Conclusion du chapitre
Dans ce chapitre, on a pu voir qu'il existait
différents modes d'assemblage. Actuellement, le mode d'assemblage le
plus souvent utilisée est celui constitué
d'éléments métallique car il existe des normes pour ce
type d'assemblage. Les assemblages collés permettent d'augmenter la
perméabilité de ne plus avoir d'éléments opaque au
sein de la structure. Cependant, ce mode d'assemblage ne nous permet de
remplacer une partie de structure si celle-ci est endommagée. Les
connecteurs métalliques sont utile car ils allient à la fois les
connaissances des connecteurs métalliques mais ils limitent les
connections à quelques éléments ponctuels, la transparence
n'est que très légèrement altéré par la
présence de ces connecteurs. Cependant, les déplacements des
trous lors du processus de trempe pose des problèmes de superpositions
de feuilles de verre trouées. Chaque assemblage possède ses
qualités et ses défauts et le choix du mode d'assemblage doit
faire partie intégrante de la conception de la structure en verre.
Chapitre
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Avantages et inconvénients
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7.1 Inconvénients
7.1.1 Connaissances limitées, l'obligation de faire des
essais
L'utilisation du verre comme élément de
structure est assez très récente. Les réalisations sont
encore assez rares et peu développées. Bien qu'il existe
plusieurs références sur les structures en verre et que les
différentes méthodes de calcul se basent sur la résistance
des matériaux, les essais sont encore très importants. Il existe
énormément de type d'essais pour le verre ayant chacun leurs
propres caractéristiques.
A l'heure actuelle, il n'existe pas de normes ni de code de
calcul pour le dimensionnement des éléments porteurs en verre.
Cette carence, le manque de connaissance du comportement structurel du verre et
le peu de réalisations ne permettent pas encore de valider la conception
d'une structure en verre sans essais. La résistance du verre qui se base
sur des principes probabilistes et le phénomène de fissuration
sous critique sont des valeurs variables. Une prénorme européenne
[60] existe actuellement pour déterminer la résistance de calcul
du verre. Cependant, la résistance du verre diminue avec le temps car il
n'y a pas de plastification dans les zones en traction et les fissures peuvent
donc continuer à se propager même sous un chargement constant
(phénomène de fatigue statique). Ce phénomène est
pris en compte dans la prénorme par le biais d'un coefficient
minorateur.
Dans le paragraphe 5.6, il a été expliqué
que la résistance aux chocs d'une structure en verre n'est
validée qu'après une série d'essais en fonction de la
classe que l'on désire obtenir. Actuellement, c'est la seule
manière d'offrir une garantie suffisante pour la résistance aux
chocs sur une structure en verre.
C'est pour toutes ces raisons qu'il est fortement
recommandé de faire des essais grandeur nature sur une partie de la
structure lors de la construction d'une structure totalement en verre. Ceux-ci
permettent de s'assurer du bon dimensionnement et de la résistance de la
structure. L'effet à long terme n'est pas encore maîtrisé
mais le coefficient de sécurité de 1,8 dans la résistance
de calcul assure une sécurité sur cette valeur.
7.1.2 Matériau fragile
Le verre est un matériau fragile. Cette
caractéristique est très contraignante pour les structures car on
préfère les matériaux ductiles. Ceux-ci se
déforment considérablement avant de se rompre, on a donc le temps
de se rendre compte d'une surcharge éventuelle et surtout d'un
début de rupture. Dans le cas du verre, les grands déplacements
ne sont pas possibles, la rupture du verre survient bien avant car il n'y a pas
de redistribution ni de plastification dans le matériau. Une fois le
mécanisme de rupture atteint, la ruine est quasi instantanée.
Cependant, des chercheurs de l'université de Delft
(P-B) ont mis au point un verre « armé » en analogie au
béton armé. La présence d'armature n'altère presque
pas la transparence de la poutre (Figure 7.1.1). Le béton possède
une faible résistance à la traction et s'il n'est pas
précontraint peut se fissurer très vite. L'apparition de ces
fissures fait chuter considérablement sa résistance, heureusement
dans le cas du béton armé la présente d'armature permet de
reprendre les efforts de traction dès l'ouverture de fissures.
Figure 7.1 1 et Figure 7.1 2 Photographie et coupe d'une poutre
en verre renforcée [47]
Dans le cas du verre « armé », la
présence d'armature permet de reprendre un effort de traction et laisser
le verre travailler en compression. Cependant, tout comme dans le cas du
béton, l'armature intervient dès que le verre est fissuré.
La présence de cette armature augmente la sécurité des
occupants lors de la fissuration du verre et confère au matériau
une certaine ductilité. Cependant, l'aspect visuel de la structure est
altéré par les fissures et ne correspond plus aux attentes de
l'état limite de service (ELS).
Figure 7.1 3 et Figure 7.1.4 Evolution de la résistance et
des fissures lors d'un chargement d'une poutre renforcée [47]
Il existe différentes solutions d'éléments
composites pour offrir une certaine ductilité aux structures en verre
qui ont été développées par d'autres instituts :
- Fibre de carbone (Palumbo)
- béton-verre (développé par TU Graz)
- bois-verre (dévelopé par l'EPFL)
- Acier-verre (RWTH Aachen et l'université de Dortmund)
L'intérêt d'une structure en verre est la
transparence des éléments porteurs. Si le maître d'oeuvre
désire utilisé ce matériau c'est pour utiliser cette
caractéristique et la mettre en avant. La proposition de
l'université de Delft (TU Delft) a très bien compris l'aspect
architecturale de la structure car l'ajout des éléments en acier
n'altère pas la transparence de la poutre et sa présence n'est
quasi pas remarquée (voir Figure 7.1.1).
7.1.3 Sensible à l'état de surface
La résistance du verre se base sur une théorie
probabiliste qui est fonction du type de microfissures de la surface. Le nombre
de micro fissures et aussi leur géométrie altèrent la
résistance du verre. Il est donc important de protéger au maximum
la surface des feuilles de verre lors des différentes manutentions. Si
on utilise du verre feuilleté pour la réalisation
d'éléments structurel en verre. Il est préférable
de déposer un film plastique sur les feuilles extérieures afin de
les prémunir contre toutes dégradations supplémentaires
liées aux divers frottements.
7.1.4 Effet psychologique
Les structures en verre ne sont pas répandues à
cause de l'image que dégage ce matériau. Tout le monde a
déjà laissé tombé un verre et celui-ci s'est
brisé par contre si on laisse tomber un élément en
métal ou en béton ce dernier ne se rompra pas. Le verre ne
supporte pas les concentrations de contrainte car il ne peut pas redistribuer
les efforts. Quand un verre tombe, il y a une concentration de contrainte au
point de contact entre le verre et le sol qui peut dépasser la
résistance du verre et il y a donc rupture.
L'inquiétude est également présente
dès que l'on utilise un nouveau matériau dans la construction.
Cela a été le même problème pour le métal,
lors de l'inauguration du Crystal Palace à Londres, les responsables ont
demandé de couvrir la structure afin que les invités ne
remarquent pas la finesse de la structure.
De plus, un élément opaque (béton, acier,
bois, ...) offre une impression de matérialité plus importante
qu'un élément transparent où la structure semble
être dématérialisée voir inexistante. Plus un
élément est massif et visible plus il dégage une image de
sécurité.
Les matériaux traditionnels de structure ont
déjà fait leur preuve et montrer qu'ils pouvaient résister
dans le temps aux surcharges. Les structures en verre doivent se
généraliser et résister afin de dégager la
même confiance.
7.1.5 Vandalisme
Les éléments en verre sont victimes d'actes de
vandalisme. C'est à cause de l'image cassante, et de la faible
résistance aux chocs qu'il est facile de faire des dégâts
et de le briser sans trop de difficulté. Les premières
applications de structures en verre sont à l'intérieur de
bâtiments et dans des zones privées afin de limiter l'accès
à des personnes extérieures. Des structures en verre existent
dans des lieux publics, cependant, l'accès aux différents
éléments de la structure par les passants est quasi impossible.
Si la généralisation des structures en verre est possible, il
faut cependant penser à la conception générale du
bâtiment et à la facilité d'atteindre oui ou non un
élément de structure en verre.
L'utilisation de structure dans des lieux publics où il
n'existe pas de véritable contrôle semble être difficile.
Son usage sera limité à des fonctions où son accès
sera difficile voir impossible comme des poutres par exemple.
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