4.3 Les conséquences du réchauffement en
Afrique
Bien que l'Afrique soit le continent qui dégage le
moins de CO2 (voir Figure 4.1), il semblerait que les conséquences du
réchauffement climatique seraient plus importantes dans cette
région.
![](Le-green-business-comme-moteur-du-developpement-en-afrique14.png)
Figure 4.1 : Emission de gaz à effet de serre par
habitant, 2008 [11].
Le surpâturage, notamment, cause la destruction des
ressources et des écosystèmes naturels (ressources
forestières, en eau, marines et côtières), l'érosion
des sols et la pollution atmosphérique. L'Afrique perd environ 1,3
million d'hectares de forêts chaque année. Quelque 500 millions
d'hectares ont été affectés par la dégradation des
sols depuis 1950, y compris 65 % des terres agricoles du continent. Quatorze
pays africains sont déjà confrontés au stress hydrique ou
à des pénuries d'eau et onze autres pourraient connaître le
même sort d'ici 2025.
Les tendances actuelles suggèrent que de vastes
régions africaines, notamment le Sahel et une partie de l'Afrique
australe, pourraient subir un réchauffement de l'ordre de 3 à
6° Celsius d'ici à 2100. Les régimes pluviométriques
seront touchés de plein fouet et pourraient accuser une baisse de plus
de 20 % par rapport aux niveaux de 1990.
Plus de 95 % de l'agriculture africaine est une agriculture
sous pluie. La production agricole sera fortement compromise par le changement
et la variabilité climatiques : les superficies de terres arables, la
durée des saisons de culture et le rendement par hectare sont
susceptibles de baisser, ce qui pourrait compromettre la sécurité
alimentaire et accentuer la malnutrition.
Les trois quarts des pays d'Afrique sont situés dans des
zones où il suffirait d'une faible réduction des
précipitations pour engendrer d'importantes diminutions de la
disponibilité
globale en eau. D'ici à 2020, on prévoit qu'entre
75 et 250 millions de personnes seront exposées à une
augmentation des crises liées à l'eau.
Comparée au niveau moyen de la mer en 1990, celui-ci
pourrait s'élever d'environ 50 centimètres d'ici à 2100.
Or plus d'un quart de la population africaine vit à moins de 100
kilomètres du littoral. Les projections montrent que le nombre de
personnes exposées aux inondations côtières risque de
passer de un million en 1990 à 70 millions en 2080.
Si on compare, le nombre de décès
attribué aux changements climatiques (voir figure 4.2) depuis 2000, on
constate que l'Afrique est la zone la plus concernée. Si nous ne
prennons pas des mesures importantes cela risque que d'empirer.
![](Le-green-business-comme-moteur-du-developpement-en-afrique15.png)
Figure 4.2 : Mortalité attribuable aux changements
climatiques depuis 2000 selon l'OMC [11]
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