I.4.2 Le vecteur Anopheles Nili
Anopheles nili a été décrit pour
la première fois en 1903 par Theobald. Il appartient à la section
Ardensis, à la série Néomyzomyia et sous-genre Cellia.
Cette espèce a été signalée partout en Afrique
(Gillies et Meillon, 1968), (Carnevale et al., 1992). Anopheles nili
est principalement rencontré le long des cours d'eau et joue un
rôle déterminant dans la transmission du paludisme en Afrique. En
zone de forêt du Sud Cameroun, cet anophèle constitue le principal
vecteur du paludisme avec un taux d'inoculation annuel de 104 piqûres
infectant par homme et par an (Carnevale et al., 1992). Ce vecteur est
très anthropophile. Cependant, en 1978 Carnevale et Boreham ont
remarqué qu'une proportion de la population pouvait s'avérer
zoophile. D'autre part, Anopheles Nili présente de fortes
variations quant à son endophagie et son endophilie (Languillon et al.,
1956).
Dans le complexe Anopheles nili on trouve actuellement
Anopheles nili s.s. (Theobald,
1904), Anopheles somalicus (Rivola et Holstein ,1957 )
et Anopheles carnevalei(Brunhes, 1998), Anopheles ovengensis
(Awono -Ambene et al., 2004).
Au Cameroun, bien que certains travaux fassent état de
sa présence au Nord du pays (Hamon et Mouchet, 1961), Anopheles nili
est principalement rencontré au Sud. Ce vecteur fut signalé
par les premières enquêtes entomologiques réalisées
au Cameroun (Vaucel et Campourcy ,1943); (Adam ,1955). Au sud du pays, ce
vecteur est présent en zone forestière et
périforestière (Livadas et al., 1958), (Carnevale et al., 1992)
et dans les montagnes de l'Ouest Cameroun (Mouchet et al., 1960). Quant
à Anopheles somalicus et Anopheles carnevalei, ces
espèces sont présentes au sud Cameroun. Anopheles
ovengensis a été découvert au sud Cameroun
(Awono-Ambene et al., 2004).
I.5 Le contrôle du paludisme
Le contrôle du paludisme a pour objectif la
réduction de l'incidence de la maladie. Elle comporte deux volets :
i) Le diagnostic et le traitement des patients avec les produits
tels que les amino4-quinoleines (chloroquine, amodiaque), la quinine,
l'artésunate etc...
ii) la lutte et la protection des populations contre les
vecteurs
La lutte antivectorielle peut être dirigée contre
les stades larvaires (larvicide) ou adultes (adulticite). Les principales
méthodes de contrôle contre les vecteurs sont :
- l'élimination des gîtes larvaires par le drainage
ou le remblayage des zones marécageuses ou des mares stagnantes ;
- les pulvérisations intradomiciliaires d'insecticide qui
tue les anophèles qui investissent les habitations ;
- l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticide qui préviennent les piqûres des moustiques tout en
les tuant ;
- l'utilisation des répulsifs (serpentins anti-moustiques,
bombe aérosol, plaquettes insecticides à vaporisation
électrique) ;
- la protection des ouvertures des habitations par des grillages
à mailles fines pour empêcher la pénétration des
moustiques (OMS, 2003).
La recherche d'un vaccin contre le paludisme est en cours.
Elle est dirigée sur trois axes principaux : un vaccin contre les formes
rérythrocytaires (sporozoites et formes hépatiques,), un vaccin
contre les formes érythrocytaires asexuées et un vaccin contre
les stades sporogoniques. La tendance actuelle est de combiner plusieurs
antigènes qui couvriraient la biologie des différents stades du
parasite et toutes les espèces de Plasmodium humains. Le
séquençage du génome de P. falciparum devrait faciliter la
recherche d'antigènes candidats pour les éventuels vaccins
(Mouchet et al., 2004).
Au terme de ce chapitre, nous pouvons dire que le paludisme
est une maladie qui affecte l'homme par le biais d'un parasite : le plasmodium.
Ce parasite étant transmis à l'homme par un vecteur du genre
anophèles. Nous avons constaté que Anopheles nili et Anopheles
moucheti sont confinés en zone forestière et
périforestière.
Le chapitre suivant consistera en la présentation de la
structure d'accueil, du cadre général de l'étude et de la
méthodologie d'analyse
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