INTRODUCTION GENERALE
Le tourisme est un secteur sans cesse en croissance
vertigineuse. Au milieu du siècle dernier, il ne représentait que
25,3 millions d'arrivées en provenance de l'étranger et pesant
2,12 milliards de dollars US du PIB mondial. En 1960, avec 69,3 millions
d'arrivées, il atteint 268,2 millions d'arrivées en 1980. Ces
statistiques vont quasiment tripler en 2000 avec 697,4 millions
d'arrivées, soit 11% du PIB mondial. Cette industrie passe pour
être la plus importante du monde (OMT).
De nombreuses stratégies sont mises en oeuvre par les
continents, les regroupements régionaux, les Etats et les
collectivités diverses pour capter les flux de ces mouvements de
personnes, source de rentrées de devises entre autres. Ce faisant les
sociétés et les espaces concernés et en particulier ceux
des pays du Tiers-Monde en sont marqués. C'est justement le cas des
collectivités du département de l'Océan. Il s'agit
précisément de l'espace délimité au Nord par le
fleuve Nyong et au Sud par le fleuve Ntem. Sa bordure occidentale est
recouverte par l'Océan Atlantique tandis que la forêt dense la
limite à l'Est. Autrement dit, il est compris entre le
2ème et le 3ème degrés de latitude
Nord d'une part et d'autre part entre le 9ème et le
10ème degrés de longitude Est (Figure 1). L'ensemble
de cette zone d'étude couvre une superficie de 331 000ha. Cette
situation lui permet de bénéficier des privilèges que lui
offrent à la fois la forêt et la mer. D'est en ouest, les
populations vivant dans ce milieu prélèvent les ressources de la
forêt (Chasse, cueillette, ramassage), pratiquent l'agriculture et la
pêche. Cette gamme variée d'activités est le reflet de
l'opulence sur le plan des potentialités à teneur touristique de
la région sur laquelle nos investigations vont porter. Il est
néanmoins à préciser que les textes et les actions portant
protection de la forêt perturbent quelque peu les activités
habituelles de ces populations d'autant que les parcs nationaux sont des zones
mises en défens qui ne sont pas supposées être
occupées par les populations humaines (Kiss, 1989). Alors sont
encouragés le développement des activités piscicoles et
surtout touristiques par les autorités communales1,
appuyés sur le terrain par les ONG.
Suite à nos séjours sur le terrain, nous avons
privilégié l'étude des causes du sous développement
touristique ainsi que les impacts de cette activité sur les marges
côtières du Sud Cameroun. Ainsi les résultats de nos
travaux pourront aider à orienter et maîtriser le ph
Figure 1: Localisation du département de
l'Océan. 1. PROBLEMATIQUE
Le tourisme occupe une place importante dans les
sociétés et précisément dans l'économie qui
lui est ouverte. En effet, sur le plan socioéconomique, il
génère les recettes, les emplois, met sur orbite des lieux,
enracine les populations, améliore l'environnement. Malgré tous
ces avantages, exception faite de Kribi, cette activité reste
très faiblement développée dans les localités des
marges côtières.
Nombreuses sont pourtant les ressources touristiques de cette
région qui conjugue sur le même espace les ressources naturelles
(climat, eau, sites naturels) et les ressources artificielles (patrimoines
artistique, socioculturel...) qui constituent les ressources
récréatives (Dewailly et al, 1993).
Ainsi pour ce qui est des potentialités d'origine
naturelle, leur attractivité est avérée à en juger
par leur caractère exceptionnel : les plages recouvertes de sable fin de
couleur blanche tirant sur le jaune, piquetées de cocotiers, larges de
20 m environ aussi bien à marrées hautes que basses, offrent un
paysage fort pittoresque le long de ces 150 km du linéaire côtier
(Essono, 2000). De plus, à 7 Km au Sud de Kribi, les chutes de la
Lobé sont originales. Elles sont le résultat de la
traversée de l'escarpement - haut de 30 m par endroits - par les cours
de la Lobé qui sert de ligne de rupture entre la zone de forêt et
la côte. Ici, on a au moins deux sites de chutes, l'un à
l'embouchure du fleuve Lobé et l'autre beaucoup plus féerique au
détour de la flèche littorale en cours de colonisation par la
végétation qui fait saillie dans la mer. Il existe même
davantage vers l'intérieur du continent dont le visage n'est pas du tout
désagréable (les chutes de Memvé'élé, le
mont Nkolebengué, le massif des mamelles, le Rocher du loup...). Plus
loin, à plus de 20 km de Kribi sur la route Campo notamment,
Ebodjé, un des plus captivants des nombreux petits villages qui se
succèdent le long de la côte est un véritable village de
pêcheurs ouvert à l'activité touristique. La côte au
Sud de Kribi est généralement recouverte en arrière-plan
par la forêt dont le manteau se densifie et s'enrichit à mesure
qu'elle s'étend vers l'Est. Cependant les installations d'HEVECAM et de
SOCAPALM au Nord-Est de cette zone d'étude viennent en rajouter à
la diversité des espèces végétales et fauniques
avec leurs grandes exploitations de monoculture d'hévéa et de
palmier à huile, régulièrement entretenues. Il faut aussi
signaler que la faune sous forêt comporte de nombreuses espèces
animales dont les plus attractives sont des éléphants, des
gorilles, des chimpanzés et des antilopes sur terre (Debel, 1988),
grands mammifères particulièrement recherchés pour le
tourisme de vision. De plus, les fleuves dont les cours sont jalonnés de
ravins (Lokoundjé, Kienké, Lobé et Ntem) et l'océan
sont tout aussi riches et variées en ressources halieutiques.
L'île de Dipikar isolée au Sud-Ouest à la frontière
avec la Guinée Equatoriale en est une illustration patente.
Par ailleurs, quelques sociétés humaines
d'envergure moyenne se sont installées le long de la côte et de
façon intermittente dans la région forestière. Il en
résulte logiquement que les peuples de ce secteur ont des cultures
diversifiées, se rapportant tantôt à l'eau tantôt
à l'épaisse forêt selon que ces populations en sont proches
ou pas. Sur le Nord de cette bordure littorale, des villages de Sawa sont
autant de sociétés aux potentialités culturelles
captivantes dont la relation à l'eau comporte une bonne part de
séduction et de mystère pour les visiteurs. L'eau occupe une
place centrale dans cette culture (bain, danse, déplacement, cultes
traditionnels, fêtes annuelles), source de provision alimentaire et
commerciale. Quant aux pygmées, les villages sont l'expression de
l'authenticité, du refus de la donne actuelle (modernité). De
façon générale, ces peuples vivent de la chasse, de la
cueillette, du ramassage, de la pêche et de plus en plus de l'agriculture
dans quelques campements. Ils ont pendant longtemps prélevé de la
nature tout ce qui leur était nécessaire pour entretenir leur
corps sans qu'il soit besoin de fournir un travail supplémentaire de
récolte et de conservation, tant la nature leur était
généreuse! Aussi longtemps que «le milieu leur appartient en
propre», ils en disposent parcimonieusement d'autant qu'ils sont
conscients de ce que leur vie en dépend. Dans cette situation, ce sont
des sociétés aux atouts culturels nombreux et fascinants pour la
quasi-totalité des touristes. Cet état de choses connaît
aujourd'hui des mutations et risque fort d'en connaître de plus profondes
attribuables au vu du nouveau statut juridique du Parc National de Campo-Ma'an
qui astreint ces populations à la sédentarisation dans sa
périphérie (Owono, 2003). Toutefois, l'ancienneté de ce
peuple dans la zone forestière qui remonte à 4 000 ans BC (Mveng,
1984) est susceptible d'être utilisée à des fins
touristiques. Pourtant d'une autre façon, la préservation de la
riche culture de ces peuples et du milieu se présente en effet, comme
une bouée de sauvetage aussi bien pour la protection des cultures que
pour la réintégration et la valorisation de la présence de
ces peuples dans ces milieux. Car dans la situation actuelle, la forêt
est aujourd'hui au centre de tous les enjeux. Les exploitants forestiers, le
gouvernement à travers toutes ses représentations et les
écologistes tentent chacun de s'en approprier au détriment ou
avec la complicité tacite des autres acteurs. A partir de ce moment, les
populations sont contraintes à de nouveaux comportements, notamment
à la pratique de l'agriculture qui n'est d'ailleurs perçue dans
certains cas par quelques intervenants que comme de la déforestation. La
pêche soumise à la concurrence avec les bantou (Sawa) ne
connaît pas encore de restrictions, elle ne peut tout de même pas
suffire à elle seule à couvrir les besoins divers de cette
population.
Eu égard à ce qui précède, la
densité et la diversité des ressources touristiques de cette
région côtière est un fait indéniable. De plus, on
serait en droit de s'attendre à ce qu'elle
contribue de façon durable à
l'amélioration des conditions de vie des peuples riverains à
travers le développement soutenable de cette activité. Pourtant
de façon inattendue, l'activité touristique connaît
seulement un développement embryonnaire. Ainsi par exemple, après
avoir mené une étude dans l'UTO de Campo-Ma'an sur la grande
diversité des espèces végétales, Tchouto (2004) en
déplore le faible niveau d'exploitation à des fins touristiques.
En outre, en comparant le degré d'implication de la
société civile à travers les ONG de promotion du tourisme
dans la région du Mont Cameroun (Province du Sud-Ouest) à la
situation de la province du Sud, il le trouve bien bas et en recommande
l'activation. Dans le même sens, une enquête
socio-économique dans la même zone (UTO de Campo-Ma'an) conduite
par EreDéveloppement en 2002 à la commande de la SNV montre que
seulement 3% des ménages de la zone, dont 62% dans la zone
côtière, interviennent dans le secteur touristique. Ce
résultat semble flatteur pour la région côtière,
mais il n'en est rien en réalité dans la mesure où les
emplois générés sont très faiblement
rémunérés. En d'autres termes, ils permettent de lutter
contre l'oisiveté et non contre la pauvreté. On assiste ainsi
à la création des postes d'occupation (Kamga, 2000) sans
incidence notable sur le quotidien des populations. Par ailleurs, les
opérations de marketing sont inexistantes ou peu
développées et le produit mal ou peu préparé. A
titre d'illustration, les sites naturels sont généralement
exploités sans aménagements significatifs pour en faire une
destination touristique (Chendjouo et alii, 2003).
L'appui des ONG, des pouvoirs publics, l'engagement des
communautés locales à cette cause et l'abondante promotion de
Kribi constituent des atouts supplémentaires au développement
touristique.
Toutefois, il reste qu'ici se pratique encore un
tourisme de cueillette2.
Avec 9965 arrivées internationales maximales (Année
2004), il représente seulement 2,84% de ces arrivées à
l'échelle nationale. Cette donnée peut être
contrebalancée par le fait que le tourisme international s'effectue dans
les villes têtes-de-pont que sont Douala et Yaoundé3.
Des initiatives se multiplient sur cet espace et contribuent à rassurer
et faire espérer les meilleures perspectives pour les communautés
locales. A l'évaluation, on en reste au stade de
prétourisme4.
2 Béteille R., 2000.
3 Ces villes détiennent les hôtels de
luxe (4 et 5 étoiles), des aéroports de classe internationale qui
n'existent pas à Kribi. Elles sont appropriées pour le tourisme
d'affaires et de congrès, l'essentiel des arrivées
internationales de ces villes.
4 Gay J.C., 2000 : C'est une phase de
développement touristique précédent celui de
l'écotourisme dans les îles tropicales caractérisée
par une faible capacité d'hébergement, une desserte
aérienne limitée aux villes principales.
C'est pourquoi nous essayerons de comprendre pourquoi le
tourisme se développe si difficilement et pourquoi les impacts
déjà perceptibles de l'insertion du tourisme dans les marges
côtières du Sud Cameroun sont si marqués.
2. QUESTION DE RECHERCHE 2.1. Question
principale
Pourquoi le tourisme se développe-t-il si difficilement
dans le département de l'Océan pourtant si riche en
potentialités?
2.2. Questions spécifiques
· Le désengagement des pouvoirs publics
n'explique-t-il pas en partie ce problème ?
· Quels sont les impacts de l'insertion du tourisme dans
les sociétés d'accueil ?
· L'offre touristique correspond-t-elle aux attentes des
touristes des marges côtières ?
· Comment réagissent les communautés locales
et les promoteurs touristiques ?
3. BACKGROUND SCIENTIFIQUE
Les rentrées financières suscitées par
l'activité touristique lui valent d'être courtisée par de
nombreux acteurs sociaux à l'échelle locale et régionale.
D'ailleurs le tourisme à divers stades de développement est
présent sur les cinq continents. C'est une activité
véritablement mondialisée. Mais globalement, il est
développé dans les pays du Nord où il est plus
accepté, intégré, bénéfique que dans ceux du
Sud où il est encore en amorce pénible de croissance. Dans le
premier cas, on a affaire à des sociétés ouvertes,
éclatées et très souvent cosmopolites dont l'aire
d'influence est la planète entière. L'offre touristique est
généralement marquée du sceau de
l'endotropisme5 d'autant que plus une société se
développe, plus elle est endotrope (Dewailly et Flament, 1993). Les
problèmes ici sont essentiellement de l'ordre de la sauvegarde de
l'environnement qui se décline en conflits spatiaux et de ressources, en
maîtrise de la capacité de charge, de la pression sur les
ressources (Poulin, 2002), en l'occupation spontanée qui forme des
ensembles spatiaux composites.
5 Endotropisme : type de rapport
entretenu par l'environnement spatial et l'organisation fonctionnelle
tourné vers l'utilisation touristique d'éléments internes
à son tissu bâti (monuments, musées, activités
culturelles, casino, établissement thermal, centre de congrès,
lieu de pèlerinage, complexe sportif, quartier commerçant
piétonnier...
Par contre dans les pays du Sud, le tourisme n'a pas encore
pris de l'envol, pourtant les potentialités abondantes sont
essentiellement exotropes6. Pour apprécier cette curieuse
situation, les chercheurs se réservent de rêver. Le tourisme n'est
pas une panacée mais une nouvelle traite (Boutillier et
al, 1978) qui maintient les gouvernements et leurs peuples dans
une certaine relation de dépendance, de sujétion et d'indolence
vis-à-vis des Occidentaux (Dieng et al, 1980).
Ce n'est rien d'autre que ce que Cazes (1989) appelle `le mirage touristique
dans les pays pauvres' qui ne contribue pas effectivement à leur
développement. Les explications sont nombreuses et se rapportent toutes
à l'image ternie de ces pays relayée et très souvent
amplifiée par les médias internationaux (Ofoegbu, 1999). Il
s'agit des territoires ravagés par les guerres et les tueries de toute
sorte (Ciss et ali, 2002) où les populations
en proie à la précarité et au dénuement complets,
vivotent tout simplement par miracle. Dans ces conditions, la
sécurité des visiteurs peut être durablement mise en
péril, les infrastructures de transport et d'hôtel sont de niveau
très moyen. De plus, les profits générés par cette
activité sont généralement rapatriés d'autant que
les grands investisseurs (hôteliers, restaurateurs...) et prestataires de
service sont étrangers (Dieng et ali,
Op.cit.). Ainsi a-t-on ici peu d'exemples de
détérioration des ressources naturelles due à leur
mauvaise gestion par ses différents utilisateurs pourtant paradoxalement
`la culture de la protection de la nature à l'internationale' n'est pas
encore ancrée dans le comportement des peuples des pays du Sud
(Cormier-Salem et alii, 2002) qui sont encore aux
prises avec le problème élémentaire de nutrition. Les
espaces protégés sont généralement le fait des
colons qui avaient une plus grande conscience de la nécessité de
la patrimonialisation de la nature tropicale.
L'écotourisme se présente alors dans ce
contexte comme la forme alternative de tourisme qui tient compte à la
fois de la préservation des intérêts des populations
locales et des milieux d'autant qu'il est question de laisser aux
générations futures toutes leurs possibilités
d'épanouissement et de développement dans leur cadre de vie.
L'écotourisme se définit comme « le voyage effectué
dans les milieux naturels pour comprendre l'histoire culturelle et naturelle de
l'environnement en prenant soin de ne pas entamer l'intégrité de
l'écosystème tout en produisant des opportunités
économiques qui rendent la conservation des ressources naturelles
financièrement bénéfiques aux populations locales »
(Ecotourism Society, 1992).
6 Orientées de façon majeure vers des
éléments attractifs extérieurs à son bâti, et
habituellement préexistants et indépendants elle : mer et plage,
forêt, plan d'eau...
L'écotourisme est une forme de tourisme dit alternatif
en ce qu'il utilise la nature comme support essentiel de ses activités,
met en vue le patrimoine naturel et/ou culturel en insistant sur le respect de
la nature et la sauvegarde de la culture des peuples. On en dit aussi que c'est
un tourisme responsable, doux... qui s'épanouit aisément dans les
milieux naturels et originaux. Selon plusieurs études, il est de plus en
plus demandé par les touristes internationaux en quête
d'authenticité et de retour aux sources (Sites web de IFEN, de
l'AFIT...). Les forêts du Sud sont particulièrement
appropriées au développement de ce type de tourisme d'autant
qu'elles disposent de nombreux atouts facilement touristisables (Tchouto,
2004).
A l'opposé de ce discours mirobolant, certains pensent
que le tourisme est l'unique perche tendue aux pays
sous-développés pour s'intégrer dans l'économie
mondiale et accroître leurs recettes. Il est devenu en très peu de
temps, la deuxième source de revenus des pays du tiers-monde
après le pétrole (Ziady H., 2002). Il faut noter qu'il ne s'agit
pas là d'un tourisme alternatif qui prenne en compte les
intérêts divers, mais bien du tourisme classique dont le seul ou
le principal objectif est la rentabilité financière.
D'autres auteurs s'intéressent essentiellement aux
processus d'insertion du tourisme dans un espace donné. Ainsi dans son
rapport à l'espace et au territoire, il utilise deux pouvoirs : la
subversion et la conquête (Cazes et ali, 1993).
Le premier se manifeste par le détournement de l'utilisation dominante
d'un lieu, tandis que le deuxième travaille à intégrer de
nouveaux lieux à l'espace touristique. Ces pouvoirs dont le tourisme est
doté en fait souvent une source potentielle de danger.
L'équipe MIT (2000(2)) définit des 10 variables
pour évaluer la mise en tourisme. Elle regroupe en facteurs
endogènes et exogènes au milieu : le taux de fonction
touristique, la fréquentation touristique, la présence des
résidences secondaires, la dynamique économique,
l'évolution de la population active tertiaire, l'évolution du
solde migratoire, le rôle des acteurs locaux, l'attitude des populations
locales, la situation géographique et la caractéristique
paysagère.
Dans le milieu urbain, ce processus consiste en trois
étapes : la cristallisation7, la diffusion8 et la
mise en réseau9 (Dewailly et Lefort, 2003). Ceci est
conditionné par
7 C'est le point focal ou d'ancrage ayant
donné lieu au lancement de l'activité touristique dans une
ville
8 Elle consiste en l'insertion des quartiers
péri-centraux à un noyau touristique urbain de départ
9 Elle peut être thématique, de commune
à commune et aux échelles régionales.
l'ouverture de la société locale, les
communications avec l'étranger et la situation politique de l'Etat
(Equpe MIT, 2000(1)).
En milieu rural, il s'intègre péniblement dans
la mesure où les populations sont attachées à un style de
vie traditionnel et conservé (Veyret, 1999). Ceci est d'autant plus
difficile lorsque les populations ne sont ni associées, ni
consultées dans le cours de ce processus. Dans ce cas, on observe
généralement des frictions entre les promoteurs et les habitants
de la localité sollicitée pouvant déboucher sur le rejet
par la communauté hôte de ladite activité (Cazes
et ali, Op.cit.).
Cependant, il existe aussi des exemples réussis d'intégration
harmonieuse dans l'espace. Très généralement, ce sont des
modèles dans lesquels les acteurs nationaux et davantage locaux tiennent
un rôle prépondérant dans les investissements et la gestion
des initiatives (Miossec J.M., 1997).
4. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
La présente étude portant sur
l'insertion du tourisme et les problèmes de son
développement dans les marges côtières de la province du
Sud Cameroun s'inscrit dans le cadre de la géographie de
tourisme relativement nouvelle et, en pleine construction. En effet, le fait
touristique lui aussi récent, pourrait l'expliquer en partie.
L'aristocratie anglaise avait coutume d'aller faire un tour avec
précepteur de 6 à 24 mois d'autant que « les voyages forment
la jeunesse »10.
Il conteste la notion de
l'enracinement (Reynaud, 1975) de la
géographie classique. Sa démarche et son discours ont souvent
laissé insatisfait à cause d'une part de l'importance excessive
accordée à la seule approche spatiale largement sinon uniquement
descriptive. Celle-ci débouche sur des classifications douteuses et des
typologies approximatives en négligeant les processus et tout le
fonctionnement du système touristique et d'autre part d'une approche du
fait touristique fondée, a priori, sur des certitudes et des solides
convictions qui au gré des plumes, oscillent entre exaltation du
tourisme sauveur et la condamnation sans appel du tourisme destructeur.
Les géographes ont une entrée fondamentale pour
comprendre le tourisme : c'est le rapport à l'espace et au territoire
(Cazes et al, 1993). Autrement dit, il s'agit de
s'interroger avec d'autres sur ce qui fait qu'un morceau d'espace devienne
touristique, à analyser les processus et les formes d'appropriation,
à évaluer les transformations induites par cette touristification
(Dewailly et al, 1993).
10 Conseils des Guides Nugent et
Dutens cités par Boyer M., 1999.
Dans le cadre de ce travail, pour éviter quelques
incompréhensions et méprises sur le sens de certains termes, nous
en définirons ceux qui suivent :
Le tourisme : il peut être compris
comme une activité occasionnelle liée aux déplacements
pour un séjour minimal de 24 heures dans un espace géographique
donné, avec pour mobile principal la recherche de
l'épanouissement personnel du visiteur à travers les occupations
ludiques et/ou didactiques à but lucratif ou non. Pour éviter
toute méprise sur cette définition, il faut y ajouter qu'au
Cameroun, les moyens de collecte de données ne permettent pas
l'affinement statistique qui tienne compte de l'unicité de la raison de
voyage et du fait que le touriste ne soit pas en train d'exercer une
activité économique. Tout séjour dans un
établissement hôtelier ou qui en a la vocation est un
séjour de tourisme dans la comptabilité touristique. Dans la
conscience collective, le tourisme est aussi perçu comme une
activité de paresseux, de dévoyés. C'est une affaire
réservée au blanc cossu qui cherche à distribuer de son
superflu au pauvre africain.
Le développement du tourisme est le
résultat généré par le mouvement d'ensemble des
initiatives de ses différents acteurs visant à faire d'une ville,
d'une région ou d'un pays, une véritable destination touristique,
c'est-à-dire accueillant annuellement et de façon continue 500
000 touristes internationaux au moins tout en contenant ses effets
déstructurants sur l'espace et les sociétés. Autrement
dit, il s'agit de la conséquence de la synergie des actions des
différents protagonistes du secteur du tourisme qui prennent source dans
leur pensée et dont le but est le bien-être économique.
Mais ce modèle de tourisme n'a pas tardé à montrer ses
risques réels et potentiels sur la survie des communautés et des
milieux qui leur ont donné naissance. C'est pourquoi de plus en plus
aujourd'hui, le développement du tourisme doit intégrer la
dimension de la préservation de la ressource à l'origine de
l'offre touristique ou en en renforçant la qualité et
l'attractivité, c'est-à-dire le volet de la durabilité
sans mettre sous l'éteignoir le volet lucratif. Ainsi, la recherche de
ce précieux équilibre peut être en conséquence
défini comme le processus de croissance intégrée de
l'activité qui repose sur l'accueil et la satisfaction des visiteurs
dans un lieu donné. Elle vise l'assouvissement des besoins des divers
acteurs (touristes, populations d'accueil, société civile et
Etat). Pour les touristes, généralement en quête de
décontraction, de détente et de connaissances sur le milieu
naturel et culturel, ils sont prêts à échanger contre
quelque argent. Les populations hôtes quant à elles, travaillent
à la mise en valeur de leurs potentialités naturelles et
culturelles sans pour autant désagréger ces structures qui les
ont suscitées. En d'autres termes, elles visent pour ces populations
hôtes la satisfaction des besoins économiques, la
préservation du patrimoine et la
Croissance
TOURISME DURABLE
Conservation
mise à disposition d'un produit accessible et
esthétique. La société civile est composée de
l'ensemble des intervenants dans la chaîne et dont les investissements et
autres réalisations ont un impact sur ladite activité. Elle doit
pouvoir en tirer les bénéfices. Enfin l'Etat se présente
comme le régulateur par excellence qui veille sur le fonctionnement et
l'harmonie du système.
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Chiffre d'affaires du Contribution au PIB
Dépenses moyennes de séjour par
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Financière
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Spatiale
Activités
Statistique
Écologique
Sociologique
Etude diachronique 1990- Carte
touristique
Hôtellerie restauration agences Marché du
souvenir et
Offre originale et dérivée
Arrivées touristiques
Nombre d'agences de tourisme Nombre
d'établissements de Capacité hôtelière
(lits
Charte du voyageur Capacité de charge
Education
Culture, danse, traditions folklore, art, artisanat
Charte du voyageur
|
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Viabiliser les infrastructures
Tracer les parcours (pistes)
Replanter les plages déboisées
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Esthétique
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Figure 2: Modèle d'analyse du tourisme
durable.
Les communautés locales: c'est l'ensemble des
populations organisées en unités fonctionnelles, vivant dans un
milieu donné, bénéficiant directement ou non de ses
ressources pour leur épanouissement quotidien et d'une certaine
manière soucieuses de la nécessité de la
préservation de ses atouts pour les besoins de la communauté
d'aujourd'hui et de demain.
Contrat touristique : c'est le contrat initial tacite
passé entre la société d'accueil et les premiers
touristes. Il détermine l'évolution future du territoire
touristique.
Espace touristique : c'est un espace
aménagé par et pour le tourisme, objectivable, mesurable,
cartographiable, produit de l'action des entreprises touristiques autochtones
ou extérieures dans une structure spatiale donnée.
Invention touristique : c'est l'utilisation nouvelle
d'un lieu préexistant, ce qui le subvertit et l'agrandi.
Lieu touristique : il n'existe que pour et par le
tourisme qui est responsable de son invention. Souvent un `haut lieu' (beaucoup
étoiles dans les guides).
Territoire touristique : c'est la
propriété d'une population plus ou moins autochtone, mais
approprié (même fugitivement) par les touristes qui le
fréquentent, il présente donc un enjeu entre groupes aux
intérêts divergents, différemment
territorialisés.
5. OBJECTIF DE TRAVAIL 5.1. Objectif
principal
Analyser le processus d'insertion du tourisme et les
problèmes de son développement dans les marges
côtières de la province du Sud Cameroun.
5.2. Objectifs spécifiques
· Présenter les missions des pouvoirs
publics et en évaluer la pertinence dans la perspective du
développement touristique,
· Déterminer les conséquences
socioenvironnementales de cette activité dans le département de
l'Océan,
· Identifier l'offre et la demande touristique et
les comparer,
· Analyser les stratégies mises en oeuvre
par les communautés locales et les promoteurs touristiques.
6. HYPOTHESE DE TRAVAIL 6.1. Hypothèse
centrale
Le tourisme largement subi s'intègre dans le
contexte socio-environnemental des marges côtières du Sud Cameroun
à un rythme soutenu.
6.2. Hypothèses secondaires
· L'inadéquation entre les textes et les
actions des pouvoirs publics fragilise le secteur touristique,
· La rapide insertion du tourisme dans la bande
côtière présente un bilan favorable au développement
des sociétés d'accueil,
· Les spécificités de l'offre
touristique contrastent avec l'appétence du touriste,
· Les contraintes techniques et financières
entravent la prise en main des initiatives touristiques locales.
6.3. Cadre opératoire
Il se présente comme le tableau de bord de nos
travaux en ce qu'il récapitule l'ensemble de la logique de notre
démarche. Ainsi à chaque question de recherche correspond une
hypothèse. Celle-ci se subdivise à son tour en concepts
opératoires dont chacun se décompose en variables puis en
indicateurs. Pour éviter tout verbiage, nous nous proposons de condenser
le cadre opératoire de ces travaux dans le tableau suivant :
7. METHODOLOGIE
La méthodologie est l'ensemble des procédures
mises en route avec pour but de vérifier les hypothèses
posées au départ d'une démarche scientifique. Ainsi, Elle
consiste en trois grands moments notamment l'identification des
stratégies générales de vérification, l'utilisation
des techniques diverses pouvant permettre de rassembler et d'analyser les
données et les informations collectées sur le terrain et/ou en
bibliothèque et enfin la présentation de la démarche
à adopter pour y appliquer les divers tests nécessaires.
7.1. Choix des stratégies générales
de vérification
Vérifier signifie expérimenter, s'assurer qu'une
chose est telle qu'on suppose qu'elle devrait être. C'est dire qu'il
s'agit ici pour nous de présenter comment nous comptons procéder
de façon générale pour obtenir des données
crédibles afin de soutenir ou non le fait que l'inadéquation
entre les textes et les actions des pouvoirs publics fragilise le secteur
touristique. Les contraintes techniques et financières entravent la
prise en main des initiatives touristiques locales autorités et les
populations locales ne sont pas des alliés de l'essor touristique. Leur
non association expliquerait le niveau très moyen de
développement de cette activité dans la zone littorale de la
province du Sud.
Parmi les nombreuses possibilités en la matière,
nous ferons seulement usage des stratégies d'enquête, de
l'observation et de l'étude des cas. Pour ce qui est de l'enquête,
c'est le travail de terrain qui permet de collecter les données
quantitatives et qualitatives à travers une trame d'enquête qu'on
appelle questionnaire ou guide d'entretien. Dans le premier cas (enquête
par questionnaire), le questionnaire écrit sera adressé aux
touristes pour apprécier leurs centres d'intérêt, leurs
goûts et leurs souhaits pour le développement de la destination de
l'Océan à partir d'un échantillon tiré au hasard
tandis que dans le deuxième cas (enquête par interview), un guide
d'entretien destiné aux autorités et populations locales aura
pour but de comprendre l'accueil qu'ils réservent au tourisme, leurs
éventuelles attentes par rapport à cette activité ainsi
que le rapport qualité de vie et ressources de leur milieu de vie.
Quant à l'observation, elle se déclinera en
trois formes dont l'observation directe systématique, l'observation
participante et l'observation documentaire. Sous la forme directe
systématique, elle portera sur les promoteurs touristiques et visera
à cerner leurs pratiques spatiales et économiques qui sont
potentiellement sources de frustration et de désenchantement de la
population locale vis-à-vis du tourisme. Au sujet de l'observation
participante, il nous reviendra de considérer la conduite des touristes
en vue d'en déceler les
comportements, les attitudes et les pratiques qui pourraient
probablement avoir outré et expliqueraient le
désintérêt de la population locale par rapport au processus
de développement touristique. Finalement pour ce qui touche à
l'observation documentaire, nous en userons pour nous rendre compte de ce qui a
été produit sur le compte de ces populations afin de comprendre
si leurs cultures, leur histoire et leurs modes de vie les préparent
à participer au processus de développement de ce type
d'activité. De même, nous consulterons les écrits pour voir
les modes d'adoption du tourisme - source de revenus et d'emplois - pour les
populations.
L'étude de cas est l'étude
détaillée d'un phénomène donné qui fait
recours à une méthode pluridisciplinaire pour rassembler le
maximum d'informations en vue d'améliorer le niveau de connaissances
qu'on a dudit phénomène. La variante que nous utiliserons est les
études de communautés pygmées et
Sawa de la province du Sud Cameroun (Batanga, Mabéa, Yassa, Ntumu, Mvae
et Bulu), toutes deux, peuples autochtones du département de
l'Océan. Ces trois stratégies permettront de collecter des
données selon certaines les techniques dont la présentation
suivra.
7.2. Choix des techniques de collecte des
données.
La réalisation de nos travaux exige que pour avancer
des arguments, nous ayions recours aux données dénuées de
toute subjectivité. Nous nous consacrerons ici au choix des techniques
les plus adéquates pour rassembler ce matériau sur lequel nous
travaillerons. Ainsi, l'observation documentaire, l'observation directe,
l'observation participante, le sondage et l'entretien sont des techniques qui
semblent présenter les garanties nécessaires pour avoir des
informations appropriées que nous traiterons par la suite.
Tableau 1 : Techniques de collecte de
données
Paradigmes
|
Approches
|
Méthodes
|
Techniques de collecte
|
Phénoménologique
|
Qualitative
|
Observation
|
documentaire
|
directe systématique
|
participante
|
Interview
|
semi structuré
|
de groupe face-à-face
|
Etude de cas
|
Etude des communautés
|
Positiviste
|
Quantitative
|
Sondage
|
Questionnaire
|
L'observation documentaire a consisté à
fouiner dans la littérature avec pour objectif d'identifier le
problème et les divers traitements qui lui ont été
apportés antérieurement. Il s'agit précisément des
annuaires, des archives, des journaux, des textes, des rapports et des
études portant sur le tourisme et la vie dans le département de
l'Océan et ailleurs dans le monde. C'est également le moyen de
retrouver les images, les cartes et les photographies qui sont de nature
à améliorer la connaissance du phénomène sans pour
autant influencer sur quoique ce soit.
L'observation directe systématique nous
autorisera à nous rapprocher des initiatives des promoteurs et
investisseurs dans le domaine du tourisme pour voir ce qu'elles peuvent
comporter de logique économique au détriment de la logique
sociale.
L'observation participante permet de considérer
certaines données de la réalité de visu et de façon
silencieuse. De plus, il faudra répertorier les comportements, attitudes
et pratiques susceptibles d'indiquer vers une seule et même conclusion en
vue d'y appliquer quelque traitement. Dans cette étude, nous combinerons
les deux principaux modes d'observation : `Coding schemes' et
`Holistic account' selon Kitchin et ali (2000) pour obtenir
le plus d'informations. Les `coding schemes' ou modalités de
codification est le mode statistique ou graphique qui se présente sous
la forme d'une trame d'observation, se déclinant en plusieurs rubriques
d'un phénomène donné dont les catégories sont
exhaustives et prédéterminées. Quant à
l'`Holistic account', c'est un rapport de haute fiabilité qui
se construit sur un mode littéraire consistant pour le chercheur
à enregistrer les observations par l'usage détaillé des
mots. Chaque observation peut se structurer en deux volets : descriptif et
narratif. Le volet descriptif se rapporte à la présentation des
informations relatives au temps, au lieu, à la date, aux acteurs, aux
actions... tandis que le volet narratif puise ses éléments dans
le volet descriptif pour une histoire ou une théorie servant à
présenter ce qui est observé.
Pour le repérage et la description des sites
touristiques, nous procéderons en quatre
temps :
- prise de contact avec les autorités
traditionnelles en vue de leur faire part de notre objectif de travail
;
- plus tard, organiser une séance de travail dans
chaque village à laquelle
participeront le chef, les notables et quelques jeunes
(entretien de groupe) ;
- échanges avec les responsables administratifs
au sujet des résultats ainsi
obtenus et les comparer à ceux qui
existeraient;
- Cartographie des sites.
Le sondage est une technique de collecte des
données qui permet d'obtenir des informations à partir
d'enquêtes effectuées sur un échantillon
représentatif de l'effectif total qui sont - sous certaines conditions -
généralisables à l'ensemble de la population à
l'étude. Dans le cadre de ce travail, il s'agira de mener des
enquêtes sur la population de touristes qui visitent le
département de l'Océan à partir d'un échantillon
qui en sera soustrait. Le questionnaire administré en face-à-face
aux touristes consistera en questions fixes soit ouvertes ou fermées et
comportera des éléments tels les motivations de voyage, les
goûts des visiteurs en matière de tourisme, les impressions de
voyages antérieurs et leurs souhaits pour la destination Océan
dans la perspective de l'explosion de cette activité.
L'entretien permet de générer des
séries de riches et variées données primaires. De plus, il
permet un examen approfondi des données de l'intimité
c'est-à-dire des expériences personnelles, des sensations ou des
opinions que les questions fermées du questionnaire ne sauraient saisir.
Par ce moyen, nous essayerons de comprendre les autorités et populations
locales dans leurs attitudes vis-à-vis de l'activité touristique
en vue d'en évaluer les effets sur le développement de cette
activité d'une part et sur le milieu d'autre part. Ainsi, nous ferons
recours aux entretiens semi structurés et aux entretiens de groupes en
face-à-face. Dans le premier cas, les entretiens seront accordés
aux autorités et leaders d'opinion à travers des conversations
contrôlées par l'enquêteur sans que pour autant les
répondants soient contraints à des réponses
stéréotypées. Le deuxième cas, nous utiliserons un
mode alternatif ou complémentaire qui permettra de réunir trois
à dix personnes pour discuter d'un sujet particulier sous la direction
d'un modérateur (enquêteur) qui, tout en restant neutre et
objectif, promouvra la fluidité des échanges et l'animation de la
conversation.
Pour ce qui est des informations cartographiques, nous
aurons besoin de recourir à l'usage du GPS pour rassembler les
coordonnées géographiques permettant de monter un système
d'information géographique utile pour localiser les différentes
ressources touristiques et gérer les informations à la
commande.
Les données diverses ainsi collectées se
verront appliquer des techniques d'analyse qui permettront de les rendre
compréhensibles, illustratives des réalités de
terrain.
7.3. Choix des techniques d'analyse des
données.
Les traitements changeront en fonction du type de
données. Ainsi, selon que l'on sera en présence des
données quantitatives ou qualitatives, une technique particulière
jugée appropriée sera adoptée.
Modèle de choix en recherche de tourisme et
récréation
1. Paradigme de la recherche
2. Approche
3. Méthode
Phénoménologique
Positiviste
Méthodes
Qualitative
Quantitative
Source : Finn et al, 2000 cités par Wendy
D., 2002.
Figure 3 : Modèle de choix des techniques en
recherche de tourisme et récréation
Pour ce qui est des données quantitatives, nous
leur appliquerons des traitements statistiques une fois qu'elles auront subi le
test de qualité et fait l'objet d'une description primaire. On insistera
d'abord sur la distribution de chacune des variables (tris plats), puis aux
rapports des variables entre elles (tris croisés). On pourra alors faire
recours aux ressources de la statistique descriptive (représentation
graphique des données, calcul des caractéristiques de tendance
centrale (mode, moyenne, médiane...). Le recours à la statistique
inductive (estimations, tests d'hypothèse...) permettra également
de savoir dans quelle mesure les caractéristiques des données
recueillies sur un échantillon pourront être
généralisées à l'ensemble de la population dont il
est extrait (Ferrol, 2003). Ces traitements consisteront en l'analyse
statistique appropriée, la comparaison et l'interprétation des
résultats ainsi obtenus.
Quant aux données qualitatives, l'analyse se fera
suivant la démarche suivante : description, classification et relation
entre les données.
La description consistera essentiellement à
décrire les observations qui ont été listées et
à fournir une présentation plus ample et plus complète des
informations concernant le contexte situationnel (contextes social, spatial et
temporel), les intentions et les pensées concernant un acte
donné. La première étape est la transcription et la
deuxième l'annotation. L'annotation consistera à recopier les
données en utilisant un minimum de codes ou encore de façon plus
rigoureuse à partir d'une sélection minimale de codes pour
traduire les idées et les clichés mémoires.
La classification consistera à introduire de
l'ordre dans les données précédemment décrites
grâce à la catégorisation d'une part et d'autre part, la
séparation et la comparaison. Le fait de classifier permettra d'affiner
le traitement des données par le fait de leur regroupement
au sein de catégories déterminées pour ce
qui est de la séparation. Quant à la comparaison, c'est une
confrontation des catégories liées entre elles pour
accroître leur degré de fiabilité.
Le lien entre les données est le processus qui consiste
à identifier les relations entre les données
réorganisées dans le contexte originel et à comprendre la
nature des rapports entre les données (les corrélations) et les
évènements séparés qui se produisent ensemble
(associations) entre les classes de données. De plus, il faut penser aux
conclusions alternatives et en privilégier les plus plausibles.
7.4. Le test d'hypothèse
La réponse satisfaisante à notre question de
départ `Pourquoi le tourisme se développe-t-il si
difficilement dans le département de l'Océan pourtant si riche en
potentialités ?' est subordonnée à la
vérification des hypothèses secondaires.
Lorsque ces conditions ne seront pas remplies alors
l'hypothèse sera infirmée. Cependant, il peut arriver que
d'autres facteurs non encore pris en compte interviennent ici dans
l'explication du problème.
8. PLAN PROVISOIRE DE LA THESE
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