Sommaire
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Introduction
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4
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chapitre1 : Présentation
générale de la région Rhône-Alpes
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6
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1-Présentation générale de la filière
laitière de la région Rhône-Alpes
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7
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2-Présentation des fromages dans la région
Rhône-Alpes
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8
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2.1-Le Reblochon
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9
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2.2-Le Beaufort
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10
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2.3-L'Emmental de Savoie
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12
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2.4-Le Chevrotin
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14
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2.5-L'Abondance
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15
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2.6-La Tomme de Savoie
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16
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3-Spécificité de la région Savoyarde
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17
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3.1-Les races de vaches en Haute -Savoie
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18
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3.1.1-La race Abondance
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18
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3.1.2-La race Tarine
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19
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3.1.3-La race Hérens
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19
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Chapitre 2 : Le lait ; matière
première de l'industrie fromagère
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21
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1-Définition du lait
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21
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2-Caractéristiques physico-chimique du lait
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21
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3-Contrôle qualité du lait
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23
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3.1-Qualité microbiologique du lait
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23
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3.2-Amélioration de la qualité microbiologique
du lait
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26
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4-Composition chimique du lait
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28
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Chapitre 3 : Les aspects techniques de fabrication
du fromage
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32
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1-Définition du fromage
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32
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2-Les différents types de fromages
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33
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2.1-Les fromages à pâte fraiche
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34
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2.2-Les fromages à pâte pressée
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34
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2.3-Les fromages à pâte molle
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34
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3-les principales phases de fabrication du fromage
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36
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Chapitre4 : Présentation et signification des
signes de qualité du fromage
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44
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1-Définition des différents signes de
qualité
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44
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1.1-définition de l'AOC
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44
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1.2-définition de l'AOP
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44
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1.3-définition de l'IGP
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45
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1.4-les Labels régionaux
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45
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1.5-les Labels rouges
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45
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1.6-Spécialité traditionnelle garantie
(STG)
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46
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1.7-Le certificat de conformité
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46
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2-Signification des différents signes de qualité
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46
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Chapitre5 : les organismes de mises en place de la
qualité
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48
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1-Présentation de L'Institut National de l'Origine et de
Qualité(INAO)
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48
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2-Rôle de l'INAO
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48
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3-Présentation de l'organisme de défense et de
gestion (ODG)
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49
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4-Rôle de l'ODG
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49
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Chapitre 6 : Contenu d'une demande de reconnaissance
en AOC
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49
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1-courrier de transmission
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50
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2-note de présentation et de motivation du projet
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50
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3-demande de reconnaissance de l'organisme de défense et
de gestion(ODG)
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51
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4-projet de cahier de charge
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51
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5-projet de document unique
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52
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5.1-dénomination (de l'AOP)
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52
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5.2-état membrane ou pays tiers
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53
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5.3-description du produit agricole ou de la denrée
alimentaire
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53
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5.4-délimitation de l'aire géographique
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53
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5.5-lien avec l'aire géographique
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53
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5.6-référence à la publication du
cahier des charges
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53
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Chapitre7 : les exigences du cahier des
charges
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55
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1-demandeur
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55
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1.1-nom
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55
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1.2-coordonnées
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55
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1.3-composition
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55
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1.4-mission principale
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55
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2-nom du produit
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56
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3-type de produit
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56
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4-description de produit
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57
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5-aire géographique
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59
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6-preuve de l'origine
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60
|
7-méthode d'obtention du produit
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60
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7.1-race
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61
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7.2-alimentation
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62
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7.3-système d'exploitation
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63
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7.4-condition de traite et de collecte du lait
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64
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7.5-la fabrication
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67
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7.6-le conditionnement
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8-lien avec l'aire géographique
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68
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8.1-facteurs humains
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68
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8.2-facteurs naturels
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69
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8.3-spécificité du produit
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70
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8.4-interaction causale
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71
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9-structure de contrôle
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71
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10-étiquetage
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72
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11-points principaux à contrôler et méthodes
d'évaluation
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73
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Chapitre8 : Organisation du plan de contrôle
(cas du Picodon)
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76
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1-cadre général
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76
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2-condition nécessaires au contrôle
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76
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3-identification et habilitation des opérateurs
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78
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4-contrôle du cahier des charges : contrôle des
conditions de production et le contrôle du produit
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80
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5-modalités des contrôles
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81
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5.1-autocontrôles
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81
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5.2-contrôle interne et externe
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81
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6-Modalités d'organisation du contrôle produit
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82
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6.1-contrôle organoleptique
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83
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6.2-contrôle analytique
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84
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6.3-Barème de contrôle et cotation
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84
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Conclusion
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86
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Références bibliographique
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Introduction
Si la France est le pays du fromage, cela ne s'est pas fait en
un jour. Ce qui frappe sur plus d'un siècle d'histoire, c'est le
bouleversement de la géographie du fromage. Sorte de bien commun
élaboré à l'échelle domestique à la fin du
XIXe siècle, le fromage devient par la suite un artisanat, puis une
industrie. Ce faisant, une géographie de la production se dessine de
façon plus nette et apparaissent les régions fromagères
françaises.
La France est souvent qualifiée de
« Pays du fromage ». Cette association s'explique par
l'importance économique du fromage. Elle suppose une qualité
particulière de la production qui fait du fromage l'équivalent du
vin dans sa contribution à la renommée gastronomique de la
France. Cette réputation tient à la grande diversité de sa
production. Il n'est pas étonnant, au moment où il est question
d'uniformisation internationale que la France fromagère fasse de sa
diversité un atout jusqu'à incarner une forme de
résistance. Elle résiste aussi à la standardisation des
processus de fabrication, à la banalisation de la demande et à la
normalisation législative. La géographie du fromage en France
relève de la sphère identitaire et intime des consommateurs. Il y
a toujours au moins deux fromages sur le plateau de fromages du Français
et ses choix varient suivant son statut social, et en fonction de son origine
géographique. Le choix d'un fromage peut avoir une fonction
symbolique : en consommer un qui provient de la région dont on est
originaire peut apparaître comme la manifestation d'une identité.
Aussi les pratiques alimentaires ne sont-elles pas uniformes sur le territoire
national. Conscients de cette réalité, les grands groupes
fromagers ne distribuent pas les mêmes fromages dans toute la France. Les
distributeurs, quant à eux, cherchent à mieux connaître les
différences de consommation, en termes de type de fromage et en termes
de caractéristiques du fromage.
Il est tentant pour un géographe de faire le constat
des localisations spatiales de tels ou tels types de fromage, d'observer les
stratégies d'implantation des grandes firmes, et de ne comprendre le
terroir que comme un particularisme réservé à certains
fromages leur garantissant leur typicité et leur originalité. Il
nous est très vite apparu que la notion de terroir était l'une
des clefs d'une géographie des fromages en France. Elle est à
l'interface des préoccupations identitaires des consommateurs et des
enjeux économiques de la filière fromage.
De ce fait, l'histoire du fromage et des terroirs comprend
quatre périodes scandent ces histoires : 1850-1880, il s'agit de
l'époque préindustrielle ; de 1880 à 1920, on assiste
à la naissance de l'industrie fromagère et à l'affirmation
des spécialisations régionales ; 1920-1960 est une
période de transition pendant laquelle se met en place la
législation nationale ; enfin, après 1960, l'uniformisation
nationale s'affirme avec le développement de la production industrielle
et l'apparition d'une nouvelle structure, l'Europe communautaire, qui impose de
nouvelles règles d'organisation. Parallèlement, un retour sur le
local et le régional se fait jour.
La région fromagère n'y apparaît pas comme
un conservatoire ni comme une mise en scène de la tradition ;
l'histoire au contraire, met au jour le jeu des acteurs, les liens qui unissent
une production à un territoire et, à l'inverse, montre dans
quelle mesure le fromage contribue à des dynamiques territoriales.
chapitre1 : Présentation
générale de la région Rhône-Alpes
Rhône-Alpes est une
région
française qui regroupe huit
départements :
l'
Ain, l'
Ardèche,
la
Drôme,
l'
Isère,
la
Loire, le
Rhône,
la
Savoie et
la
Haute-Savoie. Son
chef-lieu est
Lyon, qui en est aussi sa plus
grande ville. C'est la deuxième région de France en superficie
(après
Midi-Pyrénées),
en économie et en population (après
Île-de-France).
Elle est aussi classée 6e région européenne.
Elle est limitrophe des régions françaises
Provence-Alpes-Côte
d'Azur,
Languedoc-Roussillon,
Auvergne,
Bourgogne et
Franche-Comté,
des régions italiennes de
Val d'Aoste et
Piémont, ainsi
que des
cantons suisses de
Vaud, du
Valais et de
Genève
Rhône Alpes
La géographie de la région
Rhône-Alpes
est caractérisée par sa grande diversité : Des
Alpes, et son plus haut point
le
Mont Blanc, à la
vallée
du Rhône où le
fleuve coule, bordant
et/ou passant par les huit
départements
de la région, relief Rhône-alpin est d'une forte
hétérogénéité.
1-Présentation générale de la
filière laitière de la région
Rhône-Alpes :
La production laitière et fromagère de la
région Rhône-Alpes, ancrée dans les paysages et les
terroirs, est un facteur déterminant dans l'occupation et l'entretien de
tous les territoires. Chaque fromage, fabriqué à partir de lait
de vache, de chèvre ou mélangé donne par son nom l'accent
de son pays et exprime la diversité des paysages. Par la richesse de
leurs variétés, leur goût et leur caractère, leur
authenticité et leur qualité, les produits laitiers et fromagers
de Rhône-Alpes sont, tous les jours, au service du plaisir que chaque
consommateur attend.
La filière laitière bovine
La Production (données 2005)
· 8478 producteurs.
· 169 000 litres livrés par producteur soit 71,8% du
litrage moyen par producteur français.
Les fabrications (données 2005)
· 337 millions de litres de lait liquide.
· 310 335 tonnes de yaourt soit 20.49% de la production
nationale.
· 134 367 tonnes de fromage soit 7,97% de la production
nationale.
· 2259 tonnes de beurre soit 0,93% de la production
nationale. 3
· 36 000 tonnes de fromages d'Appellation d'Origine
Contrôlée soit 18.35% de la production nationale.
Sur le territoire de la région Rhône-Alpes sont
présentes trois grandes unités de fabrication de produits frais
dont la plus grande de l'Union Européenne (DANONE).
Toutes les grandes entreprises laitières de France y
exercent une activité : SODIAAL, NESTLE, BONGRAIN, LACTALIS, BEL.
De nombreuses entreprises (coopératives ou
industrielles) sont spécialisées dans les produits
régionaux (USCOFF, entreprise du St Marcellin, Guilloteau, etc.)
L'origine et l'histoire de chaque produit sont très
diverses. Chacun d'eux figure parmi les fleurons de l'économie
fromagère régionale et nationale, grâce au savoir-faire des
hommes et des femmes qui ont su garder la culture du produit.
La filière laitière caprine
(données 2006)
· + 2 230 exploitations ont plus de 10 chèvres
(1999). 22% des exploitations caprines nationales de plus de 10
chèvres.
· + 96 000 chèvres laitières 13% du
cheptel chèvre laitière national.
· + 35 millions de litres de lait de chèvre
collectés 8.15% de la collecte nationale de lait de chèvre.
La filière caprine de Rhône-Alpes est
caractérisée par une production fermière importante :
· 1500 exploitations fermières ont plus de 10
chèvres (1997). De très nombreux élevages de
chèvres détiennent moins de 15 chèvres.
Les élevages laitiers
Sont significativement présents dans
la Drôme, l'Ardèche, la Loire et le nord du département du
Rhône.
Les élevages fermiers conduits essentiellement en
système herbager sont plutôt situés en zone piémont.
Le troupeau moyen détient 30 à 45 chèvres
et recèle de fortes disparités inter et
intra-départementales.
De nombreux types de fromages sont produits avec des
technologies différentes selon les zones. Un seul fromage
bénéficie aujourd'hui de l'appellation d'origine
contrôlée, il s'agit du Picodon, fleuron de la Drôme et de
l'Ardèche.
2-Présentation des fromages dans la région
Rhône-Alpes :
Cette région demeure la plus grande productrice de
fromages fermiers, elle est connu sous le nom de " La région des
100 fromages aux 1000 saveurs "
. Elle affiche une diversité de techniques, allant des
pâtes molles Picodon (chèvre), Saint-Marcellin (vache), jusqu'aux
pâtes pressées Reblochon, Chevrotin, Tome de Savoie et
persillées Persillé des Aravis (chèvre).
Le terme Tome, dérivé du grec tomos,
désigne les petits fromages conçus quand la production du lait de
vache est en baisse .Dans les alpes, il existe autant de tomes que de massifs
et de vallées (Savoie, Vercors, Belledonne...).
Les bergers des alpages aromatisent parfois les tomes avec du
marc fermenté pour leurs consommation personnelle.
La qualité de l'herbe des alpages de Savoie et de
Haute-Savoie permet à la Tarine et à l'Abondance, les deux races
de vaches locales, de produire un lait à fromage d'excellente
qualité.
En Haute-Savoie, les fromages produits
bénéficiant d'une appellation d'origine contrôlée
sont le Reblochon de Savoie et l'Abondance.
En Savoie les fromages fabriqués faisant l'objet d'une
appellation d'origine contrôlée (AOC) sont le beaufort,
surnommé le prince du gruyère, et la Tomme de bauges,
confectionné dans le massif des bauges .
A ces fromages viennent s'ajouter l'emmental de Savoie, le
chevrotin et la tomme de Savoie qui sont produit dans les deux
départements.
Les revenus plus lucratifs des stations de sports d'hivers
ont, malheureusement, une influence néfaste sur le maintien des produits
traditionnels.
Nous assistons à la disparition progressive de la
production de Tome de chèvre conçus comme la Tome de Savoie dans
des secteurs tels que Pralognan ou Courchevel.
Originaire du pays de Thônes et très ancien
fromage, le Reblochon tient son nom du verbe Reblocher, qui signifie dans
le Pâtois local l'égouttage du pis après la traite .
Les métayers devaient payer en lait
propriétaires, et, à leurs insu, ils se préservaient ainsi
la fin de la traite pour confectionner ce fromage longtemps méconnu
qu'ils destinaient à leur consommation personnelle.
De ce fait, il sera connu à la fin du XVIII
siècle, époque à laquelle la liberté fut
accordée aux métayers.
·
Le Reblochon
·
Le Beaufort
·
L'Emmental de Savoie
·
Le Chevrotin
·
L'Abondance
·
La Tomme de Savoie
2.1-Le Reblochon
2.1.1-Présentation du fromage :
· Historique : Issu de la Vallée
de Thône, le Reblochon existe depuis le 13ème siècle. Il
était autrefois fabriqué à partir d'une « rebloche
», qui signifie pincer le pis de la vache une deuxième fois. En
effet, les fermiers qui exploitaient des pâturages devaient
rétribuer leurs propriétaires. Au moment des contrôles, il
faisaient une traite incomplète et aussitôt après ils
reblochaient.
· Description : Ce petit fromage se
caractérise par une croûte lavée jaune et par une
pâte pressée non cuite couleur ivoire.
· Les vaches : Pour perpétuer les
traditions ancestrales, seul le lait de trois races de vaches de montagne sont
acceptées pour la fabrication du reblochon : l'Abondance, la Tarine et
la Montbéliarde.
Durant l'été l'herbe est pâturée.
Le foin sert de nourriture pendant la période hivernale. Tous les
ensilages et autres produits fermentés sont
interdits.
2.1.2- La fabrication :
· La traite : se fait deux fois par jour,
tôt le matin et le soir.
· L'emprésurage et le
caillage : le lait récolté est déversé cru
et entier dans des cuves. Il est emprésuré (on met de la
présure), légèrement chauffé et caillé. Le
caillé est découpé à l'aide d'une tranche
caillée pour obtenir des grains.
· Le moulage et le
pressage : les graines de caillé sont recueillies et
réparties dans des moules nappés de toiles de lin. Un poids est
posé dessus, pour terminer l'égouttage et presser
légèrement la pâte.
· Le salage et le
pré affinage : les fromages sont ensuite
démoulés, salé et mis en cave de pré affinage
à environ 16 degrés pendant 4 à 5 jours. Ils sont
lavés et retourné régulièrement pour être
ensuite placés dans une cave plus fraîche (12 degrés), sur
des planches en épicéa pour deux à trois
semaines.
· L'emballage : les fromages sont
emballés individuellement avec une fine planchette
d'épicéa pour réguler
l'humidité.
· L'AOC :
Le
Reblochon a été certifié AOC en 1958, ce fut l'un des
premier fromage français à obtenir l'appellation. Pour en
bénéficier, toutes les étapes de la production des
Reblochons (fabrication, affinage et conditionnement) doivent ce faire sur
l'aire géographique de l'appellation. Cette zone est en partie
située sur la Haute-Savoie et sur une partie du Val d'Arly en
Savoie. Le Reblochon fabriqué en fruitière se reconnaît
par sa pastille de caséine rouge. Une spécificité : le
Reblochon fermier. Celui-ci est fabriqué dans les fermes l'hiver et en
alpage l'été, à chaque traite. On le reconnaît
à sa pastille verte.
2.2-Le Beaufort
2.2.1-Présentation du fromage :
· Historique : Autrefois, le Beaufort,
permettait aux populations de montagne de passer l'hiver.
Déjà au moyen âge, les moines et les communautés
villageoises ont commencés à défricher des alpages pour
installer les troupeaux laitiers. Ils fabriquaient à l'époque le
« Vachelin ». En revanche l'apparition du nom « Beaufort »
date seulement de 1865. Un siècle après, son existence est
menacée (fort coût de main d'oeuvre, exode rurale...).
· Description : Le Beaufort est un
fromage à pâte pressée cuite qui se présente en
grosses meules de 20 à 70 kg, d'un diamètre de 35 à 75 cm
et d'une hauteur de 11 à 16 cm. La matière grasse est au minimum
de 48 %. Son talon a la particularité d'être concave et sa
pâte lisse, est de couleur ivoire à jaune pâle. On le
reconnaît aussi à sa plaque de caséine bleue.
· Les vaches : Seul le lait de vaches
Tarines et Abondances est accepté pour la fabrication de ce fromage,
à condition que leur production n'excède pas 5 000 kg par an et
par vache en lactation. Leur alimentation ne se compose que d'herbe
pâturée l'été et de foin l'hiver. Les
compléments sont limités et très surveillés.
2.2.2- La fabrication : Le lait peut être
collecté soit après chaque traite soit après la traite du
matin cumulée à celle de la veille au soir.
·
Le caillage / coagulation : Une fois collecté, le lait est
versé cru et non écrémé dans des chaudrons de
cuivre. Il est ensuite chauffé à 33° et
présuré pour la coagulation.
Le
décaillage : Le caillé ainsi obtenu est
découpé à l'aide du « tranche-caillé »,
pour éliminer l'eau.
· Le brassage et la
cuisson : Pour parfaire l'égouttage des grains obtenus, ils
sont chauffés à environ 53° C et sont constamment
brassés. Cette étape de la fabrication s'appelle le «
brassage sur le feu ».
· Le moulage et le
pressage : Lorsque le grain est « fait », cette masse est
retirée du chaudron et disposée dans des toiles de lin et des
cercles de bois, qui donneront au fromage son talon concave. Puis, 20 heures
durant, les fromages seront pressés et retournés
régulièrement.
· Le saumurage : Le
fromage est laissé au repos pendant 24 heures pour subir ensuite un
premier salage. Pour cela, il est plongé dans un bain de
saumure.
· L'affinage : peut durer de 5 à
12 mois, à moins de 10°C avec une forte humidité. C'est le
caviste qui ensuite salera, frottera et retournera les fromages pendant deux
semaines. Ces soins sont indispensables pour que les arômes du fromage se
développent.
· L'AOC :
Depuis 1968 le
décret d'Appellation d'Origine Contrôlée protège le
Beaufort et recouvre une large zone de fabrication de 450 000 hectares. Cette
zone regroupe les vallées du Beaufortain, de la Tarentaise, de la
Maurienne et une partie du Val d'Arly.
Deux
qualificatifs pour le Beaufort :
· Le
qualificatif «été» : pour les productions
laitières de Juin à Octobre inclus.
· Le qualificatif « chalet d'alpage
» : pour les productions « estivales », fabrication des
fromages deux fois par jour, en chalet d'alpage au dessus de 1500 mètres
d'altitude, avec la production laitière d'un seul troupeau dans le
chalet et selon les méthodes traditionnelles.
2.3-L'Emmental de Savoie
2.3.1- Présentation du fromage :
· Historique : L'Emmental de Savoie
est le plus ancien de France. On le retrouve dès le moyen âge mais
sa fabrication sur les deux Savoies devient importante au début du
18ème siècle. Les fermiers à cette époque mettaient
en commun le lait récolté de leurs vaches et fabriquaient cette
grosse meule qui, comme beaucoup d'autres fromages, permettait aux montagnards
de passer les hivers rigoureux.
· Description
: L'emmental de Savoie est un fromage à pâte pressée cuite
qui se présente sous la forme de grosses meules rondes,
régulières et légèrement bombées. Son poids
peut atteindre 80 kg. Sa croûte est jaune à brun pâle et sa
pâte d'un jaune pâle à jaune d'or, ferme, souple et
fondante. Les trous régulièrement répartis sont de la
taille d'une cerise ou d'une noix. Ce fromage au goût franc et
fruité est aussi reconnaissable par son marquage « Savoie » en
rouge au talon.
· Les vaches : Les Tarines, les
Abondances et les Montbéliardes sont les 3 races requises pour le lait
de ce fromage. Comme pour le Beaufort, elles doivent être nourries
d'herbe fraîche l'été et de foin l'hiver. Les
compléments alimentaires doivent être fabriqués sur
l'exploitation même sinon ils doivent figurer sur une liste
définie par l'AFTALP.
2.3.2-La fabrication :
· La maturation et le caillage : Le lait
récolté est avant toute chose ensemencé avec des levains
naturels (essentiels à la formation du caillé et du goût).
Il est ensuite mélangé à une présure et
chauffé dans des chaudrons en cuivre. Le lait passe ainsi de
l'état liquide à l'état solide.
· Le
décaillage : cette coagulation est ensuite
découpée en petits grains, ce qui libère le petit lait et
permet un essorage.
· Le brassage et la cuisson : les
grains sont alors brassés et chauffés à environ
53°C.
· Le moulage et le pressage : une fois
les grains récupérés, ils sont déposés et
pressés dans un gros moule qui donnera sa forme au fromage. C'est
à ce moment que deux plaques de caséine seront collées sur
la meule. L'une rouge et ovale (celle du SIGF : Syndicat Interprofessionnel du
Gruyère Français), comporte les numéros du
département et de l'atelier de fabrication. L'autre blanche (le SIES :
Syndicat Interprofessionnel de l'Emmental de Savoie) stipule l'organisme
certificateur, la date de fabrication et le numéro de la
meule.
· Le salage : Le fromage est ensuite
plongé dans un bain de saumure pendant 2 jours. Cette étape
permet la formation de la croûte, l'apparition du goût ainsi que la
bonne conservation du fromage.
· L'affinage : se
fait pendant une période de 75 jours dans une cave froide la
première semaine puis alternativement dans des caves
tempérées et chaudes.
· L'IGP :
La zone d'Identité Géographique
Protégée de l'emmental de Savoie s'étend sur la Savoie et
la Haute-Savoie.
Les Emmentals fabriqués sur les deux
départements et conformes aux critères du cahier des charges
peuvent bénéficier de la plaque rouge « Savoie ». Cette
plaque assure l'origine et la traçabilité du produit : pour ce
fromage, toutes les étapes de fabrication sont liées au terroir.
En effet, la fabrication du lait, la transformation et l'affinage ne doivent se
faire que sur le sol des deux Savoies.
2.4-Le chevrotin
2.4.1- Présentation du fromage :
· Historique : Les mentions écrites
remontent au 17ème siècle. Ce fromage doit sa forme
particulière au Reblochon : ses méthodes de fabrication ont
influencé celles du Chevrotin.
·
Description : Le chevrotin est un fromage au lait cru et
entier de chèvre, à pâte pressée non cuite. Sa
petite taille varie de 9 à 12 cm de diamètre et mesure de 3
à 4.5cm de hauteur. Il pèse 300 grammes environ. Fromage à
la croûte d'un blanc rosé lavé, son goût est bien
spécifique et varie en fonction des producteurs.
·
Les chèvres : Pour la fabrication de ce fromage, le
lait provient d'un seul troupeau de chèvres, principalement de race
Alpine (80%). Comme les vaches, elles doivent être nourries d'herbe
fraîche l'été et de foin l'hiver. En revanche, les
chèvres peuvent pâturer les zones difficiles qui ne sont pas
mangées par les vaches.
2.4.2- La
fabrication : le chevrotin est un fromage fermier, il est
fabriqué 1 à 2 fois par jour, après la traite. Sa
température ne doit pas descendre au dessous de 10°C et ne doit pas
attendre plus de 14 heures avant d'être transformé.
·
Le décaillage et le brassage : La coagulation obtenue
par l'emprésurage est décaillée et brassée
manuellement, comme autrefois.
· Le moulage : les
grains sont reversés dans des moules individuels nappés d'une
toile de lin.
· Le séchage : après
le salage, les chevrotins sont placés dans un séchoir pour
ensuite être lavés.
· L'affinage :
les fromages seront ensuite laissés en caves d'affinage, sur des
planches d'épicéa pour une durée minimum de 3 semaines.
Pendant ce temps, des soins manuels sont apportés aux
fromages.
· L'emballage : Tous les Chevrotins sont
emballés et comme pour les Reblochons, une lame d'épicéa
est placée sur l'une des faces du fromage.
· L'AOC :
Récemment certifié, le Chevrotin a reçu
son appellation d'origine contrôlée en mai 2002. On peut
facilement le reconnaître à sa marque (Chevrotin fermier au lait
cru) et à sa plaque de caséine sur sa croûte. De plus, il
est toujours vendu emballé pour la préservation de ses
qualités.
2.5-L'Abondance
2.5.1-Présentation du fromage :
· Historique : On retrouve des traces
écrites de l'Abondance dès le 14ème siècle. A cette
époque, les moines de l'abbaye d'Abondance défrichèrent
les forêts pour en faire des pâturages. Ils
sélectionnèrent une race de vache qui prit le nom de cette
vallée.
La production laitière de l'été
était alors transformée en fromages : l'Abondance. Ces
mêmes moines, en 1381 ont fait connaître ce produit à
Avignon, on le retrouvait sur la table du Conclave à l'occasion de
l'élection du Pape.
· Description :
L'Abondance est un fromage à pâte demi-cuite, de couleur ivoire
à jaune pâle, avec de petites ouvertures régulières.
Sa croûte morgée est d'un jaune doré à brun et a un
aspect toilée. Cette meule d'un poids allant de 7 à 12 kg, mesure
de 38 à 43 cm de diamètre et 7 cm de hauteur. Comme le Beaufort,
son talon a la particularité d'être concave.
·
Les vaches : Pour la fabrication de ce fromage, les 3 races de
vaches savoyardes sont requises : l'Abondance, la Tarine et la
Montbéliarde. Elles doivent être nourries d'herbe
l'été et de foin l'hiver. L'ensilage est
interdit.
2.5.2-La fabrication :
·
L'emprésurage et le caillage : Moins d'un jour après la
traite, le lait cru et entier est réchauffé et
emprésuré. La coagulation se fait ensuite pendant environ une
trentaine de minutes.
· Le décaillage : Le
caillé obtenu est ensuite découpé progressivement
jusqu'à obtention de petits cubes de la taille de grains de riz.
· Le brassage et le chauffage : Ces
grains sont ensuite brassés et chauffés à une
température allant de 45 à 50° C pendant moins de 45
minutes. Après cette opération le caillé est de nouveau
brassé.
· Le soutirage et le pressage : Les
grains sont retirés à l'aide d'une toile, pour être
déposés dans des moules concaves et ensuite pressés
pendant 12 à 24 heures.
· Le salage : peut
se faire à sec ou en saumurage (dans des bains de saumure pendant 4
à 12 heures).
· L'affinage : Le fromage
doit être affiné pendant au moins 3 mois à une
température de 10 à 13° C. Des soins d'emmorgeage sont
apportés au moins 2 fois par semaine au début de
l'affinage.
· L'AOC :
L'Appellation d'Origine Contrôlée a
été attribuée au fromage d'abondance en 1990. On
reconnaît les productions fermières à leur plaque de
caséine bleue ovale et carrée pour les productions
laitières. Ce fromage est fabriqué à partir de lait
provenant uniquement des zones d'altitude de Haute-Savoie (du Val d'abondance
aux Aravis et le pays du mont-blanc).
2.6-La Tomme de Savoie
2.6.1- Présentation du fromage :
· Historique : La tomme de Savoie a la
particularité d'être le fromage le plus ancien du Duché de
Savoie. Pour subvenir aux besoins des familles, de nombreux paysans
produisaient leur propre Tomme. A l'époque, ce fromage était
entièrement fabriqué à partir de lait
écrémé, non pour garder la ligne, mais plutôt par
nécessité : la crème était prélevée
pour la production de beurre. C'est à partir du 17ème
siècle seulement que le taux de matière grasse a augmenté,
ce qui donne plus de goût au fromage. Aujourd'hui nous pouvons ainsi
trouver des tommes à 20%, 30%...40% et une grande variété
de saveurs.
· Description : La Tomme de Savoie est un
petit fromage à pâte cuite pressée, de couleur blanche avec
de petits trous. Son poids peut varier de 1.2 à 2 kg. Sa croûte
rustique grise, souvent tachetée de rouge et de jaune ou de blanc est le
résultat d'une longue période d'affinage dans les caves
Savoyardes.
· Les vaches : Les 3 races de vaches
savoyardes : la Tarine, l'Abondance et la Montbéliarde. Elles sont
nourries d'herbe fraîche durant la période estivale et pendant
l'hiver, elles mangent le foin récolté à la douce
saison.
2.6.2-La fabrication :
Fabriquée
à partir de lait cru,ce fromage à un taux de matière
grasse qui varie entre 20 et 45%.
· Le moulage :
se fait en faisselle et le pressage par empilement.
· Le
salage : les tommes sont mises en saumures.
·
L'affinage : peut varier de 4 à 10 semaines en caves
naturelles sur planche d'épicéa. Durant cette période le
poil qui se développe (grâce à l'aire ambiant des caves
d'affinage) est couché à chaque retournement pour former sa
coûte caractéristique. Ainsi peuvent se former des « fleurs
» de couleurs blanches, jaunes et rouges.
3-Spécificité de la région
Savoyarde :
Les deux Savoie ont une superficie de 10 921 km2, ce qui
représente 25 % de la région Rhône-Alpes (6 028 km2
pour la Savoie et 4839 km2 pour la Haute-Savoie). Ce sont les
départements les plus montagneux de France : 85 % de leur
territoire se situe en zone de montagne.
La SAU (Surface Agricole Utile) est de 337 511ha (144 111 ha
en Haute-Savoie et 193 400 ha en Savoie), soit 30 % de la superficie
totale. L'herbe occupe à elle seule 80 % de la SAU.
L'agriculture savoyarde se distingue en bien des points du reste
de l'agriculture française. Si le volume des productions est
relativement insignifiant par rapport à d'autres régions, la
qualité et la spécificité tant de ses produits que de ses
producteurs la classent parmi les plus remarquables.
Cette agriculture se place dans une variété de
paysages étonnante amenant par là même des productions
variées adaptées à la multiplicité des terroirs.
3.1-Les races de vache en Haute- Savoie
La Haute-Savoie recense 3 types de vaches dont les deux
principales sont l'
Abondance
et
Tarine . La
troisième race, de loin la plus ancienne dans les Alpes, est la vache d'
Hérens, il a été retrouvé un crâne de cette
vache dans le Valais datant de 3 000 ans. C'est la vache la mieux
adaptée à la montagne et à l'altitude n'hésitant
pas à grimper au pied des glaciers jusqu'à 3 000 mètres
d'altitude.
3.1.1-La race
Abondance :
à été introduite par les
Burgondes au Vème siècle et
était connu sous le nom de Chablaisienne
jusqu'au XIXème siècle. C'est une très bonne
laitière bien adapté à la montagne et qui pâture
largement jusqu'à 2000 m d'altitude. Elle produit en moyenne 5800 kg de
lait par an servant à la production de
Reblochon, Tomme de
Savoie. Sa robe est de couleur acajou hormis la tête, le
ventre, les pattes et le bout de la queue, elle est une très bonne
reproductrice et d'une grande longévité.
3.1.2-La race
Tarine :
Cette race est principalement élevée
en Savoie et est issue de la vallée de la
Tarentaise mais avec une
descendance indo-asiatique. C'est une très bonne laitière bien
adaptée à la montagne et plus petite en taille et poids que les
autres. Sa robe est de couleur ses lèvres, ses naseaux
et son mufle sont noirs, et sa tête, surmontée par des cornes aux
extrémités noires et comporte un large front.
3.1.3-La race Hérens :
La vache d'
Hérens
issue du Valais (Suisse), est reconnue comme une
combattante belliqueuse au tempérament vif et son aptitude au combat
fait partie de son patrimoine génétique. L'origine de cette
race est incertaine, plusieurs hypothèses indiquent que la race est soit
l' une des dernières représentantes de toute la région
alpine, importée par les romains ou Celtes ,soit provenant du Nil, soit
d' un croisement entre vaches du Lötschental et
vaches brune.
Elle sera désignée en 1861 sous le nom de "
vache d' Hérens " et c'est dans ce val d'
Hérens que sa population est les plus importantes 14000 bêtes
environ pour 1 000 éleveurs. On retrouve aussi cette race suisse en
vallée d'Aoste et
Haute-Savoie (vallée de
Chamonix : Vallorcine,
Argentière, les Houches,
Servoz et le Val Montjoie)
qui organisent aussi des combats de Reines. L'on commence à voir dans
certains troupeaux du Genevois quelques Hérens, ce qui démontre
l'engouement pour cette race par les éleveurs.
C'est une vache de taille moyenne et trapue avec un corps large
et musclé, les pattes courtes et musclées, une tête courte
avec une forte encornure, de petites oreilles et un regard vif. Le poids
moyen pour une vache est de 500 à 600 kg et 750 kg pour un mâle
pour une hauteur au garrot de 1,35m. La robe est monochrome noir.
La politique européenne et suisse réglementant
l' élevage et la production laitière représentent un
handicap à l' évolution de la race .Chaque année des
éleveurs sont amenés à se séparer de leurs
bêtes en abandonnant leur métier, en changeant de race pour
obtenir une meilleure productivité laitière, la vache d'
Hérens n' étant pas la plus productive des
vaches. Malgré ces inconvénients majeurs, les
propriétaires de vaches d' Hérens reconnaissent qu'elles sont
plus intelligentes et attachantes que les autres races, et quelles ont une
certaine classe.
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