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Les fondements ontologiques de la liberté dans l'etre et le néant de Jean-Paul Sartre

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par Jean-Merci ENDJIKESSE
Grand Séminaire Spiritain International Père Daniel BROTTIER de Libreville - Licence 2009
  

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II.1 - LifAil-pour-soi et ses caractéristiques.

L'etre-pour-soi et l'etre pour autrui font partie des catégories ontologiques de l'etre

posées par Jean Paul Sartre dans L'etre et Néant Dès son introduction à cette oeuvre, Sartre

fait la distinction entre l'«être-pour-soi»T T7 tR7t f77 lhf7TTTT T777TiiTt di IT7 i7iiti77T 1t d177

sa liberté1 11«être-en-soi» représenté par l17 anim

TT77 Ri m nature, les objets non conscients d'eux-mêmes ; et l'«être-pour-autrui» c'est-à-dire l'homm e conscient qui se définit par rapport aux autres. Autrement dit, il distingue radicalement deux modes d'etre comme irréductibles l'un à l'autre : tout d'abord, la conscience, dont la structure fondamentale est "l'intentionnalité'', c'est-à-dire le fait qu'il y va toujours dans son etre question d'un etre autre que soi ; et après avoir posé, à la suite de Husserl et Brentano que : « toute conscience est toujours conscience de quelque chose »37, et que : « l'apparaître ne s'oppose pas à l'etre c'est-à-dire que l'etre est un existant, c'est ce qu'il paraît et donc le phénomène le dévoile tel qu'il est »38 , il clarifie sa distinction en ces termes:

~ L'en-soi : c'est l'être massif et plein de choses, l'être transcendant à la conscience, tout ce que la conscience saisit comme ce qui n'est pas elle c'est-à-dire monde, qui n'est que ce qu'il est, et qui se définit donc par sa parfaite plénitude. « L'en-soi est plein de lui-même, et l'on ne saurait imaginer plénitude plus totale, adéquation plus parfaite du contenu au contenant : il n'y a pas de moindre vide dans l'etre, la moindre fissure par où se pourrait glisser le néant »39. C'est l'être qui adhère à soi dans sa présence irréductible ; l'en-soi est opaque alors que la conscience est transparente ; le passé, c'est ce qu'il y a en nous d'en-soi.

-- Le pour-soi : c'est la conscience ; il possède un caractère contingent, cause de la nausée ; il se saisit comme étant « de trop ». Ce manque d'être créant de la souffrance, le sujet reve d'une impossible synthèse : d'être « en-soi-pour-soi ». Mais il sait que sa liberté comme

même, si bien que la réalité humaine est le perpétuel dépassement vers cette coïncidence40 L présent est pour-soi. Quant au futur, il est un manque qui est le présent de l'en-soi.

37 J.P. SARTRE, L'etre et le néant, essai d'ontologie phénoménologique, Paris, Gallimard, 1943, p. 17.

38 Ibid., p. 13.

39 Ibid., , p. 112.

40 Ibid., p. 112.

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Si l'on veut comprendre ce qu'est le néant, but de notre première partie de ce travail intitulée '' Le rapport entre l'être et le néant", il ne faut pas partir de l'en-soi, car le néant ne saurait etre conçu à partir d'un etre qui est plénitude ; c'est donc par la conscience seule que le néant peut venir au monde : la conscience est en effet néantisante, c'est-à-dire qu'elle peut nier l'en-soi. En ce sens, elle doit être caractérisée comme liberté. Cette liberté est absolue : c'est pourquoi elle éprouve de l'angoisse devant la responsabilité qu'elle a d'être le fondement de tous ses actes.

simple coïncidence avec soi : c'est ce que lui permet la "mauvaise foi" où la conscience se ment sur sa réalité en se faisant chose, comme cet homosexuel qui explique ses tendances par son passé et refuse d'assumer la responsabilité de son homosexualité. La mauvaise foi n'est pas un processus inconscient, car Sartre refuse l'hypothèse freudienne de ''l'inconscient'': on ne peut en effet censurer que ce dont on a conscience. Elle est alors un mensonge à soi, qui ne rompt pas l'unité de la conscience.

Néanmoins, la mauvaise foi ne peut être une réelle chosification : ce n'est que parce que je suis libre que je peux me rapporter à ce que j'ai à etre. Ainsi, le garçon de café ne peut etre garçon de café que parce qu'il ne l'est pas, parce qu'il joue à l'être. On peut alors déduire précisément le « pour-soi », en tant qu'il est contingent, c'est ce qui définit sa facticité, son être-jeté dans le monde ; mais il est aussi ''manque', dont l'expression immédiate est le désir : il se rapporte alors à son être comme à un ''possible'', ne pouvant jamais coïncider avec luimême, comme l'en-soi.

Mais il est surtout ''temporalité": le passé, c'est ce que le pour-soi a été et qui se présente donc à lui sous la forme de l'en-soi ; le futur, c'est ce qu'il est comme possible ; quant au présent, il est la présence à soi du pour soi. Enfin, le pour-soi est transcendance, c'est-à-dire qu'il se rapporte toujours à autre chose que soi ou à soi comme possible : son rapport au monde n'est jamais en ce sens un rapport intuitif, mais le monde est toujours pour lui un monde d'ustensiles, comme chez Heidegger. Mais ce monde est également celui où je rencontre autrui : comment appréhender alors l'être-pour-autrui ?

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