3.4 Investissements de capitaux
L'Etat ne peut pas à lui seul fournir le besoin en
capitaux nécessaire pour le développement, un apport doit venir
du secteur privé. Il s'agit du terme I dans la formule (3.1). L'origine
et la qualité de ces investissements sont importantes pour assurer un
développement durable comme en témoigne la crise asiatique : une
partie importante des investissements en capitaux dans les pays asiatiques
provenait de pays occidentaux qui ont profité de la demande de l'OMC et
du FMI de déréglementer les marchés financier.
L'éclatement de la bulle financière en Thaïlande en 1997, a
fait craindre le pire aux investisseurs qui ont retiré leurs
épargnes subitement. Cette diminution de capitaux a fait chuter les
revenus de ces pays. Seuls la Chine et la Malaisie ont été
épargnés, la première car elle n'avait pas aboli les
contrôles de mouvements de capitaux, la deuxième parce qu'elle
avait rétabli un système de contrôle des capitaux
dès le début de la crise.
3.4.1 Les différentes origines des capitaux
L'origine de ces ressources peut être classée en
deux catégories. Les ressources nationales exceptées celles de
l'Etat et les ressources internationales. Les revenus engendrés par le
commerce seront traités dans un chapitre à part.
- Les ressources nationales :
Les banques nationales restent un instrument important dans le
développement. Elles permettent l'octroi de prêts pour la
réalisation de projet. Cependant, en Afrique, vu les faibles revenus de
la population et le très faible taux d'épargnants (seuls 20% des
africains possèdent un compte en banque [12]), les banques ne disposent
pas de moyens importants pour aider à la réalisation de
projet.
Les taux d'intérêt proposés par les
banques africaines sont très faibles, ce qui pousse les riches et les
sociétés implantées en Afrique à déposer
massivement leurs revenus à l'extérieur du continent, laissant
s'échapper une part importante de capitaux.
- Les ressources étrangères :
Les ressources étrangères se divisent en trois
parties distinctes : les entreprises privées, l'aide au
développement et la diaspora.
- Les entreprises privés qui investissent pour la
création d'usine ou l'acquisition de sociétés locales.
- L'aide au développement qui est l'ensemble des dons
accordés par les pays développés à ceux du
Tiers-Monde. Cet argent doit permettre la réalisation de projet de
taille considérable. Par le passé, cet argent a souvent
été utilisé à mauvais escient (voir paragraphe
2.3). Les montants de l'aide au développement ont atteint la somme de
105 milliards de dollar en 2006 [19]. Ces chiffres doivent être
légèrement tempérés car ils comprennent les
allégements de dette de l'Irak et du Nigeria.
- La diaspora, appelée parfois la
6ème sous région d'Afrique, joue un rôle
important. Les personnes d'origine africaine envoient des sommes d'argent aux
membres de leurs familles ou les destinent au financement de projets locaux
(constructions de maisons, d'entreprises,...). Les montants envoyés
représentent plus de 220 milliards de dollar, ce qui constitue,
aujourd'hui, plus de deux fois les montants de l'aide au développement
[19].
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