Chapitre III : Exemples de projets financés
par aide publique au développement
A. Aide sur le secteur minier
B. Aide octroyée à la
santé
C. Projet routier financé par aide
Conclusion
Introduction
Un coup d'oeil de rétrospectif sur le passé de
l'humanité nous révèle que l'évolution
économique du monde prit un tournant décisif au 18iéme
siècle avec la révolution industrielle britannique.
Peu importants jusqu'à la fin du 17iéme
siècle, les écarts dans les niveaux de développement
économique entre pays enregistrèrent un fossé
énorme.
En effet, cet essor industriel (et par ailleurs
économique) immense, en irriguant le continent européen et plus
tard américain, a permis a une partie du monde c'est-à-dire le
nord de connaître une expansion économique sans
précèdent, laissant l'autre partie à savoir le sud dans la
stagnation /les inégalités nord -sud naquirent alors.
Ainsi, aider les pays pauvre à combler leur
énorme retard s'avérait être comme un devoir de
solidarité qui incombait aux pays riches. Ce retard était
essentiellement caractérisé par une extrême pauvreté
mais aussi la faiblesse des ressources économiques, institutionnelles et
humaines ; ce à quoi s'ajoutent souvent les handicaps physiques.
A l'instar de l'aide accordée par les états unis
aux pays européens victimes des bombardements au lendemain de la seconde
guerre mondiale, la plupart des pays africains se trouvèrent plus que
jamais dans le besoin, dans les années 1950, en accédant à
l'indépendance politique
Beaucoup d'agences et d'organisations d'aide au
développement virent alors le jour. Ils s'assignèrent comme
mission principale, voire générale de combattre la
pauvreté par une réduction considérable des écarts
de développement entre le nord et le sud. Cela étant dés
1961, l'assemblée générale des nations unies décida
« La décennie du Développement ». Un des
objectifs majeurs de cette grande campagne était d'entraîner les
nations riches à consacrer 1% de leur revenu national à l'aide
aux pays du tiers monde.
Suite à un constat plus qu'alarment, un peu moins de 40
ans après, les dirigeants du monde se sont retrouvés à New
York au sommet du Millénium, en 2000, pour cette fois s'engager à
réduire de moitié le nombre de pauvres d'ici 2015.
Aujourd'hui au début du millénaire,
l'écart dans les niveaux de développement est plus que
persistant.
Ainsi, l'aide au développement est l'objet de bien des
débats à l'heure actuelle
La situer dans l'évolution socio-économique du
monde demeure alors un travail de longue haleine.
En plus de cela, la largesse du concept et le multitude des
formes sous lesquelles il peut se présenter font que son étude
soit limitée par rapport au concept d'abord, dans l'espace ensuite par
le choix d'un cadre d'étude et dans les procédures enfin selon un
modèle d'étude bien précis.
Si l'on admet l'aide comme le transfert à
l'échelle internationale de l'ensemble des ressources, publique ou
privées, à des conditions plus favorables que celles du
marché, dans le but de favoriser les progrès économiques
et sociales des pays qui sont les destinataires et si l'on sait que la
définition doit toujours fort bien illustre la tonalités et
l'orientation à imposer au texte alors l'appui au développement
regroupera en guise de complémentarité, des facteurs comme
l'assistance et le coopération technique.
Cependant et cela étant, l'aide axée sur des
projets et programmes élaborées sur et pour une période
d'au moins 5 ans et menant à un développement dont
s'étalent sur le long terme sera ici notre conception du
développement durable.
Dans ce cas l'efficacité de l'aide en question est un
point essentiel dont se portera notre étude.
Pour ce faire nous allons évoqué en premier tant
l'historique de l'aide, faire ensuite une présentation économique
de notre cadre d'étude qu'est le Sénégal. Et comme parmi
toutes les formes d'aide, nous pensons que l'aide au développement est
la plus habilitée à engendrer la croissance économique,
nous verrons quelques sont les changements opérer à ce niveau.
Nous aurons à illustrer par des exemples de projets financés par
aide.
Chapitre I : Contexte historique et
évaluation économique de l'aide au développement dans les
pays du tiers monde et présentation de la situation
économique
Le rappel historique et la présentation sous entendent
tout exercice de prospective, le premier permettant de relativiser le
présent et de le remettre en perspective et le second de mieux
comprendre et de cerner l'objet de l'étude en question. Cela peut alors
s'expliquer : leur longueur habituelle et notre exemple n'en sera point
une exception.
Section I : Les fondements théoriques et
contexte économique du concept d'aide au
développement
Le développement étant un processus
global qui s'inscrit dans une longue durée, les succès qu'il
remporte , les résistances qu'il rencontre renvoient à des
valeurs, à des attitudes que l'histoire peut largement expliquer.
4. Historique et évaluation de
l'aide
Le concept d'aide et d'appui au développement est
marqué dans le temps par trois événements majeurs à
savoir le plan MARSHALL en 1945, l'avènement des indépendances
dans les pays africains dans les années 1960 et la chute du mur de
Berlin marquant la fin de la guerre froide.
En effet l'aide internationale que revendique de plus en
plus les pays pauvres n'a pas eu pour origine comme beaucoup le pensent les
pays sous développés.
Au sortir de la deuxième guerre mondiale (39-45), des
mouvement de solidarité se sont constitués et ce sont
ajoutés aux alliances naturelles pour la reconstitution des pays
victimes des bombardements. C'est dans cette mouvance que le plan MARSHHALL, du
nom de son initiateur, qui est un plan d'assistance économique à
l'Europe occidentale, vit le jour. Le général Georges Catlett
MARSHALL alors secrétaire d'Etat du président Truman s'adressait
au, congrès américain le 15 juin 1947 au Haward University dans
l'Etat de Massachusetts pour faire passer son plan. Et le plan fut
adopté par 17 pays et appliqué jusqu'en 1952 ;
Dés le milieu des années 50, cette aide
fut reportée vers les pays du tiers monde dont la plupart
accédaient à l'indépendance politique.
L'ère des indépendances en Afrique et
l'émergence politique des nouveaux Etats africains coïncidaient
avec le contexte international de guerre froide. Ce fut incontestablement une
période déterminante dans le processus de développement de
ces pays. Ce n'est qu' à partir des années 1960 qu'on peut parler
d'aide au sens propre « internationalisation » de l'Afrique
qui, soudain propulsée, sur la scène d'un monde
idéologiquement coupé en deux ; ne sut, ni prendre
conscience d'elle même, ni trouver en ouest sans traditions politiques ni
bases économiques sures. Le pacte colonial ainsi révolu, les
anciennes colonies ont désormais mille portes ouvertes sur le
monde : aux Etats Unies comme au Canada, au Danemark et en Israël
comme à Cuba, au brésil...
L'aide devient internationale et les offres de capitaux
affluent eux aussi des quatre coins du monde.
Au sein du bloque soviétique, sous la dictature de
Moscou, les différents pays qui le composent se livrent à une
surenchère de l'aide sans conditions, des prêts sans
contreparties, de dons sans droit de regard, aux Etats Africains
fraîchement souverains. On compte au sein de ce bloc la Hongrie, l'Union
Soviétique, la Pologne, la Bulgarie et la RDA.
La Chine populaire, pour s'émanciper davantage de la
tutelle de Moscou, et comme pour en donner les preuves, procéda,
à partir de 1961, à une intensification sans
précédent de son aide à l'Afrique.
Du début des années 60 jusqu'à la fin des
années 70, c'est-à-dire dans la période de guerre froide,
les banques privées, la banque mondiale, les gouvernements occidentaux
en général d'un coté et tous les Etats du bloc de l'est de
l'autre, ont mené une politique active et soutenue, de prêts
à bas taux d'intérêts voire nuls, parfois de, peurs
dons.
Puis survint la chute du mur de Berlin, le bloc de l'est avec.
S'ouvre alors pour l'Afrique, le troisième temps de l'aide
internationale. Le danger communiste n'existant plus, l'aide s'est alors
imposée. L'interview de ces deux parlementaire américains qui
sont à l'origine d'une initiative de l'aide à l'Afrique
(Messieurs Mc Dermott et Crane) et répondant aux questions d'un
journaliste français en impulse le ton.
A la question de savoir : »Parmi les pays qui
apportent une aide au tiers monde,j les Etats unies se placent maintenant
derrière le Japon , la France et l' Allemagne. Est-ce ce que votre
initiative en faveur de l'aide à l'Afrique noire est due au fait que
vous estimez que le budget de l'aide va diminuer ? » ; Mr
Dermott répondait : « il ne fait aucun doute que le
congrès est de moins en moins disposé à voter des
crédits pour l'aide à l'étranger. La GF est
terminée. L'ordre de priorité a changé dans le monde
entier, et notre politique en matière d'aide en général et
non pas seulement à l'égard de l'Afrique est remise en
question ».
Il poursuit en ajoutant : « maintes personnes
ne sont pas satisfaites de la manière dont vont les choses en Afrique
noire et de la manière dont notre aide y est utilisée. De
nombreux parlementaires sont en faveur de faire en sorte que l'Afrique devienne
un partenaire commercial au lieu d'un bénéficiaire de
l'aide ».
A la question de savoir ce que leur proposition de loi
prévoit à cet effet, Mr Crane le deuxième parlementaire
répondait : « Notre proposition de loi prévoit la
négociation d'un accord de libre échange avec les pays d'Afrique
noire qui prennent des mesures nécessaires pour réformer leur
économie...Notre proposition prévoit également la
création d'un forum de coopération économique entre les
deux Etats-Unis Et l'Afrique noire.
Aux propos de ces deux parlementaires, le concept est
aujourd'hui plus que d'actualité.
En définitive le concept d'aide et d'appui au
développement a évolué d'une part selon les rapports entre
l'occident et le bloc soviétique et d'autre part selon les conceptions
que les pays comme la France, la Grande Bretagne, les Etats-Unis
d'Amérique d'une coté et l'URSS de l'autre en avaient.
5. Les différences de conceptions de la notion
d'aide au développement
a) La conception française
La philosophie française en matière
d'aide a été exposée de la façon la plus
synthétique et la plus claire dans le rapport de la commission Jeanneney
du nom de on président. Cette commission d'étude était
chargé par le gouvernement »d'étudier les divers
éléments d'une politique de coopération avec les pays en
voie de développement, appartenant ou non au zone franc ».
Titré la politique de coopération avec les pays
en voie de développement, il fut publié sous l'autorité du
ministre d'Etat chargé de la réforme administrative.
Dans ce document fondamental de deux volumes, il est question
des considérations d'ordre général sur le
développement et ses conséquences, ainsi que sur les
circonstances et les effets de la décolonisation. On peut en relever les
deux passages suivants :
« Pour que les habitants d'un pays puissent,t
élever durablement leur niveau de vie, il faut qu'ils aient un ardent
désir de bien être et soient disposés à l'effort,
qu'ils accumulent des capitaux productifs en qualités croissantes,
qu'ils atteignent un certain équilibre social garanti par une
législation appropriée et que leur gouvernement et leur
administration sachent concevoir et servir l'intérêt
général ».
« La condition absolue du développement
durable est donc que la population travaille davantage et que le travail
supplémentaire serve à l'investissement ».
Dans l'optique française alors, l'aide ne saura
être accordée sans réflexion : elle vient
compléter les efforts propres du pays aidé.
Le rapport analyse les diverses formes que peuvent
revêtir les contributions des pays développés, qui sont
notamment l'aide financière, économique, technique et culturelle.
Il élabore aussi quelques principes d'action à l'endroit des pays
aidant dans leurs relations avec les pays aidés.
Ces principes sont :
o Le respect de la
vérité : »Souvent le mensonge a été
pour les opprimés une défense, pour les oppresseurs une
commodité ».
o L'acceptation de l'indépendance
d'autrui : »L'acceptation sincère de
l'indépendance d'autrui implique qu'on ne commette aucune intrusion de
sa politique, ni en influençant la désignation de ses dirigeants,
ni en s'opposant au plein exercice de sa souveraineté ».
o La discrétion : »La discrétion
conduit à limiter son rôle essentiel... ».
« Le désir de bien vouloir aider peut inciter
à intervenir dans les secteurs de la vie nationale : mieux vaut se
cantonner dans quelques uns laissant au x autres les seules
responsabilités locales ou à, l'interventions d'autres pays. Etre
partout serait rendre sa présence obsédante ».
o La modestie : La modestie devrait aller de soi
car aucune nation n'a convenablement résolu chez elle tous les
problèmes matériaux ou psychologiques, posés par son
propre développement. Elle est nécessaire pour comprendre que
bien de différences ne sont pas des infériorités et
souvent méritent d'être encouragées. Un peuple riche qui
prétendait avec trop d'assurance imposer ses recettes
échoueraient par inintelligence de la diversité des
situations.
o La vertu d'exemple : »cet état
d'esprit doit se concrétiser dans les paroles et les actes quotidiennes
des ressortissants des pays aidant0... ».
o Le souci d'éviter l'excès d'intégration
économique : »Les relations sont plus aisées
lorsque les économies des pays en cause ne sont pas trop
étroitement intégrées...la coopération a meilleur
chance de réussir et d'entretenir une amitié sincère et
durable si les économies sont peu dépendant les unes des
autres ».
o Le désir de seconder la recherche de structures
adaptées : « il serait vain d'imaginer à
priori un système devant convenir à tous les pays du tiers
monde...la variété des systèmes sociaux ouvrira à
l'humanité de meilleur chances d'accomplir toutes les
virtualités ».
Le rapport a aussi, s'inspirant du droit du travail qui a
abouti aux systèmes des conventions collectives, fait des propositions
très constructives dans le domaine de l'aide et des relations entre
états aidant et états aidés.
En résumé la philosophie française en
matière de développement vis-à-vis des pays du tiers monde
peut ainsi être résumée :
· Contribuer à leur développement
économique et social dans le respect de leur in
dépendance ;
· Les aider financièrement
· Leur fournir l'assistance technique dont ils ont
besoin.
b) La conception britannique
Le gouvernement britannique quant à lui insiste
particulièrement sur les raisons morales qui doivent inciter les pays
industrialisés à aider les pays sous développés. En
effet, en 1963, M.Richard maudling, alors chancelier de l'Echiquier,
déclarait dans `Aide to developping' : « le
développement de la notion d'assistance dans la seconde moitié du
xxéme siècle revêt une importance non seulement
économique mais également morale. Dans un monde ou la
disparité entre le niveau de vie des pays industrialisés et celui
du reste du monde ne cesse de croître, les dangers de
l'instabilité politique ne peuvent que grandir. L'assistance sous toutes
ses formes doit nécessairement contribuer de façon importante
à la paix du mon de et au bonheur de l'humanité. De nombreux
habitants d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine luttent pour se
libérer d'une misère incompatible avec la dignité humaine.
Il me parait des lors impossibles que les sociétés sous
développées ont à peine de quoi vivre ».
Ainsi, dés 1964, le gouvernement a crée un
ministère du développement d'Outre Mer, chargé de la
pleine responsabilité de l'aide financière et technique aux pays
d'Outremer.
Ce département ministériel publia lors de son
premier anniversaire un Livre Blanc dans lequel la position de la grande
Bretagne est clairement affiché : »l'objectif du
programme d'aide britannique est de soutenir les pays zen voie de
développement dans leurs efforts pour élever leur standard niveau
de vie. Notre but est, par conséquent, de promouvoir le
développement économique et social. Le développement, cela
veut dire plus que la régression sociale de la misère et du sous
emploi, cela veut dire l'accomplissement d'aspirations vers un progrès
économique et sociale solide et continu. Nous désirons donc faire
tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les pays en développement
à donner à leurs populations les occasions matérielles
d'utiliser leur talent, de vivre une vie pleine et heureuse et
d'améliorer sérieusement leur sort. La base du programme d'aide
britannique est donc un base morale ».
Le ministre du développement d'Outre Mer soutient par
ailleurs, que pour être efficace, l'aide sera donc accordée sur
une période suffisamment longue. Elle ne doit pas être un moyen
de se gagner l'amitié des pays auxquels elle est
consentie, »bien que nous soyons heureux d'offrir notre aide
à nos ami ».
A cet égard, les pays qui sont membres du Commonwealth
bénéficient d'une priorité particulière, en raison
des liens historiques qui unissent à la Grande Bretagne. La conception
anglaise du développement est en donc en définitive, une
conception à
la fois morale et réaliste.
c) La conception américaine
Pays triche et puissant, ennemi affiché du
communisme, les Etats Unis ont apporté avec le plan Marshall la plus
brillante démonstration du caractère généreux du
peuple américaine.
Cependant, si la conception de l'aide vue au niveau du citoyen
américain, repose sur un sentiment de générosité
évident, celle des dirigeants s'avère plus politique car
stratégique. L'argent américain, estiment ces dirigeants, doit
aller avant tout aux pays du tiers monde qui peuvent le mieux aider les
Etats-Unis à « défendre le monde libre ».
Avec le temps, la conception rigide des années 1950
s'est assouplie au point d'atterrir à un aide sans discernement mais
avec sélection rigoureuse des bénéficiaires. Cela
apparaît clairement dans les suggestions du général Clay
dans le rapport spécial qu'il eut à conduire et dont l'avait
chargé le président JONHSON. Le proverbe »Aide toi les
Etats-Unis t'aideront »devient donc progressivement la règle
d'or du gouvernement américain en matière d'aide à
l'étranger.
En proposant au congrès en 1965 le projet
américain d'aide à l'étranger, le président JOHNSON
exhorté les autres pays développés à fournir une
aide accrue et à des conditions plus souples et indiqué que le
gouvernement américain était décidé à faire
passer une part de plus en plus importante de son aide par le canal
d'organisations internationales et notamment de la Banque internationale et de
se »s filiales.
En gros, le principe de base de l'aide américaine
repose sur la défense du monde libre. Les Etats-Unis estiment que leur
intervention militaire est nécessaire chaque fois que la liberté
leur parait menacée quelque part sur le globe.
d) La conception de l'URSS
Prôné par Marx et Lénine, le devoir
de soutenir les peuples colonisés dans leur lutte de libération
demeure une préoccupation du parti communiste de l'URSS.
A cette conception traditionnelle s'est ajoutée une
proposition nouvelle découlant de l'accession à
l'indépendance, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, d'un grand
nombre de colonies : »les pays qui ont conquis leur
indépendance politique veulent obtenir leur affranchissement total de
l'impérialisme, du colonialisme et du néocolonialisme. C'est
pourquoi, ils s'efforcent de créer une économie solide afin de ne
pas dépendre des monopoles étrangers. C'est pourquoi dans les
conditions actuelles une lutte efficace contre l'impérialisme est
à la fois déclenchée dans le domaine politique et dans le
domaine économique ».
Ainsi, au cours de la session plénière du
comité central du parti communiste de l'URSS, le 29 Septembre 1965,
Léonid Brejnev, premier secrétaire du comité central du
parti déclarait : »En renforçant nos relations
amicales avec les pays en voie de développement nous contribuons
à la consolidation de leur indépendance national, nous luttons
avec eux pour la paix contre l'agression impérialiste ».
Interrogé sur la forme que l'URSS accordait son aide
aux pays en voie de développement, M. Skatchov, alors président
du comité d'Etat au^prés du conseil des ministres de l'URSS, pour
les relations économiques extérieures,
énonce : »la coopération économique et
technique de l'URSS avec les jeunes pays indépendants d'Aie te d'Afrique
repose sur le désir sincère de les aider à créer
une économie national développer, à conquérir une
indépendance économique effective. Dans ce but, il fournit des
équipements modernes, il envoie des spécialistes hautement
qualifiés ». Toutefois, et toujours selon M. Skatchov, la
coopération était basée sur les principes de
l'égalité en droits et de l'avantage mutuel si on sait que la
plupart des pays en voie de développement produisent des denrées
alimentaires et des matières premières.
6. Contexte et évaluation économique de
l'aide au développement
Dans les années 1950-1960 la plupart des pays
africains accèdent à l'indépendance politique au sortir
d'une très longue période de domination ? Ainsi, au regard
des écarts considérables qui séparent ces jeunes pays aux
pays développés, ces derniers prirent l'engagement de
réduire cette fracture par l'octroi d'une aide conséquente.
Après un peu moins d'un demi siècle d'aide et
d'appui au tiers monde les chiffres parlent d'eux mêmes. Selon la banque
mondiale, le nombre de pauvre a augmenté en Afrique en valeur absolue.
Sur les dix milliards d'habitants que compte la planète, un milliard
vivant dans les pays riches détiennent 80% du PIB mondial, les cinq
autres milliards se partagent les 20% restants. Le revenu moyen des vingt pays
les plus riches est 37 fois plus élevé en moyenne que celui des
vingt pays les plus pauvres ; écart qui a doublé au cours
des 40 dernières années, fruit d'un développement
très divergent. Et cela, selon A. Barrere, en ce sens que l'accentuation
de l'enrichissement des pays du nord est plus rapide que l'atténuation
de l'appauvrissement des pays du sud.
Tandis que la prospérité de ces premiers croit
progressivement, la plupart des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du
sud ont beaucoup de mal à élever leur niveau de vie.
Le salaire par tête dans le tiers monde est très
élevé à quelques variations prés et la plus grande
partie de la population travaille à la culture ou dans les mines. Le
niveau de connaissances économiques y est insignifiant par rapport
à celui des pays développés. En importance, la
longévité moyenne se situe autour de 45 ans, contre 70 ans pour
les pays développés. La vie industrielle est orientée vers
les profits à court terme, et basée uniquement sur la population.
L'individualisme est porté à son paroxysme. La répartition
des salaires est très inégale, beaucoup plus en fait que dans
les pays développés malgré leur niveau de vie
élevé du salaire moyen.
Partout, les pays ressentent ces déséquilibres
au quotidien : 2 millions n'ont pas accès à l'eau propre et
115 millions d'enfants n'ont aucune chance d'être scolarisés. Le
rapport de la commission, ad hoc, mise en place il y'a un an par le premier
ministre britannique dans le cadre du G8b révèle que de 315
millions en1999, le nombre de gens qui souffrent de la pauvreté et de la
faim devront passer à 404 millions d'ici 2015. Quelques 34 % de la
population sont en état de sous nutrition, c'est-à-dire 2 fois
plus que dans le reste des pays en développement. La faim tue plus que
toutes les autres plaies du continent réunies (HIV et sida, malaria et
tuberculose). La mortalité infantile a des conséquences
irréversibles sur le long terme. La santé des indigènes
est souvent précaire.
Tout concourt à peser sur le développement de
l'Afrique. Les maladies, la sécheresse suivie des pluies, le manque
d'éducation, les fillettes que l'on occupe à des taches
ménagères au lieu de les envoyer à l'école, la
corruption, les conflits. Au cours des 50 dernières années,
l'Afrique a connu 186 coups d'Etat et 26 guerre, selon les chiffres de l'ONU.
Entre 1998 et 2002, 4 millions d'africains sont morts à cause de la
guerre civile en République Démocratique du Congo.
Sur l'ensemble du continent, 13 millions de personnes ont
été déplacés à l'intérieur de leurs
propres frontières et 3,5 millions se sont réfugiées dans
les pays voisins.
Tel est donc aujourd'hui le tableau sommaire et sombre du
tiers monde en général et de l'Afrique en particulier.
Or, si l'on en croit les démonographes, au cours des 25
prochaines années, la population mondiale s'accroîtra d'à
peu prés de 2 milliards d'habitants, dont 50 millions seulement dans
les pays riches ; pays qui pourtant consacrent chaque année
700millions de dollar à leur défense, 325 millions pour
subventions agricoles et seulement 68 millions à l'aide au
développement. Leur promesse révisée en 1970 de consacrer
0,7% de la richesse qu'ils produisent aux pays du tiers monde est aujourd'hui
loin d'être atteint, exception faite de cinq pays d'Europe du Nord.
Section II : Situation du cadre
économique du Sénégal après l'accession à
l'indépendance
En effet, modelé et inséré dans
l'économie mondiale fortement productiviste, le Sénégal du
fait de sa spécialisation régressive dans des productions
primaires à faible valeur ajoutée présentait le double
handicap de ne pouvoir accélérer la constitution d'un important
fonds d'accumulation à l'échelle national, et encore moins
promouvoir un développement équilibré et autonome.
Pour mieux comprendre cette crise et les ruptures au niveau de
cette économie, une analyse structurelle et plus approfondie
basée sur l'organisation socioéconomique qui repose sur des
éléments caractéristique comme :
· Une forte sensibilité de la croissance aux
variations de la production et de l'exportation des de rente et des rapports
externes (aide et endettement)
· Le prélèvement et l'utilisation
insuffisamment productive des ressources tirés de la rente et des
apports externes (aide te endettement)
· Répartition inégale du revenu national au
profit d'hyperconsommation urbaine, publique et privée.
· La vulnérabilité de l'économie
à l'égard du climat, les cours mondiaux des matières
premières et le taux d'intérêt.
Un tel mode vie ne peut engendrer que des crises parce
que :
On ne peut pas fonctionner indéfiniment sur un surplus
sans pour autant mettre en place une politique d'accumulation susceptible de le
rendre pérenne pour financer le développement
Cette économie réagit mal aux chocs externes
comme la morosité de l'économie mondiale, la baisse des cours des
matières premières et les dérégulations
brutales du système monétaire. Ces chocs intervenus tout au long
des années 70 ont entraîné des effets désastreux sur
le déficit budgétaire, le taux d'inflation, décroissance
du PIB, l'endettement et le taux de change.
E. Déséquilibres et crise
économiques
Les déséquilibres internes et externes
prouvent que l'économie sénégalaise est en crise dont
l'origine se trouve dans le bouleversement des structures économiques
internes durant la période coloniale. Cette situation sera amplifier au
lendemain de l'indépendance.
Ainsi, dans la période 1960-1980, l'économie
arachidier est devenue fortement stagnante avec une chute de la production, une
dégradation rapide des sols du bassin arachidier, une
détérioration en terme réel des prix entraînant un
appauvrissement des producteurs. Ce qui avait amené l'éponge ment
de la dette du monde rural pour environ 300 milliards de FCFA. Cette baisse de
la rente agricole qui a résulté de cette situation n'a pas
été relayée par de nouveaux secteurs productifs dynamiques
et générateurs de surplus et d'emploi.
Ainsi, l'économie phosphotiére et minier n'a
produit qu'une rente épisodique (1973) jusqu'aux coups de fouets
apporté par la dévaluation de 1994.
Le secteur industriel n'a pas pu atteindre non plus de grandes
performances, ni un dynamisme lui, permettant d'aller à la
conquête des marchés extérieurs et de contribuer
positivement à améliorer la balance commerciale.
Ces différentes évolutions vont aboutir à
un ralentissement de la croissance du PIB qui passe d'un taux moyen annuel de
2,5% à 1,8% de la période de 1960-1970 à la
période 1975-1980. La croissance du PIB/tête Devient
Négative dans la période de 1975-1985. L'accroissement continu de
la part de la consommation dans le PIB se traduit par l'excès de demande
sur les ressources produites. La part de l'épargne intérieur sur
le PIB chute à -6,7% en 1981. La population augmente de 2,3% à
2,9% dans les périodes 1960-1970 aux périodes 1975-1980. Le
ralentissement de la croissance du PIB à favoriser un déficit
chronique et cumulatif des finances publiques et de la balance commerciale. Le
déficit des finances publiques s'élève de 0,6% à
12,5%de 1970 en 1981.
La perte de compétitivité de l'économie a
tendu à faire des capitaux extérieurs une source indispensable de
financement des déficits commerciaux. Le service de la dette qui ne
représenté que 3,8% de la valeur des exportations en 1970 se fixe
à 25,7% en 1981 alors que la dette extérieure s'élevait
à 71,6% du PIB.
Ce constat laisse apparaître que l'éclatement de
la crise économique mondiale des années 70, en
déréglant le système économico financier
internationale, viendra extérioriser les faiblesses structurelles d'une
économie sénégalaise quasi déliquescente et
parfaite incapable de s'ajuster à la conjoncture.
C'est dans ce contexte que le gouvernement en 1979
démarre un processus ininterrompu d'ajustement devant permettre la
stabilisation des déficits.
F. Des investissements impertinents et non
rentables
Les projets d'investissement surtout ceux dont la
source est un emprunt extérieur doivent faire l'objet d'une étude
de coûts/avantages concernant la viabilité financière du
projet. Or au Sénégal, cette étude emble avoir
été peu o mal appliquée car les emprunts extérieurs
ont été octroyés dans un climats ou une situation pu
abordable avec la flambée des taux d'intérêts
internationaux du à la dégradation et l'instabilité
chronique de l'environnement n'est plus rentable du fait que les coûts
internes de production se renchérissent et aussi à cause de
l'extension du secteur public et à la création d'un vaste secteur
parapublic. Ceux là absorbaient annuellement plus de la moitié
des crédits bancaires internes et plus de 90% des emprunts
extérieurs. Donc le financement des édifices publics par emprunts
à participer à la chute de rendement des investissements.
Les exportations en baisse ne permettent pas d'honorer les
échéances service de la dette et le renouvellement des
investissements au fond propres et la poursuite de la croissance.
G. Les distorsions entre structures productives et
structures de consommations
Celles-ci demeure liées/D'une part à la
nature des produits et d'autres parts aux coûts de production des biens.
C'est ainsi que dans le domaine agricole, la perpétuation après
1960 de l'agriculture coloniale de traite à inexorablement conduit le
pays à une crise agroalimentaire. Elle a provoqué le
développement des cultures de rente au détriment de la production
vivrière locale engendrant une explosion des importations de produits
alimentaires.
Les importations alimentaires ont doublé en 7ans pour
atteindre environ 70 milliards en 1984. En 1981, elles représentaient
prés de 5 fois le service de la dette, plus du double de celui de 1982,
plus du triple de celui de 1984. Autrement dit, si après
l'indépendance la priorité était de couvrir les besoins
alimentaires en agriculture, on n'en serait pas là.
Dans le secteur industriel, la distorsion ne se mesure d'une
part par la production locale de biens manufacturés légers
difficilement écoulable tant à l'extérieur qu'à
l'intérieur parce que non compétitifs, et d'autre part par
l'importation massive de biens industriels lourds que le tissu industriel
national ne produit pas.
En effet, les coûts de production non compétitifs
ont été à l'origine de l'échec de la promotion
d'industrie légère qui avait pour objectif de substituer les
importations entraînant ainsi l'importation massive de biens
manufacturés. Et l'inexistence d'industrie lourde implique la
nécessité d'importer les biens de consommation de luxe tels que
les voitures, appareils électroménagers.
Les déficits commerciaux ainsi du solde de la balance
des paiements s'accentuent tandis que les mouvements compensatoires des flux de
capitaux étaient insuffisants.
H. L'expansion non maîtrisée de la
demande publique et privée
Jusqu'au milieu des années 1970,
l'économie sénégalaise était
caractérisée par une relative stabilité des rapports entre
l'évolution de la demande globale et celle du PIB qui est de l'ordre de
2% en moyenne annuelle. Une éventuelle déficit en ressource se
maintenait en de ça de 5% du PIB. L'épargne intérieure
atteignait prés de 10% du PIB et finançait 75% de
l'investissement global.
L'équilibre fut rompu avec la crise de 1973,à
partir de 1975 par une série de déséquilibre avec
notamment :
· L'effondrement brutal de la croissance lié aux
fluctuations spectaculaires de la production agricole et au ralentissement
survenu dans l'industrie
· Gonflement des effectifs de l'administration publique
appelé l'envolée du tertiaire
· Alors que la production/tête était en net
recul, le niveau de consommation individuel et l'exploitation de la
consommation publique étaient maintenus.
Ces déséquilibres ont entraîné des
conséquences négatives avec une épargne intérieure
négative impliquant un recours massif à l'endettement
extérieur pour financer l'investissement.
Cette épargne intérieure négative de
-1,8% est suite à la croissance de la part de la consommation publique
et privée de 101,8% du PIB en 1980.
Ces conséquences sont accompagnées par
l'augmentation de la masse salariale et des subventions d'exploitations
accordées aux entreprises publiques.
L'Etat en accroissant son déficit budgétaire sur
la base d'emprunts extérieurs, a favorisé l'expansion du secteur
public et le maintient du niveau de la demande privée de
consommation.
L'investissement financé par l'aide et emprunt aura un
impact limité car incapable d'engendrer un effet d'entraînement
sur les activités économiques.
Face à ces déséquilibres
économique pouvant aboutir à une cessation de paiements de l'Etat
et conséquemment des bouleversement socio politiques, imposé par
les bailleurs de fonds, l'Etat a entamé une série de programmes
d'ajustement structurel parmi lesquelles :
· Programmes de stabilisation à court terme
(1979-1980)
· Plan à moyen terme de redressement
économique et financier (1980-1985)
· Programme d'ajustement structurel à moyen terme
et long terme (1985-1992)
· Plan d'urgence mort né de 1993
· Plan post dévaluation 1994-1998
Par cet ensemble de programme, l'Etat a cherché
à rétablir les équilibres macroéconomiques et de la
balance des paiements.
En ce sens, les mesures prises concernaient uniquement l'Etat
et son train de vie beaucoup trop élevé. Cependant on assistera
à d'autres mesures qui, suites aux précédentes, favorise
une réorganisation administrative et opte pour une bonne utilisation de
l'aide publique au développement par la création d'un
environnement adéquat.
CHAPITRE II : PRISE DE CONSCIENCE DE
L'INNÉFFICACITÉ DE L'AIDE PUBLIQUE AU
DÉVELOPPEMENT
La fin des années90 a été marquée
par une conscientisation grandissante de la nécessité de changer
la prise en charge de la réduction de la pauvreté dans le monde
et d'adopter une approche plus efficace. De plus en plus les partenaires en
développement de même que les pays bénéficier de
l'aide constatent l'inefficacité de l'aide internationale au
développement. En effet : elle n'atteint pas
systématiquement les populations ciblées.
· Elle ne s'aligne pas à la planification au
développement des autorités
· Elle affaiblit la responsabilité politique des
autorités politiques par les interventions
· Elle n'apporte pas les effets escomptés
· Elle entraîne de multiples procédures
lourdes et coûteuses
Section I : Réorienter l'APD pour
accroître son efficacité
Les stratégies de réduction de la
pauvreté
Selon l'évaluation conjointe d'appuis
budgétaire mené sous l'égide de l'OCDE les progrès
remarqués au plan du développement et les efforts
impressionnantes déployés par de nombreuse pays pour
améliorés eux mêmes leurs situation, montrent bien que des
ressources d'aide supplémentaire pourrait être utilisés de
manière sélective et efficace pour réduire la
pauvreté dans le monde. Ainsi les stratégies de la
réduction de la pauvreté doivent être appuyés par
des priorités budgétaires appropriées, un processus
d'exécution budgétaire efficace et une bonne gouvernance. Par
conséquence adopter la stratégie de réduction de la
pauvreté d'un pays comme un point de départ permet de
s'assurer :
· Que tous les programmes de bailleurs de fond
s'inscriront dans le cadre d'une stratégie globale et cohérente
du développement axée sur la réduction de la
pauvreté.
· Que le gouvernement avec ses différents
services, ses collectivités locales, la société civile
ainsi que les bailleurs de fonds ont une vision partagée des
priorités à choisir et des actions à entreprendre pour
réduire la pauvreté
· Que l'on puisse estimer les moyens nécessaires
pour atteindre les objectifs de la lutte contre la pauvreté
· Que l'on peut évaluer les progrès
obtenus, en concertation, afin de les réajuster en
conséquences.
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