents moyens permettant de procéder au choix d'un chauffeur de « wôrô-wôrô » par le « djoulatchè ». Ce qui démontre ainsi la valeur que représentent ces réseaux pour chaque individu.

. En effet pour atteindre les buts poursuivis, les acteurs ne se servent des relations sociales dont ils disposent dans leurs communautés d'origine et toute autre organisation à laquelle ils appartiennent. Dans cette optique, les réseaux de relations ne sont rien d'autre que ce que BOURDIEU30(*) appelle capital social. Celui-ci peut être mobilisé à des fins socialement utiles c'est-à-dire constituer un critère de recrutement.

Généralement c'est à travers ses réseaux de relation (amis, voisins, collègues et connaissances) que le « djoulatchè » s'offre les services d'un employé en tant que chauffeur.

Ainsi selon ROBERT DAVID PUTMAN31(*), « "L'idée centrale de la théorie du capital social est que les réseaux sociaux ont de la valeur ». Pour les individus internes, l'utilisation de ces réseaux constitue une bonne stratégie pour non seulement recruter un employé, mais également accéder à un emploi.

En outre il faut retenir que cette voie de sélection dans le cadre du recrutement d'un employé, est basée essentiellement sur la confiance que le « djoulatchè » place en la personne issue de son entourage faisant souvent office d'intermédiaire entre celui-ci et le futur chauffeur. De ce fait, l'individu choisi constitue une personne crédible capable d'exercer pour le « djoulatchè ».

Nombre de propriétaires de véhicule « wôrô-wôrô » procèdent donc par ces réseaux pour le choix de leurs futurs employés. Enfin cette logique de sélection est compréhensible à travers la théorie des réseaux qui accorde une priorité aux relations entre acteurs avant les attributs de ceux-ci. Cette approche qui à des fins stratégiques s'avère très utile dans l'acquisition d'un emploi ou dans l'acquisition des services d'un employé. On note également qu'un réseau social dense peut favoriser de diverses manières l'épanouissement des acteurs du transport informel (notamment chauffeurs et « djoulatchès »).

Cependant ces réseaux ne constituant pas le seul critère sur lequel repose le choix d'un employé par le « djoulatchè », il convient de mentionner que d'autres recrutent selon l'expérience professionnelle des chauffeurs.

2°) L'expérience professionnelle

L'expérience professionnelle se définit comme l'ensemble des connaissances acquises par une longue pratique dans un domaine en fonction du temps qu'on y a passé. Celle-ci demeure primordiale non seulement dans la quête d'un emploi mais également dans le choix d'un employé. C'est dans ce contexte que le choix d'un chauffeur expérimenté se fait par le « djoulatchè ».

Effet ayant investi dans le domaine du transport à travers l'achat d'un véhicule « wôrô-wôrô », le « djoulatchè » ne peut être animé que d'un sentiment de prospérité qui proviendra du profit engendré par la mise en circulation de son véhicule. Ainsi le chauffeur à qui sera confié le véhicule doit avoir une certaine expérience de son domaine d'activité et surtout dans la conduite des taxis-« wôrô-wôrô ». Il doit pouvoir par exemple détecter la moindre panne à partir d'un bruit inhabituel et chercher à la faire réparer. Pour tous ces avantages, certains « djoulatchès » favorisent les chauffeurs qui ont une certaine ancienneté dans le métier afin de garantir la longévité de leurs véhicules.

De telles démarches constatées au niveau des « djoulatchès ».montrent bien leurs volontés d'établir une sincère relation de travail basée sur la connaissance que le chauffeur a de son domaine d'activité. Telles sont les qualités que recherchent certains « djoulatchès » quant au choix d'un chauffeur. Par contre, il faut mentionner que d'autres « djoulatchès » opèrent leur choix en privilégiant le lien de parenté.

3°) Les affinités parentales

Le secteur informel de transport est un domaine d'activité où la notion de confiance figure parmi les principes directeurs des rapports employeur/employé. Dans un tel milieu où le véhicule dans lequel le propriétaire investi est confié à un employé sans aucun contrat écrit, il est absolument clair que celui-ci bénéficie au préalable de la confiance de son employeur.

Ainsi allant sur cette base, les membres de la cellule familiale constituent une réserve indubitable en terme de main d'oeuvre pour le « djoulatchè ». En effet ces derniers bénéficient d'une profonde confiance de la part du « djoulatchè » grâce au lien de parenté qui leur garantie une véritable franchise. Ce sont entre autres les frères, les cousins, les neveux etc.

Ce choix porté à l'endroit des membres de la familiale (famille au sens le plus large du terme) est également fonction des valeurs traditionnelles car la société africaine s'est depuis toujours distinguée par son attachement à la structure familiale. C'est donc autour de ce sentiment d'appartenance à une même lignée, à une même famille que s'articule le choix d'un chauffeur dans une certaine mesure. Par ailleurs cet état de fait répond au souci d'insérer les membres de sa famille dans des activités génératrices de revenus. Ainsi les liens familiaux se consolident davantage et la prospérité se créée implicitement dans la structure familiale.

* 30 Article extrait de l'Observateur de l'OCDE, N° 242, mars 2004

* 31 ROBERT DAVID PUTMAN (1995), "Bowling Alone" dans le Journal of Democracy

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille