Jean zay, ministre des beaux arts 1936-1939, étude de cas sur sa politique cinématographique( Télécharger le fichier original )par Lisa Saboulard Université de Toulouse II Le Mirail - Master 1 Histoire Contemporaine 2010 |
3.2) Les causes d'un échecSeptembre 1939 : c'est à cette date que tous les projets de Jean Zay dans le domaine cinématographique restent en suspens...à commencer par le festival de Cannes. La suppression de la première édition est à l'image même de tous les autres projets empêchés par la conjoncture internationale, la grève des finances, ou encore les pressions décidément trop fortes de certains syndicats... 3.2.1) Le contexte internationalEn juin 1939, à bord du « Normandie », Alvarez Del Vayo, ex-Ministre des Affaires Etrangères, se rendant en exil en Amérique, déclare à Jean Zay : « Le prologue est terminé. Le drame va maintenant se nouer »201(*). La prédiction était exacte : moins de trois mois après, la France était en guerre avec l'Allemagne. Aout 1939 : à Cannes, les évènements s'enchainent, les dernières préparations sont achevées pour l'ouverture du premier festival de la croisette début septembre. Mais les négociations germano-italiennes s'intensifient brusquement, la France, la Grande Bretagne et l'Italie espérant encore sauver la paix. Le 22 aout, le département met en place des dispositifs militaires. Le jour suivant, sur les murs de la ville, entre les affiches du Festival, on peut voir des panneaux blancs rappelant sous les drapeaux les premiers contingents de réservistes202(*). Le lendemain, les touristes séjournant à Cannes décident de partir203(*). Il est prévu, pour l'ouverture du festival, de nombreuses cérémonies officielles : la délégation française doit recevoir ses homologues étrangers, cette entrevue étant fixée au 2 septembre. Pourtant Hitler réalise son projet et ses troupes rentrent en Pologne le 1er septembre, jour où doit débuter le festival. Celui-ci est cependant reporté de dix jours sous l'ordre de Georges Huisman204(*), en raison des circonstances. On pense encore une fois à une crise passagère car le 8 septembre, la Biennale de Venise s'ouvre. Le palmarès ne sera connut que deux ans plus tard. Tous les efforts fut vains car le 3 septembre, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne, celle-ci n'ayant pas répondu à leur ultimatum. Après cinq ans de silence, la reprise du festival205(*) ne fut envisagée qu'à la fin du conflit. Cette période annonçait une nouvelle ère pour le cinéma français et international ; la réalisation de la manifestation française entre autres, en ouvrit la voie. En ce qui concerne le domaine cinématographique, c'est principalement le contexte international et l'avènement de la guerre qui a empêché la plupart des mesures comme les Festival de Cannes, la limitation des exportations américaines -les Etats-Unis étant un pays allié en plus de la première puissance mondiale- ou encore le projet de Statut, qui n'avait pas terminé ses incessants allers-retours entre la chambre parlementaire et les Beaux arts. Mais Jean Zay a du abandonner certaines idées initiales de celui-ci à cause d'une autre raison : les finances. * 201 Souvenirs et solitude, p 116 * 202 Latil L., Le festival de Cannes sur la scène internationale, éditions Nouveau monde, Paris, 2005. p 41. * 203 Malgré la situation, les organisateurs ne voulant pas abandonner, ils organisèrent, à titre privé, la seule projection de film que connut cette édition. Il s'agit d'un film américain en compétition « Quasimodo » de William Dieterle. D'ailleurs, pour sa promotion, une reconstitution -maquette en carton pâte- de la cathédrale de Notre Dame de Paris avait été édifiée sur la plage. * 204 Celui-ci avait un double rôle : en plus de ses fonctions habituelles au sous secrétariat des Beaux arts, il était président du comité du festival * 205 Même si celle-ci, pour des raisons patriotiques a tenté d'être mis en place durant le conflit mondial. |
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