Les relations de travail entre « djoulatchès » et chauffeurs de « wôrô-wôrô » : cas des chauffeurs exerçant sur la ligne Treichville gare de Bassam-Gonzagueville.( Télécharger le fichier original )par Gada Yao Anicet, Gbalou Douan Narcisse et Koffi Julien - Licence de Sociologie et Anthropologie 2008 |
CHAPITRE II : LE CADRE PRATIQUE DE LA METHODOLOGIEI-) LES TECHNIQUES DE COLLECTES DES DONNEES
1°) Délimitation du champ de l'étude Il nous apparaît utile de définir les champs géographiques et sociologiques de notre étude dans la mesure où Abidjan est une métropole qui recouvre un nombre à la fois important de communes mais également de ligne de transport « wôrô-wôrô ». 1-1) Champ géographique Dans ce secteur aussi méconnu qu'est celui du transport informel, il existe des rapports entre employeurs et employés qui ne sont pas toujours conviviaux. Les étudier et les généraliser à tous les acteurs de ce domaine serait très bénéfique dans la connaissance des lois de ce secteur d'activité. Ainsi pour une question de mobilité, de temps et de ressources financières, nous avons choisi la commune de Treichville et précisément la ligne de transport gare de Bassam-Gonzagueville pour réaliser notre étude. Cette ligne de transport s'avère si importante qu'elle comprend environ cinquante (50) « wôrô-wôrô » malgré les nouvelles mesures prises par le gouvernement ivoirien de mettre tout véhicule dont les pièces ne sont pas en règle en fourrière. 1-2) Champ sociologique Il convient à cette étape d'interroger les catégories socioprofessionnelles susceptibles de nous fournir des informations justes et fiables. Ce sont : · Les chauffeurs de la ligne Treichville-Gonzagueville. Ils sont censés nous donner des informations dans la mesure où ils sont directement concernés par la relation de travail étudiée. · Les « Djoulatchès » : ils sont une source crédible d'information car ils représentent l'une des catégories directement visée par l'étude. Les membres du syndicat des chauffeurs de « wôrô-wôrô » la ligne Treichville-Gonzagueville car ils interviennent souvent dans cette relation de travail. 2°) La recherche documentaire La documentation constitue la première étape de notre recherche. Elle nous a permis d'améliorer notre savoir. En effet la lecture d'ouvrages méthodologiques nous a permis d'approfondir nos connaissances sur les paradigmes, les méthodes d'analyses et ainsi de choisir les plus appropriées à notre thème. Les documents relatifs au transport informel, aux relations de travail entre acteurs de l'informel nous ont aidés à la rédaction de la revue documentaire. La consultation des documents s'est d'abord faite dans les bibliothèques de l'IRD20(*) (Institut de Recherche et de Développement) et du centre culturel Français en Côte d'Ivoire (CCF)21(*). Nous y avons pris connaissances avec plusieurs publications, des mémoires sans oublier les recherches effectuées par le moyen de nouvelles technologies de l'information, en occurrence Internet. 3°) La pré-enquête La pré-enquête est une étape préalable à toute recherche. Elle consiste à prendre contact avec le milieu où va se dérouler l'étude, ce qui pourrait faciliter l'enquête. Notre pré-enquête a consisté à entrer en contact avec les personnes, les lieux, les structures concernées par notre thème. Pour ce faire, nous nous sommes rendus à la Gare de Bassam sis à Treichville, où nous avons échangé avec les chauffeurs de la ligne Treichville-Gonzagueville. Aussi avons-nous tenté de connaître les avis de certains membres des syndicats régissant les mouvements des « wôrô-wôrô » de cette ligne. Cela s'est réalisé avec succès. Après l'étape de terrain, la clarté des faits étant effective dans notre esprit, il semble plus aisé pour nous de saisir l'origine des dysfonctionnements dans les relations de travail entre « Djoulatchès » et chauffeurs de « wôrô-wôrô ». En définitive, cette pré-enquête, à travers les informations reçues, nous a permis d'avoir une idée précise des causes des relations conflictuelles entre « Djoulatchès » et chauffeurs de « wôrô-wôrô » exerçant sur la ligne Treichville-Gonzagueville. 4°) L'échantillonnage « L'échantillonnage est l'opération qui consiste à prélever un certain nombre d'éléments (c'est-à-dire un échantillon) dans l'ensemble des éléments qu'on veut observer ou traiter (population). L'échantillon est l'ensemble des éléments à propos desquels on va effectivement recueillir des données »22(*) Dans cette partie de l'étude, nous indiquerons; le groupe cible, l'unité d'analyse, les critères de choix, la taille de l'échantillon ainsi que la technique d'échantillonnage. Ø Le groupe cible : Dans notre étude, il se compose des « Djoulatchès » et des chauffeurs de « wôrô-wôrô » exerçant sur la ligne Treichville-Gonzagueville. Pour l'unité d'analyse il s'agit d'enquêter sur, le chauffeur de « wôrô-wôrô » et le « Djoulatchè » quel que soit le sexe. Ø Le critère de choix : Ici est tout chauffeur de véhicule « wôrô-wôrô » quel que soit le sexe et l'âge exerçant sur la ligne Treichville-Gonzagueville ainsi que tout « Djoulatchè » (quel que soit le sexe et l'âge aussi) dont le « wôrô-wôrô » est en circulation sur cette ligne. Ø La technique d'échantillonnage : nous avons opté pour la technique de choix raisonné dans la mesure où nous voudrions en l'absence de base de données sur le nombre réel de « djoulatchès » et de chauffeurs, construire un échantillon qui ressemble autant que possible à l'ensemble des « djoulatchès » et chauffeurs de cette ligne de transport. Selon le syndicat des chauffeurs de « wôrô-wôrô » de cette ligne de transport, 50 véhicules assurent quotidiennement cette desserte. Toujours selon ces chauffeurs, un « wôrô-wôrô » fournit généralement de l'emploi à deux chauffeurs (le titulaire et le contractuel)23(*). Partant de ce fait nous disposons de 100 chauffeurs qui exercent sur cette ligne de transport. C'est de cette population que provient notre échantillon constitué de 60 chauffeurs représentant les 100 chauffeurs exerçant sur cette ligne de transport (soit un taux de 60%). Concernant les « djoulatchès », nous avons obtenu un effectif de 50 « djoulatchès » en partant sur la base de l'existence de 50 véhicules donc de 50 propriétaires au maximum. Ainsi à partir de cet effectif, nous avons pu tirer un échantillon de 20 « djoulatchès », soit 40% de la population totale représentant les 50 « djoulatchès ». En définitive avec la technique de choix raisonné, notre échantillon d'enquête se compose de 20 « djoulatchès » et 60 chauffeurs de « wôrô-wôrô » qui sont repartis dans le tableau ci-dessous : Tableau N°1 : Effectif total de l'échantillon
Source : notre enquête Juillet 2008 5°) Elaboration du questionnaire et du guide d'entretien 5-1) Le questionnaire Le questionnaire est une série de questions posées à un ensemble concernant leurs opinions, leurs croyances ou divers renseignements factuels sur elles-mêmes selon le dictionnaire Petit LAROUSSE.24(*) Celui que nous avons élaboré est adressé à une frange des chauffeurs de « wôrô-wôrô » exerçant sur la ligne Treichville-Gonzagueville. A cet effet nous avons interrogé 30 de ces chauffeurs pour connaître et comprendre les sources des conflits dans les relations de travail entre ces derniers et leurs employeurs, les « Djoulatchès ». 5-2) Le guide d'entretien Selon GRAWITZ (M)25(*) l'entretien est d'un point de vue technique un procédé d'investigation scientifique qui utilise un processus de communication verbale dans le but de collecter des informations en relation avec les objectifs qu'on s'est fixé. Nous pouvons par ailleurs préciser qu'il y a trois types d'entretien : l'entretien libre, l'entretien semi directif et l'entretien directif. Pour notre travail, nous avons opté pour l'entretien semi directif ; ce type d'entretien est un outil de précaution qui nous a permis d'appréhender les raisons des tensions dans les relations de travail après discussion avec les enquêtés. Dans ces différents entretiens réalisés, nous avons cherché en premier lieu à amener chaque interviewé à répondre selon les objectifs recherchés. En outre les informations collectées au moyen des guides d'entretiens ont été complétées par des entretiens libres (non structurés) avec des informateurs clés, des dirigeants de structures ou des personnes qui sont témoins des faits qui nous intéressent dans notre étude. Notre guide d'entretien sera donc un procédé méthodologique qui nous permettra de recueillir des informations concernant les tensions dans les rapports de travail entre chauffeurs de « wôrô-wôrô » et « djoulatchès ». Il nous a permis de recueillir des informations auprès des : · différentes structures syndicales des chauffeurs de « wôrô-wôrô » de cette ligne. · des djoulatchès dont les « wôrô-wôrô » sont en circulation sur cette ligne. 6°) Le dépouillement Nous avons opté pour le dépouillement automatique avec l'outil informatique. Aussi pour des raisons de clartés et de rapidité dans le calcul des données, avons-nous effectué la présente étude sur le logiciel Microsoft Office XP. Cette opération nous a permis d'avoir à travers le résultat des moyennes et des pourcentages, la représentation des données en histogrammes et diagrammes circulaires ainsi qu'une appréhension totale des sources de conflit. Ce qui nous permis d'analyser les données. * 20 IRD : Institut de Recherche et de Développement * 21 CCF : Centre Culturel Français d'Abidjan * 22 Luc Albarello (1995), « Recueil et traitements quantitatifs des données d'enquêtes » in Pratiques et méthodes de recherche en sciences sociales, Paris, Armand Colin * 23 Le chauffeur titulaire est celui qui est désigné et reconnu par le « Djoulatchè ». Quant au contractuel c'est le chauffeur non reconnu par le « Djoulatchè » mais qui seconde le titulaire en cas de fatigue. * 24 Dictionnaire Petit LAROUSSE 2000 * 25 GRAWITZ M (1992), méthode des sciences sociales,, Paris, Dalloz |
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