Paragraphe II La sunna
La sunna, littéralement en arabe « coutume ou
usage». C'est l'ensemble des us et coutumes des nations.53C'est
aussi la tradition de l'Islam rapportant les faits et les gestes de
Muhammad(PSL) considérés comme complétant le coran. La
sunna constitue, après le Coran, la deuxième source écrite
de la foi et de la loi musulmanes. Elle fut établie, entre autres, par
AlBoukhari (810-870), qui passa six cent mille traditions au crible de sa
critique pour n'en conserver
50 Eric TACCONE, Techniques Bancaires, le
marché des particuliers, Casteilla, édition 2006, septembre
2006
51 Le Petit Larousse Illustré 2009, Larousse,
Juillet 2008
52 Dictionnaire historique de l'islam, Dominique et
Janine sourdel, PUF, octobre 1996
53 Dictionnaire encyclopédique de l'Islam,
Cyril GLASSE, Ed. BORDAS, septembre 1991 p.381
qu'un peu plus de sept mille. Cette coutume du prophète
est constituée par ses dires, ses actes mais aussi ses
silences54.Ainsi, à l'instar du droit général
qui tire certaines de ses sources dans la coutume et dans les
traditions55, le système bancaire islamique tire ses sources
dans les actes du prophète notamment en ce que celui-ci était
commerçant et conduisait des caravanes jusqu'en Syrie56.
La sunna fournit donc un complément décisif au
coran au point qu'il existe des cas isolés où, de fait, la sunna
semble prévaloir sur le coran. En effet, il existe des cas qui ne sont
pas envisagés par le Coran ; c'est alors que la sunna prévaut.
Son autorité s'appuie sur la parole du Prophète en tant que
fondateur de l'islam, et les actions de Muhammad(PSL) étant
considérées comme inspirées, elles servent d'exemple et de
modèle. L'importance de la sunna repose sur la fonction du
prophète comme fondateur de la religion, d'où la nature normative
de ses actions ainsi que l'injonction du coran de se modeler sur
lui.57
Cette sunna diffère fortement de la Shari'a qui, elle est
la loi de l'Islam.
Paragraphe III La Shari'a
« Ordonner- prescrire » voilà ce que veut
dire sunna en arabe. La Shari'a ou loi de l'Islam c'est l'ensemble des
prescriptions et des règlementations auxquelles le musulman doit se
soumettre et qui portent à la fois sur ses actes cultuels mais aussi sur
ses rapports sociaux.
L'aspiration à opérer un retour à une
société plus modelée sur la religion, à
redécouvrir des modèles politiques, économiques et
juridiques plus conformes aux valeurs islamiques conduit, de nos jours de
nombreux politiques à faire des gestes en direction d'un retour vers la
loi islamique. Cela se traduit entre autres par la naissance et
l'évolution d'une finance islamique calquée sur les
préceptes de l'Islam.
Toutefois, l'application de la loi islamique dans son
intégralité, est de nos jours problématique, et cela pour
de nombreuses raisons, car cela ne peut se faire sans compromettre
l'acceptation d'idées modernes perçues comme évidentes et
sans passer par le biais d'une remise en cause totale de certains usages et
pratiques. Chose qui est très difficile quand on sait que les
sociétés contemporaines sont dites et considérées
comme très évoluées voire parfaites.
N'est-ce pas la même idée traduite par un
aphorisme du prophète de l'Islam selon lequel « au début, si
quelqu'un oublie un dixième de la loi, il sera puni, mais à la
fin des Temps, celui qui accomplit un dixième des commandements sera
sauvé »58.
Toutefois ces idées ne constituent pas moins un motif
de futur échec de la finance islamique naissante qui n'en est pas moins
valable et moins efficace, comme en témoigne son évolution
exponentielle.
On retiendra que dans la Shari'a on retrouve le coran et la
sunna. L'activité bancaire islamique de ce fait, a une source
varié mais édicte des règles précises de
fonctionnement. En témoigne l'interdiction de la riba et de la
thésaurisation
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