Introduction
L'inflation des cours pétroliers constitue, en
principe, une menace sérieuse pour la bonne marche de l'économie
mondiale. Cependant, l'affaiblissement des effets des hausses récentes
des cours pétroliers sur la croissance du PIB et l'inflation vient
d'infirmer ce précepte historique, déjà confirmé
par les retombés pervers des deux premiers chocs pétroliers. Dans
l'examen des causes de cet affaiblissement, s'impose le changement des
comportements des politiques monétaires aux quels dépend la
réaction de l'inflation aux évolutions des cours
pétroliers. À cet effet, nous réservons la première
section de ce
chapitre pour un bref historique sur les évolutions des
prix pétroliers ainsi qu'aux déterminants de ces
évolutions. En second temps, nous nous pencherons sur
l'appréhension des causes de l'affaiblissement des effets des chocs
pétroliers, toute en exploitant, de point de vue théorique, les
principaux canaux de transmission de ces chocs.
Dans la deuxième section, l'examen de
l'efficacité des politiques anti-inflationnistes passe par l'exploration
des réactions des politiques monétaires face aux chocs
pétroliers, du qu'elle on tire l'importance de la stabilisation des prix
en visant ses bienfaits sur les plans économiques et sociales.
Néanmoins, l'émergence de la politique de ciblage crédible
d'inflation, comme la politique la plus efficace face à la transmission
des effets des chocs pétroliers fait l'objet de la seconde sous section,
dans la quelle nous avançons ses commodités, tout en utilisant
les hausses récentes des cours pétroliers pour
l'évaluation de sa performance.
Section 1 : Chocs pétroliers et effet de
transmission
L'objet de cette section se cristallise sur l'effet
limité des hausses récentes des cours pétroliers,
relativement aux incidences perverses des deux chocs pétroliers sur
l'inflation et la croissance du PIB, ce qui nous amène à
l'investigation des causes de cet affaiblissement. C'est ainsi qu'on entame
cette section par une esquisse historique des grandes phases de
l'évolution des prix du brut, toute en accordant l'importance, dans un
second temps, sur le fait que l'appréhension de ces évolutions
sur le marché mondial peut être conduite à travers la
référence aux fondamentaux du marché, à savoir,
l'état de l'offre et de la demande, ainsi qu'à travers le poids
accordé aux incertitudes des facteurs exogènes (les facteurs
géopolitiques). La seconde sous section sera réservée
à l'examen des mécanismes de transmission théorique des
chocs pétroliers ainsi qu'à l'appréciation de
l'affaiblissement des effets des hausses récentes des prix du brut,
relativement aux deux chocs pétroliers, toute en exploitant les
principales raisons de cet impact limité sur la croissance du PIB, mais
surtout sur l'inflation.
1-1 Evolution et déterminants des prix du
pétrole
L'anticipation de l'évolution des prix du
pétrole sur les marchés mondiaux est une tâche ardue compte
tenu de nombreux facteurs explicatifs qui s'interfèrent dans ce domaine.
C'est ainsi qu'on va essayer de dénombrer les principaux
déterminants retenus dans la littérature et voir dans quelle
mesure ils peuvent intervenir. Néanmoins, il convient d'advenir, dans un
premier temps, l'analyse des principales phases qu'à connues l'histoire
de l'évolution des prix du pétrole.
1-1-1 Historique de l'évolution des prix du
pétrole
L'étude historique de l'évolution des prix du
pétrole certifie bien le caractère erratique et la
volatilité persistante et fulgurante des cours du pétrole, cette
irrégularité des évolutions peut être
témoignée par le graphique suivant :
Courbe 2-1 : Volatilité du prix du
pétrole (en $ 2008/B)
Source : AIE, US BLS.
A partir de ce constat, on peut arranger ces évolutions en
cinq phases ;
i- Première phase : 1930-1973 :
caractériser par des variations des prix du pétrole relativement
stable qui s'inscrivent dans l'intervalle [10$ - 15$], cette phase marque la
naissance d'un événement important dans la vie des marchés
pétroliers. La création de l'Organisation des Pays Producteurs de
Pétrole (OPEP) en septembre 1960, l'objectif été la
nationalisation de la production de pétrole dans le volet de maintenir
le pouvoir d'influencer les cours pétroliers.
ii- Deuxième phase : 1973 - 1979 : c'est la
phase la plus instable dans l'histoire des marchés pétroliers. Le
début de cette phase se bute sur le premier choc pétrolier ;
suite aux conflits israélo-palestiniens dans la guerre de Kippour, le 6
octobre 1973, les pays arabes membres de l'OPEP ont décidés de
faire un embargo de provision envers les pays occidentaux qui soutiennent
Israël. La réduction de la production, qui en résulte, a
engendré le quadruplement des prix du pétrole qui ont
passé, au bout de cinq mois, de 2.60 $ en octobre 1973 à 11.65 $
en mars 1974, en baril (159 litres).
Cinq ans plus tard, la révolution iranienne et la guerre
entre Iran et Iraq ont amorcés le second choc pétrolier. Les
réductions des exportations sont à
l'origine de la hausse des prix du pétrole qui ont
passés entre 1979 et 1981 de 14 $ à 39 $ le baril, septembre
1980.
iii- Troisième phase : 1981 - 1986 : une phase
caractérisée par la baisse des prix du pétrole qui se
stabilisent à l'entour des 29 $ le baril.
L'explication la plus admise est la conjonction entre la
réduction de la demande, par la mise en place des politiques
d'économie d'énergie, et la modification des rapports de force de
l'OPEP, suite à l'exploitation de nouveaux gisements en provenance du
Mexique et de la mer du nord. La fin de cette phase a été
marquée par l'effondrement des prix à 7 $ le baril, suite au
contre choc pétrolier de 1983.
iv- Quatrième phase : 1987 - 2000 : au cours
de cette période les prix ont évolués au tour de la
moyenne des 20 $, à l'exception de quelques perturbations (la hausse
brutale des prix suite à l'invasion du Koweït par l'Irak et la
chute des prix suite à la crise financière des pays d'Asie).
Le principal enseignement de cette phase et l'augmentation
des consommations, favorisées par des prix stables et bon marché,
en dépit de l'intensification de la dépendance
pétrolière.
v- Cinquième phase : 2000 - 2008 : c'est la
phase du pétrole cher qui s'envole d'un record à un autre.
À l'exception des baisses enregistrées en 2002 suite à la
contraction de l'activité économique, engendrée par les
attentats du 11 septembre 2001, « la hausse des prix du brent en dollar a
atteint 15,6% en 2003, 32,2% en 2004 et 40,3% sur les neuf premiers mois de
l'année 2005. Si en dollar courant les prix n'ont jamais
été aussi élevés, il convient de rappeler qu'ils
restent encore sensiblement inférieurs à leur pic de 1980 en
dollar constants 2004 (80 dollar le baril). »23. Un rappel
démenti en janvier 2008 quant le prix du baril table, pour la
première fois de son histoire à la bourse de New York, sur les
100$. La fièvre haussière se poursuit et les prix atteignent les
130$ en mai et en dépassant les145$ en juillet 2008.
Cette trajectoire à été alimentée
par l'expansion économique qui a suscité une forte demande de
pétrole et dont la croissance globale s'est établie, selon les
statistiques de l'Agence Internationale de l'Energie, à 0,5% en 2002,
1,9% en 2003 et 3,8% en 2004. La mise en fin de cette dynamique
haussière date à la contraction de l'activité
économique mondiale suite à la crise financière des
subprimes.
La volatilité fulgurante, que reflète l'esquisse
historique de l'évolution des prix du pétrole, renvoi en fait
à la complexité de détermination d'un cours de
référence
23 Joseph KERGUERIS, Claude SAUNIER (2006), Rapport
d'information n°105, SENAT, session ordinaire de 2005-2006.
international vu la diversité géographique des
gisements, dont chacun fait l'extraction d'un type de brut à
caractéristiques différentes. Les types les plus connus à
l'échelle mondiale sont le Brent (le brut de référence en
Europe), le WTI (West Texan Intermediate, le brut de référence
Américain) et le Dubaï Light pour l'Asie. A cela s'ajoute qu'il
n'existe pas un seul marché au comptant pour chaque type de brut mais
sept marchés qui reflètent chacun les prix de plusieurs brut (le
marché de Rotterdam, le marché méditerranéen, le
marché des Etats-Unis, le marché du Golfe du Moyen-Orient, le
marché d'Extrême Orient, le marché de la Mer du Nord et le
marché d'Afrique de l'Ouest).
En revanche, cette instabilité des cours
pétroliers est occurrente à plusieurs facteurs qui tiennent aux
fondamentaux des marchés pétroliers et aux autres facteurs
exogènes d'ordre géopolitique. L'investigation de ces
déterminants fait l'objet de la sous section suivante.
1-1-2 Les facteurs explicatifs de l'évolution des
prix pétroliers
Les déterminants de l'évolution des prix du
pétrole sur les marchés mondiaux peuvent être
appréciés à travers des facteurs techniques et
économiques, qui font référence aux fondamentaux des
marchés, ainsi qu'à travers le poids accordé aux
incertitudes des facteurs géopolitiques.
a- Les facteurs techniques et
économiques
L'étude des facteurs techniques et économiques
des variations des prix du pétrole fait appel aux fondamentaux des
marchés pétroliers, à savoir l'analyse de la
stabilité de la demande et de l'offre mondiale de pétrole.
i- Du côté offre mondial de
pétrole : Selon les statistiques de l'EIA (Energie Information
Administration), les 12 pays de l'OPEP fournissent conjointement 35 millions de
barils/jour soit 43% de la production mondiale, ils représentent 60% des
exportations et détiennent 75% de réserves mondiales. Cette part
immense de marché attribuée à ce cartel le qualifie d'un
pouvoir significatif sur les prix par le biais de l'approvisionnement. En
revanche, la décolonisation des ressources pétrolières a
été suivie par des politiques de quotas qui dépendent
fortement des capacités de production actuelles, des réserves, de
la population et de l'évolution démographique. C'est ainsi qu'
« En mars 2000, l'OPEP fixe officiellement la bande de fluctuation du
baril de pétrole entre 22 et 28 dollars et instaure un système de
régulation « automatique » de la production qui ne
nécessite pas une réunion des pays membres. Ainsi, lorsque le
prix du panier de sept bruts mondiaux est au-dessous de 22 dollars le baril
pendant dix jours ouvrés consécutifs, l'OPEP peut décider
de réduire sa production de 500.000 barils par jour. Inversement, si les
cours sont au-dessus de 28 dollars le baril pendant vingt jours ouvrés
consécutifs, l'OPEP peut décider d'augmenter sa
production.»24. Néanmoins, l'offre
réelle du pétrole semble loin d'être stabilisé vu
qu'il s'écarte d'une manière permanente des quotas fixés.
Les motifs de cette instabilité reviennent, principalement, aux
situations divergentes des membres de l'OPEP qui se divisent en deux groupes
;
- Ceux qui sont caractérisées par une population
importante et des réserves faibles optent pour des prix
élevés dans le souci de financer leurs dépenses publiques.
Les partisans de cette politique sont le Nigeria, l'Iran et le Venezuela.
- Les membres de l'autre politique sont des pays
caractérisés par une population faible et des réserves
importantes telles que l'Arabie Saoudite, le Koweït et les EAU. Ces pays
optent pour la stabilité de leur offre afin de maintenir le droit des
générations futures dans la rente pétrolière.
A cet inconvénient structurel de non unanimité
des membres de ce cartel, s'ajoute la forte corrélation entre le prix du
pétrole et la volatilité des cours du dollar. En effet, dans la
mesure où les exportations du pétrole sont libellées en
dollar et les importations sont libellées en euro ou en yen, une
dépréciation relative du dollar amène ces pays à
réviser leurs prix à la hausse afin de maintenir stable leur
balance commerciale. C'est ainsi que les hausses des quotas de la fourchette de
22-28 dollars en 2000 à la fourchette de 27-35 dollars en 2004 sont
remis, essentiellement, à la dévaluation du dollar par rapport
à l'euro et au yen.
ii- Du côté demande mondiale de
pétrole : l'aperçut historique montre que les chocs
pétroliers ont été devancés par des hausses
importantes de la demande mondiale du pétrole. C'est ainsi qu'entre 1965
et 1973, avant le premier choc pétrolier, la demande mondiale du
pétrole a augmentée à un taux annuel moyen de 8,2%, en
passant de 31 millions de barils par jour (Mb/j) à 58 Mb/j. Après
une légère stagnation, de nouvelles augmentations ont
précédées le second choc pétrolier, dont le rythme
de progression a atteint les 3,1% par an, soit une augmentation moyenne de 1,9
Mb/j.
En dépit du changement du contexte, et dans le cadre
d'une économie plus libérale et fortement concurrentielle, la
relation entre hausse de la demande et hausse des prix du pétrole
persiste encore. Les statistiques récentes montrent que la demande
mondiale du pétrole s'est accélérée pendant la
dernière décennie par rapport à la période
1990-2001, où le taux de progression annuel moyen s'établi
à 1,2%. En effet, au cour de la période 2002- 2005 le taux de
croissance annuel moyen enregistre une hausse de 2,4% et table en 2004 sur le
niveau record de 1978, où on a enregistré une hausse de 3,4%. La
demande
24 Joseph KERGUERIS, Claude SAUNIER (2006), Rapport
d'information n°105, SENAT, session ordinaire de 2005-2006.
dynamique se poursuivre encor et s'établirait à 86
Mb/j en 2007, soit une hausse de 1,7% par rapport à son niveau de
2006.
Les déterminants de ces hausses rétrospectives de
la demande du pétrole peuvent être résumés en deux
principaux motifs :
- Le premier est le rythme de la croissance économique
mondiale, dans la mesure de la forte corrélation entre la croissance
économique et la croissance de la demande du pétrole. En effet ;
« Utilisant le PIB de l'OCDE comme variable « proxy », la
Direction de la prévision (Buissé, Depecker et Tissot, 2001)
trouve qu'une variation de 1 % du taux de croissance entraîne une
variation de la demande de pétrole de 0,9 % à court terme et de 1
% à long terme. »25. Cette relation peut être
refléter, aussi, par le changement de la structure géographique
de la demande mondiale du pétrole, surtout vers la Chine qui tienne le
devant de la scène par une demande de 7,86 Mb/j en 2007 contre 4,18 Mb/j
en 1997 et qui explique en raison de 33,7% la hausse récente de la
demande mondiale du pétrole. Ces besoins en pétrole
résultent, essentiellement, d'un taux de croissance fulgurant du PIB qui
a progressé à 11,6% en 2006 et à 12% en 2007.
- Le second motif est la constitution des stocks de
réserves stratégiques dans l'objectif d'assurer une consommation
constante et continue, en cas de rupture de l'approvisionnement. Ces stocks
représentent un surplus de demande non négligeable, surtout
après les régulations de l'AIE qui réclame des stocks
couvrant 90 jours de consommation.
Cependant, confier l'explication des évolutions des
prix du pétrole aux seuls facteurs économiques peut engendrer
certaines insuffisances, vu l'importance du poids des aléas
géopolitiques dans l'investigation des causes de ces
évolutions.
b- Les facteurs exogènes
Le prix du pétrole est fortement sensible à deux
types de facteurs exogènes qui s'échappent à toutes
prévisions ; les facteurs politiques et les facteurs climatiques.
Au niveau politique, « Il s'agit notamment des
incertitudes géopolitiques au Moyen-Orient qui détient 60% des
réserves mondiales prouvées de pétrole (instabilité
en Irak, crise du dossier nucléaire iranien), des tensions sociales et
ethniques au Nigeria, des grèves au Venezuela et en Norvège,
ainsi que du rebondissement de l'affaire Youkos qui a mis en évidence la
volonté de l'Etat russe à reprendre le contrôle des
secteurs pétrolier et
25 2006, « Les répercussions de la hausse
des cours pétroliers sur les économies internationales et
nationales », direction des études et des prévisions
financières, ministère des finances et de la privatisation,
royaume du Maroc.
gazier. »26. La recrudescence de ces
aléas géopolitiques alimente forcément les risques
d'interruption des approvisionnements pétroliers, ce qui engendre des
instabilités au niveau de l'offre et pousse les prix du brut vers le
haut.
Au niveau climatique, non moins important, les facteurs
liés aux aléas climatiques peuvent engendrer des distorsions
d'offre et de demande et exacerbé des tensions sur les prix du
pétrole. Les ouragans Katrina et Rita, qu'on connut le Golfe du Mexique,
ont pénalisés fortement et durablement les capacités de
raffinage américaines à raison de 5%. A cela s'ajoute l'effet
saisonnais de la demande du pétrole qui varie en fonction des saisons de
la manière suivante ; «À la sortie de l'hiver, elle
connaît un point bas au deuxième trimestre (plus
précisément, mois de mai), pour augmenter ensuite,
connaître un léger ralentissement en août et novembre et
culminer à la fin du quatrième trimestre. L'écart entre le
maximum et le minimum dépend des aléas
météorologiques et peut se situer entre 2 et 4
Mb/j.»27. La rigueur de l'hiver 2005 reflète
l'importance de cet effet par une baisse de 2 Mb/j des capacités de
réserves suite à l'augmentation des besoins en chauffage.
Pris ensemble, ces facteurs d'incertitude et
d'instabilité de la demande et de l'offre alimentent les
opérations de spéculation sur les marchés
pétroliers. L'espace de ces transactions financières est
représenté par le marché papier qui comprend le
marché des futures, où les contrats s'effectuent sur une
durée de 3 à 6ans, et le marché de gré à
gré, sur lequel les contrats peuvent aller jusqu'à 15ans. Si ces
transactions spéculatives suivent les mouvements des prix sur le
marché physique, elles impacteraient forcément les prix des
contrats de long terme sur le marché papier, dont le volume
d'échanges s'élève à 9 fois plus que ceux du
premier marché. Compte tenu de ce volume intense des transactions,
l'analyse du FMI confirme l'existence d'un consensus sur le fait que la
spéculation représenterait 10 à 20% du prix actuel.
De ce fait, il en ressort que les opérations
spéculatives sur le marché papier renforcent la volatilité
et impactent les prix du pétrole, et ce d'autant que le niveau des
capacités de production excédentaires est faible et que le niveau
de la demande est accrue.
1-2 Effet de transmission des chocs
pétroliers
Un choc pétrolier fait référence aux
conséquences économiques d'un changement brutal des prix du
pétrole. De cet effet, toute variation brusque des prix du
pétrole provoque un choc pétrolier si elle oblige les agents
économiques à prendre des décisions immédiates et
critiques, qui s'infligent aux autres agents et les obligent, à leur
tour, à prendre d'autres décisions cruciales. À terme, le
choc pétrolier amène l'économie à un nouvel
état d'équilibre. En revanche, si le concept du choc
pétrolier semble évident, les voies de
26 2006, « Les répercussions de la hausse
des cours pétroliers sur les économies internationales et
nationales », direction des études et des prévisions
financières, ministère des finances et de la privatisation,
royaume du Maroc.
27 Joël Maurice, « Prix du pétrole
», La Documentation française. Paris, 2001.
propagation de ces chocs dans l'économie constituent
une question d'ambiguïté vu l'omniprésence du pétrole
dans tous les secteurs économiques et l'interdépendance des fils
conducteurs. Dans cette sous section, nous proposons donc d'explorer les
circuits par les quels se transmet cet effet.
Par la suite, nous apprécions l'affaiblissement des
effets de ces canaux de transmissions traditionnels par les incidences des
hausses récentes, toute en exploitant les raisons de cet impact
limité.
1-2-1 Mécanismes de transmission des chocs
pétroliers
Le choc pétrolier de 1973 à marqué un
important détourné dans l'histoire de la relation performance
macro-économique et prix du pétrole, du fait des retombées
macroéconomiques désastreuses de la hausse des prix
pétroliers. Les résultats des chercheurs qui se sont
penchés sur cette question été parfois corroborés
et parfois divergentes, cependant, ils soutiennent tous l'authenticité
d'une telle relation.
Commençant par l'étude déterminante sur
les chocs pétroliers de Hamilton (1983) qui a été fait sur
la relation entre prix du pétrole et l'économie américaine
à l'aide d'un système de vecteur autorégressif (VAR)
employant les données trimestrielles de croissance du Produit National
Brut, du taux de chômage, etc. Les résultats montrent qu'en
général toutes les récessions qu'à connues les
Etats-Unis, après la seconde guerre mondiale, ont été
précédée par des hausses des prix du pétrole.
D'autres travaux similaires dans d'autres pays ont consolidés cette
corrélation telle que celles de Burbidge et Harrison (1984), Bruno et
Sachs (1985)...
Plus récemment, les investigations sur la nature de la
relation entre l'activité économique et les variations des prix
du pétrole menées par Lardic et Mignon (2005) dans douze pays
européens et par Cunado et De Gracia (2001, 2004) dans des
échantillons de pays européens, puis asiatiques ont conclus sur
l'existence d'une relation non linéaire (asymétrique) et affermis
donc que les baisses des prix du pétrole ne sont pas, forcément,
synonymes d'expansion économique, cette relation asymétrique a
été corroborer par des études sur des données
américaines et britanniques menés par Balke, Brown et Yucel
(1998), Davis et Haltiwanger (2001).
En revanche, si la relation entre l'activité
économique et les variations des prix du pétrole semble
évidente, les voies de transmission des effets de hausses des prix
pétroliers aux grandeurs macro-économiques constituent une
question d'ambiguïté dans un cadre macroéconomique connexe,
ajouté à l'omniprésence du brut dans toutes les branches
économiques. Ainsi, et pour ne pas prendre des chemins
dérivés, nous nous s'inspirant du circuit le plus admis par les
principaux économistes qui se sont penchés sur la question. A cet
effet, nous nous sommes basés sur l'étude menée par
Taoufik Rajhi, Mohamed Ben
Abdallah et Wided Hmissi sur l'impact des chocs
pétroliers sur les économies africaines vue qu'elle avance un
circuit fondé sur les principales investigations qui portent sur ce
sujet. En effet, « Les publications sur le sujet permettent d'avoir une
vision relativement claire des voies que peuvent emprunter les chocs
pétroliers pour se propager dans l'économie. En effet, les cours
pétroliers peuvent avoir un impact sur l'activité
économique par diverses voies de transmission existantes.
»28 Dont-ils repèrent le circuit suivant :
1. Une augmentation des prix du pétrole se manifeste
à court terme par un renchérissement de la facture
énergétique, qui découle non seulement de la hausse des
prix du pétrole, mais aussi des prix des autres produits qui le suive,
notamment le prix du gaz. Cette hausse des coûts de consommation
intermédiaire se traduit par un renchérissement des coûts
de production global et donc par un ralentissement de la production et de la
productivité. On parle ainsi de l'effet d'offre basique qui a
été mentionné par Brown et Yücel en (1999) et par
Abel et Bernanke (2001).
2. La hausse des prix du pétrole entraine, en second
lieu, une redistribution des richesses en faveurs des pays exportateurs nets de
pétrole, par le biais de la balance commerciale, ce qui engendre une
ponction du pouvoir d'achat des entreprises et des ménages dans les pays
importateurs nets du pétrole. Parmi les économistes qui on
traiter cet effet, on peut citer Dohner (1981) qui a analyser la
dégradation de la balance commerciale des pays importateurs
vis-à-vis des pays exportateurs et Abeysinghe (2001) qui a traiter le
transfert de richesse au sein de la partenariat commerciale entre la Singapour
(importateur net de pétrole) au profit de la Malaisie et de
l'Indonésie (exportateurs nets de pétrole).
3. Troisièmement, la hausse des prix du pétrole
a un effet direct sur l'inflation des pays importateurs dans la mesure
où la hausse des coûts de production se traduit, selon le
degré de la concurrence sur les marchés, par une hausse des prix
de vente. Par ailleurs, cette hausse se transmet aux produits pétroliers
consommés par les ménages vue la forte corrélation entre
les prix du pétrole et les prix des produits énergétique
(une hausse de 10% des prix du pétrole se traduit en deux mois par une
hausse de 4,5% des prix du fioul et de 8% pour le super sans plomb). Si les
prix du pétrole se maintiennent à ces niveaux
élevés, les ménages peuvent revendiquer des hausses de
salaire pour compenser la baisse de leur pouvoir d'achat et basculent
l'évolution des prix vers la spirale prix-salaire, déjà
mentionnée dans le premier chapitre. Il en résulte ainsi une
accélération de l'inflation sousjacente ce qui inflige la banque
centrale à durcir sa politique monétaire en augmentant les taux
d'intérêt.
28 TAOUFIK RAJHI, MOHAMED BENABDALLAH, WIDED HMISSI, «
Impact des chocs pétroliers sur les économies africaines : une
enquête empirique », Février 2005.
4. La hausse de l'inflation, qui en résulte, impacte
les piliers de l'économie : d'une part, la consommation
intérieure ralentie du fait de la baisse du revenu disponible des
ménages et la hausse des coûts de production engendre, de l'autre
part, une contraction des profits. Les entreprises révisent leurs plans
d'investissements à la baisse et retardent les décisions de
l'embauche.
5. Finalement, et à moyen terme, l'érosion de
la rentabilité des secteurs les plus amont en énergie entraine
une réallocation de la demande, du capital investi et de la main
d'oeuvre entre secteurs en faveur ceux les moins intensif en énergie, ce
qui peut affecter à terme le taux de chômage, selon les travaux de
Loungani (1986).
A long terme, si le choc pétrolier perdure, le
potentiel de croissance de l'économie sera affecté à des
niveaux faibles. C'est ainsi que les chocs pétroliers sont
généralement analyser, pour les pays importateurs nets de
pétrole, comme des chocs stagflationnistes qui
poussent, simultanément, les prix à la hausse et les taux de
croissance à la baisse. A l'inverse, les pays exportateurs nets de
pétrole profitent de la hausse de leurs prix de vente, ce qui
améliore le rendement de leurs activités
pétrolières et induit des entrées supplémentaires
de devises étrangères, nommés pétrodollars. Il
s'ensuit une hausse de la demande et des importations en faveur des pays
importateurs nets de pétrole, cependant, cet effet n'emporte pas sur la
récession engendré par le renchérissement des produits
pétroliers. En revanche, si ces canaux de transmission semblent
très actifs durant la période des deux premiers chocs
pétroliers, ils jouent bien moins pendant la dite «
troisième chocs pétrolier ». Il convient donc d'analyser,
dans la sous section suivante, les caractéristiques du dernier choc
pétrolier tout en cherchant de comprendre les raisons qui expliquent cet
impact relativement limité.
1-2-2 Affaiblissement des effets des chocs
pétroliers
Les hausses récentes des prix pétroliers que
subit l'économie mondiale ces années se spécifies des deux
premiers chocs par la nature, l'ampleur et la persistance ainsi que par les
effets sur la croissance économique et l'inflation. Nous
présenterons dans ce qui suit ses principales caractéristiques,
toute en accordant l'importance sur l'affaiblissement des effets, relativement
aux deux chocs précédents, ainsi que sur les raisons
appropriés.
a- Hausses récentes des prix du pétrole
et affaiblissement des effets
Contrairement aux deux premiers chocs pétroliers, qui
résulteraient des ruptures d'offre en 1973 suite à la guerre de
kippour et fin 1979 suite à la révolution islamique et à
la guerre entre Iran et Irak, tous les économistes sont unanimes que les
hausses récentes des
prix pétroliers résultent de la persistance de la
demande mondiale que l'offre peine de la suivre, comme nous montre le graphique
suivant pour la période 2003-2007.
Courbe 2-2 : Evolution de la demande et de l'offre
mondiale du pétrole
Comme on a déjà mentionné, la vigueur de
la demande (+2.4% par an en moyenne depuis 2002) est la résultante d'une
croissance mondiale soutenue portée par la forte croissance
enregistrée par les pays émergents, notamment la Chine, ainsi que
le dynamisme de la croissance des Etats-Unis.
Si ces dernières hausses se distinguent en nature des
deux premiers chocs pétroliers, elles se spécifient de même
par l'ampleur ainsi que par la persistance. En effet, lors du premier et du
second choc pétrolier, les prix ont été multipliés,
respectivement, par plus de trois fois en six mois et par deux fois en douze
mois. Concernant es hausses récentes, l'économie mondiale a
connue un quintuplement des cours pétroliers qui s'étale sur la
période de septembre 2003 à juin 2008, dont la hausse
été fulgurante dés le premier semestre 2008 pour
débattu le record historique de 103.76 dollars en avril 1980 en
atteignant le pic des 145 dollars fin juillet 2008.
Concernant l'affaiblissement des effets des hausses des cours
pétroliers, la mise en perspective des incidences du pic historique
actuel avec celui des années 70 nous permette de bien constater
l'abaissement des conséquences sur la croissance du PIB et sur
l'inflation. Si les retombées des deux premiers chocs pétroliers
sur les taux de croissance du PIB, de l'emploi et de l'investissement
été pervers, il apparaît que la croissance de
l'économie mondiale a quasiment résistée depuis 2002 aux
augmentations des prix du brut et démentie les résultats des
principaux modèles de prévision.
En revanche, « Des modèles macroéconomiques
permettent de fixer des ordres de grandeur des effets des chocs
pétroliers. En moyenne, une hausse maintenue de 10 dollars du prix du
baril amputerait la croissance du PIB des pays industrialisés de 0,25
à 0,5 point la première année et d'autant la
deuxième année. Compte tenu de l'explosion des prix du
pétrole entre
2003 et aujourd'hui, la croissance du PIB des pays
industrialisés aurait dû être amputée de 2 points.
Or, rien de tel n'a été constaté. »29.
C'est ainsi que la croissance de l'économie mondiale à bien
résisté aux flambées des cours pétroliers en 2004
avec un taux de 5,2% et même s'il a fléchi en 2005, les
modérations demeurent en effet largement en deçà des
proportions estimées par les modèles. Après une
légère stabilisation autour de 4,3% en 2006 et de 3,9% en 2007,
le taux de croissance du PIB mondial enregistre un fléchissement intense
et table sur 3,1% en 2008 et 0,3% en 2009, selon les prévisions de la
banque mondiale. Si ce recul est concomitant aux hausses historiques des cours
pétroliers, la crise des subprimes que subi Etats-Unis semble avoir un
pouvoir explicatif non négligeable dans ce sujet, ce qui rend difficile
la visualisation de l'impact net des hausses pétroliers sur la
croissance mondiale de cette période.
Néanmoins, on peut tirer comme enseignement que la
relation entre les variations des prix du brut et la croissance
économique est affaiblie.
Côté inflation, le constat reste le même.
Les hausses des prix du pétrole n'a pas eu d'effet, si l'on compare avec
celle des deux premiers chocs où l'inflation a oscillait dans les pays
de l'OCDE aux alentours des 9% par an et a tablait sur des records historiques
pour les principaux pays industrialisés (tableau 1-1 page 26).
Le tableau suivant assimile les taux d'inflation durant la
période du troisième choc pétrolier :
Tableau 2-1 : Les taux d'inflation durant la
période des hausses récentes des cours
pétroliers
Allemagne 1.0 1.8 1.7 1.7 2.1 2.6
Etats-Unis 2.3 2.7 3.1 2.8 4.1 3.8
France 2.2 2.3 1.9 1.8 1.5 2.8
Japon -0.2 0.0 -0.4 -0.1 0.1 1.4
Chine -0.8 1.2 4.1 1.8 1.5 4.7
Italie 2.8 2.3 2.1 2.0 1.8 3.3
2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009*
0.4
0.6
0.6
0.8
1.0
1.1
* : prévisions de la banque mondiale.
Il en résulte ainsi que l'inflation à quasiment
rester stable toute au long de la période des hausses récentes
des cours pétroliers, même si elle a enregistrée une
légère augmentation en
29 Joseph KERGUERIS, Claude SAUNIER (2006), Rapport
d'information n°105, SENAT, session ordinaire de 2005-2006.
2008, qui s'explique par sa coïncidence avec le pic des
145 dollars le baril, et qui reste incomparable avec les incidences des deux
premiers chocs et largement surestimé par les résultats des
modèles de prévision des effets des chocs pétroliers. En
ce qui concerne les baisses spectaculaires des taux pour l'année 2009,
l'explication la plus admise met en cause la baisse de la demande
provoquée par la crise immobilière des subprimes que le
fléchissement des prix du brut.
Si les canaux de transmission entre les variations des prix du
pétrole et la croissance économique et l'inflation jouent moins
que par le passé, l'investigation sur les raisons de cet affaiblissement
semble utile pour l'accomplissement de notre étude.
b- Les raisons de l'affaiblissement des effets des
chocs pétroliers
L'abaissement des effets des chocs pétroliers sur
l'activité économique trouve sont explication dans les mutations
qu'à connues la conjoncture économique du point de vue politique,
énergétique ainsi que l'élévation des degrés
de la libéralisation financière et la globalisation commerciale.
Ces raisons peuvent être regroupées comme suit :
> La baisse de l'intensité
pétrolière de la croissance :
L'intensité de la croissance en pétrole est un indicateur
fréquemment utilisé par les économistes, pour
évaluer le pourcentage de la consommation du pétrole
affecté à la production supplémentaire d'une unité
de PIB dans un pays. Le degré d'utilisation du pétrole a
considérablement diminué relativement aux années 70,
néanmoins, cet indicateur diffère selon les pays ; le Japon,
l'Europe Occidentale, l'Amérique Latine et l'Asie du Sud on
réussit à réaliser une intensité de 25% plus faible
par rapport à la moyenne mondiale de l'intensité
énergétique. Cependant, l'Amérique du Nord et
l'Océanie se trouvent à des niveaux supérieurs de 40%. Le
graphique suivant illustre bien la baisse de l'intensité
pétrolière de la croissance pour la période 1965-2003.
Courbe 2-3 : L'intensité pétrolière
de la croissance : consommation de pétrole en milliers de barils/jour
par unité de PIB (dollars 1999)
Source : Direction de la Prévision et de l'Analyse
économique.
Globalement, la moyenne mondiale de cet indicateur enregistre
une baisse annuelle de 1.5% depuis 1990, une baisse qui se trouve, notamment,
consolidée par la politique énergétique chinoise
(première consommateur du pétrole) qui a réalisé
des diminutions de quatre foies plus vite que le reste du monde pour se situer,
actuellement, au niveau de la moyenne mondiale. Finalement, on note que
l'effort des pays de l'OCDE au sujet de l'économie d'énergie et
l'efficience énergétique des appareils productifs a permet de
réduire de moitié l'utilisation du pétrole pour
réaliser une baisse d'environ 20% de la consommation
énergétique par unité de PIB depuis 1980.
~ L'état de la conjoncture
économique : la position de l'économie dans
le
cycle de croissance influence certainement l'effet des
variations des prix du pétrole sur l'inflation. En effet, si les prix du
brut augmentent en phase d'expansion économique, les salariés se
trouvent en position de force, compte tenu d'un chômage faible, pour
réclamer la revalorisation salariale adéquate. De même, les
entreprises se trouvent en position de force, compte tenu d'une demande
soutenue, pour répercuter la hausse des entrants sur leurs prix de
vente. Cela conduit au déclanchement de la spirale prix-salaire,
déjà mentionnée, et donc à la hausse de
l'inflation. Néanmoins, actuellement, la relation entre hausse des prix
du brut et l'inflation se trouve distendue et la possibilité de
déclanchement du mécanisme de la spirale prix-salaire s'est
restreindre vu le niveau élevé du chômage au sein de
nombreux pays de l'OCDE (héritage des années 70) et l'absence de
tensions sur le marché du travail.
~ Le recyclage des revenus des pays de
l'OPEP : Les pétrodollars des pays de
l'OPEP représentent aujourd'hui un cumul de plus de 2000
milliards de dollars depuis
1999. Ces gigantesques recettes permettent de stimuler les
taux de croissance de leurs PIB, qui se situ aux alentours des 5%, ainsi que la
progression de leurs balance courante (+20,3 % en 2005 et 17,5 % en 2006). Ces
excédents des revenus de l'OPEP se trouvent pour 65% sur les
marchés des biens et services sous forme d'importations en provenance de
l'Union Européen, premier partenaire de l'OPEP, à raison de 30%
devant les Etats-Unis, le Japon, la Chine et les autres pays en
développement. Grace à cette demande, les pays de l'OPEP
permettent d'amortir l'effet des chocs pétroliers subi par les pays
importateurs net de pétrole. C'est ainsi que le troisième choc
pétrolier s'interprète généralement comme un simple
transfert des revenus des pays exportateurs net aux pays importateurs nets de
pétrole, dans un contexte d'une économie mondiale globalement
financiarisée dans laquelle le recyclage des pétrodollars
s'effectuerait bien mieux que dans le passé.
Finalement, si l'amoindrissement des effets des chocs
pétroliers sur l'inflation s'explique par les mutations qu'à
connues l'économie mondiale sur les plans économiques et
énergétique, on note que la réaction de l'inflation
à ces chocs dépond des spécificités nationales au
niveau de la politique de fixation des prix de l'énergie ainsi qu'au
niveau de la politique monétaire appliquée, qui joue un
rôle crucial dans la transmission de la hausse du prix du pétrole
à l'inflation sous-jacente.
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