I L'HISTORICITE DE
L'ECONOMIE CULTURELLE
Selon l'UNESCO, l'organisation des Nations unies pour
l'éducation, la science et la culture, il s'agit « d'un secteur qui
s'accorde à conjuguer la création, la production et la
commercialisation des biens et des services dont la particularité
réside dans l'intangibilité de leurs contenus à
caractère culturel, généralement protégés
par les droits d'auteur ».
Avant tout, une définition des industries culturelles
s'impose.
Sous le terme « industries culturelles », on retrouve
la production cinématographique, l'audiovisuel, l'industrie de
l'édition imprimée ou encore le multimédia un secteur en
plein essor et qui bat tous les records de production même dans les pays
non-industrialisés.
Cependant, un certain désaccord existe quant à la
définition de ce secteur malgré l'effort qui est fait en ce sens,
ainsi certains pays mettront aussi sous le concept « industries
culturelles », l'architecture, les arts du spectacle ou encore les arts
plastiques, le tourisme culturel.
Toujours selon l'UNESCO, la particularité des «
industries culturelles » réside dans le fait qu'aux oeuvres de
l'esprit une plus-value de caractère économique y soit
rajoutée.
Les « produits culturels » contribuent, à la
fois, à la sauvegarde et l'avancement de la diversité culturelle,
à la démocratisation de l'accès à la culture. Leurs
productions sont une source non négligeable de création d'emplois
et de richesses.
Le terme « produits culturels » évoque deux
concepts. Les biens culturels ou biens de consommation et les services
culturels. Les « biens de consommation » véhiculent des
idées c'est-à-dire des modes de vie, des valeurs qui ont une
fonction à la fois d'information et de distraction mais qui par la
même occasion construisent et diffusent l'identité collective d'un
peuple ou d'une communauté. Les droits d'auteur permettent la protection
de la créativité individuelle et collective de ces biens
culturels qui sont de plus en plus menacés par les différentes
voies de diffusion de masse qui existent aujourd'hui.
Sous l'appellation « services culturels », ce sont les
activités immatérielles qui répondent à une demande
de la part des consommateurs et se traduisent par des mesures d'appui public
tel institutions publiques ou privé, fondations, entreprises
privées comme la promotion de spectacles, de films etc.
S'il existe un accord général sur le commerce des
services, il n'y a pas de système de classification ou de
définition de ce concept d'où la difficulté de pouvoir
chiffrer le domaine des services culturels avec exactitude. Cette
difficulté est d'autant plus flagrante dans les pays
non-industrialisés où il n'y a pas ou très peu de
contrôle en la matière.
1-1 Commerce international
et concentration des medias
Le rapport de l'UNESCO « International Flows of Selected
Cultural Goods 1980-1998 » publié en 2000 met en évidence
deux faits marquant du commerce et la concentration des médias.
Premièrement, entre 1980 et 1998, les échanges
concernant le commerce international des biens culturels ont étés
multipliés par cinq.
Deuxièmement, la plupart des échanges qui se font
dans le monde, se font entre un nombre réduit de pays.
Cependant si en 1990, 55,4 % des exportations de biens culturels
se faisaient entre le Japon, les Etats-Unis, l'Allemagne et la Grande-Bretagne
et 47 % des importations entre les Etats-Unis, l'Allemagne, la Grande- Bretagne
et la France, les années 90 ont vu apparaître de nouveaux acteurs
comme la Chine. En 1998, ce pays devenait le troisième exportateur
mondial.
Si on manque de chiffres réellement fiables, l'UNESCO
affirme qu'en tenant compte de la croissance exponentielle, durant les
années 90, de la circulation des produits audiovisuels, des
multimédias ou encore des logiciels, le volume du commerce international
des biens culturels s'est accru durant cette période.
Ainsi dans la vente des enregistrements sonores, en 1998, on
déclarait 38 671 millions de dollars tandis qu'en 1990 le chiffre
avancé était de 27 000 millions de dollars.
Dans le secteur des produits culturels, les Etats-Unis
enregistraient en 1996, une part de 60 200 millions de dollars, bien plus que
les secteurs traditionnels de l'agriculture, de l'automobile ou encore de
l'aérospatial.
Allant dans le même sens le rapport de « International
Intellectual Property Alliance », une association américaine,
affirmait, en 1998, que le taux de croissance des industries dites culturelles
se basant sur le droit d'auteur avait enregistré un taux de croissance
trois fois plus rapide que le taux de l'économie nationale.
En outre, des changements importants dans la configuration du
marché des « industries culturelles » sont à
enregistrer dans la décennie 90. Ces changements vont de pair avec
l'explosion des nouvelles technologies et la mise en place de normes de
régulation aussi bien aux niveaux internationaux que régionaux et
nationaux. La circulation des biens et des services liés à la
culture s'en est trouvée bouleversée.
En même temps que l'on assiste à une
internationalisation, un processus de concentration donnait naissance à
de grands groupes mondiaux de production et de diffusion suscitant des
inquiétudes.
Les exemples qui confirment ces craintes ne manquent pas. Ainsi
118000 milliards de dollars, en volume de chiffres d'affaires,
générés en 1993 par les 50 plus grandes compagnies
audiovisuelles, équivalent au volume produit en 1997 par les 7 premiers
groupes de médias. Toujours selon des sources UNESCO, en 1993, 36 % des
compagnies étaient basées aux Etats-Unis, 33 % dans l'UE et 26 %
au Japon. En 1997, la moitié des compagnies se localisaient aux
Etats-Unis.
Ainsi, tout en n'étant pas le premier producteur de film
au monde, l'Inde s'assurant la première place en la matière,
l'industrie du cinéma américain domine le marché mondial.
Un constat évident, le pays de l'oncle Sam exerce une force
centrifuge.
Bien qu'on ne dispose pas de chiffres fiables, toutes les
études qui ont été faites dans le domaine des «
industries culturelles » tendent à prouver une chose : ce secteur
est en pleine expansion et représente une masse considérable
quant aux mouvements de capitaux et des investissements financiers qu'il
génère.
Le contrôle des ressources culturelles favorise un
développement endogène propre. Il faut donc assurer une
fabrication et une diffusion des produits culturels qui soient éthiques,
qui respectent les différentes valeurs morales et cultures existantes
afin que survive la diversité source de réel progrès pour
l'humanité.
|