Section 2 : Les implications des stratégies
« communicatives » sur la dimension
participative de l'action locale
Les implications des stratégies de communication sur la
dimension participative de l'action locale, si tant est qu'il en existe,
s'apprécient au regard d'une absence de plateforme d'échange avec
les populations (paragraphe 1) et de la « distance » qui
caractérise les relations entre le maire et sa base électorale
(paragraphe 2).
Paragraphe 1. L'absence de plateformes d'expression et
d'échange avec les populations :
un frein à la participation
Dans une dynamique de décentralisation, la
participation des citoyens à la vie communale peut être
appréciée comme un droit de citoyen en termes de droit de regard
sur la vie communale parce qu'il n'y a pas de démocratie si le citoyen
à la base ne peut jouir de sa liberté de pensée et de
participation. La communication permet au citoyen de la
commune d'apprécier ses élus sur leur manière de
gérer le patrimoine communal, de connaître le niveau
d'évolution de la commune, de connaître les actions quotidiennes
menées par les élus, de participer et de contribuer au
développement de la commune connaissant les atouts et les faiblesses de
leur commune.
En tant que telle, la communication constitue pour l'individu,
une excellente motivation en ce sens qu'elle suscite chez lui un sentiment
d'appartenance, d'être aimé, d'être écouté,
d'être compris et de faire partie d'un groupe, celui de la
communauté ou de la collectivité. La communication nourrit chez
l'individu l'égo et lui donne le sentiment d'être utile et d'avoir
de la valeur. Comme l'affirme Michel le NET, la
communication sur le plan local a deux valeurs : d'abord, elle
s'intéresse au citoyen en l'entretenant des faits et projets, en lui
rendant compte et ou en sollicitant son avis ; ensuite, elle associe le
citoyen aux prises de décisions. Sa participation à
l'élaboration de tous les projets impliquant la cité est un
impératif fonctionnel.
On peut dire que la communication stimule et favorise la
participation. En offrant le sentiment d'appartenir à un cercle dans
lequel l'information circule librement, le citoyen se sent plus en confiance et
plus a même d'émettre des idées voire de faire des
suggestions. En ce qui concerne par exemple la recherche d'une solution ou d'un
compromis pour remédier à une situation précise, il faut
procéder à une concertation qui entraîne la participation
de tous. Or, à Bertoua, les populations disent avoir la volonté
de collaborer avec l'autorité municipale mais ne disposent pas des
moyens adéquats pour le faire. En l'absence de plateforme permettant un
échange d'idées entre maire et population, il y a un risque de
rejet ou, pour le moins d'indifférence. Le rôle de la
communication est de promouvoir les projets, de rendre simples et lisibles les
processus de décisions et de réalisations extrêmement
complexes, tout en organisant une écoute active qui permet d'entendre
les questions, de les reformuler et de donner les moyens d'associer les
citoyens. Lorsqu'il n'existe pas de moyen d'expression, soit pour le maire,
soit pour la population, ou que le maire se trouve être distant de sa
base électorale, l'accompagnement de l'évolution du rapport des
citoyens avec la commune ne suit pas.
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