Conclusion
Tout au long de ce travail nous avons examiné les
questions de la crise financière mondiale et celle de la banque
islamique.
Dans un premier temps nous avons étudié la crise
financière et tenté de comprendre pourquoi elle fut
considérée comme une crise bancaire (à raison). Nous avons
vu ses origines qui résidaient dans les subprimes, l'excès des
risques et la forte et exagérée spéculation des banquiers.
Ce qui entrainé l'effondrement de tout le système. Nous avons
essayés de comprendre quelles étaient les mesures prévues
par le système pour parer à de telles crises, c'est-à-dire
les systèmes prudentiels.
Dans un deuxième temps nous avons étudié la
banque islamique en remontant à ses origines, en définissant ses
bases et ses principes. Nous avons envisagé les caractéristiques
de cette banque et passé à la loupe ses produits et offres qui
dans le fond ne diffèrent vraiment de ceux de la banque conventionnelle
que par leur finalité et l'application des principes de la Shari'a
à ces derniers.
Et pour terminer nous avons envisagé la
transposabilité de ce système bancaire nouveau, au monde entier,
vu que le système actuel est fortement défaillant. Mais les
problèmes qu'une telle approche ont soulevés ont vite fait de
nous convaincre de l'impossibilité d'une telle
éventualité
Au risque de nous répéter, nous avons vu que parmi
les principes de la banque islamique il y a le partage des pertes et des
profits. C'est certainement de là que découle sa finalité,
ou du moins dans un complexe de finalités de la banque islamique, c'est
ce principe qui nous y parait le plus important : le caractère
associatif de la banque islamique.
S'associer au client, qui n'en est plus un, car dans toutes les
formes de financements proposées par la banque islamique, il se
présente comme une partenaire. Le partenaire n'est plus que le seul
consommateur de la banque islamique, mais il est désormais un
consom-acteur. La banque du fait des intérêts ( au sens de la
finance islamique) et de son taux de participation dans tous les actes de son
partenaire, ne se cantonne plus dans une position passive d'attente des fonds
prêtés , mais s'implique aussi, directement ou in indirectement en
vue de la réalisation des projets de ce dernier. Cela constitue une
garantie à plus d'un titre pour le client, et pour l'ensemble des
marchés. Quand bien même le risque dans ce système est plus
à la charge de la banque pour ne pas dire dans tous les cas totalement
à sa charge. Car les cas dans lesquels le client est tenu de rembourser
sont ceux dans lesquels il doit prouver que la faillite de l'opération,
ne sont pas de son fait, ne sont pas dus à sa négligence ou
à sa mauvaise foi. On voit donc que les situations d'exonérations
de la responsabilité financière du client sont loin d'être
légion.
Mais, en dépit des garanties qu'offre la banque islamique,
elle est fustigée de toutes parts par les spécialistes, et de la
finance islamique, et de la finance conventionnelle.
Pour eux, la banque islamique n'investit pas dans les secteurs
les plus utiles au développement et dans l'industrie et dans
l'agriculture. Elle se cantonne, dans son domaine de prédilection qui
est celui des prêts pour petites activités, à court ou
moyens termes ou pour les achats des biens d'équipements. Dès
lors comment pourrait-elle rivaliser ou même remplacer les banques
actuelles ?
Mais ce que les critiques feignent d'ignorent c'est que la banque
islamique, bien que ayant une finalité sociale (caractère
découlant de la nature de ses produits et de sa finalité) n'est
pas une association caritative. C'est un élément non moins
négligeable de l'écorce économique, créateur
d'emplois et de devises.
Retenons simplement que la banque c'est de la finance et la
finance, dans une mesure ou dans une autre c'est gagner, gagner au moins plus
que ce que l'on possède afin de permettre de subsister dans un monde en
perpétuelle mutation mais quand la volonté de gagner devient une
fin à atteindre en dépit des moyens utilisés, alors il y a
problème, il y a véritable danger.
Les conséquences d'une telle situation sont de l'ordre de
la crise qui sévit toujours et dont on n'a pas véritablement
finis d'être surpris, par l'immensité et la complexité de
ces conséquences.
L'observation de la dynamique de la banque islamique comme
modèle montre qu'il est possible d'exister avec une éthique, une
éthique sociale, une éthique morale, une éthique
financière. Sous réserve bien sûr que soit renforcé
le système prudentiel et en laissant le temps à la finance
islamique de ce construire, non pas en fonction du système actuel, mais
en fonction de ses principes et de sa finalité ; encore qu'il faille
qu'elle adopte une méthodologie mondiale de finance et
d'économie, qu'elle limites les encours de crédits des banques et
leur taille .
Ceci nous conduit à la problématique suivante :
Shari'a et profits sont-ils compatibles ?
j ~ ./
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